Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 29 juillet 2020

HYPERNORMALISATION : pourquoi l'impensable est devenu normal



 Extraits de la bande son du film"Nous vivons une époque étrange.
Des événements des plus extraordiaires se répétent affaiblissant la stabilité de notre monde.[…] Pourtant, ceux qui sont au pouvoir semblent incapables de les gérer
et personne n'a aucune vision d'un avenir différent ou d'un genre meilleur
Ce film racontera l'histoire de notre parcours jusqu'à cet époque étrange
Il s'agit de comment, au cours des 40 dernières années, politiciens, élites de la finance et utopistes technologiques, plutôt que de faire face aux complexités réelles de notre monde,
se sont repliés.
Au lieu de ça, ils ont construit une version plus simple du monde pour mieux s'accrocher au pouvoir Et pendant que ce monde artificiel grandissait, nous y avons tous participé
car la simplicité était tout simplement rassurante.
Même ceux qui pensaient qu'ils attaquaient le système - les radicaux, les artistes, les musiciens, et toute notre contre-culture - sont en fait devenus une part de la tromperie
parce qu'eux aussi s'étaient retirés dans ce monde de faux-semblants
c'est pourquoi leur opposition n'a aucun effet et que plus rien ne change jamais.
Mais ce repli dans un monde artificiel a permis aux forces les plus destructrices et les plus sombres de festoyer et de croître à nos à l'air libre.
Des forces qui reviennent maintenant pour percer la fragile surface de notre monde artificiel savamment construit."




Pourquoi avons-nous l'impression que la vie nous échappe ? Que les scénarios les plus surréalistes sont en train de se dérouler ? En 166 minutes, Adam Curtis raconte une histoire moderne, notre histoire. Il explique comment, à force de renoncement global et d'erreurs politiques, nous en sommes arrivés à ce degré de confusion. Dans  HyperNormalisation, le documentariste de 61 ans offre une narration personnelle et pop tout en déroulant une théorie basée sur des faits historiques.


C'est la signature de l'auteur des célèbres autres documentaires  Bitter Lake ou  The Power of Nightmares : mélanger l'histoire du général Kadhafi et de Jane Fonda. Pour mieux offrir une grille de lecture philosophique et passionnante du monde. Une analyse éclairée, qui réussit à capter le sentiment général. Son kaléidoscope, que l'on ne peut trouver que sur le site de la BBC ou YouTube, est déjà un objet "web underground", et le mot "hypernormalisation" devient la nouvelle religion. Son auteur nous donne les clés pour sortir de cette ère, où rien ne va, où nous sommes tous perdus au loin. 

Entretien.

 C'est quoi, cette ère "d'hypernormalisation" dans laquelle nous sommes, selon votre film ?

En fait le mot a été inventé par Alexei Yurchak, qui écrivait sur l'Union soviétique dans les années 80. Je ne dis pas que nous sommes l'Union soviétique, mais j'ai l'impression que nous sommes à un stade qui n'en est pas éloigné. A première vue, à cette époque, tous les individus vivant en Russie, en dehors des personnes de pouvoir, n'avaient absolument aucune idée de ce qui se passait dans leur pays. Pourtant en vérité, tout le monde se rendait très bien compte que le système s'effondrait, que la corruption régnait - mais comme il n'y avait aucun système alternatif, les gens l'ont tous accepté et considéré comme "normal".

C'est la même chose en ce moment, en Angleterre, aux Etats-Unis ou ailleurs. Nous savons que les gens au pouvoir ne savent pas gérer la situation mondiale, qu'ils n'ont aucun plan pour le futur. En fait, nous savons même qu'ils savent que nous le savons. Nous observons tous qu'il y a de la corruption, des guerres, mais que rien n'en résulte et que personne n'est puni pour cela, et au fur et à mesure nous l'acceptons. L'impossible devient ordinaire, par facilité, parce qu'il n'y a pas d'autre voie imaginable. C'est cela, l'hypernormalisation.

 Cette hypernormalisation explique-t-elle l'élection de Trump aujourd'hui ?
Les politiciens ont essayé de faire croire que Trump avait été élu, car des gens stupides avaient gobé des fake news. En vérité, la désinformation, les politiques l'ont entamée des années auparavant. Depuis trente ans les politiques, libéraux comme de gauche, se sont retirés de la réalité, pour nous offrir un discours simplifié  (dans HyperNormalisation,  Adam Curtis montre par exemple comment le général Kadhafi est devenu le méchant puis le héros, selon les intérêts des politiciens américains et occidentaux, ndlr). Arranger la réalité est devenu plus aisé pour eux que d'affronter ou d'expliquer la complexité des événements que nous vivons et qui les dépassent eux-mêmes. Trump n'est qu'un aboutissement de tout cela : une simplification constante de la réalité.

Pourquoi mêler autant les faits historiques, les archives et les références pop dans votre film ?

Notre société ne s'est jamais uniquement reposée sur le système politique. Le pouvoir passe aussi à travers la psychologie, le cinéma, la science... Notre façon de penser est modelée par tant de choses. J'ai essayé de montrer, par exemple, que dans les années 1990-2000, avant le 11-Septembre, de plus en plus de films avaient une dimension apocalyptique. Cela reflétait l'esprit général. Les gens s'étaient tellement désengagés du politique, de la vision d'un avenir, qu'ils ont commencé à être obsédés par le risque et le danger. Au lieu de chercher une solution optimiste, car ils ne maîtrisaient plus rien, ils ont tout tourné en scénario catastrophe - à l'image du pouvoir.

Les artistes de gauche, comme Patti Smith, en prennent aussi pour leur grade...

Le problème des artistes, des personnalités de gauche sensément engagées, c'est qu'ils se sont tous retranchés dans "l'expression personnelle". Patti Smith est un exemple très intéressant du tournant qu'il y a eu, quelque part au cours des années 70. L'idéologie de base, ancienne, de cette scène, était que l'on devait s'employer à former des collectifs, pour mieux changer le monde. Après Mai 1968 cette idée a été abandonnée, et pas seulement en France. Etre distant et cynique est devenu "cool" et s'exprimer soi, revendiquer sa colère intime, a pris le pas sur l'envie de changer le système. Le problème est que cette "self expression", n'a rien de cool ou radicale. C'est une façon de penser très conservatrice. En adoptant cette posture, vous alimentez le système actuel, vous ne changez rien du tout. Aujourd'hui tout le monde pense qu'il a un impact en s'exprimant à travers des slogans sur Instagram, sur des T-shirts... Mais si vous voulez vraiment bouleverser la donne, il faut justement quitter cette obsession du soi pour joindre d'autres personnes et s'exprimer autour d'une grande idée, de quelque chose de grandiose.

Le cybermonde peut-il nous aider à sortir de ce marasme ?

Le problème pour le moment, c'est qu'aucune grande idée n'émerge. Internet ne construit pas de grandes réflexions. Aujourd'hui, Google, Facebook, n'ont aucune imagination. Elles ne font qu'une chose : tracker qui vous êtes, pour vous resservir cette personne-là le lendemain : elle essaie de vous cataloguer, et vous enferme dans un présent qui ne change jamais. Le cybermonde tourne en boucle. Internet a des avantages certains : par exemple, elle peut rassembler des milliers de personnes au même endroit - on l'a vu, par exemple, lors du Printemps arabe.

 Mais après cela, que faire quand on est réuni sur une même place ?
Ça a été le point faible de tous les rassemblements. Internet peut favoriser le collectif, mais il ne pense pas pour vous.

Mais alors, quelle est l'alternative ?

Même si les politiques gardent le pouvoir - ils ont le pouvoir de la loi -, les champs de décision se sont déplacés vers d'autres sphères : les médias, les réseaux sociaux, les sciences - et il faut le savoir. Comprendre où se situe la force, pour mieux l'influer. Actuellement, la seule chose à laquelle pensent les politiciens, c'est la stabilité, quitte à s'asseoir sur la vérité, et à pratiquer ou accepter la corruption. Les choses arrivent très vite, les choses se passent très vite. La seule façon de donner du sens à tout cela c'est d'écrire des histoires sur le futur. C'est ce dont nous avons besoin aujourd'hui : des idéologues de l'avenir car, croyez-moi, ce n'est pas l'intelligence artificielle qui va nous dire que faire. C'est à nous de le dessiner.


ADAM CURTIS EN 3 DATES
1955 Il naît en Angleterre. Son père, Martin Curtis, est cinéaste.
2005 Sa série  The Power of Nightmares gagne un prestigieux Bafta.
2013 Son film  Bitter Lake est téléchargé des milliers de fois sur BBC iPlayer.

dimanche 15 juillet 2018

Comprendre la politique us à la lumière des salles obscures

LES FILMS PRÉFÉRÉS DU PRÉSIDENT TRUMP…

(source)



1.



Donald Trump a déclaré au New Yorker en 1988 que le film de combat de Jean-Claude Van Damme est un de ses vieux favoris. Le film suit un soldat américain entrant dans une compétition violente et underground d'arts martiaux.
Trump sur "Bloodsport"
Dans son profil new-yorkais, M. Trump a qualifié le film d'action de «film incroyable et fantastique».

Franck Dux, un champion américain de karaté, n'a qu'une obsession : remporter le Kumite, un tournoi clandestin d'arts martiaux organisé à Hong Kong, une rencontre où tous les coups sont permis, y compris les coups mortels ! (source)

2.


"Goodfellas" de Martin Scorsese qui a été l'un de ces films à succès, figure sur la liste des films préférés de Donald Trump, il raconte l’ascension d’un jeune homme et ses amis gravissant les échelons du syndicat du crime organisé.
Trump, louant son «casting de stars», a qualifié le film "Goodfellas" de 1990 de «splendide divertissement».
Les Affranchis (Goodfellas) est un film de gangsters américain réalisé par Martin Scorsese, sorti en 1990.
Le film est basé sur le livre Wiseguy, de Nicholas Pileggi, sorti en 1986, racontant l'histoire vraie de Henry Hill, un gangster new-yorkais. Pileggi participe à l'écriture du scénario avec Scorsese. Le film retrace la montée et la chute d'Henry Hill (joué par Ray Liotta) et de ses amis (interprétés par Robert de Niro et Joe Pesci), des complices de la famille Lucchese, une des cinq familles mafieuses de New York ; la période couverte par l'histoire va de 1955 à 1980.
Originellement, Scorsese voulait appeler le film Wiseguy, du nom du livre de Nicholas Pileggi, mais ce titre était déjà utilisé pour une série télévisée en fin de diffusion ; il se tourna donc vers le titre Goodfellas.
Les Affranchis est un succès au box-office, avec 46,8 millions de $ de recettes rien qu'aux États-Unis, pour un budget de 25 millions $. Il reçoit aussi d'excellentes critiques. Le film est nommé six fois aux Oscars, (Source)

3.


"Le parrain"
Le drame oscarisé sur une famille de criminels italo-américains fait partie des meilleurs films de Trump qui parle de l'original de 1972 «The Godfather : Part II» comme d'un «classique».
Michael Corleone a succédé à son père Vito Corleone à la tête de la famille. Il dirige alors les affaires des Corleone d'une main implacable, en éliminant ses ennemis les uns après les autres. Mais en tentant en vain de ressembler à son père, il ne fera preuve que d'une autorité dévastatrice qui peu à peu l'éloignera des personnes qu'il aime. La deuxième partie du Parrain offre deux histoires parallèles. L’une implique le chef de la Mafia en 1958/1959 après les événements du premier film, l’autre est une suite de flash-back (retours en arrière) sur le parcours de son père, Vito Corleone, de sa jeunesse en Sicile à la création de la famille Corleone à New York. Le jeune Vito est interprété par Robert De Niro (source)

4.

    

Le bon, la brute et le truand

"Les personnages sont bien développés et parfois me rappellent certains des types que j'ai eu à traiter au fil des ans dans les affaires", a déclaré M. Trump à Movieline du film 1966.


Pour conclure sa Trilogie du dollar (également appelée Trilogie de l’homme sans nom) et pour éviter de se répéter, Sergio Leone augmente de deux à trois le nombre de protagonistes : Clint Eastwood et Lee Van Cleef, qui partageaient la vedette dans Et pour quelques dollars de plus, se voient adjoindre Eli Wallach dans ce troisième film. (source)
Le scénario introduit une nouveauté : l'irruption de l'Histoire, avec la guerre de Sécession américaine comme toile de fond. Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes, préférant s'intéresser à leur profit personnel, se lancent à la recherche d'un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d'or volés à l'armée sudiste. Tuco sait que le trésor se trouve dans un cimetière, tandis que Joe connaît le nom inscrit sur la pierre tombale qui sert de cache. Chacun a besoin de l'autre. Mais un troisième homme entre dans la course : Setenza, une brute qui n'hésite pas à massacrer femmes et enfants pour parvenir à ses fins. (source)

mardi 6 décembre 2016

« Malades des nouveaux médias » par Jean-Claude Larchet

Vient de paraître: Jean-Claude Larchet,          

« Malades des nouveaux médias »

Vient de paraître: Jean-Claude Larchet, « Malades des nouveaux médias »

malades_des_nouveaux_mediasJean-Claude Larchet, Malades des nouveaux médias, Éditions du Cerf, 2016, 329 p.
Jean-Claude Larchet vient de publier aux éditions du Cerf un nouveau livre, s’adressant au grand public, sur les pathologies diverses engendrées par les nouveaux médias qui envahissent notre société. Il propose, après les avoir décrites, quelques moyens pour en guérir ou s’en protéger.

Présentation de l’éditeur :« Qu’en est-il de la richesse et du sens de nos existences dans une société avide de vitesse, de proximité, d’immédiateté, d’information tous azimuts et de performance en tous genres ? Quel diagnostic posé sur le corps et l’esprit de l’homo connecticus ? Quelles inquiétantes pathologies gangrènent sa nature même ? Et comment lutter contre cette lente et insidieuse dislocation ?
Smartphone, réseaux sociaux, objets connectés, TV numérique, Internet, jeux vidéo, les médias sont aujourd’hui tout aussi omniprésents qu’envahissants. Et leurs effets négatifs, dans la vie professionnelle, sociale, familiale, flagrants : entre appauvrissement et illusion, nuisance et vide, destruction et épuisement, l’humanité se désincarne, l’espace et le temps disparaissent dans cette virtualité toute-puissante.
Jean-Claude Larchet poursuit dans ce nouvel essai très documenté sa série d’études sur les différents types de maladies et les thérapeutiques adaptées.
Une réflexion critique et salutaire à propos de nos systèmes de communication. Une incitation à nous protéger et à retrouver notre identité psychique et spirituelle. »

Extrait de l’avant-propos de l’auteur :

« Nul aujourd’hui ne conteste l’apport positif des nou­veaux médias en matière de communication, d’infor­ma­tion, d’accès à la culture sous ses multiples formes, et bientôt nul ne sera en me­sure de s’en passer, tant la société les intègre dans le mode de fonctionnement de ses diverses structures sociales, ad­mi­nistratives, commerciales, éduca­tives et même reli­gieuses.
On dit couramment que leur invention a provoqué dans notre société une révolution compa­rable à celle de l’élec­tricité et des nouveaux moyens de locomotion.
Il y a cependant une grande différence entre les nou­veaux médias et les autres inventions qui ont profondé­ment changé la vie de l’homme moderne.
Aucune autre technique n’a engagé notre activité jour­nalière sur d’aussi longues durées, n’a autant sollicité notre attention et notre in­tervention de manière aussi constante, n’a autant transformé nos conditions et notre mode de travail, n’a autant envahi notre vie privée, familiale et personnelle, n’a autant pénétré à l’intérieur de notre vie psychique.
Aucune autre technique n’a autant transformé nos rap­ports à l’espace et au temps, notre façon de voir le monde, nos relations avec les autres, la représentation que nous avons de nous-même, la nature et le rythme de nos activi­tés de travail et de loisir, la forme de notre communi­cation, et la nature, la structure et la forme de notre de notre vie psychique et intellectuelle.
Et aucune autre technique, par l’influence exercée sur toutes ces façons d’être qui sont la trame de notre existence, n’a eu autant d’impact sur notre vie spiri­tuelle.
De nombreux livres et articles ont vanté les avantages et les bienfaits de ces nouveaux médias, et le but de cet essai n’est pas d’apporter un éloge supplémentaire, qui serait redondant et superflu, mais, ce qui est plus rare et actuel­lement plus utile, d’inviter à une réflexion critique sur l’usage de ces nouveaux moyens de communication qui sont devenus envahissants et se révèlent avoir de nom­breux effets négatifs dont leurs utili­sateurs, tout en consta­tant une part sur eux-mêmes, leurs enfants ou leurs proches, ne sont pas toujours pleinement conscients.
Bien que face aux dérives actuelles et aux perspectives sombres de l’avenir un changement de société nous paraisse souhaitable, notre but, dans l’urgence, est d’abord pragmatique: il s’agit, à partir d’une meilleure conscience des dérives auxquelles les nouveaux médias peuvent donner lieu et de leurs effets pathologiques réels et possibles, d’apprendre à en maîtriser et à en limiter l’utilisation là où elle produit des effets indésirables.
C’est dans ce but que cet essai, avant de proposer à la fin quelques pistes thérapeutiques et prophylactiques, s’at­ta­chera surtout à établir le diagnostic et le pronostic des pathologies que les nouveaux médias ont engendrées dans les différentes sphères de l’existence sociale – politique, économique, culturelle – et surtout personnelle – cor­po­relle, psychique, intellectu­elle, et spiri­tuelle –, qui portent de graves atteintes à la vie des personnes, et vont jusqu’à modifier de manière inquiétante la nature même de l’homme.
C’est dans cette prise de conscience de la gravité de la maladie qui affecte notre civilisation que pourra s’org­a­ni­ser une résistance, dans cette résistance de la part des utilisateurs que pourra s’amorcer une décroissance de la part des producteurs, et dans cette décroissance que pourra s’envisager un changement de société qui saura redonner à la communication la dimension authentiquement hu­maine et spirituelle qu’elle a perdue. »

lundi 24 décembre 2012

INTERVIEW AVEC Mgr Antonios LE "MINISTRE DES FINANCES" DE L'ÉGLISE ORTHODOXE GRECQUE

Cet entretien a été réalisé par Pierre Jovanovic à Athènes du 12 au 16 dec 2012 avec le numéro 2 de l'Eglise, en fait le Ministre des Finances, S.E. Antonios qui est un homme aussi fascinant que mesuré. Il nous livre ici les clés de la guerre invisible qui a lieu en ce moment même en Grèce, nous éclaire sur ses les liens avec Aube Dorée et surtout clarifie le rôle de son Église au sein du pays. Avec ses propos, vous comprendrez mieux la soudaine saillie de Mme Duflot sur l'Église de France...


Pierre Jovanovic: Nous avons pu observer depuis quelque temps des attaques contre l'Église Orthodoxe Grecque aussi bien dans la presse grecque qu'internationale. Les articles lui reprochent d'être "trop riche", et si on lit bien entre les lignes, il serait bon de saisir ses biens pour payer les créditeurs internationaux de la Grèce...

Son Eminence Antonios Evêque de Salona, de l'Église Orthodoxe Grecque:
Pour bien comprendre ce qui se passe, il me faut revenir un peu en arrière. Quand la Grèce fut libérée en 1827, notre Église disposait d'une fortune immobilière suffisamment importante. Sa fortune en espèces, notre Église l'avait déjà donné en 1823 aux Grecs qui se battaient contre l'empire Ottoman. Par la suite, en 1835, notre Église a également offert à l'Etat grec 50% de tous ses biens immobiliers afin de le renforcer, et surtout pour que l'Etat puisse financer le nouveau système éducatif jusque-là financé par l'Église. Tous les biens immobiliers que nous avons donnés ont servi d'hypothèques à l'Etat Grec pour les émissions de ses Bons du Trésor et cela afin de garantir les emprunts de 1845 auprès de la Banque Centrale d'Angleterre. En 1919 et 1929, l'Église a offert le reste de son immobilier afin que l'Etat grec puisse aider tous les sinistrés des différentes guerres auxquelles le pays a participé. Après tous ces dons, il ne nous restait que 4% de nos biens immobiliers. Et sur les 100% de ces 4% restants, 75% ne sont que des étendues forestières, alors que la plupart des 25% autres sont tenus par des obligations légales, comme, par exemple, des écoles, espaces verts etc., alors que des terrains adjacents, appartenant à des personnes privées, ne sont même pas tenus de la même manière.

 P.J.: Si on comprend bien, l'Église orthodoxe a toujours financé l'Etat grec...

SE: Oui, des villes entières grecques ont fleuri sur des terrains qui ont été offerts par notre Église , des villes comme Perama, Vari, etc.  

P.J.: Pourquoi ces attaques alors? D'où viennent-elles pour apparaître dans autant de journaux... En France, c'est le magazine Le Point par exemple qui a mené l'attaque sur votre patrimoine...

SE: Elles viennent de l'intérieur de la Grèce, de gens qui n'ont pas honte de répandre des mensonges dans leur seul intérêt et au dépens de l'Église orthodoxe. Cela m'attriste de voir que différents médias diffusent ces mensonges sans vouloir auparavant établir la vérité. Quand le Ministre des Finances, Mr Venizélos (Pasok), est venu nous voir ici, Sa Béatitude l'Archevêque Jérôme II l'a invité à nommer un comité de trois fonctionnaires de l'Etat, qui peuvent venir ici contrôler nos finances quand ils le veulent et en faire un rapport. Ce comité n'a jamais été constitué... En réalité, je crois que cela n'a pas eu lieu parce que les services de l'Etat connaissent parfaitement l'état des comptes de notre Église . Par ailleurs, au magazine que vous avez mentionné nous avons déjà répondu et nos réponses à cette attaque et à d'autres se trouvent déjà sur le site Internet de notre Église (lien 1 pdf et lien 2).

 PJ: Vous êtes attaqués par des Grecs. Qu'est-ce que cela masque exactement? Ces gens lorgnent les richesses de l'Église orthodoxe, en meilleure santé que le Vatican?

SE: Non, ils ne peuvent pas lorgner les richesses de l'Église parce que de telles richesses, comme je vous ai déjà dit, n'existent pas. Pourtant, ils lorgnent son influence parmi les fidèles, une influence qu'ils veulent diffamer, afin de les éloigner de l'Église. Néanmoins, à ce que je vous ai dit préalablement, je voudrais ajouter les remarques suivantes en abordant les différents aspects: 1) Il est normal que notre Église soit en possession de certains biens puisqu'elle existe depuis 1700 ans... Elle est bien plus ancienne que l'Etat Grec... 2) Notre Église exerce dans tout le pays une oeuvre sociale que l'Etat grec n'a pas pleinement pris à sa charge alors que la Constitution l'y oblige. Nous avons publié en 2002 le livre Témoignage d'amour. L'oeuvre philanthropique et sociale de l'Église de Grèce, Athènes 2001 (de 390 pages, note PJ) qui recense toutes nos oeuvres sociales. Il ne viendrait à l'idée de personne en Grèce de remettre en cause nos innombrables actions sociales et humanitaires. 3) De l'argent liquide, l'Église Orthodoxe n'en a pas. Il nous reste en revanche des biens immobiliers. Mais nous considérons que l'Etat grec devrait rentabiliser déjà ses propres biens immobiliers, et ensuite seulement s'occuper des nôtres. 


 PJ: Les divers articles qui attaquent votre Église parlent de profits financiers...  

SE: Quels profits? Ceux que l'on dépense pour le bien du Peuple Grec? Mais, je vous le dis, nous ne pensons pas que ce soit correct de donner le reste de nos biens à l'Etat parce que, comme avant, la plupart de ces biens n'ont pas été gérés correctement. Imaginez que l'Etat grec les a même offerts à... certains hommes politiques!!! 

PJ: Vraiment ?  

SE: Autour de ce monastère, vous avez deux hôpitaux, deux écoles archéologiques et une bibliothèque... Tout cela provient des dons faits à l'Etat par ce Monastère (de l'Ange Gardien (!!!) note PJ). Tout ce que vous voyez derrière vous, a été construit sur des terrains offerts par notre l'Église pour les Invalides de guerre. Eh bien, après 1929, certains de ces terrains ont été offerts par l'Etat à des protégés du régime politique de l'époque!!!

 PJ: Donc vous confirmez indirectement que l'Église Orthodoxe Grecque est toujours, même aujourd'hui, la colonne vertébrale financière de la Grèce.

SE: Certainement. Notre Église considère comme son devoir d'aider ses enfants, surtout aujourd'hui quand notre pays se trouve dans un état aussi mauvais. Plus de 250.000 repas par jour sont distribués. L'Église paye les factures d'eau, d'électricité, des loyers, des impôts de familles dans le besoin. Elle organise l'éducation, donne des cours. C'est très différent ici de la France.

 PJ: Comment comptez-vous résister à ces attaques menées via la presse internationale?

 SE: Par tous les moyens dont nous disposons, qu'ils soient légaux, matériels et bien sûr spirituels. N'oubliez pas, selon nous, tout est entre les mains de notre Seigneur. Toute cette guerre est principalement une guerre spirituelle. 

PJ: Vous pouvez préciser?  

SE: L'Église du Christ doit s'attendre à être attaquée par des gens motivés et même par des forces sombres. Cependant, notre Église a son chef, le Christ, qui lui donne sa force afin de combattre.  

PJ: Donc vous confirmez qu'au-delà de l'Église orthodoxe, c'est toute la Grèce qui est attaquée par une mise à genoux financière?  

SE: Oui, je pense que oui. On a entendu dire que, d'après une nouvelle proposition de loi, les familles grecques qui auront un 3e enfant verront non seulement leurs allocations supprimées, mais aussi leurs impôts augmenter. Ces familles seront plus taxées que les autres. Ce 3e enfant est comme une piscine de luxe que vous feriez construire. Ils forcent les jeunes couples à n'avoir qu'un enfant. Ce sont ces genres de lois qui risquent de causer une diminution de la population grecque.  

PJ: Le groupe politique de Nikos Michalioliakos, Aube Dorée, dit publiquement que vous les soutenez. Qu'en est-il ?  

SE: Sa Béatitude a publiquement déclaré que l'Église orthodoxe grecque n'a pas de relations avec des mentalités totalitaires (2 semaines de cela, note PJ). Pour cela notre chef spirituel a ensuite été critiqué par Aube Dorée. Notre Christ a enseigné le respect pour la liberté de chaque personne. Par conséquent, il ne lui est pas possible d'accepter les positions de ceux qui voudraient imposer leurs opinions par la force. C'est pour cela que notre Église ne peut soutenir un parti fasciste. Aube Dorée, bien que jusque récemment liée aux néo-paganistes, apparait dernièrement comme s'il soutenait supposément l'Église Orthodoxe, afin de faire croire aux gens que nous les soutenons et de détourner leurs votes.  


PJ: Pourquoi cette déclaration n'a pas été reprise par toute la presse?

SE: Certaines "forces" ou médias se garderont bien de promouvoir nos propos. En revanche elles ne manqueront jamais de nous critiquer, afin que cela ait une conséquence sur la foi des gens et sur notre Église.

PJ: Les traders anglos-saxons disent que la Grèce est la "première victime" dans leur liste des "porcs", les "piigs". Qu'en pensez-vous?  

SE: Je crois que cela se voyait déjà dans le premier Memorandum signé en 2010 par notre pays, sans aucune condition. C'est comme cela en effet que la Grèce est devenue la première victime. Je pense que d'autres pays suivront également. La Grèce est un pays riche... Alors comment avons-nous été amenés à emprunter toutes ces sommes? Nous savons que même l'Allemagne et les Etats-Unis vont très très mal. Et vous, vous savez très bien que derrière toutes ces compagnies, toutes ces banques qui manipulent ces emprunts vers la Grèce, il y a toujours une personne physique qui tire les ficelles.  

PJ: Avec cette crise, est-ce que les Grecs fréquentent plus leur église qu'avant?  

SE: Oui, en particulier dans les régions les plus pauvres, ou dans certains quartiers d'Athènes comme Kallithéa ou Pangrati. Vous savez, ce qu'il y a de plus terrible pour un Grec n'est pas tant que son frigidaire soit vide, mais bien que sa dignité ait été détruite. Il est humilié... C'est en dernier ressort qu'ils viennent à l'Église pour demander de l'aide. Même les suicides sont en hausse comme vous l'avez entendu, alors que la Grèce a toujours eu le taux le plus bas d'Europe. Mais dans tout ceci, les médias portent une grande responsabilité. Je peux vous le dire, notre Église a encaissé plus de coups tordus en 40 ans de la part des médias qu'en plusieurs siècles d'occupation musulmane.

( un grand merci au Dr Petropoulos pour avoir assuré la traduction simultanée...) Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
(article republié par Maxime le minime avec la permission de Pierre Jovanovic, qu'il en soit remercié)

Le coût d’un "traumatisme collectif" : la Grèce au bord de la guerre civile

« Je me demande ce que peut encore endurer cette société avant qu’elle n’explose », a déclaré Georg Pieper, un psychothérapeute allemand spécialisé dans les troubles de stress post-traumatique qui font suite à des catastrophes, de gros accidents, des actes de violences, la libération d’otage et beaucoup d’autres choses. Mais cette fois, il parlait de la Grèce.

Il a passé plusieurs jours à Athènes à donner des conférences à des psychologues, des psychiatres ou encore des docteurs sur la thérapie des traumatismes – pro bono bien évidemment, n’oublions pas que le pays est en crise. Il était par ailleurs accompagné de Melanie Mühl, journaliste  pour le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine et auteur d'un livre sur le mensonge de la famille recomposée. Dans son rapport, elle dénonce la façon dont les “nouveaux consommateurs” en Allemagne ont été nourris par la crise en Grèce.

Il ne s’agissait « pas plus qu’une lointaine menace, quelque part à l’horizon » définie par des termes à peine compréhensibles, tels que renflouement des banques, trous de milliards d’euros, mauvaise gestion, Troïka, ou encore rachat de la dette… "Au lieu de comprendre le contexte mondial, on voit le visage grave d’Angela Merkel qui sort de limousines noires à Berlin, Bruxelles ou ailleurs, en route vers un nouveau sommet au cours duquel de nouvelles décisions concernant le sauvetage de la Grèce et donc de l’Europe doivent être prises".

Mais ce qui se passe vraiment en Grèce n’est jamais évoqué par les médias. Georg Pieper parle de ce phénomène comme d’"un formidable exploit de répression".

Et c’est ainsi qu’ils parlent de leurs découvertes qui ne peuvent pas être revêtues du jargon habituel lié au sauvetage de l’euro : des femmes enceintes courent d’hôpitaux en hôpitaux, suppliant qu’on les admette pour les faire accoucher. Mais elles n’ont pas d’assurance santé ni même d’argent, et personne ne veut les aider. Les personnes qui appartenaient à la classe moyenne ramassent désormais les fruits et légumes qui sont laissés sur le trottoir quand les marchés s’arrêtent.  

[J’ai même été témoin de ce triste ramassage à Paris ; si Melanie Mühl passait un peu de temps à regarder autour d’elle, elle verrait que cela arrive également en Allemagne. La Grèce n’est pas le seul pays où les gens, détruits par le chômage et la baisse des salaires, déploient des mesures désespérées pour arriver à manger le soir. Et les plus grandes associations de consommateurs de réagir : La "paupérisation de l’Europe".]

Déchirant, le sort des Grecs. C’est notamment le cas de ce vieil homme, qui a travaillé plus de 40 ans, et voit pourtant aujourd’hui sa retraite diminuer de moitié, à tel point qu’il ne peut plus acheter ses médicaments pour ses problèmes cardiaques. Avant d’être admis à l’hôpital, il a dû apporter ses propres draps et sa propre nourriture. Le personnel chargé du nettoyage de l’hôpital ayant été renvoyé, les docteurs et infirmières, qui ne sont plus payés depuis des mois, ont dû se charger eux-mêmes des lessives. L’établissement hospitalier s’est par ailleurs retrouvé à cours de fournitures médicales de base, notamment des gants en latex et des cathéters. Quant au nombre de suicides, il a doublé ces trois dernières années – deux tiers d’entre eux étant des suicides d’hommes.


Le « traumatisme collectif » est le terme utilisé par Georg Pieper pour décrire cette société grecque dont le fond a été sorti de dessous. "Les hommes sont particulièrement touchés par la crise" étant donné que leurs salaires ont été réduit à néant avec la disparition de leur travail assure Georg Pieper. Ils sont donc remplis de colère contre un système complètement corrompu et un gouvernement qui ne cesse de les voler et qui a causé beaucoup de mal au pays. Ils sont aussi furieux contre les politiques de sauvetages internationales dont l’argent n’a bénéficié qu’aux banques, et non pas aux personnes comme eux.

Ces hommes rabattent alors leur colère sur les membres de leur famille, et leurs fils évacuent cette haine dans les rues. Ce qui explique le nombre toujours plus important de gangs violents qui s’en prennent aux minorités. Le désir de survie est énorme chez l’homme, ce qui lui permet de surmonter des situations extrêmement difficiles. Mais pour y arriver, il a aussi besoin d’une société qui fonctionne, avec des structures réelles et des filets de sécurité. Or en Grèce, la société a été tellement creusée ces dernières années qu’elle est désormais sur le point de s’effondrer.

"Dans une situation aussi dramatique que celle vécue en Grèce, l’être humain se transforme en prédateur, ne gardant à l’esprit que sa propre survie", explique Georg Pieper. "La simple nécessité le pousse dans l’irrationalité, et dans le pire des cas, cette irrationalité peut se muer en criminalité". A ce stade, "la solidarité est remplacée par l’égoïsme" dans la société, précise-t-il.

Georg Pieper se demande donc "ce que peut encore endurer cette société avant l’explosion". La Grèce est au bord de la guerre civile, affirme-t-il, et ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’un désespoir collectif ne se transforme en violence et ne se diffuse dans tout le pays. Simple ricochet de la politique de sauvetage de l’euro.

Tandis que la zone euro s’agite pour ne pas s’enfoncer dans la crise de la dette qui noie la Grèce et les autres pays périphériques, et que l’Union européenne s’efforce de faire front commun avec plus de gouvernance de technocrates qui n’ont pas été élus, la Suède commence à avoir des doutes : jamais l’hostilité contre l’euro n’aura été aussi grande.»
Article de Wolf Richter sur le site Atlantico.fr Wolf Richter a dirigé pendant une décennie un grand concessionnaire Ford et ses filiales, expérience qui lui a inspiré son roman Testosterone Pit, une fiction humoristique sur le monde des commerciaux et de leurs managers. Après 20 ans d'expérience dans la finance à des postes de direction, il a tout quitté pour faire le tour du monde. Il tient le blog Testosterone Pit.