Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 12 décembre 2020

D’OÙ VIENT LE MAL, conte de Léon Tolstoï


Un ermite vivait dans la forêt, sans avoir peur des bêtes fauves. L’ermite et les bêtes fauves conversaient ensemble et ils se comprenaient.

Un jour, l’ermite s’était étendu sous un arbre ; là s’étaient aussi réunis, pour passer la nuit, un corbeau, un pigeon, un cerf et un serpent. Ces animaux se mirent à disserter sur l’origine du mal dans le monde.

Le corbeau disait :

– C’est de la faim que vient le mal. Quand tu manges à ta faim, perché sur une branche et croassant, tout te semble riant, bon et joyeux ; mais reste seulement deux journées à jeun, et tu n’auras même plus le cœur de regarder la nature ; tu te sens agité, tu ne peux demeurer en place, tu n’as pas un moment de repos ; qu’un morceau de viande se présente à ta vue, c’est encore pis, tu te jettes dessus sans réfléchir. On a beau te donner des coups de bâton, te lancer des pierres ; chiens et loups ont beau te happer, tu ne lâches pas. Combien la faim en tue ainsi parmi nous ! Tout le mal vient de la faim.

Le pigeon disait :

– Et pour moi, ce n’est pas de la faim que vient le mal ; tout le mal vient de l’amour. Si nous vivions isolés, nous n’aurions pas tant à souffrir: tandis que nous vivons toujours par couples ; et tu aimes tant ta compagne, que tu n’as plus de repos, tu ne penses qu’à elle : A-t-elle mangé ? A-t-elle assez chaud ? Et quand elle s’éloigne un peu de son ami, alors tu te sens tout à fait perdu ; tu es hanté par la pensée qu’un autour l’a emportée, ou qu’elle a été prise par les hommes. Et tu te mets à sa recherche, et tu tombes toi-même dans la peine, soit dans les serres d’un autour, soit dans les mailles d’un filet. Et si ta compagne est perdue, tu ne manges plus, tu ne bois plus, tu ne fais plus que chercher et pleurer. Combien il en meurt ainsi parmi nous ! Tout le mal vient, non pas de la faim, mais de l’amour.

Le serpent disait :

– Non, le mal ne vient ni de la faim, ni de l’amour, mais de la méchanceté. Si nous vivions tranquilles, si nous ne nous cherchions pas noise, alors tout irait bien : tandis que, si une chose se fait contre ton gré, tu t’emportes, et tout t’offusque ; tu ne songes qu’à décharger ta colère sur quelqu’un ; et alors, comme affolé, tu ne fais que siffler et te tordre, et chercher à mordre quelqu’un. Et tu n’as plus de pitié pour personne ; tu mordrais père et mère ; tu te mangerais toi-même ; et ta fureur finit par te perdre. Tout le mal vient de la méchanceté.

Le cerf disait :

– Non, ce n’est ni de la méchanceté, ni de l’amour, ni de la faim que vient tout le mal, mais de la peur. Si on pouvait ne pas avoir peur, tout irait bien. Nos pieds sont légers à la course, et nous sommes vigoureux. D’un petit animal, nous pouvons nous défendre à coups d’andouillers ; un grand, nous pouvons la fuir : mais on ne peut pas ne pas avoir peur. Qu’une branche craque dans la forêt, qu’une feuille remue, et tu trembles tout à coup de frayeur ; ton cœur commence à battre, comme s’il allait sauter hors de ta poitrine ; et tu te mets à voler comme une flèche. D’autres fois, c’est un lièvre qui passe, un oiseau qui agite ses ailes, ou une brindille qui tombe ; tu te vois déjà poursuivi par une bête fauve, et c’est vers le danger que tu cours. Tantôt, pour éviter un chien, tu tombes sur un chasseur, tantôt, pris de peur, tu cours sans savoir où, tu fais un bond, et tu roules dans un précipice où tu trouves la mort. Tu ne dors que d’un œil, toujours sur le qui-vive, toujours épouvanté. Pas de paix ; tout le mal vient de la peur.

Alors l’ermite dit :

– Ce n’est ni de la faim, ni de l’amour, ni de la méchanceté, ni de la peur que viennent tous nos malheurs : c’est de notre propre nature que vient le mal ; car c’est elle qui engendre et la faim, et l’amour, et la méchanceté, et la peur.

Traduction E. Halpérine-Kaminsky et R. Jaubert.
Extrait du recueil À la recherche du Bonheur édité par la librairie Perrin et cie en 1916.

lundi 2 novembre 2015

TOLKIEN NOUS RÉVÈLE LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX

Voici un excellent article  paru sur un blog catho tradi (pardonnez mes lectures hétérodoxes surtout que ça fait la deuxième fois… je le reconnais et fais volontiers mon mea culpa mais cela m'apparaît digne d'être relayé ailleurs que dans une sphère restreinte donc voilà… et en plus je suis sûr de ne pas être le seul à apprécier la littérature de Tolkien, cet écrivain catholique.

TOLKIEN NOUS RÉVÈLE  LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX

Une lettre que le célèbre écrivain britannique envoya à son fils dévoile un aspect inédit de l’auteur du « Seigneur des anneaux ». 

J.R.R. Tolkien était un romantique. Quand il rencontra sa future femme Edith, à l’âge de 16 ans, ce fut le coup de foudre, et instantanément il entreprit de lui faire une cour informelle. Mais lorsque le prêtre qui était son tuteur découvrit sa romance, il lui interdit tout contact avec Edith avant d’avoir atteint ses 21 ans, afin de ne pas le distraire de ses études. Tolkien obéit à contrecœur. Pendant cinq longues années, il attendit celle qu’il savait être son âme sœur. Le soir de ses 21 ans, il écrivit une lettre à Edith, lui déclarant son amour et lui demandant sa main. Une semaine plus tard, ils étaient fiancés. 

Toute sa vie, Tolkien écrivit des poèmes d’amour à sa femme, et dans ses lettres à ses amis, il parlait d’elle en termes enthousiastes. Mais l’hommage le plus célèbre et le plus durable pour sa femme bien-aimée fut peut-être de tisser leur roman d’amour dans la mythologie de la Terre du Milieu, à travers l’histoire de  … et Luthien. Difficile de trouver un hommage plus émouvant. 

Il écrivit à son fils Christopher : « Je n’ai jamais appelé Edith ‘Luthien’ – mais elle était la source de l’histoire qui, avec le temps, devint la pièce maîtresse du Silmarillion. Elle fut d’abord conçue dans une petite clairière au milieu des bois à Roos, dans le Yorkshire (où je commandais alors un avant- poste de la Garnison de Humber en 1917, et elle avait pu me rejoindre pendant quelques temps). À cette époque, ses cheveux étaient noirs comme du jais, sa peau claire, ses yeux brillants comme tu ne les as jamais vus, et elle pouvait chanter et danser ». 

Même dans la mort, Tolkien ne voulut pas quitter son Edith. Il est enterré à côté d’elle sous une unique pierre tombale, sur laquelle sont gravés les noms de Beren et Luthien. 

L’amour réel implique le renoncement à soi-même 

.R.R. Tolkien a connu 55 ans de bonheur dans le mariage. À l’opposé, le taux de divorce à l’heure actuelle atteint des sommets choquants, et certains abandonnent même le mariage monogamique en assurant qu’il n’est tout simplement ni possible ni sain. Qu’est-ce que Tolkien a fait que ne font pas tant de mariages ? Comment s’y est-il pris ? La réponse est simple : il avait compris que l’amour réel implique le renoncement de soi-même. 



La notion moderne d’amour se réduit au seul sentiment, et se focalise en premier lieu sur le soi. Si quelqu’un vous attire, s’il fait battre votre cœur plus vite, alors vous pouvez dire que vous êtes amoureux, selon les critères de notre temps. Même s’il était profondément attaché à sa femme, Tolkien rejetait cette idée superficielle de l’amour. Il adoptait la vision catholique du véritable amour comme étant tourné vers l’autre – quelque chose qui exige de sacrifier ses instincts naturels et qui est un acte de volonté déterminé. 

Pour illustrer les vues profondes de Tolkien sur l’amour conjugal, voici un extrait d’une lettre à son fils, Michael Tolkien. Elle révèle un aspect de Tolkien qui n’est pas familier à beaucoup. Pour ceux qui n’ont qu’une notion ultra sentimentale de l’amour, ses mots peuvent choquer, voire être agressifs. Pourtant, il dit des vérités qui, une fois comprises et acceptées, peuvent apporter un bonheur véritable et durable au mariage. Voici une version abrégée de cette lettre. 

« Les hommes ne le sont pas [monogames]. Les hommes ne le sont tout simplement pas. La monogamie est pour nous les hommes un exemple d’éthique ‘révélée’, en accord avec la foi, et non avec la chair. Cependant, un monde déchu est par essence un monde où l’on ne peut atteindre le meilleur par une libre jouissance ou par ce qu’on appelle ‘l’accomplissement de soi’ (joli mot qui désigne en général l’autocomplaisance, tout à fait opposée à l’accomplissement des autres), mais par l’abnégation, la souffrance. La foi en le mariage chrétien entraîne ceci : une grande mortification. 

Le mariage est un combat 

Un homme chrétien ne peut y échapper. Le mariage peut aider à sanctifier et à diriger le désir sexuel vers son objet propre ; sa grâce peut l’aider dans la lutte, mais la lutte n’en demeure pas moins. Le mariage ne le satisfera pas...

Aucun homme, si sincèrement qu’il ait aimé sa fiancée ou sa jeune épouse au début, ne lui est resté fidèle, dans son esprit et son corps, dans leur mariage, sans l’exercice délibéré et conscient de la volonté, sans abnégation. Trop peu d’hommes le savent— même ceux qui ont été élevés ‘dans l’Église’. Quand la fascination disparaît, ou simplement s’étiole, ils pensent qu’ils ont commis une erreur, et qu’il leur faut encore trouver la véritable âme sœur. La véritable âme sœur s’avère trop souvent être la première personne sexuellement attirante qui passe. Quelqu’un qu’ils auraient en effet gagné à épouser si seulement... D’où le divorce, pour effacer le ‘si seulement’. » 

Et bien entendu ils ont tout à fait raison : ils ont commis une erreur. Seul un homme très sage, à la fin de sa vie, pourrait énoncer un jugement juste concernant la femme que, parmi toutes les possibilités, il aurait gagné à épouser ! Quasiment tous les mariages, même ceux qui sont heureux, sont des erreurs : dans le sens où presque certainement les deux partenaires auraient pu trouver des compagnons plus adéquats. Mais la véritable « âme sœur » est de fait celle avec laquelle vous êtes marié... 

Comme je le disais, beaucoup de personnes pourraient se sentir offensées par la franchise de Tolkien sur le mariage. « Si tu aimes vraiment quelqu’un, pourraient-ils arguer, cela ne devrait pas être difficile de l’aimer ! Cela ne devrait pas être une lutte. Le mariage, une mortification ? C’est insultant ! Vous ne devez pas vraiment aimer votre femme. » 

Car l’amour réel est un combat contre l’amour de soi. C’est une lutte contre notre nature déchue, très égoïste. C’est une mort qui donne la vie. Et n’importe quel homme qui est honnête avec lui-même admettrait que Tolkien a raison. Le combat pour la chasteté et la fidélité ne finit jamais, quel que soit l’amour que vous avez pour votre femme. L’essence de l’amour, c’est un acte de la volonté. Les sentiments vont et viennent dans le mariage. Ceux qui vivent un mariage heureux sont ceux qui ont choisi : choisi d’aimer leur femme plus qu’eux-mêmes, qui ont choisi de sacrifier leur désir éphémère pour un bonheur durable, qui ont choisi de donner plutôt que de prendre. 

Et vous savez quoi ? Quand vous choisissez d’être fidèle, le bonheur viendra inévitablement. Et cependant, beaucoup abandonnent au moment où les choses deviennent difficiles — au moment précis où, s’ils choisissaient tout simplement d’être fidèles et de se battre, ils trouveraient le bonheur qui les attend au bout du tunnel. Comme l’écrivait G.K. Chesterton, un autre catholique heureux en mariage : « J’ai connu beaucoup de mariages heureux, mais aucun compatible. Tout le but du mariage est de combattre et de survivre au moment où l’incompatibilité devient incontestable. Parce que, de toute façon, l’homme et la femme, en tant que tels, sont incompatibles ».


La vraie joie et le bonheur durable dans le mariage sont possibles. Combien de mariage, y compris celui de Tolkien, l’ont prouvé. Mais nous ne connaîtrons jamais cette joie si nous restons centrés sur nous-mêmes. Vous devez, paradoxalement, vous oublier vous-mêmes pour trouver le bonheur que vous cherchez. 

Messieurs, si vous voulez un mariage heureux et fidèle, vous devez mourir à vous-mêmes. Vous devez faire passer votre femme en premier. Vous devez l’aimer dans le sacrifice et le déni de soi— comme le Christ a aimé son épouse l’Église. Voilà le secret, simple, à côté duquel tant de monde passe.  SOURCE

jeudi 30 janvier 2014

L'ORTHODOXIE, CETTE INCONNUE [4b] par Père André BORRELY

3-2. Qυ'est-ce qu'un cœur compatissant ?

 De cet amour démesurément compatissant de I'Eglise je donnerai deux exemples. Le premier concerne la sollicitude maternelle de l'Église à l'égard de l'homme et de la femme qui s'aiment. Ouvrons dans la Bible le Cantique des cantiques. C'est un texte insolite: alors que tous les autres livres bibliques prononcent le nom de Dieu presque à chaque verset, dans le Cantique le nom de IAHVE n'apparaît qu'une fois et sous une forme abrégée.


Dès la première ligne, les puritains, ont de quoi être scandalisés: — Qu'il me baise des baisers de sa bouche. On peut traduire aussi : Qu'il m'embrasse à pleine bouche! Plus loin, la Σηουλαμιτ dit du Bien-Aimé : Il passe la nuit entre mes seins. Avons-nous donc affaire à un livre érotique ? Or, si vous lisez ce livre dans sa version grecque, vous découvrez qu'à aucun moment le traducteur n'a utilisé le mot qui désigne le désir sexuel. Au lieu de ερως, il a préféré le mot αγάπη . Ce substantif se rattache probablement à une racine archaïque qui a donné naissance également au verbe latin gaudere, qui signifie se réjouir intérieurement, éprouver une joie intime, et dont, en grec, procèdent un certain nombre de mots qui tous expriment un intense sentiment d'admiration, d'illumination, d'émerveillement réæciproque, de joie exultante, devant l'éblouissante révélation de l'altérité de l'autre qu'on aime.
L'αγάπη est la qualité de jubilation la plus foncière, la plus pure aussi, la plus rare de l'amour, ce qu'il comporte de fraîcheur et de générosité natives lorsqu'il jaillit du fond de la personne. Il y a dans ce mot une nuance de joie intense éprouvée à contempler la beauté rayonnante de celui ou de celle qu'on aime en excluant l'égocentrisme de l'érôs. Or c'est ce même mot αγάπη qui est utilisé deux fois par la
première épître de St Jean pour dire que Dieu est amour, non point depuis seulement qu'il a créé l'homme, mais de toute éternité, étant un seul Dieu qui n'est pas solitaire mais pluriel, capable de conjuguer le verbe aimer aux trois personnes du singulier et du pluriel. L'Orthodoxie refuse radicalement tout dualisme, séparation ou incompatibilité entre !'ερως et l'αγάπη, l'esprit et le corps, le divin et l'humain.
Elle pense ces réalités comme une union sans confusion. Et l'auteur de la première épître de Jean lui vient en aide en employant, pour parler du Dieu tri-unique, le même mot que la version grecque du Cantique évoquant l'amour humain. (à suivre)

lundi 31 décembre 2012

"Il n'est pas d'obstacle dont ne triomphe l'amour divin" Meilleurs voeux pour l'année 2013

"Il n'est pas d'obstacle dont ne triomphe l'amour divin : cet amour, là où il existe, surmonte toutes les difficultés. Ni le fer, ni le feu, ni la pauvreté; ni la maladie, ni la mort, ni aucune autre épreuve ne paraîtra terrible à celui qui est embrasé de cet amour ; il se rira de toutes ces peines, il prendra son vol vers le ciel et ne pensera pas autrement que les habitants du ciel. Ni le firmament, ni la terre, ni les mers ne fixeront ses regards ; une seule chose attirera son attention, la gloire et la beauté de Dieu de telle sorte que les plaisirs et les joies d'ici-bas le trouveront aussi insensible que les afflictions de cette même vie. Aimons de cet amour auquel rien ne saurait être comparé ; aimons ainsi, soit à cause du présent, soit à cause de l'avenir, ou plutôt à cause de cet amour lui-même. A ce compte, nous éviterons les châtiments, de la terre et ceux de l'avenir ; à ce compte, nous prendrons possession du céleste royaume. Après tout, ni l'exemption de la géhenne, ni la possession du royaume du ciel ne sont rien, comparées au bonheur d'être aimé du Christ et de l'aimer. Si un amour partagé nous comble en ce monde de félicité, lorsqu'il s'agira d'un amour réciproque entre Dieu et nous, quelle idée se faire d'une félicité pareille, en quelle langue l'exprimer? L'imagination demeure impuissante, l'expérience seule pourra nous le faire comprendre. Aspirons donc à cette joie spirituelle, à ce bonheur inexprimable, à ces trésors sans fin; pour en faire la douce expérience, renonçons à tout le reste, et faisons naître en nos cœurs cet amour, pour notre satisfaction et pour la gloire de Dieu, à qui il s'adressera. A lui gloire et puissance dans l'unité du Fils unique et du Saint Esprit maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles." (Sur l'Espérance I - St Jean Chrysostome)

vendredi 23 novembre 2012

Moi, me marier ? Mais je ne suis pas gay ! Qui méprise qui ?


Comment le point de vue religieux pourrait-il soutenir le projet de mariage homosexuel quand il condamne l'homosexualité elle-même dans ses principes ? Que l'on cite la Torah (Gen 19, 1-29 ; Jug 19 ; Lv 18,22 ; Lv 20,19) ou les Épîtres de St Paul (Rm 1,27 ; 1Cor. 6,10 ;1 Tim 1,10 ), on ne trouvera nulle part justification du fait homosexuel mais plutôt condamnation, non point tant d'ailleurs - il faut y insister -  de la personne elle-même que du passage à l'acte sexuel. "Dieu ne veut pas la mort du pécheur [contrairement aux barbares de tout poil] mais qu'il se repente et qu'il vive ” (Ezéchiel 18.23). A quoi correspondent ces expressions si fréquentes naguère dans notre langue "La chair est faible" et "A tout péché miséricorde"...

Toutes ces idéologies outrancières, issues du puritanisme, importées d'Outre-Atlantique, ne correspondent pas plus à la mentalité française  que celles importées d'Afrique septentrionale. Il y a(vait) un sens de la mesure et de la discrétion typiquement français qui n'avait rien à voir avec l'hypocrisie de tous ces puritanismes  étrangers avec leur "vertu publique et vices cachés" et leur violence latente prompte à surgir pour châtier. Cet esprit français imprégné de christianisme et façonné par lui, rendait la vie plutôt plus agréable à vivre dans ce pays que dans d'autres.

Bref, il est facile de trouver des articles du point de vue religieux contre le mariage homosexuel ces temps-ci. Ce n'est donc pas ce que nous ferons ici.

La question simplissime que nous voudrions poser ici c'est :
Le mariage, tellement dévalorisé de nos jours,  serait-il assez bon pour les homosexuels ?

N'y a-t-il pas paradoxe, voire une sorte de mépris souverain, à soutenir une institution pour les homosexuels à laquelle très peu d'hétéros croient désormais, que beaucoup dédaignent même la considérant comme dépassée et inutile, voire refusent tout net par position idéologique, à commencer par ceux qui sont à la tête du pays, ceux qui nous gouvernent !

Comment les homosexuels reçoivent-ils réellement un tel projet de loi  soutenu par  de telles personnes ? 

Encore une fois je ne me peux me départir de cette question : le mariage ne vaudrait rien pour un homme et pour une femme bien hétéros et ceci au plus haut niveau de la nation, mais cela serait tout de même assez bon pour une partie d'une catégorie de la population étiquetée et auto-déclarée comme telle... ?

Voilà donc un vêtement usé et démodé, exécrable donc, que personne ne veut plus se donner le ridicule de porter, n'est-ce pas, mais qui vous habillera suffisamment vous pauvres gays. Peuchère ! comme on dit dans le Midi...

Comment peut-on faire croire à des citoyens qu'on est les seuls à les respecter, les prendre en considération voire les aimer en leur faisant cadeau de quelque chose qui ne vaut strictement plus rien ?

C'est quoi ce cadeau ? De la reconnaissance ? Peut-être, mais en tout cas pas au sens de reconnaître généreusement ceux qui seraient rejetés et méprisés, ce serait plutôt au sens de la reconnaissance du ventre : "Vous avez voté pour nous, vous méritez bien ça. D'ailleurs entre nous, c'était bien pour que vous nous élisiez qu'on vous avez promis le mariage..."
D'ailleurs, sans trop jouer avec les mots, promettre le mariage  n'était-il pas une bonne ruse encore naguère pour les séducteurs  de bas étage qui voulaient à peu de frais posséder les ingénues... ? Bravo ! 
Toutes ces misérables tactiques de séduction sont pour le coup assez nauséabondes pour employer un adjectif réservé bizarrement à un seul mauvais sentiment de nos jours... Eurk !

Il faut remarquer que beaucoup d'articles ont été écrits contre le mariage homosexuel et il s'en faut de beaucoup qu'ils soient tous d'origine religieuse, comme aimeraient à le faire accroire les prosélytes de la nouvelle religion qui prétend remplacer toutes les autres, en voici quelques uns venant de différents milieux et points de vue qui ont tous leur pertinence me semble-t-il :



lundi 28 mai 2012

Le devoir conjugal existe toujours dans la justice française

Sur atlantico.fr : "Les idées reçues sur l'amour et la sexualité ne manquent pas. Certaines d'entre elles sont d'autant plus tenaces qu'elles sont colportées par une partie du corps médical et les médias. "Un(e) de perdu(e), dix de retrouvé(e)s", "les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus", "l'amour dure trois ans"... David Simard tord le cou à ces lieux communs dans "150 idées reçues sur l'amour et le sexe" (Extraits)

"Les articles 212 à 226 du chapitre VI du Code civil français fixent les droits et devoirs des époux. L’article 215 en particulier dispose que « les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie ». Or, cela signifie, outre que les époux doivent vivre sous le même toit, qu’ils doivent cohabiter charnellement. Autrement dit, la communauté de vie comprend la communauté de lit. Ce n’est ainsi que par décision judiciaire que peut être prononcée une séparation de corps, dans les mêmes cas et les mêmes conditions qu’un jugement de divorce. Ainsi, les époux sont obligés par le mariage à entretenir ensemble une vie sexuelle. Un mariage non consommé ne répond donc pas aux obligations du mariage, de même qu’un mariage sans relations sexuelles régulières. Dès lors, ces cas de figure peuvent constituer des motifs de divorce pour faute ! [...] Le devoir conjugal n’est toutefois pas mentionné comme tel par la loi, pas plus que l’obligation à une vie sexuelle entre époux. Il est supposé contenu dans la notion de communauté de vie, ce qui conduit certains juristes à s’interroger sur la pertinence d’y sous-entendre le devoir conjugal, comme à l’époque de la rédaction du Code Napoléon, où l’on considérait que les buts du mariage étaient de faire des enfants légitimes pour la transmission du patrimoine et d’éviter les tentations extérieures, sources d’enfants illégitimes. Mais depuis 1992, la notion de devoir conjugal a évolué." 

Deux extraits d'un article paru sur Atlantico.fr consacré au livre de David Simard (philosophe et diplômé de psychosexologie) à porter au dossier bourré de contradictions ahurissantes de la conception du mariage à notre époque à la veille de sa légitimité reconnue pour les couples homosexuels.


Je n'ai pas lu le livre mais... quelle époque de confusion et de contradictions tout de même... Bon courage à tous ! Au fait, on ne peut pas utiliser un autre mot que "mariage" dans l'Orthodoxie?