Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 15 janvier 2020

La situation de l'Archevêché orthodoxe d'Istanbul dit " Patriarcat de Constantinople" ou "Patriarcat œcuménique"

RAPPEL

Porte Saint-Pierre au Patriarcat.
En 1821, le patriarche Grégoire V demeura suspendu trois jours dans son architrave,
accusé par Mahmud II de son incapacité à réprimer la guerre d'indépendance grecque.
La porte n'a pas été ouverte depuis. (photo Alessandro57)


En juin 2011 sur orthodoxie.com à la parution du livre de Mérope Anastassiadou et Paul Dumont, « Les Grecs d’Istanbul et le patriarcat œcuménique au seuil du XXIe siècle. Une communauté en quête d’avenir », aux éditions du Cerf  (collection « L’histoire à vif »), Jean-Claude LARCHET en en faisant la recension analysait la situation et l'attitude du Patriarcat de Constantinople. Cette analyse colle toujours à la réalité présente malheureusement et  Bartholomée en est même venu à des excès pour le moins irresponsables et préjudiciables pour l'Orthodoxie tout entière. En voici un extrait :

"On doit constater que la réduction de la communauté grecque à la dimension de la population d’un gros village et la mise en cause de l’existence même du Patriarcat de Constantinople ont considérablement modifié le statut, les conceptions et l’action ecclésiologiques de celui-ci.  
Bon nombre des évêques/métropolites qui entourent le patriarche sont malheureusement des évêques titulaires ou « in partibus » (y compris le métropolite Jean [Zizioulas] de Pergame, qui ne craint pas d’être la vivante contradiction du principe de base de sa doctrine ecclésiologique bien connue). Ayant perdu la justification qui a motivé sa création et son existence juridictionnelles (Constantinople comme capitale de l’empire byzantin) ainsi que presque toute activité pastorale effective sur son territoire canonique historique (le nombre des orthodoxes grecs pratiquants étant estimé par certains observateurs à moins de mille sur tout le territoire turc), 
le patriarcat de Constantinople, depuis surtout les années vingt du XXe siècle, s’est efforcé de subsister sur un mode autre que symbolique par cinq moyens :  
1) la prise de possession juridictionnelle de territoires extérieurs à son territoire canonique (et parfois très éloignés de lui comme l’Ukraine ou l’Estonie), ce qui a été source de tensions importantes avec les Églises de Grèce (cf. p. 149-155), de Russie (cf. p. 135-137) et de Roumanie; 
 2) un effort de mainmise sur l’ensemble de la diaspora (au nom d’une interprétation abusive du 28e canon du concile de Chalcédoine) et de prise de direction des autres juridictions qui y sont présentes (méthodiquement organisée à travers la constitution d’assemblées, se systématisant aujourd’hui, d’évêques ayant toujours à leur tête l’évêque constantinopolitain, alors que le caractère non synodal de ces assemblées aurait pu aisément justifier qu'on y établît une présidence tournante);  
3) le développement (sous l’égide en particulier du métropolite de Pergame, Jean Zizioulas) d’une ecclésiologique fondée sur le modèle catholique-romain de la primauté, où le patriarche de Constantinople est présenté comme le centre visible d’unité et le chef de l’Église orthodoxe universelle;  
4) une activité diplomatique et politique intense auprès des États et des institutions internationales (cf. p. 134-135);  
5) « une stratégie d’ancrage dans le monde occidental qui semble aujourd’hui seule capable d’assurer au Phanar les soutiens nécessaires pour échapper à une mort par asphyxie » (p. 137).  
L’intense implication du patriarcat de Constantinople dans l’œcuménisme tant à l’égard de Rome que des confessions protestantes, des Églises orientales hétérodoxes (nestorienne et monophysites) et des religions non chrétiennes (judaïsme, islam, bouddhisme...), a en grande partie pour motivation sous-jacente la recherche d’un tel ancrage et d’un tel soutien, en même temps que de l’affirmation de son leadership au sein du monde orthodoxe. La multiplication des relations avec le Vatican autres que proprement œcuméniques ont les mêmes objectifs, visant en particulier, « pour le chef du Phanar, à donner à voir une reconnaissance solennelle de sa primauté au sein du christianisme oriental » (p. 138), ce que l’Église russe cherche depuis quelque temps à contrebalancer en développant avec le Vatican le même type de relations.
Bref, le mode de fonctionnement de Patriarcat de Constantinople correspond aujourd'hui plus à un modèle politique qu'à un modèle proprement ecclésial, et les compromis auxquels l'a conduit son action diplomatique tous azimuts, ont impliqué un certain relativisme dogmatique et ecclésiologique qui a été et reste au sein du monde orthodoxe la source de nombreuses tensions.

dimanche 15 avril 2018

Message de PÂQUES du PATRIARCAT ŒCUMÉNIQUE

Après avoir écouté à l'église le traditionnel, annuel et convenu message pascal du Patriarche, j'ai cette fois été assez interpellé pour avoir envie de le lire attentivement ensuite et là, heureuse surprise - j'avais bien entendu - j'ai trouvé 11 fois les mots "orthodoxe" et "Orthodoxie" parmi lesquels 2 fois "nous, orthodoxes". Voilà enfin un discours destiné au troupeau orthodoxe qui ne minimise pas, en la  relativisant, la foi qui nous est chère et qui insiste même explicitement sur sa différence. Merci Sainteté, Πολλά χρόνια ! Δόξα σοι Κύριε !


          



 Frères et enfants bien-aimés dans le Seigneur,

     L’expérience de la Résurrection du Christ, de la victoire salvatrice de la vie sur la mort, est le noyau de la foi, du culte divin, de l’ethos et de la culture du peuple de Dieu orthodoxe qui porte le nom du Christ. La vie des fidèles orthodoxes, dans toutes ses manifestations et dimensions, imprégnée et nourrie de la foi en la Résurrection, constitue une Pâque quotidienne. Cette expérience pascale n’est pas que le souvenir de la Résurrection du Seigneur, mais aussi le vécu de notre propre renouveau et la certitude inébranlable de l’accomplissement eschatologique de tout. 

     Dans la Liturgie eucharistique surtout, intimement liée au « jour parfaitement saint » du dimanche, l’Église orthodoxe fête cette participation existentielle à la Résurrection du Christ et à l’avant-goût empirique des bénédictions du Règne de Dieu. Le caractère pascal et joyeux de la Divine Eucharistie est frappant, celle-ci étant toujours célébrée dans une ambiance de joie et d’allégresse, figurant le renouveau final des êtres, la joie comblée, la plénitude de la vie, le débordement futur d’amour et de discernement. 

      Il s’agit de la contemplation salvatrice du présent à la lumière des fins dernières et de la marche dynamique vers le Règne ; il s’agit du rapport intime et indéfectible liant la présence au caractère eschatologique du salut en Christ de l'humain et du monde qui imprime à la vie ecclésiale un dynamisme unique et qui incite les fidèles au bon témoignage dans le monde. Le croyant orthodoxe a une raison propre et un puissant mobile pour lutter contre le mal social, car il vit intensément le contraste entre les fins dernières et les données historiques chaque fois en vigueur. Du point de vue orthodoxe— conformément à la parole du Seigneur : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !» (Mt 25, 40) ; à la charité traduite en acte du bon Samaritain (cf. Lc l0, 30- 37) ; conformément aussi à l’écrit patristique : « Considère que le nécessiteux est un proche et va spontanément à son secours » (Isidore de Péluse) — la diaconie caritative, l’aide au frère en situation précaire, vient prolonger et exprimer l’ethos eucharistique de l’Église, révèle que l’amour est la quintessence vécue de la vie en Christ, aussi bien dans le présent que dans le Règne des fins dernières. 

     Dans ce contexte, on comprend aussi le fait que la vie liturgique dans l’Église orthodoxe vibre du vécu du « salut commun », du don de la « liberté commune » et du « règne commun », de l’attente aussi de la « résurrection commune ». Ce qui prévaut c’est le « nous », la communauté de vie, le partage et l'être-ensemble, l’identification sanctificatrice de la liberté en Christ à l’amour sacrificiel et glorificateur. Voilà le message bouleversant de la rayonnante icône de la Résurrection, de la Descente du Christ aux enfers. Étant descendu aux tréfonds de la terre et ayant brisé les portes de l’Enfer, le Seigneur de la gloire sort du tombeau victorieux et resplendissant, non pas seul en tenant l’étendard de la victoire, mais relevant avec lui Adam et Ève, les gardant en soi et les affermissant et, en eux, tout le genre humain et toute la création. 

     L’annonce de la Résurrection, «la solennité des solennités », l’Amour tout-puissant qui a aboli la puissance de la mort retentit aujourd’hui dans un monde où sévissent l’injustice sociale, la dénaturation de la personne humaine, dans un univers qui équivaut à un Golgotha pour des milliers de réfugiés et d’enfants innocents. La Résurrection annonce que devant Dieu, la vie humaine possède une valeur absolue. Elle déclare que les épreuves et les souffrances, la croix et le Golgotha n’ont pas le dernier mot. Ceux qui crucifient ne sauraient triompher de leurs victimes tragiques. Dans l’Église orthodoxe, la Croix est le centre de la piété, mais ce n’est pas la réalité ultime qui définit aussi le point final d’orientation de la vie ecclésiale. Le vrai sens de la Croix, c’est qu’elle est le chemin menant à la Résurrection, à l’accomplissement de notre foi. Sur cette base, nous, orthodoxes, nous exclamons : « Car, par la Croix est venue la joie dans le monde entier ». Il est significatif que, dans l’Orthodoxie, l’office de la Passion n’est pas triste, mais mêlé de croix et de résurrection, puisque la Passion est abordée et vécue à travers la Résurrection, qui est « rédemption de nos peines ». Pour la perception orthodoxe, le lien immuable entre Croix et Résurrection est inconciliable avec la fuite intérieure vers tout mysticisme ou vers un piétisme complaisant, habituellement indifférents aux souffrances et aux épreuves de l’être humain dans l’histoire. 

     La prédication de la Croix et de la Résurrection est aussi confrontée de nos jours à la divinisation de soi présomptueuse de l’homme moderne sécularisé, rationaliste, convaincu de la toute-puissance de la science, égoïste et attaché aux choses terrestres et passagères, de l’être humain sans désir d’éternité. Elle est aussi confrontée au rejet en bloc de la divine Économie incarnée et du « scandale » de la Croix, au nom de la transcendance absolue de Dieu et de l'abîme insondable séparant le ciel et la terre. 

     En tout cela, vénérables frères et enfants bien-aimés dans le Seigneur, nous les croyants orthodoxes, comblés de l’expérience de la Résurrection rayonnante, éclairés de la lumière sans déclin, remerciant de tout, recherchant ce qui est en haut, possédant dès à présent les arrhes et garanties de l’accomplissement eschatologique de la divine Économie, nous chantons en l’Église «Christ est ressuscité !», priant le Seigneur supplicié, enseveli et ressuscité d’éclairer l'intelligence, le cœur et toute notre vie; de guider nos démarches vers toute œuvre de bien et d’affermir Son peuple pour que celui-ci donne témoignage de l’Évangile de l’Amour «jusqu’aux extrémités de la terre» (Ac 1, 8) à la gloire de Son nom «au-dessus de tout nom». 

Phanar, saintes Pâques 2018.




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mercredi 22 juin 2016

Bref mais aimable message à l'attention de STS Bartholomée






Chercher à rompre l'isolement en s'obstinant à ne surtout pas bouger entraîne par principe des contorsions et des grimaces qui déforment et défigurent l'image originelle en obtenant le contraire de ce que l'on voudrait obtenir, c'est à dire en offrant une image caricaturale peu attirante… du moins pour ceux qui étaient le plus à même de souhaiter sincèrement le rapprochement et la rupture de l'isolement.

Ce lieu  prestigieux de l'ancienne capitale de l'empire romain chrétien n'est plus que "cette ville" et  n'a plus rien à voir avec le prestige de l'Antique cité et ses symboles. Les promesses de réouverture du séminaire de Halki toujours présentées comme une carotte et jamais suivies  de réalisation alternent avec les menaces périodiquement réitérées de transformer La Cathédrale de la Sainte Sagesse en mosquée. Quel crédit peut-on accorder à  ceux qui vous présentent tour à tour la carotte et le bâton ? Pourquoi s'accrocher désespérément  à une ville, un pays où l'on ne souhaite que votre disparition ? Combien de bombes faudra-t-il, balancées tout au long des années au Phanar pour convaincre ? Certes la vocation de martyr n'est pas donnée à tous… mais le témoignage authentique peut prendre d'autres formes tout aussi louables et profitables au monde entier, croyant ou non.

Qu'est-ce qui est le plus important, la transmission fidèle de la foi vivifiante héritée des Apôtres ou l'héritage culturel byzantin  de musée au prix de toutes les compromissions papo-américano-turques  qui finiront d'ailleurs à coup sûr par ne plus permettre de reconnaître ce que l'on aura voulu préserver à tout prix ?
Pourquoi ne pas aller plutôt au devant de vos proches, de vos vrais frères, de ceux qui ne demandent qu'à vous recevoir pour vous témoigner de leur fraternité réelle et solide car fondée sur le roc solide de la vraie foi orthodoxe plutôt que de chercher l'amitié et le soutien de toutes sortes de faux-frères ?
Mais peut-être est-ce trop tard ?
Sincèrement et respectueusement, un chrétien orthodoxe ordinaire.
Maxime le minime

lundi 6 juin 2016

PETIT RAPPEL DE SAISON : PLACE, RÔLE ET ACTION DU PHANAR en général et plus particulièrement par les temps qui courent…

Le 20/06/2011 à  l'occasion d'une recension du livre de Mérope Anastassiadou et Paul Dumont, « Les Grecs d’Istanbul et le Patriarcat œcuménique au seuil du XXIe siècle. Une communauté en quête d’avenir », éditions du Cerf, Paris, 2011, 315 p. (collection « L’histoire à vif ») Jean-Claude Larchet - dont le travail et les compétences considérables sont une bénédiction dont il faut rendre grâce à Dieu pour l'Orthodoxie non seulement francophone mais internationale - fait quelques remarques comme d'habitude appréciables autant par leur précision que par leur pertinence. Puissions-nous tous les garder à l'esprit non seulement pour l'avenir du Patriarcat, mais également et surtout celui de l'Orthodoxie.


Couv9171g_260"Bien que l’objectif de cette étude ne soit pas d’ordre religieux, les auteurs accordent une attention particulière et centrale (titre du livre et ch. 4, p. 127-155) à l’attitude et à l’action du Patriarcat œcuménique au cours de ces dernières décennies, et cela appelle plusieurs remarques.
On doit constater que la réduction de la communauté grecque à la dimension de la population d’un gros village et la mise en cause de l’existence même du Patriarcat de Constantinople ont considérablement modifié le statut, les conceptions et l’action ecclésiologiques de celui-ci.
Bon nombre des évêques/métropolites qui entourent le patriarche sont malheureusement des évêques titulaires ou « in partibus » (y compris le métropolite Jean [Zizioulas] de Pergame, qui ne craint pas d’être la vivante contradiction du principe de base de sa doctrine ecclésiologique bien connue). Ayant perdu la justification qui a motivé sa création et son existence juridictionnelles (Constantinople comme capitale de l’empire byzantin) ainsi que presque toute activité pastorale effective sur son territoire canonique historique (le nombre des orthodoxes grecs pratiquants étant estimé par certains observateurs à moins de mille sur tout le territoire turc), le patriarcat de Constantinople, depuis surtout les années vingt du XXe siècle, s’est efforcé de subsister sur un mode autre que symbolique par cinq moyens :

1) la prise de possession juridictionnelle de territoires extérieurs à son territoire canonique (et parfois très éloignés de lui comme l’Ukraine ou l’Estonie), ce qui a été source de tensions importantes avec les Églises de Grèce (cf. p. 149-155), de Russie (cf. p. 135-137) et de Roumanie;

2) un effort de mainmise sur l’ensemble de la diaspora (au nom d’une interprétation abusive du 28e canon du concile de Chalcédoine) et de prise de direction des autres juridictions qui y sont présentes (méthodiquement organisée à travers la constitution d’assemblées, se systématisant aujourd’hui, d’évêques ayant toujours à leur tête l’évêque constantinopolitain, alors que le caractère non synodal de ces assemblées aurait pu aisément justifier qu'on y établît une présidence tournante);

3) le développement (sous l’égide en particulier du métropolite de Pergame, Jean Zizioulas) d’une ecclésiologique fondée sur le modèle catholique-romain de la primauté, où le patriarche de Constantinople est présenté comme le centre visible d’unité et le chef de l’Église orthodoxe universelle;

4) une activité diplomatique et politique intense auprès des États et des institutions internationales (cf. p. 134-135);

5) « une stratégie d’ancrage dans le monde occidental qui semble aujourd’hui seule capable d’assurer au Phanar les soutiens nécessaires pour échapper à une mort par asphyxie » (p. 137). L’intense implication du patriarcat de Constantinople dans l’œcuménisme tant à l’égard de Rome que des confessions protestantes, des Églises orientales hétérodoxes (nestorienne et monophysites) et des religions non chrétiennes (judaïsme, islam, bouddhisme...), a en grande partie pour motivation sous-jacente la recherche d’un tel ancrage et d’un tel soutien, en même temps que de l’affirmation de son leadership au sein du monde orthodoxe. La multiplication des relations avec le Vatican autres que proprement œcuméniques ont les mêmes objectifs, visant en particulier, « pour le chef du Phanar, à donner à voir une reconnaissance solennelle de sa primauté au sein du christianisme oriental » (p. 138), ce que l’Église russe cherche depuis quelque temps à contrebalancer en développant avec le Vatican le même type de relations.
Bref, le mode de fonctionnement de Patriarcat de Constantinople correspond aujourd'hui plus à un modèle politique qu'à un modèle proprement ecclésial, et les compromis auxquels l'a conduit son action diplomatique tous azimuts, ont impliqué un certain relativisme dogmatique et ecclésiologique qui a été et reste au sein du monde orthodoxe la source de nombreuses tensions."
Jean-Claude Larchet
"L'Enfer est pavé de bonnes intentions..."
Prions pour nos hiérarques et pour que Notre Dieu nous prenne en pitié !

mercredi 10 février 2016

Sur le Typikon de l'Église et le calendrier par Saint Séraphim de Sofia






EXTRAIT : 

"[…] Dès que le pape Grégoire XIII a présenté le nouveau calendrier, aussitôt dans la même année 1582, le Patriarche œcuménique Jérémie II, avec son Synode, a condamné le nouveau calcul romain comme l'antithèse de la Tradition de l'Eglise orthodoxe. L'année suivante, en 1583, le Patriarche Jérémie, avec la participation du Patriarche Sylvestre d'Alexandrie et du Patriarche Sophrone IV de Jérusalem, a convoqué un concile ecclésiastique, qui a condamné l'introduction du calendrier grégorien dans l'Église romaine comme contraire aux canons sacrés de l'Église Catholique [id est Orthodoxe] et comme une violation de la prescription du Premier Concile œcuménique concernant le calcul de la date de la Sainte Pâques.
Ce Concile, dans son Sigillion du 20 Novembre 1583, exhorte les orthodoxes à adhérer fermement et inébranlablement au calendrier orthodoxe et à la pascalie julienne jusqu'à donner leur sang pour cette cause, et il impose à tous ceux qui transgressent cette injonction l'anathème d'expulsion de l'Eglise orthodoxe. 

Le Synode de Constantinople a communiqué cette décision à toutes les Eglises orientales, au Métropolite Denis de Moscou, à l'Église des îles Ioniennes, au champion renommé de l'Orthodoxie en Europe occidentale, le prince Constantin Ostrojsky, à Niccolo da Ponte, doge de Venise, et au pape Grégoire XIII, qui était responsable de perturbations dans l'Eglise.
Ainsi, les patriarches œcuméniques et, avec eux, toute l'Eglise Catholique [id est Orthodoxe] dans les siècles qui ont suivi, ont réagi d'une manière totalement négative à l'introduction du nouveau calendrier. 
Par exemple, le Patriarche Callinique II de Constantinople, avec le Patriarche Athanase IV d'Antioche, ont affirmé que la célébration de Pâques avec les papistes, le rejet de l'ordonnance de l'Eglise orthodoxe concernant le jeûne, et l'acceptation des injonctions de l'Eglise romaine constituent une trahison de l'Orthodoxie et une violation des lois des saints Pères qui est destructrice pour le troupeau de l'Eglise orthodoxe, et que, pour cette raison, chaque chrétien est obligé de célébrer Pâques et les fêtes qui s'y rattachent, ainsi que toutes les saisons de l'année ecclésiastique, telles qu'elles ont été énoncées dans la pratique de l'Orient orthodoxe et non pas à la manière de l'Occident hétérodoxe, qui est étranger à la foi.
Dans son encyclique de 1756, le Patriarche oecuménique Cyril V profère des imprécations redoutables, applicables à la fois dans cette vie terrestre transitoire et dans la vie éternelle, contre tous les chrétiens qui acceptent le nouveau calendrier. Avec l'intention de protéger les chrétiens pour qu'ils n'acceptent pas le nouveau calendrier, pour la raison qu'il était un très grand péché, en 1848, le Patriarche Œcuménique Anthimos VI, avec les autres patriarches orientaux, c'est-à-dire, Hiérothée II d'Alexandrie, Méthode d'Antioche, Cyril II de Jérusalem, et leurs synodes, dans leur encyclique au nom de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, présentèrent la Confession de foi suivante:
Puisque, avec nous, ni les patriarches, ni les conciles n'ont jamais été en mesure d'introduire des nouveautés, parce que le défenseur de notre religion est le corps même de l'Eglise, c'est-à-dire, le Peuple de Dieu lui-même, qui souhaite que sa religion soit éternellement immuable et identique à celle de ses pères... "Restons ferme dans cetteconfession", que nous avons reçue pure de ces grands hommes, abhorrant toute innovation comme suggestion du Diable; quiconque accepte ces innovations censure comme déficiente la foi orthodoxe qui a été prêchée jusqu'ici.[…] " (texte intégral ICI)

Où l'on peut lire que les Patriarches de Constantinople n'ont pas toujours cherché à imposer des réformes malvenues… Puisse Sa Sainteté Bartholomée suivre leurs illustres exemples, à l'occasion du synode panorthodoxe, et non seulement ne pas chercher à introduire de nouvelles et malheureuses innovations créatrices de désunion et de schismes sans fin, mais également revenir sur le Calendrier et de surcroît inviter les chrétiens d'occident à revenir aux saints canons orthodoxes. Ce qui serait un bon pas vers l'Union tant souhaitée…