Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 7 octobre 2018

Zat Rana: se reconnecter intérieurement avec Blaise Pascal


Zat Rana est l’un de ces bloggueurs très populaires du domaine anglosaxon qui se tiennent «à l’intersection de la science, de l’art et de la philosophie» et essaient de redéfinir une éthique et un rapport à la réalité pour les générations de l’ère numérique. Dans ce texte que nous avons choisi de traduire, il offre une intéressante adaptation d’une pensée de Pascal aux circonstances concrètes de notre vie «en réseau». On peut suivre le reste de ses écrits sur Medium ou via son site .


Cette faculté essentielle qu’on ne vous a jamais enseignée

Avant de mourir à l’âge de 39 ans, Blaise Pascal avait eu le temps d’apporter des contributions immenses à la science physique et aux mathématiques, notamment dans les domaines de la mécaniques des fluides, de la géométrie et des calculs de probabilités.
L’influence de son travail allait cependant s’étendre bien au-delà du domaine des sciences naturelles. Ce que nous appelons aujourd’hui les sciences humaines ont également profité du socle qu’il a contribué à bâtir.
Ce qui est étonnant, c’est qu’il fit une grande partie de ses découvertes dans l’adolescence, voire dans la vingtaine. A l’âge adulte, inspiré par son expérience religieuse, il s’est davantage consacré à la philosophie et à la théologie.
Juste avant de mourir, il rassemblait des fragments de réflexions qui seraient ultérieurement publiées sous le titre de Pensées.
Bien que ce livre soit essentiellement le plaidoyer d’un esprit scientifique en faveur d’une vie de foi et de religion, il contient des méditations frappantes de netteté et de lucidité sur ce qu’être humain veut dire. C’est une esquisse de psychologie moderne élaborée bien avant que la psychologie soit établie comme branche des sciences.
Il y a énormément d’observations intellectuellement provocantes à citer dans ce livre, qui aborde la nature humaine à partir d’une grande variété d’angles, mais l’un de ses aphorismes les plus célèbres résume assez bien le fond de sa pensée:
«Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre.» (Fragment 126, note SD)
D’après Pascal, nous redoutons le silence de l’existence, par peur de l’ennui nous optons pour des distractions sans but, et nous ne pouvons nous empêcher d’esquiver le fardeau de nos émotions en nous réfugiant dans les fausses consolations de l’esprit.
Le fond du problème, en somme, c’est que nous n’avons jamais appris l’art d’être seul.

Les dangers de la connectivité

Aujourd’hui plus que jamais, la mise en garde de Pascal paraît pertinente. S’il fallait décrire notre évolution depuis ces cent dernières années en un seul mot, ce pourrait être: connectivité.
Les technologies de l’information dominent notre développement culturel. Du téléphone à l’internet en passant par la radio et la TV, nous avons trouvé moyen de nous rapprocher constamment les uns des autres, à l’échelle planétaire.
Sans quitter mon bureau au Canada, je peux me transporter pratiquement n’importe où grâce à Skype. Je peux me trouver à l’autre bout du monde et savoir ce qui se passe chez moi en un clic.
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de souligner les bénéfices de ces innovations. Mais leurs contrecoups commencent aussi à se manifester. Au-delà des préoccupations générales sur la protection de la sphère privée et la collecte de données, il y a peut-être un effet secondaire bien plus néfaste.
Nous vivons aujourd’hui dans un monde où nous sommes connectés à tout, sauf à nous-mêmes.
Si l’observation de Pascal sur notre incapacité à demeurer en repos dans une chambre vaut pour la condition humaine en général, alors le problème a certainement été aggravé de manière exponentielle par les facilités modernes.
La logique est évidemment séduisante. Pourquoi rester seul quand vous pouvez constamment avoir de la compagnie?
Eh bien, la réponse, c’est que n’être jamais seul n’est pas la même chose que ne jamais se sentir seul. Pire encore: moins vous vous sentez à l’aise en étant seul, et plus vous risquez de ne jamais vous connaître vous-même. Du coup, vous allez passer encore plus de temps à éviter cette situation et à regarder ailleurs. Au fil du temps, vous devenez accro à ces technologies mêmes qui étaient censées vous libérer.
Le fait que nous puissions utiliser le bruit du monde pour occulter le malaise de notre confrontation avec nous-mêmes ne va pas pour autant éloigner le malaise.
Pratiquement tout le monde s’estime conscient. Les gens croient savoir ce qu’ils ressentent, ce qu’ils veulent et où se trouvent leurs problèmes. En réalité, très peu d’individus le savent vraiment. Et ceux qui y sont parvenus seront les premiers à vous dire combien la conscience est un terrain mouvant et la quantité de solitude qu’il faut pour y parvenir.
Dans le monde actuel, on peut vivre toute une vie sans jamais égratigner le masque qu’on porte; de fait, c’est ainsi que vivent nombre de gens. Nous perdons de plus en plus le contact avec notre être, et là est le vrai problème.

L’ennui comme stimulant

Si nous en revenons aux fondamentaux — et c’est à quoi Pascal s’emploie — notre aversion à la solitude s’avère une aversion à l’ennui.
Au fond, nous ne sommes pas nécessairement accro à notre TV parce qu’elle nous apporte une gratification irremplaçable, de même que nous ne sommes pas accro à la plupart des stimulants parce qu’ils nous profitent plus qu’ils ne nous nuisent. Non, ce à quoi nous sommes accro, c’est l’état de non-ennui.
Pratiquement toutes les influences malsaines qui s’exercent sur nos vies prennent racine dans le fait que nous craignons la néantitude du néant. Nous ne pouvons nous imaginer être, simplement, plutôt que faire. Et du coup nous recherchons le divertissement, la compagnie, voire plus si affinités.
Nous voulons ignorer le fait que ne jamais affronter cette néantitude revient à ne jamais nous affronter nous-mêmes. Or l’évitement de cette confrontation nous rend solitaires et anxieux malgré notre connectivité si intime avec tout ce qui nous entoure.
Par chance, il existe une solution. Le seul moyen de ne pas être détruit par cette peur — comme par n’importe quelle peur — consiste à lui faire face. Cela revient à laisser l’ennui vous conduire où il veut, afin d’éprouver tout ce qui peut arriver à votre perception de vous-mêmes. C’est alors que vous vous entendrez penser, et c’est alors que vous apprendrez à connaître ces régions de vous-mêmes masquées par les divertissements.
Ce qui est formidable, c’est qu’une fois qu’on a franchi cette barrière initiale, on se rend compte que d’être seul, ce n’est pas si grave. Que l’ennui lui-même peut être un stimulant.
Quand vous vous entourez de moments de solitude et de silence, vous vous découvrez une intimité avec votre environnement que les stimuli forcés ne permettent pas. Le monde devient plus riche, les voiles commencent à s’écarter et vous voyez les choses comme elles sont vraiment, dans leur entièreté, dans toutes leurs contradictions et dans toute leur étrangeté.
Vous apprenez qu’il y a d’autres choses auxquelles vous pouvez prêter attention que celles qui emplissent l’espace de leur rumeur. Si une pièce silencieuse ne vous fait pas saliver d’excitation comme l’idée de vous immerger dans un fil ou un programme TV, cela ne signifie pas forcément qu’il n’y a pas là des profondeurs à explorer.
Parfois la direction où cette solitude vous emmène peut être déplaisante, surtout lorsqu’on entre dans l’introspection — vos pensées et vos sentiments, vos doutes et vos espoirs — mais dans le long terme, c’est bien plus agréable que de vivre une vie de fuite sans même comprendre qu’on est un fuyard.
Etreindre la solitude vous permet de découvrir la nouveauté dans des choses que vous croyiez entendues: c’est comme redevenir un enfant vierge de tout conditionnement qui découvre le monde. Cela permet également de résoudre la plupart des conflits intimes.

Pour résumer

Plus ce monde évolue, et plus il va nous inciter à sortir de notre être et à le renier.
Même si la formule de Pascal affirmant que le manque d’aisance dans la solitude est la racine de tous nos problèmes peut être une généralisation sommaire, elle n’est pas entièrement exagérée.
Tout ce qui nous a connectés nous a également isolés. Nous sommes si accaparés par les distractions que nous en oublions de nous occuper de nous-mêmes, ce qui en retour nous fait sentir de plus en plus seuls.
Curieusement, le principal coupable n’est pas notre accaparement par un stimulus externe en particulier. C’est la peur du néant, notre accoutumance à un état de non-ennui. Nous éprouvons une horreur instinctive face au simple état d’être.
Si nous ne comprenons pas la vertu de la solitude, nous ne saurons jamais que l’ennui, une fois qu’on lui a fait face, peut devenir à son tour un stimulant. Et la seule manière de lui faire face consiste à se trouver du temps, chaque jour ou chaque semaine, pour simplement rester là, assis, avec nos pensées, nos sentiments, notre moment de calme.
Le plus ancien des préceptes philosophiques nous apporte un conseil personnel: connais-toi toi-même. Il y a à cela une bonne raison.
Sans nous connaître nous-mêmes, il est presqu’impossible de trouver une bonne manière d’interagir avec le monde qui nous entoure. Sans prendre le temps de comprendre cela, nous n’avons pas de socle sur quoi bâtir le reste de notre existence.
Rester seul et se connecter intérieurement est une faculté que personne ne nous enseigne. C’est un manquement cocasse, parce qu’elle est plus importante que la plupart de celles qui nous sont enseignées.
La solitude n’est peut-être pas un remède à tout, mais c’est un déjà un bon départ.
Traduit de l’anglais par Slobodan Despot
  • Article de Zat Rana paru dans la rubrique «Désinvité» de l’Antipresse n° 149 du 07/10/2018.

mardi 6 décembre 2016

« Malades des nouveaux médias » par Jean-Claude Larchet

Vient de paraître: Jean-Claude Larchet,          

« Malades des nouveaux médias »

Vient de paraître: Jean-Claude Larchet, « Malades des nouveaux médias »

malades_des_nouveaux_mediasJean-Claude Larchet, Malades des nouveaux médias, Éditions du Cerf, 2016, 329 p.
Jean-Claude Larchet vient de publier aux éditions du Cerf un nouveau livre, s’adressant au grand public, sur les pathologies diverses engendrées par les nouveaux médias qui envahissent notre société. Il propose, après les avoir décrites, quelques moyens pour en guérir ou s’en protéger.

Présentation de l’éditeur :« Qu’en est-il de la richesse et du sens de nos existences dans une société avide de vitesse, de proximité, d’immédiateté, d’information tous azimuts et de performance en tous genres ? Quel diagnostic posé sur le corps et l’esprit de l’homo connecticus ? Quelles inquiétantes pathologies gangrènent sa nature même ? Et comment lutter contre cette lente et insidieuse dislocation ?
Smartphone, réseaux sociaux, objets connectés, TV numérique, Internet, jeux vidéo, les médias sont aujourd’hui tout aussi omniprésents qu’envahissants. Et leurs effets négatifs, dans la vie professionnelle, sociale, familiale, flagrants : entre appauvrissement et illusion, nuisance et vide, destruction et épuisement, l’humanité se désincarne, l’espace et le temps disparaissent dans cette virtualité toute-puissante.
Jean-Claude Larchet poursuit dans ce nouvel essai très documenté sa série d’études sur les différents types de maladies et les thérapeutiques adaptées.
Une réflexion critique et salutaire à propos de nos systèmes de communication. Une incitation à nous protéger et à retrouver notre identité psychique et spirituelle. »

Extrait de l’avant-propos de l’auteur :

« Nul aujourd’hui ne conteste l’apport positif des nou­veaux médias en matière de communication, d’infor­ma­tion, d’accès à la culture sous ses multiples formes, et bientôt nul ne sera en me­sure de s’en passer, tant la société les intègre dans le mode de fonctionnement de ses diverses structures sociales, ad­mi­nistratives, commerciales, éduca­tives et même reli­gieuses.
On dit couramment que leur invention a provoqué dans notre société une révolution compa­rable à celle de l’élec­tricité et des nouveaux moyens de locomotion.
Il y a cependant une grande différence entre les nou­veaux médias et les autres inventions qui ont profondé­ment changé la vie de l’homme moderne.
Aucune autre technique n’a engagé notre activité jour­nalière sur d’aussi longues durées, n’a autant sollicité notre attention et notre in­tervention de manière aussi constante, n’a autant transformé nos conditions et notre mode de travail, n’a autant envahi notre vie privée, familiale et personnelle, n’a autant pénétré à l’intérieur de notre vie psychique.
Aucune autre technique n’a autant transformé nos rap­ports à l’espace et au temps, notre façon de voir le monde, nos relations avec les autres, la représentation que nous avons de nous-même, la nature et le rythme de nos activi­tés de travail et de loisir, la forme de notre communi­cation, et la nature, la structure et la forme de notre de notre vie psychique et intellectuelle.
Et aucune autre technique, par l’influence exercée sur toutes ces façons d’être qui sont la trame de notre existence, n’a eu autant d’impact sur notre vie spiri­tuelle.
De nombreux livres et articles ont vanté les avantages et les bienfaits de ces nouveaux médias, et le but de cet essai n’est pas d’apporter un éloge supplémentaire, qui serait redondant et superflu, mais, ce qui est plus rare et actuel­lement plus utile, d’inviter à une réflexion critique sur l’usage de ces nouveaux moyens de communication qui sont devenus envahissants et se révèlent avoir de nom­breux effets négatifs dont leurs utili­sateurs, tout en consta­tant une part sur eux-mêmes, leurs enfants ou leurs proches, ne sont pas toujours pleinement conscients.
Bien que face aux dérives actuelles et aux perspectives sombres de l’avenir un changement de société nous paraisse souhaitable, notre but, dans l’urgence, est d’abord pragmatique: il s’agit, à partir d’une meilleure conscience des dérives auxquelles les nouveaux médias peuvent donner lieu et de leurs effets pathologiques réels et possibles, d’apprendre à en maîtriser et à en limiter l’utilisation là où elle produit des effets indésirables.
C’est dans ce but que cet essai, avant de proposer à la fin quelques pistes thérapeutiques et prophylactiques, s’at­ta­chera surtout à établir le diagnostic et le pronostic des pathologies que les nouveaux médias ont engendrées dans les différentes sphères de l’existence sociale – politique, économique, culturelle – et surtout personnelle – cor­po­relle, psychique, intellectu­elle, et spiri­tuelle –, qui portent de graves atteintes à la vie des personnes, et vont jusqu’à modifier de manière inquiétante la nature même de l’homme.
C’est dans cette prise de conscience de la gravité de la maladie qui affecte notre civilisation que pourra s’org­a­ni­ser une résistance, dans cette résistance de la part des utilisateurs que pourra s’amorcer une décroissance de la part des producteurs, et dans cette décroissance que pourra s’envisager un changement de société qui saura redonner à la communication la dimension authentiquement hu­maine et spirituelle qu’elle a perdue. »