Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 5 octobre 2019

COMMENT LUTTER CONTRE LES MAUVAISES PENSÉES par Père IUSTIN du monastère d'Oaşa



« Q- Comment lutter contre les pensées qui nous assaillent ?

P. Justin  —     Le Père Théophile disait : le plus simple c’est de les remplacer : remplacer une mauvaise pensée par une bonne pensée. Quand tu parles avec quelqu’un qui te provoque, change de sujet. Il te pose une autre question. Toi ça ne t’intéresse pas, tu changes de sujet. Il faut changer le sujet au niveau de la tête, de l’esprit. Si tu as une mauvaise pensée, change de sujet.

Après il  y a une autre lutte, une lutte de fond : la prière du cœur. Tu as ainsi une pensée constante adressée au Christ. Et cette pensée répétée te protège contre les mauvaise pensées. C’est une autre méthode.

Après tu peux aussi prier pour ces choses. Par exemple j’étais en train de faire la prothèse et j’ai été envahi par les soucis, des tas de problèmes qu’il fallait résoudre et qui me dérangeaient. Qu’est-ce que je pouvais faire ? J’ai arrêté comme quand quelqu’un vient te voir et ne te laisse pas faire ce que es en train de faire. Tu t’arrêtes et tu parles avec la personne et tu lui demandes pourquoi elle est venue, quel problème elle a etc.
J’ai arrêté la prothèse et je me suis tourné vers ce souci qui me troublait et j’ai prié pour ce problème-là : si quelqu’un commet telle erreur faut-il faire telle ou telle chose… J’ai prié jusqu’à ce que je me sente libéré de cela. Le mauvais, voyant que les mauvaises pensées se transformaient en prière, est devenu impuissant à m’inspirer de mauvaises pensées. De temps à autre même, j’essayais de me rappeler une mauvaise pensée mais il ne venait rien, même si je demandais de recevoir cette pensée, parce que les mauvaise pensées avaient été transformées en prière. Moi j’attendais que les mauvaises pensées reviennent pour les retransformer en prière. Ça c’est une troisième technique.

Une quatrième façon c’est de changer sa vie. Les pensées qu’on a ont un rapport avec notre vie, avec nos péchés ; et c’est du matin au soir qu’il faut s’efforcer d’avoir une bonne vie, une vie propre, plus pure.  Tu verras que le soir ta prière aussi deviendra plus pure. Le soir tu te réunis, tu rencontres ta vie. Père Théophile disait que la prière est le miroir du cœur. Et si tu ne sais pas quel est ton état spirituel, prie et l’état que tu vas ressentir pendant  la prière, c’est ce que tu as dans le cœur. En fonction des images qui te viennent pendant la prière, tu vois ton état spirituel. Si tu as du matin au soir un contenu positif de ta vie, le soir quand tu vas à la prière tu rencontres ce contenu positif.
Il faut toujours s’entraîner à mettre la bonne pensée. Derrière n’importe quelle réalité, il y a quelque chose de bon. Il y a un dicton populaire qui dit : « En tout mal il y a un bien » (en français on dit « À quelque chose malheur est bon ») Il faut partout, chercher le bien dans toutes les situations. Dans toute situation même si elle est mauvaise trouve une bonne chose.
Si quelqu’un t’insulte dans la rue où est le bon là-dedans ?
—        Tu peux te retourner vers toi et tu peux faire une prière en disant « c’est pour mes péchés que cela arrive . Quels péchés ? Qu’est-ce que j’ai fait comme péchés ? Je vais réfléchir. J’ai fait ça, j’ai fait ça… et je ne me suis pas repenti pour cela et la personne qui m’a fait du mal elle l’a fait pour mes péchés. Et ce sont mes péchés qui ont attiré ces injures ou ces offenses. » Et de cette façon on commence à se convertir et à s’unir avec Dieu. Voici ce que tu as gagné à partir d’une insulte. Tu as mis la bonne pensée. Ça c’est très important. Et par lui tu parviens au bien des personnes au bien des choses par la bonne pensée. Mettre la bonne pensée devant chaque homme, devant chaque personne. La bonne pensée est une porte du bien. Il faut faire cela tout le temps, il faut garder les yeux toujours tournés vers le Christ. Et le Christ étant bon , vous ne pouvez donc qu’avoir de bonnes pensées derrière tout ce qui nous entoure. 
Regardez, vous avez remercié Dieu parce que vous êtes venus ici, vous avez mis une bonne parole parce que vous êtes venus ici. Vous êtes venus de loin, cet endroit est beau, vous mettez de bonnes pensées grâce à cet endroit et que vous avez eu quelque chose en plus. Sinon le mauvais arrive de lui-même qui pousse toujours à penser à mal : « Regarde ce qu’il a fait celui-là, il a critiqué telle personne… » Mets une bonne pensée et ne perds pas ton temps. Mettre une bonne pensée ça aide à devenir bon. Et ça a un rapport avec l’humilité qui entretient un rapport avec la réalité. C’est un réel signe de puissance. »
P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

jeudi 3 octobre 2019

Il ne faut pas avoir peur, même si les diables te troublent. Il faut considérer ça comme un bon signe.

LES EFFETS THÉRAPEUTIQUES DE LA PRIÈRE
par Père IUSTIN  du monastère d'Oaşa


Q. Est-ce qu’il faut une bénédiction pour lire le psautier ? Est-ce que c’est vrai qu’on peut avoir ensuite des tentations ou des épreuves sans cette bénédiction ? 

P. Justin  — Non. Il y a des malédictions dans certains psaumes mais si tu ne veux pas maudire qui que ce soit, cela n’est pas un problème.
Chaque action a un corps et un esprit. L’esprit de l’action c’est l’objectif de l’action. Alors le fait de lire, de prononcer, c’est le corps de l’action, et l’esprit, l’âme de cette action, c’est la raison pour quoi je lis, le but. Est-ce que c’est pour faire du mal à quelqu’un ? Pour maudire quelqu’un, pour que le diable l’emporte ? Non. Je lis avec de bonnes pensées et pour que tout aille bien. 
Tu peux avoir des soucis, tu peux avoir des difficultés, mais dans tout ce que tu fais spirituellement il peut y avoir des choses qui te déroutent. Tu as l’impression que ça ne va pas bien. De la même façon que quand tu fais certains régimes diététiques, pour améliorer ta santé, que tu commences  à avoir un traitement naturaliste sur la nourriture, tu peux être malade le temps de détoxifier le corps. Là c’est pareil, quand tu lis le psautier, il y a des choses qui s’en vont et c’est pour ça que tu as l’impression que tu as des tentations, des épreuves, des difficultés dans ta vie. Il ne faut pas avoir peur. C’est à ce moment-là qu’il faut continuer. Il ne faut pas s’arrêter parce que si tu t’arrêtes à ce moment-là la guérison s’interrompt.
Le Père Théophile disait la prière du cœur quand il était  à Timișoara et il est arrivé à un niveau tel que quand il disait la prière il avait l’impression qu’il flottait dans l’air et qu’il ne touchait plus le sol. Et à partir de là il avait de grandes tentations de grandes épreuves. Il ne savait plus. Il a dit « Ma chance c’est que je n’ai pas fait le rapport entre la prière et les épreuves et les tentations, parce que je ne savais pas qu’il y avait un rapport, parce que sinon j’aurais arrêté de faire la prière. » Il a prié et il a prié et du coup il s’est purifié. Et nous quand on commence à prier, au plus profond de chacun d’entre nous, il reste de la saleté. Il faut la laisser partir et continuer la prière. Il faut laisser tout ça sortir.

Dans le Patericon il y a une parole d’un disciple qui demande à son Abba :  
—        Abba quand je veux faire mes prières, il me vient beaucoup de pensées, qu’est-ce que je dois faire ? 
—        Fais ta prière a  répondu l’Abba
—        Mais si je continue il me vient d’autres pensées, qu’est-ce qu'il va m’arriver ? Qu’est-ce que je dois faire ? 
—        Fais la prière
—        Mais si je continue il m’en vient encore et encore… Qu’est-ce que je dois faire ? 
—        Fais ta prière

Là c’est pareil. 
—Tu as commencé à réciter le psautier et tu demandes — Qu’est-ce que je dois faire ? Il me vient telle chose et telles choses — Continue à lire !  — Oui mais après, j’ai des épreuves, des tentations… —  Continue à lire ! et encore et encore ! Et c’est tout !

Beaucoup considèrent  que le psautier c’est comme un antibiotique spirituel très fort et que tu ne dois pas le prendre comme ça sans ordonnance, mais ce n’est pas comme ça. Il y a bien sûr certains offices d’exorcisme qu’on peut faire en tant que prêtre et que n’importe qui ne doit pas faire. Mais ça c’est autre chose, le psautier ne rentre pas dans cette catégorie-là.

Au fur et à mesure que tu pries, que tu lis, tu comprends mieux, tu t’élèves et même si tu as des tentations, des épreuves, même si les diables te troublent. Il faut considérer ça comme un bon signe. Il faut être inquiet justement s’il ne se passe rien. Ça veut dire que tu es superficiel et que tu ne fais pas la prière vraiment.
P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

mardi 1 octobre 2019

OSER FAIRE PLUS dans la vie spirituelle, par P. Iustin Miron du monastère d'Oaşa


"Nous avons des offices dans une paroisse, chez nous aussi au monastère, et la présence aux offices est obligatoire, et vous aussi il faut assister aux offices de votre paroisse et du début, même à l’Orthros, même pendant la semaine, pas seulement le Dimanche à la Liturgie. Si vous voyez quelqu’un faire ces efforts-là, vous pouvez le traiter d’extrémiste mais pourtant, ça, c’est juste le minimum, ce n’est pas le maximum. Aller à tous les offices pendant la semaine c’est comme savoir la table de multiplication. Il faut faire des investissements plus forts d’un point de vie spirituel. Si tu veux gagner, d’un point de vue spirituel, il faut investir. 
 J’ai une expérience à raconter : Je suis allé changer ma carte d’identité. Il y avait beaucoup de monde. Il y avait la queue. J’en avais pour une heure. J’allais perdre une heure de ma vie. Ce n’était pas possible. Que faire ? J’ai commencé la prière du cœur… Même maintenant je ne peux oublier cette heure et j’ai même envie de retourner là-bas pour recommencer à faire la queue pendant une heure. Qu’est-ce qu’elle m’a réchauffé cette prière ! C’était extraordinaire ! Cette heure j’aurais pu la perdre, j’aurais pu penser à autre chose. Donc on peut faire beaucoup spirituellement du matin jusqu’au soir. On peut faire beaucoup de choses. Il en est de même pour nous quand nous sommes dans les bouchons de la circulation.

Au monastère, on confesse parfois des paysans. Ils nous donnent des leçons. Ils se réveillent la nuit. Ils font l’office de minuit, ils savent les acathistes par cœur. Ils vont sur la colline pour travailler et lisent l’acathiste appris par cœur. Et nous qui sommes moines on trouve que ce sont des extraterrestres ces paysans-là. 

Comment parvenir à savoir tout ça par cœur ? Ça, c’est de l’exercice. Le sportif qui ne s’entraîne plus, il est fini. Sa vie de sportif est finie. Pareillement, Je ne suis pas un fidèle croyant si je ne fais pas mes prières, mes métanies.  Si tu les fais, tu vas voir comment tu te débrouilles dans ta vie et que tout fonctionne bien. Il faut oser plus dans la vie spirituelle. On est trop timide. Allez ! fais plus parce que c’est possible. Si on investit plus, on obtient plus. Et il faut absolument le faire parce que la vie spirituelle donne un sens une valeur à tout ce qui se passe autour de nous. Si tu es spirituel tu comprends, mais si tu ne l’es pas tu ne comprends pas. L’homme qui n’est pas spirituel peut être savant, il peut être ce qu’il veut, il n’a pas compris. Seulement celui qui est spirituel peut comprendre. Si tu ne vas pas à l’église et que tu n’as pas le Christ dans ton cœur, tu n’as rien compris. 
C’est pour ça qu’un philosophe roumain disait qu’il préférait la vieille femme dont les pieds sentent mauvais et qui vénère l’icône, car elle est plus sage que n’importe quel scientifique qui ne croit pas en Dieu. Parce qu’elle a compris l’essentiel. La vraie compréhension, la vraie sagesse, vient de la grâce, dans la grâce. On comprend le rôle et le sens des choses, la création.  Et pour se connecter du matin au soir à Dieu par la vie spirituelle, il faut avoir du courage. Quand tu viens du travail, avant même de te déshabiller lis un cathisme et tu verras comment tu te libères de tout ton stress et de tous tes problèmes… de même quand tu fais le ménage dans ta maison…"
P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

samedi 28 septembre 2019

GARDER LES YEUX TOURNÉS VERS LE CHRIST par P. Iustin Miron du monastère d'Oaşa


« Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et tout le reste vous sera accordé par surcroît » (Matthieu 6, 33)





« Si dans tout ce qu’on entreprend, toute démarche, on cherche le Ciel, la Terre vient rapidement à notre rencontre. Tous les problèmes trouvent leur solution si l'on regarde le Ciel. Mais si l’on ne cherche pas le Ciel et que l’on commence à prendre en compte d’autres problèmes, alors là on perd tout.
Tout le reste nous vole, nous prend notre liberté. C'est une sorte de harcèlement. L’Apôtre Paul dit que là où est l’Esprit de Dieu se trouve la liberté. Si ça ne va pas, cela signifie que l'on s'est détourné du Ciel. Si ça ne va pas dans votre vie, retournez-vous vers le Ciel. C’est seulement en se retournant vers le Ciel qu'on retrouve sa liberté, son état naturel, son bonheur. Le reste vient alors sans rechercher les choses terrestres mais en demeurant céleste tout le temps. Les gens peuvent dire « il est dans les nuages » mais plus tu es spirituel plus tu as les pieds sur terre. 

Le père Théophile est un modèle. Il était très équilibré. Il avait les pieds sur terre, au fur et à mesure qu’il montait vers le Ciel il s’approfondissait dans les choses terrestres et il pénétrait la terre et la création d’autant plus qu’il était spirituel. C’est là la clé des clés. Il faut avoir la foi, il faut être fidèle. 

C’est difficile, mais il faut moins regarder les vagues de la tempête. Lorsque le Christ a demandé à Pierre de venir à Lui sur l’eau, il y est allé mais quand il a regardé les vagues, il a chancelé dans la foi , il a eu peur et il a commencé à sombrer. Tant qu’il regardait le Christ il allait au-dessus des vagues, mais quand il a regardé les vagues, il a commencé à sombrer. Et c’est pour ça que St Paul écrit dans l’Épitre aux Hébreux : « Courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards vers le Christ ». Nous courons dans la lutte à laquelle nous sommes confrontés. Indépendamment de la lutte que nous devons mener, si on a les yeux tournés vers le Christ, on a l’infini en nous, on a une puissance illimitée. C’est ce que tu regardes qui te pénètre, c’est ce que tu regardes que tu deviens. Si tu regardes le Christ, il faut être en Christ, il faut être comme le Christ. Mais regarde-le toujours, toujours. Ne te laisse pas emporter. Ne regarde pas à droite et à gauche. Regarde d’une manière appropriée. Si tu regardes la mer tu ne deviens pas mondain. Il y a tellement de beauté naturelle. Tu peux même regarder des films. Il y a des films qui ont beaucoup de valeur, qui sont beaux, mais il faut choisir. Il faut savoir choisir. Si on s’y tient, si on s’efforce, il faut insister davantage sur ce qu’on doit faire du matin jusqu’au soir.»

P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

mercredi 25 septembre 2019

PAS, OU PLUS DE PÈRE SPIRITUEL ? par le STARETS IUSTIN

Au début du mois  le starets Iustin Miron du monastère d'Oaşa (Părintele Iustin Miron, stareţul Mănăstirii Oaşa) est venu au monastère Ste Marie l'Egyptienne à Porquerolles rendre visite à la communauté orthodoxe roumaine et lors de l'entretien particulièrement lumineux autant que savoureux (P. Iustin est plein d'humour comme souvent les grands spirituels) qu'il a eu avec des fidèles en répondant à leurs questions, il a abordé entre autres thèmes le problème de l'absence de père spirituel. En voici la transcription, d'autres extraits suivront sur d'autres thèmes :


"Le bonheur est un état d'accomplissement en Dieu"
« Q. En France nous n’avons pas beaucoup de pères spirituels. Ici nous n’avons pas de guides. Les guides que nous avons sont seulement des prêtres qui vivent dans le monde…  Où trouverons-nous des pères spirituels orthodoxes qui puissent nous accompagner ?

P. Justin  — Père Théophile (Părintele Teofil Părăian, son père spirituel) disait que dans ce cas-là nous avons le Christ qui devient pour nous un Père spirituel.  Il devient pour nous un ami et il suffit d’avoir la foi en cela.
Lorsque je suis parti au monastère, j’ai dit à Père Théophile, « Voilà maintenant je pars, on se sépare, qu’est-ce que je vais faire ? » J’étais angoissé en voyant que je me séparais de Père Théophile, car je n’avais que lui comme Père spirituel. Mais Père Théophile m’a dit « Mon cher, aie la foi et sois sincère, et Dieu t’enverra tout ce dont tu as besoin. Tu ne manqueras de rien, mais sois sincère »
Au départ, ce ne fut pas quelque chose de spectaculaire. Mais ensuite avec la foi, la sincérité, avec le temps j’ai vu qu’il ne me manquait rien dans ma vie.

Quand les pères spirituels s’en vont, nous sommes toujours leurs fils spirituels. Même si on n’y arrive pas et qu’on est faible, fils prodigues que nous sommes. Père Théophile avait organisé une colonie pour les jeunes, seulement des garçons, environ cinquante. Après la mort de Père Théophile, on se posait la question : est-ce qu’on continue à faire la colonie ou on ne la fait plus ? Les jeunes venaient entendre le Père Théophile. On n’était pas sûr de ce qu’il fallait faire. Alors on a décidé de la faire quand même. Et au lieu de cinquante jeunes qui venaient, il y en a eu cent cinquante et après il y en avait deux cent cinquante et ensuite on a dû mettre une limite. Que peut-on en conclure ? Les jeunes venaient encore pour le Père Théophile et c’est encore le Père Théophile qui les ramenait, et maintenant, il est encore plus présent que quand il était avec nous. Quand les saints partent, qu’ils ne sont plus, ils sont encore plus présents.  Les saints sont plus proches de nous dans le Ciel qu’ils ne l’étaient quand ils étaient sur terre. Ils sont partis c’est vrai, mais ils viennent plus que ce qu’ils partent ; mais ils restent et ils sont plus proches de nous.
Nous, maintenant, nous n’arrivons plus à faire face aux milliers de jeunes qui viennent. On n’est rien, on est nuls. Ils ne viennent pas pour nous. C’est Père Théophile qui attire tout ce monde.

À propos du Père Arsenie Boca

Les trois dernières années de sa vie il avait été exclu de l’Église, interdit de monastère et de la prêtrise, on lui avait interdit même de porter l’habit ecclésiastique et il était obligé de porter des habits laïcs. Mais après sa mort, personne ne put empêcher des milliers de gens d’aller en pèlerinage sur sa tombe. C’est un saint.
Il y a eu des jours où il y a eu plus de monde là-bas qu’au tombeau du Christ. Il y a des jours où il y avait cent mille personnes. Il n’est pas encore canonisé mais il y a une démarche pour cela en ce moment. Père Arsenie disait aussi : «Après que je serai parti, je vous aiderai davantage, je serai encore plus avec vous. »
Cela demande un peu plus de foi de notre part. Il faut le croire qu’ils sont avec nous, à nos côtés !





L'exemple de St Moïse "l'éthiopien."
Saint Moïse dit aussi «le voleur», moine d’Égypte du III°s au désert, était auparavant le chef d’une bande de voleurs, qui faisaient toutes sortes de méfaits. Voulant connaître Dieu il rencontra Père Isidore, et devint moine. Moïse avait 25 à 30 ans. Le démon le combattit de diverses façons, alors il commença à lutter de toutes ses forces contre ses mauvais instincts, en priant avec détermination et en faisant beaucoup d’exercices spirituels. Un jour qu’il se décourageait, son père spirituel, Père Isidore  lui dit «Regarde à gauche » et par là il lui donna de voir tous les démons contre lesquels il avait à lutter. Mais il lui dit ensuite « Regarde à droite » et à droite il vit toutes les puissances angéliques qui étaient là, bien plus fortes que les démons ; c’est ce qui l’a déterminé à rester au monastère. Quand il a vu que de son côté, ils étaient plus nombreux et plus forts. Il ne combattait pas seul.


Moi aussi quelquefois j’ai du mal,  Père Théophile me manque et j’aurais envie de parler avec lui. C’est quelque chose d’humain. Ne vous faites pas de souci. Vous êtes seuls semble-t-il, vous n’avez pas de père spirituel, mais  le Ciel vous devient un père spirituel. Saint Nicolas Velimirovitch disait «  Si on voyait toutes les mains qui sont tendues vers nous du Ciel et qui nous relèvent quand nous tendons seulement la main,… car il y a un nombre infini de mains dans notre direction !… » Et nous nous avons peur !?» 
P. Iustin Miron 
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

lundi 23 septembre 2019

FAIRE DE LA SOUFFRANCE LA CROIX DE NOTRE SALUT

par
Père Théophile de Sâmbăta 
(Amintire eternă!)
Starets du monastère de la Dormition de la Mère de Dieu, à Sâmbata, près de Sibiu, en Transylvanie, le père Théophile fut l’un des témoins de l’Évangile les plus écoutés en Roumanie notamment parmi les jeunes. Il était aveugle de naissance.


“Nous sommes toujours tentés de dire que, parce que nous souffrons beaucoup, nous avons le droit de nous révolter, nous avons le droit de ne pas croire en Dieu, nous avons le droit de nous battre, et de tout reprocher à l’autre, les enfants à leurs parents, le mari à sa femme, etc., et finalement de reprocher à Dieu l’existence de cette souffrance. Alors on s’entretue, physiquement et spirituellement, et ainsi la souffrance se multiplie comme une semence maléfique que pourtant nous maudissons”. 
Mgr Joseph, 
Archevêque du patriarcat de Roumanie en Europe occidentale


Extraits de l'enregistrement d’une rencontre organisée à Paris avec des jeunes de la région parisienne:

"Je suis ici parce que Dieu l’a bien voulu. Je crois ce que dit l’Évangile de notre Seigneur Jésus que chaque cheveu de notre tête est compté. Quand j’ai lu pour la première fois la Philocalie, j’ai lu dans les écrits de saint Marc l’Ascète que quand Dieu désire qu’une chose se réalise, toute la création aide à ce qu’elle se réalise, et quand Dieu ne le désire pas, tout se met en travers et s’y oppose. J’ai passé toute ma vie, depuis ma jeunesse et jusqu’à la vieillesse, avec la pensée qu’il n’y a pas de petites choses. J’ai toujours senti le travail de Dieu en tout, même dans les choses les plus insignifiantes, me souvenant de la parole du Seigneur: “Tous les cheveux de votre tête sont comptés”, et des écrits de saint Marc l’Ascète: "Quand Dieu désire qu’une chose se réalise, toute la création intervient pour qu’elle se réalise"

La souffrance, une réalité, un problème et un mystère

Comment recevoir la souffrance pour qu’elle nous soit profitable ? Ceux qui m’ont invité ont probablement pensé que j’étais compétent sur cette question, mais en y réfléchissant moi-même, je suis «arrivé à la conclusion inverse. Je vais néanmoins faire de mon mieux pour vous présenter mes idées personnelles sur la souffrance. En vous en parlant, je penserai non seulement aux souffrances physiques, à la douleur, mais aussi aux souffrances morales, aux souffrances sociales, aux catastrophes naturelles, bref, à tout ce que nous ne voudrions pas voir advenir.
Depuis ma jeunesse, je me demande à quoi sert la souffrance. Je n’ai pas encore trouvé de réponse satisfaisante. Je suis arrivé au constat que, pour tout le monde, pour ceux qui souffrent et pour ceux qui ne souffrent pas, la souffrance est à la fois une réalité, un problème, et un mystère. C’est une réalité que nous ne pouvons éviter. C’est un problème que personne encore n’a résolu. Il nous reste le mystère. En fait, l’important n’est pas ce que nous croyons sur la souffrance, où ce que nous en pensons, mais quel est le rapport que nous avons personnellement avec notre propre souffrance. Que pouvons nous faire pour ne pas souffrir?
L’Église ne désire pas que les hommes souffrent. Lors des liturgies, nous prions pour que nous soient accordées “une fin chrétienne, sans douleur, sans honte, paisible, et une bonne justification devant le trône redoutable du Christ”. Par ceci, l’Église demande que les croyants passent leur vie dans la sérénité et que, autant qu’il est possible, ils ne souffrent pas. Nous prions aussi dans la liturgie pour les responsables de notre Église, pour notre évêque, pour “que Dieu le protège, le garde en paix, dans l’intégrité, en bonne santé et en vie pendant de longs jours”. Après avoir demandé cela pour les responsables de notre Église, nous le demandons aussi pour nous tous, puisque nous ajoutons : “Et pour tous et pour toutes “.

L’Église désire donc que les hommes vivent en paix, qu’ils soient en bonne santé, qu’ils soient intègres et qu’ils aient une longue vie. Elle n’apporte aucune raison de glorifier la souffrance, mais elle nous donne des raisons d’accepter la souffrance quand nous la rencontrons, d’accepter notre part de souffrance, et de l’utiliser pour notre bien. Alors, ne désirons pas la souffrance, mais acceptons-la si elle nous vient.

“Si nous devons souffrir, alors ne souffrons pas en vain”

Il n’est pas nécessaire que tous les hommes aient leur lot de souffrance. Certains sont épargnés, d’autres peuvent facilement supporter une grande souffrance, et pour d’autres encore la souffrance est une torture. Je pense dans ce cas, plus particulièrement, à la souffrance physique. Je connais des personnes qui supportent une souffrance très dure, qui ne peuvent pas bouger de leur lit, et qui pourtant rayonnent d’une joie spirituelle que n’ont pas les bien-portants. Je connais des hommes révoltés face à la souffrance, et d’autres qui n’y prêtent aucune attention. Dans chacune de ces situations, nous devons considérer l’intensité de la souffrance car il existe des douleurs qui détruisent l’homme, qui le rendent incapable de penser à autre chose qu’à sa souffrance.

Je m’arrêterai sur les personnes dont on pense qu’elles souffrent alors qu’en fait elles ne souffrent pas parce qu’elles savent comment porter leur souffrance. Un médecin roumain, qui croyait en Dieu, disait qu’il y a deux choses qu’un homme ne peut faire sans la foi : élever de bons enfants et supporter une grande souffrance. Je crois aussi que les personnes qui ont une croix à porter et qui ont aussi la capacité de la porter facilement sont, en particulier, des personnes qui croient en Dieu. Elles reçoivent leur lot de souffrance comme s’il venait de la main de Dieu, parce que les croyants savent que rien ne se passe sans que Dieu ne le permette J’évoquais plus haut saint Marc l’Ascète en disant que l’important n’est pas de savoir pourquoi ni d’où vient la souffrance, mais comment nous nous comportons dans ou face à la souffrance. C’est en ce sens que le père Arsène, un moine de notre monastère, disait : “Si nous devons souffrir, alors ne souffrons pas en vain”. Pour pouvoir utiliser sa souffrance pour le bien, l’homme doit croire que sa souffrance a un sens pour lui, même s’il n’en comprend pas le but. En fait, quelqu’un qui a cet état d’esprit, et qui sait comment supporter sa souffrance ou sa douleur, ne souffre presque plus.
En d’autres termes, je dirais que la souffrance est une réalité que nous avons le droit d’éviter si nous le pouvons, elle est un problème que nous avons le droit de résoudre si nous le pouvons, mais nous devons nous incliner face au mystère et utiliser la souffrance qui nous est donnée, pour notre progrès spirituel.

Aider les autres en faisant ce qui est à notre portée

Si nous ne pouvons pas comprendre notre propre souffrance, nous ne pouvons pas non plus comprendre la souffrance des autres. Nous pouvons cependant intervenir pour leur bien, pour leur faciliter la vie, pour les aider à porter leur souffrance. C’est même notre devoir, car Dieu nous appelle à être ses collaborateurs pour aider notre prochain, c’est-à-dire l’autre, et II nous bénit si nous allégeons la souffrance des hommes. Or sans avoir de pouvoir de guérison, nous avons le pouvoir d’aider les autres en faisant ce qui est à notre portée. Pensons aux quatre hommes qui ont amené au Seigneur le paralytique de Capharnaüm. Ils auraient pu attendre de rencontrer le Christ, mais ils ont senti le besoin d’amener leur ami le plus vite possible devant le Seigneur afin qu’il le guérisse. Ils se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas guérir leur ami, mais ils ont su que le Christ le pouvait. Ils ont fait leur part de travail, et le Seigneur les a exaucés.
Le Seigneur cependant ne guérit pas toujours. Il laisse certains souffrir et vivre leur douleur avec sérénité, pour eux-mêmes et pour le bien des autres. J’ai souvent constaté que les gens qui souffrent, ou qui ont vécu de grandes souffrances, sont des gens solides. Ils ont un autre regard sur la vie et ils ont gagné des qualités que des hommes plus épargnés n’ont pu acquérir. Ceci signifie que, si la souffrance nous est donnée, nous pouvons la recevoir en pensant que nous nous enrichissons. Certains hommes ressentent la souffrance comme une injustice, comme quelque chose qui ne devrait pas leur arriver, à eux personnellement. Mais cela revient à comparer sa vie à celle des autres et je crois que cela n’a aucun sens, car chaque homme vit la vie qui lui est donnée. Chacun a son propre rapport avec la souffrance, chacun peut en recevoir un bien. Je crois que ce qui nous aide le plus c’est la foi en Dieu, la conscience que Dieu permet cette souffrance et qu’elle a sa raison d’être. Une telle conscience, ou plutôt une telle confiance, est d’une très grande valeur pour tous les chrétiens. Elle leur donne de porter leur croix avec dignité.

“Sans la croix, il n’y a pas de salut”

Je disais au début de mon intervention ne pas savoir si j’étais compétent au sujet de la souffrance et de son acceptation. Peut-être certains ont-ils pensé que j’ai beaucoup souffert d’être né aveugle. Ce n’est pas exactement le cas. Il se peut que quelqu’un qui a connu l’indépendance, ou quelqu’un dont la vie a été basée sur sa capacité de voir, en souffre. Quelqu’un qui a été méprisé, rejeté, ou abandonné à cause de son infirmité en souffre aussi. Mais moi, je suis entré dans la vie consciente sans la vue, et j’ai appris des autres, qui m’entouraient et m’aidaient, que je n’étais pas comme eux. Parfois, je ne me rendais même pas compte que je n’étais pas comme eux. Des personnes autour de moi avaient souvent pitié de moi, mais je ne voyais pas pourquoi. J’ai vécu avec les autres comme je le pouvais, et je me suis orienté dans la vie selon les possibilités que j’avais. Cela s’est passé très naturellement. Bien sûr, il y a eu des problèmes dans des situations particulières, et il y en aura encore, mais dans la vie il y a toujours des problèmes ! Tant qu’il y aura des hommes de bonne volonté qui verront aussi pour moi, alors ma souffrance sera soit inexistante, soit minimisée. Je peux même dire que je ne souffre pas du tout, en tous cas pas pour cette cause-là. C’est pourquoi, je n’ai peut-être pas une connaissance suffisante pour répondre à vos questions.
Mais je peux vous assurer que la foi en Dieu est une grande aide pour supporter une grande souffrance. Rappelons encore que, si nous n’avons pas de souffrance, alors n’en désirons pas, parce que ni l’Église ni les hommes n’en désirent pour nous. Éviter la souffrance quand la situation le permet, oui, mais s’il s’agit d’éviter la croix de notre salut, non. Dieu ne bénit pas une telle attitude. Car Dieu demande à chaque chrétien de porter sa croix, la croix du dépassement de nous-mêmes, la croix des efforts que nous devons faire pour être meilleurs. Sans la croix, il n’y a pas de salut, et le salut ne nous vient pas seulement par la Croix du Seigneur, mais aussi par le fait que nous portons notre propre croix. Quand nous devons traverser une épreuve, une maladie, une douleur, un chagrin, nous rencontrons la croix que nous devons porter, et elle devient véritablement la croix de notre salut si nous nous dépassons nous-mêmes en la portant.

“Demandons à Dieu d’accepter la souffrance quand elle nous vient”

Je voudrais vous laisser quelque chose qui resterait après mon départ : soyons convaincus que la croix est nécessaire pour notre salut. Demandons à Dieu la santé et tout ce qui est bon. Mais demandons aussi à Dieu d’accepter la souffrance quand elle nous vient. Demandons lui que notre foi grandisse, afin de pouvoir faire face à toutes les situations qui apparaissent dans notre vie, afin que nous portions facilement ce que nous avons à porter, et afin que nous ne souffrions pas pour rien. Demandons à Dieu une foi qui nous aide à porter même une souffrance très lourde. Saint Isaac le Syrien disait : “Cherche un médecin avant d’être malade et prie avant la tentation”.
Préparons-nous à souffrir, qu’il s’agisse de souffrance physique ou de souffrance morale. Pour supporter facilement la souffrance morale, et pour que nous puissions en tirer du bien, préparons-nous à nous humilier. Ne nous troublons pas en réalisant que la souffrance est une réalité que bien souvent nous ne pouvons éviter, que la souffrance est un problème que nous ne pouvons résoudre, et qu’elle est un mystère qui peut être pour notre bien, pour notre progrès spirituel, pour nous unir à la Croix du Seigneur. Elle est un mystère pour nous unir à la souffrance du Seigneur qui a pitié de nous et qui nous sauve, parce qu’il aime les hommes. Un mystère pour nous unir à la souffrance du Seigneur qui nous aime même quand II nous donne la souffrance, et qui essuie toutes les larmes de tous les visages quand il sait que nous souffrons pour notre bien. […]"