Quand on regarde de près certaines icônes du Baptême de Notre Seigneur, que l'on peut sans doute considérer comme les plus antiques et les plus traditionnelles, on peut économiser bien des phrases de commentaire théologique parce que l'image parle d'elle-même. En effet voici quelques icônes qui montrent ce qui se passe sous l'eau : le Christ écrase ou fait fuir clairement des êtres subaquatiques qui s'apparentent plus à des démons subaquatiques qu'à des divinités païennes innofensives.
On ne peut s'empêcher de se rappeler le Léviathan, "de l'hébreu: לויתן, liwjatan, venant de la mythologie phénicienne et qui représente en fait le monstre du chaos primitif. C'est également un monstre marin évoqué dans la Bible, dans les Psaumes (74,14 et 104, 26), dans Isaïe, 27, 1 et au Livre de Job (3:8 et 40:25 et 41:1). C'est un monstre colossal, dragon, serpent et crocodile, dont la forme n'est pas précisée ; il peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie, sinon d'anéantir le monde." selon le bref article intéressant publié ici.
Il est donc évident selon cette iconographie que le Christ vient moins recevoir par cette immersion une purification (à laquelle Il s'identifie également bien sûr puisque assumant notre nature humaine car« il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice ») qu'Il ne vient se rendre maître et terrasser des démons des profondeurs de la nature, capables de reproduire le chaos, les disperser et les assujettir pour rétablir le cosmos dans sa nature originelle comme Il le fera ensuite par sa glorieuse Résurrection ce qui est explicite dans cette icône qui rappelle celle de la descente dans l'Hadès. En somme le Prophète Jean le Baptiste, le Précurseur, annonce également non seulement par ses paroles mais en étant acteur à la demande du Sauveur de son immersion dans les eaux, la régénérescence de la Création et de l'homme c'est à dire la Résurrection à venir.