Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 20 février 2017

sur le Blog PÉLERINAGE ORTHODOXE une interview de P. Michel Quenot

Interview du père Michel Quenot

extraits 


réalisé par M. Tudor Petcu 
le 16 Novembre 2016.

Tout d'abord, je vous serais très reconnaissant si vous pouviez nous faire savoir la raison pour laquelle vous avez choisi la conversion a l'Orthodoxie et comment l'Orthodoxie a-t-elle change votre vie et votre conscience.

Après une enfance paisible, je me souviens qu’à 13 ans, la personne du Christ me fascine. Dès l’âge de 16-17 ans, la question des images religieuses me préoccupe et gagne en acuité jusqu’à mes 19 ans où je séjourne deux ans en Italie. Les images religieuses côtoyées me provoquent avec cette question lancinante face à de nombreuses représentations naturalistes du Christ, de la Mère de Dieu, des Anges et des saints : ces images reflètent un monde étranger à la réalité ; il y a certes un effort et une tentative de dire l’indicible mais on reste trop dans l’émotionnel et une approche purement artistique. La fréquentation ultérieure des pinacothèques confirme ce malaise. Durant ce séjour, je suis un jour invité dans un chœur de circonstance dont la tâche sera de chanter la Divine liturgie orthodoxe lors d’un grand rassemblement. Ce premier contact avec le chant slavon, un long entraînement, puis la première Liturgie m’enthousiasment. Je comprends de l’intérieur que je me trouve face à quelque chose de fort qui me dépasse. […]

Le trésor de l’Orthodoxie, c’est l’Esprit Saint qui anime l’Église et fait de chaque vrai disciple son temple vivant. C’est Lui qui inspire, transforme, accomplit, purifie et donne la vie en surabondance.

L’Orthodoxie connait la vraie grandeur de l’homme à la suite d’Isaac le Syrien qui questionne : « Quel est l’homme le plus grand ? » Et sa réponse déconcertante pour les néophytes : « 
Celui qui voit son péché ! » Reconnaître sa faiblesse, ses ombres et ses chutes n’est possible qu’en s’approchant de la lumière divine qui les révèle. Celui qui vit dans les ténèbres que sont l’éloignement de Dieu n’a pas conscience de son état et se révèle un nain, même s’il occupe les plus hautes sphères de la société. 
La beauté spirituelle se retrouve encore dans les trois piliers de l’ascension spirituelle que sont la purification, l’illumination et la sanctification ou déification. […]

Que diriez-vous a quelqu'un qui n'a pas encore choisi l'Orthodoxie, mais veut la découvrir et comprendre?

Ma parole à quelqu’un en recherche dépend fondamentalement de la personne, de son âge, de sa propre histoire, de son lien préalable ou non avec une autre confession chrétienne. Si le désir de découvrir l’Orthodoxie et de la comprendre est sincère, je l’invite à venir à l’Église dans la ligne de saint Jean Damascène qui répondait à un musulman venu s’enquérir de sa foi : « Venez et regardez les icônes ». Mais il importe avant tout que cette personne participe à un office et ouvre tout grand son cœur. En ce qui concerne les icônes, il arrive encore malheureusement qu’elles soient si décadentes et frelatées qu’elles égarent celui qui cherche au lieu de le conduire vers la vérité. Il importe par conséquent de veiller à ce que le premier contact soit authentique.
Dès le départ, l’essentiel est le vécu. À l’encontre d’une approche rationaliste sans issue, la rencontre avec de vrais chrétiens s’impose. Un dialogue avec le prêtre est aussi indispensable, faute de quoi la personne risque de se concocter une Orthodoxie à la carte, ce qui conduit très vite à l’abandon. Tout se joue au niveau du cœur, ce grand champ de bataille où la victoire est donnée à ceux qui s’approchent avec foi et amour de l’Ami des hommes.

LIRE L'INTÉGRALITÉ ICI

samedi 24 janvier 2015

NOUVEAU : UN MAGNIFIQUE BLOG DE CLAUDE sur les icônes de la Mère de Dieu

Voici le texte de présentation du nouveau blog  
blog dédié à toutes les icônes de la Mère de Dieu.


La première icône de la Mère de Dieu qui nous fut donnée pour notre baptême, ou notre entrée dans l'Arche du Salut de l'Eglise, est toujours chère à notre cœur et à notre prière… Cette icône manifeste souvent une adoption spirituelle très subtile. 

Cheminant sur la Voie orthodoxe, au fil des ans, nous rencontrons de nouvelles icônes de la Toute Pure. Certaines sont de belles bornes lumineuses sur le chemin de notre vie spirituelle.  D'autres nous accompagnent plus discrètement, et nous ramènent doucement et maternellement au bercail de l'oraison par leur seule présence. 

Lorsque nous avons la Grâce de vénérer des icônes miraculeuses de la Mère de notre Sauveur, le lien de prière se fait soudain plus fort, et la réalité de l'intercession de notre Souveraine devient véritablement tangible. 

La visite dans nos paroisses en Europe de l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Jérusalem, ou celle plus fréquente de celle de Koursk marque toujours nos âmes. C'est cette dernière qui guérit saint Séraphim de Sarov enfant, et il est très émouvant pour nous d'y penser en la vénérant. Par delà les siècles, nous accomplissons le même geste de piété que notre Père parmi les saints, et cette vénération nous agrège déjà à l'Eglise du Ciel, sur la terre des vivants.

La présence autrefois régulière de l'icône myrrhoblyte de la Portaïtissa qui venait vers nous avec son humble gardien, frère Joseph-Ambroise de bienheureuse mémoire, apportait toujours à nos communautés, une paix ineffable qui nous rétablissait dans le calme et la prière, et ancrait notre esprit dans le Royaume à venir. 



[…] Dans ce blog débutant en Janvier, nous présentons les différentes icônes de la Mère de Dieu qui sont offertes à la vénération des fidèles orthodoxes tout au long de l'année liturgique. Lorsque nous le pouvons, nous donnons aussi l'acathiste ou l'office qui y sont associés.

Que la Toute Pure nous protège, nous bénisse  et nous accompagne tous et toutes par ses saintes prières. Amen!

Claude Lopez-Ginisty

mercredi 27 février 2013

Coupée de son contexte, l'icône se désacralise tout comme se désacralise l'Église elle-même...

Леонид Александрович Успенский
"De même que l'Église se dissout dans la notion de religion chrétienne, l'icône se dissout dans celle de l'art religieux ; elle est considérée comme l'une de ses branches. Puisqu'elle a été le patrimoine commun durant le millénaire qui précéda la séparation de l'Occident, on considère qu'elle peut servir de patrimoine commun à présent, utilisée par toutes les confessions chrétiennes indépendamment des présupposés confessionnels et canoniques. Coupée de son contexte, l'icône est arbitrairement incluse dans un autre où elle n'a ni fondement doctrinal, ni lien organique avec la liturgie, les sacrements et l'ordre canonique (45). On peut dire que l'icône se désacralise tout comme se désacralise l'Église elle-même. On formule le rêve de voir une icône renouvelée, capable d'assumer « tous les déchirements et tous les balbutiements agoniques » et les recherches de l'art religieux occidental. On exige de l'icône qu'elle reflète les problèmes qui règnent en ce moment dans le monde. On se propose de «redéfinir le statut de l'image »... (46). 

Dans cette même perspective de l'aspiration à l'unité, l'exclusion du Filioque du Credo dans la pratique liturgique envisagée dans le catholicisme romain ne supprime pas les obstacles. Ce terme fut bien, en son temps, le terme clé pour deux positions, deux confessions qui s'opposèrent l'une à l'autre. En tant que modification dans la confession du Saint Esprit, le Filioque ne conduisait-il pas inévitablement à d'autres dérogations dans la foi et dans la vie? Mais s'il faut considérer cette insertion dans le Credo comme le fondement des transgressions qui devaient suivre au cours des siècles dans la vie des confessions occidentales (47), son exclusion du Credo à présent ne peut inverser le processus historique vécu ; la recherche de telles ou telles interprétations plus ou moins acceptables pour les uns ou pour les autres ne peut frayer la route vers l'unité avec l'Église orthodoxe. 

«La marche correcte vers l'unité (...) doit commencer par l'ecclésiologie. Sur la base ecclésiologique sera examiné l'obstacle numéro un, l'empêchement dirimant de l'union des Églises, c'est-à-dire la "primauté" pontificale. Par ailleurs !'ecclésiologie — et son rapport avec sa base dogmatique — mettra sur le tapis la conception (selon nous hérétique) de la procession de l'Esprit Saint «et du Fils » (Filioque). et montrera l'altération de ce dogme fondamental de la Sainte Trinité de la part des tenants du Filioque » (48). 

C'est dans la perspective ecclésiologique que l'icône a à jouer un rôle particulièrement important, un rôle difficilement acceptable pour beaucoup. 

Le mouvement vers l'icône est universel et spontané. Des écoles et ateliers « iconographiques » surgissent les uns après les autres. On écrit des dissertations sur les icônes dans les écoles supérieures pour obtenir des diplômes scientifiques. La production des « icônes » elles-mêmes se distingue par une grande variété, et on voit parfois l'icône se transformer en son contraire jusqu'au diabolisme. Mais malgré tout ce désordre, ces abus et ces incompréhensions, il est significatif que c'est précisément notre monde contemporain effrayant qui ait découvert pour lui l'icône. La question de l’art sacré est une question de foi et c'est l'icône elle-même qui en témoigne de la façon la plus évidente. C'est elle, en effet, qui porte le témoignage de la révélation restaurée dans sa plénitude, qui montre l'unité de la parole et de l'image apparue dans la Personne de Jésus Christ ; c'est elle qui manifeste l'unité de la foi, de la vie et de la création désintégrées non seulement dans les confessions occidentales, mais souvent dans l'Église orthodoxe elle-même. 

Et si l'icône appartient à l'Église primitive, cela veut dire qu'elle porte aussi la foi de cette Église, c'est-à-dire précisément ce qui a été violé par l'Occident. Et accepter l'icône signifie accepter tout ce qu'elle porte en elle, tout ce dont elle témoigne, c'est-à-dire entrer dans l'unité véritable de l'Église. 

Nous connaissons Dieu par la parole et par l'image. Cette forme de confession est préservée dans l'Église orthodoxe, tout comme y est préservée la foi des premiers siècles, des Conciles œcuméniques et des saints pères. L'identité de la foi et de sa confession verbale et picturale prouve l'identité de l'Église elle-même, parce que l'authenticité de celle-ci se reconnaît non par le nombre des fidèles, ni par la perfection de l'organisation, ni par quelque autre qualité, mais uniquement par la fidélité à la Tradition apostolique dans la confession et dans la vie

« Les divergences entre l'orthodoxie et l'hétérodoxie ne consistent pas en quelques malentendus ou inexactitudes sur des points particuliers, mais dans le principe même, dans le fait qu'elles sont le contraire l'une de l'autre ». (49) 

« L'homme doit dorénavant décider lui-même, d'un cœur libre, ce qui est bien et mal, en n'ayant pour le guider que Ton image devant lui... ». 


 45. Cependant, à la question si, oui ou non, on peut insérer l'icône dans la liturgie romaine contemporaine, les plus clairvoyants des théologiens catholiques répondent résolument par la négative (voir l'exposé de J.R. Bouchet o.p. au colloque consacré au Septième Concile Œcuménique à Paris le 3 octobre 1986). 

46. Ainsi un théologien catholique romain contemporain arrive à une conclusion quelque peu inattendue pour un orthodoxe: « Les diverses confessions chrétiennes se trouvent devant une tâche inédite ». Puisque « la perspective d'un avenir aniconique du christianisme apparait un contresens anthropologique et une faillite dogmatique», « le statut religieux de l'image est donc à réinventer» (F.D. Boespflug, Dieu dans l'Art, ibid., p. 329). Ce dernier mot est particulièrement inattendu : le « statut» de l'image, c'est-à-dire sa place et son importance dans l'église, n'est-il pas déjà précisé par sa conscience catholique en tant que dogme? Et « les diverses confessions chrétiennes » ne se trouvent-elles pas devant une tâche pas du tout «inédite»  ni nouvelle: celle de prendre conscience de ce dogme et de le confesser en pratique ? 

47. Considérer le Filioque comme un théοlοgοuménοn ou une opinion particulière, comme cela se fait parfois, ne peut être qu'un malentendu: cette expression a été incluse dans un texte officiel — le Credo, dans toutes les confessions occidentales; elle donna naissance à tout un système philosophico-théologique. Et même s'il est permis aux uniates de l'omettre dans leur pratique liturgique, les confessions occidentales n'y ont jamais renoncé: le Filioque fut confessé avec conséquence et défendu précisément en tant que dogme dans toutes les discussions entre orthodoxes et catholiques romains jusqu'à notre temps. Il fut assorti de la précision «du Père et du Fils comme d'un seul principe», précision à laquelle aucune confession occidentale n'a jamais renoncé et qui continue encore à être défendue. Citons un théologien de notre temps qui est une autorité, V.N. Lossky : « La question de la procession du Saint Esprit a été (qu'on le veuille ou non) l'unique raison dogmatique de la séparation entre l'Orient et l'Occident (...). Le fait que les luttes pneumatologiques du passé semblent être parfois mésestimées ou même traitées avec quelque mépris par certains théologiens orthodoxes modernes (et surtout par les théologiens russes, trop souvent ingrats vis à vis de Byzance) ne témoigne pas en faveur de la conscience dogmatique et du sens de la tradition vivante chez ces théologiens, prêts à renoncer à leurs pères» (La procession du Saint Esprit dans la doctrine trinitaire orthodoxe, Paris 1948). 

48. Conférence de Mgr Nicodème, évêque de Patras, « Les conditions nécessaires au dialogue entre l'Eglise orthodoxe d'Orient et l'église d'Occident », le 27 novembre 1980. Revue Ecclisia des 111 et 1/11 1981, Athènes (Original grec). Traduction française dans Documentation catholique No 1817, Paris 1981, p. 99. 

49. Évêque Gourios (Egorov), « Le Patriarche Serge en tant que théologien », in recueil Le Patriarche Serge et son héritage spirituel, ibid., p. 105 (en russe)."

Leonid OUSPENSKY  (Vers l'Unité ? ymca-press1987)

mercredi 19 septembre 2012

Magnifiques Icônes brodées contemporaines

cliquez sur l'image pour voir le diaporama

sur le site http://iconmotif.com/ 
le magnifique travail de broderie traditionnelle
 de Matushka Galina Tregubov

jeudi 17 mai 2012

Sur le Blog de Claude : GRAVEURS D'ICÔNES

Claude a trouvé des merveilles
Allez voir sur son site



Il nous ouvre des portes sur toute une iconographie magnifique que je m'empresse d'ajouter à ma liste  d'Hagiographes : c'est le nom que devraient prendre désormais tous les  Orthodoxes qui peignent ou gravent dans la plus pure Tradition orthodoxe – à des lieues de tant de contrefaçons fantaisistes, dévoyées propagandistes, hérétiques, et même ignobles quelquefois, d'hétérodoxes, d'ésotéristes et de  peintres du Dimanche qui essaient de gagner quatre sous après avoir fait quelques stages et qui osent se présenter et se vendre (!) comme "iconographes" ou "peintres d'icônes".

DE VRAIES MERVEILLES vous dis-je ! Merci Claude ! Et il s'y connaît, étant lui-même un artiste.


A gospel cover designed by Andrew Gould
Stone iconostasis Panel by Aidan Hart
 

Quel Bonheur et quelle Grâce ! Gloire à Dieu !

dimanche 23 mai 2010

L'iconographie orthodoxe de la Pentecôte par Leonid OUSPENSKY

"L'iconographie orthodoxe de la Pentecôte est bien loin d'illustrer l'événement décrit dans le premier chapitre des Actes des Apôtres. Plutôt que sur l'événement lui-même, tout y est centré sur le contenu ecclésiologique de celui-ci: ce que nous voyons, c'est l'ordre de l'Église, son unité dans la multiplicité à l'image de la Triunité divine, rendue par la réalité concrète du cercle des douze Apôtres.
La Descente de l'Esprit Saint est le début de la vie de l'Église en tant que Pentecôte permanente. A partir de ce jour le Saint Esprit réalise dans l’Église les attributs essentiels de la vie trinitaire: l'unité, la sainteté, la catholicité. Par la volonté de la Sainte Trinité et l'action de l'Esprit s'achève en ce jour l'accomplissement du dessein du Conseil éternel - la re-création de l'homme et du monde que le péché originel avait compromis.
Le trait qui caractérise cette icône, c'est qu'il n'y a personne à la tête du groupe des Apôtres. « Le Chef divin ne peut être remplacé pour le Corps qu'est l'Église ni par un ange, ni, à plus forte raison, par un être humain» . La place à la tête du cercle apostolique demeure vide et la composition de l'image la lie directement avec le ciel symbolique, l'au-delà. L'icône orthodoxe de la Pentecôte montre le lien direct de l'Église avec son Prototype trinitaire, d'une part, et sa relation avec le monde, d'autre part (le Cosmos au bas de l'icône).
Les représentations occidentales de la Pentecôte sont tout aussi variées que celles de la Sainte Trinité et tout aussi arbitraires.
Après la période iconoclaste, lorsque l'iconographie de la Pentecôte se constituait, cette image avait encore en Occident un certain lien avec l'ecclésiologie. Durant cette période et jusqu'au XIIIème siècle on plaçait l'Apôtre Pierre à la tête du cercle apostolique (ne comprenant même pas toujours douze Apôtres). Cette présidence exprimait déjà l'ecclésiologie qui devait plus tard être formulée dans les dogmes de la juridiction universelle et de l'infaillibilité du pape. A partir du XIIIème siècle, c'est-à-dire du moment où triompha la scolastique filioquiste, il y a rupture totale avec la Tradition. Dans l'image de la Pentecôte la place de saint Pierre est occupée par la Vierge et tout lien de cette image avec l'ecclésiologie se trouve rompu. Elle acquiert un caractère de plus en plus illustratif et se limite à la description de l'événement (Ac 1,13 -14). C'est déjà la rupture totale entre la théologie, la vie spirituelle et la création artistique.


C'est à partir de la Pentecôte qu'est célébré le Sacrement de l'Eucharistie et que, par conséquent, une norme, une direction générale est donnée à toute la vie de l'Église, y compris son art.
Le lien entre le Sacrement eucharistique et l'image devient un trait qui caractérise l'orthodoxie. C'est pour cela que, pendant la période iconoclaste, les orthodoxes défendaient la correspondance de l'image au Sacrement, leur corrélation. n ne s'agissait pas d'une innovation, mais d'une succession ininterrompue de la doctrine et de la pratique de l'Église primitive.
Ce lien entre le Sacrement eucharistique et l'image n'est pas propre à quelque orthodoxie idéale et abstraite: il est la norme. Nous représentons « le corps de Dieu rayonnant de la gloire divine, saint, incorruptible, vivifiant». Des dérogations à cette norme, comme à n'importe quelle autre, sont toujours possibles et se produisent en raison de la faiblesse humaine. Ces dérogations peuvent avoir un caractère massif et durer longtemps. Ainsi la violation de la structure canonique de l'Église durant la période synodale en Russie dura près de 200 ans. Mais cela n'empêcha pas le retour à la norme. «L'orthodoxie, même si elle vit dans l'inconsistance et tolère des "hérésies pratiques", n'a jamais dogmatisé ces hérésies, laissant la possibilité de les combattre, de restaurer, de créer». La norme existe, qu'on en prenne conscience ou non. Elle est salutaire et fait partie du tissu vivant de la liturgie orthodoxe. Elle a été scellée par le dogme de la vénération des icônes, exprimée par le canon iconographique et protégée par lui."
(extrait de "Vers l'Unité ?" YMCA PRESS1987)

jeudi 6 mai 2010

Icônes imprimées et véritables icônes par Père Christophe Klitou

"Le septième Concile œcuménique qui a été convoqué pour la défense des saintes icônes a fait la déclaration suivante:
«Avec toute la précision [requise] et après un examen approfondi, nous définissons la règle selon laquelle d'une manière semblable à la croix précieuse et vivifiante, les vénérables et saintes icônes, peintes ou en mosaïque, ou en tout autre matériau approprié, doivent être placées dans les saintes églises de Dieu, sur les vases sacrés et les ornements, sur les murs et les panneaux, les maisons et les rues, de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ et de notre Toute Immaculée Souveraine la Sainte Mère de Dieu, et aussi des Saints-Anges, et de tous les les saints. "

Au vu de cette déclaration vous pouvez constater que les icônes ne sont pas seulement peintes, mais ont été produites dans tout matériau approprié disponible à cette époque-là. Ainsi, les icônes ont été peintes, elles ont été faites en mosaïque, sculptées dans le bois, gravées sur les vases de métal et brodées sur les vêtements. De même, à cette époque, la Bible et tout autre livre étaient copiés à la main parce qu'il n'y avait pas de machines à imprimer.

Une icône n'est pas seulement une image du Christ, de la Mère de Dieu, des saints, des anges etc, c’est aussi la Parole de Dieu (la Bible), représentée dans les images. Il y a une similitude entre la Bible et l'icône – les deux expliquent l'enseignement du Christ et les deux sont l'image du Christ: on la présente soit verbalement soit en images. La Bible n'est pas sainte en raison de l'encre et du papier, mais parce que les mots qu'elle contient sont les paroles de Dieu, écrites par des hommes inspirés par l'Esprit Saint. De la même manière, l'icône n'est pas sainte à cause du bois et la peinture, mais parce qu'elle proclame la Parole de Dieu. Avec l'invention des machines d'impression la Bible a été mise à la disposition de tous, mais parce que nos copies sont imprimées cela veut-il dire que la Bible que nous lisons à la maison n'est pas sainte ni véritable? Si la Bible imprimée peut être considérée comme sainte et véritable, l’icône imprimée peut également être considérée de même. Les icônes peintes à la main sont bien sûr préférables, mais elles peuvent être très coûteuses et tout le monde n’est pas en mesure d'en acheter une pour son usage personnel à la maison. La technologie moderne a mis l'icône à la disposition de millions de personnes à un prix abordable. En bref, la déclaration faite par le 7e concile œcuménique nous permet d'utiliser tout matériel disponible afin de produire une icône. Quelle que soit la matière utilisée, elle demeure valable. Nous ne vénèrons pas la matière mais la personne qu'elle représente. Saint Jean Damascène a déclaré: «Je n’adore pas la matière, j’adore le créateur de la matière, qui est devenu matière pour mon salut, qui a voulu demeurer dans la matière, qui a accompli mon salut à travers la matière."

Dans l’Eglise grecque c’est la coutume de conserver l'icône dans le sanctuaire de l’église pendant quarante jours, pour la rendre sainte et véritable. C'est une vieille coutume et les gens apportent des icônes à l'église (en général le Dimanche de l'Orthodoxie) et les laissent dans l'église pendant quarante jours. Les Russes, d'autre part apportent leurs icônes à l'église et les font bénir par le prêtre par une prière spéciale pour les icônes. En vérité, cela ne rend pas l'icône plus sainte qu’elle ne l'est en réalité. Ce qui rend l’icône sainte c’est l'inscription du nom. Une icône doit être une interprétation fidèle du prototype [original], montrant une image reconnaissable et le nom de la personne qu'elle représente. Le nom identifie la personne ou les personnes et en même temps est un sceau de sanctification, ainsi en est-il avec la croix et la Bible, l'icône n'a pas besoin de recevoir de prières spéciales ni de recevoir toute autre forme de bénédiction par un prêtre pour la rendre sainte. Comme je l'ai déjà mentionné, l'icône est la Parole de Dieu dans les images et de la même façon que nous ne bénissons pas la Bible nous n'avons pas besoin de bénir l'icône. Elle ne peut recevoir aucun avantage supplémentaire de la bénédiction d'un prêtre ou de n'importe quelle application de Myron. Certaines icônes n’ont aucune inscription, ce qui est contraire à la théologie de l'icône, car c'est l'inscription qui entraîne sa sanctification: sans elle, l'icône reste une œuvre d’art ordinaire.

Mais cette compréhension de l'icône produit également un sérieux problème avec les icônes imprimées. Elles ne sont pas seulement des documents imprimés destinés à la vénération, mais elles peuvent être librement imprimées sur des dépliants, livres, magazines et journaux. Après avoir été lus, ceux-ci sont ensuite abandonnés et jetés à la poubelle. Si l'icône est sainte sans avoir besoin d'une bénédiction d'aucune sorte, ces images jetées n’en demeurent pas moins saintes. Nous ne pouvons pas contrôler ce que les non-orthodoxes font avec ces images, mais les orthodoxes doivent apprendre à les détacher des articles auxquels elles sont associées et s’ils ne veulent pas les garder, alors ils doivent les détruire par le feu. Cela peut facilement être fait en utilisant une boîte de conserve à l'extérieur pour éviter tout danger et les cendres peuvent être jetées dans un coin ou enfouies dans un lieu approprié que les pieds ne fouleront pas."

(Version française de Maxime le minime
 d'après "Questions and Answers"
sur le site The Orthodox Pages
de Père Christophe Klitou

dimanche 21 février 2010

"Le Dimanche de l’Orthodoxie sacre l’image" par Mahmoud Zibawi


Le couvent Notre-Dame de Balamand conserve une icône datée de 1722 qui, comme l’indique l’inscription grecque qui la couronne, célèbre la fête du Dimanche de l’Orthodoxie. Oeuvre de Hanania, troisième descendant d’une dynastie d’iconographes travaillant à Alep entre le XVIIe et le XIXe siècle, l’icône suit fidèlement un schéma iconographique fixe adopté par les iconographes dès le bas Moyen Age. L’image est divisée en deux registres. Sur la partie inférieure, un évêque, des moines et une moniale entourent l’icône du Christ. On reconnaît, au centre, Théodore le studite et Théophane du Grand Champ, défenseurs acharnés des images saintes au IXe siècle. Deux de ces saints confesseurs qui les accompagnent de part et d’autre portent des rouleaux marqués d’inscriptions grecques célébrant “la Vierge, Mère de Dieu et de tous les orthodoxes” et “l’icône non souillée “ du Christ. Au- dessus de cette assemblée, une impératrice, un prince, un évêque et un prélat entourent une grande icône de la Vierge à l’enfant que deux anges gardent pieusement. Sont identifiés, à gauche, l’impératrice Théodora et son fils, le jeune Michel III; à droite, Méthode, grand patriarche de Constantinople.

Le Dimanche de l'Orthodoxie


Le Dimanche de l'Orthodoxie 65 x 47.5 cm, oeuvre d'Hanania d'Alep, 
1922, Couvent grec orthodoxe Notre-Dame de Balamand, Kura, Liban


Au VIIIe siècle, on le sait, l’existence de l’Eglise fut dominée par le mouvement iconoclaste. L’image religieuse est au centre de la vie de l’Empire byzantin où elle suscite une querelle et une controverse théologique qui s’étendent sur plus d’un siècle. Au bout d’une longue épreuve de feu, l’icône occupera sa place d’honneur au Coeur de la confession de foi de l’Eglise. Restauré en 843, le culte des images incarne désormais le “Triomphe de l’Orthodoxie”. L’iconoclasme connut deux périodes déterminants. La première commence en 726, quand, déclenché par l’empereur Léon III, ce mouvement rencontre une résistance passionnée. Violente et sanglante, cette période prend fin en 787: sous le règne d’Irène l’Athénienne, le septième Concile Oecuménique restaure l’orthodoxie et rétablit le culte des images. Réunis à Nicée, 357 évêques établirent l’enseignement de l’Eglise concernant les icônes. L’art religieux acquiert sa définition dogmatique: les icônes du Christ, de la Vierge, des saints et des anges sont élevées au rang de la croix et des saintes écritures, “car dans la mesure où ils sont continuellement représentés et contemplés en image, ceux qui les contemplent s’élèvent vers la mémoire et le désir de leur prototype”. La deuxième période de la querelle des images s’étend de 813 à 842. Après la mort de l’empereur iconoclaste Théophile, l’impératrice Théodora restaure le culte des images en 843. L’épigramme du patriarche Méthode sur l’image du Christ reconstituée par l’impératrice commémore cette réhabilitation.

“En voyant ton image immaculée, ô Christ, et ta croix tracée en relief, je me prosterne et je vénère ta vraie chair. Etant le Verbe du père, ta nature est hors du temps mais tu as été vu dans le temps, mortel par ta mère. En décrivant ta chair qui a souffert, ô Verbe, je déclare ta nature divine indescriptible. Mais les disciples des dogmes de Mani avec leurs bavardages stupides et prétentieux qualifient d’apparence irréelle ton incarnation par laquelle tu t’es uni au genre humain, et ne pouvant supporter de te voir représenté, dans une rage de colère et d’insolence léonine, ils ont descendu ton image vénérable qui depuis les temps anciens était tracée ici. Mais la reine Théodora, gardienne de la foi, avec ses descendants habillés de pourpre, réfutant leur erreur illicite et imitant les rois pieux, se montrant plus pieuse que tous, l’a restaurée pieusement sur cette porte du palais, pour sa gloire, son éloge et sa réputation, pour le bien de l’Eglise entière, pour le bonheur du genre humain, pour la perte de nos mauvais ennemis et des barbares”.

L’icône peinte par Hanania illustre parfaitement cette épigramme. Bien plus, elle énonce magistralement la théologie de l’image. Deux icônes, on l’a dit, sont visible sur cette peinture de style post-byzantine. Sur le registre inférieur, Théodore le Studite et Théophane du Grand Champ soulèvent l’icône du Christ. Icône des icônes, Jésus scelle la Nouvelle Alliance et révèle la gloire divine, “gloire qu’iI tient de son Père comme Fils unique”. Sur le registre supérieur, les deux anges gardent l’icône de la Vierge à l’enfant. L’image désigne l’Incarnation, mystère qui fonde l’icône. Né de Père indescriptible, le Fils ne peut avoir d’image. Né de Marie, il a une image qui correspond à celle de sa mère. Cette image n’est pas simplement humaine, car elle reflète la dignité paradisiaque de l’homme. Le nouvel Adam vient rétablir la ressemblance divine que le premier Adam qui fut créé à l’image de Dieu a perdue dans sa chute. “ Le verbe non descriptible du Père s’est fait descriptible en s’incarnant de toi, Mère de Dieu”, dit la prière, “ayant établi dans sa dignité originelle l’image souillée, il l’unit à la beauté divine”.

Le Dimanche de l’Orthodoxie sacre l’image. L’interdiction de toute représentation formulée et répétée dans l’Ancien Testament est levée par le Christ, pour son corps pour les membres de son corps: sa mère et ses amis saints. Inséparable de son Fils, Marie est l’image suprême de cette nature déifiée qu’elle partage avec les saints.
par Mahmoud Zibawi in Esquisse numéro 11, 2004

samedi 10 octobre 2009

LE PATRIARCHE NICÉPHORE CONTRE LES ICONOCLASTES




Nicéphore portant un lettre à l'empereur Michel II
en faveur de la restauration du culte des images,
Chronique de Jean Skylitzès


DISCOURS CONTRE LES ICONOCLASTES
"A ceux qui ne veulent pas comprendre"


"Qui manquera assez d'intelligence et d'esprit pour accorder que celui qui trace la figure du Christ le réduit à l'état de simple créature ou le sépare de sa nature divine? En quel coin du monde, sur terre ou sur mer, a- t-on jamais entendu, jadis ou aujourd'hui, une voix qui s'élève pour se mettre de telles [sottises] dans l'esprit ou qui aurait accepté cette monstruosité de sa fabrication, produite par les combinaisons mentales de sa pensée creuse et de son esprit faux? Quel raisonnement pourrait l'imposer ? Quelle puissance syllogistique, quel sophisme séduisant! ? En effet, si repoussant l'erreur de ces hommes, il faut nous attacher à la vérité, alors nous disons que celui qui trace une empreinte unit plutôt, en ce sens qu'il produit dans l'icône la créature visible et son corps passible à l'égal du nôtre, sans pour autant amoindrir ni diviser son modèle; mais rassemblant les deux natures, en les mettant en rapport et en relation, qu'on les nomme ainsi ou autrement, il resserre bien étroitement [les liens de] l'unité. Ce n'est pas seulement la forme humaine et visible du Christ qu'il atteint, par la mémoire [qu'il perpétue] et la ressemblance formelle avec l'archétype; mais même si on ne peut ni circonscrire le Verbe lui-même avec [la chair]' ni le mettre en l'icône, en tant que de par sa nature propre, il est invisible et totalement incompréhensible, il n'en reste pas moins que de par son unité hypostatique, et son indivisibilité, son souvenir est concomitant dans l'icône. Mais cela leur est insupportable et très désagréable, car le Christ leur est un fardeau, même la vue de son icône leur pèse. C'est pourquoi l'infâme, l'esprit gonflé [de haine] contre la mémoire du Seigneur, a déversé toute sa témérité et toute sa furie contre l'icône qui la fixe. Ceux qui participent d'un tel état d'esprit, et qui écoutent la sainte parole des oracles évangéliques auxquels ces icônes se rattachent, puisque leur puissance [signifiante] est la même (en effet, dans l'icône et dans l'Écriture, l'objet est identique, et c'est le même récit que l'on voit figuré dès l'origine), puisque l'icône et l'Écriture maintiennent en effet un même rapport [avec leur objet], ces gens-là, aux endroits où les Évangiles nous enseignent quelque trait humble et humain de l'Économie du Sauveur, devraient se livrer au même raisonnement et les recevoir comme s'ils nous présentaient dans le Sauveur, une créature, ou nous le décrivaient en le séparant du Verbe: dès lors il faut détruire les Évangiles. C'est d'ailleurs Notre-Seigneur lui-même qui disait au peuple juif: « Pourquoi cherchez-vous à me tuer, moi l'homme qui vous ai dit la vérité ? » Et encore: « Le Fils de l'homme est livré pour être crucifié». Par là se manifeste son attitude humble et pauvre. Mais tout ce qui nous rappelle sa passion et la croix, ils s'autorisent d'en rire et de le mépriser! Cependant, pareille attitude est inadmissible pour tout homme d'intelligence; il refusera d'en discuter, non plus que des conséquences d'une pareille et même absurdité. Alors que dirons-nous? Nous dirons que ce théologien creux, fidèle à son habitude de tourner le dos à la vérité, ici encore a chuté avec éclat. Remarquez ceci: empêtré plus haut dans le tissu de ses mensonges, et raisonnant à ses propres dépens, il avait dit que pour qu'[une icône] soit digne [de ce nom], il fallait que la copie soit consubstantielle à son modèle. Ignorant ou n'accordant pas la différence qui existe entre les deux termes, il ne sait pas davantage ce qui diffère entre l'animé et l'inanimé, entre ce qui est doué de raison et ce qui ne l'est pas, bref entre tous ces termes qui sont opposés les uns aux autres. Il de vient par là manifeste que sa pensée est sans fondement ni stabilité. Or c'est la même conception dont il use ici encore en mêlant à l'extrême, à une théologie de son cru, la mythologie née de son acuité et de sa lucidité, et il identifie ainsi le prototype et ce qui en dérive. Il ne fait rien d'autre que de ne plus distinguer le Christ de son icône. Il affirme au contraire qu'ils sont une seule et même chose. S'il avait pu faire la différence, il n'aurait pas condamné les objets sacrés qui méritent notre vénération1. En vérité, il est terrassé par la fatuité et la vanité du monde, submergé par l'égoïsme et les passions, son esprit s'est enténébré. Il a été privé de la lumière de la vérité, lui dont le savoir et l'imagination ne dépassent pas le monde visible. N'appartenant qu'à ce bas monde et courbé vers la terre, il est incapable de concevoir la grâce cachée dans les objets sacrés et contenue en eux. Car sa pensée se borne à la matière et aux créatures.

Mais que celui qui a choisi de penser et de professer les mêmes doctrines que notre grand savant, notre théoricien éminent, nous réponde alors quand nous l'interrogeons, et qu'il s'attache à reconnaître où le conduisent les conséquences de ses formulations. Qu'il commence par nous dire si c'est auprès de quelque Chrétien professant cette doctrine qu'il s'est informé; il serait bien incapable de le dire, bien incapable de nous le montrer. Tant il est apparu clairement qu'il s'agit d'une construction malfaisante de son cru. Mais par quels moyens et quelle méthode, cet inventeur de dogmes neufs, en est-il arrivé là ? Si le Christ, une fois pris dans le tracé d'une figure, n'est plus qu'une simple créature, privée de la nature divine du fait que celle-ci n'est pas circonscrite, c'est bien plus tôt qu'il devait subir cela au moment de l'incarnation, dans la mesure où la chair assumée par le Verbe lui est plus proche que l'icône de cette chair, qui la prend comme archétype, puisqu'en aucune façon l'imitation sous la forme de la figuration ne saurait être vraiment sauvegardée si elle n'était faite autant que possible à la ressemblance des réalités dont elle est issue. En effet, comment le produit d'une imitation et d'une similitude formelle avec un sujet pourra-t-il agir ou pâtir si le prototype de cette réplique n'est pas lui-même d'abord passé par ces états? Si la première est le fait de la dernière folie et de la pire impiété, comment cette dernière affirmation ne serait-elle pas le sommet du délire? En effet, si l'on admet la vérité de ce qu'ils disent par une logique de la consécution, puisque le Christ s'est montré aux hommes semblable à nous, mais que sa nature divine est invisible, on aura pu d'autant moins la voir et il en résultera que ce qui a été vu est une simple créature, dépourvue de nature divine en elle et que telle elle se montra originellement aux hommes, telle elle devra donc être figurée par l'icône. En effet si personne ne l'avait vue, on ne l'aurait pas non plus figurée. Si pour les raisons déjà énoncées on met le peintre en accusation, combien plus coupable sera celui qui s'est laissé voir! Car c'est surtout l'effet de sa visibilité qui causerait la désunion de l'unité hy postatique du Christ et sa réduction à l'état de simple créature!."
(traduction Mondzain-Baudinet- 1989- in Patrimoine littéraire européen 4a)



7ème Concile Œcuménique