Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 19 juin 2017

Attribuer les peines de cette vie au vice et la prospérité à la piété ? par St GRÉGOIRE le THÉOLOGIEN :

Parmi nous — et cela doit arracher les larmes — il y a des gens qui, loin de compatir aux malheureux et de les aider, les insultent et les attaquent méchamment en de stupides et vaines réflexions ; leur voix vient vraiment de la terre, ils parlent en l'air, leurs propos ne sont pas pour des oreilles prudentes et habituées aux oracles divins ; ils osent dire "C'est de Dieu que vient leur misère et c'est de Dieu que vient notre prospérité. Que suis-je pour aller contre les décrets de Dieu et pour me montrer meilleur que Dieu ? Qu'ils souffrent, qu'ils soient miséreux, calamiteux. Tel est Son bon plaisir."

Ces gens-là n'aiment Dieu que quand il s'agit de garder leur argent et de narguer les malheureux !
Or, ils montrent bien par leur langage qu'ils ne croient pas tenir vraiment de Dieu leur prospérité : qui en effet, pensant que c'est Dieu qui lui a donné ce qu'il possède, pourrait avoir de telles idées au sujet des indigents  ? Quand on tient quelque chose de Dieu, on en use aussi selon Dieu.

Que la souffrance des malheureux soit un châtiment de Dieu. nous n'en pouvons rien savoir tant que nous sommes ballottés, comme sur des flots dans le trouble de ce monde matériel. Qui sait si un tel est châtié a cause de ses vices et si tel autre est élevé parce qu'il est irréprochable,  ou bien si ce n'est pas le contraire, l'un étant élevé à cause de sa scélératesse, et l'autre éprouvé à cause de sa vertu ? L'un n'est-il pas élevé plus haut, afin qu'il tombe plus lamentablement, et ne jouit-il pas d'un délai jusqu'à ce que sa malice pleine et entière se déclare comme une maladie, afin qu'il soit plus justement châtié ? L'autre, au contraire, n'est-il pas accablé contre toute attente, afin d'étre éprouvé comme l'or dans le creuset et de perdre jusqu'à la moindre scorie du mal qu'il peut avoir ? Nul, s'il est né d'une génération humaine, n'est entièrement pur de souillure, ainsi que nous l'avons appris, quand bien même il parait digne de toute estime.

Je me garde bien, pour ma part, d'attribuer d'une façon absolue les peines au vice et la prospérité à la piété. Sans doute il arrive parfois, en vue de quelque avantage, que le vice soit enrayé par le malheur des méchants ou que la vertu soit favorisée par le bonheur des justes ; mais ce n'est pas toujours, ni d'une façon absolue ; cela est réservé à la vie future où les uns recevront la récompense de leurs vertus et les autres le châtiment de leurs vices. "Ils ressusciteront, dit l'Écriture, les uns pour la résurrection de la vie, les autres pour la résurrection du jugement."  Les choses d'ici-bas sont d'un autre ordre et d'une autre conduite, elles tendent toutes vers l'au-delà et ce qui nous parait anomalie est pour Dieu parfaitement normal ; de même, dans un corps il y a des parties supérieures et parties inférieurs, des éléments grands et d'autres qui sont petits, de même, sur la terre il y a des montagnes et des vallées et leur harmonieuse disposition constitue cette beauté qui s'offre à nos regards, de même encore, l'activité d'un artiste à l'égard de la matière qu'il travaille est pendant un certain temps désordonnée et irrégulière, mais elle devient vraiment de l'art lorsqu'elle s'oriente directement à la production d'un objet. 

Cela, nous le comprenons et nous I'admettons lorsque nous voyons la beauté de l'œuvre achevée, mais l'artiste lui-même n'est pas ignorant comme nous. Eh bien, de même les choses de ce monde ne sont pas gouvemées sans ordre pour cette seule raison que nous n'en connaissons pas les principes ! 

Si l'on veut donner une image de l'erreur dont nous parlons, on dira qu'elle ressemble quelque peu à l'état des gens qui ont le mal de mer ou le vertige : ils croient que tout chavire parce qu'eux-mêmes chavirent ! C'est ce qui arrive à ceux dont je vous entretiens en ce moment. Sont-ils  pris de vertige en face de quelque événement, ils ne supportent pas que Dieu en sache plus qu'eux. Ils devraient se donner de la peine pour chercher à comprendre, car la vérité serait peut-être accordée à leurs efforts ; ou bien ils devraient creuser la question avec des hommes plus sages et plus versés dans les choses spirituelles, puisque c'est là un don et que la vraie science n'est pas donnée à tous ; ou bien ils devraient se mettre à "la chasse" de la vérité (comme dit Platon) en menant une vie plus pure et en cherchant la sagesse auprès de la vraie Sagesse. Mais eux - o stupidité ! - se tournent vers la solution la plus facile : ils affirment faussement que le monde est absurde, parce qu'ils n'en connaissent pas l'explication ; et les voilà "sages" par ignorance, ou plutôt sots et ininelligents par suite d'une sagesse que je puis appeler oiseuse !
(in Discours XIV)

vendredi 25 janvier 2013

Le véritable théologien orthodoxe : St Grégoire le Théologien de Nazianze

Relique et icône du Saint (monastère de Vatopaidi)

"Des Cappadociens, tous si fortement hellénisés, Grégoire de Nazianze est sans aucun doute celui qui de sa formation classique et de son séjour à Athènes a le plus gardé le goût de l'éloquence et de la poésie grecques ; il est le plus lettré des Pères et nul d'entre eux n'a autant que lui le souci de faire une oeuvre littéraire inscrite dans la tradition des grands maîtres de l'hellénisme.
Et pourtant, M. P. le montre fort bien, son oeuvre théologique est à bien des égards une réaction contre l'hellénisme, contre les infiltrations du rationalisme hellénique dans le christianisme; elle est en effet dominée par le souci de combattre l'arianisme eunomien et ses prétentions à réduire le champ du mystère et de la foi. Mais ce paradoxe n'implique pas chez Grégoire contradiction et encore moins drame vécu. Celui-ci ne s'est gιιère posé le problème du passage de la philosophie à la foi ; la philosophie ne sera jamais pour lui, comme elle l'avait été pour Justin, une propédeutique à la foi. Celle-ci, qui est pour lui une conviction acquise avant toute démarche philosophique, mettra à son service, plus pour s'exprimer décemment que pour y trouver une justification rationnelle, la philosophie et la culture helléniques. Ainsi se constituera un hellénisme chrétien.

Mais c'est là que gît la principale difficulté rencontrée par le théologien : en faisant ainsi servir à l'expression du mystère chrétien les procédés et les formules de la philosophie, on risque constamment d' « évacuer » ce mystère, de rationaliser la foi, ce qui, aux yeux de Grégoire, est précisément l'erreur même d'Eunomius.

Pour se garder contre cette erreur, la théologie ne devra jamais perdre contact avec ses sources : l'Écriture, la tradition et le dogme ; à propos de l'Écriture M. P. situe la position de Grégoire à mi-chemin entre l'exégèse allégorique alexandrine et l'exégèse réaliste d'Antioche.

Pour faire de la saine théologie le théologien doit aussi avoir des qualités propres et, avant tout, être autorisé, avoir reçu une mission de l'Église et cette fonction de théologien est une de celles que l'évêque doit assumer.

Cette consécration ne saurait d'ailleurs suffire ; le vrai théologien doit, par l'effort ascétique et la purification, avoir accédé à la contemplation et avoir acquis une certaine expérience des vérités dont il parle ; il y a là une conception de la théologie qui restera toujours très vivante parmi les chrétiens orientaux."

 in Jean Plagnieux. Saint Grégoire de Nazianze théologien, A. Guillaumont.Revue de l'histoire des religions, 1953, vol. 144, n° 1, pp. 105-111. source

NB Vous pouvez  lire en ligne quelques œuvres   de St Grégoire en français grâce à Albocicade   grand publicateur devant l'Eternel. Grâces lui soient rendues !

dimanche 2 octobre 2011

QU'EST-CE QUE L'ORTHODOXIE ? par Père André BORRÉLY

"Pour être pleinement orthodoxe,
 la théologie, inséparable de la sagesse et de la prière,
 exclut deux comportements hélas fort répandus : le dualisme et le juridisme".

 On nous montre encore, une fois de plus, une rencontre "fraternelle" entre le Pape et un hiérarque orthodoxe, en nous vantant les progrès de  la réconciliation qui s'accomplissent chaque jour davantage entre l' 'Orient' et l' 'Occident' chrétien comme s'il s'agissait d'une vieille querelle aux effets jadis mortels quelquefois et souvent dérisoire dans son contenu eu égard aux idéaux d'universalité non seulement souhaitable mais désormais obligatoire et à la quantité de choses qui nous sont communes. On nous trompe en insistant sur le  plan psycho-historique à propos de vieilles blessures devant être enfin cicatrisées et sur le plan juridictionnel à propos d'arrangements raisonnables et équitables de pouvoir de juridiction  d'églises enfin "sœurs". Il ne s'agit pas de cela, c'est beaucoup plus profond que cela. Bien sûr, culturellement, géo-politiquement, il y a  une nécessaire communication à cultiver et à approfondir, une communauté à conforter, une solidarité à entretenir, un front commun à constituer et à renforcer vu les contextes d'affaiblissement du "Christianisme" avec la sécularisation, la dissolution totale de la morale, la confusion des valeurs, la multiplication des sectes, l'activisme de l'Islam, la multiplication des persécutions morales et physiques à travers le monde entier etc. Bien sûr, il vaudrait mieux que l'on entende "Voyez comme ils s'aiment..."
Mais cette union, cette réunion, cette unité, qu'on l'appelle comme on veut, (au fait ne s'agirait-il pas plutôt de communion entre frères ?) entre chrétiens ne sera que de surface si elle ne se fonde pas sur le roc de la foi authentique partagée par tous, et si les erreurs profondes, qui ne mènent depuis des siècles qu'à la confusion des esprits, à la dénaturation de la doctrine, au relativisme personnel ou communautaire aveugle, et pour finir à l'hérésie et à la perdition des âmes, et si donc ces erreurs mortelles ne sont pas corrigées à temps et à contre-temps. 
Bien heureusement nous avons des serviteurs de Dieu comme le Père André à qui l'on ne peut reprocher d'avoir des comptes à régler mais qui bien au contraire aiment l'homme - tous les hommes - autant que leur foi et leur Dieu, et qui, bien qu'à la retraite de leur service à l'autel, ne cesseront de témoigner jusqu'à leur mort avec toute leur intelligence et toute leur  foi de la Vérité. Lisez son article

  
"Le dualisme est responsable d'une multitude de déchirures que l'œcuménisme est jusqu'ici impuissant à raccommoder. Si les chrétiens sont désunis, c'est bien parce qu'ils ont introduit la division entre la sainte Écriture et la Tradition, entre la parole et les rites sacramentels, entre les clercs et les laïcs, entre l'autorité et la liberté, entre la foi et les œuvres, entre le corps et l'âme, entre la pensée et la vie, entre la connaissance et l'amour, entre la foi et la raison, entre la philosophie et la théologie, entre les réalités spirituelles et les choses sensibles, entre le terrestre et le céleste, entre le temps et l'éternité, entre la contemplation et l'action, entre la nature et la personne, entre la nature et la grâce, ou entre la nature et le surnaturel. Et ce dualisme paraît s'être prolongé dans la société déchristianisée avec la théorie marxiste de la lutte des bourgeois et des prolétaires. On peut même se demander s'il n'y a pas quelque chose de cela dans un certain féminisme.

Quant au juridisme, c'est un fait bien établi que la propension du droit est de nous donner un pouvoir: avoir un droit, c'est détenir un pouvoir. Le droit nous habilite à revendiquer, à exiger, au besoin par la contrainte, ce qui nous est dû. Le droit constitue une barrière qui s'oppose aux empiètements d'autrui sur notre individualité. Il délimite la sphère en laquelle nous pouvons agir en toute indépendance sans que notre activité puisse être entravée par autrui. En outre, le droit est essentiellement rationnel. Il se fonde sur l'esprit humain en tant que faculté d'ordre et puissance normative, comme raison qui légitime notre action et rend ses conditions moralement et socialement exigibles. La mentalité juridique nous accoutume inévitablement à une objectivation des situations existentielles, elle développe en nous la propension à substituer à l'indétermination dynamique de la vie, à l'unicité de l’évènement survenu dans la vie personnelle, des modèles de vie définitifs et impersonnels se référant à l'objectivité du cas général. Plus une théologie est juridique, plus elle tend à rationaliser le mystère, moins elle est capable de réconcilier la pensée et la vie, la science et la sagesse, la connaissance et l'amour, et, plus généralement, toutes les réalités que divise la mentalité dualiste. Les Byzantins furent toujours étrangers au présupposé occidental selon lequel l'Église est une institution divine dont l'existence interne pourrait être définie de façon appropriée en des termes juridiques. Les concepts juridiques ne sauraient épuiser la réalité la plus profonde de l'Eglise. Et c'est l'honneur et la grandeur de l'Orthodoxie d'avoir toujours témoigné de cette manière de sentir la vie en Christ."  LIRE LE TEXTE intégral > ICI
(extrait d'un article du Père André Borrély "Qu'est-ce que l'Orthodoxie ?" in Orthodoxes à Marseille bulletin n°138 sept-oct 2011 - abonnement (20 euros) par chèque bancaire à l'adresse : 1 rue Raoul Ponchon 13010 Marseille)

dimanche 4 septembre 2011

Rappel des Saints Pères sur les adultères et l'égalité de l'homme et de la femme

Contrairement à ce que l'on veut faire accroire fréquemment, voire systématiquement, ceux que l'on appelle les Pères de l'Eglise, malgré l'apparence virile que leur confèrent, dans l'iconographie traditionnelle, leur air sévère et leur longue barbe fournie, n'étaient en aucune façon des piliers de ce que l'on vilipende sous le nom de patriarcat. En aucune façon, ils n'étaient les prosélytes de l'inégalité des sexes qui était plutôt seulement l'état des sociétés dans lesquelles ils vivaient et qui faisaient fréquemment l'objet de leurs critiques. C'est d'ailleurs une contre-vérité scandaleuse mais bien répandue que le Christianisme, que l'on préfère bizarrement désigner sous l'étiquette, désormais infamante et chargée de tous les maux, de "judéo-christianisme", soit considéré comme la source de tout le mépris des femmes. Que l'on en juge plutôt...


"Quant à l'adultère, il faut commencer par dissiper plusieurs préjugés : celui de croire qu'il n'y a adultère que lorsque les deux coupables sont des gens mariés, celui de mesurer la gravité de l'adultère au rang social de la personne lésée, celui enfin de l'inégalité de l'homme et de la femme, ce dernier préjugé ayant toujours été profondément ancré dans l'arrogance mâle et soutenu soit par les lois (qu'on songe par exemple aux rafles de la police, ayant toujours pour objet les prostituées, mais jamais les libertins qui les débauchent, souvent plus criminels qu'elles, et sans lesquels il n'y aurait pas de prostituées), soit par les mœurs (dans tel ou tel pays, une femme qui tombe, même par faiblesse, au lieu d'être redressée, est assassinée par sa propre famille, " afin de laver le déshonneur ", tandis qu'un mâle débauché n'est jamais inquiété par cette même famille, ses débauches au contraire sont des exploits qui lui assurent la réputation d'un Don Juan !).

St Grégoire le Théologien
Parlant de cette inique discrimination dans la loi romaine, St GRÉGOIRE LE THÉOLOGIEN dit: "Et la femme, se décidant à un mauvais acte contre le lit conjugal, commet l'adultère, et amères sont dans son cas les sanctions de la loi; tandis que le mari qui commet l'adultère n'a pas à rendre compte. Je n'accepte pas cette législation, je n'approuve pas cette coutume : les législateurs étaient des hommes, c'est pourquoi cette législation est contre les femmes." (Sur Mt. 191-12, Dise. 37, 6 (P.G. XXXVI, 289).
St JEAN CHRYSOSTOME s'élève avec véhémence contre ces trois préjugés : "Le corps du mari n'est plus au mari, mais à sa femme. Qu'il lui garde donc sa propriété sauve, qu'il ne la diminue pas ni ne la corrompe. Et en effet nous appelons ce serviteur-là ‘fidèle’, qui, ayant reçu l'argent de son maître, n'en détruit rien. Puisque donc le corps du mari est la propriété de sa femme, qu'il soit fidèle quant au dépôt qui lui a été confié. Que ce soit cela qu'il signifie par les paroles : 'Qu'il lui rende la fidélité' (1 Cor. 73), [cela ressort] de ce qu'il ajoute: 'La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari ; pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais sa femme '. Quand donc tu vois une prostituée tendant l'appât, le piège, et amoureuse de ton corps, dis-lui : 'ce corps n'est pas le mien, il est à ma femme ; je n'ose en abuser, ni le livrer à une autre '. Et que la femme fasse de même.
Car là l'égalité est grande... Comment en effet ne serait-il pas absurde que recevant sa dot, tu montres toute fidélité, et ne la diminues en rien ; mais ce qui est plus précieux que toute dot, la chasteté et la dignité de ton propre corps, lequel est sa propriété, tu les corrompes et les souilles? Si tu amoindris sa dot, tu t'acquitteras à ton beau-père; mais si tu amoindris la chasteté, c'est à Dieu que tu t'acquitteras, qui a institué le mariage et t'a confié ta femme. Et que cela soit vrai, écoute ce que dit St PAUL Sur les adultères : 'Car celui qui rejette cela, ce n'est pas un homme qu'il rejette, c'est Dieu, lui qui vous fait le don de son Esprit Saint' (1 Thess. 48)
Vois-tu par combien de choses le discours a démontré que l'adultère, ce n'est pas seulement de corrompre une femme mariée, mais aussi n'importe quelle prostituée, du moment que tu as femme ? En effet, de même que nous disons qu'une femme commet l'adultère, celui avec qui elle pèche fût-il un serviteur, fût-il qui que ce soit, du moment qu'elle a un mari : ainsi un homme commet l'adultère, dût-il être impudique avec une esclave, avec n'importe quelle fille publique, du moment qu'il est marié ... Et en effet, c'est de là que viennent les innombrables destructions des familles, les innombrables querelles; c'est par là que l'amour s'écroule, que la fidélité est évacuée. Car de même qu'il est impossible à un homme chaste de dédaigner sa femme et de la mépriser, ainsi il est impossible à un impudique et licencieux d'aimer sa femme, fût-elle plus belle que toutes, Car c'est de la chasteté que naît l'amour, de l'amour mille biens." [Hom. sur 1 Cor. 72, 4 (p.G. LI, 214-5)]"

(extrait du livre du Père Georges Habra - qui pour être melkite, n'en est pas moins fidèle à l'enseignement des Pères orthodoxes - Amour et concupiscence )

lundi 7 mars 2011

La sainteté de l'évêque Augustin d'Hippone embarrasse les Orthodoxes [2] par P. André Borrely


"Pour nous préparer à examiner les points sur lesquels nous avons tous à nous convertir, ouvrons le Grand livre d'Heures du P. Denis Guillaume (Diaconie apostolique, 1989), et parcourons l'index alphabétique des saints vénérés par l'Eglise orthodoxe. Et voilà que St Augustin est absent ! Si nous consultons la table alphabétique générale contenue dans le sixième tome du Synaxaire. Vies des Saints de l'Eglise orthodoxe dont l'adaptation française est l’œuvre du hiéromoine Macaire du monastère athonite de Simonos-Petras (1996), nous finissons bien par trouver St Augustin mais d'une telle manière que nous nous posons la même question qu'en constatant son absence dans le Grand livre d'Heures de Denis Guillaume. Car, à la date du 15 juin, nous avons d'abord le prophète Amos, ensuite des disciples de saint Paul, puis un certain nombre de martyrs; l'archevêque Siméon de Novgorod ; trois higoumènes; le prince de Serbie Lazare, deux patriarches de Serbie; les néo-martyrs de Serbie; puis St Jérôme et en tout dernier lieu, Augustin, évêque d'Hippone. Quand on sait la place considérable qu'a occupée St Augustin, quand on songe que son génie exerça sur ses contemporains une véritable fascination qui dure encore', le fait qu'il ne soit mentionnée qu'en tout dernier lieu fait ici problème autant que son absence chez le p. Denis. Je ne connais aucune église orthodoxe placée sous le patronage de saint Augustin. Dans le Calendrier du Patriarcat Œcuménique pour 2010 (p. 909), qui publie la liste de tous les métropolites du Trône œcuménique, seul le métropolite d'Allemagne porte le nom d'Augustinos. Toujours selon le même ouvrage, aucun évêque auxiliaire du Trône ne porte actuellement ce nom. En 27 ans de ministère, je n'ai jamais eu à baptiser un Augustin et je ne me souviens pas d'en avoir rencontré parmi les Orthodoxes nés de parents originaires des pays de tradition orthodoxe. En outre, si l'on rencontre l'expression saint Augustin, on trouve aussi le bienheureux Augustin ou tout simplement Augustin. Lorsqu'il s'agit de l'évêque d'Hippone, il y a donc, dans le monde orthodoxe, un embarras que je voudrais tenter d'expliquer."(à suivre)
(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
 et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)
 

samedi 5 mars 2011

"Effectuer un retournement de l'intelligence et du cœur, en changeant de mentalité théologique" à propos du Bienheureux Augustin [1] par P. André Borrely

icône de Philippe Grall de l'atelier Saint André
Le bienheureux Augustin

"Pour redonner au mouvement œcuménique le tonus spirituel qui lui manque, les chrétiens ont à concilier deux exigences. D'une part, ils ne devraient œuvrer pour recomposer l'unité perdue que s'il est bien établi à leurs yeux qu'être chrétien c'est, nécessairement adhérer au dogme trinitaire, et confesser sans ambiguïté la filiation divine et donc la résurrection de Jésus-Christ. Secondement, les chrétiens soucieux de mettre le mouvement œcuménique dans la bonne direction, devraient prendre la conscience la plus vive du fait que l'agnosticisme ou l'athéisme de toute notre modernité a de profondes racines dans une certaine présentation très répandue du christianisme. L'homme moderne ne peut plus accepter qu'on lui parle d'une certaine manière du péché, de la sexualité, du corps, de la liberté, de Dieu. Des causes ont provoqué en profondeur et pour très longtemps la rupture, tout d'abord entre l'Occident et l'Orient chrétiens, puis, à l'intérieur même de l'Occident, un schisme entre l'Eglise romaine et l'Extrême-Occident de la Réforme éclatée en un pullulement de communautés.
Ce sont les mêmes causes qui ont émietté le christianisme et qui donnèrent à l'homme moderne l'envie de le vomir. Nous devons consentir à effectuer un retournement de l'intelligence et du cœur, en changeant de mentalité théologique, en repensant de fond en comble tout ce qui dans la présentation qui fut faite du christianisme fut un prisme qui trop souvent a déformé la doctrine chrétienne d'une manière totalement inacceptable pour les hommes du 21ème siècle. Cessons de dramatiser le péché, de croire que son contraire est la vertu et non pas la foi et l'amour, de placer le droit et la loi plus haut que la miséricorde. Simone Weil (la philosophe) a parlé d'athéisme purificateur. Elle avait en vue ceux qui se font de Dieu une idée trop pure pour pouvoir confondre avec Dieu les caricatures qu'en ont faites ceux qui autour d'eux se disaient chrétiens. Il y a ceux qui croient croire et il y a ceux qui croient ne pas croire. Beaucoup de ceux qui, de nos jours, disent ne pas croire sont peut -être en réalité des hommes et des femmes à qui ne fut pas accordée la rencontre avec d'autres hommes et d'autres femmes qui croient, ce qui s'appelle croire. Si nous nous convertissons ainsi, non seulement nous rendrons notre vision chrétienne de l'homme accessible à l'homme d'aujourd'hui, mais nous parviendrons enfin à la réconciliation, simultanément doctrinale et ecclésiale. Il n'y a peut-être pas d'athées mais seulement des incroyants qui n'ont jamais rencontré la présence de Dieu dans l'existence même de ceux qui s'en réclament, des incroyants à qui il fut donné de ne rencontrer que des croyants nullement divinisés, et dont la façon d'annoncer l’Évangile n'a que trop longtemps défiguré le message du Christ et de l'Église."  (à suivre)
(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
 et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)

 œuvres complètes de St Augustin en ligne
 (traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869)

jeudi 23 décembre 2010

Le Fils de Dieu devient fils de l’homme par St Grégoire Le Théologien


«Le Christ naît, rendez gloire ; 
le Christ vient des cieux, allez à sa rencontre ;
 le Christ est sur terre, élevez-vous. 
Chantez au Seigneur, toute la terre. 
Et pour dire les deux à la fois: 
Que se réjouissent les cieux et qu'exulte la terre
 à cause de celui qui est céleste et ensuite terrestre.
 Le Christ est dans la chair ; exultez avec tremblement et joie :
 tremblement à cause du péché; joie à cause de l’espérance.
 Le Christ naît d’une vierge ; femmes, pratiquez la virginité,
 si vous voulez être mères du Christ […].
 Que le peuple, assis dans les ténèbres de l’ignorance,
 voie une grande lumière, celle de la connaissance.
 Les choses anciennes ont passé,
 voici que toutes les choses sont devenues nouvelles.
 La lettre cède, l’esprit triomphe ;
 les ombres se dérobent hâtivement, 
la vérité fait son entrée dans leur suite ; 
c’est l’accomplissement de Melchisédech : 
celui qui est sans mère naît sans père,
sans mère en premier lieu, sans père en second lieu ; 
les lois de la nature sont suspendues […]. 
Que Jean crie : Préparez le chemin du Seigneur,
je crierai, moi, la puissance de ce jour: 
celui qui n’a pas de chair prend chair, le Verbe prend épaisseur,
celui qu'on ne peut voir est vu, 
celui qu'on ne peut toucher est palpable, 
celui qui est en dehors du temps a un commencement,

 le Fils de Dieu devient fils de l’homme»
St Grégoire Le Théologien 
La Théophanie ou la Nativité-Sermon 38