EXTRAIT :
"[…] Dès que le pape Grégoire XIII a présenté le nouveau calendrier, aussitôt dans la même année 1582, le Patriarche œcuménique Jérémie II, avec son Synode, a condamné le nouveau calcul romain comme l'antithèse de la Tradition de l'Eglise orthodoxe. L'année suivante, en 1583, le Patriarche Jérémie, avec la participation du Patriarche Sylvestre d'Alexandrie et du Patriarche Sophrone IV de Jérusalem, a convoqué un concile ecclésiastique, qui a condamné l'introduction du calendrier grégorien dans l'Église romaine comme contraire aux canons sacrés de l'Église Catholique [id est Orthodoxe] et comme une violation de la prescription du Premier Concile œcuménique concernant le calcul de la date de la Sainte Pâques.Ce Concile, dans son Sigillion du 20 Novembre 1583, exhorte les orthodoxes à adhérer fermement et inébranlablement au calendrier orthodoxe et à la pascalie julienne jusqu'à donner leur sang pour cette cause, et il impose à tous ceux qui transgressent cette injonction l'anathème d'expulsion de l'Eglise orthodoxe.
Le Synode de Constantinople a communiqué cette décision à toutes les Eglises orientales, au Métropolite Denis de Moscou, à l'Église des îles Ioniennes, au champion renommé de l'Orthodoxie en Europe occidentale, le prince Constantin Ostrojsky, à Niccolo da Ponte, doge de Venise, et au pape Grégoire XIII, qui était responsable de perturbations dans l'Eglise.Ainsi, les patriarches œcuméniques et, avec eux, toute l'Eglise Catholique [id est Orthodoxe] dans les siècles qui ont suivi, ont réagi d'une manière totalement négative à l'introduction du nouveau calendrier.Par exemple, le Patriarche Callinique II de Constantinople, avec le Patriarche Athanase IV d'Antioche, ont affirmé que la célébration de Pâques avec les papistes, le rejet de l'ordonnance de l'Eglise orthodoxe concernant le jeûne, et l'acceptation des injonctions de l'Eglise romaine constituent une trahison de l'Orthodoxie et une violation des lois des saints Pères qui est destructrice pour le troupeau de l'Eglise orthodoxe, et que, pour cette raison, chaque chrétien est obligé de célébrer Pâques et les fêtes qui s'y rattachent, ainsi que toutes les saisons de l'année ecclésiastique, telles qu'elles ont été énoncées dans la pratique de l'Orient orthodoxe et non pas à la manière de l'Occident hétérodoxe, qui est étranger à la foi.Dans son encyclique de 1756, le Patriarche oecuménique Cyril V profère des imprécations redoutables, applicables à la fois dans cette vie terrestre transitoire et dans la vie éternelle, contre tous les chrétiens qui acceptent le nouveau calendrier. Avec l'intention de protéger les chrétiens pour qu'ils n'acceptent pas le nouveau calendrier, pour la raison qu'il était un très grand péché, en 1848, le Patriarche Œcuménique Anthimos VI, avec les autres patriarches orientaux, c'est-à-dire, Hiérothée II d'Alexandrie, Méthode d'Antioche, Cyril II de Jérusalem, et leurs synodes, dans leur encyclique au nom de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, présentèrent la Confession de foi suivante:Puisque, avec nous, ni les patriarches, ni les conciles n'ont jamais été en mesure d'introduire des nouveautés, parce que le défenseur de notre religion est le corps même de l'Eglise, c'est-à-dire, le Peuple de Dieu lui-même, qui souhaite que sa religion soit éternellement immuable et identique à celle de ses pères... "Restons ferme dans cetteconfession", que nous avons reçue pure de ces grands hommes, abhorrant toute innovation comme suggestion du Diable; quiconque accepte ces innovations censure comme déficiente la foi orthodoxe qui a été prêchée jusqu'ici.[…] " (texte intégral ICI)
Où l'on peut lire que les Patriarches de Constantinople n'ont pas toujours cherché à imposer des réformes malvenues… Puisse Sa Sainteté Bartholomée suivre leurs illustres exemples, à l'occasion du synode panorthodoxe, et non seulement ne pas chercher à introduire de nouvelles et malheureuses innovations créatrices de désunion et de schismes sans fin, mais également revenir sur le Calendrier et de surcroît inviter les chrétiens d'occident à revenir aux saints canons orthodoxes. Ce qui serait un bon pas vers l'Union tant souhaitée…