Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 27 mars 2020

SI NOUS N'AVONS PAS PÂQUES DANS L'ÉGLISE…

   Sur la pandémie


Parole de réconfort par le starets Zacharie

(P. Zacharias, disciple du saint Starets Sophrony, du monastère patriarcal et stavropégique de Saint-Jean-Baptiste, Tolleshunt Knights de Maldon, Essex, Angleterre.)

  sur le site du monastère de Tikhon de Zadonsk 

« […] S'ils nous demandent d'arrêter nos offices religieux, abandonnons et bénissons simplement la Providence de Dieu. D'ailleurs, cela nous rappelle une vieille tradition que les Pères avaient en Palestine : au Grand Carême, le dimanche des laitages, après le pardon mutuel, ils partaient dans le désert pendant quarante jours sans liturgie; ils ne continuaient que le jeûne et la prière afin de se préparer et revenir le dimanche des Rameaux pour célébrer d'une manière pieuse la Passion et la Résurrection du Seigneur. 

Et ainsi, nos circonstances actuelles nous obligent à revivre ce qui existait jadis au sein de l'Église. C'est-à-dire qu'ils nous forcent à vivre une vie plus hésychaste, avec plus de prière, de sorte que soit compensé le manque de la Divine Liturgie et nous prépare à célébrer avec plus de désir et d'inspiration la Passion et la Résurrection du Seigneur Jésus. Ainsi, nous transformerons ce fléau en triomphe de l'hésychasme. 

En tout cas, tout ce que Dieu permet dans notre vie ressort de sa bonté pour le bien-être de l'homme, car Il ne veut jamais que sa créature soit blessée de quelque façon que ce soit. Certes, si nous sommes privés de la Divine Liturgie pendant une plus longue période de temps, nous pouvons le supporter. 
Que recevons-nous dans la liturgie ? Nous participons au Corps et au Sang de Christ, qui sont remplis de Sa grâce. C'est un grand honneur et un grand avantage pour nous, mais nous recevons également la grâce de Dieu de bien d'autres façons. Lorsque nous pratiquons la prière hésychaste, nous demeurons dans la Présence de Dieu avec l'esprit dans le cœur invoquant le Saint Nom du Christ. Le Nom Divin nous apporte la grâce du Christ car il est inséparable de sa personne et nous conduit dans sa présence. Cette Présence du Christ qui nous purifie, nous purifie de nos transgressions et de nos péchés, elle renouvelle et illumine notre cœur afin que l'image de Dieu notre Sauveur, le Christ, puisse s'y former.

 Si nous n'avons pas Pâques dans l'Église, souvenons-nous que tout contact avec le Christ est Pâques. Nous recevons la grâce dans la Divine Liturgie parce que le Seigneur Jésus y est présent, Il accomplit la Sainte Cène et Il est Celui qui est donné aux fidèles. Cependant, lorsque nous invoquons Son Nom, nous entrons dans la même Présence du Christ et recevons la même grâce. Par conséquent, si nous sommes privés de la liturgie, nous avons toujours son nom, nous ne sommes pas privés du Seigneur. De plus, nous avons aussi sa parole, en particulier son évangile. Si sa parole demeure continuellement dans notre cœur, si nous l'étudions et la prions, si elle devient notre langue avec laquelle nous parlons à Dieu comme il nous a parlé, alors nous aurons à nouveau la grâce du Seigneur. Car ses paroles sont des paroles de vie éternelle (Jean 6:68), et le même mystère est accompli, nous recevons sa grâce et nous sommes sanctifiés. De plus, chaque fois que nous montrons de la bonté à nos frères, le Seigneur l’agrée, il considère que nous l'avons fait en son nom et il nous récompense. Nous faisons preuve de bonté envers nos frères et le Seigneur nous récompense de sa grâce. C'est une autre façon dont nous pouvons vivre dans la Présence du Seigneur. 

Nous pouvons avoir la grâce du Seigneur par le jeûne, l'aumône et chaque bonne action. Ainsi, si nous sommes contraints d'éviter de nous rassembler dans l'Église, nous pouvons aussi être unis en esprit dans ces saintes vertus qui sont connues au sein du Corps du Christ, la sainte Église, et qui préservent l'unité des fidèles avec le Christ et avec les autres membres de son corps. Tout ce que nous faisons pour Dieu est une liturgie, car cela sert à notre salut. La liturgie est le grand événement de la vie de l'Église, où les fidèles ont la possibilité d'échanger leur petite vie avec la vie illimitée de Dieu. Cependant, la puissance de cet événement dépend de la préparation que nous effectuons avant, à travers toutes les choses que nous avons mentionnées, à travers la prière, les bonnes actions, le jeûne, l'amour du prochain, le repentir. 

 Par conséquent, mes chers frères, il n'est pas nécessaire de faire des déclarations héroïques contre le gouvernement pour les mesures prophylactiques qu'il prend pour le bien de tous. Nous ne devons pas non plus désespérer, mais seulement rechercher sagement les moyens de ne pas perdre notre communication vivante avec la Personne du Christ. Rien ne peut nous nuire, nous devons simplement être patients pendant un certain temps et Dieu verra notre patience, enlèvera chaque obstacle, chaque tentation et nous verrons à nouveau l'aube des jours joyeux, et nous célébrerons notre espoir et notre amour communs que nous avons en Jésus-Christ. » (version en français par Maxime Martinez de la source)

mercredi 18 mars 2020

L'île des lépreux

De la miraculeuse sainte communion orthodoxe



Spinalonga est une petite île au large des côtes de la Crète. Elle a été utilisée comme colonie de lépreux de 1903 à 1957. Le dernier habitant, un prêtre, n'a quitté l'île qu'en 1962, afin de maintenir la tradition Orthodoxe Grecque de commémorer une personne enterrée 40 jours, 6 mois, 1 an, 3 ans et 5 ans après sa mort. Spinalonga était l'une des dernières colonies de lépreux actives en Europe.
Cette vidéo est la traduction en Français par orthodoxie444 de la vidéo de Vasileia : https://www.youtube.com/watch?v=aiqOI...

vendredi 26 septembre 2014

L'HOMME, UN ÊTRE LITURGIQUE AVANT TOUT [2/2] Par l'Ancien Georges Kapsanis

Les hommes qui offrent  « ce qui est [au Seigneur] de ce qui [au Seigneur], en toutes choses et pour tout»* servent vraiment Dieu et ont sa faveur. Ces hommes reconnaissent que tout ce qu'ils ont est un don de Dieu. Ils croient que  rien de qu’ils offrent ne vient d’eux-mêmes. Tout vient de Dieu et c’est cela même qu’ils offrent à Dieu, avec eux-mêmes, leur monde et leurs relations avec le monde. Ils ne gardent rien égoïstement pour eux-mêmes. Ils se donnent sans réserve. Ils donnent tout, c’est ainsi qu’ils reçoivent tout. Ils meurent, pour vivre. Et ils offrent tout dans le Christ et pour le Christ. En toutes choses (toujours) et pour toutes choses (pour tous les dons de Dieu).



Ainsi, l'entièreté de la vie des hommes (même après la Divine Liturgie et à l'extérieur de l'église) devient service, offrande, relation, sacrifice, communion et action de grâces. Toute la vie se transforme en une vie théanthropique.

Les deux heures de la Liturgie du Dimanche deviennent une liturgie quotidienne de 24 heures. En tant qu’Orthodoxes, quand nous parlons de vie liturgique, nous ne voulons pas parler seulement de notre courte offrande liturgique dans l'église, mais de notre vie entière, qui, commençant par les actions liturgiques dans l'église, devient culte et liturgie.

Les chrétiens orthodoxes ne sont pas schizophrènes. Ils ne vivent pas une vie liturgique dans l'église et une vie aliturgique à l’extérieur. Ils passent autant de temps qu’ils peuvent à l'église (Divine Liturgie et offices) afin d’être capables de vivre, en dehors de l'église, d'une manière aussi proche que possible de l'esprit, du climat et de l'éthique de la Divine Liturgie.

Par le culte dans l'église, la vie théanthropique s'enracine en eux et est alors capable de transformer toutes les facettes de leur vie quotidienne.
Ainsi les chrétiens imprégnés par la liturgie vivent dans l'unité de la foi et de la vie, du divin et de l'humain, du créé et de l'incréé, de la vie et du trépas, du temps présent et du futur, de leur propre personne et des autres.

C’est cette unité qu’a pu vivre le peuple grec orthodoxe, aussi longtemps qu’il a eu une réelle vie ecclésiale. Il y a encore, en Grèce, des gens, et des communautés orthodoxes traditionnelles qui vivent dans cette unité. Le centre de toute la vie des fondements orthodoxes traditionnels (villages et quartiers) était l'église paroissiale, l’équivalent de ce que le Katholikon est dans les monastères. Dans les villages d'Eubée l'église paroissiale jusqu'à ce jour est appelée la Katholiki. (c'est à dire Καθολική Εκκλησία).





La naissance, la mort, le baptême, le mariage, l'école, le travail, les relations sociales, les joies, et les peines, toutes les expressions de la vie sociale étaient liées à la Liturgie et à l'église et finissaient par devenir l'Église. Ainsi, les fonctions de la vie quotidienne trouvaient leur unité et leur ordre de préséance au sein de la Divine Liturgie.

Plus les Orthodoxes grecs prennent de la distance avec leurs racines orthodoxes, et avec leur vivifante tradition théanthropique, moins les diverses fonctions de la vie sont organiquement liées à la Divine Liturgie, c’est pourquoi ils arrêtent de travailler correctement, c'est-à-dire qu'ils échouent à unir les gens ou à les aider à vivre en tant qu’images de Dieu.

Les différentes fonctions en dehors de la Divine Liturgie déconstruisent la personne humaine. C’est clair avec la fonction de base de la vie, la procréation. Dans le sein de la Divine Liturgie et de l'Église, cette fonction fondamentale est transformée, est bénie par la grâce, et contribue à la complétude de la personne humaine. En dehors, elle devient asservie à l'égoïsme, elle défait les personnalités et devient un tourment. Aujourd'hui, les gens expérimentent amèrement cette situation.

Les monastères orthodoxes cénobitiques sont des modèles de la façon dont les gens et leurs communautés devraient fonctionner. Le centre est l'église principale (Katholikon). Les bâtiments et les tâches (obédiences) sont toutes organisées autour de l'église principale. Le point de départ de la vie commune est la célébration quotidienne de la Divine Liturgie. L’objectif en est l'adoration de Dieu et de l'offrande de toute la vie au Christ. C'est un exemple de ce que peut être la vie en commun, de la foi et de l'amour universel, et de comment la mort peut être vaincue et comment toute chose peut être renouvelée et comment on peut donner à chacun un rôle différent dans un ajustement à la fois singulier et le plus approprié.




Quand l'esprit liturgique cénobitique — qui est l'esprit liturgique de l'Orthodoxie — s'enracine  chez les Orthodoxes, ils sont préservés de la tendance puissante et viciée du sécularisme. En essence le sécularisme  est une tentative d'organiser la vie en dehors de la liturgie et de l'Église.

Les chrétiens orthodoxes ne peuvent pas être orthodoxes à moins qu'ils ne vivent liturgiquement. À moins que la Divine Liturgie et le culte ne soient pas seulement des «occasions» ou une partie de leur emploi du temps, mais soient, au contraire, le greffon vivifiant greffé sur leur vie pour leur transformation, le centre, la base, le commencement et la fin. C'est seulement à travers cet esprit d’offrande de « ce qui est [au Seigneur] de ce qui [au Seigneur]»*, à la Divine Liturgie que les gens deviennent vraiment eux-mêmes, c'est-à-dire des images de Dieu.
Higoumène Georges du Saint Monastère Saint Grigoriou

(extrait de la revue «Ο Όσιος Γρηγόριος», § Ο άνθρωπος ον λειτουργικό, περίοδος β, vol. 4, pp. 31-5, publié par le Saint Monastère Saint Grigoriou de la Sainte Montagne, 1979. 
version française par Maxime le minime de la source)

 ce qui est à Toi de ce qui est à Toi, en toutes choses et pour tout» de la Divine Liturgie

dimanche 21 septembre 2014

L'HOMME, UN ÊTRE LITURGIQUE AVANT TOUT [1/2] Par l'Ancien Georges Kapsanis


Nous définissons généralement les hommes comme des êtres rationnels et indépendants. Ces attributs conviennent assez, mais ne rendent pas compte de la nature humaine dans son intégralité. 

Par l'expérience liturgique, nous pensons que, plus que tout, les hommes sont des êtres liturgiques. Ils ont été faits pour servir, pour s’offrir eux-mêmes et offrir le monde entier à Dieu avec gratitude, louange et adoration, pour s'unir à Dieu, pour être sanctifiés pour vivre en offrande continue / sacrifice/ service. 

La rationalité, l'indépendance et les autres attributs nous ont été donnés pour cette raison, afin que nous puissions nous placer dans cette relation liturgique avec le Dieu trinitaire. Dans cette ascension liturgique, les hommes agissent comme étant «à l'image» et sont élevés pour être «à la ressemblance». 
La vie dans le Paradis était une Divine Liturgie. De concert avec les anges, Adam et Eve célébraient la Sainte Trinité. Avec la chute dans l'égocentrisme ils ont perdu la possibilité d’offrir le monde et de s’offrir eux-mêmes à Dieu d'une manière eucharistique et ainsi de prendre part au ministère commun au Paradis. 

S’étant exilés eux-mêmes de la Liturgie paradisiaque, ils se sont retrouvés sur la terre sans leur fonction de liturge. Là, la qualité de l’homme « à l'image » n’était plus activée. Cependant certaines rémanences et parcelles lumineuses de la fonction de célébrant d'avant la chute ont persisté en leur tréfonds. Ce sont ces vestiges qui les ont poussés à construire des autels et à procéder à des sacrifices pour Dieu. 

Au mieux, ce culte était un fragment, une ombre, une trace. Il n'a pas introduit les hommes dans une communion et une union parfaite avec Dieu. Il ne nous a pas donné l'Esprit Saint. Il ne nous a pas sauvés de la mort. Il a, cependant, suscité en nous le désir de la vraie liturgie messianique. Ce désir et cette perspective ont donné de l'espoir aux hommes qui étaient assis dans les ténèbres sous l'ombre de la mort. 

L'amour du Père céleste ne pouvait pas nous laisser sans office liturgique. De par sa providence, le Verbe s'est fait chair. Jésus-Christ, le Grand Prêtre, a commencé le ministère conjoint du Nouveau Testament. 

La liturgie du Nouveau Testament ne pouvait être instituée que par le Christ, car le Christ seul pouvait s’offrir Lui-même et offrir le monde entier de façon complète au Dieu Un et Trine. Certes il y eut aussi des hommes qui ont sacrifié dans l'Ancien Testament. Sans victimes sacrificielles. Mais Jésus le Christ était le sacrifice parfait en même temps que la personne parfaite pour réaliser le sacrifice. Le sacrifice sans tache. L'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ... 




…un monde sans fonction liturgique, errait déchu, dans cette absence de Liturgie, sous la puissance du diable et de la mort Avec sa mort sur la croix et sa Résurrection, le Christ nous a rachetés de cet esclavage, nous a libérés et nous a donné la possibilité de prendre part au ministère conjoint du Nouveau Testament. C'est à dire de nous offrir à Dieu, de remercier Dieu et de Lui offrir notre louange. En étant offerts et en offrant toutes choses à Dieu avec le Christ, nous participons au culte en tant qu’hommes. C'est à dire que nous officions alors en tant que nous sommes «à l'image de Dieu». Nous devenons des personnes réelles. 

La liturgie du Nouveau Testament est largement supérieure à la liturgie paradisiaque. Maintenant en effet, le Grand Prêtre n’est autre que le Fils de Dieu Lui-même. La Mère de Dieu et les Saints concélèbrent et participent à l’adoration de la Toute Sainte Trinité « avec des bouches chantant sans cesse d’inlassables louanges». 

Chaque Chrétien orthodoxe baptisé, qui meurt pour vivre, prend part à ce ministère commun. Dans cette Liturgie partagée les hommes trouvent leur véritable nature et leur vrai repos, leur personne réelle « à l'image de Dieu ». En dehors de cette Liturgie partagée, les hommes peuvent bien être des ‘Homo Sapiens’ ou des ‘Homo œconomicus’ de la société socialiste ou capitaliste, mais ils ne sont plus les pontifes de la création, ils ne sont plus le point de basculement entre le monde créé et le monde incréé et ils ne sont plus «à l'image de Dieu». 

La Divine Liturgie du Nouveau Testament a commencé avec l'incarnation du Verbe et se poursuit jusque dans le futur le plus lointain par le Suprême Grand Prêtre. Chaque Divine Liturgie célébrée à l'autel sur terre participe conjointement à cette intemporelle et éternelle liturgie. «Nous aussi, les pécheurs, clamons à haute voix avec les bienheureuses puissances, Maître et Ami des hommes, et disons : Saint es-Tu et Très Saint ...». 

Chaque prêtre et évêque qui célèbre aux autels de la terre « accomplit la fonction sacerdotale du Christ dans l'Église» (canon de Carthage). Ce n’est pas un sacerdoce personnel. Chaque prêtre et chaque évêque prend part à l'unique sacerdoce du Christ. 

Notre plus grand péché aujourd'hui, c'est que nous n'avons pas de fonction liturgique. Nous ne faisons pas d’offrande ni ne nous offrons nous-mêmes à Dieu et à nos frères humains.




On pouvait autrefois faire offense  à quelqu'un en lui faisant la remarque qu’il ne venait pas à l'église pour participer à la Divine Liturgie. Aujourd'hui, cependant, à cause de notre incrédulité et de la dureté des cœurs, c’est considéré comme normal, et c'est au point que les gens ne trouvent d’ailleurs pas que ce soit naturel d'exercer une fonction liturgique ; ils trouvent même cela bizarre. 

Même quand les gens aujourd'hui « vont à l'église», il est difficile de savoir s’ils exercent vraiment une fonction liturgique, c’est à dire s’ils prennent réellement part au mystère universel de l'Eucharistie et de l'Église, s'ils conçoivent la Divine Liturgie pas simplement comme un devoir religieux et social, mais comme une offrande et un sacrifice à Dieu, en Christ. Il est même possible que quelqu'un célèbre la Divine Liturgie en tant que prêtre et qu’il soit cependant, en substance, à l'extérieur de la Liturgie, parce qu'il ne s’offre pas lui-même et toutes choses à Dieu. 

Ces chrétiens en dehors de la liturgie, clergé comme laïcs, fondamentalement ne vivent pas. Il est écrit dans l'Apocalypse, « Je sais que tu passes pour être vivant, mais tu es mort.» (3, 1). 

(Source: La fin, ancien abbé Yeoryios (George) du Saint Monastère de St Grigoriou, de la revue «Ο Όσιος Γρηγόριος», § Ο άνθρωπος ον λειτουργικό, περίοδος β, vol. 4, pp. 31-5, publié par le Saint Monastère de Saint  Grigoriou, sur la Sainte Montagne, 1979.)
(version en français par Maxime le minime de la source)
à suivre

mardi 2 septembre 2014

DE L'ATTITUDE DU FIDÈLE pendant la Divine Liturgie par St JEAN CHRYSOSTOME

Tandis que vos frères participent aux divins mystères, vous vous en allez, vous quittez tout ?


Car enfin, voyons un peu ce que vous faites. A la face du Christ, en présence des saints anges, devant la table sainte, tandis que vos frères participent aux divins mystères, vous vous en allez, vous quittez tout. Mais quand vous êtes invités à un festin, quoique rassasiés les premiers, tant que vos amis sont à table vous n'osez vous séparer d'eux. Et quand il s'agit des saints mystères de Notre-Seigneur, alors que ce sacrifice saint s'accomplit encore, vous oubliez tout respect et vous vous retirez ! Qui pourrait dire que cette conduite soit pardonnable? Qui pourrait l'excuser? Faut-il vous apprendre ce que font ceux qui se retirent avant que tout soit entièrement terminé et avant d'offrir les hymnes d'actions de grâces après la Cène? Ce que je vais dire paraîtra dur sans doute, mais il le faut bien à cause de la négligence du plus grand nombre. Quand, à la dernière cène et dans cette dernière nuit, Judas eut communié, il se précipita dehors et se retira, tandis que les autres apôtres étaient encore à table. Ce sont ses imitateurs qui s'en vont avant la dernière action de grâces. S'il ne fût pas sorti, il n'aurait pas trahi ; s'il n'eût pas quitté ses frères, il n'aurait pas péri ; s'il ne se fût pas précipité hors du bercail sacré, le loup ne l'aurait pas trouvé seul pour le dévorer; s'il ne s'était pas éloigné lui-même du pasteur, il ne serait pas devenu la proie de la bête féroce. Aussi s'en alla-t-il avec les Juifs tandis que les autres disciples sortirent avec le Seigneur après le cantique d'action de grâces. Voyez-vous comment cette dernière prière que nous faisons après le sacrifice rappelle l'hymne que chantèrent les apôtres? Maintenant donc, mes bien-aimés, pensons à ces choses, réfléchissons-y et redoutons la damnation qui suivit cette faute de Judas. Dieu vous donne sa propre chair et vous ne lui donnez pas même des paroles en échange ? Vous ne lui rendez pas grâces pour ce que vous avez reçu? Quand vous avez pris votre nourriture corporelle, après le repas, vous priez; mais quand vous avez participé à la nourriture spirituelle, infiniment au-dessus de toute créature visible et invisible, malgré votre bassesse et votre néant, vous ne prenez pas même le temps de témoigner la moindre reconnaissance soit par des paroles, soit par des actes. N'est-ce pas vous exposer aux derniers supplices? Ce que je vous dis, non seulement pour vous porter à remercier Dieu, et à éviter le tumulte et les cris, mais afin que dans l'occasion le souvenir de nos exhortations vous rende plus modestes. Il s'agit ici de mystères réels ; et qui dit mystère dit aussi le silence le plus absolu. Donc, que ce soit désormais dans le plus grand silence, avec une modestie parfaite, un respect convenable que nous participions à ce sacrifice saint, afin de mériter une plus grande miséricorde de Dieu, de purifier notre âme et d'obtenir les biens éternels. Qu'il en soit ainsi par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur, à qui soient gloire , empire et adoration, avec le Père et le Saint-Esprit maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


dimanche 10 octobre 2010

LA NÉCESSAIRE COMMUNION FRÉQUENTE POUR LES FIDÈLES ORTHODOXES par ST NICODÈME L'HAGIORITE

"Tous les chrétiens orthodoxes ont le devoir de recevoir la communion fréquemment.

Tout d'abord, en suivant les ordres de Notre Seigneur et Maître Jésus Christ. Deuxièmement, selon les lois et les canons des saints Apôtres et des saints Conciles et les témoignages des divins Pères. Troisièmement, par le texte même, l'ordre, et la célébration de la Divine Liturgie. Quatrièmement, par la Sainte Communion en elle-même et d’elle-même.

  • Par le commandement de notre Seigneur Jésus-Christ
Notre Seigneur Jésus-Christ, avant de transmettre le mystère de la communion, a dit : «Et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.» (Jn 6:51).
Cela signifie que, pour les fidèles, la Divine Communion est un constituant nécessaire de la vie spirituelle dans le Christ ....
Ailleurs le Seigneur dit formellement : «en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous» (Jn 6:53).

  • Par les Actes et et Canons des Saints Apôtres, des saints Conciles et des divins Pères
Quand le Seigneur a transmis ce Mystère à ses disciples, Il ne s'est pas contenté de faire une recommandation, en disant: «Celui qui veut manger mon corps, et celui qui veut boire mon sang ..." Au contraire, il a clairement fait cette injonction : «Prenez, mangez, ceci est mon corps "(Mt 26:26) et,« Buvez-en tous, ceci est mon sang "(Mt 26:27-28).C'est à dire «Vous devez absolument manger mon corps, et ne pas manquez pas de boire mon sang."
Les Apôtres ... au début de leur prédication se sont réunis dès qu'ils le pouvaient avec tous les fidèles dans un lieu caché .... Saint Luc en témoigne dans les Actes des Apôtres .... "Et ils persévéraient dans la doctrine des Apôtres, et dans la Communion, et dans la fraction du pain, et dans la prière" (Actes 2:42).
Pour que les chrétiens plus tard conservent cette tradition obligatoire..., ils ont aussi écrit dans leur huitième Canon ... «Si quelqu'un ... ne reçoit pas la communion lorsque l'offre lui en est faite, qu'il en déclare la raison, et, si elle est légitime, qu'il en soit dispensé. Mais s'il ne déclare pas de raison, qu'il soit excommunié. "
Dans le neuvième Canon ils est dit: "Tout fidèle qui entre dans l’église et écoute les Ecritures, mais ne reste pas pour les prières et la Sainte Communion, doit être excommunié...."
Suivant les Saints Apôtres, le Concile d'Antioche ratifie les canons ci-dessus, et ajoute:
"Tous ceux qui entrent dans l'Eglise de Dieu et écoutent les Ecritures sacrées, mais ...se détournent de la communion de l'Eucharistie ... doivent être chassés de l'Église jusqu'à ce qu'ils aient fait leur confession, montré les fruits de la repentance, et fait des prières de supplication pour être enfin en mesure d'être pardonnés."

  • Par les mots, l'ordre et la célébration de la Divine Liturgie
Si nous nous penchons attentivement sur la sainte Divine Liturgie, nous verrons que, du début à la fin, elle a pour objectif, et fait référence à la Communion de l'assemblée des fidèles chrétiens réunis ... Le prêtre tenant le calice sacré contenant le corps et le sang qui donnent la vie, sort du sanctuaire et l’élève pour que tous le voient. Il les appelle ensuite à la communion divine, en clamant à haute voix: " Avec crainte de Dieu, avec foi et avec amour, approchez !"
Après la communion ... les gens offrent l'action de grâce: «Que notre bouche soit remplie de ta louange, Seigneur ... car tu nous as considéré comme dignes de participer à tes saints, immortels, et immaculés Mystères ."....

L'Hymne des Chérubins contient ces paroles : "Nous ... qui chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, devons chasser de notre esprit toutes les préoccupations et les soucis de cette vie, parce que nous allons partager et recevoir dans notre âme le Roi de toutes choses ..."
Dans la prière du Seigneur, qui est récitée après la transformation des Mystères,  les chrétiens demandent à Dieu le Père de leur donner le pain suressentiel, qui est principalement la Sainte Communion ....
Saint Jean Chrysostome dit ceci : «Supposons que quelqu'un ait été invité à un festin, se soit lavé les mains, se soit assis, et ait pris place à table, et qu’après tout cela, il refuse de participer au repas. N'offense-t-il pas l'homme qui l'a invité ? ... Dieu nous a invités au Ciel, à la table du Grand et Magnifique roi, et nous nous dérobons et hésitons au lieu de nous hâter et d’y courir ? Et qu’en est-il alors de notre espoir de salut ? Nous ne pouvons pas en rejeter la faute sur notre faiblesse; nous ne pouvons mettre en avant notre nature. C’est la paresse et rien d'autre qui nous rend indignes. "

  • Par la sainte communion en elle-même et d’elle-même
Même la divine communion en elle-même et d’elle-même, rend impératif d’y prendre part souvent, simplement parce que ... la communion fréquente est nécessaire pour la vie de l'âme ....
Basile le Grand dit: «La réception du corps et du sang du Christ est nécessaire pour la vie éternelle." "Celui qui a été régénéré par le baptême doit maintenant être nourri en participant aux mystères divins .... Par conséquent, nous sommes maintenant nourris avec la nourriture de la vie éternelle, que le Fils du Dieu vivant nous a transmis" " Il est bon et bénéfique de communier tous les jours, et de partager le saint corps et sang du Christ, qui dit clairement: «Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle» (Jn 6:54).

Le Patriarche de Constantinople Gennadios a écrit le texte suivant :
« Le Mystère opère dans ceux qui y participent le progrès dans la vie en Christ ... Car le corps du Christ nourrit et rafraîchit notre âme, tout comme le pain le fait pour le corps. ... Avec le mystère de la Communion, nous nous sommes redressons, et nous demeurons et progressons dans la grâce. La chaleur du mal qui ronge l'âme par le dessèchement de la qualité de la piété, la détruirait complètement à coup sûr si l'âme ne recevait pas de nourriture spirituelle ... Le Corps du Christ ... car il est uni à la nature divine, purifie et sanctifie ceux qui reçoivent la communion, et nous accorde suffisamment de nourriture spirituelle.
Le Mystère opère dans ceux qui y participent le progrès dans la vie en Christ [...] Car le corps du Christ nourrit et rafraîchit notre âme, tout comme le pain le fait pour le corps. [...] Avec le mystère de la communion, nous nous redressons, et nous demeurons et progressons dans la grâce.[...] La chaleur du mal qui ronge l'âme par le dessèchement de la qualité de la piété, pourrait certainement la détruire complètement si l'âme n'avait pas reçu de nourriture spirituelle [...] Le Corps du Christ [...] car il est uni à la nature divine, purifie et sanctifie ceux qui reçoivent la communion, et nous accorde en abondance la nourriture spirituelle ..."

Comme nous l'avons  bien montré à partir de ces témoignages, la communion fréquente est nécessaire pour les chrétiens (qui n'ont pas d’empêchement), nous aussi, alors, ayons la vie, qui est Jésus-Christ, en nous-mêmes, de sorte que nous ne mourions pas d'une mort spirituelle. Car la plupart de ceux qui ne sont pas fréquemment nourris par cette nourriture risquent fort de mourir. Même s'il semble qu'ils sont physiquement en vie, ils sont spirituellement morts, parce qu'ils se sont éloignés de la réelle vie spirituelle donnée par la Sainte Communion."

Saint Nicodème l'Hagiorite
  De la communion fréquente aux Mystères immaculés du Christ
>Voir la Bibliographie de ce géant de l'Orthodoxie qu'est St Nicodème sur le site Graecia Orthodoxa

jeudi 22 avril 2010

PROGRAMME EN 10 POINTS POUR UNE VIE ORTHODOXE

1. Prière quotidienne
Ayez une règle de prière régulière
 qui comprenne prières du matin et du soir..



2. Participer aux offices et aux mystères
Assistez et participez à la Divine Liturgie,
 recevez régulièrement la Sainte Communion,
 et ayez une pratique régulière de la Confession.



3. Respecter le cycle liturgique de l'Église
Suivez les saisons de l'Église
 et participez aux jeûnes et aux fêtes de l'Église.



4. Pratiquer la prière de Jésus
Répéter le Saint Nom dans la mesure du possible
 tout au long de la journée ou de la nuit.



5. Ralentir le rythme votre vie et y mettre de l’ordre
Établissez des priorités et réduisez le stress
 et les frictions causées par une vie mouvementée.



6. Être attentif
Accordez toute votre attention
 à ce que vous faites à chaque instant.



7. Apprivoiser les Passions
Surmontez vos habitudes,
 et l'attachement à vos goûts,
 apprenez à pratiquer les vertus.



8. Fixer d'autres Priorités
Libérez-vous de votre égoïsme
 et trouvez de la joie à aider les autres.



9. L’Amitié Spirituelle
Passez du temps régulièrement
 avec d'autres chrétiens orthodoxes
 pour y trouver soutien et inspiration.


10. La lecture des Écritures et des Saints Pères
Inspirez-vous des enseignements des Saintes Écritures,
 de la sagesse des Saints Pères et de la vie des Saints de l'Eglise.

samedi 20 mars 2010

Père Placide DESEILLE - extraits de ses écrits 1. L'Eucharistie et l'Eglise

"L’Eucharistie fait l'Église. Celle-ci n'est rien d'autre que le corps glorifié du Christ uni à ses membres, qu'ils soient déjà auprès de lui dans les cieux, ou qu'ils militent encore sur la terre. Cette Église-Corps du Christ est rendue présente ici-bas partout où existe une communauté de chrétiens qui se rassemblent, dans une ville ou une bourgade, autour de leur évêque ou de l'un de ses prêtres qui le représente, et reçoit de sa main le corps eucharistique du Seigneur. « Mêlée» à ce corps, comme disaient les Pères de l'Église, identifiée à lui, cette communauté locale n'est pas une « partie » du corps du Christ: elle participe à sa plénitude, elle est spirituellement le Christ tout entier, de même que chaque parcelle des saints dons n'est pas une partie du Christ, mais rend présent le Christ tout entier. Et à l'intérieur de chaque Église locale, il ne peut y avoir de discrimination entre chrétiens d'origine ethnique diverse, entre hommes et femmes, entre riches et pauvres. Tous sont un dans le Christ." 

 in  "La Divine Liturgie
(ed. du Monastère SaintAntoine Le Grand 26190 Saint-Laurent-en-Royan)
pour commander 04 75 47 72 02

dimanche 11 janvier 2009

"POUR LA PAIX DU MONDE ENTIER,... Prions le Seigneur !"

La guerre en Terre Sainte exige notre prière pour la Paix : nous pouvons réciter des Psaumes qui sont des prières communes aux Juifs et aux Chrétiens de Palestine. Je ne sais ce que l'on peut trouver de texte de prière en commun avec les musulmans et c'est bien dommage, car il se trouve des gens qui désirent ardemment la Paix dans toutes les religions du Moyen Orient.
A relire ce beau texte de l'Archimandrite Placide DESEILLE qui suit, je me dis qu'à défaut de prières communes, la Divine Liturgie, est encore pour les Chrétiens la meilleure et la plus puissante des prières. Je suis quelquefois un peu perplexe, bien que je m'y associe toujours car j'aime prier pour les défunts, que l'on rajoute, à la fin de l'office eucharistique, pannychide ou mnimósyno enlevant par là - il me semble - un peu de sa puissance à la prière de la Liturgie Eucharistique. Geronda Placide expose bien comment La Divine Liturgie est la prière la plus appropriée pour la Paix... Bien sûr elle ne peut être faite que par des Chrétiens, cela limite la communication entre les peuples mais en même temps c'est sûrement là l'oecuménisme le plus authentique, chacun allant le plus loin, le plus profondément, le plus authentiquement dans sa propre voie spirituelle avec à la fois la conviction profonde d'être dans la Vérité et dans le respect de la prière des autres...



SIGNIFICATION ŒCUMÉNIQUE DE LA DIVINE LITURGIE

(extrait de "LA DIVINE LITURGIE" fondé sur le chap.6 du recueil d'articles "Certitude de l'Invisible" par l'Archimandrite Placide DESEILLE (Presses Saint-Serge)

"Le péché est, essentiellement, une œuvre de division. Son instigateur, Satan, est le « diable» (du grec dia­ballô (διαβαλλο) désunir, disloquer), c'est-à-dire le diviseur par excellence. Par le péché, - celui d'Adam et toutes les transgressions commises ensuite par l'humanité ­l'homme s'est non seulement séparé de Dieu, en refusant de rester avec lui en communion de volonté, mais il s'est aussi séparé du monde angélique, séparé des autres hommes avec qui il est perpétuellement en conflit, séparé de toute la création qui se révolte contre lui, tandis qu'il cherche à l'exploiter pour son seul profit.
À l'inverse, l'œuvre de la Rédemption accomplie par le Christ est essentiellement une restauration de l'unité perdue. C'est le corps glorifié du Christ, son corps personnel né de la Vierge Marie et ressuscité en gloire, qui est le centre et le foyer de toute la création rassemblée dans l'unité. C'est en Lui étant mystiquement identifiés par l'énergie divine de l'Esprit-Saint qu'il répand dans nos cœurs, que nous sommes rassemblés dans l'unité, que nous formons le « Christ total », autour duquel tout le cosmos peut retrouver sa cohésion.
Par le baptême, chaque chrétien est déjà greffé sur le corps du Christ, en devient un membre vivant. Mais c'est par l'Eucharistie que l'union de tous dans le Christ s'accomplit en plénitude: « Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un Corps, car tous nous participons à ce pain unique» (l Cor., 10, 17).
L'Eucharistie fait l'Église. Celle-ci n'est rien d'autre que le corps glorifié du Christ uni à ses membres, qu'ils soient déjà auprès de lui dans les cieux, ou qu'ils militent encore sur la terre. Cette Église-Corps du Christ est rendue présente ici-bas partout où existe une communauté de chrétiens qui se rassemblent, dans une ville ou une bourgade, autour de leur évêque ou de l'un de ses prêtres qui le représente, et reçoit de sa main le corps eucharistique du Seigneur. « Mêlée» à ce corps, comme disaient les Pères de l'Église, identifiée à lui, cette communauté locale n'est pas une « partie » du corps du Christ: elle participe à sa plénitude, elle est spirituellement le Christ tout entier, de même que chaque parcelle des saints dons n'est pas une partie du Christ, mais rend présent le Christ tout entier. Et à l'intérieur de chaque Église locale, il ne peut y avoir de discrimination entre chrétiens d'origine ethnique diverses, entre hommes et femmes, entre riches et pauvres. Tous sont un dans le Christ.
Cette ecclésiologie eucharistique a été particulièrement remise en lumière par quelques grands théologiens orthodoxes du XXème siècle, comme le Père N. Afanasieff, de l'Institut Saint-Serge à Paris, ou le Métropolite Jean de Pergame.
L'Eucharistie est ainsi, par excellence, le sacrement de l'Unité. Cependant, une difficulté apparaît: selon la tradition ancienne de l'Église à laquelle l'Église orthodoxe est fermement attachée, l'unité visible de la communauté ecclésiale, qui a son centre dans la célébration eucharistique, n'est véritable que si aucune divergence dans la foi n'existe entre ses membres. La communion au même Pain serait mensongère si elle coexistait avec des divergences dans la profession de foi. Or, au cours des siècles, de telles divergences sont apparues. Des chrétiens estiment contraire à la foi des apôtres et à l'Évangile ce que d'autres considèrent comme une partie du dépôt de la foi, ou un développement légitime de celui· ci. C'est le cas, en particulier, de la juridiction universelle et de l'infaillibilité du pape de Rome, ou de certains aspects de la doctrine des communautés issues de la Réforme.
Les communautés chrétiennes orthodoxes se voient alors dans la nécessité de refuser l'intercommunion ou l'hospitalité eucharistique aux membres d'autres communautés chrétiennes qui ne partagent pas la foi orthodoxe. Pour l'Église orthodoxe, en matière de vie sacramentelle, il ne peut y avoir de milieu entre la communion plénière et la non-communion. Cela n'oblige pas les Orthodoxes à refuser toute validité sacramentelle, toute ecclésialité et toute sainteté aux Églises et communautés non-orthodoxes. Mais, à leurs yeux, la communion sacramentelle reste inséparable de l'accord total dans la foi.
Comment, dès lors, l'Eucharistie peut-elle rester le sacrement de l'unité? Ne l'est-elle que pour ceux qui professent la foi orthodoxe? S'il s'agit de l'unité plénière, de la communion totale, oui, quelque douloureux que puisse être cette situation. L’unité parfaite et visible entre les chrétiens n'existera que lorsque leur communion dans la même foi sera totale. Mais il faut ajouter aussitôt que, de par sa nature même, l'Eucharistie est un ferment d'unité, non seulement entre les chrétiens de confessions différentes, mais entre tous les hommes. En vertu de son incarnation, le Christ, Nouvel Adam, a assumé en lui toute l'humanité, qui est comme potentiellement incluse dans sa nature humaine personnelle. Tout homme est non seulement appelé à s'agréger au corps du Christ, mais d'une certaine façon, incomplète et inchoative, en fait déjà partie. C'est pour cela que le Christ a pu dire que ce que nous faisons au plus démuni d'entre les hommes, c'est à lui que nous le faisons. Dès lors, la prière pour l'unité de tous, l'aspiration à cette unité, n'est pas, pour l'Église, pour toute communauté eucharistique, une simple convenance morale. Elle est une exigence interne, ontologique, jaillissant de son être même. C'est pourquoi, au cours de la Divine Liturgie, l'intercession pour le monde entier, pour l'union de tous, affleure à diverses reprises.
La Divine Liturgie est célébrée en premier lieu pour communiquer « la rémission des péchés et la vie éternelle » à tous ceux qui, déjà, participent au même Pain et boivent à la même Coupe. Mais elle l'est aussi pour le salut de tous les hommes, pour qui le Christ est mort, ressuscité et établi Seigneur de l'univers. Elle est, dans son essence même, intercession pour la paix du monde, pour cette paix qui, dans son sens évangélique, implique la réconciliation de tous dans l'unité du même corps du Christ."

(voir la liste d'autres publications de Père Placide en cliquant sur "lire la suite")

TEXTES DE L’ARCHIMANDRITE PLACIDE DESEILLE

ÉDITÉS PAR LE MONASTÈRE SAINT ANTOINE LE GRAND

  • À l'image et à la ressemblance de Dieu.
  • L'Eucharistie et la divinisation des chrétiens.
  • L'échelle de Jacob.
  • Connaissance et inconnaissance de Dieu.
  • La gloire de Dieu.
  • « La mort est vaincue» - Les fins dernières selon les Pères de l'Église.
  • Le problème du mal.
  • La connaissance de Dieu et la place du théologien dans l'Église.
  • La prière de Jésus dans la spiritualité hésychaste.
  • La Tradition spirituelle orthodoxe.
  • Introduction à la Philocalie.
  • Le combat spirituel selon les Pères du désert
  • Une rencontre de saints.
  • Monachisme, Eucharistie et Pastorale.
  • Le Mont Athos et l'Europe.
  • Ëtre chrétien orthodoxe aujourd'hui.
  • L'Église orthodoxe et l'Occident.
  • La spiritualité catholique romaine et la tradition orthodoxe.
  • Divergences et convergences entre les Traditions orthodoxe et occidentale. - Histoire d'une déchirure - Orthodoxie et Catholicisme.
  • La révolution française et le destin spirituel de l'Europe.
  • «Nous, Romains ... »
  • Points de vue orthodoxes sur l'unité des chrétiens.
  • «Tous, vous êtes un dans le Christ» - Église orthodoxe et nationalisme. - Orthodoxie, uniatisme et œcuménisme


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