Une prière pour la sauvegarde de la Création aura lieu un prochain samedi à l'occasion de la journée mondiale pour la protection des animaux sans abri dans l'église Saint-Élie du village de Lemeshovo, près de Moscou.
« Ce jour là, nous adresserons une prière au Seigneur pour les gens qui sont prêts à partager leur amour avec les pauvres chiens et chats privés de leurs foyers et à participer à leur salut », a déclaré à Interfax-Religion, le recteur de l'église, l'archiprêtre Pierre Dynnikov.
Comme il l'a expliqué, tout le monde peut venir à la bénédiction avec ses chats qui seront bénis par une aspersion d'eau bénite.
« L'Église est une arche insubmersible. Dieu a été heureux de prodiguer le salut par le Juste Noé durant le déluge au monde animal qui, selon le dessein du Créateur, a été confié à l'homme pour qu'il en prenne soin. En observant le juste Noé, dont les membres de sa famille ont pu se moquer, considérant son projet insensé et dénué de toute logique, chacun de nous peut maintenant construire ou aider à construire sa petite arche pour le salut des créatures de Dieu, tout en étant bien conscient que la seule langue disponible pour tous est la langue de l'amour », a expliqué le prêtre.
Il a également précisé que ceux qui le souhaitent peuvent apporter de la nourriture pour chiens et chats destinés aux occupants du refuge pour animaux qui est aménagé près de l'église Saint-Élie.
Notre monde témoigne d’une attitude ambivalente envers les animaux.
D’une part les animaux domestiques sont présents dans un très grand nombre de foyers où ils sont l’objet de soins et d’affection qui vont parfois jusqu’à égaler voire à surpasser ceux que l’homme doit à ses semblables. De nombreuses manifestations mettent les animaux en valeur (expositions, concours…). De multiples associations se sont développées pour venir en aide aux animaux abandonnés ou maltraités. Sur le plan juridique, les dernières décennies ont vu se développer des droits de l’animal sur le modèle des droits de l’homme. Le courant antispéciste, qui a fait parler de lui récemment lors d’attaques d’abattoirs ou de boucheries mais qui existe depuis longtemps, affirme l’absence de hiérarchie entre les espèces et voit même parfois dans l’espèce humaine une espèce nuisible aux autres, qu’il faudrait réduire voire éliminer. Sur le plan religieux, des cérémonies de bénédiction ou d’enterrement ont fait leur apparition jusque dans certaines confessions chrétiennes, et des théologiens ont développé diverses théories sur le salut – voire la déification – des animaux et leur vie post mortem.
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D’autre part, les animaux n’ont jamais été aussi mal traités. Les animaux d’élevage destinés à la consommation sont depuis plusieurs décennies traités sans le moindre respect comme des produits industriels. L’industrie et l’agriculture intensive, par la pollution et les changements climatiques qu’elles engendrent, détruisent irrémédiablement chaque année des centaines d’espèces animales.
Sur les règles éthiques (autrement dit sur les normes de bon comportement) qui doivent régir les relations de l’homme avec les animaux, le christianisme a beaucoup à nous dire à travers les réflexions cosmologiques, anthropologiques, théologiques qu’il a développées au cours de son histoire, mais aussi à travers les témoignages de ses saints anciens et contemporains et leurs relations concrètes avec les animaux.
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Jean-Claude Larchet, dans son introduction (p. 11-21), en propose une synthèse apportant des réponses à beaucoup de problèmes actuels.
L’anthologie qu’il produit ensuite et qui constitue le corps de l’ouvrage, est composée de deux grandes parties.
La première (p. 25-141) réunit des textes bibliques et patristiques concernant le statut des animaux par rapport à Dieu et à l’homme. Les Pères anciens et les spirituels orthodoxes contemporains s’expriment sur la bonne façon de considérer les animaux et de les traiter, et sur les enseignements moraux et spirituels que l’on peut tirer de leurs comportements divers.
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La deuxième partie (p. 142-274) rassemble des extraits de Vies de saints anciens orientaux et occidentaux et de saints ou de spirituels orthodoxes contemporains qui nous font voir la façon dont ils se comportent concrètement avec les animaux, et comment, par le pouvoir de leurs vertus et le rayonnement des énergies divines qui les habitent, les animaux même les plus sauvages qui le environnent se trouvent pacifiés, renouant ainsi avec la condition paradisiaque où une parfaite harmonie régnait entre les hommes et les animaux et parmi les animaux eux-mêmes.
Dans ce bestiaire spirituel où sont convoqués les animaux les plus divers – de l’éléphant à la mouche, de la panthère à la fourmi, de la hyène au serpent, de la brebis à la grenouille, du bœuf au crocodile, du lion au paon, du loup à la colombe –les récits réalistes, attestés par des témoins contemporains alternent avec des éléments légendaires ou merveilleux.
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Paraissant dans la collection « Beaux livres » des éditions des Syrtes, cet ouvrage au format généreux et au prix néanmoins modeste, est émaillé de nombreuses illustrations en couleur, en majorité peu connues ou inédites, qui viennent témoigner des relations idéales que les saints entretiennent avec les animaux. La plupart sont des icônes et des fresques qui respectent les canons iconographiques orthodoxes; quelques-unes sont de libres représentations de l’art religieux chrétien de différents pays et de différentes époques; toutes expriment l’importance et la valeur que le christianisme, tant dans ses fondements communs que dans leur fidèle continuité orthodoxe, reconnaît aux animaux.