Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 1 avril 2018

L'autolimitation (самоограничение) par A. SOLJENITSYNE

«Seule l’autolimitation permettra à l’humanité, toujours plus nombreuse et plus dense, de continuer à exister. Et sa longue évolution aura été vaine si elle ne se pénètre pas de cet esprit : tous les animaux possèdent en effet la liberté de happer des proies et de se remplir le ventre. La liberté humaine, elle, va jusqu’à l’autolimitation volontaire pour le bien d’autrui. Nos obligations doivent toujours dépasser la liberté dont nous jouissons»

 - Des voix sous les décombres 
 - L'erreur de l'Occident


mardi 31 octobre 2017

ON FINIRA BIEN PAR TOUT SAVOIR : KENNEDY - QATAR - HILLARY CLINTON

LA SEMAINE DES GRANDES REVELATIONS : KENNEDY - QATAR - HILLARY CLINTON du 30 octobre au 3 novembre 2017 :

Pendant que vous étiez en vacances, Donald Trump en a profité pour divulguer le dossier sur l'assassinat du président Kennedy... et on apprend, entre autres, que le FBI avait décidé d'orienter l'opinion publique "pour son bien". Bien entendu, la presse française n'en pas dit grand chose, surtout des coups de feu partis de divers endroits.

Ensuite, le journal de Jeff Bezos, le Washington Post (pour se réconcilier avec Trump) a révélé (enfin) que tout le dossier sur les liens entre les Russes et Trump a, en réalité, été payé par la fondation... Clinton !!! (Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange a assuré avoir obtenu en 2016 les courriels de l'ex-candidate à la Maison-Blanche Hillary Clinton de la part du département d'État américain.)

A part ça on vous parle de la liberté de la presse aux Etats-Unis et de sa neutralité.
Du coup, tous les journalistes de gauche essaient maintenant d'éviter le sujet, nucléaire, mais celui-ci est surtout devenu un mega-scandale national.

Enfin, dernière révélation: la guerre en Syrie a été organisée par Hillary Clinton, payée par l'Arabie Saoudite et le Quatar afin de préserver leurs intérêts financiers, l'un dans le pétrole, l'autre dans le gaz. Le tout a été piloté de deux QG, le premier en Turquie et le second en Jordanie afin de prendre la Syrie en tenailles.
Comme Hillary Clinton n'a pas gagné l'élection, l'affaire a finalement explosé, et le président syrien n'a pas été capturé. Du coup le Qatar rejette la responsabilité sur les Américains et les... Saoudiens, d'où le clash diplomatique de cet été.

Il y a eu juste 500.000 morts en Syrie, mais de ça, la presse mondiale aux ordres s'en moque. Le grand papier de ZH In Shocking, Viral Interview, Qatar Confesses Secrets Behind Syrian War"ici avec la video de l'aveu par le ministre qatari

Ps: vous vous souvenez des députés et ministres français qui disaient qu'il fallait se débarrasser d'Assad ??? Pour qui roulent-ils vraiment ? Revue de Presse par Pierre Jovanovic

jeudi 1 juin 2017

Pas vu pas pris ! Après moi le déluge ! Du passé faisons table rase !

Sur le site Contrepoints on peut lire cet extrait d’un article à propos du projet gouvernemental de

 « Moralisation de la vie politique » 


"EN DÉMOCRATIE, CHACUN CHOISIT SA MORALE[…] Il n’est pas question d’analyser ici les dispositions de la nouvelle loi en préparation, ni de traiter de sa pertinence. Il s’agit de dissocier droit et éthique et de rappeler que si le droit s’impose à tous, y compris aux politiciens, il n’existe aucune règle morale à caractère général et absolu en démocratie.Il est donc tout à fait abusif d’évoquer la « moralisation ». Pourquoi ? Parce que ce régime politique autorise chacun à choisir sa morale en toute liberté. La liberté de conscience permet à chaque personne de choisir ou de ne pas choisir sa religion, son idéologie, les principes qui vont déterminer ses actions.La morale de l’un n’est donc pas la morale de l’autre et personne ne peut considérer qu’une pratique quelconque est immorale de façon absolue. Tout juste peut-elle être contraire à la morale d’autrui.Il n’existe pas en démocratie de morale publique unanimement reconnue. Nous vivons aujourd’hui dans le relativisme moral puisqu’il n’existe plus de religion officielle imposant des contraintes éthiques.[…]" par Patrick Aulnas.
Voilà qui est dit de façon claire et directe et l’on peut en toute logique s’étonner en effet que La Morale – c’est-à-dire une morale universelle ou au moins commune à un peuple ou une culture – que l’on a chassée par la porte fasse son retour par la fenêtre…

Mais en vérité une morale s’est substituée à la précédente depuis pas mal de temps maintenant. Elle est caractérisée, assez simplement d’ailleurs, par l’impérieuse obligation – sévèrement sanctionnée en cas de contravention – de considérer comme nouvelle norme tout ce qui était naguère du domaine de la transgression et ceci dans tous les domaines. Plus brièvement il est désormais « normal » de transgresser ce qui était naguère « normal ». Ce qui est considéré comme faute (voire délit ou encore crime) concerne désormais non seulement tout acte contraire aux nouvelles bonnes mœurs mais, également, aussi bien l’expression sous toutes ses formes de la remise en question des nouvelles normes que toute « entrave » active à la nouvelle situation de liberté désormais acquise « de haute lutte » par toutes sortes de mouvements « de libération », activistes, militants et propagandistes depuis au moins les années 70. C’est en gros tout ce que l’on appelle le « politiquement correct ». Cela entraîne désormais la promulgation de lois, décrets et injonctions visant à traquer tout ce qui pour l’époque est « immoral » … On peut même dire qu’une nouvelle Inquisition s’est désormais installée qui n’a pas tardé à se mettre à l’ouvrage.
Étrangement, alors que tout comportement individuel, particulier, est donc reconnu par la loi et doit être socialement accepté par tous sans exception, sans restriction, il demeure un domaine qui ne semble pas touché par cette libéralisation tous azimuts c’est celui de l’argent.

C’est l’objet de l’article ci-dessus cité dont j’ai extrait un passage.

Alors pourquoi est-il permis, voire conseillé, de jouir de tout, à sa guise, sans que l’on admette la moindre contrainte, critique et encore moins censure sauf de l’acquisition de la richesse et de la réussite dans son entreprise ? Voilà qui heurte les principes d’un libéralisme cohérent.

Il semble simplement que tous puissent être consommateurs mais qu’ils doivent le rester sans se singulariser dans le domaine du gain de l’argent. Du moins au niveau du discours… parce qu’en réalité de nos jours, c’est le règne du « Pas vu pas pris !» qui domine accompagné immédiatement par « Après moi le déluge ! » et forcément soutenu par « Du passé faisons table rase ! ».  Bien entendu c’est le règne de l’hypocrisie et du mensonge.

Dans La Fable des abeilles, plus connue par son sous-titre, Les vices privés font le bien public (1705), Bernard Mandeville prend le contre-pied de la pensée classique : ce ne serait pas de la vertu mais de l’égoïsme de chacun qu’il faut attendre le bien public. Mandeville préfère les maisons closes aux maisons de charité, fait l’apologie de la cupidité, de l’exploitation et de la malhonnêteté, et déconsidère l’altruisme, la frugalité et la mesure.(source)

Il semble que nous soyons dans une époque transitoire qui peine à se débarrasser de toute cette « pensée classique » qui imposait des impératifs moraux empêchant de « jouir sans entraves » à son gré. C’est une époque où l’on a encore mauvaise conscience et où l’on n’est pas encore vraiment « libéré ». La conscience de la transgression des valeurs du passé demeure d’ailleurs au point que d’une part, l’on a besoin de militer périodiquement voire constamment pour s’en détacher en en rejetant violemment toute référence, et que l’on est obligé de vivre dans une totale hypocrisie, celle des vertus publiques faisant écran aux vices cachés. Du moins pour ce qui concerne l’argent. La censure demeure ici. On peut être malhonnête mais il faut être assez habile pour éviter que cela se sache. Somme toute, et pour faire (peut-être un peu) vite, le puritanisme anglo-saxon et/ou l’islam colleront assez bien à cette nouvelle mentalité qui rejette majoritairement la tradition chrétienne (assimilée à la morale catholique essentiellement) suspectée de tous les maux.  

Reste à penser ce que peut faire un chrétien orthodoxe dans cette situation s'il veut se préoccuper de société… L'Église orthodoxe russe a produit quelques années après l'Église catholique-romaine un document sur une doctrine sociale… et les deux collaborent pour "moraliser" sans doute la vie en société. Est-ce le bon chemin de l'Orthodoxie ?
Maxime le minime


  

dimanche 28 août 2016

Actualité d'Alexandre Zinoviev


Dans son bulletin précédent n° 38 d'ANTIPRESSE Slobodan DESPOT écrit un article sur Alexandre ZINOVIEV à l'occasion d'une réflexion sur l'intérêt que peut avoir la politique à notre époque, en voici un extrait des plus intéressants suivi d'un extrait d'interview tiré d'un de ses ouvrages :



[…] Alexandre Zinoviev était cet autre Russe de génie qui décrivit l’essence du système totalitaire soviétique dans ses livres, en particulier dans Les hauteurs béantes. Cela lui valut de devoir s’exiler d’URSS en 1976 et d’atterrir en Europe de l’Ouest. En Allemagne plus précisément. A la différence de tant de dissidents pour qui le « monde libre » démocratique, anglo-saxon et libéral, représentait la terre promise, la fin de toute lutte et de toute réflexion, Zinoviev continua d’analyser sans complaisance son environnement et en tira une série d’essais dévastateurs. Dans l’un d’entre eux — est-ce dans La grande rupture ou L’Occidentisme ? — il raconte comment il avait eu la surprise de ne jamais rencontrer, « chez nous », deux phénomènes qu’il était certain de devoir rencontrer.

Le premier de ces phénomènes, c’était le capitalisme au sens classique. « Je n’ai pas rencontré de capitalistes, de capitaines d’industrie, de grands brasseurs d’affaires. Je n’ai vu que des patrons faisant tourner de l’argent qui n’était pas à eux : des employés des banques. » Pendant que nous pensions encore liberté d’entreprise, concurrence, marché, Zinoviev voyait déjà la financiarisation universelle jouant avec travail humain comme avec des jetons au casino.

L’autre phénomène que Zinoviev chercha avec sa lampe-torche tel un Diogène moderne, c’était… la démocratie. Certes, il avait vu les rituels électoraux auxquels la population était convoquée périodiquement — et auxquels elle se rendait de moins en moins — pour élire des représentants qui s’empressaient d’oublier leurs promesses et d’agir contre les intérêts de leurs électeurs. Mais de démocratie au sens premier de pouvoir aux mains du peuple, point ! Publiques ou privées, les instances administratives et économiques de l’Occident reposaient toutes sur des structures de pouvoir strictement pyramidales aboutissant à l’autorité d’un petit nombre. Il eut même la malice de relever que dans les soviets d’entreprise de son URSS natale, au moins, la balayeuse pouvait prendre la parole contre le chef de clinique et même obtenir gain de cause si ses griefs étaient fondés. A plusieurs reprises, il prophétisa que le contrepouvoir des syndicats, à l’Ouest, n’était qu’une concession diplomatique extorquée par la pression de l’empire communiste. Concession qui serait retirée sitôt que l’ennemi idéologique aurait disparu. Dont acte. La condition des salariés n’a cessé, de fait, de se détériorer depuis la chute du Mur en 1989. Les syndicats sont devenus des « partenaires » du patronat et la gauche de pouvoir a trahi sa morale et ses électeurs d’une manière à peine concevable. On n’aura pas attendu Merci Patron ! pour constater cette régression des rapports sociaux qui fait ressembler de plus en plus nos sociétés « avancées », nos fiers Etats-Providence, à l’Angleterre de Dickens.

À partir de telles observations, Zinoviev élabora sa théorie de la « Suprasociété globale ». A ses yeux, ce que nous appelons la « mondialisation » n’était que la substitution universelle des anciennes loyautés verticales par des loyautés horizontales. En d’autres termes, les élites ne faisaient plus allégeance au « terreau » qui les avait nourries, élues ou déléguées (famille, commune, région, communauté, nation…), mais uniquement à leurs pairs de même rang à l’échelon global. Bref, à leur caste. La dilution des frontières géographiques et politiques allait de pair avec un renforcement de la stratification sociale. Ainsi Zinoviev fut-il parmi les premiers à voir que le « gendarme planétaire », les USA, n’agissait nullement au nom des intérêts nationaux étasuniens, mais en tant que « bras armé » ou « zombie » au service d’une puissance occulte, c’est-à-dire non élue, non légitime, non déclarée. Une fois qu’elle aurait usé le molosse américain jusqu’à sa dernière canine, la Suprasociété pourrait tout aussi bien, me disait-il, se trouver d’autres chiens de garde.

Si elle invente des néologismes selon les besoins de la démonstration — et parce qu’elle explore des réalités totalement nouvelles —, la sociologie de Zinoviev n’a rien d’abstrait. Pour comprendre la politique des « décideurs », explique-t-il, on peut toujours étudier leurs idées et leurs principes, scruter les attentes de leur base électorale, examiner leur programme à la loupe — et l’on n’aura pas avancé d’un pouce. Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est avec qui ils dînent et qui peut entrer sans frapper dans leur cabinet. La description des cercles réels du pouvoir — famille, amant(e)s, amis, mécènes, « gourous » intellectuels, réseaux informels — permet de retracer des lignes de force qui n’ont aucun rapport avec les étendards politiques des élus. La Suprasociété globale apparaît ainsi comme un conglomérat de banquiers, de grands administrateurs, de nababs industriels, médiatiques et culturels, de diplomates, de hauts fonctionnaires internationaux, d’universitaires, de people, de technologues et d’élus. C’est un monde ductile où l’on évolue au gré des connaissances et des affinités et où les titres formels ne constituent qu’un « ticket d’entrée » ou une carte de visite. L’effondrement de tous les garde-fous institutionnels et coutumiers qui la bridaient tant soit peu la rend arrogante et de plus en plus visible. L’annihilation de la morale ordinaire et du sens commun favorise ce processus bien davantage que la décadence des institutions. Encore que ceci soit étroitement lié à cela. A l’heure qu’il est, cette suprasociété règne sans partage. Dans la « vertueuse » Suisse, plus de 9 conseillers nationaux (députés) sur 10 sont contrôlés par la Suprasociété via des conseils d’administration, faisant de la vie parlementaire une pure mascarade. Dans ce même pays, par ailleurs, une très sérieuse étude de l’université de Zurich a montré que l’économie mondiale était dominée par 147 sociétés seulement, mettant le contrôle effectif de l’humanité entre les mains d’un très petit groupe de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes. Quel parti politique s’est emparé de ce thème capital ? Aucun.  […]

***

Le 10 mai 2006, s’éteignait dans le silence général Alexandre Zinoviev, logicien, écrivain et philosophe Russe. Plutôt que de faire du copié/collé de biographie disponible sur Internet, voici retranscrite une partie de sa dernière Interview avant son retour en Russie, après 23 ans d’exil, à l’heure ou la Serbie était martyrisée par l’OTAN. Alexandre Zinoviev dresse un bilan sans illusions et hautement critique de ses 23 ans en Occident.   

Avec quels sentiments rentrez-vous après un exil si long ?
Avec celui d’avoir quitté une puissance respectée, forte, crainte même et de retrouver un pays vaincu, en ruines. Contrairement à d’autres, je n’aurais jamais quitté l’URSS si on m’avait laissé le choix. L’émigration a été une vraie punition. 


On vous a pourtant reçu a bras ouverts !
C’est vrai………Mais malgré l’accueil triomphal et le succès mondial de mes livres, je ne me suis jamais senti chez moi ici…  

 Depuis la chute du système communiste, c’est le système occidental qui est devenu votre principal sujet d’études ? Pourquoi ?
Parce que ce que j’avais dit est arrivé : la chute du communisme s’est transformé en chute de la Russie. La Russie et le communisme formaient une seule et même chose.  


La lutte contre le communisme masquait -elle une lutte contre la Russie ?
Absolument. La catastrophe Russe a été voulue et programmée ici en Occident. Je le dis car ai été à une certaine époque un initié. J’ai lu des documents, participé à des études qui sous couverts de combattre une idéologie, préparaient la mort de la Russie. Et cela m’est devenu insupportable au point où je ne peux plus vivre dans le camp de ceux qui détruisent mon pays et mon peuple. L’Occident n’est pas une chose étrangère pour moi, mais une puissance ennemie.

Seriez-vous devenu un patriote ? 
Le patriotisme n’est pas mon affaire, ce n’est pas mon problème. J’ai reçu une éducation internationaliste et je lui reste fidèle. Je ne peux pas dire si j’aime ou non les Russes. Mais j’appartiens à ce peuple et à ce pays. J’en fais partie. Les malheurs actuels de mon peuple sont tels que je ne peux continuer à les contempler de loin. La brutalité de la mondialisation met en évidence des choses inacceptables.  

Les dissidents Soviétiques parlaient pourtant comme si leur patrie était la démocratie et leurs peuple les droits de l’homme. Maintenant que cette manière de voir est dominante en Occident, vous semblez la combattre. N’est-ce pas contradictoire ?
Pendant la guerre froide, la démocratie était une arme dirigée contre le communisme, mais elle avait l’avantage d’exister. On voit d’ailleurs aujourd’hui que l’époque de la guerre froide a été un point culminant de l’histoire de l’Occident. Un bien être sans pareil, un extraordinaire progrès social, d’énormes découvertes scientifiques et techniques, tout y était ! Mais l’Occident se modifiait presque imperceptiblement. L’intégration timide des pays développés commençait alors et constituait les Prémisses de la mondialisation de l’économie et de la globalisation du pouvoir auxquels nous assistons aujourd’hui. Une intégration peut être généreuse, positive si elle répond par exemple au désir légitime des nations nées de s’unir. Mais celle-ci à dès les départ été pensé en termes de structures verticales, dominées par un pouvoir supranational. Sans le succès de la contre révolution Russe, il n’aurait pu se lancer dans la mondialisation. Le rôle de Gorbatchev n’a donc pas été positif ? Je ne pense pas en ces termes-là. Contrairement à l’idée communément admise, le communisme ne s’est pas effondré pour des raisons internes. Sa chute est la plus grande victoire de l’histoire de l’Occident. Victoire colossale qui, je le répète, permet l’instauration d’un pouvoir planétaire. Mais la fin du communisme a aussi marqué la fin de la démocratie, notre époque aujourd’hui n’est pas que post communiste, elle est aussi post démocratique. Nous assistons aujourd’hui à l’instauration du totalitarisme démocratique, ou si vous préférez à l’instauration de la démocratie totalitaire.  


N’est-ce pas un peu absurde ? 
Pas du tout. La démocratie sous-entend le pluralisme Et le pluralisme suppose l’opposition de au moins deux forces plus ou moins égales. Forces qui se combattent mais n’influencent en même temps ; il y avait à l’époque de la guerre froide, une démocratie mondiale, un pluralisme global au sein duquel cohabitait, coexistait le système capitaliste et le système communiste, et même une structure plus ou moins vivante, les non-alignés. Le totalitarisme communiste était sensible aux critiques venant de l’Occident et celui-ci subissait aussi l’influence du communisme par le biais notamment de ses partis communistes. Aujourd’hui nous vivons dans un monde dominé par une idéologie unique, un fait unique, par un parti unique mondialiste. La constitution de ce dernier a commencé à l’époque de la guerre froide, quand des structures transnationales se sont mises en œuvre sous les formes les plus diverses : médias, sociétés bancaires, sociétés commerciales…Malgré leurs différents secteurs d’activités, ces forces étaient unies par leur nature supranationale. Avec la chute du communisme, elles se sont retrouvées aux commandes du monde. Les pays occidentaux sont donc dominateurs, mais aussi dominés car perdent progressivement leur souveraineté au profit de ce que j’appelle la « supra société ». Elle est constituée d’entreprises commerciales et non commerciales dont la zone d’influence dépasse les nations. Les pays occidentaux sont soumis comme les autres au contrôle de ces structures non nationales. Or la souveraineté des nations est elle aussi une part considérable et constituante du pluralisme, donc de la démocratie, à l’échelle de la planète. L’intégration Européenne qui se déroule sous nos yeux, provoque-t-elle la disparition du pluralisme au sein de ce conglomérat, au profit d’un pouvoir supranational.  


Mais ne pensez-vous pas que la France ou l’Allemagne continuent à être des pays démocratiques ?
Les pays occidentaux ont connu une vraie démocratie à l’époque de la guerre froide. Les partis politiques avaient de vraies divergences idéologiques et des programmes politiques différents. Les organes de presse avaient des différences marquées, eux aussi. Tout cela influençait la vie des gens, contribuait à leur bien-être. C’est bien fini.
Parce le capitalisme démocratique et prospère, celui des lois sociales et des garanties d’emploi devait beaucoup à l’épouvantail communiste. L’attaque massive contre les droits sociaux à l’ouest a commencé avec la chute du communisme à l’ouest. Aujourd’hui les socialistes au pouvoir dans la plupart des pays d’Europe mènent une politique de démantèlement social qui détruit tout ce qu’il y avait de plus socialiste justement dans les pays capitalistes. Il n’existe plus en occident de force politique capable de défendre les humbles. L’existence des partis politiques est purement formelle. Leurs différences s’estompent chaque jour d’avantage.
(…).
La démocratie tend aussi à disparaître de l’organisation sociale occidentale.
Cette super structure non démocratique donne des ordres, sanctionne, bombarde, affame. Même Clinton s’y conforme. Le totalitarisme financier a soumis les pouvoirs politiques. Le totalitarisme financier est froid. Il ne connaît ni la pitié, ni les sentiments. Les dictatures politiques sont pitoyables en comparaison de ce totalitarisme-là. Une certaine résistance était possible au sein des dictatures les plus dures, aucune révolte n’est possible contre une banque.  


Et la révolution ? 
Le totalitarisme démocratique et la dictature financière excluent la révolution sociale.  


Pourquoi ? 
Parce qu’ils combinent la brutalité militaire toute puissante et l’étranglement financier planétaire. Toutes les révolutions ont bénéficié de soutien venu de l’extérieur, c’est désormais impossible, de par l’absence de pays souverains. De plus la classe ouvrière à été remplacée par la classe des chômeurs au bas de l’échelle sociale, or que veux un chômeur ? Un emploi. Ils sont dans une situation de faiblesse, contrairement à la classe ouvrière du passé.  


Tous les systèmes occidentaux avaient une idéologie. Quelle est celle de cette nouvelle société que vous appelez post démocratique ? 
Nous sommes dans une époque post idéologique mais en réalité la supra idéologie du monde occidental diffusée au cours des 20 dernières années est bien plus forte que l’idéologie communiste ou nationale-socialiste. Le citoyen occidental est bien plus abruti que ne l’était le soviétique moyen par la propagande communiste. Dans le domaine idéologique, l’idée importe moins que les mécanismes de sa diffusion. Or la puissance de diffusion des médias occidentaux est énorme. (…) Il suffit que la décision soit prise de stigmatiser un Karadzic ou un Milosevic et ça y est, une machine de propagande planétaire se met en branle. Et alors qu’il faudrait juger les dirigeants occidentaux pour viol de toutes les règles de droit existants… La majorité des citoyens occidentaux sont persuadés que la guerre contre la Serbie était juste. (…).
L’idéologie occidentale combine et fait converger les idées en fonction des besoins. L’une de ces idées est que les valeurs et le mode de vie occidentaux sont supérieurs aux autres. Essayez de convaincre les Américains moyens que la Russie en meurt, ils n’y croiront pas mais continuerons d’affirmer que les valeurs occidentales sont universelles, appliquant ainsi l’un des vieux principes du dogmatise idéologique. Les théoriciens, médias, dirigeants sont persuadés d’avoir raison, et que l’homme occidental ; porteur de ces valeurs est un nouveau surhomme. (…).

Quelle est l’idée maîtresse de cette idéologie dominante en Occident ?
C’est le mondialisme, la globalisation autrement dit la domination mondiale. Et comme cette idée est assez antipathique, on la camoufle sous le discours plus vague et généreux d’unification planétaire et de transformation du monde en un tout intégré. C’est le vieux masque soviétique de » l’amitié entre les peuples », destiné à couvrir l’expansionnisme. En réalité, l’Occident procède actuellement à un changement de structure à l’échelle planétaire. D’un côté elle domine le monde de la tête aux pieds, de l’autre s’organise elle-même verticalement, avec le pouvoir supranational au sommet de la pyramide.  


Un gouvernement mondial ?
Si vous voulez oui. 


N’est-ce pas être un peu victime de la théorie du complot ?
Quel complot ? Il n’y a aucun complot. Le gouvernement mondial est dirigé par les gouverneurs des structures supranationales, commerciales, financières et autres, connues de tous. Selon mes calculs, 50 millions de personnes à peu près font déjà partie de cette supra société qui dirige le monde. Les États Unis en sont la métropole. Les pays d’Europe occidentale et certains dragons Asiatiques la base. Les autres sont dominés selon une dure gradation économico financière. Ça c’est la réalité. La propagande elle dit qu’un gouvernement mondial, contrôlé par un parlement mondial serait souhaitable et que le monde est une vaste fraternité. Ce ne sont là que des balivernes destinées à la population. (…)  
Les totalitarismes du 19ième siècle ont été extrêmement violents. On ne peut pas dire la même chose de la démocratie occidentale. Ce ne sont pas les méthodes mais les résultats qui importent. Les Russes ont perdu 20 millions d’hommes et ont eu des destructions considérables en combattant l’Allemagne Nazie. Pendant la guerre froide, sans bombes ni canons, ses pertes sur tous les plans ont été bien plus considérables, pertes de 10 ans de l’espérance de vie, la mortalité infantile est catastrophiques, 2 millions d’enfants ne dorment pas à la maison, 5 millions d’enfants en âge d’étudier ne vont pas à l’école. Il y a 12 millions de drogués recensés. L’alcoolisme est généralisé. 70% des jeunes ne sont pas aptes au service militaire à cause de leur état physique. Ce sont là les conséquences directes de la défaite de la guerre froide, défaite suivie par l’occidentalisation. Si cela continue, la population du pays va passer à 50 millions d’habitants, le totalitarisme démocratique surpassera en violence tous ceux qui l’ont précédé….  

En violence…. ? 
La drogue, la malnutrition, le SIDA sont plus efficaces que la violence guerrière. L’Occident vient d’inventer la guerre pacifique. L’Irak et la Yougoslavie sont deux exemples de réponse disproportionnée et de punition collective, que l’appareil de propagande se charge de d’habiller en guerres justes. L’exercice de la violence par les victimes contre elles-mêmes est une technique prisée. La contre révolution Russe en est un exemple. Mais en faisant la guerre à la Yougoslavie, les pays d’Europe occidentale se la sont faites à eux-mêmes. Selon vous la guerre en Serbie était une guerre contre l’Europe ? Absolument ! Il existe au sein de l’Europe, des forces capables d’agir contre elle mêmes. La Serbie a été choisie, parce qu’elle résistait au rouleau compresseur mondialiste. La Russie pourrait bien être la suivante, avant la Chine… 


Vous dites que la démocratie totalitaire était colonisatrice. Pour Marx, la colonisation était civilisatrice, pourquoi ne le serait-elle pas à nouveau ?
Pourquoi pas en effet ? Mais pas pour tout le monde. Quel est l’apport des indiens d’Amérique au monde ? Presque nul car ils ont été exterminés. Écrasés. Voyez maintenant l’apport des Russes ! L’Occident se méfiait moins de la puissance militaire soviétique que de son potentiel intellectuel, artistique, sportif. Parce qu’il dénotait une extraordinaire vitalité. Or c’est la première chose à détruire chez son ennemi. Et c’est ce qui a été fait. La science Russe dépend aujourd’hui des financements Américains. Elle est dans un état pitoyable, car ses derniers n’ont aucun intérêt à faire travailler leurs concurrents. Ils préfèrent faire travailler les avants Russes aux Etats-Unis. Le cinéma soviétique a lui aussi été détruit et remplacé par le cinéma Américain. En littérature, c’est la même chose. La domination mondiale s’exprime, avant tout, par le diktat intellectuel ou culturel si vous préférez. Voilà pourquoi les Américains s’acharnent depuis des décennies a faire baisser le niveau culturel et intellectuel du monde : ils veulent baisser au leur pour pouvoir exercer ce diktat.


Mais cette domination ne serait-elle pas un bien pour l’humanité ? 
Ceux qui vivront dans 10 générations pourront effectivement dire que les choses se sont faites pour le bien de l’humanité, autrement dit pour leur bien à eux. Mais qu’en est-il du Français ou du Russe aujourd’hui ? Peut-il se réjouir s’il sait que son avenir est celui des indiens d’Amérique ? Le terme humanité est une abstraction…Dans la vie réelle il y a les Russes, les Chinois, les Français, les Serbes…etc. Or si les choses continuent comme elles sont parties, les peuples qui ont fait notre civilisation, je pense essentiellement aux peuples latins, vont disparaître. L’Europe occidentale est submergée par une marée d’étrangers et ce n’est pas un hasard. Nous n’en avons pas encore parlé mais cela n’est ni le fruit du hasard ni le fruit d’un mouvement incontrôlable…Le but est de créer une situation semblable à celle des Etats Unis. Savoir que l’humanité va être heureuse mais sans Français ne devrait pas réjouir les Français actuels. Après tout laisser sur notre terre un nombre limité de gens qui vivraient comme au paradis pourrait être un projet rationnel. Ceux-là penseraient sûrement que le bonheur est l’aboutissement de la marche de l’histoire. Non il n’est de vie que celle que nous et les nôtres vivons aujourd’hui.


Le système soviétique était inefficace. Les sociétés totalitaires sont-elles condamnées à l’inefficacité ?
Qu’est-ce que l’efficacité ? Aux Etats Unis, les sommes dépensées pour maigrir dépassent le budget de la Russie. Et pourtant le nombre de gros augmente. Et il y a des dizaines d’exemples de cet ordre.


Peut-on dire que l’Occident vit actuellement une radicalisation qui porte les germes de sa propre destruction ? 
Le nazisme a été détruit dans une guerre totale. Le système soviétique était jeune et vigoureux. Il aurait continué à vivre s’il n’avait pas été combattu de l’extérieur. Les systèmes sociaux ne s’autodétruisent pas. Seule une force extérieure peut anéantir un système social. Comme seul un obstacle peut empêcher une boule de rouler. Je pourrais le démontrer comme on démontre un théorème. Actuellement nous sommes dépassés par un pays disposant d’une supériorité économique et militaire écrasante. Le nouvel ordre mondial se veut unipolaire. Si le gouvernement supranational y parvenait, n’ayant aucun ennemi extérieur, ce système pourrait exister jusqu’à la fin des temps. Un homme seul peut être détruit par ses propres maladies. Mais un groupe même restreint aurait tendance à survivre, ne fut-ce que par la reproduction. Imaginez un système social composé de milliards d’individus !! Ses possibilités de repérer et d’arrêter les phénomènes destructeurs seraient infinies. Le processus d’uniformisation du monde ne peut être arrêté dans l’avenir prévisible. Car le totalitarisme démocratique est la dernière phase de l’évolution de la société occidentale. Evolution commencée à la Renaissance.


Extrait du livre de Alexandre Zinoviev : «La grande rupture» Disponible à l’Age d’homme. L’entretien a été réalisé par Victor Loupan à Munich en juin 1999 quelques jours avant le retour définitif de Zinoviev en Russie.

samedi 9 novembre 2013

Père Georges Calciu avait raison ! Lisez l'article de Claude

"Aujourd'hui, nous sommes habitués à tous les maux. Nous sommes tant et si bien habitués à cet état que personne n’est perturbé par une nouvelle hérésie qui apparaît. Nous ne sommes plus troublés par l’homosexualité, ou par un " Da Vinci Code ". Nous sommes habitués au mal. C'est le côté le plus sombre de nous tous. Nous sommes habitués au mal de telle manière que nous ne le remarquons même plus. C'est notre état moral dans le monde aujourd'hui. Toute hérésie qui se produit se développe principalement dans la ville, par des lois abjectes de la société et toutes les sociétés modernes ont de telles lois. Elles sont toutes au service de l'Antéchrist pour détruire toutes les morales, pour isoler la personne, pour créer la division, pour faire de la personne un esclave, programmé dans l'ordre du jour du gouvernement. Qu’est-ce que ça nous fait que vous viviez dans la " plus grande " démocratie ! Tout ce que cela nous a apporté c’est de nous habituer progressivement au mal. Aujourd'hui, personne ne s’insurge de ce qui se passe près de nous, ou quand Jésus est moqué, ou que notre foi est transformée en jeu. Les chrétiens sont considérés comme des arriérés parce qu'ils croient en Jésus-Christ On nous dit qu'il n'y a pas d'autre foi que de ce qui est palpable et qu’on a "le droit" de jouir de la vie, sans retenue " (source)

Père George Calciu avait raison ! Lisez l'article de Claude:

Sommes-nous entrain d'assister à la naissance de la persécution moderne des chrétiens en Europe?


All new members of the U.K.'s Girlguiding organization will no longer promise to 'love my God' but rather 'to be true to myself and develop my beliefs'


A partir de dimanche 1er septembre 2013, un petit changement, mais significatif commencera à affecter des centaines de milliers de jeunes filles britanniques du Royaume-Uni. Tous les nouveaux membres de l'organisation de forte de 450.000 guides-filles au Royaume-Uni ne feront plus la promesse de "d'aimer mon Dieu," mais plutôt "d'être fidèle à moi-même et de développer mes croyances." lire la suite ICI

dimanche 8 mai 2011

« Par la mort Il a vaincu la mort » par Christos YANNARAS

"De plus en plus la vie chrétienne semble se limiter à une « manière de se comporter », à un code de bonne conduite. De plus en plus le christianisme s'aliène en prenant un caractère social adapté aux mesures des exigences humaines les moins dignes, aux mesures du conformisme, de la conservation stérile, de l'étroitesse du cœur et de l'absence d'audace, aux mesures du moralisme insignifiant qui cherche à embellir la lâcheté et la sécurité individuelle en les couvrant de la parure mortelle des convenances sociales. Les hommes qui ont réellement soif de vie, qui sont chaque jour sur la corde raide à la frontière de toutes les morts possibles, qui luttent désespérément pour distinguer quelque lumière dans le mystère hermétique de l'existence humaine, c'est-à-dire les hommes auxquels fondamentalement et par excellence s'adresse l’Évangile du salut, tous ces hommes, inéluctablement, demeurent loin de l'ordre rationnellement organisé, conventionnel, social, de la chrétienté établie.

Dans un tel climat aujourd'hui, pour un grand nombre d'hommes, de chrétiens, l'ascèse - fût-ce comme notion, ou comme mot - est pour ainsi dire incompréhensible. Si l'on parle du jeûne, de tempérance, de limitation volontaire des désirs individuels, il est sûr qu'on recevra en retour condescendance ou ironie. Ceci bien sûr n'empêche pas les hommes d'avoir leurs «convictions métaphysiques », de croire à quelque « être suprême» ou au « doux Jésus» qui a enseigné une Ethique admirable.

Mais la question est de savoir à quoi servent les « convictions métaphysiques» si elles ne donnent pas une réponse réelle (non pas idéaliste et abstraite) au problème de la mort, au scandale de la dissolution du corps dans la terre. Cette réponse ne se trouve que dans la connaissance que donne l'ascèse, l'étude de l'opposition de la mort dans notre corps même, le dépassement dynamique du dépérissement de l'homme. Et non pas n'importe quelle ascèse. Mais celle qui nous rend conformes à l'exemple du Christ, lequel a volontairement accepté la mort pour la détruire : « Par la mort Il a vaincu la mort ». Tout dépérissement volontaire de l'égocentricité «contre nature» est en puissance une abolition de la mort et un triomphe de la vie de la personne. Pour que l'homme parvienne enfin à remettre en toute confiance son corps - qui est l'ultime retranchement de la mort - dans les mains de Dieu, dans les bras de la « terre du Seigneur », dans l'accomplissement de la communion des saints."
Christos Yannaras 
extrait "La liberté de la morale" (Labor et Fides - Perspective orthodoxe)

jeudi 9 septembre 2010

La morale, l'art, la foi chrétienne par CHRISTOS YANNARAS


"Pour que l'existence puisse enjamber la vie, passer le seuil de la mort et marcher ailleurs, au-delà de l'être périssable, les possibilités de notre nature ne suffisent pas. L'éthique a beau exercer comme il faut la volonté, nos vertus ont beau se tenir sur la brèche, il n'est pas possible que la nature surmonte la condition mortelle. Sur l'échelle de l'« élévation » morale nous mesurons l'illusion du dépassement naturel. Mais sur chaque degré, en bas le vide de la mort est une inexorable béance.
L'éros: oui, c'est lui qui change l'existence en relation. Il est une autre perception de la vie. Déjà dans l'antichambre de l'éros, dans l'art, quelque chose répand comme les prémices d'une certitude. Poètes, musiciens, peintres, rendus à la terre depuis des années ou des siècles - ossements secs et nus -: et pourtant leur parole perdure. Elle dure dans l'immédiateté personnelle de la relation. Autant tu t'abandonnes à la relation, autant brille en toi l'altérité personnelle de leur parole, de leur« âme ». Autant tu te livres à l'éros, autant s'allume également l'espérance nostalgique d'une immortalité de ta propre « âme ».
La «foi chrétienne transforme lumineusement l'espérance nostalgique en degrés d'attente amoureuse. L'éros: oui, il change l'existence en vie dégagée de toute contrainte, parce que Dieu lui-même est comme l'accomplissement d'une union amoureuse dans la Trinité : « Dieu est amour ». Il a pris l'individualité mortelle - le Christ Jésus - et il a transformé la mort en obéissance (par sa relation avec le Père), il en a fait une communion à la vie immortelle. La condition mortelle est demeurée une maladie de la nature, et l'immortalité une possibilité offerte dans la relation. Le moi secret, ou notre « âme », notre personne véritable, émerge de la mort en toute liberté, quand nous reconnaissons dans le lieu de l'Autre l'appel personnel qui nous fonde comme sujets: la personne du Père qui aime."
CHRISTOS YANNARAS
Variations sur le Cantique des Cantiques
Essai sur l'éros
Traduit du grec par Jacques Touraille
ed.DDB