Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 10 août 2024

ICONOCLASME RÉVOLUTIONNAIRE (suite contemporaine)

MacNéron ne décolère pas: on lui refuse ses vitraux modernes à Notre-Dame. Emmanuel Macron n’a pas digéré le refus de la Commission du Patrimoine concernant l’introduction d’un programme de vitraux modernes à Notre-Dame. On lui prête l’intention de passer en force, contre tous les usages de l’Etat.
L’archevêque de Paris ne sera pas un obstacle, puisqu'il est sur la ligne du Président 


source : 
 La Tribune de l'Art Vitraux de Notre-Dame : l'obstination d'Emmanuel Macron – La Tribune de l'Art



Le président de la République n’était pas content en apprenant la décision de la CNPA de voter contre le projet de remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc par des vitraux contemporains. En colère et surpris car dans un premier temps il a cru, et le ministère également, que les fonctionnaires qui représentent ce dernier dans la commission avaient voté contre, le procès-verbal parlant d’un vote à l’unanimité. Or ceux-ci avaient eu l’ordre de voter en faveur du projet présidentiel ce qui, entre parenthèses, pose des questions sur une commission dont l’objectif est de conseiller le ministre de la Culture, alors que le même dit à une partie de ses membres ce qu’ils doivent voter.
Il s’agissait bien d’une unanimité comme nous l’avons écrit, même si le ministère de la Culture prétend aujourd’hui le contraire. Si les abstentions comptent dans les suffrages exprimés, ici il n’y a pas eu d’abstention puisque ces fonctionnaires n’ont pas pris part au vote. Que ceux qui avaient l’ordre de voter pour n’aient pas pris part au scrutin afin de ne pas avoir à voter contre (et en refusant donc même de s’abstenir) dit assez, néanmoins, ce qu’ils en pensent.

Des rumeurs courant au sein du ministère sont remontées jusqu’à nous, indiquant qu’Emmanuel Macron aurait souhaité une enquête interne et des sanctions - contre le directeur général des Patrimoines ou contre les membre de la CNPA, les versions divergent - mais notre enquête nous a convaincu que ce n’était pas le cas, même si l’idée l’a peut-être effleuré. Cela, de toute façon, aurait été trop visible. Il n’y aura donc ni enquête, ni sanction. Mais en revanche, le communiqué du ministère indiquant que le concours se poursuivait et que le projet lauréat serait à nouveau soumis à la CNPA en novembre (voir l’article) a été directement dicté par l’Élysée. Quoi qu’il en soit, le projet est évidemment mal parti, et pas seulement parce que le président de la République est désormais très affaibli.

D’une part, l’association Sites & Monuments nous a confirmé qu’elle attaquerait l’autorisation de travaux qui doit obligatoirement être déposée pour tous travaux sur monument historique. Et nous nous associerons à cette initiative en proposant aux signataires de la pétition - celle-ci est toujours en ligne - d’aider financièrement l’association pour les frais de justice [1].
D’autre part, la procédure présente apparemment de nombreuses irrégularités. Nous en avons déjà identifié trois, sans compter celles que l’avocat engagé par l’association pourra également trouver :

– L’établissement public créé spécialement pour la restauration de Notre-Dame, qui a pour nom « établissement public administratif chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris », a pour mission exactement ce qui est contenu dans son nom, qui a été défini par la loi du 29 juillet 2019 : « assurer la conduite, la coordination et la réalisation des études et des opérations concourant à la conservation et à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris ». Or c’est bien cet établissement public qui est en charge de la maîtrise d’ouvrage du remplacement des vitraux et qui organise la consultation, comme on peut le lire par exemple sur le site du ministère de la Culture. C’est d’ailleurs Philippe Jost, son président, qui est venu défendre lui-même le projet devant la CNPA. Cela n’a aucun rapport avec la conservation ou avec la restauration de Notre-Dame : toute la procédure est donc nulle.

– Si l’opération ne sera pas financée par la souscription nationale [2], il reste que les vitraux que l’on souhaite enlever ont été déjà restaurés grâce à l’argent de cette souscription nationale. Comment justifier de dépenser ainsi l’argent des donateurs pour restaurer des vitraux que l’on va aussitôt enlever et entreposer inévitablement en caisses ? Cela paraît assez difficile à défendre et semble là encore devoir s’opposer à la loi qui instaurait la souscription nationale.

– Enfin, le vote à l’unanimité est un point important que regarde toujours le Conseil d’État lorsqu’il a à juger des recours. Nous avions écrit que l’unanimité était une chose quasiment unique ; cela s’applique aux projets défendus par le ministère de la Culture, mais l’unanimité peut exister par exemple lorsqu’il s’agit d’imposer un classement d’office. Et dans ce cas, le Conseil d’État prend en compte qu’une commission d’experts se prononce d’une seule voix. L’avis consultatif habituel de la CNPA peut ainsi devenir en pratique, devant la justice administrative, l’équivalent d’un avis conforme.

L’opération semble donc mal partie pour le président de la République et l’archevêque de Paris, ardent supporter également de ce projet. On peut tout de même s’interroger sur l’obstination d’Emmanuel Macron, lui qui devrait manifestement avoir d’autres sujets de préoccupation…


ICONOCLASME RÉVOLUTIONNAIRE




1792. Un 10 août, les statues royales, équestres ou non, de la capitale sont détruites. Les rois de Juda de la façade de Notre-Dame, qui avaient été pris pour les rois de France, ne seront détruits qu'en 1793.

mardi 30 septembre 2014

Notre dégénérescence, notre lâcheté, notre compromission, nous les présentons comme étant quelque chose de supérieur ! par l'Ancien Païssios

Saint Père Païssios, prie Dieu pour nous !

L’année 1988 avait provoqué des remous dans la Grèce entière en raison de la projection du film blasphématoire de Scorsese, La dernière tentation du Christ, basé sur l’oeuvre du même nom de N. Kazantzakis. Outre les réactions isolées de pieuses personnes en Grèce, l’Église prit l’initiative d’une protestation commune les 6 et 7 novembre de la même année. On sollicita aussi la participation de la Sainte Montagne. Mais un certain nombre de moines réagirent négativement. Ils considéraient qu’il n’était pas spirituel de se préoccuper de telles questions, disant que leur mépris pour le film ferait qu’il serait moins projeté. 
L ‘Ancien Païssios eut une réaction diamétralement opposée :
« Durant la période de l’iconoclasme, disait-il, dix chrétiens prirent avec fougue la défense de l’icône du Christ à la Porte d’or et furent martyrisés pour cela. Maintenant alors que la personne du Christ est blasphémée, nous ne devons pas être indifférents. Si nous vivions à cette époque, ceux qui sont dotés de « discernement et de connaissance » diraient alors aux dix martyrs: « Ainsi vous n’agissez pas spirituellement ; méprisez le soudard qui monte pour détruire l’icône, et quand la situation aura changé, nous mettrons à sa place une autre icône, qui sera en outre plus byzantine. Voilà ce qui est terrible ! Notre dégénérescence, notre lâcheté, notre compromission, nous les présentons comme étant quelque chose de supérieur ! »
Il considérait que protester contre ce film blasphématoire était une profession de foi, c’est pourquoi il s’empressa de participer au combat de l’Église. Outre ses propres incitations, il signa en compagnie d’autres Pères une déclaration adressée au Saint Monastère de Kotloumousiou, où il exprimait son désir de participer à la sortie des moines athonites à Thessalonique pour cette manifestation. Par sa position il contribua à ce que la Sainte Communauté décide officiellement la participation massive de lSainte Montagne. La présence du Protepistate, de la plupart des représentants, des higoumènes et de cent athonites déchaîna l’enthousiasme au sein de la foule. La présence de l’Ancien fit sensation.Pendant oute la durée de la manifestation, il se tint debout, malgré ses problèmes de santé. À la fin il risqua d’être broyé par les manifestations de piété de la foule. 
Même des moines et des moniales de monastères du monde y prirent part ainsi qu’une foule de laïcs. L’action unitaire et les prières de tous, y compris celles de l’Ancien provoquèrent des résultats positifs. L’État a interdit la projection du film blasphématoire. Ainsi fut conjurée « la dernière tentation ». Si seulement ce pouvait être la dernière.
(extrait de l'Ancien Païssios de la Sainte Montagne par le hiéromoine Isaac. ed. L'Âge d'homme collection  Grands spirituels orthodoxes du XX°siècle dirigée par J.C. Larchet)

dimanche 21 février 2010

"Le Dimanche de l’Orthodoxie sacre l’image" par Mahmoud Zibawi


Le couvent Notre-Dame de Balamand conserve une icône datée de 1722 qui, comme l’indique l’inscription grecque qui la couronne, célèbre la fête du Dimanche de l’Orthodoxie. Oeuvre de Hanania, troisième descendant d’une dynastie d’iconographes travaillant à Alep entre le XVIIe et le XIXe siècle, l’icône suit fidèlement un schéma iconographique fixe adopté par les iconographes dès le bas Moyen Age. L’image est divisée en deux registres. Sur la partie inférieure, un évêque, des moines et une moniale entourent l’icône du Christ. On reconnaît, au centre, Théodore le studite et Théophane du Grand Champ, défenseurs acharnés des images saintes au IXe siècle. Deux de ces saints confesseurs qui les accompagnent de part et d’autre portent des rouleaux marqués d’inscriptions grecques célébrant “la Vierge, Mère de Dieu et de tous les orthodoxes” et “l’icône non souillée “ du Christ. Au- dessus de cette assemblée, une impératrice, un prince, un évêque et un prélat entourent une grande icône de la Vierge à l’enfant que deux anges gardent pieusement. Sont identifiés, à gauche, l’impératrice Théodora et son fils, le jeune Michel III; à droite, Méthode, grand patriarche de Constantinople.

Le Dimanche de l'Orthodoxie


Le Dimanche de l'Orthodoxie 65 x 47.5 cm, oeuvre d'Hanania d'Alep, 
1922, Couvent grec orthodoxe Notre-Dame de Balamand, Kura, Liban


Au VIIIe siècle, on le sait, l’existence de l’Eglise fut dominée par le mouvement iconoclaste. L’image religieuse est au centre de la vie de l’Empire byzantin où elle suscite une querelle et une controverse théologique qui s’étendent sur plus d’un siècle. Au bout d’une longue épreuve de feu, l’icône occupera sa place d’honneur au Coeur de la confession de foi de l’Eglise. Restauré en 843, le culte des images incarne désormais le “Triomphe de l’Orthodoxie”. L’iconoclasme connut deux périodes déterminants. La première commence en 726, quand, déclenché par l’empereur Léon III, ce mouvement rencontre une résistance passionnée. Violente et sanglante, cette période prend fin en 787: sous le règne d’Irène l’Athénienne, le septième Concile Oecuménique restaure l’orthodoxie et rétablit le culte des images. Réunis à Nicée, 357 évêques établirent l’enseignement de l’Eglise concernant les icônes. L’art religieux acquiert sa définition dogmatique: les icônes du Christ, de la Vierge, des saints et des anges sont élevées au rang de la croix et des saintes écritures, “car dans la mesure où ils sont continuellement représentés et contemplés en image, ceux qui les contemplent s’élèvent vers la mémoire et le désir de leur prototype”. La deuxième période de la querelle des images s’étend de 813 à 842. Après la mort de l’empereur iconoclaste Théophile, l’impératrice Théodora restaure le culte des images en 843. L’épigramme du patriarche Méthode sur l’image du Christ reconstituée par l’impératrice commémore cette réhabilitation.

“En voyant ton image immaculée, ô Christ, et ta croix tracée en relief, je me prosterne et je vénère ta vraie chair. Etant le Verbe du père, ta nature est hors du temps mais tu as été vu dans le temps, mortel par ta mère. En décrivant ta chair qui a souffert, ô Verbe, je déclare ta nature divine indescriptible. Mais les disciples des dogmes de Mani avec leurs bavardages stupides et prétentieux qualifient d’apparence irréelle ton incarnation par laquelle tu t’es uni au genre humain, et ne pouvant supporter de te voir représenté, dans une rage de colère et d’insolence léonine, ils ont descendu ton image vénérable qui depuis les temps anciens était tracée ici. Mais la reine Théodora, gardienne de la foi, avec ses descendants habillés de pourpre, réfutant leur erreur illicite et imitant les rois pieux, se montrant plus pieuse que tous, l’a restaurée pieusement sur cette porte du palais, pour sa gloire, son éloge et sa réputation, pour le bien de l’Eglise entière, pour le bonheur du genre humain, pour la perte de nos mauvais ennemis et des barbares”.

L’icône peinte par Hanania illustre parfaitement cette épigramme. Bien plus, elle énonce magistralement la théologie de l’image. Deux icônes, on l’a dit, sont visible sur cette peinture de style post-byzantine. Sur le registre inférieur, Théodore le Studite et Théophane du Grand Champ soulèvent l’icône du Christ. Icône des icônes, Jésus scelle la Nouvelle Alliance et révèle la gloire divine, “gloire qu’iI tient de son Père comme Fils unique”. Sur le registre supérieur, les deux anges gardent l’icône de la Vierge à l’enfant. L’image désigne l’Incarnation, mystère qui fonde l’icône. Né de Père indescriptible, le Fils ne peut avoir d’image. Né de Marie, il a une image qui correspond à celle de sa mère. Cette image n’est pas simplement humaine, car elle reflète la dignité paradisiaque de l’homme. Le nouvel Adam vient rétablir la ressemblance divine que le premier Adam qui fut créé à l’image de Dieu a perdue dans sa chute. “ Le verbe non descriptible du Père s’est fait descriptible en s’incarnant de toi, Mère de Dieu”, dit la prière, “ayant établi dans sa dignité originelle l’image souillée, il l’unit à la beauté divine”.

Le Dimanche de l’Orthodoxie sacre l’image. L’interdiction de toute représentation formulée et répétée dans l’Ancien Testament est levée par le Christ, pour son corps pour les membres de son corps: sa mère et ses amis saints. Inséparable de son Fils, Marie est l’image suprême de cette nature déifiée qu’elle partage avec les saints.
par Mahmoud Zibawi in Esquisse numéro 11, 2004

samedi 10 octobre 2009

LE PATRIARCHE NICÉPHORE CONTRE LES ICONOCLASTES




Nicéphore portant un lettre à l'empereur Michel II
en faveur de la restauration du culte des images,
Chronique de Jean Skylitzès


DISCOURS CONTRE LES ICONOCLASTES
"A ceux qui ne veulent pas comprendre"


"Qui manquera assez d'intelligence et d'esprit pour accorder que celui qui trace la figure du Christ le réduit à l'état de simple créature ou le sépare de sa nature divine? En quel coin du monde, sur terre ou sur mer, a- t-on jamais entendu, jadis ou aujourd'hui, une voix qui s'élève pour se mettre de telles [sottises] dans l'esprit ou qui aurait accepté cette monstruosité de sa fabrication, produite par les combinaisons mentales de sa pensée creuse et de son esprit faux? Quel raisonnement pourrait l'imposer ? Quelle puissance syllogistique, quel sophisme séduisant! ? En effet, si repoussant l'erreur de ces hommes, il faut nous attacher à la vérité, alors nous disons que celui qui trace une empreinte unit plutôt, en ce sens qu'il produit dans l'icône la créature visible et son corps passible à l'égal du nôtre, sans pour autant amoindrir ni diviser son modèle; mais rassemblant les deux natures, en les mettant en rapport et en relation, qu'on les nomme ainsi ou autrement, il resserre bien étroitement [les liens de] l'unité. Ce n'est pas seulement la forme humaine et visible du Christ qu'il atteint, par la mémoire [qu'il perpétue] et la ressemblance formelle avec l'archétype; mais même si on ne peut ni circonscrire le Verbe lui-même avec [la chair]' ni le mettre en l'icône, en tant que de par sa nature propre, il est invisible et totalement incompréhensible, il n'en reste pas moins que de par son unité hypostatique, et son indivisibilité, son souvenir est concomitant dans l'icône. Mais cela leur est insupportable et très désagréable, car le Christ leur est un fardeau, même la vue de son icône leur pèse. C'est pourquoi l'infâme, l'esprit gonflé [de haine] contre la mémoire du Seigneur, a déversé toute sa témérité et toute sa furie contre l'icône qui la fixe. Ceux qui participent d'un tel état d'esprit, et qui écoutent la sainte parole des oracles évangéliques auxquels ces icônes se rattachent, puisque leur puissance [signifiante] est la même (en effet, dans l'icône et dans l'Écriture, l'objet est identique, et c'est le même récit que l'on voit figuré dès l'origine), puisque l'icône et l'Écriture maintiennent en effet un même rapport [avec leur objet], ces gens-là, aux endroits où les Évangiles nous enseignent quelque trait humble et humain de l'Économie du Sauveur, devraient se livrer au même raisonnement et les recevoir comme s'ils nous présentaient dans le Sauveur, une créature, ou nous le décrivaient en le séparant du Verbe: dès lors il faut détruire les Évangiles. C'est d'ailleurs Notre-Seigneur lui-même qui disait au peuple juif: « Pourquoi cherchez-vous à me tuer, moi l'homme qui vous ai dit la vérité ? » Et encore: « Le Fils de l'homme est livré pour être crucifié». Par là se manifeste son attitude humble et pauvre. Mais tout ce qui nous rappelle sa passion et la croix, ils s'autorisent d'en rire et de le mépriser! Cependant, pareille attitude est inadmissible pour tout homme d'intelligence; il refusera d'en discuter, non plus que des conséquences d'une pareille et même absurdité. Alors que dirons-nous? Nous dirons que ce théologien creux, fidèle à son habitude de tourner le dos à la vérité, ici encore a chuté avec éclat. Remarquez ceci: empêtré plus haut dans le tissu de ses mensonges, et raisonnant à ses propres dépens, il avait dit que pour qu'[une icône] soit digne [de ce nom], il fallait que la copie soit consubstantielle à son modèle. Ignorant ou n'accordant pas la différence qui existe entre les deux termes, il ne sait pas davantage ce qui diffère entre l'animé et l'inanimé, entre ce qui est doué de raison et ce qui ne l'est pas, bref entre tous ces termes qui sont opposés les uns aux autres. Il de vient par là manifeste que sa pensée est sans fondement ni stabilité. Or c'est la même conception dont il use ici encore en mêlant à l'extrême, à une théologie de son cru, la mythologie née de son acuité et de sa lucidité, et il identifie ainsi le prototype et ce qui en dérive. Il ne fait rien d'autre que de ne plus distinguer le Christ de son icône. Il affirme au contraire qu'ils sont une seule et même chose. S'il avait pu faire la différence, il n'aurait pas condamné les objets sacrés qui méritent notre vénération1. En vérité, il est terrassé par la fatuité et la vanité du monde, submergé par l'égoïsme et les passions, son esprit s'est enténébré. Il a été privé de la lumière de la vérité, lui dont le savoir et l'imagination ne dépassent pas le monde visible. N'appartenant qu'à ce bas monde et courbé vers la terre, il est incapable de concevoir la grâce cachée dans les objets sacrés et contenue en eux. Car sa pensée se borne à la matière et aux créatures.

Mais que celui qui a choisi de penser et de professer les mêmes doctrines que notre grand savant, notre théoricien éminent, nous réponde alors quand nous l'interrogeons, et qu'il s'attache à reconnaître où le conduisent les conséquences de ses formulations. Qu'il commence par nous dire si c'est auprès de quelque Chrétien professant cette doctrine qu'il s'est informé; il serait bien incapable de le dire, bien incapable de nous le montrer. Tant il est apparu clairement qu'il s'agit d'une construction malfaisante de son cru. Mais par quels moyens et quelle méthode, cet inventeur de dogmes neufs, en est-il arrivé là ? Si le Christ, une fois pris dans le tracé d'une figure, n'est plus qu'une simple créature, privée de la nature divine du fait que celle-ci n'est pas circonscrite, c'est bien plus tôt qu'il devait subir cela au moment de l'incarnation, dans la mesure où la chair assumée par le Verbe lui est plus proche que l'icône de cette chair, qui la prend comme archétype, puisqu'en aucune façon l'imitation sous la forme de la figuration ne saurait être vraiment sauvegardée si elle n'était faite autant que possible à la ressemblance des réalités dont elle est issue. En effet, comment le produit d'une imitation et d'une similitude formelle avec un sujet pourra-t-il agir ou pâtir si le prototype de cette réplique n'est pas lui-même d'abord passé par ces états? Si la première est le fait de la dernière folie et de la pire impiété, comment cette dernière affirmation ne serait-elle pas le sommet du délire? En effet, si l'on admet la vérité de ce qu'ils disent par une logique de la consécution, puisque le Christ s'est montré aux hommes semblable à nous, mais que sa nature divine est invisible, on aura pu d'autant moins la voir et il en résultera que ce qui a été vu est une simple créature, dépourvue de nature divine en elle et que telle elle se montra originellement aux hommes, telle elle devra donc être figurée par l'icône. En effet si personne ne l'avait vue, on ne l'aurait pas non plus figurée. Si pour les raisons déjà énoncées on met le peintre en accusation, combien plus coupable sera celui qui s'est laissé voir! Car c'est surtout l'effet de sa visibilité qui causerait la désunion de l'unité hy postatique du Christ et sa réduction à l'état de simple créature!."
(traduction Mondzain-Baudinet- 1989- in Patrimoine littéraire européen 4a)



7ème Concile Œcuménique