Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 5 septembre 2012

L'"Immaculée Conception" selon l'Orthodoxie par Vladimir LOSSKY



"Quelques orthodoxes, animés d'un zèle très compré­hensible pour la vérité, se croient obligés de nier l'authenti­cité de l'apparition de la Mère de Dieu à Bernadette et refusent de reconnaître les manifestations de la grâce à Lourdes, sous prétexte que ces phénomènes spirituels ser­vent à confirmer le dogme mariologique étranger à la tradi­tion chrétienne. Cette attitude, croyons-nous, n'a pas de justification, car elle provient d'un manque de discerne­ment entre un fait d'ordre religieux et son utilisation doctri­nale par l'Église romaine. Avant de porter un jugement négatif sur l'Apparition de Notre Dame à Lourdes, en courant le risque de commettre un péché contre la grâce illimi­tée de l'Esprit Saint, il aurait été plus prudent (et plus juste) d'examiner avec la sobriété d'esprit et l'attention religieuse les paroles entendues par la jeune Bernadette et les circons­tances dans lesquelles ces paroles lui ont été adressées. 

Pendant toute la période de ses quinze apparitions à Lour­des, la Sainte Vierge a parlé une seule fois pour se nommer. Elle dit :   "Je suis l'Immaculée Conception".  Or, ces paroles ont été prononcées le 25 mars 1858, à la fête de l'Annoncia­tion. Leur sens direct reste clair à ceux qui ne sont pas obligés de les interpréter en dépit de la saine théologie et des règles de la grammaire : la conception immaculée du Fils de Dieu est le suprême titre de gloire de la Vierge sans tache.

 Les auteurs catholiques-romains insistent souvent sur le fait que la doctrine de l'immaculée Conception de la Sainte Vierge a été reconnue, explicitement ou implicitement, par plusieurs théologiens orthodoxes, surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les listes impressionnantes des manuels de théologie rédigés à cette époque, pour la plupart dans la Russie du sud, témoignent en effet jusqu'à quel point l'enseignement théologique à l'Académie de Kiev et dans d'autres Écoles d'Ukraine, de Galicie, de Lithuanie ou de Biélo-Russie a été affecté par les thèmes doctrinaux et dévotiοnnels propres à l'Église de Rome. Tout en défen­dant héroïquement leur foi, les orthodoxes de ces régions limitrophes subissaient inévitablement l'influence de leurs adversaires catholiques-romains, car ils appartenaient au même monde de civilisation baroque, avec ses formes parti­culières de piété.

On sait que la théologie latinisée des Ukrainiens a provoqué un scandale dogmatique à Moscou, vers la fin du XVIΙe siècle, au sujet de l'épiclèse. Le thème de l'Immacu­lée Conception était d'autant plus assimilable qu'il s'expri­mait dans la dévotion plutôt que dans une doctrine théolo­gique définie. C'est sous cette forme déνοtionnelle qu'on trouve quelques traces de mariologie romaine dans les écrits de saint Dimitri de Rostov, prélat russe d'origine et d'éducation ukrainienne. C'est le seul nom important parmi les autorités théologiques que l'on cite habituellement pour montrer que le dogme de l'Immaculée Conception de Marie est acceptable pour les orthodoxes. 

Nous n'allons pas dresser, à notre tour, une liste (combien plus impo­sante !) de théologiens de l'Église de Rome, dont la pensée mariologique s'oppose résolument à la doctrine transfor­mée en article de la foi, il y a un siècle. Il suffira de citer un seul nom, celui de saint Thomas d'Aquin, pour constater que le dogme de 1854 va à l'encontre de tout ce qu'il y a de plus sain dans la tradition théologique de l'Occident séparé. Que l'on relise les passages du Commentaireaux Sentences (I, III, d.3, q.I, art. 1 et 2; q.4, a. I) et de la Somme théologique (IIIa, q.27), ainsi que d'autres écrits où le Docteur angélique traite la question de l'Immaculée Conception de la Vierge : on y trouvera l'exemple d'un jugement théologique sobre et précis, d'une pensée clair­voyante, sachant utiliser les textes des Pères occidentaux (saint Augustin) et orientaux (saint Jean Damascène) pour montrer le vrai titre de gloire de la très Sainte Vierge et Mère de notre Dieu. Depuis cent ans, ces pages mariologi­ques de saint Thomas d'Aquin sont scellées pour les théolo­giens catholiques-romains, obligés de se conformer à la ligne générale mais elles ne cesseront pas d'être un témoignage de la tradition commune pour ceux des ortho­doxes qui savent apprécier le trésor théologique de leurs frères séparés."
En la fête de la Conception de la très Sainte Vierge Marie
Vladimir LOSSKY
Note adjointe à l'article publié
 dans « Le Messager » n° 20, décembre 1954
que vous pourrez lire intégralement en cliquant ICI

samedi 28 mai 2011

La Vierge Marie dans l'Orthodoxie par P.André Borrely


"En tant qu'infirmité de l'être humain, en tant que mortalité, ce que nous appelons le péché originel est invincible et inéluctable pour n'importe quel être humain si saint soit-il. Et ceci est entièrement vrai aussi pour la Vierge Marie, car elle est intégralement un être humain Dans le cas de la Vierge Marie, le péché originel est demeuré en elle sous la forme de la mortalité, de l'infirmité de l'humaine nature qui nous amène à mourir de mort naturelle, mais le saint Esprit qui, à l'Annonciation, l'avait couverte de son ombre, coopéra avec sa liberté pour réaliser en elle une libération personnelle des péchés, une impeccabilité personnelle, Le Précurseur Jean-Baptiste se rapproche déjà de cet état. Et tel est celui de la très sainte Mère de Dieu.

L'Orthodoxie nie que la Mère de Dieu ait été libérée du péché originel en vertu d'un acte spécial de la Providence divine, cependant elle considère que le saint Esprit a agi dans son cas d'une manière tout à fait extraordinaire, unique et insurpassable pour l'homme. Ce que les Orthodoxes croient, c'est qu'avec la grâce divine, avec l'assistance du saint Esprit, aucune passion, aucun mouvement peccamineux n'ont touché l'âme très pure de la Mère de Dieu. Si les tentations ont pu l'atteindre ce ne fut que comme des épreuves, selon l'infirmité de sa nature humaine, mais non comme des séductions qui pénètrent à l'intérieur de l'être, l'empoisonnent et le polluent. Marie a possédé une nature humaine infirme, mortelle, endommagée, affaiblie, mais sans pour autant pécher à quelque moment que ce fût. Pour être préservée de se trouver, ne fût-ce qu'un instant, sous l'empire du Prince de ce monde, Marie n'a pas eu besoin d'être préservée de toute contamination par le péché originel. En effet, le pouvoir du Prince de ce monde ne s'exerce que par le moyen de la peccabilité personnelle, en fonction de l'infirmité de la nature. Si la Mère de Dieu n'a jamais commis de péché personnel, elle était par là même affranchie du Prince de ce monde. Le fait que la Mère de Dieu ait été soumise à la mort naturelle, ne signifie pas qu'elle ait été asservie au Prince de ce monde. 

 Et cette position au sujet du péché originel et de la Mère de Dieu, n'empêche pas l'Orthodoxie d'admettre une certaine participation de celle-ci à la rédemption. Il ne s'agit pas d'en faire quelque chose de parallèle et d'égal à l'œuvre salvifique de son Fils. Simplement, dans le cas de la Vierge Marie il y a un aspect sacrificiel: en naissant dans ce monde, Marie assuma cette chair même et son infirmité, et non pas seulement sa ressemblance. Et Boulgakov remarque: Dès avant sa naissance, elle était préparée par l 'œuvre spirituelle de l’Église  vétérotestamentaire à une sainteté telle qu'il serait difficile de la concilier avec une plongée avide et égoïste dans la chair du monde, et qu'elle nous conduit plutôt à y supposer une acceptation sacrificielle du péché général, en tant que le sort commun des hommes, afin de contribuer à les sauver. Avec son Fils, la Mère de Dieu parcourt tout le chemin du Golgotha, quoiqu'elle le fasse d'une manière non indépendante, féminine et, pour
ainsi dire, passive, depuis la crèche de Bethléem et la fuite en Egypte; et elle assume les souffrances de la Croix. En sa personne, Eve, la mère du genre humain, souffre, est crucifiée. Les hymnes liturgiques l'appellent « Agnelle », parallèlement à l'Agneau."
(extrait d'un texte paru dans la revue
"Orthodoxes à Marseille" n°127 sept.oct.nov.2009
  dont vous pouvez  lire l'intégralité >>   ICI

mardi 22 mars 2011

Le péché originel (4) De l’Immaculée conception par P. André Borrely - De l'Augustinisme [7]


"Sur la théologie augustinienne du péché originel, qui a amené l'Eglise catholique-romaine au dogme de l'Immaculée Conception, il ne faut pas chercher de réflexion critique dans l'œuvre de Maurice Blondel. Sur ce chapitre, le philosophe d'Aix s'est trouvé, mutatis mutandis, dans une situation précritique un peu comparable à celle de Kant reconnaissant que le scepticisme empiriste du philosophe anglais David Hume l'avait réveillé de (son) sommeil dogmatique. Né en 1861, c'est-à-dire 7 ans seulement après que le pape Pie IX eût défini le dogme de l'Immaculée conception, et mort en 1949, c'est-à-dire quelques mois avant que le pape Pie XII ne définisse le dogme de l'Assomption, Maurice Blondel ne s'est jamais réveillé de ce qu'en lisant Le Buisson ardent de Boulgakov, on est tenté d'appeler, à la suite de Kant, mutatis mutandis, son sommeil dogmatique. Je doute même fort qu'en ce temps-là, les deux hommes aient jamais entendu parler l'un de l'autre. Certes, Boulgakov a écrit Le Buisson ardent en août 1926, mais c'était en russe et Constantin Andronikof n'en a publié la traduction qu'en 1987. Dans La philosophie et l'esprit chrétien, le philosophe d'Aix se borne à reproduire la doctrine mariale classique de l'Eglise romaine, toujours proclamée par elle, notamment le dogme de 1854 sur l'Immaculée Conception, et qui se situe dans le contexte et la continuité de la théologie augustinienne du péché originel. Dans le premier tome de La philosophie et l'esprit chrétien publié après sa mort, en 1950, Blondel écrit, par exemple, au sujet de la Mère de Dieu: ... immaculée que n'a pas touchée le péché originel... co-rédemptrice (p. 98).Et, à la page suivante (p.99) Blondel appelle de ses vœux la définition doctrinale du dogme implicite de l'Assomption, sans se demander pourquoi les chrétiens d'Orient disent Dormition et non pas Assomption. Car les deux concepts sont loin d'être synonymes : le mot dormition indique qu'avant d'être glorifiée jusque dans son corps, la Mère de Dieu a expérimenté la mort à la suite du Christ, la servante n'étant pas plus grande que son divin Maître ; au contraire, le mot assomption, lui, reste muet quant à la question de savoir si la Mère de Dieu a connu ou non la mort, ou bien si l'Immaculée conception, telle que l'a affirmée la théologie mariale de l'Occident chrétien en 1854, a rendu inutile voire impensable la mort de celle qui, comme le rappelle Blondel, fut exempte du péché originel. De fait, la définition doctrinale formulée par Pie XII en 1950 est aussi muette que le mot Assomption.
Jusqu'à Vatican II, le Bréviaire romain, au deuxième Nocturne des matines, citait le pape Pie XII en ces terme : "Nous proclamons, nous annonçons officiellement et nous établissons comme un dogme révélé par Dieu que la Mère de Dieu immaculée, la toujours-vierge Marie, une fois accompli le cours de sa vie terrestre, a été élevée, corps et âme, à la gloire céleste" (Pronuntiamus, declaramus et definimus divinitus revelatum dogma esse. Immaculatam Deiparam semper virginem Mariam, expleto terrestris vitae cursu, fuisse corpore et anma ad caelestem gloriam assumptam.).
Le dimanche 12 décembre 2004, je me trouvais en Ukraine, à quelque 50 km de Lviv au monastère stoudite d'Ouniv, où le P. Lev Gillet, le "moine de l'Eglise d'Orient", renouvela ses vœux monastiques entre les mains du métropolite Sheptytskyi. Le dépliant francophone que je trouvai à la librairie du monastère désignait celui-ci de la façon suivante: "La vie des moines à la Laure de la St.Assomption d'Ouniv et la naissance d'autres monastères". Fallait-il entendre Dormition et ne situer la latinisation qu'au niveau de la traduction française ou bien l'expression ukrainienne correspondante signifiait-elle elle-même Assomption et non Dormition, ce qui signifierait que la latinisation est allée plus loin? Je posai la question à Halyna Korpalo, la très gentille étudiante qui m'avait amené dans sa voiture. Sa réponse me donna toute satisfaction. En effet, m'expliqua Halyna, les Gréco-catholiques ne parlent que très rarement de Nèbovzyattya, dont le sens étymologique est: assomption (vzyattya) au ciel (nèbo) Ils parlent plutôt, notamment pour la fête du 15 août, d'Ouspènnya ou d'Ouspinnya, dont le sens est très exactement celui de Dormition. La traduction du dépliant était donc erronée et la théologie mariale des Grecs-catholiques d'Ukraine est parfaitement orthodoxe. "(à suivre)

(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)