Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 5 octobre 2019

COMMENT LUTTER CONTRE LES MAUVAISES PENSÉES par Père IUSTIN du monastère d'Oaşa



« Q- Comment lutter contre les pensées qui nous assaillent ?

P. Justin  —     Le Père Théophile disait : le plus simple c’est de les remplacer : remplacer une mauvaise pensée par une bonne pensée. Quand tu parles avec quelqu’un qui te provoque, change de sujet. Il te pose une autre question. Toi ça ne t’intéresse pas, tu changes de sujet. Il faut changer le sujet au niveau de la tête, de l’esprit. Si tu as une mauvaise pensée, change de sujet.

Après il  y a une autre lutte, une lutte de fond : la prière du cœur. Tu as ainsi une pensée constante adressée au Christ. Et cette pensée répétée te protège contre les mauvaise pensées. C’est une autre méthode.

Après tu peux aussi prier pour ces choses. Par exemple j’étais en train de faire la prothèse et j’ai été envahi par les soucis, des tas de problèmes qu’il fallait résoudre et qui me dérangeaient. Qu’est-ce que je pouvais faire ? J’ai arrêté comme quand quelqu’un vient te voir et ne te laisse pas faire ce que es en train de faire. Tu t’arrêtes et tu parles avec la personne et tu lui demandes pourquoi elle est venue, quel problème elle a etc.
J’ai arrêté la prothèse et je me suis tourné vers ce souci qui me troublait et j’ai prié pour ce problème-là : si quelqu’un commet telle erreur faut-il faire telle ou telle chose… J’ai prié jusqu’à ce que je me sente libéré de cela. Le mauvais, voyant que les mauvaises pensées se transformaient en prière, est devenu impuissant à m’inspirer de mauvaises pensées. De temps à autre même, j’essayais de me rappeler une mauvaise pensée mais il ne venait rien, même si je demandais de recevoir cette pensée, parce que les mauvaise pensées avaient été transformées en prière. Moi j’attendais que les mauvaises pensées reviennent pour les retransformer en prière. Ça c’est une troisième technique.

Une quatrième façon c’est de changer sa vie. Les pensées qu’on a ont un rapport avec notre vie, avec nos péchés ; et c’est du matin au soir qu’il faut s’efforcer d’avoir une bonne vie, une vie propre, plus pure.  Tu verras que le soir ta prière aussi deviendra plus pure. Le soir tu te réunis, tu rencontres ta vie. Père Théophile disait que la prière est le miroir du cœur. Et si tu ne sais pas quel est ton état spirituel, prie et l’état que tu vas ressentir pendant  la prière, c’est ce que tu as dans le cœur. En fonction des images qui te viennent pendant la prière, tu vois ton état spirituel. Si tu as du matin au soir un contenu positif de ta vie, le soir quand tu vas à la prière tu rencontres ce contenu positif.
Il faut toujours s’entraîner à mettre la bonne pensée. Derrière n’importe quelle réalité, il y a quelque chose de bon. Il y a un dicton populaire qui dit : « En tout mal il y a un bien » (en français on dit « À quelque chose malheur est bon ») Il faut partout, chercher le bien dans toutes les situations. Dans toute situation même si elle est mauvaise trouve une bonne chose.
Si quelqu’un t’insulte dans la rue où est le bon là-dedans ?
—        Tu peux te retourner vers toi et tu peux faire une prière en disant « c’est pour mes péchés que cela arrive . Quels péchés ? Qu’est-ce que j’ai fait comme péchés ? Je vais réfléchir. J’ai fait ça, j’ai fait ça… et je ne me suis pas repenti pour cela et la personne qui m’a fait du mal elle l’a fait pour mes péchés. Et ce sont mes péchés qui ont attiré ces injures ou ces offenses. » Et de cette façon on commence à se convertir et à s’unir avec Dieu. Voici ce que tu as gagné à partir d’une insulte. Tu as mis la bonne pensée. Ça c’est très important. Et par lui tu parviens au bien des personnes au bien des choses par la bonne pensée. Mettre la bonne pensée devant chaque homme, devant chaque personne. La bonne pensée est une porte du bien. Il faut faire cela tout le temps, il faut garder les yeux toujours tournés vers le Christ. Et le Christ étant bon , vous ne pouvez donc qu’avoir de bonnes pensées derrière tout ce qui nous entoure. 
Regardez, vous avez remercié Dieu parce que vous êtes venus ici, vous avez mis une bonne parole parce que vous êtes venus ici. Vous êtes venus de loin, cet endroit est beau, vous mettez de bonnes pensées grâce à cet endroit et que vous avez eu quelque chose en plus. Sinon le mauvais arrive de lui-même qui pousse toujours à penser à mal : « Regarde ce qu’il a fait celui-là, il a critiqué telle personne… » Mets une bonne pensée et ne perds pas ton temps. Mettre une bonne pensée ça aide à devenir bon. Et ça a un rapport avec l’humilité qui entretient un rapport avec la réalité. C’est un réel signe de puissance. »
P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

jeudi 3 octobre 2019

Il ne faut pas avoir peur, même si les diables te troublent. Il faut considérer ça comme un bon signe.

LES EFFETS THÉRAPEUTIQUES DE LA PRIÈRE
par Père IUSTIN  du monastère d'Oaşa


Q. Est-ce qu’il faut une bénédiction pour lire le psautier ? Est-ce que c’est vrai qu’on peut avoir ensuite des tentations ou des épreuves sans cette bénédiction ? 

P. Justin  — Non. Il y a des malédictions dans certains psaumes mais si tu ne veux pas maudire qui que ce soit, cela n’est pas un problème.
Chaque action a un corps et un esprit. L’esprit de l’action c’est l’objectif de l’action. Alors le fait de lire, de prononcer, c’est le corps de l’action, et l’esprit, l’âme de cette action, c’est la raison pour quoi je lis, le but. Est-ce que c’est pour faire du mal à quelqu’un ? Pour maudire quelqu’un, pour que le diable l’emporte ? Non. Je lis avec de bonnes pensées et pour que tout aille bien. 
Tu peux avoir des soucis, tu peux avoir des difficultés, mais dans tout ce que tu fais spirituellement il peut y avoir des choses qui te déroutent. Tu as l’impression que ça ne va pas bien. De la même façon que quand tu fais certains régimes diététiques, pour améliorer ta santé, que tu commences  à avoir un traitement naturaliste sur la nourriture, tu peux être malade le temps de détoxifier le corps. Là c’est pareil, quand tu lis le psautier, il y a des choses qui s’en vont et c’est pour ça que tu as l’impression que tu as des tentations, des épreuves, des difficultés dans ta vie. Il ne faut pas avoir peur. C’est à ce moment-là qu’il faut continuer. Il ne faut pas s’arrêter parce que si tu t’arrêtes à ce moment-là la guérison s’interrompt.
Le Père Théophile disait la prière du cœur quand il était  à Timișoara et il est arrivé à un niveau tel que quand il disait la prière il avait l’impression qu’il flottait dans l’air et qu’il ne touchait plus le sol. Et à partir de là il avait de grandes tentations de grandes épreuves. Il ne savait plus. Il a dit « Ma chance c’est que je n’ai pas fait le rapport entre la prière et les épreuves et les tentations, parce que je ne savais pas qu’il y avait un rapport, parce que sinon j’aurais arrêté de faire la prière. » Il a prié et il a prié et du coup il s’est purifié. Et nous quand on commence à prier, au plus profond de chacun d’entre nous, il reste de la saleté. Il faut la laisser partir et continuer la prière. Il faut laisser tout ça sortir.

Dans le Patericon il y a une parole d’un disciple qui demande à son Abba :  
—        Abba quand je veux faire mes prières, il me vient beaucoup de pensées, qu’est-ce que je dois faire ? 
—        Fais ta prière a  répondu l’Abba
—        Mais si je continue il me vient d’autres pensées, qu’est-ce qu'il va m’arriver ? Qu’est-ce que je dois faire ? 
—        Fais la prière
—        Mais si je continue il m’en vient encore et encore… Qu’est-ce que je dois faire ? 
—        Fais ta prière

Là c’est pareil. 
—Tu as commencé à réciter le psautier et tu demandes — Qu’est-ce que je dois faire ? Il me vient telle chose et telles choses — Continue à lire !  — Oui mais après, j’ai des épreuves, des tentations… —  Continue à lire ! et encore et encore ! Et c’est tout !

Beaucoup considèrent  que le psautier c’est comme un antibiotique spirituel très fort et que tu ne dois pas le prendre comme ça sans ordonnance, mais ce n’est pas comme ça. Il y a bien sûr certains offices d’exorcisme qu’on peut faire en tant que prêtre et que n’importe qui ne doit pas faire. Mais ça c’est autre chose, le psautier ne rentre pas dans cette catégorie-là.

Au fur et à mesure que tu pries, que tu lis, tu comprends mieux, tu t’élèves et même si tu as des tentations, des épreuves, même si les diables te troublent. Il faut considérer ça comme un bon signe. Il faut être inquiet justement s’il ne se passe rien. Ça veut dire que tu es superficiel et que tu ne fais pas la prière vraiment.
P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

mardi 1 octobre 2019

OSER FAIRE PLUS dans la vie spirituelle, par P. Iustin Miron du monastère d'Oaşa


"Nous avons des offices dans une paroisse, chez nous aussi au monastère, et la présence aux offices est obligatoire, et vous aussi il faut assister aux offices de votre paroisse et du début, même à l’Orthros, même pendant la semaine, pas seulement le Dimanche à la Liturgie. Si vous voyez quelqu’un faire ces efforts-là, vous pouvez le traiter d’extrémiste mais pourtant, ça, c’est juste le minimum, ce n’est pas le maximum. Aller à tous les offices pendant la semaine c’est comme savoir la table de multiplication. Il faut faire des investissements plus forts d’un point de vie spirituel. Si tu veux gagner, d’un point de vue spirituel, il faut investir. 
 J’ai une expérience à raconter : Je suis allé changer ma carte d’identité. Il y avait beaucoup de monde. Il y avait la queue. J’en avais pour une heure. J’allais perdre une heure de ma vie. Ce n’était pas possible. Que faire ? J’ai commencé la prière du cœur… Même maintenant je ne peux oublier cette heure et j’ai même envie de retourner là-bas pour recommencer à faire la queue pendant une heure. Qu’est-ce qu’elle m’a réchauffé cette prière ! C’était extraordinaire ! Cette heure j’aurais pu la perdre, j’aurais pu penser à autre chose. Donc on peut faire beaucoup spirituellement du matin jusqu’au soir. On peut faire beaucoup de choses. Il en est de même pour nous quand nous sommes dans les bouchons de la circulation.

Au monastère, on confesse parfois des paysans. Ils nous donnent des leçons. Ils se réveillent la nuit. Ils font l’office de minuit, ils savent les acathistes par cœur. Ils vont sur la colline pour travailler et lisent l’acathiste appris par cœur. Et nous qui sommes moines on trouve que ce sont des extraterrestres ces paysans-là. 

Comment parvenir à savoir tout ça par cœur ? Ça, c’est de l’exercice. Le sportif qui ne s’entraîne plus, il est fini. Sa vie de sportif est finie. Pareillement, Je ne suis pas un fidèle croyant si je ne fais pas mes prières, mes métanies.  Si tu les fais, tu vas voir comment tu te débrouilles dans ta vie et que tout fonctionne bien. Il faut oser plus dans la vie spirituelle. On est trop timide. Allez ! fais plus parce que c’est possible. Si on investit plus, on obtient plus. Et il faut absolument le faire parce que la vie spirituelle donne un sens une valeur à tout ce qui se passe autour de nous. Si tu es spirituel tu comprends, mais si tu ne l’es pas tu ne comprends pas. L’homme qui n’est pas spirituel peut être savant, il peut être ce qu’il veut, il n’a pas compris. Seulement celui qui est spirituel peut comprendre. Si tu ne vas pas à l’église et que tu n’as pas le Christ dans ton cœur, tu n’as rien compris. 
C’est pour ça qu’un philosophe roumain disait qu’il préférait la vieille femme dont les pieds sentent mauvais et qui vénère l’icône, car elle est plus sage que n’importe quel scientifique qui ne croit pas en Dieu. Parce qu’elle a compris l’essentiel. La vraie compréhension, la vraie sagesse, vient de la grâce, dans la grâce. On comprend le rôle et le sens des choses, la création.  Et pour se connecter du matin au soir à Dieu par la vie spirituelle, il faut avoir du courage. Quand tu viens du travail, avant même de te déshabiller lis un cathisme et tu verras comment tu te libères de tout ton stress et de tous tes problèmes… de même quand tu fais le ménage dans ta maison…"
P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

samedi 28 septembre 2019

GARDER LES YEUX TOURNÉS VERS LE CHRIST par P. Iustin Miron du monastère d'Oaşa


« Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et tout le reste vous sera accordé par surcroît » (Matthieu 6, 33)





« Si dans tout ce qu’on entreprend, toute démarche, on cherche le Ciel, la Terre vient rapidement à notre rencontre. Tous les problèmes trouvent leur solution si l'on regarde le Ciel. Mais si l’on ne cherche pas le Ciel et que l’on commence à prendre en compte d’autres problèmes, alors là on perd tout.
Tout le reste nous vole, nous prend notre liberté. C'est une sorte de harcèlement. L’Apôtre Paul dit que là où est l’Esprit de Dieu se trouve la liberté. Si ça ne va pas, cela signifie que l'on s'est détourné du Ciel. Si ça ne va pas dans votre vie, retournez-vous vers le Ciel. C’est seulement en se retournant vers le Ciel qu'on retrouve sa liberté, son état naturel, son bonheur. Le reste vient alors sans rechercher les choses terrestres mais en demeurant céleste tout le temps. Les gens peuvent dire « il est dans les nuages » mais plus tu es spirituel plus tu as les pieds sur terre. 

Le père Théophile est un modèle. Il était très équilibré. Il avait les pieds sur terre, au fur et à mesure qu’il montait vers le Ciel il s’approfondissait dans les choses terrestres et il pénétrait la terre et la création d’autant plus qu’il était spirituel. C’est là la clé des clés. Il faut avoir la foi, il faut être fidèle. 

C’est difficile, mais il faut moins regarder les vagues de la tempête. Lorsque le Christ a demandé à Pierre de venir à Lui sur l’eau, il y est allé mais quand il a regardé les vagues, il a chancelé dans la foi , il a eu peur et il a commencé à sombrer. Tant qu’il regardait le Christ il allait au-dessus des vagues, mais quand il a regardé les vagues, il a commencé à sombrer. Et c’est pour ça que St Paul écrit dans l’Épitre aux Hébreux : « Courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards vers le Christ ». Nous courons dans la lutte à laquelle nous sommes confrontés. Indépendamment de la lutte que nous devons mener, si on a les yeux tournés vers le Christ, on a l’infini en nous, on a une puissance illimitée. C’est ce que tu regardes qui te pénètre, c’est ce que tu regardes que tu deviens. Si tu regardes le Christ, il faut être en Christ, il faut être comme le Christ. Mais regarde-le toujours, toujours. Ne te laisse pas emporter. Ne regarde pas à droite et à gauche. Regarde d’une manière appropriée. Si tu regardes la mer tu ne deviens pas mondain. Il y a tellement de beauté naturelle. Tu peux même regarder des films. Il y a des films qui ont beaucoup de valeur, qui sont beaux, mais il faut choisir. Il faut savoir choisir. Si on s’y tient, si on s’efforce, il faut insister davantage sur ce qu’on doit faire du matin jusqu’au soir.»

P. Iustin Miron
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

mercredi 25 septembre 2019

PAS, OU PLUS DE PÈRE SPIRITUEL ? par le STARETS IUSTIN

Au début du mois  le starets Iustin Miron du monastère d'Oaşa (Părintele Iustin Miron, stareţul Mănăstirii Oaşa) est venu au monastère Ste Marie l'Egyptienne à Porquerolles rendre visite à la communauté orthodoxe roumaine et lors de l'entretien particulièrement lumineux autant que savoureux (P. Iustin est plein d'humour comme souvent les grands spirituels) qu'il a eu avec des fidèles en répondant à leurs questions, il a abordé entre autres thèmes le problème de l'absence de père spirituel. En voici la transcription, d'autres extraits suivront sur d'autres thèmes :


"Le bonheur est un état d'accomplissement en Dieu"
« Q. En France nous n’avons pas beaucoup de pères spirituels. Ici nous n’avons pas de guides. Les guides que nous avons sont seulement des prêtres qui vivent dans le monde…  Où trouverons-nous des pères spirituels orthodoxes qui puissent nous accompagner ?

P. Justin  — Père Théophile (Părintele Teofil Părăian, son père spirituel) disait que dans ce cas-là nous avons le Christ qui devient pour nous un Père spirituel.  Il devient pour nous un ami et il suffit d’avoir la foi en cela.
Lorsque je suis parti au monastère, j’ai dit à Père Théophile, « Voilà maintenant je pars, on se sépare, qu’est-ce que je vais faire ? » J’étais angoissé en voyant que je me séparais de Père Théophile, car je n’avais que lui comme Père spirituel. Mais Père Théophile m’a dit « Mon cher, aie la foi et sois sincère, et Dieu t’enverra tout ce dont tu as besoin. Tu ne manqueras de rien, mais sois sincère »
Au départ, ce ne fut pas quelque chose de spectaculaire. Mais ensuite avec la foi, la sincérité, avec le temps j’ai vu qu’il ne me manquait rien dans ma vie.

Quand les pères spirituels s’en vont, nous sommes toujours leurs fils spirituels. Même si on n’y arrive pas et qu’on est faible, fils prodigues que nous sommes. Père Théophile avait organisé une colonie pour les jeunes, seulement des garçons, environ cinquante. Après la mort de Père Théophile, on se posait la question : est-ce qu’on continue à faire la colonie ou on ne la fait plus ? Les jeunes venaient entendre le Père Théophile. On n’était pas sûr de ce qu’il fallait faire. Alors on a décidé de la faire quand même. Et au lieu de cinquante jeunes qui venaient, il y en a eu cent cinquante et après il y en avait deux cent cinquante et ensuite on a dû mettre une limite. Que peut-on en conclure ? Les jeunes venaient encore pour le Père Théophile et c’est encore le Père Théophile qui les ramenait, et maintenant, il est encore plus présent que quand il était avec nous. Quand les saints partent, qu’ils ne sont plus, ils sont encore plus présents.  Les saints sont plus proches de nous dans le Ciel qu’ils ne l’étaient quand ils étaient sur terre. Ils sont partis c’est vrai, mais ils viennent plus que ce qu’ils partent ; mais ils restent et ils sont plus proches de nous.
Nous, maintenant, nous n’arrivons plus à faire face aux milliers de jeunes qui viennent. On n’est rien, on est nuls. Ils ne viennent pas pour nous. C’est Père Théophile qui attire tout ce monde.

À propos du Père Arsenie Boca

Les trois dernières années de sa vie il avait été exclu de l’Église, interdit de monastère et de la prêtrise, on lui avait interdit même de porter l’habit ecclésiastique et il était obligé de porter des habits laïcs. Mais après sa mort, personne ne put empêcher des milliers de gens d’aller en pèlerinage sur sa tombe. C’est un saint.
Il y a eu des jours où il y a eu plus de monde là-bas qu’au tombeau du Christ. Il y a des jours où il y avait cent mille personnes. Il n’est pas encore canonisé mais il y a une démarche pour cela en ce moment. Père Arsenie disait aussi : «Après que je serai parti, je vous aiderai davantage, je serai encore plus avec vous. »
Cela demande un peu plus de foi de notre part. Il faut le croire qu’ils sont avec nous, à nos côtés !





L'exemple de St Moïse "l'éthiopien."
Saint Moïse dit aussi «le voleur», moine d’Égypte du III°s au désert, était auparavant le chef d’une bande de voleurs, qui faisaient toutes sortes de méfaits. Voulant connaître Dieu il rencontra Père Isidore, et devint moine. Moïse avait 25 à 30 ans. Le démon le combattit de diverses façons, alors il commença à lutter de toutes ses forces contre ses mauvais instincts, en priant avec détermination et en faisant beaucoup d’exercices spirituels. Un jour qu’il se décourageait, son père spirituel, Père Isidore  lui dit «Regarde à gauche » et par là il lui donna de voir tous les démons contre lesquels il avait à lutter. Mais il lui dit ensuite « Regarde à droite » et à droite il vit toutes les puissances angéliques qui étaient là, bien plus fortes que les démons ; c’est ce qui l’a déterminé à rester au monastère. Quand il a vu que de son côté, ils étaient plus nombreux et plus forts. Il ne combattait pas seul.


Moi aussi quelquefois j’ai du mal,  Père Théophile me manque et j’aurais envie de parler avec lui. C’est quelque chose d’humain. Ne vous faites pas de souci. Vous êtes seuls semble-t-il, vous n’avez pas de père spirituel, mais  le Ciel vous devient un père spirituel. Saint Nicolas Velimirovitch disait «  Si on voyait toutes les mains qui sont tendues vers nous du Ciel et qui nous relèvent quand nous tendons seulement la main,… car il y a un nombre infini de mains dans notre direction !… » Et nous nous avons peur !?» 
P. Iustin Miron 
(transcription d'un extrait d'un entretien spirituel avec P. Iustin
enregistré à Porquerolles en sept. 2019)

samedi 25 mai 2019

Même aujourd'hui nous avons suffisamment de saints parmi nous




Nous avons à apprendre aussi des saints d’aujourd’hui, de ceux qui sont encore en vie.
Dieu a béni notre pays avec de grands saints.
Nous n'avons pas besoin d'aller jusqu’aux confins de la terre pour trouver une sainte personne. 
Le Seigneur a tout prévu pour que, même de nos jours
Nous ayons tellement de saints qui sont encore en vie même si certains sont partis récemment.
Regardez! Saint Silouane l'Athonite, quand a-t-il vécu?
Combien d'années se sont écoulées depuis? Et il est devenu un saint!
Citons également Saint Nectaire d'Égine! Combien d'années ont passé?
Tant de gens se souviennent encore de sa présence!
Amphilochios Makris de Patmos: un saint!
Ses reliques dégagent non seulement un doux parfum odorant, mais elles réalisent également des miracles.
Nous avons cependant vécu avec lui et nous savons qu'il est un saint.
Il était déjà un saint! Il n'est pas devenu un saint seulement maintenant.
S'il n'avait pas été saint pendant sa vie, il ne l'aurait pas été maintenant.
Cela signifie que ceux qui, demain, deviendront des saints, ce sont maintenant des saints qui vivent parmi nous.
Donnons un autre exemple: Philothée Zervakos de Paros.
Un saint homme, un géant qui a réconforté et embrassé des milliards de personnes.
Savez-vous combien de saints existent?
Combien d’ascètes, pauvres, humbles, connus, inconnus,
pécheurs repentants, des gens qui étaient des saints dès leur enfance?
Donc, partout il y a des saints vivants!
Peut-être que nous ne les connaissons pas,
mais si nous avons de l'humilité, nous trouverons des gens dans nos pays ou ailleurs
nous pouvons rencontrer ces gens, les écouter, leur demander conseil,
afin que nous puissions aussi bénéficier de leur sainteté

dimanche 31 mai 2009

En l'absence de Père spirituel... par temps de crise

Extrait cité d’Abba Ischirion par Père Cassien dans son dernier dernier bulletin:


"[...] Voilà la vraie consolation de l’Esprit saint pour les serviteurs de Dieu qui cherchent le salut en ces derniers temps dans les tribulations du monde. N’oublions jamais la grâce de cette consolation !

On trouve aussi la consolation en acceptant volontairement les tribulations, en pliant sous le joug sans chercher à s’en dégager : les tribulations acceptées conduisent au Royaume. C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume des cieux (Ac 14,22). Telle est la volonté de la Providence : nous devons nous soumettre sans trouble, porter nous-mêmes les tribulations, et leur soumettre notre volonté. Le salut réside actuellement dans l’humble soumission à la Providence.


Nous devons fermement graver dans nos pensées le fait qu’aujourd’hui, ce ne sont plus ni les anciens ni les confesseurs qui nous éduquent pour la vie éternelle, mais les diverses et innombrables tribulations. Les tribulations sont nos maîtres pneumatophores et nos guides dans la prière. Dieu dirige nos vies aujourd’hui non par l’intermédiaire d’anciens expérimentés, mais par l’abondance des cruelles tribulations.


C’est pourquoi, il nous faut nous soumettre à chaque tribulation, la saluer jusqu’à terre comme un ancien expérimenté, et embrasser avec amour sa sainte main qui nous bénit comme un père. Nous trouverons la sagesse et l’illumination dans cette humble pratique spirituelle, et nous puiserons des forces dans les écrits sages en Dieu des saints pères, et tout particulièrement dans les écrits pleins de grâce du saint hiérarque Ignace Briantchaninov qui expérimenta lui-même la voie spirituelle des tribulations, et put ensuite la décrireav ec une précision et une clarté prophétique. Ce sage hiérarque reçut le grand don de vivre de façon spirituelle dès ses jeunes années, et de pouvoir décrire clairement et intelligemment la vie secrète absolument inaccessible aux intelligences théologiques «théoriques».

La vie spirituelle est la véritable théologie. [...]"

vendredi 17 octobre 2008

À la recherche d’un PÈRE SPIRITUEL ... ? Attention, qui veut faire le saint pourrait faire le singe !


Comment devenir saint ?
C’est en faisant intégralement la Volonté de Dieu.
Chaque fois que nous faisons de notre propre volonté la Volonté divine nous sommes saints... du moins à cette occasion, à cet instant.
Chaque fois que nous entrons volontairement dans le dessein de Dieu nous sommes saints.
Chaque fois que nous faisons quelque chose ou chaque fois que nous nous comportons selon sa Volonté nous nous comportons en saint.
Sommes-nous saints par essence, par identité, en nous-mêmes, définitivement ?
Certes non, il n’est pas d’homme qui ne pèche pas, seul Dieu est saint, rappelle-t-on à chaque office pour les défunts, même quand tous les gens attentifs,ou les naïfs ou les distraits... les considère saints. Ce qui signifie bien que c’est seulement à certains moments que nous sommes saints, quand nous nous comportons d’une certaine manière, inspirés par l'Esprit Saint, en union avec Dieu.
Voilà pourquoi ceux que l’on appelle saints, et qui savent très bien – et pas seulement par humilité volontariste mais par simple réalisme expérimental – qu’ils ne sont pas tout le temps saints, et qu’ils retombent systématiquement dans le péché, se déclarent avant tout pécheurs. Il n’y a aucune confiance à avoir dans un guide spirituel qui ne se déclare pas pécheur ; aucune. Fuyons-le illico. Celui qui se laisse idolâtrer sans réaction doit être fui immédiatement.

Celui qui fait le pieux, le sage, le vertueux, singe le saint.
Dans le fond l’alternative est là : qui veut faire l’ange fait la bête dit Pascal.
Autrement dit, celui qui prétend faire le saint fait le singe !




Et faire la volonté divine qu’est-ce que c’est ?
Ce n’est pas forcément en suivant la morale humaine de son époque (il est évident, particulièrement de nos jours, que « ce qui vaut en deçà des Pyrénées ne vaut pas au-delà » – pour citer encore une fois Pascal – malgré l’impérialisme des idéologies occidentales et le « droit d’ingérence » (nouvelle formulation bien pensante contemporaine de « Got mit uns »), ni même en suivant ce qu’on appelle la morale religieuse car notre foi chrétienne orthodoxe malgré les pharisiens et moralistes de toute époque n’a pas de rapport, pas plus que l’Evangile lui-même, c'est-à-dire la parole de Notre Seigneur Jésus Christ, c'est-à-dire la Parole de Dieu Lui-même, avec des règles morales bien pensantes, fussent-elles d’apparence orthodoxe, n’en déplaise aux fines bouches en cul de poule (encore une fois : qui veut faire l’ange fait la bête !) qui veulent nous imposer une image d’Epinal ou Saint-sulpicienne comme l’on voudra, de la sainteté éternelle.

Une seule chose à faire : se reconnaître pécheur.
Est-ce de la culpabilité maladive ? Grave, Docteur ?
Juste du réalisme ! Il n’y a qu’à se regarder dans la glace.
Où est la glace ?
Elle est partout.
Chez son propre frère, chez la voisine, chez son épouse, chez son époux, chez ses enfants, chez ses collègues de travail, chez son chien…

Pendant des années j’ai cru qu’il me fallait chercher LE Père spirituel. Mais je parle en tant qu’orthodoxe ordinaire, qui ne vit pas dans le cadre spécifique, les règles et les aides de la vie monastique avec la direction d’un higoumène. Je parle en laïc qui vit dans le monde, c'est-à-dire comme l’immense majorité des chrétiens orthodoxes (il n’y a ici que ceux-ci qui m’intéressent).

Alors on nous dit :

Il n’y a plus d’Anciens, plus de Staretz, et d’aucuns répondent : ce n’est pas tout à fait exact il faut seulement voyager peut-être, et puis aussi parler grec ou roumain ou peut-être russe…

Certains disent : Il n’y a plus d’Anciens, plus de Staretz, et d’autres répondent c’est surtout qu’il n’y a plus de disciples... et c’est bien évident que l’obéissance ne caractérise pas notre époque, même si cette vertu peut-être quelquefois contestable en soi, il n’empêche que techniquement, et je m’en tiendrai là, il ne peut pas y avoir de transmission spirituelle ou autre sans obéissance, sans laquelle rien se fait. D’ailleurs, pour ne citer qu’un auteur orthodoxe (?!) fort connu, Confucius je crois, « Celui qui ne sait pas obéir ne saurait commander ». Tiens on devrait peut-être le rappeler à certains qui sont au plus « haut » niveau de la hiérarchie et qui veulent nous représenter mondialement. Il y a des canons, non ? L’exemple viendrait-il d’en haut ? Bref plus personne n’obéit ma pauv’ dame… Demandez aux parents, aux militaires, aux profs, aux higoumènes…

Il n’y a plus d’Anciens, plus de Staretz, et d’autres encore répondent : il faut se plonger dans les livres pieux des anciens. La rencontre avec le Livre, ouais… Bien des erreurs et des illusions guettent ceux qui s’immergent dans les livres à défaut de personnes réelles. Il en est de même que ceux qui se plongent avec délices dans les récits hagiographiques sans discernement et qui veulent copier des modèles de sainteté qui sont totalement étrangers à leur contexte de vie, hors de leur portée ou qui n’en sont tout simplement pas.


Alors que nous reste-t-il ?

Au fait, qu’est-ce qu’un Père spirituel authentique ? A quoi peut-il bien servir ?
C’est peut-être bien surtout un miroir de nous-mêmes, qui nous renvoie à ce que nous sommes vraiment, c'est-à-dire des pécheurs. Point. Nous attendons quoi de lui ? Des recettes pour ne plus pécher, des consignes ou une règle de prière voire une règle de vie que nous ne suivrons pas ? Nous voulons qu’il décide à notre place ? C’est facile de faire semblant devant lui, de faire le pieux, le vertueux mais quand nous l’avons quitté et quand il ne nous voit pas... soyons sûrs d’une chose Dieu Lui nous voit.
Alors s’il s’agit de trouver un miroir qui nous renvoie notre belle image originelle souillée, par notre faute, je prétends que n’importe qui, n’importe quoi fait l’affaire ; pardonnez cette irrévérence. J’ai dit : Chez son propre frère, chez la voisine, chez son épouse, chez son époux, chez ses enfants, chez ses collègues de travail, chez son chien… Voilà nos pères spirituels à nous qui sommes dans le monde sans avoir trouvé de père spirituel. Il suffit d’écouter et de se voir dans le regard des autres pour reconnaître à quel point nous sommes pécheurs dans les plus petites choses, les plus ordinaires de la vie quotidienne, dans nos relations avec tous.

Nous qui sommes dans le monde, nous ne sommes certes pas de ce monde, mais ne nous faisons pas d'illusions, ne faisons pas semblant que nous n’y sommes pas. Nous y sommes jusqu’au cou.

J’ai souvent entendu parler de « Moine dans le monde », c’est dans l'air du temps depuis quelque temps ça. Il y en a même qui sont « ordonnées » « Célibataires consacrées » par des Métropolites (quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce que c’est ? C’est bien orthodoxe ça ?). Je ne parle pas de personnes veuves qui deviennent moines ou moniales, ni de couples mariés depuis longtemps, qui ont eu des enfants, n'en auront plus et qui d'un commun accord avec la bénédiction de leur évêque deviennent moines, mais de "célibataires consacrés dans le monde". Notre Eglise dans sa sagesse, a bien prévu que les prêtres mariés sont largement majoritaires et pas les hiéromoines dans nos paroisses, car les moines sont faits pour les monastères et les ermites pour les ermitages lorsque leur higoumène l’a jugé légitime et faisable… Chacun a sa vocation, le sacerdoce qui est une vocation particulière est bien distinct de la vie monacale qui est une autre vocation. Mais des moines dans la ville, du « monachisme intériorisé » je n’ai pas très bien compris ce que c’était comme si vivre en orthodoxe en ce monde n’était pas suffisant.

Pour finir il est possible que l'on rencontre un Père spirituel, mais il en est des Anciens comme des médecins, chacun a sa spécialité non ? Il y en a qui sont plus doués pour certaines maladies. Certains conviennent mieux à certains mais pas à d'autres. Seuls de très grands saints conviennent à tous.
Lire l’excellent article « Le culte du héros, maladie de notre sainte lutte» de l'évêque Photios de Marathon sur le blog Orthodoxie libre


Et puis... il est bien possible que l'on ne rencontre que ce que l'on est capable de voir et de rencontrer... Seigneur Jésus aie pitié du pécheur que je suis ! Chacun sa mesure, tous les disciples ne sont pas montés au Thabor. Voir la parabole des talents.

Maxime le minime