mercredi 14 août 2024
LE WOKISME EST UN CHANTAGE MORAL par Béatrice Rosen
mercredi 18 octobre 2023
LA RÉALITÉ EST POURTANT TÊTUE…
vendredi 8 septembre 2023
Comprendre la coopération parasitaire entre les globalistes et les gauchistes
Par Brandon Smith − Le 18 aout 2023
Je dois admettre que dans mes efforts pour analyser et disséquer les idéologies et les agendas de l’extrême-gauche/globaliste, j’en suis arrivé à un point où je suis autant fasciné qu’horrifié. Considérons un instant le récit progressiste “intersectionnel” que nous appelons souvent “woke” : Il ne s’agit pas d’un mouvement militant, car les femmes jouissent déjà de droits égaux en vertu de la loi. Il s’agit en partie d’un mouvement politique, mais leurs objectifs vont bien au-delà de la nomination de candidats au gouvernement – une grande partie du gouvernement est déjà de leur côté. Ils prétendent s’opposer au “capitalisme” et au pouvoir des entreprises, mais leur mouvement est principalement financé par les élites financières qu’ils disent mépriser.
Il s’agit d’un système de croyance aveugle et de l’invasion d’une secte qui se vénère elle-même, qui vénère le pouvoir et qui cherche à saper la vérité chaque fois que c’est possible, comme un moyen d’arriver à ses fins. Nous assistons à l’avènement de l’histoire, à la naissance d’une religion monstrueuse du relativisme moral.
Pour comprendre la gauche politique et ses tactiques, il faut comprendre sa relation avec les globalistes. Les groupes “wokes” sont une création du régime corporatiste/globaliste. Depuis des décennies, des groupes de réflexion comme la Fondation Ford et la Fondation Rockefeller préparent les universités à produire une réserve constante de membres de secte, tous endoctrinés dans un récit soigneusement élaboré qui s’accroche au socialisme et utilise le statut de victime comme monnaie d’échange.
Ils abhorrent la méritocratie et se font des illusions sur l’équité. Ils réclament une utopie impossible qui garantisse l’égalité des résultats. Ils considèrent l’autosuffisance comme de la criminalité, une tentative d’échapper à la surveillance collective. Et ils sont tout à fait disposés à rationaliser la malhonnêteté, la désinformation, la déconstruction, le chaos et le meurtre comme moyens d’obtenir ce qu’ils veulent.
Comme je l’ai déjà souligné par le passé, il est difficile de combattre un mouvement sans morale et sans honte. Si votre objectif est de les convaincre d’arrêter ce qu’ils font en utilisant la logique, les données, le bon sens et les appels à la conscience, vous échouerez. Ils ne se soucient d’aucune de ces choses. L’obsession des gauchistes pour le pouvoir est absolue – ils ne parlent que de cela. C’est la racine de chacun de leurs arguments.
Cela dit, leur conception du pouvoir est plutôt limitée et enfantine.
Pour les Wokes, le pouvoir est dans l’annulation de la culture. Le pouvoir est dans la foule. Le pouvoir se trouve dans les manifestations de destruction et de contrôle collectifs. Ils se demandent : “Que pouvons-nous prendre aux autres et comment pouvons-nous susciter la peur ?” Ils pensent que plus ils peuvent prendre, plus ils ont de pouvoir.
Les globalistes considèrent le pouvoir de la même manière que les gauchistes, mais ils élargissent le manifeste en se posant la question suivante : “Comment pouvons-nous convaincre les autres de nous donner le contrôle de leur plein gré ?”
Les idiots utiles Wokes considèrent le pouvoir comme quelque chose qui doit être volé par l’intimidation ou la force. Les globalistes considèrent le pouvoir comme quelque chose qui leur est remis par les idiots utiles. Pour obtenir ce pouvoir, les globalistes consacrent la majeure partie de leur énergie et de leurs richesses à la fabrication du consentement. Il ne suffit pas de contrôler la population, il faut lui faire croire que votre oligarchie est LEUR IDÉE. Ainsi, ils n’essaieront jamais de se défendre.
Pendant que les activistes Wokes courent partout comme des singes avec des allumettes pour essayer de brûler le monde, les globalistes regardent les activistes et se disent : “Comment puis-je faire en sorte que ces singes brûlent les choses que je veux qu’ils brûlent ?”
Pour obtenir le consentement de la moitié de la population d’un pays, il faut un appareil de désinformation massif. Je doute que la plupart des gauchistes réalisent que toute leur philosophie a été financée et fabriquée par des entreprises. Et si vous les éduquez sur le fait qu’ils sont maintenant alliés avec les mêmes vampires ultra-riches des entreprises qu’ils disent détester, vous découvrirez rapidement que cela ne les dérange pas. Ils acceptent volontiers le contrat du diable parce qu’ils y voient un moyen de “gagner”. C’est ainsi que les gauchistes politiques et les globalistes sont indissociablement liés.
C’est pourquoi je ne prends plus au sérieux les arguments sur le “faux paradigme gauche/droite”. Bien sûr, il y a encore des néo-conservateurs dans le parti républicain qui se prétendent conservateurs alors qu’ils sont en réalité des globalistes et des gauchistes. Là n’est pas la question. Le fait est que des millions et des millions de gens ordinaires de gauche ont délibérément choisi de se ranger du côté des globalistes et ont spécifiquement ciblé la culture conservatrice et patriote pour la détruire.
Ils sont l’ennemi, tout autant que les globalistes sont l’ennemi. Sans la foule gauchiste, les globalistes n’ont aucun pouvoir. Il est temps d’accepter cette réalité au lieu de se rabattre sur le même vieil argument paresseux : “Mais les deux côtés sont le problème…” Non, il n’y a qu’un seul camp qui pose problème. Ils ont toujours été le problème, quels que soient les masques politiques qu’ils portent.
Si vous regardez la pyramide de bas en haut, le “faux paradigme gauche/droite” n’existe plus. Il existe un TRÈS VRAI paradigme gauche/droite. La division est une réalité. Les lignes ont été tracées par l’establishment : soit vous êtes avec eux, soit vous êtes contre eux. Il n’y a pas d’entre-deux.
Dans le film “Le cabinet du Dr Caligari”, un membre de l’élite de la société transforme un homme en monstre par hypnose, l’envoyant traquer la campagne pour tuer les personnes que l’élite veut écarter de son chemin. Les globalistes ont également utilisé le mesmérisme pour convoquer leur propre monstre gauchiste chaque fois qu’ils ont besoin de faire le sale boulot. Ils veulent que les gauchistes démolissent deux piliers essentiels : la perception qu’ont les gens de la liberté et la perception qu’ont les gens des faits objectifs.
Par exemple, regardez la récente “crise” Covid et la réponse draconienne que la majorité des gauchistes a soutenue. De même, les récits hystériques sur le changement climatique et les appels à la restriction des émissions de carbone qui conduiraient inévitablement à une dépopulation massive sont largement soutenus par la gauche politique.
Ces deux programmes s’appuient sur la notion de menace existentielle qui oblige les gens à sacrifier leurs libertés au niveau microéconomique. Pourtant, les obligations Covid suggèrent que nous devons sauver la population de la mort, tandis que les obligations relatifs au changement climatique suggèrent que nous devons tuer la majeure partie de la population pour protéger l’environnement. Cela n’a aucun sens si l’on ne comprend pas que la réduction de la liberté est le but ultime. La gestion de la crise Covid n’a jamais eu pour but de sauver des vies et les contrôles climatiques n’ont rien à voir avec la sauvegarde de la planète.
Quant aux perceptions des faits objectifs, il suffit de regarder le mouvement transgenre pour voir que les fondements mêmes de la vérité sont assiégés. Si la biologie est subjective, si l’identité est subjective, si les détails génétiques que nous utilisons pour définir et catégoriser notre espèce sont des “constructions sociales” plutôt que des faits, alors presque toutes les vérités peuvent être visées. Je pense que cette tentative de faire de la vérité biologique une question de prérogative est faite dans l’intention de rendre la vérité morale mutable.
Si la civilisation est convaincue d’accepter la mutilation et la stérilisation chirurgicale/chimique de notre jeunesse, si nous pouvons être convaincus d’accepter la sexualisation des enfants dès leur plus jeune âge, alors nous pouvons facilement être convaincus d’accepter à peu près n’importe quoi d’autre. La pédophilie ? L’esclavage ? Le meurtre ? Tout cela au nom d’un hédonisme qui se fait passer pour de la liberté.
Par extension, l’abandon des vérités universelles conduira invariablement à la remise en cause de la liberté elle-même. Qu’est-ce que la liberté ? Est-elle une préoccupation légitime pour l’avenir ? Après tout, nous “vivons en société” et, selon les gauchistes, tout ce que nous faisons “affecte les autres”. Par conséquent, la liberté peut être dangereuse ; elle peut blesser ou contrarier les autres. Elle pourrait ruiner la planète. Il vaut mieux s’en débarrasser complètement pour le bien de la collectivité…
C’est une dichotomie éternelle : sans vérité, il ne peut y avoir de liberté ; sans liberté, il ne peut y avoir de vérité. Le côté obscur de cette pièce est la dichotomie globaliste/gauchiste – Sans les globalistes, il n’y a pas de foule gauchiste, sans la foule gauchiste, les globalistes seront effacés.
Les globalistes cherchent à soumettre le monde et, pour ce faire, ils doivent saper les principes fondamentaux de l’interaction et de la compréhension humaines. Ils se sont alliés à la gauche politique pour semer le chaos dans la population, la distraire et la déstabiliser pendant que le pouvoir en place enroule ses tentacules autour des moindres vestiges de liberté privée.
Notre plus grand espoir est que les citoyens adoptent une attitude hostile et refusent de faire le moindre compromis. Nous devons commencer à appeler la gauche politique pour ce qu’elle est vraiment : la main de fer de la cabale globaliste. Il ne peut y avoir de compromis lorsqu’il s’agit de nos principes fondamentaux. Il n’y a plus de tolérance à l’égard de la déconstruction, plus de laxisme à l’égard des saboteurs. Si un groupe subversif tente de détruire le tissu moral qui rend l’Occident fonctionnel et libre, s’il souhaite éradiquer l’héritage pour lequel nos fondateurs se sont battus, alors nous devons faire comme les fondateurs et éliminer la menace.
Brandon Smith
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone
samedi 27 mars 2021
DE LA DESTRUCTION DU PATRIMOINE - INTERVIEW DE STEPHANE BERN
Stéphane Bern : «Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades» (entretien) source

Déboulonnage de statues, patrimoine à sauver, éoliennes, relation avec Emmanuel Macron... A la tête d'une mission de sauvegarde du patrimoine depuis 2017, Stéphane Bern se livre sans filtre pour RT France.
RT France : Depuis 2017, vous avez pris la tête d'une mission confiée par Emmanuel Macron afin de sauvegarder le patrimoine français et financer celui-ci, par l'intermédiaire d'un loto notamment. Depuis plusieurs semaines, vous exprimez publiquement une forme de lassitude sur le fait que le patrimoine français est de plus en plus menacé. Avez-vous constaté, depuis que vous avez travaillé sur la question, une dégradation progressive de celui-ci ?
Stéphane Bern (S.B.) : Oui d'une certaine manière. On sent une dégradation avec une sorte de permis de détruire qui est donné à beaucoup de maires qui s'affranchissent de toutes les règles depuis la loi Elan [loi de novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique], avec notamment l'abandon des règles strictes qui étaient réservées aux architectes des Bâtiments de France.
Mais je note une conscience collective qui s'est réveillée. Cette conscience collective fait en sorte que chaque fois qu'une atteinte est portée au patrimoine, cela suscite la mobilisation sur les réseaux sociaux. Quand je reçois les alertes, moi-même je prends le relais. Je vais sur place, je manifeste et, ensuite, évidemment cela prend de l'ampleur. J'ai le sentiment que c'est comme les problèmes de mœurs, tel l'inceste : il y en a pas plus qu'il n'y en avait avant, mais on en parle davantage. Je ferai ce parallèle même s'il est un peu terrible et tragique. C'est un phénomène de loupe. On a le sentiment qu'il y a plus de mises en danger du patrimoine parce qu'on en parle davantage.
Après, effectivement, il y a des facteurs comme tous ces pouvoirs qui sont donnés à des maires – à qui on a retiré d'autres pouvoirs par ailleurs. On les laisse enlaidir en toute impunité leur village. J'ai lutté contre cela en Alsace ou à Meudon [Hauts-de-Seine] par exemple, avec des promoteurs immobiliers qui essaient à chaque fois d'entrer dans les brèches pour faire de l'argent au détriment du patrimoine. Les promoteurs n'en n'ont rien à faire du patrimoine.
RT France : Avez-vous conscience de devenir un porte-voix médiatique, une figure pour ceux qui tentent de lutter face à la machine administrative et qui n'ont pas d'exposition médiatique ?
S. B. : Ipso facto oui. Et je dirai que c'est presque malgré moi. On devient une sorte de porte-parole mais j'assume ma mission. Certains sont devenus des pleureurs du patrimoine. Pour ma part, j'essaie d'avoir une action positive, c'est-à-dire de restaurer le patrimoine. En trois ans, avec la mission Bern, on a restauré 280 monuments et récolté 127 millions d'euros. Ce sont des résultats concrets.
On a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours
Fort de ces résultats obtenus avec le loto du patrimoine, entrepris avec l'appui du président de la République, c'est vrai qu'on a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours. C'est le tonneau des Danaïdes, avec ce sentiment que plus on en fait, plus on a à faire. Mais ce n'est pas grave, je continue. Ma mission est bénévole, je ne coûte rien à l'Etat, j'ai rien à en tirer, à part des ennuis et d'y passer beaucoup de temps.
RT France : Ne considérez-vous pas que l'Etat se sert de cette mission et de votre notoriété pour se désengager dans la préservation du patrimoine ?
S. B. : Je ne crois pas. L'Etat continue de sacraliser 326 millions d'euros annuels pour la défense du patrimoine. Roselyne Bachelot [ministre de la Culture] a obtenu 614 millions d'euros dans le plan de relance pour le patrimoine dont 80 millions pour un plan de restauration de cathédrales. L'Etat ne peut s'engager que sur le patrimoine protégé, inscrit ou classé. J'interviens pour le reste, tout ce petit patrimoine qui, dans nos villages, crie famine et a besoin de moi.
On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique
RT France : Discutez-vous souvent avec Emmanuel Macron de ce patrimoine qui n'est pas classé, pour que l'Etat s'engage davantage ?
S. B. : Sauf que la loi ne le permet pas. On ne peut pas intervenir sur un patrimoine qui n'est pas protégé, au titre des monuments historiques. C'est au propriétaire ou aux collectivités locales de le faire. Avec la Fondation du patrimoine, on a créé des labels comme «Jardins remarquables» ou «le label de la Fondation du patrimoine». Celui-ci permet de défiscaliser ou de trouver des avantages financiers pour faire des récoltes de dons afin de sauver le patrimoine. C'est un peu comme la recherche : l'Etat ne peut pas tout et on a aussi besoin des particuliers, des entreprises, des mécènes et des générosités.
RT France : L'Etat ne peut-il pas aussi se servir de votre notoriété pour son image et sa communication ?
S. B. : On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique. J'échappe à qui veut me récupérer. Des gens disent que je suis un ami d'Emmanuel Macron. Un ami c'est quelqu'un que vous pouvez appeler à 3h du matin. Je n'ai pas le sentiment que ce soit cela ici. On dit aussi que j'ai fait campagne pour lui. Cela n'a pas de sens. En même temps, on se connait un petit peu, il me fait confiance. Les résultats sont là. Pour le reste, je ne roule pour personne. Je suis très content qu'il m'ait donné la possibilité de mener à bien cette mission et j'essaie de m'en montrer digne. J'ai surtout des comptes à rendre aux Français.
On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens
RT France : Il y a aussi ces volontés de déboulonner les statues ou de rebaptiser des rues qui portent le nom de figures historiques. Cela fait aussi partie du patrimoine. Quel est votre sentiment là-dessus ?
S. B. : C'est ridicule. On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens. Qui va décerner des diplômes de vertu à des statues ? La dernière fois qu'on a donné le pouvoir à des hommes vertueux et des incorruptibles, cela s'est appelé la terreur. Je n'aime pas trop cela. Je pense que chaque statue a sa part d'ombre. D'ailleurs le soleil n'éclaire qu'une des faces de chaque statue. Il ne faut donc pas les déboulonner. En revanche, il faut les expliquer. D'ailleurs, à gauche comme à droite, je rencontre des gens de bonne volonté qui pensent la même chose. J'ai par exemple discuté avec Anne Hidalgo [maire socialiste de Paris] qui est tout à fait d'accord avec moi sur le sujet. Ce n'est pas en déboulonnant des statues, en mettant l'histoire sous le tapis, qu'on va l'apprendre. Au contraire, c'est bien que les statues nous interpellent : Qui est cette personne ? Qu'a-t-elle fait de bien, de mal ?
J'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple
Qui suis-je pour juger quelqu'un ? Surtout, comment peut-on juger à l'aune d'aujourd'hui, ce qui a été fait il y a deux ou trois siècles ? C'est de l'anachronisme ! Aujourd'hui, la colonisation n'aurait pas de sens, on ne va pas se mettre à coloniser des terres à conquérir. Mais c'était l'époque qui voulait cela. Heureusement, on va vers le progrès. Mais j'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple.
RT France : Comme le Qatar, avec la construction de ses stades pour sa Coupe du monde de football ?
S. B. : Exactement...
RT France : Cela vient-il d'un manque de courage en France avec cette dynamique qui préfère renier son histoire sans regarder ce qui se passe ailleurs ?
S. B. : Absolument. Il y a des progrès à faire. Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer. Je vois cela pour Napoléon. C'est quand même le héros historique que le monde entier nous envie et célébré dans le monde entier.
Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer
Il n'y a qu'en France où par exemple on a exigé une vitrine sur Napoléon concernant l'esclavage [Napoléon a rétabli l'esclavage en 1802]. Sans comprendre pourquoi et dans quelles circonstances Napoléon a dû faire ce choix pour l'économie des colonies françaises de l'époque. Cela, tout le monde s'en fiche ! C'est le règne de l'émotion. C'est drôle qu'un pays cartésien comme le nôtre soit en permanence dans la dictature de l'émotion. On réagit à chaud. C'est toujours pour se dénigrer, pour dénigrer notre histoire et en donnant des leçons. Moi, je me garde de donner des leçons. Tout est intéressant dans l'histoire, tout est à apprendre, tout est controversé et c'est bien d'avoir les avis des uns et des autres. Mais gardons-nous de juger et de jauger l'histoire à l'aune de notre regard d'aujourd'hui.
RT France : A vous entendre, il n'y a pas de doute, il faut donc commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon...
S. B. : Bien sûr. On n'a pas d'autres grands personnages. Après tout, si vous voulez balayer Napoléon alors balayez le Code civil, le lycée, les gymnases, le baccalauréat, les préfets, les départements. Ne prenez pas ce qui vous arrange et jetez ce qui vous dérange.
Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent
RT France : Vous vous êtes également récemment opposé à l'installation d'éoliennes. Pour vous, sont-elles une menace contre le patrimoine, le terroir, nos campagnes, notre environnement ?
S. B. : Au début quand on ne savait pas, on pensait tous que les énergies renouvelables, c'était formidable. Mais quand elles sont plus polluantes que les énergies fossiles, il faut peut-être se poser des questions. Les Allemands renoncent actuellement aux éoliennes. D'ailleurs, il y a eu dernièrement un reportage sur Arte dévoilant la vérité sur les éoliennes, avec ces pales qui pourrissent. C'est comme quand on s'est lancé dans le nucléaire, on n'imaginait pas ce qu'on ferait 40 ans plus tard avec ses déchets. C'est la même chose. Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent.
Les éoliennes, ce sont aussi les oiseaux qui se jettent sur les pales, c'est le bruit qui gêne les vaches, c'est cette pollution visuelle et sonore pour les hommes... Et ça détruit les paysages comme ces 12 éoliennes devant la montagne Sainte-Victoire peinte par Cézanne... Cela n'a pas de sens. Et surtout, on ne pourra jamais s'en défaire.
RT France : Comment expliquez-vous que la France accepte cela ?
S. B. : Il y a des lobbies européens très puissants, notamment avec de l'argent venant du Danemark. Ils n'ont cessé d'en mettre dans tout le pays et ils ont détruit leur pays. Rendez-vous compte que l'Europe nous impose de mettre plus d'éoliennes. Ce sont des lobbies terribles qui sont à l'œuvre avec beaucoup d'argent. Certains partis écologistes sont aussi financés par le lobby éolien.
J'entends les maires des communes qui me disent qu'ils subissent des chantages. Tout cela se passe avec évidemment avec des dessous-de-table. Le maire qui refuse, on lui dit qu'il n'aura pas les subventions mais qu'il subira la pollution visuelle puisque les éoliennes seront installées dans la commune d'en face. Il y a des pressions qui sont faites en permanence sur les maires et sur les paysans car c'est un revenu plus important que ce qu'ils gagnent de leur travail. Mais je crois que les Français commencent à être vent debout. Il y a de plus en plus de protestations qui arrivent sur le bureau de la ministre [de la Transition écologique] Barbara Pompili et du président de la République. Lui-même en a parlé en disant que cela commençait à bien faire...
Ça devient une dictature de l'éolienne
RT France : N'en demeure pas moins que c'est aussi l'Etat qui pousse à installer davantage d'éoliennes sur le territoire...
S. B. : C'est ça qui est fou. La France est même revenue sur les recours, en minimisant les recours possibles contre l'éolien. Ça devient une dictature de l'éolienne. Pour l'anecdote, j'ai protesté auprès de la banque BNP en leur disant que je ne que je ne comprenais pas leur discours, celui de dire soutenir le patrimoine tout en soutenant l'éolien, en mettant des pages de publicités «nous investissons pour votre avenir» avec une photo d'éoliennes. J'ai dit que je ne pouvais pas accepter cela. J'ai discuté avec le PDG qui m'a expliqué : «Vous comprenez pour nous, c'est 16 milliards d'actifs, donc c'est très important.»
L'éolien est tellement soutenu par les pouvoirs publics que les Français eux-mêmes préfèrent investir dans l'éolien. C'est en effet tellement garanti par l'Etat, que c'est un investissement sans risque.
A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays
RT France : Justement, n'en discutez-vous pas avec Emmanuel Macron pour montrer votre mécontentement ?
S. B. : Je lui ai dit ce que j'en pensais. A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays.
Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président
RT France : Evidemment vous n'allez pas parler à sa place, mais sentez-vous qu'il est réceptif à ce que vous lui dites ?
S. B. : Mais oui, et c'est cela que je ne comprends pas. Je sens un homme qui, quand même, aime son pays, son patrimoine et estime qu'il y a trop d'éoliennes. Mais après, rien ne se fait. Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président. Je ne vois pas d'autres explications. A moins que ce soit un double langage mais ce serait décevant.
RT France : Vous recevez des alertes chaque jour sur ce patrimoine français menacé ?
S. B. : Oui tout à fait. Les gens appellent au secours. De toute la France.
Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades
RT France : Et cela ne vous décourage pas, vous restez plus que jamais motivé ?
S. B. : Oui. Du coup, on me voit sur les barricades. Alors moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades.
RT France : La défense des monuments, de la campagne, de l'environnement, de l'histoire... Vous êtes un peu sur tous les fronts...
S. B. : Oui un peu. Je suis un peu révolté et un peu lanceur d'alerte. Quand le gouvernement fait des choses qui me plaisent, je le dis. Je juge la politique à l'aune de ces deux critères : la défense du patrimoine et du patrimoine naturel.
Propos recueillis par Bastien Gouly
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.
DE LA DESTRUCTION DU PATRIMOINE - INTERVIEW DE STEPHANE BERN
Stéphane Bern : «Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades» (entretien) source

Déboulonnage de statues, patrimoine à sauver, éoliennes, relation avec Emmanuel Macron... A la tête d'une mission de sauvegarde du patrimoine depuis 2017, Stéphane Bern se livre sans filtre pour RT France.
RT France : Depuis 2017, vous avez pris la tête d'une mission confiée par Emmanuel Macron afin de sauvegarder le patrimoine français et financer celui-ci, par l'intermédiaire d'un loto notamment. Depuis plusieurs semaines, vous exprimez publiquement une forme de lassitude sur le fait que le patrimoine français est de plus en plus menacé. Avez-vous constaté, depuis que vous avez travaillé sur la question, une dégradation progressive de celui-ci ?
Stéphane Bern (S.B.) : Oui d'une certaine manière. On sent une dégradation avec une sorte de permis de détruire qui est donné à beaucoup de maires qui s'affranchissent de toutes les règles depuis la loi Elan [loi de novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique], avec notamment l'abandon des règles strictes qui étaient réservées aux architectes des Bâtiments de France.
Mais je note une conscience collective qui s'est réveillée. Cette conscience collective fait en sorte que chaque fois qu'une atteinte est portée au patrimoine, cela suscite la mobilisation sur les réseaux sociaux. Quand je reçois les alertes, moi-même je prends le relais. Je vais sur place, je manifeste et, ensuite, évidemment cela prend de l'ampleur. J'ai le sentiment que c'est comme les problèmes de mœurs, tel l'inceste : il y en a pas plus qu'il n'y en avait avant, mais on en parle davantage. Je ferai ce parallèle même s'il est un peu terrible et tragique. C'est un phénomène de loupe. On a le sentiment qu'il y a plus de mises en danger du patrimoine parce qu'on en parle davantage.
Après, effectivement, il y a des facteurs comme tous ces pouvoirs qui sont donnés à des maires – à qui on a retiré d'autres pouvoirs par ailleurs. On les laisse enlaidir en toute impunité leur village. J'ai lutté contre cela en Alsace ou à Meudon [Hauts-de-Seine] par exemple, avec des promoteurs immobiliers qui essaient à chaque fois d'entrer dans les brèches pour faire de l'argent au détriment du patrimoine. Les promoteurs n'en n'ont rien à faire du patrimoine.
RT France : Avez-vous conscience de devenir un porte-voix médiatique, une figure pour ceux qui tentent de lutter face à la machine administrative et qui n'ont pas d'exposition médiatique ?
S. B. : Ipso facto oui. Et je dirai que c'est presque malgré moi. On devient une sorte de porte-parole mais j'assume ma mission. Certains sont devenus des pleureurs du patrimoine. Pour ma part, j'essaie d'avoir une action positive, c'est-à-dire de restaurer le patrimoine. En trois ans, avec la mission Bern, on a restauré 280 monuments et récolté 127 millions d'euros. Ce sont des résultats concrets.
On a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours
Fort de ces résultats obtenus avec le loto du patrimoine, entrepris avec l'appui du président de la République, c'est vrai qu'on a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours. C'est le tonneau des Danaïdes, avec ce sentiment que plus on en fait, plus on a à faire. Mais ce n'est pas grave, je continue. Ma mission est bénévole, je ne coûte rien à l'Etat, j'ai rien à en tirer, à part des ennuis et d'y passer beaucoup de temps.
RT France : Ne considérez-vous pas que l'Etat se sert de cette mission et de votre notoriété pour se désengager dans la préservation du patrimoine ?
S. B. : Je ne crois pas. L'Etat continue de sacraliser 326 millions d'euros annuels pour la défense du patrimoine. Roselyne Bachelot [ministre de la Culture] a obtenu 614 millions d'euros dans le plan de relance pour le patrimoine dont 80 millions pour un plan de restauration de cathédrales. L'Etat ne peut s'engager que sur le patrimoine protégé, inscrit ou classé. J'interviens pour le reste, tout ce petit patrimoine qui, dans nos villages, crie famine et a besoin de moi.
On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique
RT France : Discutez-vous souvent avec Emmanuel Macron de ce patrimoine qui n'est pas classé, pour que l'Etat s'engage davantage ?
S. B. : Sauf que la loi ne le permet pas. On ne peut pas intervenir sur un patrimoine qui n'est pas protégé, au titre des monuments historiques. C'est au propriétaire ou aux collectivités locales de le faire. Avec la Fondation du patrimoine, on a créé des labels comme «Jardins remarquables» ou «le label de la Fondation du patrimoine». Celui-ci permet de défiscaliser ou de trouver des avantages financiers pour faire des récoltes de dons afin de sauver le patrimoine. C'est un peu comme la recherche : l'Etat ne peut pas tout et on a aussi besoin des particuliers, des entreprises, des mécènes et des générosités.
RT France : L'Etat ne peut-il pas aussi se servir de votre notoriété pour son image et sa communication ?
S. B. : On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique. J'échappe à qui veut me récupérer. Des gens disent que je suis un ami d'Emmanuel Macron. Un ami c'est quelqu'un que vous pouvez appeler à 3h du matin. Je n'ai pas le sentiment que ce soit cela ici. On dit aussi que j'ai fait campagne pour lui. Cela n'a pas de sens. En même temps, on se connait un petit peu, il me fait confiance. Les résultats sont là. Pour le reste, je ne roule pour personne. Je suis très content qu'il m'ait donné la possibilité de mener à bien cette mission et j'essaie de m'en montrer digne. J'ai surtout des comptes à rendre aux Français.
On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens
RT France : Il y a aussi ces volontés de déboulonner les statues ou de rebaptiser des rues qui portent le nom de figures historiques. Cela fait aussi partie du patrimoine. Quel est votre sentiment là-dessus ?
S. B. : C'est ridicule. On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens. Qui va décerner des diplômes de vertu à des statues ? La dernière fois qu'on a donné le pouvoir à des hommes vertueux et des incorruptibles, cela s'est appelé la terreur. Je n'aime pas trop cela. Je pense que chaque statue a sa part d'ombre. D'ailleurs le soleil n'éclaire qu'une des faces de chaque statue. Il ne faut donc pas les déboulonner. En revanche, il faut les expliquer. D'ailleurs, à gauche comme à droite, je rencontre des gens de bonne volonté qui pensent la même chose. J'ai par exemple discuté avec Anne Hidalgo [maire socialiste de Paris] qui est tout à fait d'accord avec moi sur le sujet. Ce n'est pas en déboulonnant des statues, en mettant l'histoire sous le tapis, qu'on va l'apprendre. Au contraire, c'est bien que les statues nous interpellent : Qui est cette personne ? Qu'a-t-elle fait de bien, de mal ?
J'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple
Qui suis-je pour juger quelqu'un ? Surtout, comment peut-on juger à l'aune d'aujourd'hui, ce qui a été fait il y a deux ou trois siècles ? C'est de l'anachronisme ! Aujourd'hui, la colonisation n'aurait pas de sens, on ne va pas se mettre à coloniser des terres à conquérir. Mais c'était l'époque qui voulait cela. Heureusement, on va vers le progrès. Mais j'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple.
RT France : Comme le Qatar, avec la construction de ses stades pour sa Coupe du monde de football ?
S. B. : Exactement...
RT France : Cela vient-il d'un manque de courage en France avec cette dynamique qui préfère renier son histoire sans regarder ce qui se passe ailleurs ?
S. B. : Absolument. Il y a des progrès à faire. Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer. Je vois cela pour Napoléon. C'est quand même le héros historique que le monde entier nous envie et célébré dans le monde entier.
Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer
Il n'y a qu'en France où par exemple on a exigé une vitrine sur Napoléon concernant l'esclavage [Napoléon a rétabli l'esclavage en 1802]. Sans comprendre pourquoi et dans quelles circonstances Napoléon a dû faire ce choix pour l'économie des colonies françaises de l'époque. Cela, tout le monde s'en fiche ! C'est le règne de l'émotion. C'est drôle qu'un pays cartésien comme le nôtre soit en permanence dans la dictature de l'émotion. On réagit à chaud. C'est toujours pour se dénigrer, pour dénigrer notre histoire et en donnant des leçons. Moi, je me garde de donner des leçons. Tout est intéressant dans l'histoire, tout est à apprendre, tout est controversé et c'est bien d'avoir les avis des uns et des autres. Mais gardons-nous de juger et de jauger l'histoire à l'aune de notre regard d'aujourd'hui.
RT France : A vous entendre, il n'y a pas de doute, il faut donc commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon...
S. B. : Bien sûr. On n'a pas d'autres grands personnages. Après tout, si vous voulez balayer Napoléon alors balayez le Code civil, le lycée, les gymnases, le baccalauréat, les préfets, les départements. Ne prenez pas ce qui vous arrange et jetez ce qui vous dérange.
Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent
RT France : Vous vous êtes également récemment opposé à l'installation d'éoliennes. Pour vous, sont-elles une menace contre le patrimoine, le terroir, nos campagnes, notre environnement ?
S. B. : Au début quand on ne savait pas, on pensait tous que les énergies renouvelables, c'était formidable. Mais quand elles sont plus polluantes que les énergies fossiles, il faut peut-être se poser des questions. Les Allemands renoncent actuellement aux éoliennes. D'ailleurs, il y a eu dernièrement un reportage sur Arte dévoilant la vérité sur les éoliennes, avec ces pales qui pourrissent. C'est comme quand on s'est lancé dans le nucléaire, on n'imaginait pas ce qu'on ferait 40 ans plus tard avec ses déchets. C'est la même chose. Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent.
Les éoliennes, ce sont aussi les oiseaux qui se jettent sur les pales, c'est le bruit qui gêne les vaches, c'est cette pollution visuelle et sonore pour les hommes... Et ça détruit les paysages comme ces 12 éoliennes devant la montagne Sainte-Victoire peinte par Cézanne... Cela n'a pas de sens. Et surtout, on ne pourra jamais s'en défaire.
RT France : Comment expliquez-vous que la France accepte cela ?
S. B. : Il y a des lobbies européens très puissants, notamment avec de l'argent venant du Danemark. Ils n'ont cessé d'en mettre dans tout le pays et ils ont détruit leur pays. Rendez-vous compte que l'Europe nous impose de mettre plus d'éoliennes. Ce sont des lobbies terribles qui sont à l'œuvre avec beaucoup d'argent. Certains partis écologistes sont aussi financés par le lobby éolien.
J'entends les maires des communes qui me disent qu'ils subissent des chantages. Tout cela se passe avec évidemment avec des dessous-de-table. Le maire qui refuse, on lui dit qu'il n'aura pas les subventions mais qu'il subira la pollution visuelle puisque les éoliennes seront installées dans la commune d'en face. Il y a des pressions qui sont faites en permanence sur les maires et sur les paysans car c'est un revenu plus important que ce qu'ils gagnent de leur travail. Mais je crois que les Français commencent à être vent debout. Il y a de plus en plus de protestations qui arrivent sur le bureau de la ministre [de la Transition écologique] Barbara Pompili et du président de la République. Lui-même en a parlé en disant que cela commençait à bien faire...
Ça devient une dictature de l'éolienne
RT France : N'en demeure pas moins que c'est aussi l'Etat qui pousse à installer davantage d'éoliennes sur le territoire...
S. B. : C'est ça qui est fou. La France est même revenue sur les recours, en minimisant les recours possibles contre l'éolien. Ça devient une dictature de l'éolienne. Pour l'anecdote, j'ai protesté auprès de la banque BNP en leur disant que je ne que je ne comprenais pas leur discours, celui de dire soutenir le patrimoine tout en soutenant l'éolien, en mettant des pages de publicités «nous investissons pour votre avenir» avec une photo d'éoliennes. J'ai dit que je ne pouvais pas accepter cela. J'ai discuté avec le PDG qui m'a expliqué : «Vous comprenez pour nous, c'est 16 milliards d'actifs, donc c'est très important.»
L'éolien est tellement soutenu par les pouvoirs publics que les Français eux-mêmes préfèrent investir dans l'éolien. C'est en effet tellement garanti par l'Etat, que c'est un investissement sans risque.
A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays
RT France : Justement, n'en discutez-vous pas avec Emmanuel Macron pour montrer votre mécontentement ?
S. B. : Je lui ai dit ce que j'en pensais. A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays.
Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président
RT France : Evidemment vous n'allez pas parler à sa place, mais sentez-vous qu'il est réceptif à ce que vous lui dites ?
S. B. : Mais oui, et c'est cela que je ne comprends pas. Je sens un homme qui, quand même, aime son pays, son patrimoine et estime qu'il y a trop d'éoliennes. Mais après, rien ne se fait. Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président. Je ne vois pas d'autres explications. A moins que ce soit un double langage mais ce serait décevant.
RT France : Vous recevez des alertes chaque jour sur ce patrimoine français menacé ?
S. B. : Oui tout à fait. Les gens appellent au secours. De toute la France.
Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades
RT France : Et cela ne vous décourage pas, vous restez plus que jamais motivé ?
S. B. : Oui. Du coup, on me voit sur les barricades. Alors moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades.
RT France : La défense des monuments, de la campagne, de l'environnement, de l'histoire... Vous êtes un peu sur tous les fronts...
S. B. : Oui un peu. Je suis un peu révolté et un peu lanceur d'alerte. Quand le gouvernement fait des choses qui me plaisent, je le dis. Je juge la politique à l'aune de ces deux critères : la défense du patrimoine et du patrimoine naturel.
Propos recueillis par Bastien Gouly
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