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samedi 9 juillet 2011
lundi 2 août 2010
De l'Himalaya jusqu'au Christ [2] : Récit d'une ascension par le moine rassophore Adrien (2)
Je me suis vite acclimaté à mon nouvel environnement. En deux semaines, j'étais inscrit à un cours de langue et avais trouvé un poste d'enseignant en anglais. C’était surprenant de se trouver dans un pays où l'on pouvait laisser sa voiture en marche pendant qu'on allait dans un magasin sans s'inquiéter qu'il soit volé. L'honnêteté était la norme et cela a amorcé un changement en moi. Ma conscience a commencé à revenir à la vie. J'ai ressenti un immense soulagement, quand j'ai commencé à faire des choses simples comme payer normalement mes tickets pour prendre le métro. Il s'agissait d'une simple adhésion à la loi sans aucune compréhension plus profonde, mais cela a été le catalyseur de changements subtils, et j'ai commencé à respirer plus facilement.
Vivre dans l'ancienne capitale du Japon m'a mis en contact avec deux mille ans de tradition au quotidien. J'avais grandi dans les banlieues du sud de la Californie (le plus vieux bâtiment de mon quartier était de dix ans); ici, je vivais près d'un temple vieux de mille ans où avaient officié d’innombrables empereurs. Les temples, jardins, et les coutumes commençaient à alimenter une âme qui avait consommé beaucoup trop de goudron. Naturellement attiré par la beauté des traditions, j'ai commencé par une phase de bouddhisme zen en dilettante. Pour mon esprit facilement distrait et impatient, c'était trop. Dans un temple zen, il n'y a qu'une seule façon correcte d'accomplir tout acte et cela doit être fait avec précision. Mes prosternations étaient trop violentes, ma posture jamais droite, et mes chaussettes jamais assez propres. Le prêtre frissonna à mon apparence. La perfection était demandée et j’étais loin du compte. Je me suis finalement arrêté non pas à cause de mon insuffisance, mais en raison de l'absence totale de joie que j'ai ressentie là-bas. C’était trop mécanique: appuyez sur les boutons à droite et atteignez l'illumination. Il y avait un calme que je ressentais après avoir médité, mais cela aidait-il vraiment quelqu'un d'autre? J'ai pensé que je pouvais atteindre cet état avec beaucoup moins d'effort grâce à un tranquillisant.
Trois années ont passé, mon japonais était suffisant, et je sentais que j'avais glané de la culture tout ce qui pouvait m’être utile. Le défi de survivre dans une culture étrangère, avait disparu, mon salaire était élevé, mon boulot facile, je pouvais me voir devenir content de moi. Il aurait été très facile de passer les quarante années suivantes dans cette très douillette niche que j'avais creusée. J'ai quitté mon travail, abandonné ma maison et j'ai commencé mon lent voyage de retour vers l'Amérique.
(à suivre)
(Version française de Maxime le minime de Himalayan Ascent to Christ)
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