Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
Affichage des articles dont le libellé est expérience. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est expérience. Afficher tous les articles

mardi 26 août 2014

TEMPS LIBRE ET SURINFORMATION par Père Vasile Catalin Tudora



Très probablement les inventeurs de l'Internet, qui ont modestement commencé comme un petit réseau de partage de l'information, n’espéraient pas, même dans leurs rêves les plus fous, qu’en moins de 50 ans leur invention allait évoluer vers ce qui est aujourd'hui le plus grand échange d'informations qui ait jamais existé. La bibliothèque d'Alexandrie ? Un jeu d’enfant ! Pensez à tout ce qui passe par Internet aujourd'hui : sites web, e-mail, news, TV, réseaux sociaux, divertissements, services financiers, do-it-yourself, appels téléphoniques, appels vidéo, encyclopédies, livres électroniques, cartes géographiques et nous ne parlons que ce qui est le plus visible. Tout ce que vous voulez est là, attendant d'être trouvé du bout des doigts, littéralement. Personne ne demande rien à personne avant de chercher l'information sur Google. 

Avec une connexion Internet à portée de main on se sent comme un gamin dans un magasin de jouets, toujours prêt à aimer et à découvrir. Vous vous réveillez le matin et la première chose que vous faites est de vérifier votre téléphone. Ai-je raté quelque chose pendant que je dormais? Que devient le marché boursier ? Quelque chose d'urgent au travail? Comment vont mes amis sur Facebook, quelques selfies stupides? Est-ce que quelqu'un aime mon Instagram? Combien aiment ce que j’y ai mis ? Nous marchons comme des zombies avec nos yeux collés à nos smartphones avant même de prendre la moindre tasse de café. Et qui a inventé la loi que vous ne pouvez pas textoter et conduire en même temps ? N'était-ce pas assez que vous ne pouvez pas boire et conduire? Heureusement qu’il y a les feux rouges, où tout le monde vérifie ce qui s'est passé dans les trois dernières minutes qui nous séparent du feu rouge précédent. Vous ne me croyez pas ? Regardez autour de vous la prochaine fois que vous êtes à un feu rouge, si vous n'êtes pas sur votre téléphone… 

Cette avalanche d'informations à propos de tout et n'importe quoi a transformé chacun de nous en accros de l'information. Nous vérifions constamment nos téléphones attendant l’annonce du prochain extrait de nouvelles ou d'un appel. Nous vivons et respirons l’information. Il n'y a qu'un seul inconvénient à cette dépendance, nous commençons à avoir de moins en moins de temps Paradoxalement, alors que nous pouvons trouver quelque chose plus rapidement que jamais, nous finissons par avoir moins de temps que jamais. Le travail n’est pas terminé, les conversations, sauf les virtuelles, sont au bord de l'extinction, les interactions humaines sont minimales car vous avez l'envie de tout savoir tout de suite! 

Monks and technology sneaking in Athos
Où nous mène cette connaissance ? On peut dire que chercher la bonne information est une bonne chose. Vous êtes intéressé par Dieu ? En utilisant seulement un smartphone, on peut trouver toutes les traductions de la Bible jamais imaginées, tous les écrits des Pères, on peut demander des conseils spirituels en ligne ou même assister virtuellement à une liturgie du dimanche en streaming. Très souvent cependant, nous en restons au niveau de la recherche. Fascinés par l'information au sujet de la foi, nous n'avons plus le temps en fait de vivre la foi. Avec tous ces livres de prières virtuels disponibles, nous ne trouvons pourtant pas le temps de prier. 

Obtenir de la connaissance sur Dieu ne signifie pas pour autant qu'on connaît Dieu. Dieu ne se trouve pas dans l'information à son sujet. Connaître Dieu, c'est être avec Lui, faire l'expérience de la communion avec Lui sans intermédiaire. La connaissance n’est bonne que si elle mène à l'action, la connaissance sans action est inutile, voire clairement dangereuse. Adam et Ève savaient qu'ils mourraient s'ils mangeaient de l'arbre, cependant ils se sont laissé tenter par la promesse d'encore plus de savoir. Ils en savaient assez pour demeurer dans la communion avec Dieu, pour vivre éternellement dans la félicité sans manquer de quoi que ce soit, mais ils voulaient plus et dans cette tentation ils ont perdu le paradis. Parfois, en savoir plus, en particulier avant le moment, peut nous faire perdre la pratique de ce que nous savons déjà. Nos ancêtres chrétiens ont survécu aux Turcs et aux communistes et tout ce qui se dressait contre eux non pas parce qu'ils savaient tout de Dieu et leur foi, mais parce qu'ils ont pris le temps de mettre en pratique ce qu'ils savaient déjà, à chaque instant de leur vie. 

Nous ne devrions pas comprendre tout cela comme une révolte contre le savoir et une invitation à l'obscurantisme, mais comme une mise en garde contre le mirage du «tout savoir» qui peut être dévorante. Prendre du temps pour la prière personnelle, pour être à l'église physiquement, pour visiter un ami à l'hôpital, pour donner à manger aux gens qui ont faim là où ils vivent, nous aidera plus à découvrir Dieu qu’en ayant accès à de l'information brute sur lui. Connaître les Écritures et la théologie c’est bien, mais Dieu n'est pas un être théorique, Il est une véritable Trinité de Personnes divines qui interagissent les unes avec les autres et avec nous. De cette interaction, nous apprenons Qui Il est et qui nous sommes ; par la pratique, en aimant, en étant ensemble, maintenant et dans l'éternité. 

Une histoire des moines d'Egypte parle de trois frères qui allaient de temps en temps visiter un Ancien. Deux d'entre eux profitaient toujours de leurs visites pour poser beaucoup de questions. Le troisième demeurait toujours seulement assis avec eux, sans rien demander. Après quelques visites, l’Ancien lui a demandé directement «N’as-tu pas de questions? Tu ne veux pas en savoir plus? » Le frère a répondu «Pour moi, cela me suffit d’être en ta présence. » À l'ère de l'information gratuite mais omniprésente, nous devrions envisager d’adopter l’attitude du frère sage et, peut-être, de temps en temps, juste nous libérer de l'Internet et reconnaître la présence de Dieu autour de nous. Partagez une tasse de thé avec un ami, regardez un enfant jouer, écoutez le chant d'un oiseau, et, en prenant ce temps de penser à Dieu, vous pourriez être à même d'entendre Dieu frapper à la porte de votre cœur. 
Père Vasile Catalin Tudora
(version française par Maxime le minime de la source)

jeudi 16 janvier 2014

L'ORTHODOXIE, CETTE INCONNUE [1] par Père André BORRELY

Introduction

 Je ne suis qu'un pygmée juché sur les épaules d'un géant. Mes pauvres paroles ne mériteront votre attention que si elles sont en continuité ininterrompue á travers le temps avec un homme de feu, un père spirituel de premier ordre originaire du Qatar, qui vécut vers le milieu du 7ème siècle, sur la côte occidentale du Golfe Persique. Sacré évêque de Ninive, il renonça à l'épiscopat au bout de 5 mois, préférant aller expérimenter la folie de l'Évangile dans la solitude des montagnes, en plein silence, en plein amour. Ce géant de l'anachοrèse, c'est St Isaac le Syrien. Il me recommande : « Ne transmets à personne ce que tu n'as pas encore compris afin de n’être pas confondu : ton enseignement comparé à ta vie découvrirait ta fraude. » Pour Isaac, comprendre ne signifie pas saisir intellectuellement et demeurer à l'extérieur de ce que l'on prétend connaitre en jonglant avec les concepts comme avec autant de balles de tennis. Pour cet exercice, les vieux professeurs ne se défendent pas trop mal puisque ce fut leur métier d'enseigner á leurs élèves á disserter sur toutes choses, notamment sur celles dont ils sont encore loin d'avoir l'expérience. L'essentiel est que "ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement" (2). Au contraire, pour l'Abbé Isaac, connaître c'est aimer, c'est pénétrer grâce à l'amour.

P. Basile Gοndikakis(3) a pu écrire à son sujet : « Il ne dit rien qui n'ait passé en lui sans qu'il en ait souffert. » C'est le sens du verbe hébreu iada qui évoque les rapports conjugaux et l'idée de pénétration. Pour l'Abbé Isaac, comme pour toute la Tradition orthodoxe, il s'agit non de concevoir, de forger des concepts, mais de recevoir et de sentir. Évagre identifie la théologie et la prière. I1 écrit : « Si tu pries vraiment tu es théologien, et si tu es théologien tu pries vraiment. » De même, le P. Cyprien Kern aimait à définir la chorale de l'église comme une chaire de théologie. On ne cherche pas à démontrer more geometrico, à la manière des mathématiciens, car, dit St Grégoire Palamas : « Toute parole peut contester une autre parole, mais quelle parole peut contester la vie? »

 Dans l'Orthodoxie, le mot théologie n'évoque pas principalement une spécialité scientifique ayant l'ambition d'effectuer l'inventaire du dogme en ayant la prétention de l'enrichir par la spéculation intellectuelle et en le prolongeant rationnellement.

La théologie n'est pas une science, si l'on songe à un effort intellectuel pour construire une synthèse rationnelle du dogme. Le plus grand théologien du Moyen-­Age byzantin, St Grégoire Palamas, n'a pas cherché à édifier un système théologique. Pour l'Abbé Isaac, tout le christianisme s'effondre si l'on cesse de mettre en relation avec l'amour n'importe quelle partie de la vision chrétienne de l'homme.

Si nombre de nos contemporains en sont arńvés à haïr le christianisme, si Gott ist tot comme dit Nietzsche, si Dieu est mort, c'est peut-être parce que tous ces gens dressent le constat que rien de ce dont les chrétiens ont la prétention de témoigner en fait d'expérience religieuse ne fait apparaître un Dieu qui diviniserait l'homme. Il n'y a peut-être pas d'athées mais seulement des agnostiques auxquels il est donné de ne côtoyer que l'incroyance de ceux qui se disent croyants, des croyants non divinisés, qui croient croire et ne manifestent que leur ïncapacité, par manque d'amour, à acquérir le saint Esprit. [à suivre]

(Conférence [retranscrite dans le n°151 de la revue Orthodoxes à Marseille]  de P André Borrély, le 15 novembre 2013, à la Médiathèque municipale de Sanary-sur-mer. 83110 (rue Robert Schumanπ). Le titre est évidemment une réminiscence du livre d'Alexis Carrcl, L'homme, cet inconnu, paru en 1935 dont je ne retiens que le titre, ne partageant nullement la vision de l'homme et du monde exposée par l'Auteur, notamment 1'eugénisme.)
1. Boileau; L'art poétique. Chant I. 
2. Introduction aux Œuvres spirituelles d'Isaac le Syrien. Desclée de Brouwer, 1981.

lundi 31 décembre 2012

"Il n'est pas d'obstacle dont ne triomphe l'amour divin" Meilleurs voeux pour l'année 2013

"Il n'est pas d'obstacle dont ne triomphe l'amour divin : cet amour, là où il existe, surmonte toutes les difficultés. Ni le fer, ni le feu, ni la pauvreté; ni la maladie, ni la mort, ni aucune autre épreuve ne paraîtra terrible à celui qui est embrasé de cet amour ; il se rira de toutes ces peines, il prendra son vol vers le ciel et ne pensera pas autrement que les habitants du ciel. Ni le firmament, ni la terre, ni les mers ne fixeront ses regards ; une seule chose attirera son attention, la gloire et la beauté de Dieu de telle sorte que les plaisirs et les joies d'ici-bas le trouveront aussi insensible que les afflictions de cette même vie. Aimons de cet amour auquel rien ne saurait être comparé ; aimons ainsi, soit à cause du présent, soit à cause de l'avenir, ou plutôt à cause de cet amour lui-même. A ce compte, nous éviterons les châtiments, de la terre et ceux de l'avenir ; à ce compte, nous prendrons possession du céleste royaume. Après tout, ni l'exemption de la géhenne, ni la possession du royaume du ciel ne sont rien, comparées au bonheur d'être aimé du Christ et de l'aimer. Si un amour partagé nous comble en ce monde de félicité, lorsqu'il s'agira d'un amour réciproque entre Dieu et nous, quelle idée se faire d'une félicité pareille, en quelle langue l'exprimer? L'imagination demeure impuissante, l'expérience seule pourra nous le faire comprendre. Aspirons donc à cette joie spirituelle, à ce bonheur inexprimable, à ces trésors sans fin; pour en faire la douce expérience, renonçons à tout le reste, et faisons naître en nos cœurs cet amour, pour notre satisfaction et pour la gloire de Dieu, à qui il s'adressera. A lui gloire et puissance dans l'unité du Fils unique et du Saint Esprit maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles." (Sur l'Espérance I - St Jean Chrysostome)

dimanche 2 mai 2010

Comment connaître Dieu ? 12 préceptes par Père Thomas Hopko

"Protopresbytre Thomas Hopko, doyen émérite du Séminaire Saint-Vladimir de théologie orthodoxe de New York, vit maintenant à la retraite, avec sa femme, en Pennsylvanie. De là, il voyage pour parler en bien des endroits, il écrit, et surtout, il prie.
L'article, et les maximes, que j’ai reçus de lui récemment, reflètent le travail de sa vie. Il est vrai qu'il est un enseignant, un conférencier et un écrivain doué. Dieu lui a également donné de toucher la vie de très nombreuses personnes très directement. Il a lu les pères et mères spirituels, et il a mis en application leur enseignement, pour la vie de ces personnes, pour leur bienfait.
Pour cette raison, il semble utile de mettre ces brèves réflexions, et conseils, à la disposition de ceux qui y sont amenés sur Internet. Que la grâce de l'Esprit Saint touche pour le bien, pour la vie, ceux qui lisent ces mots, et aussi celui qui les a écrits.
Seraphim †, archevêque d'Ottawa et du Canada, Mars 2008
 (http://www.archdiocese.ca/)




Comment puis-je connaître Dieu tel que Dieu est vraiment?

Comment puis-je connaître le Christ comme le chemin, la vérité et la vie de Dieu, et l'humanité, la lumière du monde? Comment puis-je connaître l'Église orthodoxe comme «la maison de Dieu», et «le pilier, et le rempart de la vérité» - le royaume de Dieu sur la terre? Si vous voulez trouver des réponses pour vous-même à ces questions, les Saints et les maîtres spirituels chrétiens orthodoxes vous demanderont de faire ce qui suit le plus fidèlement et le plus honnêtement possible, et de voir par vous-même ce qui se passe.


1. Soyez prêt à faire ce qu'il faut savoir. Humblement, et courageusement faire ce qu’on vous dit sans le remettre nullement en cause. Soyez déterminé à suivre ce dont vous allez prendre connaissance, quel qu'en soit le coût.

2. Priez pour l'illumination, même si votre prière est "à qui de droit." Priez de cette manière en disant quelque chose comme: "Dieu, si tu existes, révèle-toi à moi."
Si vous croyez déjà en Dieu de quelque manière, alors priez ainsi : «Mon Dieu, révèle-moi qui Tu es vraiment."
Pendant votre prière ne vous préoccupez de rien d’autre. Laissez arriver quoi qu'il arrive.

3. En priant de cette manière, lisez le Nouveau Testament très lentement, au moins trois fois. Prenez plusieurs mois pour faire cela. Ne soyez pas inquiet de ce que vous ne comprenez pas, mais essayez de mettre en pratique ce que vous comprenez.

4. Pendant cette période, allez aux offices de l'Eglise orthodoxe si vous le pouvez. Simplement tenez-vous là, debout ou assis, et écoutez. Ne jugez pas les gens qui sont là, d’aucune manière. Ne soyez pas contrarié de ce que vous ne comprenez pas. Si vous êtes un membre de l'Eglise orthodoxe désorienté et troublé, ne servez pas à l'autel, ne faites pas les lectures, ne chantez dans le chœur, tout le temps de cette période.

5. Pendant cette période, ne mentez à propos de rien, ne faites consciemment de mal à personne, essayez d'être gentil et bon avec tous ceux que vous rencontrez, sans exception. Si possible, faites quelques bonnes œuvres pour les autres, même une heure ou deux seulement par semaine, aussi secrètement que possible. Egalement, si possible, donnez un peu d'argent toujours en secret à ceux qui en ont besoin.

6. Pendant cette période, si vous n'êtes pas marié, ne vous livrez à aucun acte sexuel, de quelque nature que ce soit, même avec soi seul. Si vous ne parvenez pas à cela, oubliez tout de suite, et recommencez.

7. Pendant cette période ne vous enivrez pas. Ne mangez pas trop. Ne mangez pas d’aliments malsains. Et essayez de manger et de boire moins que la normale, deux jours par semaine, par exemple, les mercredis, et vendredis.

8. Pendant cette période, asseyez-vous dans un silence total, au moins 10 à 15 minutes par jour, ou même jusqu'à 30 minutes par jour, si vous pouvez, regardant les pensées qui vous viennent à l'esprit, et les laissant partir avec une prière: «Dieu [si tu es là] illumine mon esprit. Dieu [si tu es là] viens à mon aide. Dieu [si tu es là] sauve les personnes dont les pensées me viennent à l’esprit. "

9. Pendant cette période, essayez de parler aussi peu que possible, sans irriter les autres. N’essayez pas de faire connaître ou accepter votre opinion dans des conversations, à moins qu’on ne vous le demande. Ecoutez les autres. Soyez attentif à leur présence et à leurs besoins. Ne débattez pas avec quiconque de quoi que ce soit.

10. Pendant cette période, trouvez quelqu'un en qui vous avez pleinement confiance, et partagez avec cette personne vos pensées, sentiments, rêves, découragements, compulsions, etc. en détail. N’entrez toutefois pas dans le détail des choses sexuelles, ou sur d'autres personnes. Discutez en détail de votre famille d'origine, et vos expériences de l'enfance – les bonnes et les mauvaises. Concentrez-vous sur les souvenirs qui produisent en vous détresse ou tristesse, et sur les souvenirs qui vous apportent de la joie.

11. Pendant cette période, faites un bilan de vos éventuelles addictions à la nourriture, à l'alcool, la drogue, le sexe ou la toxicomanie et autres dépendances que vous pensez voir comme, par exemple, la rage, le jeu, ou le shopping. Si vous voyez que vous êtes dépendant de quelque manière, commencez un programme de traitement (ou inscrivez-vous à un groupe de soutien).

12. Pendant cette période, faites votre travail ou vos études, au mieux de votre capacité: avec soin, de façon responsable, consciencieusement, et fidèlement. Vivez une journée, même une partie de la journée, et uniquement cette journée ou cette partie de la journée. Concentrez-vous pleinement sur ce que vous faites au moment donné.
(Version française par Maxime le minime)

mardi 9 décembre 2008

MEISTER ECKHART [2] - VLADIMIR LOSSKY


Les passerelles entre Meister Eckhart et l'Orthodoxie ne datent pas d'hier et Vladimir Lossky, le grand et profond théologien orthodoxe, dont on a célébré le cinquantième anniversaire de la naissance au Ciel en février dernier, a consacré une thèse imporante au Maître rhénan : Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, (qui a été publiée par les editions Librairie Philosophique J.Vrin) oeuvre passionnante (bien que consistante, difficile et... coûteuse). En voici un extrait cité par le site Ellopos :





[...] Pour avoir ici-bas, in via, l'expérience de l'Être unique qui est Dieu, expérience qui ferait reconnaître, en même temps, le néant des créatures, la lumière de la grâce est nécessaire. C'est une connaissance per speculum et in lumine, que Maître Eckhart décrit dans les termes suivants : quando scilicet lux divina per effectum suum aliquem specialem irradiat super potentias cognoscentes et super medium in cognitione, elevans intellectum ipsum ad id quod naturaliter non potest. Dans le contexte d'un sermon pour la fête de saint Augustin, cette élévation de l'intellect par la lumière de la grâce répond au passage des Confessions, cité ici par le prédicateur : cum Te primo cognovi, Tu assumsisti me, ut viderem esse, quod viderem, et nondum me esse, qui viderem. Sans aucun doute, ces paroles d'Augustin devaient exprimer, pour Maître Eckhart, le caractère extatique de la connaissance qu'il a pu avoir "par le miroir et dans la lumière". En effet, il a fallu que saint Augustin fût "assumé" par Dieu pour voir l'Être-Un comme Identité subsistante et reconnaître ensuite sa propre misère de créature, non identique à Dieu et à soi-même, en se retrouvant "loin, dans la région de la dissemblance". Il s'agit donc ici, pour Eckhart, d'un ravissement in exstasi mentis, d'une "connaissance savoureuse" ou sagesse (sapientia, quasi sapida scientia) qui introduit l'homme dans une "grande affection", en lui donnant l' "avant-goût de la douceur divine" (ad divinam dulcedinem praegustandum). C'est que le fruit de la grâce, échappant in via à la saisie intellectuelle, est déjà présent dans l'intellect pratique, pour permettre à la volonté d'atteindre ici-bas par l'amour l'objet encore inconnu de la béatitude éternelle. L'expérience extatique d'Augustin lui a montré que l' "être-un-avec-Dieu", accordé par la grâce, est la vocation suprême de l'homme et que toute abondance qui n'est pas Dieu n'est qu'indigence. Sans la grâce, l'on ne saurait aimer Dieu et aspirer uniquement à l'Unité d'être, ni se sentir à l'étroit dans la dissemblance radicale des créatures. Supérieure à la totalité de la nature qui est contenue en elle virtuellement, indivise et unie, la grâce se rapproche dans ce sens de l'intellect. Néanmoins, l'oeuvre que la grâce de Dieu accomplit dans l'essence de l'âme reste inconnaissable pour une intelligence créée réduite à sa lumière naturelle. Dans la mesure où il ignore en quoi consiste sa vraie béatitude, l'homme qui n'a pas relu la grâce peut s'accommoder de la regio dissimilitudinis. C'est la raison pourquoi les enfants morts sans baptême ne se ressentent point de la privation de la gloire béatifiante. Il semble même qu'en dehors de la grâce le "connaître" et l' "être" restent, pour Eckhart, disjoints et confinés chacun dans sa sphère. On peut être "surnaturel", en quelque sorte, par l'intellect qui excède la nature dissemblable qu'il connaît dans sa lumière naturelle ; on peut même y connaître Dieu - ablatione, eminentia et causa, comme absolument autre, comme dépassant toutes les perfections connaissables, comme principe de tout ce qui est. Toutefois cette connaissance per speculum et in aenigmate n'arrache pas encore les créatures intellectuelles à la région de la dissemblance, pour les attirer vers leur "patrie". Sans la grâce, l'intellect n'est pas encore la voie du retour vers l' "être-un avec Dieu".

Son fils, le Père Nicolas LOSSKY, a donné le 28 juin 2005, quand il était encore diacre de la paroisse Notre Dame Joie des Affligés une conférence en hommage au grand théologien que l'on trouvera ici