Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 24 septembre 2008

"La vie contemplative" émission de France Culture

L'émission des "Vendredis de la philosophie" consacrée à "La vie contemplative" que l'on peut écouter en différé

"Le mot de contemplation est devenu un peu désuet.On l'a exilé dans les monastères ou les réunions de psychothérapies new age. Qu'y a-t-il à contempler aujourd'hui? Les réalités célestes se sont évanouies, il faut impérativement consommer, avoir des activités professionnelles, physiques, culturelles… L'action l'emporte, par principe. Quelques esthètes diront encore qu'ils contemplent des œuvres d'art, mais le visuel n'offre plus de passage vers un au-delà supra sensible.
La distinction médiévale entre vie active et vie contemplative semble avoir disparue, à moins de penser d'autres ressources, d'autres états. Car la vie ne se réduit pas à des flux tendus, ni à une fabrique toujours insatisfaite. Le temps plein de l'action est troué par le silence, la musique, la solitude, la joie. La contemplation se découvre dans la syncope, mais elle exige de l'écoute et de l'exercice."
Avec :

Stéphane Arguillère. professeur de philosophie,spécialiste du bouddhisme auteur de l'ouvrage à paraitre chez Fayard en novembre 2008 intitulé Dictinction des vues.

Christian Trottmann. directeur de recherches au CNRS

Anca Vaciliu. directeur de recherches au CNRS, auteur notamment du livre à paraître sous peu aux Editions philosophiques VRIN :Dire et voir. La parole visible du Sophiste, (coll. "Histoire de la philosophie", dir. J.-Fr. Courtine)

mardi 10 juin 2008

VIE CHRETIENNE ORTHODOXE : les 55 préceptes de Père Thomas HOPKO


1. Soyez toujours avec le Christ.
2. Priez comme vous pouvez, pas comme vous voulez.
3. Ayez une règle de prière observable que vous ferez par discipline.
4. Dites la Prière du Seigneur plusieurs fois par jour.
5. Ayez une prière courte que vous répéterez constamment quand votre esprit n'est pas occupé avec d'autres choses.
6. Faites quelques prosternations quand vous priez.
7. Mangez de bonnes nourritures avec modération.
8. Gardez les règles de jeûne de l'église.
9. Passez un certain temps dans le silence chaque jour.
10. Faites des actes de miséricorde dans le secret.
11. Allez aux services liturgiques régulièrement
12. Allez à la confession et à la communion régulièrement.
13. N'engagez pas le combat avec les pensées et les sentiments importuns. Tranchez-les dès le début.
14. Révélez toutes vos pensées et vos sentiments régulièrement à une personne de confiance.
15. Lisez les Ecritures régulièrement.
16. Lisez de bons livres peu à la fois.
17. Cultivez la communion des saints.
18. Soyez une personne ordinaire.
19. Soyez poli avec chacun.
20. Maintenez la propreté et l’ordre dans votre maison.
21. Ayez un passe-temps sain, bon pour la santé.
22. Faites de l’exercice régulièrement.
23. Vivez un jour, et une partie d'un jour, à la fois.
24. Soyez totalement honnête, et avant tout avec vous-même.
25. Soyez fidèle dans les petites choses.
26. Effectuez votre travail, et puis oubliez-le.
27. Faites les choses les plus difficiles et les plus douloureuses d'abord.
28. Voyez la réalité en face.
29. Soyez reconnaissant pour toutes choses.
30. Soyez joyeux.
31. Soyez simple, discret, tranquille et petit.
32. Ne prêtez jamais attention à vous-même.
33. Écoutez quand les gens vous parlent.
34. Soyez vigilant et soyez attentif.
35. Ne pensez à des choses ni n’en parlez plus que nécessaire.
36. Quand vous parlez, parlez simplement, clairement, fermement et directement.
37. Fuyez l'imagination, l’analyse et la tentative d’expliquer les choses.
38. Fuyez les choses charnelles et sexuelles à leur apparition.
39. Ne vous plaignez pas, ne marmonnez pas, ne murmurez pas ni ne pleurnichez.
40. Ne vous comparez pas à autrui.
41. Ne cherchez pas ou ne vous attendez pas à l'éloge ou à la pitié de quiconque
42. Ne jugez pas n'importe qui pour n'importe quoi.
43. N'essayez pas de convaincre n'importe qui de n'importe quoi.
44. Ne vous défendez pas ou ne vous justifiez pas.
45. Soyez déterminé et lié par Dieu seul.
46. Acceptez la critique avec reconnaissance mais examinez-la avec un esprit critique.
47. Ne donnez des conseils à autrui que quand on vous le demande ou que vous êtes obligé de le faire.
48. Ne faites rien pour quiconque pourrait ou devrait le faire par soi-même.
49. Ayez un programme journalier d’activités, en évitant les lubies et les caprices.
50. Soyez compatissant avec vous-même et avec les autres.
51. Ne vous attendez à rien d’autre que d’être violemment tenté à votre dernier souffle.
52. Concentrez-vous exclusivement sur Dieu et la lumière, pas sur le péché et l'obscurité.
53. Supportez l'épreuve de vous-même et de vos propres défauts et péchés paisiblement, sereinement, parce que vous savez que la miséricorde de Dieu est plus grande que votre misère.
54. Quand vous tombez , levez-vous immédiatement et repartez.
55. Demandez de l'aide quand vous en avez besoin sans crainte et sans honte.

lundi 7 avril 2008

Ma conversion VIII - de Buddha vers Jesus

Je me suis lancé dans ce récit, il me faudra bien le terminer et en essayant de ne pas trop ennuyer mon lecteur bien que quelquefois ça me fatigue un peu de raconter ma vie, il me faut l’avouer. Je serais même tenté de précipiter un peu les péripéties mais cela serait plutôt ingrat de négliger les étapes organisées avec une infinie patience par le Seigneur pour ramener son indigne serviteur à la maison.

Alors je vais reprendre tout de même courageusement : le Vajrayana c’était trop d’exotisme en effet. Pourtant je n’ai pas totalement exclu les écoles tibétaines puisque plus tard, pensant avoir trouvé une pratique non duelle absolue offrant une diversification habile des pratiques pour "devenir bouddha dans cette vie avec ce corps" [Sokushin-Jôbutsu], comme on le prêche dans l’école ésotérique japonaise Shingon , j’ai été initié à la pratique du Dzogchen (dans l’école de Chögyal Namkhai Norbu)

qui se veut au-delà de toutes les écoles du Tantrisme et j’ai tourné – sans m’y investir autrement que de manière livresque – autour du Bön qui précède tout apport venu de l’Inde et n’a pas cessé d’exister au Tibet malgré l’« impérialisme » du Bouddhisme.

La méditation était alors ma préoccupation et je me suis tourné vers le Zen (禅) Soto qui était le plus représenté à l’époque – et même le seul – alors que désormais d’autres écoles Zen (le Rinzaï qui donne beaucoup d’importance aux Koans [injonctions paradoxales], le Son coréen qui comprend en sus du Zazen des pratiques communes à d’autres écoles comme les prosternations, les mantras etc. l’école Sambo Kyôdan etc.) ont leurs instructeurs (Sensei) voire leurs maîtres et leurs dojos en France et dans différents pays d’Europe.

Dans l’école Soto du Zen qui a été introduite en France dans les années soixante par Taisen Deshimaru disciple de

Kôdô Sawaki (voir son émouvante biographie ) et que l’on trouve dans toute l’Europe désormais, prime sur tout l’assise nue :

Zazen (座禅).

C’était ce qu’il me fallait.

Il s’agit de s’asseoir dans la posture juste (en lotus, demi-lotus ou posture birmane) celle dans laquelle Sâkyamuni, le Bouddha historique, a rencontré l’Eveil, posture ni crispée, ni relâchée, sans visualisation, sans combattre mais sans alimenter les pensées, sans recherche d’effet (genre relaxation ou concentration ou inspiration avant l’action) sans but et surtout pas en recherchant la Réalisation, le Satori, et encore moins la rencontre du Bouddha (« Si tu rencontres le Bouddha, frappe-le ! » est-il enseigné. C’est très physique : se tenir le dos droit, le menton rentré, la tête poussant vers le ciel, les genoux appuyant sur le sol, concentré sur la respiration avec une expiration longue et une inspiration lui succédant naturellement, attentif aux crispations ou l’avachissement. Seulement s’asseoir Shikantaza 只管打坐 disait Maître Dogen.

Plus trivialement ou plus rudement "Assieds-toi et ferme-la" dit un instructeur américano-japonais ancien musicien de rock. Par parenthèse une certaine rudesse n’est pas forcément le contraire de la compassion mais plutôt en est aussi une forme, je ne l’oublierai jamais dès ce moment, écartant les mièvreries du politiquement correct qui n’est autre que de la culture chrétienne sécularisée, sans Dieu.
Pratique simple et dépouillée mais riche d’enseignements. Zazen n’est pas seulement une posture physique qui invite au calme les excités, ou oblige les endormis à se tenir éveillés, c’est à la fois une métaphore de la vie selon le Zen et la vie même. Considéré par cette école comme l’enseignement en droite ligne du Bouddha il y a 2500 ans et transmis de maître à disciple, le Dhyâna est devenu le Ch’an à son introduction en Chine par le 28eme Patriarche Bodhidharma, puis le Zen au Japon grâce à Dogen au 13° siècle dont les textes sont devenus le fondement même de cette école. J’ai donc pratiqué encore une fois de tout mon être, corps et esprit, matin (quelquefois même midi) et soir seul sur mon zafu (coussin de méditation, rond, noir, bourré sur mesure de kapok) comme on le fait dans l’école Soto : face à un mur. Et j’ai bien sûr participé aux sesshins (retraites) du temple de la Gendronnière puisque c’est dans le cadre de l’AZI que j’ai pratiqué. Cette pratique a été pour moi une merveilleuse école d’ascèse, de dignité, d’engagement, de foi, de courage, de persévérance, de longanimité. Les rituels exigeants, beaux et sobres m’ont alors convenu parfaitement et bien qu’esthétiquement très japonaise on pouvait trouver dans cette école un dépouillement tel qu’il restait ouvert à l’universel et donc convenable pour un Français ; davantage que le foisonnement et le bigarré de la culture tibétaine.
Quant à la « théorie » développée aussi bien dans le recueil de leçons de Dogen que condensée dans le Sutra du cœur il aura contribué à faire place nette en mon esprit de sorte que l’apophatisme de la théologie orthodoxe n’aura par été très déstabilisante par la suite.


Tous les êtres sont Bouddha depuis l’origine des temps, Comme l’eau et la glace, Sans eau ni glace, hors de nous pas de Bouddhas. Si proche est la vérité, bien que nous allions la quérir au loin. Entourés d’eau, nous crions : “J’ai grand soif ! ”Nés riches, nous errons comme des pauvres, faisant inlassablement le tour des six mondes. Notre affliction a pour cause l’ego trompeur. De sentier en sentier, nous tâtonnons dans le noir. Comment nous affranchir de la roue du samsara ? La porte de la liberté est le samadhi procuré par le zazen. Par-delà l’exaltation, par de-là la louange, est le pur Mahayana. Les préceptes, le repentir, le don, la voie juste d’existence, les innombrables actions méritoires, tout cela a son origine dans le zazen. Le samadhi authentique disperse tous les maux ; il nous purifie du karma, évacue les obstacles. Où sont désormais les sombres sentiers sur lesquels nous nous égarions ? Le pays du Lotus Pur est proche. Entendre cette vérité, le coeur humble et reconnaissant, chanter ses louanges et l’embrasser, pratiquer sa sagesse, est source de bienfaits illimités, de montagnes de mérite. Mais si, retirés en nous-mêmes, nous nous prouvons notre vraie nature - que l’être véritable est dépourvu d’ego que notre soi n’est pas un moi - l’ego est transcendé et les mots habiles sont derrière nous. Alors la porte de l’unité s’ouvre avec fracas. Il n’y a plus ni deux ni trois, en ligne droite court la Voie.Notre forme étant devenue non-forme, nous pouvons aller et venir sans jamais sortir de chez nous. Notre pensée étant devenue non-pensée, nos danses et nos chants expriment le Dharma. Immense, infini est le ciel du samadhi ! Éclatant et transparent est le clair de lune de la sagesse ! Là, dans le monde, quelque chose nous ferait-il défaut ? L’immensité du nirvana se déploie devant nos yeux. La terre que nous foulons a pour nom Lotus Pur, et notre corps est le corps même de Bouddha.


Chant de louange pour le zazen, par Hakuin Ekaku (1685 - 1768)


samedi 22 mars 2008

Ma conversion V



Ma recherche avait commencé…
J’étais préoccupé par une vision plus large et une vision du monde cohérente et pas seulement par quelques techniques visant à rendre la vie plus confortable. Et comme l’original m’a toujours semblé préférable à la copie, tout ce que je pensais avoir compris des sources m’a dirigé vers l’Orient, l’Asie donc, et plus particulièrement vers le Taoïsme.

Je me suis acheté le Tao Te King [Dàodé Jīng] et le Tshouang Tseu [Zhuangzi] et d’autres livres de commentaires et j’ai trouvé tout cela passionnant même si je n’ai pas tout compris tout de suite ; en tout cas cela me paraissait suffisamment exigeant pour que cela m’apparaisse comme devant être sérieusement approfondi.
J’ai été particulièrement attiré par la notion de Wu Wei 無爲, qu’on traduit généralement par Non Agir, et qui est en fait plutôt un mode d’agir et un comportement adapté aux circonstances changeantes de la vie, attentif et fidèle à la nature, sans qu’il soit besoin de forcer, et dans lequel, paradoxalement, quelquefois ne pas agir est la meilleur façon d’agir. Autrement dit, il faut faire confiance à la Vie qui résout elle-même ce qui doit être résolu Restait à adjoindre la pratique à la théorie….


Je me mis en quête de maîtres taoïstes et pris bientôt contact, après lecture d’un article ne sais plus dans quel journal, avec une vieille et honorable dame chinoise, ancien professeur de musique du Conservatoire de Shanghai qui, à ses dires s’occupait d’une pagode taoïste sise chez elle et j’étais bien impatient de la rencontrer. Elle me demanda de lui écrire préalablement pour lui expliquer le sens de ma recherche, ce que je fis. Cela ne lui agréa sans doute que peu puisqu’elle ne me répondit jamais. Je ne voyais pas à qui m’adresser au plus près de chez moi à l’époque, et comme toutes les disciplines du Taï Chi et autres Chi Gongs ne s’étaient guère développées encore à l’époque en France, je mis de côté mon projet de pratique et je continuai à étudier les textes, en conservant précieusement à l’esprit ces éléments de doctrine qui me semblaient si paradoxaux mais si attirants. J’ai été bien heureux plus tard de retrouver ce sens du paradoxe dans la théologie orthodoxe magnifiée par son hymnographie.


Et puis j'ai conservé ce texte précieux que les enragés contre le Christianisme (qu'ils confondent malheureusement avec son unique forme occidentale) et ne veulent surtout pas qu'on "détourne" :

Il est un être confus qui existait avant le ciel et la terre.
Ô qu'il est calme ! Ô qu'il est immatériel !
Il subsiste seul et ne change point. Il circule partout et ne périclite point. Il peut être regardé comme la mère de l'univers.
Moi, je ne sais pas son nom. Pour lui donner un titre, je l'appelle Voie (Tao). En m'efforçant de lui faire un nom, je l'appelle grand.




Tao Te King chap 25








Assez rapidement la poursuite de mon exploration du sujet m’a fait constater qu’en Chine, il n’y avait pas qu’un Taoïsme, et que c’était loin d’être avant tout une philosophie de sages dénués de tout bien, pratiquant dans une pureté et un dépouillement fascinants pour des occidentaux dans mon genre - soucieux d’écarter tout rituel et toute croyance pour se consacrer au « spirituel » en écartant le « religieux » (opium par excellence du peuple) mais que cela comprenait aussi des pratiques religieuses avec des temples, un clergé, des autels, des rites, des offrandes, voire une pratique magique et à tout le moins une discipline du corps et de l’esprit visant à acquérir des pouvoirs supranormaux…



J’en étais là, je désirais tout de même une pratique individuelle et communautaire à la fois et pas seulement une étude théorique personnelle. Je décidai donc de rester spirituellement en Asie mais en un domaine plus à ma portée et m’intéressai alors au Bouddhisme, beaucoup plus visible et présent sur le territoire français, tout en connaissant bien les conflits historiques et doctrinaux qui avaient opposé l’un à l’autre…