De l'Himalaya jusqu'au Christ [7] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien



J'avais le projet de rencontrer des amis en Egypte pour Noël, mais j'ai trouvé un vol moins cher pour Istanbul et j’ai pensé que ce serait un bon point de départ pour l'Europe occidentale et les Etats-Unis. Le transporteur était Aeroflot. Quelques jours plus tard, me revint à esprit qu’Aeroflot était la compagnie aérienne russe et que ma sœur vivait à Moscou. J'ai pensé que peut-être mon vol pourrait faire une escale à Moscou. Cela s'est avéré possible. J’ai donc fait une escale de trois semaines après l’obtention d’un visa pour la Russie. J'ai atterri à Moscou le jour de la Saint Germain.
Ma sœur m'a accueilli à l'aéroport et a donc commencé ma formation intensive de trois semaines dans l'Orthodoxie. Un nouveau monde a commencé à s'ouvrir à moi. J'étais dans un pays où les gens sont morts pour le Christ, et où l'intercession des saints était un événement normal. Ce n'était pas un christianisme vide considéré comme une obligation sociale. C’étaient des gens qui avaient enduré des souffrances incroyables pour la Vérité.

Solovki

J'ai commencé à lire des volumes sur l'Orthodoxie, visiter des églises, et gentiment discuter avec ma sœur sur les différences entre les principes orthodoxes et les principes bouddhistes. Elle revenait sans cesse au même point : la vérité pour le Christianisme a la forme d'une personne. Je ne parvenais à en saisir l'importance. Force ou personne, je ne pouvais pas voir la différence.
Ensuite, j'ai rencontré Père Artemy, un prêtre bien connu à Moscou avec une communauté de fidèles énorme. C’est un homme plein d'abnégation, dont la vie entière est consacrée au Christ et à la propagation de l'Evangile. 


Nous sommes arrivés à son église au cours de la Vigile du samedi soir. Nous l’avons trouvé en train de confesser, entouré d'une foule de cinquante à cent personnes qui attendaient de se confesser. Je me tenais au bord du cercle et avant que beaucoup de temps ait passé j'ai été entraîné en son centre par Père Artemy. Avec les yeux fermés, les mains sur mes épaules, il a commencé à me parler. Quand il voulait mettre l'accent sur un point, il appuyait son front sur le mien. Comme il me parlait dans un anglais très fleuri, j'ai eu la nette impression que ce prêtre, que je n'avais jamais rencontré, connaissait beaucoup plus de moi qu'il ne l’aurait dû. Ce qui m’a vraiment secoué, c'est le sentiment qu'il était soucieux de mon âme, comme s'il avait un intérêt personnel pour elle. Il m'a parlé pendant dix minutes alors que les babouchki impatientées commençaient à se presser autour de nous. Il a continué à parler, en me disant que mon expérience au Népal m'avait été donnée par Dieu pour me sortir du matérialisme. Puis il m'a dit pourquoi le Christianisme était la vraie foi : c’était la seule à avoir un Dieu personnel. Je ne comprenais toujours pas l'importance de ce fait, mais je suis parti en me sentant plus léger, même si je n'avais presque rien dit. (à suivre)
(Version française de Maxime le minime
 de Himalayan Ascent to Christ)