Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
Affichage des articles dont le libellé est Bouddhisme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Bouddhisme. Afficher tous les articles

samedi 7 octobre 2017

Rohingyas, Un iceberg de manipulation

L’unanimisme d’indignation antibouddhiste révèle toute la quantité de puissance transférée à l’islam


ANGLE MORT par Fernand Le Pic
 (Source : ANTIPRESSE n°94)

Le monde entier s’apitoie sur les Rohingyas, unanimement proclamés «peuple le plus persécuté de la planète» dans une concurrence pourtant rude. Mais on se garde bien d’évoquer les réalités historiques et géopolitiques qui ont conduit au drame actuel.

Petit rappel historique


Il y a environ 2500 ans, l’Inde du Nord (aujourd’hui le Népal) a vu naître le prince Sâkyamuni, futur Bouddha historique. Durant plus de 1000 ans, le «bouddhisme» (désignation européenne remontant au XVIIe siècle) s’était répandu pacifiquement dans toute l’Asie, y compris centrale, comme en témoignait la présence des Bouddhas géants de Bamian, dynamités à la veille des attentats du 11 septembre 2001, par les condisciples du mollah taliban Omar.

Avec les grandes vagues de conquêtes armées sarrasines puis musulmanes (jihad), le bouddhisme a été littéralement éradiqué de l’Inde. Les historiens indiens chiffrent le nombre des victimes tuées à l’arme blanche en dizaines de millions (cf. François Gautier, Un autre regard sur l’Inde, éditions du Tricorne, 1999). En fait, le jihad n’a jamais cessé dans cette région du monde. Ses habitants gardent une mémoire inquiète et continue du très lourd tribut qui s’annonce à chaque remontée en puissance de cette religion armée.

La région birmane, bouddhiste depuis 2300 ans, ne fait pas exception. Les derniers jihads locaux remontent à la seconde guerre mondiale et aux guerres d’indépendance (Inde, Bangladesh). Durant l’Empire, les Britanniques avaient installé en masse une population musulmane, provenant du Bengale, dans la région d’Arakan (Rakhine, d’où «Rohingya» en Bengali, terme que les musulmans ne commenceront d’ailleurs à utiliser que dans les années 1950).

En 1942, le général Archibald Wavel arma les Bengalis d’Arakan contre les Japonais déjà présents dans la région, dans le cadre d’une nouvelle stratégie de «Stay-behind» (résistance derrière les lignes), qui deviendra célèbre en Europe à l’occasion de la guerre froide. Mais, comme leur religion le leur impose, les Bengalis d’Arakan profitèrent de l’occasion pour étendre le «dar el islam» (territoire islamique) contre les mécréants birmans, majoritairement bouddhistes. Les «musulmans de l’Arakan» s’associèrent ensuite aux combats du Pakistan pour une sécession musulmane jusqu’aux terres birmanes. Déjà les Chittagong Hill tracts, à la frontière nord de la Birmanie, et peuplés majoritairement de bouddhistes, étaient islamisés de force, provoquant des exodes massifs vers l’Inde, qui se poursuivent actuellement et dont personne ne parle, bien entendu.

Alors le «Mujahid Party» d’Arakan exigea le 9 juin 1948, par la voix de son chef militaire Jaffar Kawal, que l’Arakan soit reconnu comme «le foyer national des musulmans de Birmanie», en ces termes:

« The area between the west bank of Kaladan River and the east bank of Naaf River must be recognized as the National Home of the Muslims in Burma». (L’aire comprise entre la rive occidentale du Kaladan et la rive orientale du Naaf doit être reconnue comme foyer national des musulmans de Birmanie.)

Cet ultimatum, typique du jihad démographique, étant resté sans réponse, les jihadistes bengalis d’Arakan attaquèrent les villages bouddhistes, notamment autour de Maungdaw, avec le lot habituel de pillages, viols, incendies, enlèvements contre rançon, etc.

Un troisième jihad local fut déclenché lors de la guerre de sécession victorieuse du Pakistan oriental (qui deviendra le Bangladesh) contre le Pakistan occidental, en 1971. Les musulmans d’Arakan avaient pris parti au cri de “Pakistan Jindabad” (Victoire au Pakistan) pour le Pakistan occidental, qui les avait formés et armés contre le Bangladesh. Leur défaite allait les obliger à se distinguer de leurs frères bengalis en se propulsant dorénavant comme «Rohingyas» et non plus «Bengalis d’Arakan». Les armes qu’ils avaient accumulées allaient encore se retourner contre les mécréants Birmans. Les ci-devant Rohingya exigèrent à nouveau leur indépendance et la création de leur propre État, à l’issue d’un congrès pour la «Libération nationale Rohingya», tenu le 15 juillet 1972. Ils constituèrent dans la foulée divers groupes armés dont notamment la RSO (Rohingya Solidarity Organization), l’ARIF (Arakan Rohingya Islamic Front), le RPF (Rohingya Patriotic Front), RLO (Rohingya Liberation Organization) et l’IMA (Itihadul Mozahadin of Arakan).

Les évènements actuels s’inscrivent donc dans une implacable logique islamisante itérative, mais cette fois avec une aide internationale massive. Et cela n’a rien d’un hasard.

L’arrière-plan géostratégique


Dans ce millefeuille bien fourbi, on retrouve évidemment le «Deep state» américain, qui voit d’un mauvais œil l’influence tenace de la Chine sur le pays. Surtout depuis la mise en service, en 2013, des pipe-lines et gazoducs reliant la côte birmane, justement au beau milieu de la province d’Arakan, au Yunnan. Ils ne souhaitent pas non plus que les approvisionnements chinois soient facilités par le transport terrestre via la Birmanie, en comparaison du difficile et coûteux convoyage maritime via le détroit de Malacca. Ils s’agacent également de la coopération militaro-industrielle entre la junte birmane et la Corée du Nord. Ils vont donc activer leurs légions étrangères composées des pseudo-ONG habituelles, dont l’incontournable galaxie impériale de George Soros, toutes encadrées par des fonctionnaires chevronnés de la subversion clandestine.

A la veille de la nouvelle phase de jihad à laquelle nous assistons, en avril 2016 pour être précis, le géant californien Chevron mettait subitement en vente tous ses actifs birmans, dont ses 28,3% dans les gisements de gaz de Yadana («trésor» en birman), et de Sein en mer d’Andaman, opérés par le groupe Total depuis 2000, et surtout ses 99% du bloc d’exploration gazier «A5» dans le bassin de Rakhine, c’est-à-dire encore une fois l’Arakan.

C’est dans ce contexte qu’on verra arriver au pouvoir, en cette même année 2016, Aung San Suu Kyi, devenant «ministre de la présidence», c’est-à-dire l’équivalent d’un premier ministre mais sans compétence sur l’armée ni la police ni les gardes-frontières. Le Deep-state, s’émouvant de cette faiblesse, relancera la machine de guerre islamique au détour de quelques provocations très classiques, voyant des musulmans sous-armés attaquer des commissariats de police, et déclenchant la répression mécanique prévue. Les Rohingya passeront ainsi à l’état si envié de «peuple le plus persécuté de la planète», et de victime d’un «effroyable nettoyage ethnique», etc.

La machine de propagande se remet en marche


On aura recours à quelques célébrités sacerdotales, comme Barbet Schrœder partant filmer cet illustre moine bouddhiste extrémiste et nationaliste au péril de son confort bobo. Des dizaines d’experts indépendants, payés par on ne sait qui, mais instruisant tous à charge, justifieront tous en chœur les accusations les plus abominables contre les malfaisants sorciers bouddhistes islamophobes. Les agences de presse relaieront et les médias de grande surface écouleront la marchandise en promos spéciales et têtes de gondoles. Après quelques premières de couv bien trempées du Time magazine, du New York Times ou du Guardian, reprises en images par toutes les grandes chaînes tv et radio en prime time et commentées à saturation dans l’infosphère, la planète entière saura enfin qu’au bout du compte, les bouddhistes ne sont pas si pacifiques que cela et que leur violence exterminatrice pourrait même être pire que celle des jihadistes. Joli coup pour les islamistes qui neutralise définitivement le contre-exemple bouddhiste classique à leur jihad pathologique.

Il ne reste plus à l’ONU, à la Commission européenne et à la Maison-Blanche de «s’inquiéter des exactions intolérables des moines» pour s’attendre à un jihad victimaire aussi légitime que le fut celui de l’UÇK en prélude à la création du Kosovo. Et tant pis pour les Bouddhistes qui avaient survécu depuis 2300 ans au jihad. Ils en ont bien assez profité comme ça et doivent laisser la place à «l’ôtre».

En attendant ces prochaines nuits de cristal, Chevron n’a toujours pas vendu sa place. Au lieu de cela, le pétrolier subit la pression d’un groupe d’actionnaires pour intervenir contre le «génocide des Rohingyas». Il s’agit du fond Halal Azzad (Azzad Asset Management) associé pour la circonstance au fonds américain des sœurs Ursulines (Ursuline Sisters of Tildonk), représenté par la sœur Valérie Heinonen, une activiste par profession.

C’est que le Vatican tout entier ne manquera pas une telle occasion de faire cause commune avec l’islam jihadiste, dès lors qu’il s’agit de convertir les idolâtres bouddhistes. Le pape François ne doute d’ailleurs pas une seconde de la victoire du monothéisme armé. Alors qu’il savourait son tour de force d’avoir finalement réussi à ouvrir une nonciature en Birmanie, en mai dernier, il félicita son invitée, Madame Aung San Suu Kyi, d’être «une bonne chrétienne», elle qui n’a nullement décidé d’abandonner le bouddhisme.


«Un iceberg de manipulation»


Reste que l’Arakan n’est pas le Kosovo et que la Chine ne lâchera pas la Birmanie. Elle vient de le faire savoir, au grand dam de ses alliés pakistanais, grands pourvoyeurs d’armement de tous les jihads. Pour obtenir son renoncement, il faudra ouvrir un conflit dont le scenario sera autrement plus complexe que le bombardement gagné d’avance de la pauvre Serbie par l’armada de l’OTAN. Madame Aung San Suu Kyi le sait parfaitement lorsqu’elle ose affirmer que l’opération en cours est comparable à un «iceberg de manipulation». Les Saoudiens aussi, qui d’une main financent le jihad et de l’autre continuent de signer des contrats avec la Birmanie et la Chine, depuis 2011, pour exploiter le gaz birman, tandis que les émirats investissent, entre autres, dans les infrastructures routières et hôtelières de l’Arakan.

En revanche, côté occidental, l’unanimisme d’indignation antibouddhiste révèle toute la quantité de puissance transférée à l’islam. L’Europe est évidemment mûre pour que le pouvoir islamique s’officialise bientôt ici, et irrémédiablement, elle qui crache si aveuglément sur tous ceux qui s’y opposent comme ils peuvent depuis plus de mille ans, moines birmans en tête.


BIRMANIE | Un Ben Laden 2.0 ? 

(SOURCE)

Il s’appelle Ata Ullah — comme un célèbre chanteur pakistanais —, il est le leader de l’insurrection armée des Rohingyas musulmans et il est loin de faire l’unanimité dans son propre camp.

«Héros ou fléau pour son peuple?» se demande prudemment [Le Point]( en relayant les interrogations que suscite ce «Che Guevara» islamiste surgi comme de nulle part. «Amateur malavisé» — le plus audacieux jugement que se permet le magazine — paraît pourtant de la camomille au regard de la biographie, pourtant très éloquente, du personnage.


«Ullah toutefois a connu un sort différent [de la grande majorité des Rohingyas]: né à Karachi au Pakistan, il a grandi dans une famille de la classe moyenne.

Son père a étudié dans la prestigieuse madrasa Darul-Uloom avant de partir enseigner en Arabie saoudite, à Ryad, puis Taif, selon un proche.

Le jeune Ullah y a appris à réciter le coran. Il a été repéré par de riches Saoudiens qui l'ont recruté pour l'enseigner à leurs enfants. Il a rapidement été admis dans leur cercle intime, participant à de somptueuses fêtes et parties de chasse.

“Les Saoudiens l'aimaient beaucoup et le traitaient comme l'un des leurs", relate un proche de Ullah.

Ullah abandonna cette vie confortable après des émeutes en Etat Rakhine en 2012, qui provoquèrent le déplacement de plus de 140.000 personnes, pour la plupart rohingyas. Il quitta l'Arabie pour se battre en Birmanie.»

Bref: un jeune Pakistanais de la classe moyenne, émigré en Arabie avec son père docteur de la foi, abandonne soudain sa vie de plaisirs et de parties de chasse pour aller mener la guérilla dans un pays du sud-est asiatique qui n'est même pas le sien...

Il faut être aveugle comme un journaliste de grand chemin pour ne pas remarquer les bizarreries de cette biographie – ni leur ressemblance criante avec celle d’un illustre prédécesseur. Le nouveau Ben Laden est en selle, formé de longue date par l’argent et le fanatisme saoudiens, et infiltré sur le terrain au début même de la campagne de propagande anglo-saxonne en faveur de la «minorité la plus opprimée au monde».

Nos brillants analystes, bien évidemment, n’y ont vu qu'un joli conte de fées.

Seule perle dans l'article de l'AFP, mais il faut bien ouvrir l'oeil pour la repêcher:

«Ata Ullah est le visage le plus connu de l'armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), un mouvement rebelle qui a attaqué des dizaines de poste-frontières birmans, déclenchant une répression de l'armée qui a poussé quelque 420.000 Rohingyas à fuir vers le Bangladesh.»

En d'autres termes: l'hostilité de l'Etat et de la majorité bouddhiste n'est pas seulement une affaire d'islamophobie. Elle est le résultat d'une campagne de provocation délibérément menée par une guérilla islamique avec à sa tête un agent saoudien.

Merci à l'AFP pour cette très utile bévue!

LIRE ÉGALEMENThttps://www.gearoidocolmain.org/fr/rohingya-psyops-us-covert-war-myanmar/

extrait
En 1942, plus de 50 000 Bouddhistes ont été massacrés par des Musulmans « Rohingyas » à MaungDaw dans l’État d’Arakan. Les massacres de civils bouddhistes ont depuis été d’une régulière occurrence, d’échelle massive ces dernières années. Le modus operandi Rohingya est d’accuser la victime. Rick Heizman est l’un des rares chercheurs indépendants qui aient documenté le génocide en cours de paysans bouddhistes pauvres, par des terroristes « Rohingyas » soutenus par l’Occident. Le travail de Heizman pour l’Organisation Arakane pour les Droits de l’Homme et le Développement est le fruit de recherches exhaustives. Le Dr. Leider, cité plus haut, est lui-même l’un des rares experts ayant entrepris une approche scientifique du problème Rohingya. Il a dénoncé l’analyse médiatique internationale et des groupes de défense des droits de l’homme, qu’il considère biaisée et jouant sur le facteur émotionnel. Il a déclaré aux médias birmans, « les journalistes ont besoin de faire plus attention à diversifier leurs sources de documentation. »


EnregistrerEnregistrer

Jonah Fisher visite la Birmanie pour rencontrer le moine bouddhiste Wirathu et les membres de la communauté musulmane de Birmanie qui ont été pris dans les affrontements avec les nationalistes bouddhistes. Diffusion sur BBC World et BBC News Channel août / septembre 2013. @jonahfisher

lundi 9 août 2010

De l'Himalaya jusqu'au Christ [8] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien [fin]

La révélation d'un Dieu personnel


Dans le sépulcre stérile de Moscou un nouveau monde a commencé à s'ouvrir à moi. L'oppression de la ville pesait peu sur moi, je me suis aperçu que le royaume céleste de Dieu et de ses saints était vraiment plus proche que les dalles grises des bâtiments qui dominent la ville. J'ai visité la Laure Saint-Serge et pour la première fois j’ai pu vénérer les reliques d'un saint. Dans ces "ossements" il semblait y avoir plus de vie que dans toute la Californie du sud. Mon séjour a culminé avec la Nativité au Metochion de Valaam. Je me sentais comme entouré par ce qui semblait être des gens ordinaires, mais qui conservaient un pied dans le ciel. Le christianisme peut être une religion à la foi intangible, mais il me semblait en recevoir une vérification tangible partout où je me tournais.



Quelques jours plus tard, j'ai quitté Moscou. Avant mon départ, ma sœur m'a adressé des paroles de reproche : «Mon cher, si tu as pu passer trois mois chez les bouddhistes, tu peux au moins en passer un chez les orthodoxes.» C’est exactement ce que j'ai fait. Retardant mon retour, je ne suis revenu en Californie que deux mois plus tard. A la veille de l'Annonciation j’ai pris cette route en si mauvais état en direction du monastère Saint Germain d'Alaska. La première chose qui m'a frappé, en venant tout juste de San Diego, a été le fait que ces moines étaient des anachronismes au XXe siècle. Qui a entendu cet appel à renoncer au confort et possessions, en ces temps? On était au milieu du Carême, et il était clairement visible que ces hommes étaient en plein combat spirituel. La sobriété imprégnait le monastère. Ils semblaient prêts à mourir pour la vérité, et ce n'était pas quelque chose que j'avais vu chez IBM, ni à l'école d'art ni au Japon. Il y avait de la souffrance en ces lieux, mais étaient-ils prêts à tout donner pour la seule chose nécessaire? Après tout ce que j'avais vu, je n'avais toujours pas une foi ferme en Dieu, mais je savais que ces moines avaient vu quelque chose et je le désirais.



Le Samedi de Lazare est arrivé. En ce jour l'Eglise commémore la résurrection d'entre les morts après quatre jours de Lazare par le Christ. Je fus réveillé tôt pour assister, dans un monastère voisin, à la liturgie suivie d'un repas. Mais à peine réveillé, je suis retombé aussitôt dans le sommeil. Quand je me suis levé de mon lit, j'ai trouvé le monastère entièrement vide. Pas une âme ne restait. Comme je traversais le monastère, un verset m’est venu à l’esprit : «Voici l'Époux qui vient, à minuit, et Heureux ce serviteur qu'il trouvera en train de veiller ». Et c’était exactement ce qui s'était passé à la fois physiquement et spirituellement. Dieu avait frappé et m'avait offert une fête, mais j'étais resté réticent. Dieu m’avait-Il définitivement fermé la porte ? J'ai commencé la descente de la montagne, espérant être pris en auto-stop jusqu’au couvent. Comme je marchais je méditais sur les événements de la matinée, et il semblait évident que Dieu m'avait permis de rester à la traîne pour me tirer de mon indécision. Enfin je percevais ce qu'on entend par un Dieu personnel. Pourquoi une force impersonnelle m’enverrait-elle un message aussi clair pour le salut de mon âme? Si elle était impersonnelle, pourquoi s’occuperait-elle de ce qui m'était arrivé ? L'amour ne peut exister qu'entre des personnes. Une force ne peut pas aimer (et je vous mets au défi d'essayer d'aimer une force impersonnelle). C'est pourquoi j’en suis venu à la conclusion que Dieu devait être une personne. Comme j’en arraivais à cette déduction, j'ai entendu une voiture se rapprochant de moi par derrière : c’était notre seul voisin sur la montagne. Je lui ai signalé mon désir de descendre et par une étrange "coïncidence" il est arrivé qu’il allait faire ses courses, comme il avait l’habitude de le faire une fois par semaine, au magasin qui voisinait le couvent. Je suis arrivé à temps pour la Liturgie.



Deux ans ont passé et je suis maintenant un moine rassophore, un anachronisme, si vous voulez. Mes combats n'ont pas cessé, mais mes jours d'errance arrivent à leur terme. J'ai parfois pleuré sur mon passé gaspillé, mais quand je regarde de plus près, je vois la main de Dieu me guider à travers même les étapes les plus stériles à première vue. Maintenant, Il m'a amené ici pour une raison, mais qui doit encore être révélée...
(Version française de Maxime le minime

dimanche 8 août 2010

De l'Himalaya jusqu'au Christ [7] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien



J'avais le projet de rencontrer des amis en Egypte pour Noël, mais j'ai trouvé un vol moins cher pour Istanbul et j’ai pensé que ce serait un bon point de départ pour l'Europe occidentale et les Etats-Unis. Le transporteur était Aeroflot. Quelques jours plus tard, me revint à esprit qu’Aeroflot était la compagnie aérienne russe et que ma sœur vivait à Moscou. J'ai pensé que peut-être mon vol pourrait faire une escale à Moscou. Cela s'est avéré possible. J’ai donc fait une escale de trois semaines après l’obtention d’un visa pour la Russie. J'ai atterri à Moscou le jour de la Saint Germain.
Ma sœur m'a accueilli à l'aéroport et a donc commencé ma formation intensive de trois semaines dans l'Orthodoxie. Un nouveau monde a commencé à s'ouvrir à moi. J'étais dans un pays où les gens sont morts pour le Christ, et où l'intercession des saints était un événement normal. Ce n'était pas un christianisme vide considéré comme une obligation sociale. C’étaient des gens qui avaient enduré des souffrances incroyables pour la Vérité.

Solovki

J'ai commencé à lire des volumes sur l'Orthodoxie, visiter des églises, et gentiment discuter avec ma sœur sur les différences entre les principes orthodoxes et les principes bouddhistes. Elle revenait sans cesse au même point : la vérité pour le Christianisme a la forme d'une personne. Je ne parvenais à en saisir l'importance. Force ou personne, je ne pouvais pas voir la différence.
Ensuite, j'ai rencontré Père Artemy, un prêtre bien connu à Moscou avec une communauté de fidèles énorme. C’est un homme plein d'abnégation, dont la vie entière est consacrée au Christ et à la propagation de l'Evangile. 


Nous sommes arrivés à son église au cours de la Vigile du samedi soir. Nous l’avons trouvé en train de confesser, entouré d'une foule de cinquante à cent personnes qui attendaient de se confesser. Je me tenais au bord du cercle et avant que beaucoup de temps ait passé j'ai été entraîné en son centre par Père Artemy. Avec les yeux fermés, les mains sur mes épaules, il a commencé à me parler. Quand il voulait mettre l'accent sur un point, il appuyait son front sur le mien. Comme il me parlait dans un anglais très fleuri, j'ai eu la nette impression que ce prêtre, que je n'avais jamais rencontré, connaissait beaucoup plus de moi qu'il ne l’aurait dû. Ce qui m’a vraiment secoué, c'est le sentiment qu'il était soucieux de mon âme, comme s'il avait un intérêt personnel pour elle. Il m'a parlé pendant dix minutes alors que les babouchki impatientées commençaient à se presser autour de nous. Il a continué à parler, en me disant que mon expérience au Népal m'avait été donnée par Dieu pour me sortir du matérialisme. Puis il m'a dit pourquoi le Christianisme était la vraie foi : c’était la seule à avoir un Dieu personnel. Je ne comprenais toujours pas l'importance de ce fait, mais je suis parti en me sentant plus léger, même si je n'avais presque rien dit. (à suivre)
(Version française de Maxime le minime
 de Himalayan Ascent to Christ)

vendredi 6 août 2010

De l'Himalaya jusqu'au Christ [6] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien

Aussitôt que le sommet éphémère aurait disparu, je reviendrais à mon propre état normal. J'avais lutté avec des ampoules, des genoux douloureux et la Giardia au ventre, et pour quoi ? Pour jouir certes d’une vue exaltante, mais au bout du compte une jolie vue de plus, et c’est tout. Est-ce que cela m’avait amélioré en tant que personne ou avait aidé quelqu'un d'autre? Non, cela avait simplement nourri mon ego ; j'avais acquis un excellent aliment pour les conversations lors des parties. Où étaient partis tous mes idéaux bouddhistes élevés ? A ce moment, j'ai réalisé que ma vie devait être consacrée à quelque principe supérieur à mon plaisir terrestre.
J'ai décidé de retourner au monastère.
J'ai passé des mois à étudier la philosophie bouddhiste tibétaine et les techniques de méditation.



Mais il y avait certains éléments que j'avais du mal à accepter. La doctrine du karma ne semblait pas permettre le libre arbitre dans l'homme; les décisions de faire le bien ou le mal étaient toujours programmées par les actions précédentes. Comment serait-il possible de se libérer, si chaque décision a été déterminée? Si l'on avait péché depuis des temps sans commencement comme ils le croyaient, comment pourrait-on se purifier dans une vie si brève ?

En un sens, ce qui était si difficile, c'est que c’était si logique ; cela me semblait conçu par un esprit humain. Cependant la philosophie de l'auto-sacrifice s'est enracinée en moi, même si je n'avais pas réussi à agir là-dessus, je savais que je ne pouvais plus vivre la vie que je vivais.



Tandis que je séjournais dans le monastère bouddhiste tibétain, j'ai commencé à lire La Voie du pèlerin (« Les récits d’un pèlerin russe »). J'ai vu dans le Pèlerin la manifestation de l'abnégation et de la compassion que j'avais trouvés dans le bouddhisme tibétain, mais cela venait de la tradition chrétienne, dans laquelle j’avais été élevé. Pourquoi n’avais-je jamais entendu parler de cela dans mon église catholique de mon enfance ? Plus étrange encore est le fait que ma sœur était devenue une moniale orthodoxe russe alors que je ne savais toujours rien des caractéristiques mystiques de la religion. J'ai décidé que peut-être que je n'étais pas prêt à devenir un bouddhiste et que je devrais en savoir plus sur mon propre patrimoine.
Après avoir été frappé à la tête suffisamment de fois, je suis finalement arrivé à la conclusion que tous mes voyages avaient été plutôt inutiles et que je devais rentrer chez moi et m'y ancrer. (à suivre)
(Version française de Maxime le minime de Himalayan Ascent to Christ)

jeudi 5 août 2010

De l'Himalaya jusqu'au Christ [5] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien

Après quelques semaines au monastère, je suis parti pour faire du trekking avec mes amis qui étaient arrivés au Népal. Nous avons pris un bus pour traverser le pays et avons commencé notre randonnée dans la montagne de l’Annapurna. Avec nos sacs pleins, nous sommes montés à plus de 4200 m au cours des deux semaines suivantes. Le paysage était magnifique, passant des vallées fertiles aux forêts denses, et aux sommets couverts de neige. La randonnée était pénible à certains moments quand nous devions grimper 300 m, puis descendre d’autant dans une vallée. La beauté de la création était étonnante, mais tous les soirs, quand je m'allongeais pour dormir, ce vieux sentiment de rater quelque chose reparaissait ; j'ai pensé que cela disparaîtrait une fois je serais arrivé à la base de l'Annapurna.


Nous avons atteint notre destination un après-midi, à bout de souffle et plus qu’un peu déçus. Toute la zone était engloutie par une énorme barre de nuages en plein milieu de laquelle nous nous trouvions. Nous avons exploré les glaciers et passé du temps à nous entasser près d'un poêle dans une cabane à thé de petite taille. La nuit venue, il n'y avait aucun signe d'une quelconque rupture du nuage. Nous sommes allés dormir et nous nous sommes réveillés juste avant l'aube avec la nouvelle que le temps s'était éclairci. Je suis allé à l'extérieur et un spectacle des plus étonnants au monde s’est offert à mes yeux. Le soleil se levait lentement au-dessus du monde, que je sentais que je pouvais atteindre et toucher. Alors cette pensée ignoble surgit dans mon esprit, "Quel est l’intérêt ?" Puis cela m'est apparu : tout ce voyage avait été fait pour mon propre plaisir. (à suivre)
(Version française de Maxime le minime de Himalayan Ascent to Christ)

mercredi 4 août 2010

De l'Himalaya jusqu'au Christ [4] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien

A cause des paroles d'un simple moine birman, je me suis éveillé au fait que peut-être il y avait quelque chose de plus dans le christianisme que le vernis que j'avais rejeté. Je n'étais pas encore à ce moment-là forcé de faire une enquête sérieuse sur le christianisme, mais le terreau était en préparation.


Peu de temps après je me suis rendu au Népal, où je devais rencontrer des amis pour un trek dans l'Himalaya. Je suis arrivé un peu de temps avant eux, et j’ai décidé en les attendant d’aller dans un monastère bouddhiste tibétain. J'en ai trouvé un à peu de distance de Katmandou qui proposait des cours en anglais. Je suis allé en tant que touriste culturel, goûtant le plat suivant du menu des religions du monde.
Je suis arrivé, sceptique sur tout, m'attendant à trouver quantité d’adeptes du New-Age défoncés. Après les premiers jours mes idées ont été complètement modifiées. Ce n'était pas une religion millénariste de bien-être ; c'étaient des gens qui luttaient sincèrement pour atteindre la vérité. J'ai été étonné d'apprendre qu'ils croyaient à l'enfer. Qui, dans cette ère moderne, croit à l'enfer ? Mais pour eux, c’était le résultat naturel d'une vie gâchée. J'ai été intrigué. J'ai commencé à avoir une écoute plus attentive que pour d'autres doctrines qui étaient propagées. Le noyau de la religion, c'est l'idée que tous les êtres vivent dans un royaume éphémère de désir et de souffrance. Toute souffrance est créée par la course après ce qui est impermanent, il faut donc plutôt se tourner vers ce qui est permanent : la vérité. La seule façon d'atteindre cela consiste est de cesser de s'accrocher à son ego, et au contraire de vivre pour les autres. C’est seulement lorsque nous plaçons le bonheur des autres avant le nôtre que nous pouvons nous-mêmes obtenir le bonheur. J'étais stupéfait : après 27 ans pendant lesquels on m’avait dit : «Fais ce qui te procure du bien-être», les Tibétains étaient en train de me dire que tout ce qui faisait vous sentir bien était sans doute ce qui vous rendrait malheureux dans cette vie ou dans l'autre. C'était une idée révolutionnaire pour moi, mais en même temps j'avais un vague sentiment que je l'avais entendu quelque part. (à suivre)
(Version française de Maxime le minime de Himalayan Ascent to Christ)


mardi 3 août 2010

De l'Himalaya jusqu'au Christ [3] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien

J'ai voyagé dans toute l'Asie du Vietnam jusqu’à Singapour, sans but précis en tête. L'excitation produite par de nouveaux lieux et de nouveaux compagnons de voyage me conservait dans la distraction la plupart du temps, mais avant d’aller au lit la douleur sourde de la vacuité revenait. J'étais encore désespérément à la recherche de cet élément qui manquait dans ma vie.


 Je me suis rendu sur les lieux sacrés retirés des Bouddhistes et des Hindous, en même temps que je les atteignais, j'étais déjà en train de planifier la prochaine étape de mon voyage. Au cours de mes voyages à travers la Birmanie, j'ai visité un temple en bordure de Mandalay. Des milliers de marches creusées sur le flanc d'une montagne menaient jusqu’au temple qui dominait toute la ville. Comme je faisais mon ascension, je vis un moine bouddhiste à côté de moi à mon rythme. Il était dans la cinquantaine, petit, un peu gras, avec un joyeux visage rougeaud. Il s'est présenté et nous avons continué notre ascension. En arrivant au sommet nous nous sommes assis sur un mur du temple pour parler tandis que le soleil se couchait sur Mandalay. Après quelques plaisanteries d'introduction, j’ai orienté la conversation sur la situation politique au Myanmar (la Birmanie était à ce moment sous une dictature militaire brutale) dans laquelle a été assassinée une grande partie de la population à la suite des émeutes contre les politiques corrompus de la fin des années quatre-vingts).Il a soupiré et m’a regardé avec un regard déçu: "Pourquoi voulez-vous parler de ça ?" J'ai bredouillé une excuse pour en dissimuler la véritable raison, qui était d’afficher ma connaissance des sujets sérieux. Il a orienté la conversation dans une direction complètement différente. «La semaine dernière, j'ai vu un film appelé« Jésus de Nazareth. "Quelle vie merveilleuse !" Pendant les dix minutes suivantes, il a vanté les mérites du Christ. J'étais prêché par un moine bouddhiste, non pour me convertir à sa religion, mais au christianisme. J'étais abasourdi. Je pensais moi-même bien au-dessus du christianisme depuis que j'étais au lycée, et voilà qu’un païen me redonnait ce que j'avais rejeté.(à suivre)
(Version française de Maxime le minime de Himalayan Ascent to Christ)