Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 14 août 2024

LE WOKISME EST UN CHANTAGE MORAL par Béatrice Rosen


Béatrice Rosen, actrice et chroniqueuse franco-américaine commente l'actualité de la politique américaine, la cérémonie des JO et plus globalement la montée du wokisme dans les sociétés occidentales. Sans tabous.

lundi 28 septembre 2020

LA LIBERTÉ D'EXPRESSION fondement de la LIBERTÉ

Albert Camus sur la liberté de la presse



Cet article devait paraître le 25 novembre 1939 dans  » Le Soir républicain « . Camus dénonce ici la désinformation qui gangrène déjà la France en 1939. Son manifeste va plus loin. Il est une réflexion sur le journalisme en temps de guerre. Et, plus largement, sur le choix de chacun, plus que celui de la collectivité, de se construire en homme libre

Les passages en italique contextuels sont mis en italique car ce serait abusivement réduire à la période historique de 1939 un manifeste qui malheureusement est toujours d'actualité

" […] Un des bons préceptes d’une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en lamentations inutiles en face d’un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en France n’est plus aujourd’hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. Le problème n’intéresse plus la collectivité. Il concerne l’individu. 

Et justement ce qu’il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, au sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre : la lucidité, le refus, l’ironie et l’obstination. La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité. Dans le monde de notre expérience, il est certain que tout peut être évité. La guerre elle-même, qui est un phénomène humain, peut être à tous les moments évitée ou arrêtée par des moyens humains. Il suffit de connaître l’histoire des dernières années de la politique européenne pour être certains que la guerre, quelle qu’elle soit, a des causes évidentes. Cette vue claire des choses exclut la haine aveugle et le désespoir qui laisse faire. Un journaliste libreen 1939, ne désespère pas et lutte pour ce qu’il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. Il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir.

 

En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d’opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu’un esprit un peu propre accepte d’être malhonnête. Or, et pour peu qu’on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s’assurer de l’authenticité d’une nouvelle. C’est à cela qu’un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s’il ne peut dire tout ce qu’il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu’il ne pense pas ou qu’il croit faux. Et c’est ainsi qu’un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l’on sait la maintenir. Car elle prépare l’avènement de la vraie liberté. En conséquence, un journal indépendant donne l’origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l’uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu’elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu’aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge.

 

Nous en venons ainsi à l’ironie. On peut poser en principe qu’un esprit qui a le goût et les moyens d’imposer la contrainte est imperméable à l’ironie. On ne voit pas Hitler, pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, utiliser l’ironie socratique. Il reste donc que l’ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu’elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai. Un journaliste libreen 1939, ne se fait pas trop d’illusions sur l’intelligence de ceux qui l’oppriment. Il est pessimiste en ce qui regarde l’homme. Une vérité énoncée sur un ton dogmatique est censurée neuf fois sur dix. La même vérité dite plaisamment ne l’est que cinq fois sur dix. Cette disposition figure assez exactement les possibilités de l’intelligence humaine. Elle explique également que des journaux français comme Le Merleou Le Canard enchaîné puissent publier régulièrement les courageux articles que l’on sait. Un journaliste libre, en 1939, est donc nécessairement ironique, encore que ce soit souvent à son corps défendant. Mais la vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu’elles ont peu d’amants.

 

Cette attitude d’esprit brièvement définie, il est évident qu’elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d’obstination. Bien des obstacles sont mis à la liberté d’expression. Ce ne sont pas les plus sévères qui peuvent décourager un esprit. Car les menaces, les suspensions, les poursuites obtiennent généralement en France l’effet contraire à celui qu’on se propose. Mais il faut convenir qu’il est des obstacles décourageants : la constance dans la sottise, la veulerie organisée, l’inintelligence agressive, et nous en passons. Là est le grand obstacle dont il faut triompher. L’obstination est ici vertu cardinale. Par un paradoxe curieux mais évident, elle se met alors au service de l’objectivité et de la tolérance.

 

Voici donc un ensemble de règles pour préserver la liberté jusqu’au sein de la servitude. Et après ?, dira-t-on. Après ? Ne soyons pas trop pressés. Si seulement chaque Français voulait bien maintenir dans sa sphère tout ce qu’il croit vrai et juste, s’il voulait aider pour sa faible part au maintien de la liberté, résister à l’abandon et faire connaître sa volonté, alors et alors seulement cette guerre serait gagnée, au sens profond du mot.[…] "

mardi 9 juillet 2019

Une autorité morale ne peut être opérée par l’État

sur le site CONTREPOINTS

Loi Avia : l’assaut de Macron contre la liberté d’expression continue

9 juillet 2019
Par Olivier Maurice.



Senator Rand Paul
✔@RandPaul

The sad irony of France leading efforts to curb free speech is powerful. Once the bastion of liberty, France has now become one of the greatest international threats to free speech.”
https://thehill.com/opinion/civil-rights/451813-france-has-turned-into-one-of-the-worldwide-threats-to-free-speech …
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3:44 PM - Jul 7, 2019
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France has turned into one of the worldwide threats to free speech

The bastion of liberty has unleashed a government crackdown on various forms of expression.thehill.com

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Platon a écrit l’allégorie de la caverne il y a plus de 25 siècles. Et malgré le nombre impressionnant d’intelligences remarquables qui se sont penchées depuis sur le savoir, la sagesse, la connaissance, la morale… les gens continuent à croire que la vérité est une évidence et qu’une fois qu’elle a été décrétée, elle doit être admise par tout le monde, par la force ou par l’enseignement : que l’on peut et même que l’on doit transformer tous les idiots en savants à coup de bâton et en leur tendant des carottes, que l’éducation, le comportement et les opinions ne sont qu’une question de moyens et d’autorité.

On a même perverti un mot pour décrire ce dogme : l’altruisme, la profonde conviction qu’il faut aider les autres malgré eux. Cette mission sacrée a surtout l’avantage d’opposer et de neutraliser deux sentiments contradictoires : la culpabilité d’être supérieur aux autres et de savoir ce qui est vrai et bon alors que les autres ne le savent pas et la certitude d’être le seul au monde à posséder un pouvoir de décision sur les actions que l’on entreprend alors que tous les autres êtres humains en sont dépourvus.

La croisade contre la bêtise a en fait un but très clair : faire reconnaître à tous que l’on est supérieur aux autres.

Le phare du monde libre


Sous l’impulsion de Jean-Jacques Rousseau, la France a depuis deux cent ans décrété unilatéralement être le champion du monde de l’arrogance et du narcissisme appliqué en politique. Elle est d’ailleurs passée depuis sous l’impulsion de cette certitude, du rang de première puissance mondiale à celui où elle est actuellement.

Le gouvernement actuel entend donc bien démontrer une fois pour toutes son magistère moral en reprenant la tête du volontarisme progressiste que l’on croyait pour l’instant être l’apanage de l’élite Old Money de Cap Cod. Il faut dire que la place est à prendre depuis que Donald Trump a renvoyé dans leurs certitudes les maîtres à penser juste et bien d’outre-Atlantique.

Un nouvel épisode de cette guerre des sachants contre la boue se déroule en ce moment dans les travées de l’Assemblée nationale avec l’adoption de la loi anti-haine, lieu où les députés de la majorité luttent avec courage et abnégation contre une opposition totalement inexistante et secrètement envieuse d’une telle audace liberticide (voire même en étant très excités à l’idée de participer activement au concours d’interdictions, de sanctions et de brimades).





Eric Ciotti
✔@ECiotti


Face au défouloir de haine qui sévit sur les réseaux sociaux il est temps de mettre un terme à la naïveté et d’y bannir la violence et les propos haineux.

Je voterai la #PPLCyberHaine qui mérite néanmoins d’être améliorée notamment en interdisant l’anonymat.
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4:07 PM - Jul 3, 2019
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Censure, égalité, impôts

Laëtitia Avia, icône de la diversité de la nouvelle assemblée et « résultat d’un modèle de politique publique » a été propulsée pour l’occasion en orbite par Emmanuel Macron pour défendre un projet de loi qui s’inscrit dans la droite ligne des actions pour l’égalité des droits et des chances dont elle est une fervente partisane. Elle aura réussi en quelques discours à faire ce que tous les dictateurs en herbe avait toujours rêvé sans jamais avoir osé le faire : dynamiter la liberté d’expression, interdire officiellement la contradiction et par la même fracturer encore plus la société française en mettant hors-la-loi la différence d’opinion.

Il faut dire qu’il était temps d’agir. On n’était pas passé très loin de la catastrophe avec le mouvement des Gilets jaunes. Il fallait absolument réduire au silence cet abomination anti-démocratique (entendez par là, qui ne suit pas les règles de la démocratie officielle) que sont les réseaux sociaux. Car il est clair que la désapprobation populaire qui a agité le pays pendant six mois ne pouvait venir que d’une seule et unique cause : la haine.

Sentiments interdits

Car c’est la haine qui est à l’origine du ras-le-bol fiscal : si on est altruiste, on paie ses impôts avec joie et bonheur.
C’est la haine qui est à l’origine de la dénonciation de l’excuse taxe carbone : si on est altruiste, on retourne à l’Âge des cavernes pour éviter à la planète de griller par notre faute.
C’est la haine qui est à l’origine de la dénonciation de l’obésité étatique : si on est altruiste, on est pour un État qui fait tout pour les gens à leur place, ceux-ci étant incapables de s’en sortir par eux-mêmes.
C’est la haine qui fait que les provinciaux prennent leur voiture pour aller faire leurs courses au supermarché : quand on est altruiste, on roule en vélo, on mange local, bio, végan et équitable.
C’est la haine qui est à la source de l’extrême droite, de l’extrême gauche, de l’ancien monde, des traditions, des opinions, des habitudes, des valeurs, bref c’est la haine qui est à l’origine de notre société.
Éliminons la haine et nous éliminerons cet enfer : les autres.

Bêtise interdite

Au passage, profitons-en donc aussi pour pratiquer un peu de clientélisme pour pas cher, pour faire le tour de toutes les minorités opprimées et stigmatisées par des propos haineux.

Parce qu’en plus de la haine égoïste, il y a la haine raciste. Les seules personnes qui ont le droit d’insulter les membres d’une communauté sont les membres de cette communauté. Une personne de couleur a parfaitement le droit d’appeler une autre personne de couleur gros nez, c’est un sobriquet familier. Mais ce privilège est réservé à ceux de la même couleur… voire de la même nationalité, de la même ethnie, du même quartier, de la même famille… sinon c’est aussi de la haine !





LCP
✔@LCP


La mise en garde de @LaetitiaAvia : "Chers trolls, haters, têtes d’œuf anonymes, qui vous croyez seuls cachés derrière vos écrans, qui êtes petits et lâches, sachez que nous nous battrons pour vous mettre face à vos responsabilités (...) c’est la fin de l’impunité !" #DirectAN
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3:48 PM - Jul 3, 2019
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La haine contre la haine est donc déclarée, à grand renfort de haine affichée contre les égoïstes diaboliques. Éliminons la bêtise et nous éliminerons cette plaie : la haine. Envoyons au goulag les têtes d’œufs (qui n’est absolument pas un mot raciste ou haineux, mais un sobriquet familier) et le monde sera sauvé.

La foire à tout

Dans le sillage de Laëtitia Avia et de ses torrents d’éloquence réglementaire, voyant la boîte de Pandore grande ouverte et voulant saisir l’opportunité de se faire remarquer, les députés se sont aussitôt pressés au perchoir pour défendre chacun son petit amendement et protéger ainsi sa minorité chérie contre cette haine raciste, espérant ainsi s’attirer les bonne grâce des 1 % ou 2 % de voix qui feront la différence aux prochaines élections.

Donc plus question de parler de crétin des Alpes (raciste envers les montagnards alpins), plus question de parler de cul-terreux (raciste envers les agriculteurs), plus question de ne plus être d’accord avec quelqu’un en surpoids, de petite taille, de grande taille, plus question de contredire une femme quand on est un homme, un homme quand on est une femme, plus question de ne pas être d’accord avec le sionisme si on n’est pas juif, etc.

Il faut bien reconnaître à Laëtitia Avia son avant-gardisme dans le domaine, la député ayant déposé le 18 octobre 2018 un projet de loi visant à réprimer la glottophobie (le racisme envers ceux qui parlent avec un accent), sujet hautement important un mois avant que la France des provinces (celle de ceux qui parlent avec un accent) ne vienne démontrer la justesse de ses propos en bloquant des ronds-points : parce que si les gens ont soudainement trouvé l’essence trop taxée, c’est évidemment à cause de la glottophobie ambiante.


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Laetitia Avia
✔@LaetitiaAvia


Parle-t-on moins français avec un accent ? Doit-on subir des humiliations si on a pas d'intonations standardisées ? Pcq nos accents sont notre identité, je dépose, avec des députés @LaREM_AN, une proposition de loi pour reconnaitre la glottophobie comme source de discrimination
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8:07 PM - Oct 18, 2018
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L’assemblée nationale n’a jamais mieux que ces derniers jours mérité le qualificatif de « libérale » que les docteurs auto-déclarés du libéralisme qui savent mieux que les libéraux ce qu’est le libéralisme donnent à la République En Marche et à Emmanuel Macron. Dans leur fièvre collectiviste, les députés se sont en effet trouvé tout d’un coup une passion débordante à défendre les intérêts particuliers au nom de l’intérêt général, une imagination prolifique à multiplier les cas individuels pour assurer l’égalité de tous devant la loi.

Au mieux : rien

Pour plein de raisons, cette loi fera flop. Comme a fait flop la loi Hadopi et comme ont fait flop avant elle toutes les tentatives de censure et de pensée unique. Soit elle fera flop tout de suite : l’inventivité humaine trouvera rapidement comment contourner l’interdit, si ce ne sont les GAFA eux-mêmes, ce seront des offres concurrentes (VPN, réseaux privés, applications de messagerie instantanées, messages cryptés etc.). Soit elle fera flop dans quelques temps quand la cocotte-minute explosera.

Combien faudra-t-il d’échecs pour que l’on comprenne un jour que la meilleure façon d’exacerber un comportement immoral consiste justement à l’interdire, que la transgression des règles est innée chez l’espèce humaine. Il n’y a pas de moteur plus puissant à la bêtise que celui qui consiste à obliger les gens à agir comme ils n’en ont pas envie. Ils ne croient que ce qu’ils ont envie de croire.

Combien faudra-t-il de lois contre-productives pour que l’on se rende compte que l’expression de la haine, sur Internet ou ailleurs, n’est en aucun cas une cause, mais une conséquence. Il faut bien plus que quelques mots pour décider du comportement humain.

Mais il est sans doute plus facile de taxer les GAFA que d’agir pour améliorer les causes qui génèrent cette haine : de diminuer la pression fiscale qui génère la haine de l’État, de transformer le système social qui génère la haine des étrangers, de modifier le système d’enseignement qui génère la haine des riches et la haine des pauvres, de permettre à nouveau la présence de réelles autorités morales et philosophiques en remplacement de cette religion d’État qui au lieu de superviser les religions a décidé de les réduire le plus possible puis de se substituer à elles pour imposer ses vues.

Mais sans doute le pire

Dès que l’on oblige par la force, par la loi ou par n’importe quel règlement un comportement moral, on infantilise les individus et on réduit leur capacité à juger de la gravité de leurs actes et à en répondre. Il ne reste alors que peu de choix : franchir le pas de l’illégalité, reporter leurs frustrations ailleurs, déprimer, chercher des boucs émissaires, bâtir des théories du complot, se monter le bourrichon jusqu’à ce que la marmite explose. À terme, on ne génère que du conflit.

C’est pour cela qu’une autorité morale ne peut être opérée par l’État ou par n’importe quel pouvoir : parce qu’elle ne peut être ni obligatoire, ni unique et qu’elle se doit avant tout d’être à l’écoute.

Obliger chacun à faire ce qu’il ne souhaite pas, ce qu’il ne comprend pas ou ce qu’il trouve ridicule, c’est détruire le sens des choses, pousser à l’extrémisme, donner le sentiment d’être un paria uniquement parce qu’on n’a pas le droit d’être comme on est.

Bien plus que la haine ou la bêtise, la censure et la pensée unique mènent toujours à la violence.

vendredi 24 mai 2019

France : ces libertés civiles qui disparaissent silencieusement


Sur le site http://h16free.com/


Alors que les élections européennes se rapprochent à grands pas et que sont louangées dans les chœurs baroques de listes électorales bigarrées les Grandes Valeurs Humanistes de nos démocraties occidentales, deux faits divers récents entrent vigoureusement en collision l’un dans l’autre et nous fournissent ainsi une excellente illustration de l’état de déliquescence avancé de plusieurs piliers régulièrement mis en avant par la République Française.
Le premier fait divers est celui qui agite actuellement une bonne partie des réseaux sociaux ainsi que cette frange la plus agaçante de la classe politique jacassante dont le niveau de décibels est largement supérieur à sa capacité d’action réelle : un facétieux rappeur, au talent visiblement très surestimé, a trouvé un habile moyen de faire parler de lui en multipliant les provocations d’adolescent faussement rebelle dans ses dernières productions sonores et vidéos. 
Nick Conrad (attention aux typos dans la dernière syllabe, l’impair est vite arrivé) a décidé cette fois-ci de « baiser la France jusqu’à l’agonie », ce qui n’a pas manqué de faire partir en émois outrés plusieurs politiciens, comme Castaner ou Bellamy, dont la solidité argumentative permet d’immédiatement relever le niveau. 
Par retour de flammes, cela a évidemment entraîné la contre-réaction d’une partie des médias et d’autres politiciens du bord politique opposé, candidats malheureux et inaudibles à une élection sans intérêt, qui se sont trouvés trop heureux d’utiliser cette polémique grotesque pour enfin faire parler d’eux, entre l’ingurgitation d’un ou deux kebabs festifs. 
L’indignation devant les textes pourtant indigents du rappeur ne vient pas de nulle part : ce dernier était auparavant l’auteur d’une autre bouillie artistique où il recommandait chaudement de « pendre les Blancs » dans ce qu’on pourrait aisément qualifier de tentative désespérée d’enfin sortir d’un anonymat aussi minable que peu rémunérateur. Cette tentative lui vaudra d’ailleurs des poursuites en justice qui se traduiront par une amende de 5000 euros avec sursis. 
Il n’est donc pas étonnant que nos habituels outrés en viennent à réclamer, d’urgence, l’intervention de la justice pour enfin faire fermer son clapet au piètre prosateur.
Parallèlement et dans un tout autre domaine, on apprend que la CGT a trouvé intelligent d’empêcher cette semaine la parution de plusieurs hebdomadaires, dont le Point, dans les kiosques du pays. Bien que le syndicat s’en défende officiellement, beaucoup ont vu dans cette démarche une façon sinon subtile au moins efficace de saboter la couverture médiatique fournie par le magazine au dirigeant italien, Matteo Salvini. S’ensuivent les inévitables démentis des uns et des autres, finement fact-checkés par la fine troupe de journalistes de terrain que la presse, pas du tout acquise aux thèses gauchistes, produit avec une cadence et une précision quasi-industrielle.

Il n’en reste pas moins que la CGT a bel et bien empêché la parution de plusieurs hebdomadaires. Que ce soit pour des raisons éditoriales ou pour une lutte prétendue contre une réforme dans la distribution de la presse, le résultat reste le même : la liberté de la presse plie devant celle d’un syndicat que rien ni personne ne semble pouvoir empêcher de nuire
Comme je le laissais entrevoir en introduction, la juxtaposition de ces deux faits divers franco-français donne, dans cette collision amusante de l’actualité, une idée assez précise de ce que valent vraiment « Les Valeurs de la République », ou ces fondements démocratiques des sociétés modernes dont on nous tympanise régulièrement sur toutes les ondes, notamment à l’approche d’un défouloir électoral.
cgt macron humanité
Ainsi, parmi ces valeurs, on trouve assez naturellement cette notion d’égalité qui a bien vite tourné à l’aigre de l’égalitarisme et causé tant de mal dans le pays. Ici, cependant, pas question d’en avoir trop : si, bien sûr, on s’offusque bruyamment des saillies de Conrad, rares sont les pépiements outrés contre la CGT. Encore une fois, la CGT bénéficie ici d’une mansuétude typique des régimes corrompus qui s’accommodent fort bien de traitements privilégiés pour certains des siens dont ils savent qu’ils ne sont pas dangereux (au contraire, même).
Les valeurs démocratiques encensaient jadis la liberté d’expression. On se gardera bien de rappeler ce principe lorsqu’il s’agira de faire taire le mauvais artiste. Et si Benoît Hamon en appellera quand même à des comparaisons franchement hardies entre Conrad et Brassens, c’est pour tenter de camoufler son nanisme politique et grappiller ainsi quelques secondes d’attention médiatique dans une campagne qui l’en a lourdement dépourvu. La notion même de liberté d’expression n’est pas évoquée. Quant à la liberté d’expression du Point ou des autres magazines interdits de fait par la CGT, on pourra s’asseoir dessus.
Dans ce fatras, on ne s’étonnera pas non plus du silence compact de toute la joyeuse troupe des féministes de combat qui sont pourtant toujours promptes à monter au combat lorsqu’un mâle blanc cis de 40 ans vient à déraper malencontreusement dans l’un ou l’autre de ses propos. Las. Le rappeur, malgré sa mise en scène de viol et de meurtre, semble échapper à toute rodomontade des hordes habituelles. Le CRAN, la LICRA ou les myriades d’associations lucratives sans but papillonnant autour de ces thèmes comme des lucioles autour de l’argent du contribuable cramé dans un grand feu de joie ne sont semble-t-il pas du tout concernées par la question. Peut-être Nick Conrad n’est-il pas de la bonne couleur ? 
Au passage, notons encore une fois la magnifique illustration de l’effet Streisand par la droite et l’extrême-droite, qui, croyant faire pour quelques politiciens pas trop malins un bel affichage vertuel bien démagogique, fournit surtout à ce médiocre rappeur une visibilité démesurée : l’intelligence n’a jamais fait officiellement partie des piliers d’une démocratie moderne, mais sa disparition n’est jamais bon signe et on peut garantir avec ce genre d’excitations populistes qu’elle ne reviendra pas de sitôt. 
Enfin, un pays ne serait pas vraiment foutu s’il avait, quoi qu’il arrive, un système de Justice fort, solide et équitable. Rassurez-vous : ce n’est plus le cas depuis un moment en France et là encore, ces deux tristes affaires le montrent au-delà de tout doute raisonnable : les écarts à la liberté d’expression, maintenant fort (trop ?) encadrée, ne semblent pas conduire à la moindre peine ferme ou au moins dissuasive ; la liberté de la presse est normalement bien fixée, mais personne ne saisira la justice pour les exactions syndicales. Syndicalisme qui, lui aussi, s’entend pourtant dans un cadre bien défini qui semble lui aussi être passé par la fenêtre dans l’indifférence générale.
Jamais dans le monde occidental les libertés civiles n’ont été à ce point attaquées, tant par ceux qui prétendent les représenter et les protéger que par ceux qui font leur commerce de leur cracher au visage. Dans ces attaques, la France ne semble plus du tout à l’arrière, observatrice, mais a pris une place active, au premier rang.
Sans l’ombre d’un doute, ce pays est foutu.

vendredi 12 avril 2019

"Devoir d'ingérence" à géométrie variable

 Les autorités de Londres ont arrêté le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, suite à un mandat d’extradition pour le compte des autorités américaines.
Ben Wizner, le directeur de l’American Civil Liberties Union’s Speech, Privacy, and Technology Project, a fait la déclaration suivante à ce propos :
"Toute poursuite intentée par les États-Unis contre M. Assange pour les activités de publication de Wikileaks serait sans précédent et inconstitutionnelle" (source)



Julian Assange a été extrait de force, par les autorités britanniques, de l’ambassade équatorienne à Londres où il a passé ses sept ans d’asile.



J.A pénétrant dans la Westminster Magistrate’s Court pour y être traduit en justice


LIRE AUSSI : Qui se soucie aujourd’hui du sort de Chelsea Elizabeth Manning, née Bradley Edward Manning ?

extraits :
" […] Pour rappel, cette activiste et lanceuse d’alertes transgenre avait été condamnée en 2013 par une cour martiale à 35 ans de réclusion pour avoir transmis en 2010 à WikiLeaks plus de 700 000 documents confidentiels, dont plus de 250 000 câbles diplomatiques relatifs aux guerres d’Irak et d’Afghanistan. Il est vrai que faire ce que dicte sa conscience et porter des crimes de guerre à la connaissance du monde, à savoir les morts de civils sous les bombardements américains en Irak et en Afghanistan se paye au prix fort !
Pour avoir fait ce que lui dictait sa conscience, ne pas cautionner l’innommable, parce qu’elle savait, Chelsea Manning a passé sept ans de sa vie en prison, dont trois de détention provisoire. […]
En 2017 à trois jours de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama avait annoncé une nouvelle vague de grâces et de réductions de peines. Chelsea Manning figurait sur la liste des 273 condamnés auxquels le président avait souhaité accorder une « seconde chance », selon les mots de la Maison Blanche.  […] Le 8 mars 2019, un juge fédéral a de nouveau placé la lanceuse d’alerte Chelsea Manning en détention jusqu’à ce qu’elle accepte de témoigner dans une enquête visant WikiLeaks. Ayant quelques jours auparavant refusé de témoigner devant un grand jury dans le cadre d’une enquête sur Julian Assange, s’attendait à cette issue. […] "