Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
Affichage des articles dont le libellé est Judaïsme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Judaïsme. Afficher tous les articles

lundi 19 juin 2017

Attribuer les peines de cette vie au vice et la prospérité à la piété ? par St GRÉGOIRE le THÉOLOGIEN :

Parmi nous — et cela doit arracher les larmes — il y a des gens qui, loin de compatir aux malheureux et de les aider, les insultent et les attaquent méchamment en de stupides et vaines réflexions ; leur voix vient vraiment de la terre, ils parlent en l'air, leurs propos ne sont pas pour des oreilles prudentes et habituées aux oracles divins ; ils osent dire "C'est de Dieu que vient leur misère et c'est de Dieu que vient notre prospérité. Que suis-je pour aller contre les décrets de Dieu et pour me montrer meilleur que Dieu ? Qu'ils souffrent, qu'ils soient miséreux, calamiteux. Tel est Son bon plaisir."

Ces gens-là n'aiment Dieu que quand il s'agit de garder leur argent et de narguer les malheureux !
Or, ils montrent bien par leur langage qu'ils ne croient pas tenir vraiment de Dieu leur prospérité : qui en effet, pensant que c'est Dieu qui lui a donné ce qu'il possède, pourrait avoir de telles idées au sujet des indigents  ? Quand on tient quelque chose de Dieu, on en use aussi selon Dieu.

Que la souffrance des malheureux soit un châtiment de Dieu. nous n'en pouvons rien savoir tant que nous sommes ballottés, comme sur des flots dans le trouble de ce monde matériel. Qui sait si un tel est châtié a cause de ses vices et si tel autre est élevé parce qu'il est irréprochable,  ou bien si ce n'est pas le contraire, l'un étant élevé à cause de sa scélératesse, et l'autre éprouvé à cause de sa vertu ? L'un n'est-il pas élevé plus haut, afin qu'il tombe plus lamentablement, et ne jouit-il pas d'un délai jusqu'à ce que sa malice pleine et entière se déclare comme une maladie, afin qu'il soit plus justement châtié ? L'autre, au contraire, n'est-il pas accablé contre toute attente, afin d'étre éprouvé comme l'or dans le creuset et de perdre jusqu'à la moindre scorie du mal qu'il peut avoir ? Nul, s'il est né d'une génération humaine, n'est entièrement pur de souillure, ainsi que nous l'avons appris, quand bien même il parait digne de toute estime.

Je me garde bien, pour ma part, d'attribuer d'une façon absolue les peines au vice et la prospérité à la piété. Sans doute il arrive parfois, en vue de quelque avantage, que le vice soit enrayé par le malheur des méchants ou que la vertu soit favorisée par le bonheur des justes ; mais ce n'est pas toujours, ni d'une façon absolue ; cela est réservé à la vie future où les uns recevront la récompense de leurs vertus et les autres le châtiment de leurs vices. "Ils ressusciteront, dit l'Écriture, les uns pour la résurrection de la vie, les autres pour la résurrection du jugement."  Les choses d'ici-bas sont d'un autre ordre et d'une autre conduite, elles tendent toutes vers l'au-delà et ce qui nous parait anomalie est pour Dieu parfaitement normal ; de même, dans un corps il y a des parties supérieures et parties inférieurs, des éléments grands et d'autres qui sont petits, de même, sur la terre il y a des montagnes et des vallées et leur harmonieuse disposition constitue cette beauté qui s'offre à nos regards, de même encore, l'activité d'un artiste à l'égard de la matière qu'il travaille est pendant un certain temps désordonnée et irrégulière, mais elle devient vraiment de l'art lorsqu'elle s'oriente directement à la production d'un objet. 

Cela, nous le comprenons et nous I'admettons lorsque nous voyons la beauté de l'œuvre achevée, mais l'artiste lui-même n'est pas ignorant comme nous. Eh bien, de même les choses de ce monde ne sont pas gouvemées sans ordre pour cette seule raison que nous n'en connaissons pas les principes ! 

Si l'on veut donner une image de l'erreur dont nous parlons, on dira qu'elle ressemble quelque peu à l'état des gens qui ont le mal de mer ou le vertige : ils croient que tout chavire parce qu'eux-mêmes chavirent ! C'est ce qui arrive à ceux dont je vous entretiens en ce moment. Sont-ils  pris de vertige en face de quelque événement, ils ne supportent pas que Dieu en sache plus qu'eux. Ils devraient se donner de la peine pour chercher à comprendre, car la vérité serait peut-être accordée à leurs efforts ; ou bien ils devraient creuser la question avec des hommes plus sages et plus versés dans les choses spirituelles, puisque c'est là un don et que la vraie science n'est pas donnée à tous ; ou bien ils devraient se mettre à "la chasse" de la vérité (comme dit Platon) en menant une vie plus pure et en cherchant la sagesse auprès de la vraie Sagesse. Mais eux - o stupidité ! - se tournent vers la solution la plus facile : ils affirment faussement que le monde est absurde, parce qu'ils n'en connaissent pas l'explication ; et les voilà "sages" par ignorance, ou plutôt sots et ininelligents par suite d'une sagesse que je puis appeler oiseuse !
(in Discours XIV)

mardi 8 juin 2010

Pourquoi du pain levé et non du pain azyme pour la communion dans l'Église orthodoxe ? par Père Christophoros Klitou

"Il ya plusieurs raisons pour lesquelles l'Église orthodoxe utilise du pain au levain et non du pain sans levain. La première concerne le récit de la Cène dans le Nouveau Testament. 




La Cène n'a pas été un vrai repas de Pâque, mais un repas en prévision de la Pâque. Tandis que notre Seigneur devait être crucifié, les Juifs devaient célébrer la Pâque le samedi qui a commencé le vendredi soir. Le Seigneur a célébré la Cène Mystique avant la Pâque, et ainsi a donné du pain à ses disciples. Cela est témoigné par l'Evangile de saint Jean qui nous dit que lorsque Jésus a été pris par le grand prêtre Caïphe, Pilate, le gouverneur, les principaux sacrificateurs et les anciens ne sont pas entrés dans le prétoire de peur de se souiller et de ne pas être en mesure de manger de la Pâque. (Jean 18: 28) Dans le chapitre 19 verset 14, nous lisons que le Christ a été condamné à mort "C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure  (à midi) et au verset 31 du même chapitre, nous lisons que les Juifs prièrent Pilate de briser les jambes de ces crucifiés, parce qu’ ils ne voulaient pas que les corps restent sur la croix le jour du sabbat, car le jour de sabbat était un grand jour: en d'autres termes que ce sabbat était la Pâque. Ainsila Pâque n'avait pas encore commencé. Mais même si la dernière Cène était un repas de la Pâque avec du pain sans levain, comme certains le prétendent, cela ne veut pas dire que ce repas de la Pâque était la Cène Mystique. Lors de la lecture des Évangiles, nous devons être très prudents en lisant entre les versets sans penser qu'il y a des erreurs et des incohérences. Dans le récit de Luc le récit du repas mentionne la coupe deux fois. (Luc 22:17 + 20) Pendant les repas de fête juive plus d'une coupe de vin circulait et pendant le repas même de la Pâque, il y avait quatre coupes de vin. Mais aucun des autres évangélistes ne mentionne les traditions du repas de la Pâque, alors pourquoi Luc mentionne-t-il la Coupe deux fois? Il se pourrait que la première mention concerne la coupe qui termine le repas de la Pâque et qu'ensuite la Cène Mystique ait été offerte en commençant par la rupture du pain au levain suivie de la Coupe du Nouveau Testament. 

Mais l'Église orthodoxe utilise du pain levé pour d’autres raisons que la vérité historique. 

1) C’était l'ancienne coutume apostolique.



2) Le mot Artos (pain en grec) est utilisé dans tous les compte-rendus de la Cène avec la signification de pain au levain commun. Si le pain sans levain, avait été utilisé on  aurait dit Azymos mot qui est toujours utilisé pour spécifier que le pain est sans levain. 




3) Les Juifs ont été condamnés à manger du pain sans levain, car ils devaient quitter l'Egypte dans l’urgence et n'avaient pas le temps d'attendre que le pain lève. Ce pain était aussi appelé pain de l'affliction pour leur rappeler l'affliction qu'ils avaient subie quand ils étaient aux mains des Egyptiens, et le pain d'amertume, car mangé avec des herbes amères. Nous ne mangeons pas du pain d'amertume sans levain le dimanche. Le pain sans levain se rapporte au deuil, c'est donc quelque chose de totalement inapproprié dans le cadre du Jour du Seigneur et tout à fait inapproprié également pour la célébration de l'Eucharistie qui est une célébration joyeuse. L'Eucharistie se rapporte à la Résurrection autant qu’à la Crucifixion, c'est pourquoi le jeûne est interdit le dimanche et les liturgies sont festives. 


4) L’Écriture utilise le mot levain de deux façons. Le Christ nous met en garde de conserver du levain des pharisiens. Il se réfère à leurs doctrines hypocrites qui, comme un petit morceau de levain quand il est pétri dans la pâte la fait lever tout entière ; ce qui signifie que quand les doctrines des Pharisiens sont acceptées elles peuvent infecter toute la personne et la communauté. Mais le Christ dit ici qu'il ne parle pas du pain. (Mt 16,6) Il mentionne par ailleurs que le Royaume des Cieux est semblable au levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée. (Matthieu 13,33) En tant qu’image du Royaume le pain au levain est de loin le plus approprié pour être utilisé comme la nourriture du Royaume. Le pain au levain est aussi appelé «pain vivant». Le pain sans levain est considéré comme «mort». Quand le Christ se présente comme «le pain de vie», «le pain vivant», il est certainement bien représenté par du pain au levain. Le levain est compris comme symbole de la vie - le corps vivant et ressuscité du Christ. "

(Version française de Maxime le minime
 d'après "Questions and Answers"
sur le site The Orthodox Pages
de Père Christophe Klitou)

mardi 1 juin 2010

Du Judaïsme au Christianisme orthodoxe par P. Arnold James BERNSTEIN

Sur le blog de Claude
Le premier extrait du passionnant témoignage de Père Arnold James BERNSTEIN dont le livre Surpris par le Christ : mon cheminement du Judaïsme au Christianisme orthodoxe mériterait bien d'être traduit en français :


Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Église ou le Nouveau Testament? (1)

"Comme Juif converti au Christ par le protestantisme évangélique, j'ai naturellement voulu mieux connaître Dieu à travers la lecture des Écritures. En fait, ce fut par la lecture des Évangiles dans le livre interdit appelé Nouveau Testament, à seize ans, que j'en suis venu à croire en Jésus-Christ comme Fils de Dieu et notre Messie promis. [...] LIRE LA SUITE ICI

En commentaire au livre de Père Jacques, Père Alexandre qui porte la double croix d'être juif parmi les Grecs et Chrétien orthodoxe parmi les Juifs en Israël ( Que Notre Seigneur, par les premières de St Nicolas, saint patron de sa paroisse l'assiste et le protège !) écrit :

"«Les racines de Père James Bernstein sont ici, à Jérusalem, même s'il exerce son sacerdoce dans le Pacifique Nord-Ouest. Bien que séparés par une distance immense nous sommes un et unis dans notre désir de réaliser une authentique Église orthodoxe judéo-chrétienne en Terre Sainte comme au début. Son livre présente de manière convaincante pourquoi de toutes les branches du christianisme, le christianisme orthodoxe a de loin le plus grand lien de parenté avec le judaïsme. "
- P. Alexander Winogradsky, patriarcat grec-orthodoxe à Jérusalem (chef de la communauté d'expression hébraïque)

Ce n'est pas Feu Père Elie Shmaïn, lui aussi juif et prêtre orthodoxe d'éternelle mémoire qui fut mon prêtre bien aimé qui contredirait tout cela...

mardi 16 février 2010

Père ALEXANDRE WINOGRADSKY "vers une résurrection du corps et de l’âme. Le PARDON est à cette hauteur"

extrait de son blog : http://abbaa.blog.lemonde.fr/ 

Et vous qui dites-vous que je suis ?
par av Aleksandr, prêtre orthodoxe (Israël)

"[...] L’Orient byzantin commence le Grand Carême en chantant la résurrection de Jésus Christ. Suit alors l’office du pardon: les célébrants sortent de l’autel, et tout le monde demande pardon pour les fautes volontaires et involontaires, “commises en pensée, par action, de manière visible et non-visible ou par (dérèglement des) sentiments“. La formule est assez proche du rite latin. Les prières s’enracinent dans la grande litanie juive que l’on trouve dans l’office de Yom Kippour ou les prières “Maavor Yaboq/ מעבור יבוק = le grand passage des agonisants”.

L’approche consiste à aller au-delà de la chair présente vers une résurrection du corps et de l’âme. Le pardon est à cette hauteur. Tout feuilleton banal ergote au gré des minutes sur des “sorry/apologize-pardon, excuses” ou encore le silence.

Non, le pardon introduit le Carême byzantin parce que le temps de conversion personnel marque une année nouvelle dont la fête de Pessah reste le prologue printanier. L’Eglise orientale a gardé le vieil usage des premières communautés. Elles ont vu un point d’achèvement initial dans la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth. Il est donc normal que l’office de Yom-Kippour se soit reporté du terme automnal au temps de la Pâque.[...]"

dimanche 8 février 2009

" Il faut des siècles..." par Père Alexandre Winogradsky

"Il faut des siècles
pour remonter et corriger des siècles de haine et d'ignorance.

Sommes-nous ou non les témoins et les dépositaires de l'Eternité ?
Pourquoi limiter le temps à nous-mêmes ?
Nous pouvons semer,
d'autres continueront de scruter le mystère de la plénitude divine."

dimanche 28 décembre 2008

Père Alexandre WINOGRADSKY à PARIS


"L’Eglise russe est plus grande que la slavité."

"La liturgie pour l’esprit du Chrétien c’est le Έργον του λαού του Θεού , c’est l’œuvre du peuple de Dieu, et qui reconnaît que Dieu est à l’œuvre dans la vie."

1ère partie de l'interview par Père Nicolas Ozoline à propos du Père Alexandre Schmemann


"Là où l’on est, la vocation des origines,
la vocation qu’est une langue maternelle,
la vocation qu’est une culture,
la vocation de la polyculture même parfois
et du fait qu’on soit né quelque part, qu’on se déplace ailleurs
et qu’on retrouve parfois ses origines…
Comment est-ce que j’avance vers le sacrement de la Vie…"

2ème partie de l'interview sur le père Alexandre Winogradsky lui-même :

"Il faut tout le temps pardonner !"


mercredi 4 juin 2008

HOMMAGE à Oтец Илиа (Père Elie Shmaïn)

[Oтец Илиа en compagnie de son successeur Père Constantin
quelque temps avant sa naissance au Ciel]


Père Élie Schmaïn a été mon prêtre - bien aimé - jusqu’à ce qu’il désire et se décide à rejoindre la Russie. C’était un homme d’une grande sensibilité, un poète et un musicien. Il avait une immense culture et émaillait volontiers ses homélies, toujours de manière particulièrement surprenante et éclairante, de citations de grands auteurs comme Shakespeare,voire de grands écrivains français autant qu’il citait les Saints Pères, tout en parlant de notre vie quotidienne. J’ai transcrit avec dévotion chaque dimanche pendant des années les traductions de ses homélies pour notre bulletin paroissial que peu lisaient trouvant toujours cela bien assez long à entendre pour ne pas désirer énormément les lire ensuite.


Père Élie était d’origine juive, il avait été au goulag (dont plus personne ne parle bizarrement) et il était déjà passé avec sa famille par de nombreuses et terribles tribulations sans jamais perdre une foi qui demeurait inébranlable comme le roc, ardente et rayonnante. Son cheminement était atypique ainsi que sa personnalité, il avait suffisamment « vécu » pour ne jamais céder au moindre académisme et ses discours naissaient spontanément toujours d’une nécessité intérieure qui n’avait que peu à voir avec les discours convenus de la langue de bois ecclésiastique. J’aimais cela, et ses injonctions lors de la confession étaient toujours judicieuses et ses conseils précieux, témoignant d’une connaissance profonde de l’âme et de la vie des hommes. J’appréciais aussi sa manière informelle de prêcher lors des agapes qui suivaient la liturgie. C’était pour moi un grand bonheur. Il est donc rentré en Russie, je n'ai plus eu beaucoup de nouvelles, la maladie lui a fait peu à peu quitter le service de l'autel. Puisse Dieu l'avoir soutenu dans ses vieux jours que je souhaite avoir été remplis de paix et d'amour !



Un jour Père Élie, dans une conversation privée, chez lui, entre deux harengs de Carême m’a cité le psaume 39 et m’a dit quelque chose comme : « Maxime, nous ne sommes pas nés Orthodoxes , mais un jour, nous sommes venus, de nous-mêmes, au devant du Seigneur en disant : « Me voici, je viens ; C’est de moi qu’il est écrit en tête du livre ; J’ai voulu accomplir ta volonté, ô mon Dieu, Et ta loi est au milieu de mon cœur. » Voilà pourquoi nous accordons toute son importance à ce que les autres négligent. Et voilà pourquoi nous mettons tant d’énergie à chercher la Vérité. Voilà pourquoi nous aimons tant l’Orthodoxie. Je voudrais simplement dire ceci : Pour nous qui ne sommes pas nés Orthodoxes, l’Orthodoxie n’est pas une étiquette raciale, ethnique, la culture d’un groupe, une tradition familiale, nationale ou toute cette sorte de choses plus qu'estimables par ailleurs... Non ! L’Orthodoxie est une authentique, nécessaire et vitale réponse à notre quête spirituelle remplie de tribulations voire d’errances pour certains. Nous ne sommes pas venus pour faire de la diplomatie et nous réconcilier avec nos ennemis de jadis et naguère ou pour faire notre devoir de chrétiens charitables, tolérants ou diplomates comme l’on voudra, parce que dans le passé nos pères n'auraient guère fait preuve de charité chrétienne envers leurs frères... Nous sommes venus à l’Orthodoxie seulement – excusez du peu ! - pour venir à la rencontre de Dieu en Personne (sic) afin qu’Il vive en nous à chaque instant de notre vie de tous les jours et nous habite au point que nulle philosophie, morale, idéologie ou système conceptuel ne se substitue à ce que seul l’Esprit Saint, peu enclin à un quelconque conformisme, peut nous inciter à penser, dire, et faire quand nous y sommes disposés par les médecines transmises fidèlement par la Tradition et par notre faiblesse bénie qui nous procure l’humilité pour que la grâce fasse le reste.


Oтец Илиа avait une fille, brune aux yeux bleu profond, dont la grâce égalait la beauté. J’ai conservé dans ma mémoire une merveilleuse image d’elle bien que je l’aie à peine connue : un soir que je poussais la porte de la maison de Batioushka, elle apparut, et le sourire aux lèvres, un port de tête princier, elle esquissa quelques pas de danse d’une grâce infinie pour disparaître presque aussitôt… Tania était sortie à cette époque, pour le plus grand bonheur de sa famille, de l’hôpital où elle avait du être internée après un séjour éprouvant en Israël. J'ai connu, en tant que père quelque chose de semblable qui nous rapprochait Père Elie et moi. Hélas ce bonheur fut de courte durée mais j’aime à penser que malgré les terribles et tragiques circonstances de sa disparition au retour en Russie, elle est partie un peu comme elle s’était envolée après que je l’ai entraperçue : avec la même grâce. Gosha m’a envoyé de belles photos qu’il a faites, parmi lesquelles cette émouvante photo de sa tombe près de celle de son père. Puisse le Seigneur infiniment miséricordieux avoir enfin accordé le repos aux âmes de ces deux réels martyrs !


Pannychide sur les tombes de Oтец Илиа et de sa fille

(photos de Гоша Острецов)









samedi 3 mai 2008

DU CATHOLICISME À L'ORTHODOXIE. II

Ma conversion (suite)
La grâce demeurait néanmoins suffisamment en moi pour que je ne me décourage pas. Je décidai donc de mettre de côté momentanément mon besoin de grégorien et je poursuivis mes recherches dans ce qui était plus contemporain de ce que je connaissais du Christianisme. C’est ainsi que j’allai explorer le mouvement charismatique et je dois dire que ces groupes n’étaient pas plus appréciés que les zélotes du rite de St Pie X par les représentant officiels de l’Eglise romaine. Ceux-ci n’étaient pas politiquement corrects quant à ceux-là, ils furent assez tôt soupçonnés de sectarisme. Il y a une certaine injustice dans ces représentations hâtives.
À St Nicolas du Chardonnet où je me suis rendu quelquefois, j’ai été agréablement étonné de voir qu’il y avait beaucoup de dévotion, que visiblement toutes les classes sociales y étaient représentées ainsi que toutes les races et que l’église était pleine, contrairement aux « normales », et tout cela avec une liturgie grégorienne qui avait belle allure. Je n’y ai donc point constaté que c’était un abominable repère de fascistes, racistes et autres farouches gardiens de leurs privilèges méprisant le peuple malgré le lumineux changement de régime déjà ancien de trois siècles que nous a valu La Révolution Française...
Quant aux charismatiques particulièrement La communauté du Lion de Juda et de l’Agneau immolé à laquelle j’ai rendu visite plusieurs fois également, j’y ai vu de tout certes (des fanatiques, des clients évidents de groupes sectaires, des illuminés, et autres) mais aussi des chrétiens désireux de retrouver toute l’authenticité, la force, l’efficience, de la Parole de Dieu, et de puiser leur foi dans le miracle des guérisons de toutes sortes comme il est enseigné dans les Ecritures pas plus ni moins. J’ai vu aussi chez eux le désir de vivre fraternellement, donc en communauté comme les premiers chrétiens.
J’y ai vu également une forme d’ouverture que je ne pouvais qu’approuver venant du Bouddhisme moi-même et étant toujours respectueux et reconnaissant envers ce chemin spirituel. Ironiquement cette ouverture ne concernait pas le Bouddhisme qui y était diabolisé et l’on me conseilla carrément un exorcisme…Y existait donc un certain « œcuménisme » (que je critique tellement maintenant dans son côté erroné, réducteur et impérialiste) qui ouvrait largement les portes et les fenêtres - certes dans la confusion - sur le Judaïsme, et… l’Orthodoxie ; ce qui n’a pas été sans effet sur moi. Les intentions (en faisant la part du militantisme et du prosélytisme romain prêt à tout récupérer) me semblent toujours plutôt louables même si les résultats et la suite le sont certes beaucoup moins…

jeudi 27 mars 2008

Ma conversion VI - de Buddha vers Jesus...




Disposé à l’exploration du Bouddhisme donc, je n’eus pas à chercher longtemps ni bien loin, puisque la mère d’un ami, pratiquante de la Nichiren Shoshu, m’invita à une réunion d’information. C’était étrange et familier parce que c’était une école qui tout en se présentant comme la seule école de Bouddhisme « orthodoxe » (sic ! eh oui !) mettait étrangement l’accent sur la concordance du progrès sur la voie de l’Eveil et de la réussite sociale. J’avais déjà rencontré cela – bien que cela n’ait été déclaré à aucun moment comme « religieux » - dans ce fameux séminaire qui m’avait tiré de mon hibernation psychique ; je n’étais donc pas trop choqué car je savais que l’on pouvait tout de même bénéficier du meilleur au milieu des pires scories d’une expérience et j’étais bien décidé à vivre cette expérience. Quoi qu’il en soit, ce n’est évidemment pas propre à cette école de Bouddhisme puisqu’on retrouve cette attitude aussi bien dans certaines tendances du Judaïsme que du Protestantisme pour ne citer que ce qu’il est convenu d’appeler Monothéisme.

La pratique était - et est, pour ceux qui sont dans cette école - assez simple : il s’agit avant tout, selon l’enseignement du moine japonais du XIII°s. Nichiren, fondateur de cet enseignement, de réciter le mantra « NAM-MYOHO-RENGE-KYO » [qui signifie littéralement : "Je me consacre à (et je vénère) la Loi de Myoho Renge Kyo" ou « Je me consacre à (et je vénère) l’enseignement du Sûtra du Lotus »] et des extraits de ce « Sutra du Lotus de la bonne loi » (Hokkekyô en japonais) le tout étant consigné dans un petit livret.

On récite les textes et les mantras les mains jointes avec un chapelet dans les mains mais qu’on n’égrène pas. Le mantra n’en est pas un dans le sens du Bouddhisme tantrique puisqu’on ne reçoit pas d’initiation ésotérique par un maître (faute de quoi il n’a pas grand effet selon la doctrine tantrique) pour le pratiquer et qu’un effet du style n’est pas attendu comme dans le Vajrayāna de type tibétain par exemple. D’ailleurs Nichiren bien qu’issu de l’école Tien Taï, école ésotérique, a rejeté ensuite tout tantrisme et a passé sa vie à pourfendre toutes les autres écoles bouddhistes pour défendre celle que ses adeptes considèrent comme la seule « orthodoxe ». De même la pratique du mandala n’a été conservée dans son école que sous la forme d’une calligraphie complexe similaire au mandala figuratif du Shingon (école ésotérique japonaise équivalente du tantrisme tibétain) par exemple mais rendu abstrait par la seule écriture.



Le "mandala" de Nichiren


(C'est bizarre ces trois croix tout en haut, non ? -Mais non ! C'est du sanskrito-sino-japonais !)



On peut tout à fait prendre connaissance du contenu de la doctrine et de la pratique à cette adresse : pour ce qui est du cadre dans lequel j’ai pratiqué. Si l’on veut entendre la virtuosité étonnante de Tina Turner (fervente pratiquante de cette école) dans cette pratique on peut regarder cette video de You tube. Cette autre adresse enseigne la doctrine de Nichiren mais se veut indépendante, car il faut dire que la Nichiren Shoshu était articulée à une organisation « culturelle » appelée Soka Gakaï société japonaise avec de nombreuses ramifications internationales pour le moins controversée...

Je m’y suis consacré avec enthousiasme et de tout mon être et cela a été pour moi une découverte d’importance d’expérimenter la puissance du rythme et des vibrations sonores de la récitation de prières à haute voix, corps et esprit unifiés. Je ne me rappelais de mon enfance catholicisante que des choses assez molles et psychologisantes et là une énergie incomparable circulait en soi et en relation avec les autres de façon fascinante, qui donnait une autre dimension à la « prière ». J’ai lu des ouvrages du président Daisaku Ikeda de la Soka Gakaï qui m’ont initié à une vision du monde bouddhiste et j’ai trouvé cela très intéressant.

Cette expérience est restée suffisamment vivante et convaincante en moi (une sorte de vérification par le corps de l’authenticité d’une pratique ) pour que je ne supporte guère que l’on récite les psaumes et les textes liturgiques autrement que selon la tradition orthodoxe, je veux dire pas comme on les récite dans l’église catholique ou protestante moderne avec cette intention permanente de transmettre du sens en interprétant (dans tous les sens du terme) le texte sous prétexte de « méditer » le texte. La récitation orthodoxe, neutre, rythmée, au volume soutenu, sans dramatisation ni jeu théâtral incongru, permet, à celui qui récite comme à son auditeur, d’être entièrement disponible à ce qui ne lui est destiné qu’à lui personnellement par l’Esprit Saint, d’être réceptif aux versets qui ne peuvent le toucher que lui et qu’il peut ainsi entendre sans le filtre déformant d’un intermédiaire bien intentionné. C’est cette pratique qui m’y a ouvert.

Cependant, autant je m’y suis adonné sans restriction quant à la pratique, autant j’ai fui quand j’ai eu affaire avec la structure, l’organisation, et quand surpris de ne pouvoir ni me rendre librement au temple que je n’ai pu même approcher, ni pratiquer avec qui je désirais, quand j’en avais l’opportunité sans le consentement des responsables hiérarchiques de l’organisation, j’ai commencé à avoir des doutes, ai fait des recherches et ai lu des articles divers en quantité suffisante, pour me faire penser que cette école, si sectaire d’ailleurs avec ses prétentions à la seule orthodoxie, pouvait l’être aussi quant à son encadrement. Il m’est apparu également que l’on illusionnait des personnes en difficulté sociale en leur faisant croire que leur avancement dans la hiérarchie de ce qui ressemblait plutôt à une secte, au mauvais sens du terme, montrait les bienfaits de la pratique, et confirmait une rupture de leur mauvais karma d’origine, donc leur avancement dans la Voie. Il a suffi que l’on me suggère ici et là que tout cela avait quelque accointance avec des milieux politiques plutôt éloignés de l’idéal de détachement du bouddhisme pour que je quitte tout cela définitivement. Je n’ai jamais été fait pour les sectes, ni pour les clubs fermés d’ailleurs.
C’est alors que j’ai fait l’acquisition d’un livre qui m’a montré qu’il n’y avait pas moins de douze « sectes » ou écoles de bouddhisme rien qu’au Japon (Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Kegon, Tendaï, Shingon, Zen, Nichiren, Jodo, Shin) et j’ai continué mon chemin…


"Nichiren sauvant ses disciples de la tempête"...

(Cela ne vous rappelle rien ? Bizarre, bizarre...)