CASSIENNE la plus importante des compositrices de chant byzantin
On connaît assez bien Kassia, qui est née vers l'an 810, probablement à Constantinople, et est morte entre 843 et 867. Kassia est connue par les diverses formes de son nom trouvé dans les manuscrits et les livres des offices: Kasia (Kasia), Kassia (Kassia), Eikasia (Eikasia), Ikasia (Ikasia), et Kassiane (Kassianh), [Cassienne (en français)].
Plus de cinquante chants liturgiques sont attribués à Kassia. (Ces compositions musicales ont été transcrites en notation occidentale et sont disponibles aux éditions Hildegard Press.) Poétesse douée, Kassia a écrit 261 versets laïques dans les formes d'épigrammes, de versets gnomiques, et sentences morales. La renommée de Kassia et son importance sont citées par Nicéphore Kallistos Xanthopoulos (Hymnographe et prêtre de l'église de Sainte-Sophie à Constantinople) dans son catalogue des hymnographes byzantins importants du XIVe siècle, où elle est la seule femme compositeur reconnue. Kassia est la seule femme représentée dans le frontispice d'un Triodion, ensemble des livres liturgiques du Carême, imprimé à Venise en 1601, qui comprenait également des portraits des principaux hymnographes des églises byzantines.
Kassia était issue d'une famille aisée de Constantinople. Son père avait le titre de candidatos à la Cour impériale, ce qui était un titre militaire accordé aux membres de l'aristocratie. En raison de l'honneur rendu à son père, on peut penser que Kassia et sa famille étaient des membres de la Cour impériale. Comme d'autres jeunes filles nobles de la cour, Kassia, reçut un enseignement privé marqué par l’étude du grec classique, ce qui peut remarquer dans ses vers et ses écrits.
Au cours de ses années d'adolescence Kassia s'est impliquée dans la controverse iconoclaste de l'Empire byzantin. Kassia, avec d'autres femmes, membres du clergé et des moines, ont lutté contre l'édit impérial interdisant l'utilisation des icônes dans les églises.
En raison de ses actions, Kassia a été persécutée et même fouettée pour avoir aidé les moines iconodoules emprisonnés et exilés. C'est durant cette période que Kassia également subi l'influence de Théodore Studite (759-826), abbé du monastère Studite de Constantinople, qui était également un défenseur des icônes. La correspondance entre Kassia et Théodore Studite révèle son inclination pour devenir une religieuse, bien qu'il ait essayé de la dissuader d'une telle décision si tôt dans sa vie. Kassia a également adressé des exemplaires de ses écrits à Théodore, auxquels il a répondu par des compliments sur son talent littéraire.
La célèbre hymne de Cassienne "La femme perdue"
dans sa traduction en français par Père Denis d'éternelle mémoire :
Seigneur, la femme tombée dans une multitude de péchés • reconnut ta divinité • et de myrophore elle prit le rang; • avant ta sépulture, elle t'offrit la myrrhe en pleurant: • Hélas, dit elle, me tient la nuit et l'aiguillon du plaisir, • l'amour du péché ténébreux, sans clarté; • reçois le flot de mes pleurs, • de mes larmes agrée l'effusion, • toi qui fais descendre l'eau des nuages en la mer; • incline ton oreille vers le cri de mon cœur, • toi qui inclinas les cieux en ton ineffable abaissement; • laisse-moi baiser tes pieds immaculés, • les essuyant avec les boucles de mes cheveux; • ces pieds dont Eve au Paradis perçut le bruit • et, frémissante, à leur approche, se cacha. • Seigneur, qui scrutera la multitude de mes péchés, • qui sondera l'abîme de tes jugements, • Dieu rédempteur et de nos âmes le Sauveur?· Ne méprise pas ta servante, dans ton amour infini.
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