Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mardi 30 mars 2010

CASSIENNE la plus importante des compositrices de chant byzantin


La plus éminente compositrice et hymnographe dans l'histoire de la musique byzantine et qui a surpassé la renommée des autres femmes compositeurs de l'Empire est Kassia. Kassia a le privilège d'être la première compositrice dont on a conservé la musique ! Elle précède ses homologues musiciennes occidentales de plus de deux siècles.

On connaît assez bien Kassia, qui est née vers l'an 810, probablement à Constantinople, et est morte entre 843 et 867. Kassia est connue par les diverses formes de son nom trouvé dans les manuscrits et les livres des offices: Kasia (Kasia), Kassia (Kassia), Eikasia (Eikasia), Ikasia (Ikasia), et Kassiane (Kassianh), [Cassienne (en français)].

Plus de cinquante chants liturgiques sont attribués à Kassia. (Ces compositions musicales ont été transcrites en notation occidentale et sont disponibles aux éditions Hildegard Press.) Poétesse douée, Kassia a écrit 261 versets laïques dans les formes d'épigrammes, de versets gnomiques, et sentences morales. La renommée de Kassia et son importance sont citées par Nicéphore Kallistos Xanthopoulos (Hymnographe et prêtre de l'église de Sainte-Sophie à Constantinople) dans son catalogue des hymnographes byzantins importants du XIVe siècle, où elle est la seule femme compositeur reconnue. Kassia est la seule femme représentée dans le frontispice d'un Triodion, ensemble des livres liturgiques du Carême, imprimé à Venise en 1601, qui comprenait également des portraits des principaux hymnographes des églises byzantines.



Kassia était issue d'une famille aisée de Constantinople. Son père avait le titre de candidatos à la Cour impériale, ce qui était un titre militaire accordé aux membres de l'aristocratie. En raison de l'honneur rendu à son père, on peut penser que Kassia et sa famille étaient des membres de la Cour impériale. Comme d'autres jeunes filles nobles de la cour, Kassia, reçut un enseignement privé marqué par l’étude du grec classique, ce qui peut remarquer dans ses vers et ses écrits.
Au cours de ses années d'adolescence Kassia s'est impliquée dans la controverse iconoclaste de l'Empire byzantin. Kassia, avec d'autres femmes, membres du clergé et des moines, ont lutté contre l'édit impérial interdisant l'utilisation des icônes dans les églises.
En raison de ses actions, Kassia a été persécutée et même fouettée pour avoir aidé les moines iconodoules emprisonnés et exilés. C'est durant cette période que Kassia également subi l'influence de Théodore Studite (759-826), abbé du monastère Studite de Constantinople, qui était également un défenseur des icônes. La correspondance entre Kassia et Théodore Studite révèle son inclination pour devenir une religieuse, bien qu'il ait essayé de la dissuader d'une telle décision si tôt dans sa vie. Kassia a également adressé des exemplaires de ses écrits à Théodore, auxquels il a répondu par des compliments sur son talent littéraire.

La célèbre hymne de Cassienne "La femme perdue"
dans sa traduction en français par Père Denis d'éternelle mémoire :

Seigneur, la femme tombée dans une multitude de péchés • reconnut ta divinité • et de myrophore elle prit le rang; • avant ta sépulture, elle t'offrit la myrrhe en pleurant: • Hélas, dit elle, me tient la nuit et l'aiguillon du plaisir, • l'amour du péché ténébreux, sans clarté; • reçois le flot de mes pleurs, • de mes larmes agrée l'effusion, • toi qui fais descendre l'eau des nuages en la mer; • incline ton oreille vers le cri de mon cœur, • toi qui inclinas les cieux en ton ineffable abaissement; • laisse-moi baiser tes pieds immaculés, • les essuyant avec les boucles de mes cheveux; • ces pieds dont Eve au Paradis perçut le bruit • et, frémissante, à leur approche, se cacha. • Seigneur, qui scrutera la multitude de mes péchés, • qui sondera l'abîme de tes jugements, • Dieu rédempteur et de nos âmes le Sauveur?· Ne méprise pas ta servante, dans ton amour infini. 

LIRE LA SUITE et plus de détails sur la vie et l'oeuvre poétique et musicale de Kassia >> ICI <<

samedi 7 mars 2009

Triomphe de l'Orthodoxie


Pour le Dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie que l'on n'ose plus appeler que "Dimanche de l'Orthodoxie" pour - "politiquement correct" oblige - ne pas blesser nos frères chrétiens, faussant par là-même le sens de cette Fête primordiale (au sens du début du Grand Carême mais également comme fondement de la foi chrétienne orthodoxe) St Cosmas Le mélode représente bien la cohérence de tous les éléments de ce grandiose capteur solaire de la Lumière Divine qu'est la Tradition orthodoxe. Tout est lié et indissociable : hymnographie, théologie, iconographie, prière, ascèse, vie spirituelle. Il n'y pas de séparation. Il y a Unité et cohérence.

Né à Damas, Cosmas le Mélode, le Moine, de Jérusalem, ou encore de Maï ouma, devait appartenir à une famille pauvre. Il fut adopté, encore jeune, par le père de Jean Damascène, alors haut fonctionnaire chrétien du calife arabe de Damas, et fut élevé avec Jean par un asekretis (fonctionnaire impérial), captif originaire de Constantinople, précepteur et hymnographe. Vers 726, il entre, avec Jean, à Saint-Sabbas, près de Jérusalem, un monastère de grand rayonnement regroupant des moines grecs, syriens, arméniens et coptes. Il est ordonné évêque de Maïouma, petite ville proche de Gaza, vers 734. Défenseur des icônes au temps du premier iconoclasme, dédicataire de la Source de la connaissance de Jean Damascène, Cosmas est, avec ce dernier et André de Crète, à la base de la renaissance hymnographique des VIle et VIlle siècles, qui vit paraître le nouveau genre du canon. Mort à Maïouma, il fut rapidement canonisé (fêté d'abord le 15 janvier, puis le 14 octobre).

Pour l'Eglise orthodoxe point n'est besoin malgré ce que penchent à croire quelques grands hiérarques qui tendraient à devenir de grands hérésiarques à force de confondre, comme à Rome, César et Dieu, point n'est besoin d'emprunter à droite et à gauche pour colmater les brèches et remplir les manques, point besoin de ratisser large pour remplir des églises de plus en plus désespérément vides.

"Rome, l'unique objet de mon ressentiment !" ???

Il pourrait tout de même s'agir de ressentiment... non pas en tant que règlement de compte personnel mais en tant que la dite Eglise "catholique" romaine a non seulement la prétention de représenter mais également est, effectivement, de manière consensuelle, l'image échangeable et reçue médiatiquement, aux yeux du monde entier, de ce qu'est l'Eglise, de ce que sont les Chrétiens et le Christianisme...
Et l'on peut avoir légitimement du mal à accepter que Rome, qui prend autant qu'elle le peut le devant de la scène chaque fois qu'il est possible, partout et par tous les moyens, et depuis des siècles, représente aux yeux du monde le Christ et ses disciples...

Mais il s'agit plus que d'image... On pourrait se moquer de ce que pensent les éternels malveillants qui ne se nourrissent, eux, pour le coup, que de ressentiment bien épais et tenace. Pour ces derniers il n'est d'image, de parole, de geste, de pensée, d'action se réclamant du Christianisme qui ne soit systématiquement combustible pour leur bûcher inquisitorial. Il en sera toujours ainsi. Pas de problème majeur (quoique...)

Mais il y a plus grave. Et il s'agit ici de propagation et de témoignage de la foi, de la vérité, de la véritable foi chrétienne.
Et là, la responsabilité est bien plus grande devant les hommes et... devant Dieu.

Pour y revenir, comment peut-on appliquer le précepte évangélique donné par le Christ Lui-même :
"Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." (Matthieu XXII-21) quand on est un véritable état avec tous ses appareils, organisations, fonctionnements, financements, stratégies etc. ? Comment est-ce Dieu possible ?

Quelle que soit l'importance visible d'un certain type de résultats, de réalisations - notamment caritatives - recevables positivement par le monde, il y aura forcément un moment où quelque chose sera biaisé, tordu, détourné de l'essentiel et irrecevable et ce qui sera renforcé n'appartiendra pas à Dieu mais à un prince de ce monde, le pape de Rome et finalement au prince de ce monde.
Parce que ça convient à tout le monde (ou presque...) d'avoir un Représentant, un Interlocuteur Valable, un Responsable, une Référence en personne, un Maître à penser, une Star de la société du spectacle, bref une idole, et pour l'autre côté de la pièce inévitablement, une tête de turc.
Le monde entier veut un pape, un chef, une tête, et le monde entier transforme en pape tout ce qui représente "valablement" quelque chose. Il y a un pape pour tout

Comment nos deux vénérables Patriarches de Moscou comme de Constantinople ne le perçoivent-ils pas ? Et s'ils le perçoivent pourquoi persistent-ils dans l'erreur à vouloir se placer en concurrence entre eux et avec celui qu'ils considèrent comme leur modèle et homologue sans en avoir encore les moyens ? Tout ce qu'ils peuvent gagner (mais tant pis pour eux) - et nous faire perdre (mais ça, ça nous regarde et c'est grave) - c'est d'être assimilé à ce qu'il y a de pire chez le Souverain Pontife...

Quelque chose ne va pas :
Rien ne va plus à Rome et ça ne date pas de la communion retrouvée avec Mr Willamson qui comme son ex-nouveau chef (?) mélange Dieu et César.
Réintégrer les "Intégristes" c'est de la récup' de temps de crise, pas plus ni moins. On ratisse large, tous azimuts et on cherche à s'approprier tout ce qui semble pouvoir l'être pour boucher les fuites (et ça ne date pas d'aujourd'hui...) : après les syndicats ouvriers, le yoga, le zen, les charismatiques, et les emprunts des icônes, des chants, des textes théologiques, des prières, des offices entiers de l'Orthodoxie en citant à peine ses sources, ou en faisant comme si cela avait appartenu à tous de tout temps (la fameuse référence à l'Eglise indivise), ou en omettant carrément.
Tiens voilà encore une drôle d'application de la Parole du Christ
" Tout ce qui est à toi est à moi" (Luc 15)

Mais tout de même ce précepte du Seigneur :"Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.", quand est-ce qu'on l'applique ?
Je suis sûr que tout s'éclaircira quand ce sera mis en œuvre.




vendredi 11 avril 2008

Hymne acathiste à la Mère de Dieu




Le 26 juin 626 (pour d'autres le 29 VI) les Avars se présentent sous les murs de Constantinople.

C'est une horde de tribus, environ 80 000 hommes, venus d'Asie centrale, nomadisant et s'installant plus ou moins pacifiquement entre la Vistule et l'Oural, soumettant les Slaves. Ils ont des machines de siège et attendent l'aide des Perses du roi sassanide Chosroès II Parviz (le victorieux), ancien protégé de l'empereur Mavrikios le Cappadocien (Maurice), grâce à qui il reconquit le trône.
Après l'assassinat de Mavrikios avec ses fils par le centurion Phokas, Chosroès a menacé sans succès Constantinople en 608 , conquis Damas (613), pillé Jérusalem (614 où il brûla le Saint Sépulcre, massacra 60 000 habitants et s'empara de la Croix, la Lance et l'Eponge emportées à Ctésiphon sur la rive gauche du Tigre, en Mésopotamie, puis Alexandrie (616).
Les Avars attaquent par voie de terre, par l'ouest de la Polis.
Le chef de la défense est Constantin III Hiraklios, fils de l'empereur Hiraklios. Ce dernier, soldat courageux, sauveur de l'empire, craignant la mer dans sa vieillesse, est cantonné à Trapézous-Trébizonde. (c'est là qu'aboutit l'armée des Dix Mille avec Xénophon, au Vème s. av. JC.). Il établit une alliance avec les Khazars du Caucase et contient par le nord la menace persane.
Le patriarche Sergios 1er le Syrien, (qui avait désapprouvé les secondes noces, incestueuses, d'Hiraklios avec sa nièce Martine) dirige des processions avec l'Icône de la Théotokos ("accoucheuse de Dieu") et l'Icône achéiropoiétos (non faite de main-d'homme- selon la tradition) de Jésus-Christ. L'ostention de ces symboles se fera tout au long des remparts, galvanisant les Grecs, combattants et civils. Toute la nuit la procession va durer, chantant l'Akathistos hymnos. Cet hymne "akathiste" (durant lequel on ne s'assied pas) est depuis lors chanté le samedi de la 5ème semaine du Grand Carême dans toute les paroisses de l'Orthodoxie. C'est à cette cérémonie et à l'intercession de la Mère de Dieu que la piété populaire et l'église orthodoxe attribuèrent la levée du siège par les Avars, la première semaine d'août.
Ils repartirent vers le nord et le Danube, en Pannonie (parties de la Hongrie, Slavonie et Croatie actuelles). Ce peuple, soumis par Charlemagne (791/796) disparut de l'histoire après 827.

Sur mer, le 7 VIII 626 la flotte byzantine d'Hiraklios défit les flottilles perses puis slaves et libéra l'accès à la Polis.

Quatre ans plus tôt,(le 16 VII 622) en Arabie, Mahomet a fui la Mecque où il était persécuté, pour se réfugier dans une ville voisine, devenue "Medinas el Nabi" (Médine), la ville du Prophète: c'est l'Hégire, début de l'aire musulmane.
En 625, le roi Dagobert 1er, roi d'Austrasie, a fondé l'abbaye de Saint Denis.



auteur de l'article :




(Pour obtenir le texte traduit en français dans son intégralité cliquez sur le titre)

jeudi 3 avril 2008

S.O.S. du Père Denis Guillaume, traducteur en français des textes grecs et slaves des offices orthodoxes

Je suis malade, âgé et sans ressources, sans retraite, car j’ai travaillé toute ma vie de façon bénévole, pour l’amour du Seigneur notre Dieu. Naguère, je subsistais grâce à la vente de mes livres, mais à présent, les souscripteurs se font de plus en plus rares et la charité semble avoir disparu du monde chrétien : seuls les musulmans peuvent survivre, de nos jours, à cause d’un précepte incontournable, celui de l’aumône. Les journées d’hôpital me coûtent deux fois plus cher que mes très sobres journées à domicile. Je devrais me faire remplacer plusieurs dents, arrachées à l’hôpital mais le travail des dentistes privés et des prothésistes est devenu hors de prix. S’il vous plaît, aidez-moi en me commandant quelque livre, pour votre usage ou pour faire cadeau (voir "catalogue" ). Merci et que Dieu vous le rende !

Père Denis Guillaume 54 Bd Gambetta, 3000 Nîmes Tél. 00 33 (0)4 66 76 05 23

samedi 22 mars 2008

Ma conversion V



Ma recherche avait commencé…
J’étais préoccupé par une vision plus large et une vision du monde cohérente et pas seulement par quelques techniques visant à rendre la vie plus confortable. Et comme l’original m’a toujours semblé préférable à la copie, tout ce que je pensais avoir compris des sources m’a dirigé vers l’Orient, l’Asie donc, et plus particulièrement vers le Taoïsme.

Je me suis acheté le Tao Te King [Dàodé Jīng] et le Tshouang Tseu [Zhuangzi] et d’autres livres de commentaires et j’ai trouvé tout cela passionnant même si je n’ai pas tout compris tout de suite ; en tout cas cela me paraissait suffisamment exigeant pour que cela m’apparaisse comme devant être sérieusement approfondi.
J’ai été particulièrement attiré par la notion de Wu Wei 無爲, qu’on traduit généralement par Non Agir, et qui est en fait plutôt un mode d’agir et un comportement adapté aux circonstances changeantes de la vie, attentif et fidèle à la nature, sans qu’il soit besoin de forcer, et dans lequel, paradoxalement, quelquefois ne pas agir est la meilleur façon d’agir. Autrement dit, il faut faire confiance à la Vie qui résout elle-même ce qui doit être résolu Restait à adjoindre la pratique à la théorie….


Je me mis en quête de maîtres taoïstes et pris bientôt contact, après lecture d’un article ne sais plus dans quel journal, avec une vieille et honorable dame chinoise, ancien professeur de musique du Conservatoire de Shanghai qui, à ses dires s’occupait d’une pagode taoïste sise chez elle et j’étais bien impatient de la rencontrer. Elle me demanda de lui écrire préalablement pour lui expliquer le sens de ma recherche, ce que je fis. Cela ne lui agréa sans doute que peu puisqu’elle ne me répondit jamais. Je ne voyais pas à qui m’adresser au plus près de chez moi à l’époque, et comme toutes les disciplines du Taï Chi et autres Chi Gongs ne s’étaient guère développées encore à l’époque en France, je mis de côté mon projet de pratique et je continuai à étudier les textes, en conservant précieusement à l’esprit ces éléments de doctrine qui me semblaient si paradoxaux mais si attirants. J’ai été bien heureux plus tard de retrouver ce sens du paradoxe dans la théologie orthodoxe magnifiée par son hymnographie.


Et puis j'ai conservé ce texte précieux que les enragés contre le Christianisme (qu'ils confondent malheureusement avec son unique forme occidentale) et ne veulent surtout pas qu'on "détourne" :

Il est un être confus qui existait avant le ciel et la terre.
Ô qu'il est calme ! Ô qu'il est immatériel !
Il subsiste seul et ne change point. Il circule partout et ne périclite point. Il peut être regardé comme la mère de l'univers.
Moi, je ne sais pas son nom. Pour lui donner un titre, je l'appelle Voie (Tao). En m'efforçant de lui faire un nom, je l'appelle grand.




Tao Te King chap 25








Assez rapidement la poursuite de mon exploration du sujet m’a fait constater qu’en Chine, il n’y avait pas qu’un Taoïsme, et que c’était loin d’être avant tout une philosophie de sages dénués de tout bien, pratiquant dans une pureté et un dépouillement fascinants pour des occidentaux dans mon genre - soucieux d’écarter tout rituel et toute croyance pour se consacrer au « spirituel » en écartant le « religieux » (opium par excellence du peuple) mais que cela comprenait aussi des pratiques religieuses avec des temples, un clergé, des autels, des rites, des offrandes, voire une pratique magique et à tout le moins une discipline du corps et de l’esprit visant à acquérir des pouvoirs supranormaux…



J’en étais là, je désirais tout de même une pratique individuelle et communautaire à la fois et pas seulement une étude théorique personnelle. Je décidai donc de rester spirituellement en Asie mais en un domaine plus à ma portée et m’intéressai alors au Bouddhisme, beaucoup plus visible et présent sur le territoire français, tout en connaissant bien les conflits historiques et doctrinaux qui avaient opposé l’un à l’autre…