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jeudi 19 juillet 2018
mercredi 14 février 2018
Le projet de médiocratisation totalitaire n'exclut aucun domaine
Cet article est paru sur le site du Point en 2015 mais il est malheureusement toujours d'actualité
Il montre encore une fois le projet de médiocratisation totalitaire qui s'acharne à transformer le peuple en vulgaires consommateurs matérialistes par d'abjectes bureaucraties locales qui veulent contaminer leur maladive médiocrité native à ceux qu'il ont malignement trompés en se faisant élire avec leur idéologie pourrie et leurs basses manigances politicardes centrées sur leur petite carrière.
Les conservatoires français connaissent des difficultés majeures, non seulement dans leur financement, mais dans leur pédagogie. Brighelli lance un S.O.S.
Jean-Paul Brighelli![]() |
Je connais de la musique ce qu'une culture scolaire (et un peu familiale) m'a appris. Et je n'ai jamais joué d'un instrument qu'en dilettante - et d'oreille. Dans mon innocence d'autodidacte et d'amateur éclairé, je pensais jusqu'à ce jour que la musique s'enseignait dans les conservatoires, et qu'on y formait les virtuoses et les compositeurs de demain. Illusion : l'enseignement musical lui aussi a été contaminé par l'idéologie pédagogiste qui sévit depuis une trentaine d'années, et les conservatoires ont pris de face les réformes territoriales qui ont amené le désengagement de l'État, les soumettant aux desiderata de roitelets locaux qui connaissent moins Bach ou Haendel que la musique des livres de comptes. À en croire un enseignant spécialiste, l'un des rares à dénoncer un système content de lui et proche de la faillite, c'est Mozart que l'on assassine, chaque jour, dans les lieux censés célébrer sa gloire et détecter les futurs talents.
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Jean-Paul Brighelli : L'écriture musicale, qu'est-ce que c'est ?
Daniel Tchalik : L'écriture musicale est, paraît-il, une discipline "élitiste" et "rétrograde" entre toutes, qui consiste à bâtir une oreille et un goût sûrs par l'étude de disciplines aussi passionnantes que l'harmonie et le contrepoint - bref, à étudier les chefs d'oeuvre du passé en se mettant littéralement à la place du compositeur. Par exemple, en écrivant des pièces "à la manière de" (fugue de Bach, sonate de Mozart, lied de Schumann, prélude à la Debussy, etc.), tout en s'efforçant de respecter chaque fois la cohérence formelle, stylistique et esthétique du langage choisi, l'objectif étant de jouer au faussaire sans se faire prendre par la patrouille ! Autant dire que cela demande du temps, des qualités techniques et une érudition difficilement compatibles avec les "projets citoyens" et autres "modules professionnalisants" qui fleurissent ici et là...
Douai, Orléans, Yerres, Vichy... la liste des conservatoires en difficulté s'allonge depuis deux ans, dans l'indifférence générale. Comment expliquer une réalité qui paraissait impensable au début de la décennie ?
Avec la décentralisation, l'État s'est délesté de sa part (près de 8 %) du financement des conservatoires régionaux et départementaux au profit des collectivités territoriales qui en assumaient déjà l'essentiel. Étranglées par l'effet ciseau de la hausse des dépenses contraintes et de la baisse des dotations, communes et intercommunalités se voient obligées dès 2015 d'augmenter les droits d'inscription des élèves et de supprimer des postes de professeurs - sans même évoquer le coût financier et humain de l'improbable réforme des rythmes scolaires. Cependant, ces coupes budgétaires ne font qu'entériner un long processus, celui du changement des missions des conservatoires.
Ah ? Vous n'enseignez plus la musique ?
Contrairement à ses collègues de l'Éducation nationale, le professeur des conservatoires est un fonctionnaire territorial ; son employeur est donc le maire. C'est pourquoi, lors de formations pédagogiques étrangement épargnées par la crise, il apprend, au terme de plus de quinze années d'études musicales de haut vol, qu'en tant qu'agent territorial, sa tâche consiste à exécuter le projet politique de l'élu au même titre que ses homologues des espaces verts. Dans la limite d'un mandat électoral, il ne s'agit donc plus tant de transmettre un savoir artistique aux futurs artistes et mélomanes que d'animer la vie de la cité à coups de projets transversaux et de musiques actuelles ainsi que de lutter contre les inégalités sociales à moindre coût, quitte à transformer progressivement l'école d'art en lieu de ressources (traduire : en MJC). Cependant, ces principes éclairés n'en finissent pas de susciter des résistances - d'où l'impérieuse nécessité d'accélérer le changement (si possible maintenant) de ces établissements, sous prétexte que "99 % de nos publics sont de futurs amateurs" ! Pour autant, est-il raisonnable de consigner les élèves en tant qu'amateurs dès le début de leur apprentissage ? On n'ose imaginer le tollé si les instituteurs, pardon, les professeurs des écoles, se mettaient à enseigner aux élèves l'orthographe ou l'arithmétique "adaptées à des amateurs"... Voire : n'y sommes-nous pas déjà ?
Mais comment en est-on venu à tant de démagogie ?
Dans les années 1960, le compositeur Marcel Landowski, dont on commémore cette année le centenaire de la naissance, est chargé par Malraux de concevoir un vaste plan de création de conservatoires, de lycées musicaux, d'opéras et d'orchestres sur tout le territoire, afin de démocratiser l'accès à l'art. Mais bien avant le terme de cet ambitieux dessein, l'équipe de Jack Lang opère une rupture en jetant le soupçon sur la formation et le patrimoine, valeurs de droite, pour mieux replacer l'individu, sa créativité... et ses déterminismes sociaux au coeur de la politique culturelle - tout comme la loi Jospin a installé l'élève au centre du système scolaire, avec les conséquences que l'on sait. Résultat : une technostructure plus habile à manier les chiffres que les notes de musique s'est emparée de l'institution ; insubmersibles, ses membres n'en finissent plus depuis trente ans de prêcher la vulgate de Philippe Meirieu tout en sachant manier en virtuoses la langue de bois d'un développement culturel que l'on sait avant tout marchand.
Hmm... Propos réactionnaires, élitistes et incompatibles avec les "attentes de la société contemporaine" !
J'assume. Si le progrès consiste, au hasard, à faire recruter et noter les professeurs de conservatoire par le seul directeur ou bien à dissocier obtention du concours et nomination - deux réalités de l'enseignement artistique spécialisé d'aujourd'hui -, il faut assurément craindre comme la peste cette innovation qu'est l'autonomie des établissements, la panacée du gestionnaire inculte et fier de l'être que d'aucuns, à gauche comme à droite, nous annoncent pour l'Éducation nationale de demain.
Pour le reste, quand un conservatisme bien-pensant joue aux dames patronnesses et se pare des oripeaux du progressisme, plus rien n'empêche les ex-cancres parvenus au pouvoir de faire payer aux professionnels leurs échecs et leurs frustrations passées, sans pour autant omettre de soigner carrière et réseau. Leur seul recours est alors la confusion des esprits, faute de pouvoir opposer une argumentation raisonnée à ceux qui osent les contredire. Qu'on se le dise : le vrai progressisme consiste à permettre à tout élève qui le souhaite de s'élever au plus haut de ses capacités, seul l'État étant en mesure d'oeuvrer à cet idéal régulateur - en commençant par exemple par nationaliser les conservatoires et à les prémunir contre la dérive démagogique et localiste actuelle. Le reste n'est que... pipeau.
mardi 5 septembre 2017
JONATHAN JACKSON, le cinéma, la musique, l'art et l'Orthodoxie
L'artiste Jonathan Jackson, cinq fois primé aux Emmy Awards parle de la façon dont sa famille et ses amis ont reçu la nouvelle quand il s’est joint à l'Orthodoxie.
Jonathan Jackson:
"Devenir orthodoxe a été le résultat d’une maturation de quelques années... alors, quand ma famille et moi avons décidé :" Nous allons être baptisés, nous allons devenir orthodoxes ", cela a été difficile pour beaucoup de mes amis et ma famille qui n'étaient pas familiers avec l'Orthodoxie, ils ne savaient pas ce que c'était, ils voyaient cela de l'extérieur alors que nous l'expérimentions depuis l'intérieur ...
L'une des choses que j'aime à propos de l'Église est qu'elle enseigne que Dieu est Amour et qu'il respecte notre liberté, donc il n'y a pas de coercition ni de pression. C'est simplement une invitation. Donc, il y a eu beaucoup de paix avec les amis et la famille ...
La réaction dans mon lieu de travail vis-à-vis de l'Orthodoxie ... l'une des choses sur l'Église orthodoxe en Occident, est qu’elle est très discrète ... c’est donc l’occasion en quelque sorte, de réintroduire le Christ chez des personnes qui ont eu des expériences très différentes dans d'autres églises : églises protestantes, tradition catholique-romaine ... c'est une occasion pour les gens de retrouver le Christ dans une nouvelle perspective (pour eux, c'est une nouveauté alors que l'Orthodoxie est la foi des origines), pour voir que le Christ est à la fois la Grâce et la Vérité ... comme l'a dit Saint Porphyrios , "Il ne tient pas l'enfer dans sa main pour nous menacer ... Il est l'Amour" ...
La plupart des gens que je connais ont grandi dans une de ces traditions chrétiennes, protestante ou catholique-romaine. La plupart d'entre eux sont partis en disant que « l'Église n'est pas pour moi, je veux être une bonne personne mais je ne suis pas religieux». Et pourtant, la plupart d'entre eux ont un amour, une affection pour le Christ, alors quand ils sont réintroduits à la foi ancienne, la vraie foi, ils ont une vue de la bonté et de la miséricorde et de l'amour pour le Christ ...
La jeune génération n'a pas été en contact avec l'Église autant que la génération plus âgée ... alors elles viennent aussi bien avec avec un regard réceptif, et je sens que la vie monastique de l’Orthodoxie parle très clairement et avec force aux gens du monde, tellement il y a de bruit et tellement de confusion ... et quand ils perçoivent un moment de silence et de prière, cela peut être un moment de changement de vie ... "
Dans son livre « Le mystère de l'art » Jonathan expose sa vision, de l'art comme beauté, l' art comme Mystère et folie, l'art comme obéissance, ou l' art comme acte de foi.
Dans son livre « Le mystère de l'art », nous montrant la façon dont il a personnellement vécu son entrée dans le mystère de la vie réelle. Art, en particulier celle du cinéma, a souvent sous-évalué la personne humaine. Jonathan, cependant, révèle d'autres dimensions de celui-ci, qui lui-même peut ne pas avoir pleinement réalisé, jusqu'à récemment.
Jonathan Jackson:
"Devenir orthodoxe a été le résultat d’une maturation de quelques années... alors, quand ma famille et moi avons décidé :" Nous allons être baptisés, nous allons devenir orthodoxes ", cela a été difficile pour beaucoup de mes amis et ma famille qui n'étaient pas familiers avec l'Orthodoxie, ils ne savaient pas ce que c'était, ils voyaient cela de l'extérieur alors que nous l'expérimentions depuis l'intérieur ...
L'une des choses que j'aime à propos de l'Église est qu'elle enseigne que Dieu est Amour et qu'il respecte notre liberté, donc il n'y a pas de coercition ni de pression. C'est simplement une invitation. Donc, il y a eu beaucoup de paix avec les amis et la famille ...
La réaction dans mon lieu de travail vis-à-vis de l'Orthodoxie ... l'une des choses sur l'Église orthodoxe en Occident, est qu’elle est très discrète ... c’est donc l’occasion en quelque sorte, de réintroduire le Christ chez des personnes qui ont eu des expériences très différentes dans d'autres églises : églises protestantes, tradition catholique-romaine ... c'est une occasion pour les gens de retrouver le Christ dans une nouvelle perspective (pour eux, c'est une nouveauté alors que l'Orthodoxie est la foi des origines), pour voir que le Christ est à la fois la Grâce et la Vérité ... comme l'a dit Saint Porphyrios , "Il ne tient pas l'enfer dans sa main pour nous menacer ... Il est l'Amour" ...
La plupart des gens que je connais ont grandi dans une de ces traditions chrétiennes, protestante ou catholique-romaine. La plupart d'entre eux sont partis en disant que « l'Église n'est pas pour moi, je veux être une bonne personne mais je ne suis pas religieux». Et pourtant, la plupart d'entre eux ont un amour, une affection pour le Christ, alors quand ils sont réintroduits à la foi ancienne, la vraie foi, ils ont une vue de la bonté et de la miséricorde et de l'amour pour le Christ ...
La jeune génération n'a pas été en contact avec l'Église autant que la génération plus âgée ... alors elles viennent aussi bien avec avec un regard réceptif, et je sens que la vie monastique de l’Orthodoxie parle très clairement et avec force aux gens du monde, tellement il y a de bruit et tellement de confusion ... et quand ils perçoivent un moment de silence et de prière, cela peut être un moment de changement de vie ... "
source : pemptousia.com
trad. par M le m
![]() |
Le mystère de l'Art dernier livre (ISBN 1936270323) de Jonathan Jackson |
Jonathan Jackson a commencé sa carrière à Hollywood il y a plus de vingt ans avec la série Hôpital général. Ses prestations particulièrement émouvantes lui ont valu de gagner cinq fois la récompense des Emmy Awards. Jonathan a également joué dans de nombreux longs métrages, dont The Deep End of the Ocean, Tuck Everlasting et Insomnia. Son travail l'a amené à de nombreux endroits à travers le monde, parmi lesquels l'Irlande, l'Italie, la Roumanie et le Canada.
Jonathan est actuellement l'une des stars de la série d'ABC en primetime, Nashville, un film axé sur le fonctionnement interne de la scène musicale de Nashville. Jonathan joue Avery Barkley, un chanteur compositeur qui tente de faire son chemin dans Music City.
Parallèlement à sa carrière d'acteur, Jonathan est également le chanteur principal du groupe Enation et l'auteur de Book of Solace and Madness, publié en 2012. Jonathan réside à Nashville, Tennessee, où il aime passer du temps avec sa femme, Elisa et leurs trois enfants.
Jonathan Jackson: The art of acting, the role of Orthodox Christianity and my new production
lundi 7 mars 2016
HOMMAGE à Nicolaus HARNONCOURT : Passion selon St Jean de J.S. BACH
Herr, unser Herrscher, dessen Ruhm
Seigneur, notre souverain, dont la renommée
In allen Landen herrlich ist!
Dans tous les pays est glorieuse !
Zeig uns durch deine Passion,
Montre-nous, par ta passion,
Dass du, der wahre Gottessohn,
Que toi, le vrai fils de Dieu,
Zu aller Zeit,
À toute heure,
Auch in der größten Niedrigkeit,
Même dans la plus grande humiliation,
Verherrlicht worden bist!
Tu es glorifié !
samedi 5 décembre 2015
VIVE L'AMITIÉ FRANCO SERBE et vive la musique !
Немања Радуловић
Nemanja RADULOVIC Un Retour à Belgrade [2010]
Un portrait en 5 vidéos du jeune prodige serbe, Nemanja Radulović violoniste serbe de 24 ans, qui retourne à Belgrade après dix ans d'exil pour un concert événement. Installé en France depuis dix ans, après avoir fui la guerre dans son pays, il retourne aujourd'hui à Belgrade à l'occasion d'un concert événement qu'il organise pour la lutte contre le cancer. Pour cette prestation, il est accompagné de l'Ensemble Double Sens, composé de musiciens serbes et français.
Modeste, poli et attentionné et attaché à sa famille ce virtuose serbe du violon vit à Paris. Nemanja Radulović est né à Niš en 1985. Il apprend l'instrument dès l'enfance. À onze ans. il décroche le "Prix Octobre" décerné par la Ville de Belgrade. Il suit alors les cours du légendaire Joshua Epstein et de son disciple Dejan Mihailovic au Conservatoire de Sarrebruck [Allemagne].
De retour à Belgrade en 1999, il intègre la Faculté des Arts avant de s'installer à Paris où il se perfectionne avec Patrice Fontanarosa au Conservatoire National Supérieur de Paris. Élu "Talent de l'année" en Serbie et lauréat du Concours International de Hanovre [2003]il connaît une consécration immédiate avec une Victoire de la Musique dans la catégorie "Révélation internationale de l'année" en 2005. En 2006, Nemanja Radulović remporte un triomphe Salle Pleyel lorsqu'il remplace au pied-levé Maxim Vengerov dans le Concerto pour violon de Beethoven dirigé par Myung-Whun Chung. La même année paraît son premier volume consacré à des pièces de Bach. . Miletic, Paganini et Ysaïe [Transart Live]. Nommé "Rising Star" 2006/2007, chacune de ses prestations donne lieu à un ouragan de louanges.
Heureux destinataire d'un violon Jean-Baptiste Guillaume de 1843 il donne une version acclamée des Concertos pour violon de Mendelssohn (20081 avec son premier ensemble Double Sens et enregistre un récital avec son autre groupe Les Trilles du Diable [2009]. En 2010 paraît son interprétation des Sonates pour violon et piano n°5, 7 et 8 réalisée avec Susan Manoff [Decca]. Fin 2011. le virtuose franco-serbe s'illustre avec l'album Les 5 Saisons couplant le concerto des Quatre Saisons de Vivaldi avec Double Sens et Spring in Japan. Création mondiale du compositeur Aleksandar Sedlar avec Les Trilles du Diable.
Début 2013 paraît Après Un Rêve.... récital en duo avec la harpiste Marielle Nordmann constitué en majorité de transcriptions de Massenet. Chopin. Tchaïkovski, Ravel, Fauré ou Saint-Saëns.
En 2014. Nemanja Radulovic retrouve Les Trilles du Diable et Double Sens. ainsi que l'0rchestre symphonique de Berlin [direction : MichailJurowski]. Laure Favre-Kahn et Yvan Cassar pour le programme Carnets de Voyage. visitant une quinzaine de pièces slaves [Dvorak. Brahms, Tchaïkovski. Khatchatourian. Chostakovitch. Prokofiev...]. La même année. il a décroché sa première Victoire de la musique classique dans la catégorie "Soliste instrumental".
mercredi 11 mars 2015
L'INSIDIEUSE, ÉHONTÉE ET GROTESQUE AVANCÉE DU TOTALITARISME DE LA PENSÉE UNIQUE DANS TOUS LES DOMAINES
POUR BIEN MESURER À QUEL POINT NOUS SOMMES DÉSORMAIS RENDUS
Au XIX°s de Baudelaire, la transgression était sans doute subversive et salutaire, de nos jours où toutes les anciennes transgressions sont devenues de nouvelles normes, un nouvel ordre moral avec un nouveau clergé à sa tête, armé de nouveaux inquisiteurs aussi hypocrites qu'impitoyables qui dénoncent, jugent et condamnent sans répit, règne en tout lieu public. Cela devient tellement "énhaurme" que l'on pourrait en ricaner de voir tous ces nouveaux petits marquis de la nouvelle morale qui veulent se faire une réputation à peu de frais dans le nouveau monde de la délation médiatique… mais cela devient en fait plutôt très inquiétant que toute cette acide libido ressentimentale dégouline de partout s'attaquant à tout et à tous… Il n'est plus de saison d'en sourire seulement.
LISEZ PLUTÔT ATTENTIVEMENT CE QUI SUIT
paru sur le blog
Ubu en Sarre
12 juillet 2014 : Lorin Maazel casse sa baguette. Il avait 84 ans. Et dirigeait toujours la Philharmonique de Münich. Laquelle se met en quête d’un autre konzert meister pour lui succéder. Elle offre le poste à Valeri
Guerguiev, qui accepte. Il prend ses fonctions le 1erjanvier prochain, pour
cinq ans.
Valeri Guerguiev, d’origine ossète, né à Moscou en 1953, a passé vingt ans de sa vie à la tête du Mariinsky de Saint-Pétersbourg, non sans avoir été, parallèlement, pendant treize ans, le directeur musical de l’orchestre Philharmonique de Rotterdam, premier chef invité du Metropolitan Opera de New York et avoir, en 2007, remplacé sir Colin Davis à la tête de l’Orchestre symphonique de Londres. C’est un des plus grands chefs d’orchestre du monde. Ils ont de la chance à Munich de ne pas tomber de Maazel en Tartempion. S’ils ont fait un pont d’or à celui-ci, ce n’est quand même pas cher payé, car réputation oblige.
Donc, tout baigne. Théoriquement.
Cependant… du 21 au 30 mai 2015 doit se dérouler le Festival de Sarre (à deux pas des frontières française, belge et luxembourgeoise). Ce festival musical se tient tous les deux ans et le Münchner Philharmoniker y est naturellement invité. Mais ce sera, cette fois, sans son chef, qui vient d’être « désinvité » par les organisateurs, pour avoir refusé de critiquer le président Poutine.
Non, ce n’est pas pour rire, c’est vrai.
La décision « qui n’est pas politique », a été prise pour ne point contrister M. Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais et actuel président du Conseil européen, sous le patronage de qui doit se dérouler, cette fois, le dit festival. M. Tusk, on le sait, succède, non à Maazel mais à Herman Van Rompuy et Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères de Berlin, grands démocrates et droitsdelhommistes sous le soleil, qui soutiennent comme on sait, de tout leur poids moral, les massacres perpétrés par Kiev et l'OTAN dans le Donbass.
Selon les organisateurs du Festival de Saar, il ne fallait pas froisser Donald Tusk car divers concerts venus de Pologne doivent s‘y dérouler. Les organisateurs ont donc fait appel, pour remplacer Valeri Guerguiev, à un chef d’orchestre polonais, M. Michal Nesterowicz. «Nous avons reçu une demande explicite de l'ambassade polonaise de Berlin nous disant qu’il n'était pas souhaitable d'inviter Guerguiev », a expliqué le directeur du festival Robert Leonardy, avant de préciser : « cela ne va pas qu'un Russe, et en plus un proche de Poutine, puisse participer au Festival. »
Mais qu’a-t-il donc fait Guerguiev, pour mériter ainsi la hart et l’opprobre ? Accrochez-vous : Il a « refusé de dénoncer clairement les violations des droits de l'homme que représentent les lois anti-homosexuelles de Poutine ». Et Courrier International (c’est un canard mainstream) de se poser gravement la question : « Munich peut-elle encore se permettre d'employer Guerguiev ? » Surtout s’il risque, étant sur place, d’aller boire un coup à la Hofbräuhaus… Sait-on jamais ?
D’accord, il a de mauvaises fréquentations, mais qui prétend être parfait ?
L’abominable Guerguiev s’est donc abstenu de critiquer la politique de la Fédération de Russie à l’égard du lobby homosexuel (l’expression est du Saker). Car c’est évidemment le gouvernement russe, et non Vladimir Poutine, qui a légiféré pour interdire la propagande pédomaniaque dans les écoles. Bof, c’est pareil, pour nos « démocrates » à voile et à vapeur, depuis le temps qu’on ne fait plus ce genre de distingo par ici… C’est la ville de Moscou qui a interdit les gay prides pour les cent ans à venir, et Guerguiev fait de la musique à Saint-Pétersbourg ? Pfftt… tout ça, c’est russe et compagnie ! Chez nous, en Otanazie, est-ce que les couturiers ne dirigent pas l’Éducation Nationale ? (Avec le CRIF il est vrai, bien la preuve que nous ne sommes pas sectaires).
Double grain de sel des Grosses Orchades
Au lobby sus-mentionné :
Ce n’est pas votre homosexualité qui dérange, c’est votre exhibitionnisme. L’exhibitionnisme des hétéros est aussi intolérable que le vôtre. Étaler sa libido sur la voie publique n’est pas qu’un manque flagrant de savoir-vivre, c’est une agression envers quiconque a gardé quelque décence, respecte les autres et tient à conserver l’estime de soi. Tout le monde n’a pas envie de se promener dans les rues en string avec des plumes dans le cul ou de s’y enfoncer des crucifix. Pourquoi ne conviez-vous pas la presse à venir vous voir faire caca au milieu de la place de la Concorde aux heures de pointe, pendant que vous y êtes ? Ah, (en tout cas pipi) c’est fait ? Pardon.
À Valeri Guerguiev :
Maestro, on n’a pas de conseils à vous donner, mais si on était vous, on ferait tout de suite un saut, mettons, à New York, pour y engager une demi-douzaine d’avocats rompus à l’exercice banal en ces contrées d’arracher aux zozos sarrois à nez de Pinocchio une somme aussi pharamineuse que possible, à titre de dommages et intérêts pour atteinte à votre image, à votre réputation ou à n’importe quoi d’autre. Soyez sans crainte, ils trouveraient : ce sont des pros. Et si vous avez scrupule à vous enrichir sur le dos de la bêtise européenne, pourquoi ne pas en faire des bringues monstres les cinq « Rosenmontag » à venir avec vos musiciens, à la bière, à la vodka ou aux deux ? Prosit !
Euh… si vous invitez Obélix, il faudra que vos baveux se défoncent.
♪
La Pologne étant, comme on sait, le royaume d’Ubu, les choses se présentent ainsi :
La philharmonie de Munich et son nouveau chef sont invités à jouer à Paris le 9 mars, avec la soliste de renommée mondiale Sol Gabetta. Concert d’hommage au chef décédé, né, on vous le rappelle, à Neuilly-sur-Seine.
Le 10 mars, le même concert devait se donner, pour le même motif, au Festival de Saar, en Allemagne, mais il le sera sans son directeur, et le Polonais Michal Nesterowicz, pas bégueule, prendra sa place.
Dans un entretien, l’ineffable Robert Leonardy a expliqué, en essayant de cacher son nez qui grandissait à vue d’oeil : « le refus d'inviter Valeri Guerguiev n'est pas le résultat d'une décision politique. Comme ce dernier a officiellement donné son soutien en août dernier à Vladimir Poutine et que le Festival se déroule sous le patronage de l'ancien Premier ministre polonais, Donald Tusk, nous n'avons pas voulu mettre en danger le bon déroulement du Festival.» Quel diplomate, cet homme !
Sources :
vendredi 20 février 2015
UNE AMITIÉ SPIRITUELLE EXEMPLAIRE… DANS LA MUSIQUE !
Née en 1981 à Córdoba en Argentine de parents franco-russes, elle a étudié à Madrid à l'école supérieure de musique Reine-Sophie, puis à Bâle avec Ivan Monighetti et avec David Geringas à la Hochschule Hanns Eisler de Berlin.
Elle a été lauréate de son premier concours à l'âge de dix ans après des débuts à quatre ans. Sa carrière internationale a été lancée en 2004, quand elle a obtenu le prestigieux prix Crédit Suisse Young Artist Award.
Elle a remporté de nombreuses récompenses, au rang desquelles le prix Natalia-Gutman pour la meilleure interprétation musicale dans le Concours international Tchaïkovski de Moscou, et un prix au concours ARD à Munich.
Elle joue sur un Guadagnini de 1759 mis à sa disposition par une fondation privée, le Rahn-Kulturfonds.
Elle enseigne à l'Académie de musique de Bâle depuis 2005.
Concertiste, elle interprète le répertoire classique, romantique et moderne tels Dvořák, Tchaïkovski, Chostakovitch, Elgar, Haydn, et plus particulièrement des œuvres du xxe siècle, comme le concerto de Bohuslav Martinů, ou celui de Samuel Barber, en tournée en 2009 et 2010. Elle commande des œuvres ou travaille en étroite collaboration avec des compositeurs tels que Peteris Vasks.
Elle a lancé en juin 2006 le Festival Solsberg (à Olsberg, dans le canton d'Argovie, en Suisse, son pays d'adoption). Pour ce festival de musique de chambre, elle invite ses amis, ses proches et des musiciens renommés pour huit à dix concerts tous les ans. Elle a lancé aussi la « Cappella Gabetta » : il s'agit d'un Orchestre baroque interprétant Antonio Vivaldi et ses contemporains, dirigé par le violoniste Andrés Gabetta, son frère. Elle partage la vie de Christoph Müller, un suisse manager culturel. (source Wikipedia)
Bertrand Chamayou appartient à la toute jeune génération des pianistes français, celle qui défend avec la même conviction le grand répertoire pianistique ( le CD Années de pèlerinage de Franz Liszt obtient le titre du meilleur « enregistrement de l'année » aux Victoires de la musique classique en 2012) et la création contemporaine (Philippe Hersant, Guillaume Connesson, Henri Dutilleux, Thomas Ades, Gyorgy Kurtag…). Il est aussi actif comme récitaliste et soliste avec orchestre, que dans des formations chambristes.
Formé au Conservatoire de Toulouse, il rejoint à l’âge de 15 ans la classe de Jean-François Heisser au Conservatoire de Paris. Il se perfectionne avec les pianistes tels que Murray Perahia, Leon Fleisher, Dimitri Bachkirov, Aldo Ciccolini ou Maria Curcio. En 2001 il remporte le quatrième prix au Concours international Marguerite-Long-Jacques-Thibaud, et enchaine depuis les concerts dans des salles et des festivals prestigieux, en France et à l’étranger.
De nature enthousiaste, il avoue accepter trop d’engagements par passion pour la musique ; son rêve inavoué est de pouvoir un jour se consacrer à la composition. (source)
samedi 22 novembre 2014
PSAUME 136, musique de Joseph-Guy ROPARTZ, compositeur français
Super flumina Babylonis - Ecrit en 1887.
Sous la direction de Michel Piquemal.
Guy Ropartz (1864/1955)
Joseph-Guy Ropartz est un compositeur français, né à Guingamp (Côtes-du-Nord) le 15 juin 1864 et mort à Lanloup (Côtes-du-Nord) le 22 novembre 1955.« La pensée de Ropartz a une triple source: la Bretagne, la mer, la foi religieuse. Rarement grand artiste incarna de façon plus intense l'âme de sa terre et de sa race. Toute une partie de ce qu'il a écrit pourrait porter en épigraphe le beau vers de
Francis Jammes :
"Tout est vain
qui n'est pas le grand calme de Dieu"
mardi 26 juin 2012
À voir : Le Journal des arts orthodoxes. Magnifique projet !
Le Journal des arts orthodoxes est une revue en ligne fondée par Andrew Gould fondateur des Studios byzantins du Nouveau Monde qui rassemble plusieurs des meilleurs artistes liturgiques orthodoxes, iconographes, musiciens, théologiens des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni. Contributeurs : Christabel Anderson, Fr. Stéphane Bigham, John Michael Boyer, Andrew Gould, Aidan Hart, Hierodeacon Herman, Nicholas Kotar, Macrina Lewis, Mary Lowell, Vladimir Morosan, Scott Patrick O’Rourke, Jonathan Pageau, Fr. Rade Radan, Benedict Sheehan.
Un beau, très intéressant et réjouissant texte d'introduction de Jonathan Pageau au site du Journal des Arts Orthodoxes, qui nourrit l'espérance d'une nouvelle Renaissance :
La Renaissance des Arts
« Nous vous souhaitons la bienvenue au Journal des Arts orthodoxes. Nous espérons que cet espace sera un hommage à un savoir-faire et une mise en forme qui révèle le Royaume de Dieu autour de nous. Nous espérons que ce sera un catalyseur pour la redécouverte et l'épanouissement des meilleurs exemples orthodoxes de tous les arts. Mais avant de commencer, nous devons admettre que «l'art» est une notion changeante, qui mérite un peu d'attention au départ. L’art en est venu à invoquer toutes sortes d'images mentales et à un débat sans fin de ce qu'il est ou n'est pas. Par le fait, la vision Romantique de l'art prévaut encore dans la perception populaire. L'art est considéré comme une expression émotionnelle et individuelle. Nous identifions souvent l'artiste à cette personne instable qui crée à partir d’une passion chaotique, comme un Van Gogh. L'art a également acquis des proportions idolâtres en devenant « une fin en soi ». La personne la plus cultivée croira sans broncher que l'art doit être fait «pour l'amour des arts», comme si l'art était l'Infini ou le Bien lui-même. Nous voudrions parcourir brièvement la notion d'art, sa genèse et le développement et la façon dont il peut se rapporter à l'Eglise. Nous reviendrons sur son incarnation moderne à la fin de notre texte.
L'origine du mot «art» est le mot latin se rapportant à une forme de connaissance appliquée, une compétence, un métier. Il s’agit de fabrication. De la même manière, son équivalent grec tekhnè ou technè, ( τέχνη) a des racines semblables. Technè est une forme de connaissance de principes qui est orientée vers le faire. Dans le monde antique, l'art et l'artisanat (ou les techniques) n'étaient pas séparés de la façon dont ils le sont maintenant, mais plutôt la technè était une notion plus globale qui était attribuée à toute forme de connaissance appliquée. En tant que tel, elle a été souvent opposée à épistémè, qui est «pure» connaissance. À certains égards, elle était méprisée par les philosophes comme une forme inférieure d'imitation, une sorte de « matière morte ».
Tout comme pour les Grecs de l'Antiquité, il y a dans la tradition biblique une suspicion similaire à l’égard de l’art (voire même de la fabrication de l’image). On ne doit pas ignorer que les "artisanats" ont été inventés par les fils de Caïn - la construction de villes, la manipulation d'instruments de musique, la métallurgie et l'art en général. Ceci provient d’encore plus loin dans les traditions extra-bibliques, comme dans les traditions Enochiennes où les anges déchus sont dits enseigner aux hommes toutes sortes de métiers, en particulier la nécromancie et toute l'ornementation du corps. La Technè en tant que sorte de modification de la nature est ainsi assimilée à la perversion de la nature. Son développement est considéré comme une accélération de la chute et ainsi la technè tient la mort par la main. Dans la tradition Enochienne, on pourrait même dire que la technè a eu sa part dans le déclenchement du déluge!
Il ne faut pas oublier également que la construction du Temple de Salomon est très étroitement liée à des notions venant de l’étranger, avec toutes les connotations négatives que cela peut avoir dans la Bible. Le grand artisan qui a construit les objets liturgiques dans le premier temple était à moitié hébreu, car son père était originaire de Tyr. Tous les matériaux et de nombreux ouvriers de la construction du Temple étaient envoyés par Hiram, roi de Tyr. Le texte montre abondamment que tout le travail pour le temple a été accompli par des étrangers esclaves en Israël. En outre, collée au milieu des descriptions de tous les objets que Salomon a faits pour lui-même, se trouve l'histoire de la reine de Saba, suivie par la lamentation à propos de la façon dont Salomon épousa des femmes étrangères. Dans le texte de 1 Rois, il y a une allusion très forte à ce que nous sommes censés comprendre, parce que cet homme, ce splendide artisan demi-israélite de Tyr est appelé un " grand artisan ". Le mot utilisé pour artisan est le même que celui utilisé pour décrire Tubal-Caïn, le descendant de Caïn qui a inventé la métallurgie (et qui selon la tradition a tué Caïn). C’est le seul autre endroit dans la Bible où ce mot apparaît de cette manière. Et ainsi il y a un mystère, le mystère de la mort elle-même.
Le mystère est grand en effet. Car qui est cet intrus, cet étranger qui construit le temple de Dieu? Colossiens 1, ce beau texte que nous allons revoir à plusieurs reprises pour trouver la source de la réalité sacramentelle de l'Église nous donne la réponse. C'est nous. Car Saint Paul nous dit que: «...[21] Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, [22] pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche.» Pour le chrétien, la mort elle-même a été changée dans la réconciliation avec les étrangers et les ennemis, à la fois dans un sens spirituel et littéral.
Et qu'est alors le rôle de la technè?
Martin Heidegger commente sur Aristote et Platon :
« Qui construit une maison ou un bateau, qui façonne une coupe sacrificielle dévoile la chose à pro-duire suivant les perspectives des quatre modalités du "faire-venir". Ce dévoilement rassemble au préalable l'apparence extérieure et la matière du bateau ou de la maison, dans la perspective de la chose achevée et complètement vue, et il arrête à partir de là les modalités de la fabrication. Ainsi le point décisif, dans la tekhnè, ne réside aucunement dans l'action de faire et de manier, pas davantage dans l'utilisation de moyens, mais dans le dévoilement dont nous parlons. C'est comme dévoilement, non comme fabrication, que la tekhnè est une pro-duction. »[1]
Dans un sens similaire, les arts, comme nous les comprenons en tant qu’enracinés dans et comprenant fermement toutes les connotations négatives des anciens Grecs et des Hébreux, sont transformés par la mort du Christ ne sont plus des « modifications de la nature », ni l'infection par l'étranger » ni une «pâle imitation». Au lieu de cela les arts peuvent être un révélateur du Royaume, l’actualisation du sacré - l'exemple visible, audible et tactile de la façon dont la création peut devenir mystérique (sacramentelle).
Revenons maintenant à la notion d'art dans le sens moderne du terme, nous pouvons discerner dans la séparation radicale entre l'art et la technique quelque chose de semblable aux aspects néfastes de la technè observés par les anciens. D'une part les Beaux-Arts sont devenus le lieu de la volonté et des passions individuelles ainsi que celui d'un langage obscur détaché de toute utilisation. L'art contemporain est allé si loin dans cette direction, que même les utilisations les plus superficielles de l'art, comme sa qualité décorative ou son pourvoir de provoquer une expérience esthétique sont souvent mises de côté. Peut-être la seule chose qui reste à l'utilité des Beaux-Arts est sa capacité à créer du prestige. D'autre part, la technique est devenue, dans la direction quasiment opposée à l'art, pure utilité, sans aucun sens à révéler. La technique n’est concernée que par l'efficacité, la rapidité et sa fabrication marchande de masse. En effet, est-ce que l'inventeur qui crée une meilleure micro puce se demande ce dont il est le révélateur, est-ce qu’il se demande même si son invention sera utilisée pour faire un jeu vidéo de meilleure qualité ou un meilleur missile? Même ce qui pourrait se trouver quelque part entre les deux, quelque part en un juste milieu entre les excès des Beaux-Arts et le mercantilisme de la technique, ce que nous pourrions appeler «design» a également été complètement englouti à la fois par l’excès et le mercantilisme. En effet le design moderne n'est pas plus un art de révéler que ses homologues, mais il a pour seul projet de susciter le désir à travers le produit et la publicité.
Et c’est pourquoi nous devons nous arrêter, ceux d'entre nous qui prient. Entourés par ce tourbillon de passions désordonnées, nous devons nous demander: quel est donc l'art, la technè appropriée pour le Royaume de Dieu? Prenant toute la vie liturgique de l'Église comme notre domaine, et regardant la Vérité de l'incarnation de Dieu, nous devons nous poser chaque fois que nous sommes "rassemblons la matière" autour de nous, comment nous pouvons travailler à la gloire de Dieu et à notre propre participation à cette gloire.
C'est la voie que le Journal des Arts Orthodoxes se propose d'examiner, d’expliquer, et d'exposer, se réjouissant des meilleurs exemples de l'art liturgique orthodoxe. Nous allons voir rapidement que la forme, l'ornement et la matière ne peuvent être arbitraire, mais plutôt que tout a une portée symbolique et théologique dans la fabrication des choses saintes. » (Version française par Maxime le minime de The Recovery of the Arts June 4, 2012 By Jonathan Pageau)
[1] Martin Heidegger, «La question de la technique»
dimanche 29 août 2010
St MOÏSE L'ÉTHIOPIEN (ou" Le Noir" ou "Le Fort") et ... Shawn "Thunder" Wallace
C'est aujourd'hui la fête de St Moïse "le Noir" (ou "Le Fort")
Dans Wiki (http://en.wikipedia.org/wiki/Moses_the_Black) on peut lire :
"Moïse était esclave d'un fonctionnaire du gouvernement de l'Egypte qui l'avait licencié après qu'il ait été suspecté de vol et d'assassinat. Il devint le leader d'un gang de bandits qui parcouraient la vallée du Nil en répandant la terreur et la violence. C'était un personnage grand et imposant.
Sa conversion au christianisme
Un jour, un chien qui aboyait empêcha Moïse de procéder à un vol qualifié, si bien qu'il jura de se venger sur son propriétaire. Son arme dans sa bouche, Moïse traversa la rivière à la nage vers la cabane du propriétaire. Celui-ci, encore une fois alerté, se cacha, et Moïse préleva quelques uns de ses moutons les destinant à l'abattoir. Tentant de se cacher des autorités locales, il se réfugia auprès de quelques moines dans une colonie dans le désert de Scetes, près d'Alexandrie. Le dévouement de leur vie, ainsi que leur paix et leur joie influencèrent Moïse profondément. Il abandonna bientôt son ancien mode de vie, devint chrétien, fut baptisé et devint membre de la communauté monastique de Scetes.
Vie monastique
L'adaptation de Moïse à la discipline monastique régulière fut plutôt difficile et prit du temps. Son sens de l'aventure demeurait en lui. Attaqué par un groupe de voleurs dans sa cellule du désert, Moïse riposta, maîtrisa les intrus, et les entraîna à la chapelle où les autres moines étaient en prière. Il dit aux frères qu'il ne pensait pas que c'était chrétien de faire du mal aux voleurs et leur demanda ce qu'il devait faire avec eux. Les voleurs, accablés, se repentirent et convertis à leur tour se joignirent à la communauté.
Moïse était zélé pour tout ce qu'il faisait, mais le découragement le saisit quand il se rendit compte qu'il n'était pas assez parfait. Un matin, Saint Isidore, abbé du monastère, prit Moïse sur le toit et, ensemble, ils observèrent les premiers rayons de l'aube à l'horizon. Isidore dit à Moïse: «Ce n'est que lentement que les rayons du soleil viennent de la nuit et annoncent l'avènement d'une nouvelle journée, ainsi, ce n'est que lentement que l'on devient un contemplatif parfait."
Moïse s'avéra efficace en tant que chef spirituel prophétique. L'abbé avait ordonné aux frères de jeûner pendant une semaine particulière. Certains frères vinrent à Moïse, et il prépara un repas pour eux. Des moines voisins signalèrent à l'abbé que Moïse avait rompu le jeûne. Quand ils vinrent pour faire confronter Moïse, ils changèrent d'avis, et dirent : "Tu n'as pas conservé le commandement de l'homme, mais c'était pour que tu puisses garder le commandement divin de l'hospitalité." Certains voient dans ce récit l'une des premières allusions au jeûne pascal, qui s'est développé à cette époque.
Un jour un frère avait commis une faute et Moïse avait été invité à une réunion pour discuter d'une pénitence appropriée, mais Moïse refusa d'y assister. Quand il fut de nouveau appelé à la réunion, Moïse prit un pot rempli d'eau qui fuyait qu'il apporta sur son épaule. Une autre version de l'histoire dit que c'est un panier rempli de sable. Quand il fut arrivé sur le lieu de réunion, les autres demandèrent pourquoi il portait cette cruche. Il répondit: "Mes péchés s'envolent derrière moi et je ne les vois pas, mais aujourd'hui, je viens juger les erreurs d'un autre." En entendant cela, les frères assemblés pardonnèrent le moine errant.
Moïse devint le chef spirituel d'une colonie d'ermites dans le désert occidental. Plus tard, il fut ordonné prêtre.
Mort
Alors qu'il avait sans doute 75 ans, environ en l'an 405 , on apprit qu'un groupe de Berbères se préparait à attaquer le monastère. Les frères voulaient se défendre, mais Moïse le leur interdit. Il leur dit de se retirer, plutôt que de prendre les armes. Lui et sept autres moines restèrent et accueillirent les envahisseurs à bras ouverts, mais ils furent tous martyrisés par les bandits le 24 Paoni (1°Juillet)
Une histoire de la mort de Moïse est racontée dans Le Paradis des Pères de l'Église :"31.
Abba Poemen dit: Abba Moïse posa une question à Abba Zacharie quand il était sur le point de mourir, et lui dit: " Père, serait-il bon que nous nous taisions ?" Et Zacharie, lui dit: "Oui, mon fils, tais-toi." Et au moment de sa mort, tandis que Abba Isidore était assis près de lui, Abba Moïse leva les yeux au ciel, et dit:" Réjouis-toi, ô mon fils Zacharie, car les portes du ciel se sont ouvertes. "
Un projet de film consacré à St Moïse :
est en gestation voir le site de Nathan Lee Lewis :
voir également ce lien :
(Version française de Maxime le minime)
En hommage à Abba Moïse, j'aimerais offrir ces vidéos d'un musicien de jazz américain, noir et orthodoxe, Shawn "Thunder" Wallace. Le moinillon a donné le "mauvais" exemple en mettant sur son blog de (belles) vidéos musicales. Je vais donc me sentir autorisé aussi à le faire puisqu'un moine a créé un précédent...
J'aime le jazz, l'ai pratiqué longtemps moi-même et j'avais envie depuis quelque temps déjà de présenter ce témoignage de ce grand et fort (aux deux sens des termes, comme St Moïse) musicien, instrumentiste, compositeur et enseignant qui a consacré sur son site internet des pages entières à la foi orthodoxe ! Et voilà l'occasion ! Avis aux amateurs ! (J'ai rajouté les liens des vidéos parce que sur mon blog elles n'ont pas l'air de toujours bien fonctionner) Maxime le minime
mardi 25 mars 2008
ARVO PÄRT mon compositeur (orthodoxe) "contemporain" préféré
une video d'une master class
Je profite de la brièveté du repas de midi de Carême pour blogger un peu et je ne peux pas m'empêcher de partager ce moment de beauté avec vous, si vous me lisez...cette musique est trop inspirée pour qu'elle soit déplacée en cette période liturgique. Non ?
Biographie et discographie ci-dessus
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