Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 26 octobre 2014

La Communauté du désert et la solitude des villes [3] par Le moine Moïse de la Sainte Montagne

LA SOLITUDE NATURELLE : UN SANCTUAIRE DE LA CONNAISSANCE 
- DE SOI ET DE DIEU 

Moine Moïse l'Athonite (1952-2014) prie Dieu pour nous !

Il est un autre type de solitude – la solitude naturelle – qui n'est pas pathologique, mais créative, vivifiante, pleine de grâce. Elle est illustrée par la séparation naturelle du monde qu'instaurent les moines. Il s'agit d'une sorte de solitude à laquelle nous devrions tous consacrer beaucoup de temps. Nous devons être capables de nous retirer des foules bruyantes qui sont si superficielles, sources de tant de distraction, et si contre-productives – dans un repli qui procure santé, beauté et bien. Il est important que nous apprenions à nous fermer à la communication constante avec la foule, qui ne nous permet pas d'être seuls avec nous-mêmes et, par conséquent, ne nous rend pas capables d'être avec Celui qui est toujours en attente, le Logos incarné de Dieu. Nous devons prendre le temps de trouver la voie pour cet autre genre de communication sacrée que permet la solitude naturelle. Et nous devons nous consacrer à cette connaissance soigneusement, avec un programme ordonné, discipliné. 

 S'il vous plaît gardez à l'esprit que nous ne parlons pas de ceux qui cherchent à échapper aux préoccupations mondaines afin de se reposer, pour voir de beaux couchers de soleil, contempler le ciel étoilé. Ces activités ne sont pas spirituelles. Nous ne parlons pas non plus de ceux qui cherchent à méditer en utilisant des techniques d'origines douteuses pour obtenir des résultats douteux. Et nous ne discutons pas plus de ceux qui consacrent des moments fugaces à de superficielles rêveries et qui prétendent se repentir quand ils sont pris par quelques émotions sentimentales au souvenir des bêtises de leur jeunesse. Et nous ne parlons certainement pas de ceux qui sont pleins de bonnes intentions mais qui ont la naïveté de croire que la vie spirituelle de l’hesychia, la quiétude sacrée, consiste en promenades au bord de la mer avec un komboschoini (chapelet) à la main. Enfin, nous ne parlons pas des touristes spirituels qui visitent les lieux saints et conversent hardiment avec les personnes saintes, mais qui ne renient pas leur ego ni ne sacrifient leur volonté. De telles activités ne sont que de superficielles tentatives d'évasion de la vie, au travers d’une profonde rêverie et d’une capricieuse imagination. 

Ce dont nous parlons, c’est de l’hesychia, de la quiétude sacrée – réalisée avec un effort ascétique - qui nous libère de la solitude du monde, même si nous nous trouvons nous-mêmes dans une ville bruyante ou une famille en désordre. Nous parlons de la persévérance et de la patience qui nous aident à sonder les racines les plus profondes de notre existence et à comprendre ses limites, et qui dissipent les ténèbres qui nous épuisent et nous découragent. 

 Nous devons apprendre à prier. Nous avons besoin de veilles, de vigiles - une vigilance constante dans une posture immobile et dans le calme. 

 Quand je suis près de Dieu qu’ai-je à craindre? Il m'a guidé à l'endroit où je peux être guidé par Lui. Sans attente vis à vis des amis et des connaissances – amèrement désabusé par les arts, les technologies, les idéologies – ayant perdu tout intérêt pour le bavardage en société et les codes sociaux vides de sens – j’approche le privilège du désespoir. Je deviens conscient que, dans ma nudité, Dieu Lui-même est là pour me revêtir d’une authentique espérance. Et dans ce miracle la Toute Sainte et tous les saints sont présents pour apporter leur soutien. 

 Dans cette solitude naturelle – cette solitude divine – je trouve l’assistance. Les masques d'acteur que j'avais ressenti la nécessité de porter – ou qui m’avaient été imposés – ont été mis au rebut. J’étais dans un triste état. Chaque soir, j'avais besoin d'aller à une autre réunion, de faire partie d’un autre groupe, car je devais être intégré quelque part. je changeais constamment de masque. Maintenant, cependant, en me repliant sur moi, je commence à vivre, à prendre conscience que je suis un enfant de Dieu, pour dévoiler mon identité unique et irremplaçable, mon visage, ma personne. Je commence à observer les activités des passions. Je peux voir mes forces et mes limites. Je suis racheté des erreurs, des fantasmes, des excès, et de l'apathie et de l’indolence. 

 Une ferme détermination permet de guider nos pas vers ce sanctuaire solitaire de la connaissance de soi et de Dieu. Dans ce sanctuaire de la solitude, la solitude qui avait été crainte devient délice. Car la personne qui est avec Dieu ne peut jamais être seule,  car elle est en dialogue avec elle-même et avec Dieu. Ici, nous nous trouvons nous-mêmes avec moins d'individualisme, et un plus grand amour pour les autres. Nous trouvons des larmes pour la douleur et la souffrance de nos frères et sœurs, et la force de redoubler d'efforts pour les aider. Car la voix qui émerge des profondeurs de la personne solitaire traverse les nuages et atteint le Dieu Un et Trine, qui écoute toujours et répond toujours.
(version française par Maxime le minime de la source)

mercredi 24 septembre 2008

"La vie contemplative" émission de France Culture

L'émission des "Vendredis de la philosophie" consacrée à "La vie contemplative" que l'on peut écouter en différé

"Le mot de contemplation est devenu un peu désuet.On l'a exilé dans les monastères ou les réunions de psychothérapies new age. Qu'y a-t-il à contempler aujourd'hui? Les réalités célestes se sont évanouies, il faut impérativement consommer, avoir des activités professionnelles, physiques, culturelles… L'action l'emporte, par principe. Quelques esthètes diront encore qu'ils contemplent des œuvres d'art, mais le visuel n'offre plus de passage vers un au-delà supra sensible.
La distinction médiévale entre vie active et vie contemplative semble avoir disparue, à moins de penser d'autres ressources, d'autres états. Car la vie ne se réduit pas à des flux tendus, ni à une fabrique toujours insatisfaite. Le temps plein de l'action est troué par le silence, la musique, la solitude, la joie. La contemplation se découvre dans la syncope, mais elle exige de l'écoute et de l'exercice."
Avec :

Stéphane Arguillère. professeur de philosophie,spécialiste du bouddhisme auteur de l'ouvrage à paraitre chez Fayard en novembre 2008 intitulé Dictinction des vues.

Christian Trottmann. directeur de recherches au CNRS

Anca Vaciliu. directeur de recherches au CNRS, auteur notamment du livre à paraître sous peu aux Editions philosophiques VRIN :Dire et voir. La parole visible du Sophiste, (coll. "Histoire de la philosophie", dir. J.-Fr. Courtine)

samedi 12 avril 2008

Ma conversion IX : Zazen précurseur du Silence Béni

Благое Молчание

Ce qui suit n’est pas une prétentieuse et vaine leçon spirituelle, il faut plutôt le lire comme un dialogue personnel avec mon passé, utile à consolider ma foi sans renier tout ce que le Seigneur m’a servi de meilleur tout au long de mon chemin quand j’avais faim et soif. Et le Seigneur qui prend précieusement soin de ses enfants (Kyrie Eleïson !) sait mieux que quiconque qu’on ne nourrit pas un enfant ou un malade avec la même nourriture que l’on donne à un adulte bien portant.

Ce que le Zen m’a appris :

Zazen m’a appris, d’une façon dépouillée et condensée à la fois, que la vie spirituelle et la vie tout court, c’est un réajustement permanent et pas forcément une progression rectiligne. Voir la divinisation comme une progression rectiligne, une ascension irrésistible jalonnée de mérites, c’est s’exposer à la tentation de l’orgueil et au découragement, pile et face de la même pièce de cette fausse monnaie :

« Seigneur et Maître de ma vie, Ne m’abandonne pas à l’esprit de découragement »

Car suivre cette illusion spirituelle, c’est s’exposer à la chute des derniers échelons de l’échelle de St Jean. « Il n’est pas d’homme qui vive et ne pèche pas ». Quand on prend l’habitude de « tomber et se relever » comme Sainte Thérèse, chaque instant est une petite résurrection, et une chute ne nous fait pas tomber définitivement dans les bras des noirs démons par le biais de l’acédie, forcément proportionnelle à l’orgueil du parvenu spirituel déçu. Au contraire l’humble petite goutte d’eau finit par creuser la pierre. C’est une métaphore zen que j’aime. C’est l’entraînement courageux, vigilant et persévérant du bon combat contre le relâchement et la négligence :

« Seigneur et Maître de ma vie, Ne m’abandonne pas à l’esprit de négligence »

C’est aussi l’immobilité qui permet au moins un temps de ne pas pécher en actions évidemment, ou autrement dit de s’entraîner à ne pas agir spontanément selon notre nature déchue mais en accord avec notre véritable nature, notre nature de Bouddha qui n’est pas très différente de notre nature faite à « l’image et à la ressemblance ».
Quand on s’assoit pour ne rien faire d’autre, on est appelé à lâcher prise, à cesser d’entretenir en nous le désir de tout saisir, tout contrôler. On abandonne cette illusion que, par l’action et la volonté, on peut toujours tout maîtriser dans notre vie. Cet abandon de la volonté propre est bien une des conditions fondamentales de notre réception de la grâce.

« Seigneur et Maître de ma vie, Ne m’abandonne pas à l’esprit de domination »

Plus tard je comprendrai que la croix dans ce sens deviendra ma posture de chrétien
C’est la mise en action et la vérification de la fidélité, un des sens de la foi.


Et puis Zazen c’est la posture, bouche fermée, silencieuse, qui permet au moins le temps qu’on la tient de ne pas pécher en paroles :

« Seigneur et Maître de ma vie, Ne m’abandonne pas à l’esprit de vaines paroles ».

Mais cela aura été bien plus que cette abstinence du péché par paroles.
Cet apprentissage du silence prolongé n’aura pas été pour moi le plus mauvais chemin pour approcher le Seigneur que l’on représente sur cette icône qui m’est si chère du Спас Благое Молчание : ange aux mains croisées sur la poitrine, avec derrière la tête non pas le nimbe circulaire contenant la croix comme d’habitude, mais l’étoile à 8 branches formée des deux carrés, l’un lumineux de la Divinité triomphante et l’autre sombre, apophatique, de la même Divinité, ténèbre de l’incompréhensible offerte à l’orgueil de l’esprit humain déchu. Cette icône si spéciale de Notre Seigneur silencieux est pour moi l’invitation au silence auquel nous sommes conviés par tous les moyens sacrés de nos offices, de nos chants, de nos liturgies, de nos icônes, pour entrer dans la ressemblance. La notion d’Hesychia me sera familière quand je la rencontrerai plus tard.
Mais elle est aussi l’icône de l’attente silencieuse de l’infinie bonté de la Parole de Dieu avant sa manifestation aux hommes par son Incarnation même, et pour moi personnellement, la patience attentive et silencieuse de mon Seigneur du moment où ma porte serait enfin ouverte à la grâce de la conversion dans ma vie de pécheur. L’histoire du salut d’un seul homme n’est-elle pas en lui le renouvellement de l’histoire du Salut de tous ? Ainsi vit le Corps du Christ.