Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 30 octobre 2023

QUELLE EST VRAIMENT LA MISSION D'UN ÉVÊQUE ?

Extrait de l'œuvre de

Saint Nicétas Stéthatos OPUSCULES ET LETTRES 

Introduction, Texte Critique, Traduction et Notes Par J. Darrouzes


Saint Nicétas Stéthatos, puise dans les traités du Saint Pseudo-Denys l’Aréopagite et dans la pensée de Saint Syméon le Nouveau Théologien son maître, pour montrer dans son traité De la hiérarchie  que « notre hiérarchie [terrestre] est de même structure que la hiérarchie céleste » Pour cela, Nicétas reprend et développe la hiérarchie établie par le Pseudo-Denys, selon une double hiérarchie de trois formations ternaires auxquelles sont assignées certaines propriétés — voir le tableau ci-dessous. Cependant ses exigences ciblent précisément les qualités d'un évêque prérequises pour qu'il corresponde vraiment à la hiérarchie céleste… Avis aux postulants ! (Mlm)


DE LA HIÉRARCHIE


" Il dit un peu plus bas : « Il n'est donc, je crois, aucunement absurde que notre hiérarque soit lui aussi nommé ange par la parole de Dieu, lui qui participe, selon sa vertu propre, à la propriété interprétative des Anges et tend à s'assimiler à leur fonction révélatrice autant que le peuvent des hommes. Tu constateras que la parole de Dieu aussi nomme dieux tant les essences célestes et qui nous dépassent que les hommes qui sont parmi nous les meilleurs amis de Dieu et saints, bien que la secrète théarchie soit suressentiellement séparée de tout et transcendante, et qu'aucun, parmi les êtres, ne puisse être appelé au sens propre et plein d'un nom semblable au sien. 


Cependant. tous ceux des êtres intelligents et raisonnables qui se sont tournés entièrement, de tout leur pouvoir, vers l'union avec la théarchie, et qui tendent sans cesse, dans la mesure du possible, vers ses divines illuminations, en imitant Dieu, si l'on ose dire, à la mesure de leurs forces, ont été jugés dignes, eux aussi, de recevoir le même nom que Dieu.

Mais peut-être insistera-t-on? Si quelqu'un n'a pas la dignité épiscopale et qu'il dépasse les évêques en connaissance divine et en sagesse? Dans ce cas, ce que je viens de dire, je le répète : celui à qui a été donné le pouvoir de manifester l'Esprit par la parole, sur celui-là brille aussi l'éclat de la dignité épiscopale. En effet, si quelqu'un, bien qu'il n'ait pas été ordonné évêque par les hommes, a cependant reçu — qu'il soit prêtre ou diacre, ou moine — la grâce d'en haut de la dignité apostolique, que constitue la parole d'enseignement et la connaissance des mystères du royaume des cieux - comme dit Paul à Timothée : « Ne néglige pas la grâce qui est en toi et qui t'a été conférée par action prophétique avec l'imposition des mains du presbytéral a, et comme il est écrit dans les Actes : « Paul ayant imposé les mains aux fidèles, l'Esprit descendit sur eux et ils se mirent à prophétiser —, eh bien ! cela ne contredit nullement la parole de Vérité.


    37. Celui-là est en effet l'évêque auprès de Dieu et de l'Église du Christ, qui a été manifesté en elle sous l'influence du Saint-Esprit comme porte-parole de Dieu, plutôt que celui qui a reçu l'ordination épiscopale de la part des hommes et a encore besoin d'être initié aux mystères du royaume de Dieu, accablé qu'il est par l'ignorance et vivant dans l'extrême déraison, n'ayant été jugé digne d'aucune grâce céleste donnée par Dieu aux fidèles, comme le déclare sa sainte Parole : «Si quelqu'un croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, et encore :

« Si quelqu'un croit en moi, il accomplira les miracles que j'accomplis moi-même, et même il en fera de plus grands » ; et encore : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru cela: en mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront de nouvelles langues, ils prendront des serpents, ils imposeront les mains sur des malades et ils seront guéris », De même Paul dit: « À l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse, à l'autre une parole de connaissance selon le même Esprit, à un autre le don des guérisons dans ce même Esprit », etc.


    38. Pour moi donc, est évêque, comme je l'ai dit et comme il parait à la vérité, celui qui, à la suite d'une participation abondante à l'Esprit-Saint, a été purifié dans l'intelligence de toute ignorance, qui a été richement illuminé de son rayonnement supérieur à toute lumière et qui est parvenu à la mesure de la stature parfaite du Christ à l'état d'homme fait, après avoir acquis aussi son intelligence dans la science de la participation théarchique, selon ce que dit Denys, très versé dans le divin, au chapitre 7 de la Hiérarchie céleste : 

    « En bref, on pourrait dire non sans à propos que la participation à la science théarchique est tout ensemble purification, illumination et initiation parfaite, puisqu'elle purifie de l'ignorance par la connaissance des initiations les plus parfaites conférée selon le rang, puisqu'elle illumine par celte connaissance divine, qui lui sert aussi à purifier le degré hiérarchique qui n'avait pas encore accès à tous les secrets que lui révèle maintenant l'illumination supérieure, puisque enfin elle initie parfaitement par la lumière même à la science habituelle des plus brillantes initiations. »


    39. Et ce n'est pas hors de propos que je dis cela, mais tout à fait en connaissance de cause. Car le hiérarque est un initié aux mystères cachés de Dieu qui enseigne à chacun des fidèles selon sa capacité les sciences des actions divines, leurs saintes qualités et leurs vertus. Or s'il les ignore lui-même et qu'il ait besoin d'y être initié par l'un de ses inférieurs en dignité, le mot du Seigneur se vérifie à son sujet : « Si la lumière qui est en toi est ténèbres, combien grandes seront les ténèbres! » Il n'est pas évêque, il porte un pseudonyme, comme il est écrit dans les Constitutions Apostoliques. L'évêque est un initié et un initiateur des mystères cachés de Dieu : écoute Denys, le porte-parole de Dieu, exposer cela au chapitre des consécrations sacerdotales de la Hiérarchie ecclésiastique : « Ainsi donc l'ordre des hiérarques est celui qui possède la plénitude du pouvoir consécrateur, qu'il exerce par privilège en consommant les initiations perfectives de la hiérarchie, en initiant par révélation aux sciences des mystères sacrés, en enseignant leurs propriétés respectives et leurs saintes vertus. »


    40. Dans ces conditions, c'est celui qui possède la science de ces mystères, c'est celui-là, je viens de le dire, qui est hiérarque, qui est véritablement évêque, même s'il n'a pas reçu des hommes l'ordination qui fait l'évêque et le hiérarque et qu'il se trouve au rang des prêtres par exemple, ou des ministres ou des moines, comme il a été dit. Quant à celui qui n'est pas initié et qui a besoin pour son initiation de ceux qui sont après lui, au deuxième ou troisième rang, il porte vraiment un faux nom, même s'il fait grand cas de son ordination, même s'il siège de par sa dignité au-dessus de tous les autres et qu'il raille ceux-ci ou les persécute.

Tableau des correspondances entre le Ciel et la Terre

selon St Syméon, St Nicétas zt St Denys

(difficile d'en être digne hein ? Mlm)




Saint Luc le  chirurgien, un très saint évêque
Saint hiérarque Luc de Crimée,
prie Dieu pour nous !

mercredi 9 octobre 2019

"Oui, mon frère bien-aimé, crois et sois persuadé qu’il en est ainsi et que telle est notre foi" par Syméon le Nouveau Théologien

La vie éternelle est déjà commencée

Tu as donc appris, mon ami, que le Royaume des Cieux est intérieur à toi, si tu le veux, et que tous les biens éternels sont dans tes mains. Empresse-toi donc de voir, de saisir et d’obtenir en toi les biens tenus en réserve et prends garde en t'imaginant les posséder de ne pas être privé de tout; gémis, prosterne-toi; comme l’aveugle autrefois (Lc 18, 35 s.), dis maintenant, toi aussi : 

« Aie pitié de moi, Fils de Dieu, et ouvre-moi les yeux de l'âme, afin que je voie la lumière du monde que Tu es, Dieu, et que je devienne moi aussi fils du jour divin. Envoie le consolateur, ô Clément, sur moi aussi, afin qu’Il m’enseigne Lui-même ce qui Te concerne et ce qui est Tien, ô Dieu de l'univers. Reste, comme Tu l’as dit, en moi aussi, afin que je devienne à mon tour digne de rester en Toi et que sciemment j’entre alors en Toi et que sciemment je Te possède en moi. Daigne, ô invisible, prendre forme en moi, afin qu’en voyant Ta beauté inaccessible, je porte Ton image, ô céleste, et que j’oublie toutes les choses visibles. Donne-moi la gloire que T’a donnée, ô Miséricordieux, le Père, afin que, semblable à Toi comme tous Tes serviteurs, je devienne dieu selon la grâce et que je sois avec toi continuellement, maintenant et toujours et pour les siècles sans fin. »

Oui, mon frère bien-aimé, crois et sois persuadé qu’il en est ainsi et que telle est notre foi. C’est en cela que consiste  – crois-le, frère – de renaître de renaître, d’être rénové et de vivre dans le Christ. Nous étions morts et nous revenons à la vie; corruptibles, et nous passons à l'incorruptibilité; mortels, et nous sommes transportés dans l'immortalité; terrestres, et nous devenons célestes; charnels nés de la chair, et nous devenons spirituels, engendrés et créés à nouveau par l'Esprit-Saint.

Voilà donc ce qu’est la nouvelle création dans le Christ.

Voilà ce qui s’accomplit et se réalise chaque jour chez les fidèles et les élus véritables. Ils communient à tous ces biens partiellement tant qu’ils sont dans le corps, et ils le font de manière consciente. De plus, ils espèrent aussi les recevoir en héritage après la mort, en toute plénitude et certitude. En effet, si l’on nous enseigne sans cesse que nous mangeons et buvons le Christ, que nous Le revêtons, que nous Le voyons et qu’en retour Il nous voit : si, encore, nous savons que nous Le possédons en nous et que nous, de notre côté, nous demeurons en lui, en sorte qu’il est en nous à demeure et que nous sommes de notre côté à demeure en Lui : si, en outre, nous devenons ses enfants et Lui notre père, s’Il est la lumière qui brille dans les ténèbres et si nous disons que nous Le voyons selon la parole : «Le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière» (Is 9, 1), alors, s’il nous arrivait de dire que cela ne se produit nullement en nous, ou que cela se produit bien, mais de manière mystérieuse et insensible, sans que nous en sachions rien, en quoi sommes-nous différents de cadavres?

Oh non! ne nous laissons pas aller nous-mêmes à l’incrédulité jusqu’à descendre dans un abîme de perdition; et même si jusqu’ici vous n’avez pas eu l’espoir d’acquérir de pareils biens et que, pour cela, vous n’avez rien demandé, à présent du moins, après avoir tout d’abord cru à la réalité de ces biens et à leur conformité avec les divines Écritures, soyez pleinement assurés que dès ici-bas, consciemment, nous est donné à nous, les fidèles, le sceau du Saint-Esprit. Ayant cru, courez alors pour atteindre le but; luttez, mais non en battant l'air; de plus, «demandez et on vous donnera, frappez et l’on vous ouvrira » (Mt 7, 7), soit ici-bas, soit dans le siècle à venir.

Syméon Le Nouveau Théologien
Éthique 5

lundi 15 janvier 2018

L'ÉGLISE CORPS DU CHRIST par St Syméon le nouveau Théologien

Le Corps du Christ

"Quand l'Église fut primordialement fondée, Notre Seigneur l'a comparée à une graine, et en effet, elle était bien minime, puisqu'en tout elle comptait douze apôtres. mais petit à petit la graine poussa, devint un grand arbre et actuellement les disciples du Christ sur la terre se comptent par millions. Puisque pour ceux qui croient au Seigneur, la mort n'est pas une destruction complète, mais un retour dans leur patrie et une union plus intime avec la Divinité, il faut additionner ces millions de Chrétiens qui depuis la fondation de la Chrétienté ont vécu et sont morts en chrétiens avec ces millions disciples   fidèles qui vivent actuellement sur terre qui ont le Christ pour Chef "dont tout le corps assisté et solidement  assemblé par des jointures et des liens tire l'accroissement que Dieu donne" (Col. 2,19)
in Catéchisme des grecs orthodoxes
par P. Constantin Callinicos
"Les attributs de l'Église indiqués dans le symbole de la foi, «une, sainte, catholique et apostolique», se réfèrent à l'Église militante. Cependant, ils reçoivent leur pleine signification avec la conscience de l'unité de cette Église avec l'Église céleste dans le seul Corps du Christ : l'Église est une, avec une unité à la fois céleste et terrestre; elle est sainte avec une sainteté céleste et terrestre; elle est catholique et apostolique par son lien ininterrompue avec les apôtres et tous les saints. "
Archiprêtre Michael Pomazansky (source)



 L'Église, Corps du Christ ressuscité, nourrie jour aprèsjour du pain substantiel, se développe jusqu'à la mesure
 de sa taille parfaite. 

 Le corps de l’Église du Christ, résultat harmonieux de la réunion de ses saints depuis l'origine des temps, atteint sa constitution équilibrée et intégrale dans l’union des fils de Dieu, des premiers-nés inscrits dans les cieux. Cette vérité, que tous les saints, en tant que membres du Christ, deviennent son corps unique et doivent continuer à le faire dans l'avenir, je vais essayer de la prouver encore d’après la divine Écriture. Écoute en premier lieu comment notre Sauveur-Dieu Lui-même révèle le caractère indissoluble et indivisible de l’union avec Lui en disant à ses Apôtres: « Moi dans le Père et le Père en moi; et vous en moi et moi en vous» (Jn 14, 20). Et il rend cela encore plus clair en ajoutant: « Et moi je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient achevés en un» (Jn 17, 22). Et de nouveau: « afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et que je sois moi aussi en eux» (Jn 17, 26). Vois-tu la profondeur du mystère? Reconnais-tu là un excès plus qu’infini de gloire inconcevable? Est-ce que tu comprends que le mode de cette union transcende l'intelli- gence et toute conception?

Ô la merveille, ô l'indicible condescendance de l’amour que nous porte Dieu, l’ami des hommes! Ce qu’il est par nature à l'égard de son Père, il nous accorde de l'être à son égard par 1’adoption et par la grâce. Ô promesse qui donne le frisson! La gloire donnée au Fils par le Père, le Fils nous la donne à son tour par grâce divine. Encore mieux: de même qu’il est dans le Père et le Père en Lui, de même le Fils de Dieu sera en nous et nous dans le Fils lui-même, si nous le voulons, par la grâce. Une fois devenu semblable à nous par la chair, il nous a rendus participants de sa divinité et il nous incorpore tous à lui. D’ailleurs la divinité à laquelle nous participons par cette communion n’est pas divisible en parties séparées; il s’ensuit nécessairement que nous aussi, une fois que nous avons participé à elle en vérité, nous sommes inséparables de l’Esprit unique, formant un seul corps avec le Christ.

Pour prouver qu’il en est bien ainsi, écoute Paul qui dit: « Dans le Christ-Jésus il n’y a ni esclave ni homme libre, ni Juif, ni Grec, ni Scythe, ni barbare; mais le Christ est tout en tous » (Col 3, l1). Tu vois qu’il n’a pas dit « mais tous sont chrétiens », mais « le Christ » au singulier, comme un corps unique formé de plusieurs membres.

L’union qui existe de Lui à son Père existe de la même façon de Lui à nous, Il nous l'enseigne. Et son disciple et apôtre a assimilé cette union à celle de l’homme avec la femme et de la femme avec l’homme (cf. Ep 5, 23 s.). De même qu’Ève a été tirée de la chair et des os d’Adam, de sorte que les deux constituaient une chair unique, ainsi le Christ, en se donnant Lui-même à nous en communion, nous donne de sa propre chair et de ses os, qu’il a montrés aux apôtres après sa résurrection d’entre les morts, en disant: «  Touchez-moi et constatez qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai » (Le 24, 39). C’est cela même qu’il nous donne à manger; c’est grâce à cette communion qu’il nous rend nous-mêmes un avec Lui.

Paul ajoute: « Ce mystère est grand ; je le dis en pensant au Christ et à l’Église » (Ep. 5, 32). Vraiment donc c’est un grand mystère et plus que grand, et il le restera, que la communauté et l’union, l’intimité et la parenté que réalisent la femme avec l’homme et l’homme avec la femme, soient aussi réalisées, d’une manière digne de Dieu et transcendante à la pensée et à la parole, par le maître et créateur de l'univers avec toute l’Église. Il s’unit à elle, comme à une unique épouse, de façon immaculée et plus qu'ineffable, Il reste indétachable et inséparable d’elle, en vivant avec elle qu’Il aime et qu’Il chérit. De son côté, l’Église, unie à son Dieu qu’elle chérit, adhère à Lui comme le corps entier à sa propre tête. Pas plus que le corps, en effet, ne peut absolument vivre sans la tête, de même l’Église des fidèles, des fils de Dieu, ne peut être pour Dieu un corps bien constitué en toutes ses parties sans la tête qu’est le Christ-Dieu Lui-même. Elle ne peut vivre de la vie véritable et incorruptible si elle n’est pas nourrie par Lui chaque jour du pain substantiel, grâce auquel la vie et la croissance jusqu’à l’âge de l'homme parfait, jusqu’à la mesure de sa taille parfaite, sont assurées à tous ceux qui l’aiment. Car il faut que soit atteinte, par-delà notre monde, la plénitude du monde de l’Église des premiers-nés, de la Jérusalem qui est dans les Cieux. C’est alors que la fin et la plénitude du corps du Christ seront pleinement consommées en la personne de ceux que Dieu a prédestinés pour devenir conformes à l'image de son Fils (cf. Rm 8, 29).
St Syméon le Nouveau Théologien
in Éthique 1, 6 et 8.
Ed. du Cerf


jeudi 11 juillet 2013

PATMOS, île des saints : (6) Saint Makarios Notaras et le rayonnement de la Philocalie


St Makarios Notaras, archevêque de Corinthe
 Un autre érudit profondément influencé par Patmos fut St Makarios Notaras, métropolite de Corinthe.

Né en 1731 dans le quartier historique Trikala à Corinthe  montre très tôt une inclination particulière pour la vie monastique. Il eut donc recours au Saint Monastère de la Grande Grotte Kalavryta et devint moine. L'absence de consentement de son père l'obligea à revenir à Trikala. Là, son père lui assigna la charge de surintendant des villages voisins pour collecter les sommes dues. Mais le Saint distribua de l'argent aux pauvres après la mort de son père et assuma personnellement les fonctions d'enseignant, éduquant pendant six ans gratuitement les enfants de la province. À l'âge de 34 ans il fut appelé pour paître l'Église comme évêque de Corinthe, qui bénéficia du travail riche et unique de régénération du saint pasteur. Mais le déclenchement de la guerre russo-turque en 1768 interrompit le travail précieux de l'humble et charismatique évêque de Corinthe. Cependant, après sa destitution arbitraire et irrégulière, il continua son travail missionnaire dans les différentes îles de Grèce, sanctifié par le travail spirituel et la vie ascétique.
Obligé de fuir après l'émeute de 1769, il retrouva à Patmos son ami intime St Nicodème l'Hagiorite. Ensemble, ils descendirent les raides degrés qui mènent à la grotte de l'Apocalypse, gravirent la montée aride qui conduit au «Grand Monastère» et admirèrent, à la bibliothèque, les manuscrits enluminés. St Makarios vécut ensuite dans un ermitage de l'ile en compagnie d'un autre ressortissant du Mont Athos, St Grégoire Gravanos. Son séjour d'une dizaine d'années dans l'île du « Théologien» fut l'occasion pour lui d'un approfondissement spirituel intense qui eut des répercussions considérables sur le rayonnement de l'Orthodoxie en Orient comme en Occident. C'est lui qui persuada plus tard son ami St Nicodème l'Hagiorite d'éditer les oeuvres de St Syméon le Nouveau Théologien, chantre du Saint Esprit, et à sortir de l'oubli pour publier à Venise ce florilège de la spiritualité patristique qu'est la Philocalie. On sait le succès qu'elle eut en Russie. Traduite en slavon par St Paissy Velitchkovsky, elle se propagea rapidement dans les monastères russes et même dans le peuple, fut la lecture préférée de St Seraphim de Sarov. « Les récits d'un pèlerin russe » contribuèrent beaucoup, de nos jours, à populariser la PhiIocalie en Occident. « L'ouvrage, dit l'Introduction à la Petite Philocalie, est l'oeuvre commune d'un Archevêque, St Macaire de Corinthe (1731-1805) et d'un moine de la Sainte Montagne, St Nicodème l'Hagiorite (1749-1809) ». Patmos n'est pas mentionnée, mais ceux qui connaissent l'île ne peuvent douter de l'influence de Saint Jean. 

St Nicodème l'Hagiorite
14 juillet  
         (sources : voir note 1° post)