Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 10 août 2020

LES ORIGINES DE L'IDÉOLOGIE RELIGIEUSE AMÉRICAINE

Ce texte, issu d'une étude du collapsologue Dmitry Orlov sur l'effondrement de l'empire américain, (parue sur son blog Club Orlov) dans laquelle il montre que, comme tous les empires depuis des siècles, il est fondé et se perpétue (ou non) essentiellement sur les trois piliers de la Culture, de l'idéologie et de l'Histoire.  Nous reproduisons ici le paragraphe consacré à l'idéologie, on verra vite pourquoi… 



Pour comprendre la nature de l’idéologie américaine, il est nécessaire de retracer l’histoire du christianisme occidental. 

À Rome, le christianisme s’est d’abord répandu comme la religion des plébéiens et des esclaves, dont certains ont été martyrisés pour leur foi, mais ont trouvé des adhérents parmi les épouses des patriciens. Sa popularité a fini par croître au point qu’il a supplanté les anciens cultes païens et est devenu la religion d’État de l’Empire romain. L’Empire a ensuite organisé un exode de l’ancienne Rome – dans la langue de l’Apocalypse, la Prostituée de Babylone qui s’asseyait sur sept collines – vers la Nouvelle Rome – alias Constantinople et maintenant Istanbul – où il a continué pendant un autre millier d’années sous le nom d’Empire romain d’Orient, alias Byzance. Pendant ce temps, l’ancienne Rome a été largement abandonnée et a perdu la plupart de sa population. Ses égouts ne fonctionnaient plus, mais les aqueducs continuaient de fonctionner, ce qui en faisait un marécage impaludé. Et puis ce marécage fut hanté par un minuscule État-nation sectaire dirigé par des moines – dont beaucoup étaient homosexuels et pédophiles – qui ont eu le culot de revendiquer la suprématie spirituelle sur le monde entier. Contrairement au christianisme originel, qui était basé sur un modèle communautaire, le culte papal était une corporation qui prélevait et collectait des impôts – à un taux fixe de 10%, appelé dîme – et contrôlait une grande partie de l’économie. Son chef était doté d’une infaillibilité semblable à celle de Dieu, en fait, il était déifié comme les empereurs romains de l’ère des dieux païens. Le Vatican a été érigé en siège de Dieu sur la planète Terre. Toutes les commandes passées au Ciel par les individus, afin de leur éviter les feux de l’enfer, devaient être acheminées par le siège social pour approbation. Le billet d’entrée au paradis s’appelait une indulgence. Ce faisant, l’appel au communalisme qui est partout dans l’enseignement du Christ a été fortement atténué. 

Finalement, certaines personnes en ont eu assez de ces bêtises et se sont rebellées. Le mouvement rebelle s’est appelé protestantisme, et il a engendré de nombreuses sectes. À quelques exceptions près (certaines sectes anabaptistes) au lieu de s’orienter vers le christianisme communaliste originel, les protestants s’en sont éloignés encore plus en s’orientant vers l’individualisme : plutôt que d’être une affaire à régler par la médiation de l’Église, le salut est devenu une affaire strictement personnelle entre un individu et son sauveur – qui, pour autant que l’on sache, pourrait être un démon déguisé. Cela allait directement à l’encontre des premiers enseignements chrétiens : « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, mais moi qui t’ai choisi... », a dit Jésus. (Jean 15:16) La position qui place Dieu à l’intérieur de sa précieuse personne est absurdement solipsiste et choisir son « sauveur personnel » est comme choisir son éruption volcanique, son ouragan ou son astéroïde. Mais les protestants sont allés encore plus loin. Si le salut était une affaire strictement personnelle, alors la grâce de Dieu l’était aussi, et la façon la plus objective d’évaluer si l’on était doté de la grâce de Dieu était de regarder sa valeur nette : les bienheureux étaient évidemment les riches, et plus on était riche, plus on était béni. 

Très vite, il s’est agi de réaliser l’œuvre de Dieu pour amasser des richesses en les retirant à tous ceux qui, en fonction de leur valeur nette, n’étaient pas aussi favorisés par le Tout-Puissant. Ajoutez un peu de racisme, les races les plus sombres n’étaient clairement pas aussi bénies que les blancs, et vous arrivez à un élément essentiel de l’idéologie impérialiste occidentale. Soit dit en passant, selon cette idéologie, il n’y avait rien de mal à un peu de génocide. Les Américains ont donc perpétré un génocide contre les Indiens d’Amérique, les Britanniques contre à peu près tout le monde, et les Allemands – derniers arrivés dans l’impérialisme occidental – contre les Juifs et les Tziganes, non pas comme une sorte d’aberration criminelle, mais comme une grande et honorable quête. 

La dernière étape consistait à retirer Dieu de l’équation. Or, la bonté d’un homme n’était déterminée que par un seul critère : les sommes d’argent en sa possession. La richesse pouvait être amassée par le crime, mais à condition que le criminel n’ait jamais été condamné pour ce crime, sa richesse, en soi, était une preuve non équivoque de sa bonté. Entrez dans le rêve américain : voici un continent entier à exploiter, et n’importe qui – mais blanc – de n’importe quelle partie du monde pourrait venir en Amérique et « faire le job » – c’est-à-dire amasser des richesses fabuleuses. Cela ferait de lui une bonne personne. Les autres, dont la tentative de réaliser ce rêve devait échouer, mourraient dans la rue, mais cela n’aurait pas d’importance car, dans une logique un peu circulaire, étant fauchés, ils n’étaient pas bons du tout. 
L’idée que les membres des races sombres – et de certains autres groupes, comme les Irlandais – étaient plus pauvres et donc moins bien lotis, a été conservée, ce qui fait qu’il est bon et approprié de les exploiter pour son enrichissement personnel. La simplicité de ce système et les possibilités qu’il offrait ont attiré des scélérats de toute l’Europe et d’ailleurs vers le pays des opportunités. De nombreuses vies ont été perdues et de nombreuses grandes fortunes ont été faites. 
Mais lorsque les années 1970 sont arrivées, les opportunités pour les nouveaux arrivants ont commencé à s’amenuiser et l’idée que le travail acharné et un peu de chance étaient ce qu’il fallait pour « réussir » en Amérique a été remplacée par quelque chose d’entièrement différent : le fait de naître dans la bonne famille avec la bonne quantité de richesses et les bonnes relations politiques est devenu un facteur exagérément déterminant de succès. Comme il était devenu plus difficile de s’enrichir en travaillant dur, il est devenu plus facile de s’enrichir en poursuivant son employeur pour harcèlement sexuel ou discrimination. 
Au lieu de travailler dur, il est devenu plus facile de tomber dans une fosse sur un chantier de construction et de vivre ensuite des prestations d’invalidité. Vivre des allocations du gouvernement est devenu une bien meilleure option que d’essayer d’obtenir une somme d’argent équivalente en travaillant pour lui. Et pour les personnes encore employées, de moins en moins nombreuses, la recherche d’un emploi s’est transformée en une course à l’échalote toujours plus stressante, humiliante et précaire, pour un job qui pouvait prendre fin à tout moment. Le rêve américain est ainsi devenu un cauchemar."

vendredi 25 août 2017

La vraie foi orthodoxe [1]



Certes  il n'y a pas lieu de juger une Église au  nombre de pécheurs qui la composent ni à la gravité des péchés qui y sont commis… pourtant on dit aussi qu'on connaît l'arbre à ses fruits… et alors là je dois dire que les derniers scandales qui se sont produits au coeur même du principal centre spirituel et du lieu de pélerinage le plus prisé et le plus sacré de millions de catholiques devraient en inviter au moins quelques uns  de plus à s'interroger sur l'origine de tels maux. Je lisais il y a peu que certains catholiques étaient désormais confrontés à la "tentation" de passer à l'Orthodoxie, mais je ne suis pas sûr que le mot "tentation" soit le bon mot, ni en même temps que l'indignation légitime provoquée par un tel scandale moral soit suffisante à fonder solidement une conversion réelle.

Mais passons à des choses plus sérieuses… Voilà des décennies que l'on traite plus mal les zélotes orthodoxes que les hétérodoxes (du même mouvement d'ailleurs, étrangement, qu'au Vatican l'on traite  plus mal les Uniates que les Orthodoxes) allez comprendre les motivations des hiérarques : en haut lieu on a des raisons que la raison du coeur des peuples de fidèles ne connaît point. Les choses étant ce qu'elles sont aujourd'hui - c'est à dire de dégénérescence avancée de la foi chrétienne - il est peut être temps d'écouter davantage les zélotes, non pas en tant que schismatiques intransigeants qui alimentent la division (provoquée d'ailleurs par les oecuménistes confusionnistes bienveillants eux-mêmes), mais en tant que fidèles transmetteurs de la foi orthodoxe tout simplement.

Voici donc, pour un rappel à temps et à contre temps (2 Timothée 4:2), des extraits, en quelques parutions, de l'ouvrage Le nouveau catéchisme contre la foi des Pères  paru en 1993  dans la collection La Lumière du Thabor des éditions L'Âge d'homme en réponse au nouveau Catéchisme de l'Église catholique promulgué et publié solennellement par le Vatican en 1992.

En ce sens la prière qui figure dans ce texte orthodoxe est reproduite ici :

"Que Notre Dieu très bon qui veut que toute âme arrive à la connaissance de la Vérité éclaire tous ceux de nos lecteurs qui nous liront avec désir spirituel. Par les prières de nos Pères saints, Seigneur Jésus-Christ Notre Dieu, aie pitié de nous !" 





Il ne saurait y avoir de concession en matière de foi.

Saint Marc d’Éphèse

Pour ma part, je n’ai jamais polémiqué, que je sache, ni avec les Grecs ni avec personne. Je ne crois pas, en effet, que les hommes de bien aient rien de mieux à souhaiter que de pouvoir, autant qu’ils le peuvent, et connaître et exposer la vérité en soi dans son authentique réalité. Dès le moment que cette vérité, quelle qu’elle soit, est démontrée avec rectitude et sans erreur, dès lors qu’elle est clairement établie, par là même toute affirmation étrangère, prît-elle le masque de la vérité, sera réputée étrangère à la vérité telle qu’elle se présente en soi, dissemblable, spécieuse plutôt qu’authentique.

Saint Denys l’Aréopagite, Lettre à Polycarpe

INTRODUCTION

Le critère de la vérité permettant de distinguer, dans l’Église, la vérité de l’hérésie a été énoncé au Ve siècle par saint Vincent de Lérins : « Dans l’Église catholique elle-même, il faut veiller à s’en tenir à ce qui a été cru partout, toujours et par tous » (Commonitorium, 2). Et le Synodicon de l’Orthodoxie, résumant l’œuvre du saint septième Concile œcuménique, a énoncé une fois pour toutes la norme de la foi orthodoxe, quand il a dit : « Comme les Prophètes ont vu, comme les Apôtres ont prêché, comme les Pères ont dogmatisé, comme l’Église a reçu, nous aussi, nous croyons, nous prêchons, nous enseignons ».

Le Credo de Nicée-Constantinople résume le contenu de la foi chrétienne :

Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre
et de toutes les choses visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles,
Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait.
Qui, pour nous hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux,
s’est incarné du Saint Esprit et de Marie la Vierge, et s’est fait homme.
Il a été crucifié pour nous, sous Ponce Pilate,
a souffert et a été enseveli
et Il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures. Et Il est monté au ciel et siège à la droite du Père,
d’où Il reviendra en gloire juger les vivants et les morts et Son règne n’aura point de fin.
Et en l’Esprit Saint, Seigneur qui donne la vie,
qui procède du Père,
qui est adoré et glorifié avec le Père et le Fils,
qui a parlé par les prophètes.
En l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Je confesse un seul baptême en rémission des péchés. J’attends la résurrection des morts
et la vie du siècle à venir. Amen.

Ce Credo a été composé par les Pères réunis en Concile à Nicée (325) puis à Constantinople (381), et accepté par la conscience de l’Église. Les Conciles œcuméniques suivants – Éphèse (431), Chalcédoine (451), Constantinople (553), Constantinople (680) – l’ont confirmé et ont interdit de faire la moin- dre modification matérielle à son texte, pour éviter toute tentative hérétique. Le Septième Concile Œcuménique, réuni à Nicée en 787, a déclaré : « À tous les hérétiques, anathème » et « Si quelqu’un rejette une tradition, quelle qu’elle soit, de l’Église, écrite ou non-écrite, qu’il soit anathème », car les Apôtres ont enseigné par leurs écrits, leurs paroles et leurs actes (II Th. 2, 15). Enfin le saint Concile de 879, à Constantinople, qui a réuni, en personne ou par leurs légats, les cinq Patriarcats de l’Église – Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem – a condamné solennellement, sous peine de déposition et d’anathème, ceux qui oseraient faire la moindre addition, suppression ou modification au Credo, dans lequel il a « fondé et érigé la base du salut ».

L’auteur d’une innovation qui contredit, si peu que ce soit, la foi reçue, accuse, par là-même, cette foi des Apôtres d’être imparfaite ou insuffisante. Or, le jour de la Pentecôte, les Apôtres ont été conduits « dans toute la vérité ». Ils n’ont pas reçu un catalogue de dogmes, mais la grâce de la glorification, de la déification. La dogmatique orthodoxe n’a d’autre but que de protéger cette expérience, de la garder possible.

Au Credo, à tout le dépôt de la foi1 transmis par le Christ à son Église, défini par les Conciles et conservé par les canons de l’Église, et à toute la tradition, l’Église orthodoxe adhère in- défectiblement. Si ces vérités et ces traditions étaient des choses humaines, le temps les aurait fait perdre. Et quand nous di- sons l’Église, nous entendons la communion de tous, car comme le rappelait l’Encyclique des Patriarches Orthodoxes, c’est à la communion d’amour de tout le corps du Christ qu’a été donné l’infaillible proclamation de la vérité : « Chez nous, ni les Patriarches, ni les Synodes n’ont jamais pu introduire de nouveau- tés, parce que le défenseur de la religion, c’est le corps même de l’Église, ou le peuple lui-même, qui veut que son culte demeure éternellement inchangé et identique à celui de ses Pères 2... »

Il est vrai que, de nos jours, certains ne cessent de flétrir ceux qui se tiennent à la solidité de la foi orthodoxe comme s’ils étaient des retardataires, attachés à des formes surannées. Toutefois, les vrais orthodoxes savent que Jésus-Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement (Hébr. 13, 8). Ils connaissent par expérience que « quiconque s’est uni à la Vérité, sait bien qu’il marche sur la voie droite, même si la foule le rappelle à l’ordre... Pour sa part, il a pleine conscience de ne pas être le fou que prétendent les autres et il sait que la possession de la vérité simple, perpétuelle, immuable l’a délivré tout au contraire de la fluctuation instable et mobile à travers les multiples variations de l’erreur 3 ».

Le Catéchisme de L’Église Catholique repose sur deux idées : d’une part, le catéchisme se donne pour la transmission du « dépôt de la foi » et cette foi est unique (§§ 172-175) ; d’autre part, le dogme catholique est un « développement » de la foi originelle, celle du premier millénaire chrétien, à laquelle l’Église orthodoxe est restée fidèle – nul ne le conteste 4. C’est dire que, à partir des grandes invasions, la foi chrétienne se serait épanouie dans des cadres historiques et culturels différents, en Orient, celui de l’Église grecque, et en Occident, celui de l’Église latine. Cette différenciation progressive aurait pour conséquence que ces mondes religieux auraient fini par ne plus se comprendre, et par se séparer 5. C’est ce qu’on appelle l’estrangement, ou éloignement culturel progressif 6, aboutissant au schisme de 1054. Or, pour deux raisons essentielles, cette conception ne peut être acceptée :

- Il est inexact de parler d’estrangement.
- La dogmatique catholique n’est pas un développement de la doctrine des Apôtres et des Pères, mais elle est en contradiction avec elle sur des points fondamentaux.
Le présent livre a pour but de démontrer le second de ces deux points. Sur le premier, nous ferons deux remarques.

1) Le dialogue n’a jamais cessé entre les deux parties de l’ancien Empire romain. Il n’est pas juste de dire qu’il renaît aujourd’hui après des siècles de silence.

2) Le « catholicisme » est le résultat d’un conflit qui a duré en Occident pendant plusieurs siècles, du VIIe au XIe à peu près. Ce conflit s’est déroulé non pas entre l’Orient et l’Occident, mais à l’intérieur de l’Occident. Après la rupture de communion entre l’Orient et l’Occident, les Pères de l’Église sont apparus comme une source continuelle de difficultés et d’opposition à la théologie occidentale.

Notes :
1. I Tim. 6, 20 et II Tim. 1,14.
2. Encyclique de 1848, § 17. Texte grec dans Jean Karmiris, Monuments dogmatiques et symboliques de l’Église catholique orthodoxe (Ta Dogmatika kai Symbolika Mnemeia tês orthodoxou katholikes Ekklesias), t. 2, Athènes, 1953, p. 920. Texte français : Encycliques des Patriarches Orthodoxes de 1848 et 1895, Paris, 1988, p. 40.
3. Saint Denys l’Aréopagite, Les Noms Divins, 7, 4.
4. « Pour l’intercommunion avec les orthodoxes, dit le cardinal Ratzinger, l’Église catholique ne doit pas insister nécessairement sur l’acceptation des dogmes du second millénaire » (Irénikon, 56, 1983, p. 235). En effet, c’est à peu près à partir de l’an mil que les catholiques ont commencé d’introduire dans le dogme les innovations que refusent les orthodoxes.
5. « Pendant plusieurs siècles, les Églises d’Orient et d’Occident suivirent chacune leur propre voie, unies cependant par la communion fraternelle dans la foi et la vie sacramentelle. » (Décret sur l’œcuménisme, Unitatis Redintegratio de 1964, chapitre 3).
6. Voir Y. Congar, Neuf Cents Ans Après, Notes sur le « Schisme oriental » , extrait de l’ouvrage 1054-1954 L’Église et les Églises, Chevetogne, 1954, p. 7-8, 94-95.

À SUIVRE

dimanche 18 septembre 2016

La réponse du régime de Kiev à la procession pan-ukrainienne pour la paix


La réponse du régime de Kiev à la Procession dont j’ai relaté la progression miraculeuse à travers le territoire ukrainien, traduisant toutes les informations que je pouvais trouver sur elle, puisqu’on n’en parlait nulle part officiellement. https://www.facebook.com/notes/laurence-guillon/le-bien-en-marche/10153884730443867 (Laurence Guillon)




Les faits et événements actuels témoignent de façon convaincante que dans l’article http://news-front.info/2016/09/15/p... des « Vesti Oukraïni », le plan de Porochenko pour remplacer le métropolite Onuphre par le scandaleux partisan de la junte anti orthodoxe Drabinko et la « réunion » illégale de l’Eglise Orthodoxe d’Ukraine canonique avec l’église schismatique du « patriarcat de Kiev » sous l’égide de Constantinople est une réalité. 

Quels sont ces événements et ces faits ? 

1. La déclaration de l’archevêque du Patriarcat de Constantinople Job selon laquelle le patriarcat de Constantinople ne reconnaît absolument pas la grande réunion canonique des métropoles de Kiev et de Petite-Russie au patriarcat de Moscou, considère la Petite-Russie comme son territoire canonique et a l’intention de donner « l’autocéphalie à l’Eglise Ukrainienne sur le modèle de ce qu’il a fait quand il a effectué un raid sur les épiscopats polonais de l’Eglise Russe dans la Russie de Kholmsk. Ce raid, tout comme le soutien du Phanar au schisme de « l’eglise renouvelée » en URSS, le patriarche Tikhon ne l’avait pas reconnu et en avait triomphé, c’est pourquoi les tentatives actuelles du patriarcat de Constantinople pour légaliser les schismatiques ukrainiens sont vouées à l’échec. 

2. Des adeptes du «patriarcat de Kiev », avec Kravtchouk et Iouchenko, sont allés voir le patriarche de Constantinople Bartholomée. De toute évidence, ils se sont mis d’accord pour déposer le chef du schisme, Philarète Denissenko, dont l’implication dans le recrutement de terroristes pour Basaïev et l’assassinat de concurrents gêne les tentatives de « réunir » les schismatiques et l’Eglise canonique. Si Philarète ne veut pas s’en aller, on « l’aidera » et on attribuera cela aux « manœuvres de Moscou ». 

3. Mais le principal obstacle à la « réunion » de l’Eglise et des schismatiques, c’est le représentant de l’Eglise Ukrainienne canonique, qui fait autorité par sa sainte vie, le métropolite Onuphre. Dans le but de l’éloigner de son poste de métropolite de Kiev et de le remplacer par lui-même, Drabinko, s’appuyant sur des dénonciations, fabrique une affaire criminelle contre toute la hiérarchie de l’Eglise Ukrainienne canonique, selon laquelle Drabinko aurait été arrêté sous Ianoukovitch dans le but de destituer le métropolite d’alors, Vladimir. En réalité, Drabinko avait été arrêté pour l’enlèvement d’une moniale du monastère de la Protection dans un but commercial. Drabinko est un criminel, et pour la fabrication d’une affaire judiciaire contre le très saint métropolite Onuphre, il mérite l’anathème, comme Philarète. Le plus intéressant, c’est que du vivant du métropolite Vladimir, c’est justement Drabinko qui le gardait, écrivant des rapports selon lesquels  d’après son « état de santé », il aurait dû être démis de son poste à la tête de l’Eglise et remplacé par le locus tenens de la métropole de Kiev Drabinko, bien sûr… C’est là la vérité. 

Mais la fausse accusation contre le métropolite Onuphre se « confectionne ». Le très saint évêque est actuellement interrogé en tant que témoin, mais le mettre au rang des accusés ne pose pas de problèmes au régime de Porochenko, et cela est approuvé par le secrétariat d’état des USA, comme il avait approuvé la longue arrestation du chef de l’Eglise canonique de Macédoine, l’archevêque Jovan d’Ohrid qui avait essayé de confondre la fausse église schismatique d’état de son pays. Ainsi, le plan de Porochenko est clair et il est prêt à tout pour anéantir l’Eglise Orthodoxe, la soi-disant « Eglise locale ukrainienne » ne sera pas orthodoxe. L’examen des sources de l’idée d’une église de Russie occidentale ou ukrainienne indépendante de Moscou demande d’être traité à part. 

L’idée d’une métropole de Russie occidentale séparée fut avancée au XV° siècle par le métropolite de Moscou renégat Isidore, chassé de Russie et élevé au Vatican à la dignité de cardinal. Au XVII° siècle, dans les cercles catholiques, s’élabore une nouvelle idée, destinée à ne pas permettre la consolidation du peuple russe et l’influence de l’Eglise Orthodoxe Russe, ce qui pouvait être fatal à l’Union de Brest et à la Retch Pospolitaïa qui craquait aux coutures. Les uniates eux-mêmes reconnaissent que le projet de créer un « patriarcat de Kiev » fut conçu au Vatican. Il s’agit précisément d’un patriarcat catholique de rite oriental (Rome avait créé ses « patriarcats » uniates en face des chaires patriarcales orthodoxes d’Antioche, de Jérusalem et autres). En 1996 au symposium des « 400 ans de l’Union de Brest, une estimation critique », qui eut lieu à Nijmegen en Hollande, le docteur Francis Thompson (université d’Antwerpen, Belgique) confirma que le métropolite uniate V. Routski avait envoyé à Rome, en 1624, le plan de la création d’un patriarcat de Kiev uniate. Selon ce plan, « après l’élection d’un patriarche, celui-ci prêterait serments avec ses évêques au Saint Siège, et les croyants s’adapteraient peu à peu à la nouvelel situation. Ce schéma, que de manière en grande partie justifiée on qualifia « d’escroquerie pieuse », fut envoyé à Rome par Routski en 1624 ». (les 400 ans de l’Union de Brest, une estimation critique. M. editions bibliques de l’institut Bogolovski 1998). Tout cela reste plus actuel que jamais, d’où proviennent les projets « d’Eglise locale UIkrainienne », « d’autocéphalie ukrainienne » de «patriarcat de Kiev » « canonique » ou « non canonique » etc. doit être définitivement clair pour tout le monde. Un écrit du métropolite uniate André Cheptitski, publié plus bas, est un document unique qui décrit en détail qui se tient derrière le projet d’autocéphalie ukrainienne. En 1912, à la veille de la première guerre mondiale, Cheptitski avait composé une note au contenu suivant pour l’empereur d’Autriche :

 « Dès que l’armée autrichienne victorieuse entrera sur le territoire de l’Ukraine russe, il nous faudra résoudre un triple problème, l’organisation militaire, juridique et ecclésiale du coin… pour que ces régions puissent être complètement séparées de la Russie… L’organisation ecclésiale : Cette organisation doit poursuivre le même but : on peut complètement séparer l’église ukrainienne de l’église russe. Sans toucher le dogme… il faudrait édicter une série de décrets ecclésiastiques (par exemple, l’église ukrainienne est soustraite au Synode de Saint-Pétersbourg, il est défendu de prier pour le tsar, il convient de prier pour Sa Majesté (l’empereur d’Autriche) les saints correspondants (de la Grande Russie) seront rayés du calendrier… Tous ces décrets pourraient, au nom du « métropolite de Galicie et de toute l’Ukraine » établir tout ce qui correspondrait et serait en accord avec les bases de l’église orientale, les traditions de la métropolie et serait approuvé par l’administration militaire. En tant que métropolite je pourrais faire en sorte qu’en accord avec les décrets du droit ecclésial oriental et les traditions de mes prédécesseurs, j’ai le droit, approuvé par Rome, de réaliser mon pouvoir épiscopal dans tous ces domaines… Une partie importante des évêques, natifs de Grande Russie, ainsi que ceux qui n’accepteraient pas ces mesures, pourraient être éliminés et remplacés par d’autres qui partageraient les convictions ukrainiennes et autrichiennes. Rome approuverait en conséquence ces mesures et ces nominations. Les approuveront aussi les patriarches orientaux payés par le gouvernement… De cette manière, l’union de l’église ukrainienne serait conservée ou créée, et sa séparation de l’église russe serait solidement et fondamentalement établie. Les bases canoniques d’une telle façon d’agir sont recevables du point de vue catholique, et du point de vue de l’église orientale, légales, logiques et ne nécessitant pas d’explications. Je pourrais produire la reconnaissance de tout ceci à Rome, ou plus exactement, j’ai déjà préparé cela d’une façon significative. »

 Il découle de ce qui vient d’être dit que des millions de chrétiens orthodoxes de Novorussie, de Petite Russie et Russie subcarpathique se soulèveront pour l’Eglise Orthodoxe, pour le saint métropolite Onuphre interrogé et sous la menace d’une arrestation effective, sera mise en œuvre la norme d’une Conception Sociale de l’Eglise Orthodoxe Russe dont l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne est une partie consubstantielle et inséparable, sur la méfiance et l’insoumission civile pacifique des orthodoxes à l’égard des autorités qui attentent à l’Eglise. Le département synodal d’information et d’éducation de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne s’est exprimé à propos de l’accusation fabriquée par le régime de Porochenko et son laquais, le métropolite Drabinko, au sujet de la soi-disant destitution du défunt métropolite Vladimir. Mais le métropolite Drabinko, traître à son Eglise-Mère est tombé dans la fosse qu’il creuse maintenant pour la hiérarchie de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne qui ne veut pas trahir avec lui l’Eglise, - la décision de choisir un locus tenens pour la chaire de métropolite de Kiev, en conséquence de la grave maladie du métropolite Vladimir, a été prise à la suite de son propre rapport, quand il voulait devenir lui-même ce locus tenens, mais fut à la suite de sa tentative de mainmise sur le pouvoir, exclus de la composition du Synode de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne ; le Synode n’avait pas alors voulu instituer de poste de locum tenens, la réunion était alors dirrigée par le métropolite d’Odessa Agathangel, détesté de Drabinko. 
Porochenko, constate que rien n’est fait pour élucider les meurtres des prêtres de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne du Patriarcat de Moscou comme le père Romane Nikolaev, recteur de l’église de sainte Tatiana à Kiev, assassiné pour avoir publié un livre d’Oles Bouzina sur Facebook. On comprend pourquoi : c’est la junte qui est derrière les assassinats des pasteurs tués pour la sainte Russie et la foi orthodoxe. 
L’interrogatoire du métropolite Onuphre est le début d’une nouvelle étape des persécutions contre l’Eglise et la Petite Russie.

ARRESTATION POSSIBLE DU TRES SAINT METROPOLITE DE KIEV ET DE TOUTE L’UKRAINE, MONSEIGNEUR ONUPHRE ?
Mais c’est aussi le début de la fin du régime de Porochenko et du projet même d’une Ukraine conçue comme une Antirussie – des millions de citoyens de la Petite Russie, de la Novorussie et de la Russie subcarpathique ne supporteront pas l’interrogatoire d’un homme de sainte vie, qui jouit d’une autorité énorme parmi les orthodoxes. Les orthodoxes ont prouvé qu’ils ne capituleraient pas devant le mal par leur participation massive à la Procession qui a rassemblé 200 000 personnes le 28 juillet, le jour de la fête du saint prince Vladimir. Selon la conception Sociale de l’Eglise Russe Orthodoxe, et l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne en est une part inaliénable, l’Eglise est en droit de refuser sa confiance au gouvernement et à appeler les croyants à une résistance pacifique, si les actes du gouvernement choquent la conscience des croyants. Kirill Frolov http://news-front.info/2016/09/15/vozmozhnyj-arest-blazhennejshego-mitropolita-kievskogo-i-vsej-ukrainy-eto-realnost-kirill-frolov/               (traduction Laurence Guillon)


samedi 14 juin 2014

SAINT AMBROISE D’OPTINA SUR L'ÉGLISE CATHOLIQUE




SAINT AMBROISE D’OPTINA
 SUR L'ÉGLISE CATHOLIQUE

Rassemblez devant moi mes saints, ceux qui ont scellé leur alliance avec moi par le sacrifice (ps.49)


Cette lettre a été écrite par saint Ambroise d'Optina à un moment où les classes instruites en Russie lisaient davantage de textes sur la religion en français que dans leur langue natale natale. De ce fait les relations nouées avec les personnes d'autres confessions ont souvent été la cause que les gens se sont mis à douter de leur propre foi orthodoxe. La lettre est plus utile encore aujourd'hui pour ceux qui sont confrontés aux différences entre l'Église catholique romaine et l'Église orthodoxe orientale. C’est en vain que quelques chrétiens orthodoxes sont remplis d’étonnement à la propagande actuelle de l'Église catholique romaine et sa tentative de s'unir à l'Eglise orthodoxe orientale. On pourrait penser que tout ce qui s'est passé au cours des mille dernières années entre l'Orient grec et l'Occident latin peut être rapidement oublié et que l'unité sacramentelle peut être enfin atteinte. Cette opinion ne résiste pas à un examen rigoureux et se révèle fausse ; et l'activité latine énergique non seulement ne produit aucune surprise, mais, au contraire, suscite une profonde tristesse dans le cœur des gens qui exerçant leur sagacité comprennent la vérité.

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SAINT AMBROISE D’OPTINA SUR L'ÉGLISE CATHOLIQUE [1]

mercredi 4 juin 2014

L'Uniatisme et ses dégâts : de l'Unia de Brest aux années 2000

Hieromartyr Gabriel de Galice (1886-1948) : Un martyr carpatho-russe pour l'unité des chrétiens en Russie occidentale  
En 1596, à Brest maintenant dans le sud-ouest de la Biélorussie, des centaines de milliers d’Orthodoxes vivant dans les régions frontalières de la Russie occidentale ont quitté l'Église. Opprimés par la tyrannie polonaise catholique romaine, ils avaient été forcés à entrer dans le schisme de l'Église orthodoxe par la fraude de l'uniatisme. Cet événement de division, connue ironiquement sous le nom d’ «Union de Brest », projeta une ombre obscure sur toute l'histoire de la région qui s’en est suivie. Les intrigues politiques schismatiques du Vatican et la violence de ses fonctionnaires polonais arrachèrent de l'unité avec l'Église orthodoxe universelle des provinces entières de l'ouest de la Russie. Les tragédies qui ont suivi et les actes de meurtriers de masse catholiques comme l'archevêque Josaphat Kuntsevich ( 1623) ou le prêtre André Bobola ( 1657 ), tous deux canonisés par le Vatican, comme le criminel de guerre du XXe siècle Mgr Stepinac de Zagreb, ont laissé les Orthodoxes sans illusions sur la vraie nature de Rome.

Pape François vénérant l'icône gréco-catholique de
Josaphat Kuntsevich

 Heureusement, dans des conditions politiques plus favorables, de nombreux uniates sont revenus plus tard du schisme à la foi orthodoxe. Ainsi, près de deux cents cinquante ans plus tard, en 1839, au Concile de Polotsk , des centaines de milliers d’uniates en Biélorussie, Volhynie et Podolie, autrefois séparés de l'Orthodoxie par la violence, sont retournés à l'Orthodoxie par l’amour. A la fin de ce siècle, quelques 90.000 immigrés uniates de Galicie et carpatho-Russie aux Etats-Unis, désormais libérés de la tyrannie de l’Autriche-Hongrie, sont également retournés à l'Orthodoxie. À partir de 1900, leur exemple a été suivi par les Lemkos carpatho-russes en Autriche-Hongrie, comme le Hiéromartyr Maxime de Gorlice. Et à partir de 1900, des dizaines de milliers d'autres Carpatho-Russes au sud, conduits par St Alexis de Carpatho-Russie, ont également commencé leur retour à l'Église orthodoxe. Après 1918, se trouvant en Tchécoslovaquie, leur mouvement d'embrasser l'Église a continué.

Maxime de Gorlice

 Entre 1918 et 1939, les uniates en Galice ont aussi progressivement commencé à revenir à l'Orthodoxie, malgré la féroce répression polonaise. En 1928, il y avait là 40 paroisses orthodoxes et finalement quelques 5000 fidèles sont retournés à l'Orthodoxie. Cependant, la répression a continué jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, suivant les directives du Vatican, à partir de 1939 l'épiscopat uniate latinisé a montré une enthousiaste fidélité au nouveau régime nazi. En effet, le chef des uniates en Galice, le 'Métropolite' Andrei Sheptitsky, a littéralement « béni » la 14e division de SS, recrutée en Galice, et leurs massacres génocidaires. Des membres du haut clergé uniate en Galice ont également soutenu des organisations ukrainiennes nationalistes. Ces derniers sont connus pour leurs meurtres de communistes, de Juifs, de Polonais et de membres du clergé orthodoxe et ils ont continué leurs activités terroristes dans les années 1950. En conséquence, après la Seconde Guerre mondiale, le successeur de Sheptitsky, Joseph Slipy, et quatre autres évêques uniates ont été arrêtés par le nouveau régime soviétique pour collaboration avec les nazis, en tant que collabos partout en Europe libérée . 

 Toutefois, pour une note plus joyeuse, à la suite de la libération de l'oppression polonaise d'avant-guerre suivie de l'oppression nazie pendant la guerre, d'autres uniates en Galice ont décidé de saisir l'occasion tant attendue pour réintégrer l’ Église orthodoxe Mère. Ainsi, le 28 mai 1945, à Lvov, un archiprêtre uniate, le Père Gabriel Kotelniki, et d’autres membres du clergé uniate ont formé un groupe dans le but exprès de revenir à la communion avec l'Église orthodoxe. Il ne peut y avoir aucun doute sur la sincérité des motivations de ces membres du clergé, en particulier du P. Gabriel, qui avait longtemps montré son attachement à l'Orthodoxie. 


 Né en 1886, le P. Gabriel était d’origine carpatho-russe. Il avait étudié à Zagreb, puis à l'Académie de théologie de Lvov et l'Université de Fribourg, où il avait obtenu un doctorat en philosophie. Excellent théologien universitaire et historien de l' Église, il était aussi poète et philosophe. Ordonné prêtre en 1913 à Lvov, il avait servi à la cathédrale de la Transfiguration, et avait travaillé comme professeur à l'Académie théologique de Lvov. Son étude des Pères de l'Église l'avait convaincu de la vérité de l’Orthodoxie. En 1930, il avait exprimé son point de vue dans la presse, ce qui lui avait valu d’être privé de son poste à l’Académie. Il a continué à écrire sa critique du catholicisme dans les années 1930 et est devenu convaincu de la fausseté théologique de l'uniatisme et de sa nature anti-ecclésiale pernicieuse. 

 En 1945, le groupe de P. Gabriel, appelant à un retour à l’Église Mère, ne fut pas une voix criant dans le désert. À Moscou, le patriarche Alexis I nouvellement élu accueillit le désir des membres du clergé et des fidèles uniates de rentrer dans le sein de l’Église Mère, et de laisser les hérésies du Vatican. Le 23 Février 1946, le métropolite Jean de Kiev a reçu le P. Gabriel et douze autres prêtres uniates dans l’Orthodoxie. À la fin du mois deux de ces prêtres ont été consacrés évêques. Les 8 et 9 Mars 1946, un synode a eu lieu dans la cathédrale de St George à Lvov, présidé par le P. Gabriel. Les deux nouveaux évêques et les autres membres du clergé ex-uniates étaient également présents. D'autres évêques orthodoxes y ont également pris part, ainsi que 204 prêtres uniates et quelques laïcs.


Патриа́рх Алекси́й I 
 L'orateur principal au synode de Lvov fut le père Gabriel. Il affirma ce que savent tous les Orthodoxes, que «l'Union» de Brest a été la plus grande catastrophe jamais produite dans la vie spirituelle et nationale de la Russie occidentale. P. Gabriel a appelé tous les uniates au retour à la foi de Kiev, la « Jérusalem slave », l’Église Mère orthodoxe et à la libération de la tyrannie et de l'hérésie papiste. Le lendemain matin, les 204 membres du clergé uniate ont renoncé aux erreurs latines. Ils se sont unis à l'Église orthodoxe à travers le sacrement de la confession par le clergé ex-uniate nouvellement reçu. Cet événement a été suivi de la concélébration de la Divine Liturgie. Un message a été envoyé au patriarche Alexis, qui a fait bon accueil à la journée de la libération spirituelle qui était arrivé, annonçant la réunion des uniates avec l'Église orthodoxe et la foi universelle du premier millénaire. Toutefois, le clergé nouvellement reçu a reconnu qu'il ne serait pas facile de réunir tous les fidèles de Galice à l'Église. Leur acte n'était qu'un début et il serait difficile de surmonter les préjugés aveugles et un lavage de cerveau de 350 ans depuis l'Union de Brest. 

 Par conséquent, le Synode a également envoyé un message à tous les galiciens uniates. Ce message leur rappelait comment l’Unia leur avait été imposée par le Vatican et les autorités polonaises et la façon dont elle avait détruit l'unité spirituelle de l’Ukraine et de toute la Russie. Ils appelaient à la libération de l'oppression latine et de la polonisation et rappelaient que l'Église orthodoxe était la première église de l'Est comme de l'Ouest. Toutes les autres soi-disant « Églises » en étant issues et ayant été formées par le schisme et l'hérésie. En revenant à l’Orthodoxie, ils reviendraient à la foi de leurs ancêtres et de tous les autres Ukrainiens. Un mois plus tard, le 5 Avril 1946, le père Gabriel a conduit une délégation du synode au patriarche Alexis de Moscou. P. Gabriel a été fait Protopresbytre, la plus haute distinction possible pour un prêtre marié . 

 La majorité des Uniates de Galice a commencé à suivre le mouvement orthodoxe et a été reçue dans l'Église orthodoxe. Ils sont venus dans les églises orthodoxes, se sont confessés, ont reçu la communion et ont procédé au baptême de leurs enfants. Pour la plupart, ils étaient sincères, beaucoup s’étaient toujours pensés eux-mêmes comme orthodoxes en tout cas. En moins d'un an du lancement du mouvement orthodoxe, 997 prêtres uniates en tout, c’est à dire 78 % du total en Galice, avaient rejoint le groupe de Père Gabriel et étaient de retour à l’Orthodoxie. Cependant, même s’il ne peut y avoir aucun doute que le clergé uniate au Synode de Lvov n’ait sincèrement voulu s'unir à l'Église orthodoxe, le problème est que certains de ceux qui étaient venus en dernier ne l’étaient pas. En effet, plusieurs d'entre eux étaient en réalité des opportunistes, profitant du fait que la Galice faisait maintenant partie de l'Union soviétique anti-Vatican. 

Ils avaient donc rejoint le troupeau uniquement pour sauver leur peau sous couvert d’Orthodoxie. Pour l'Église orthodoxe, c'était une situation difficile. D'une part, cela ne pourrait clairement pas détourner ceux qui s’étaient repentis avec sincérité, comme ceux du Synode de Lvov qui aimaient l'Orthodoxie. D'autre part, on savait aussi que, sous le pouvoir soviétique athée, le sort des uniates qui avaient collaboré avec Hitler était une mort presque certaine. En fin de compte, les évêques orthodoxes firent montre de miséricorde et de générosité, protégeant les sincères comme les opportunistes de l'oppression soviétique. Ainsi, on reçut dans l'Église tous ceux qui le demandaient, indépendamment du fait qu'ils étaient sincères, ou tout simplement qu’ils avaient peur du NKVD. La responsabilité de la tragédie spirituelle de ces uniates qui hypocritement s'unirent à l'Église n’incombe pas à l’Orthodoxie, mais à deux autres groupes. Tout d’abord, il y avait les dirigeants uniates anti-russe et anti-orthodoxe qui, par leur alliance parrainée par le Vatican aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, avait clairement pris une position antisoviétique. Deuxièmement, il y avait les communistes soviétiques, qui réprimaient impitoyablement leurs ennemis politiques. Pour eux, étaient inclus non seulement les dirigeants, mais également le clergé et les laïcs uniates, ordinaires et sincères, si latinisés et induits en erreur qui s’étaient compromis avec le fascisme 

 Il est également vrai que tous ces uniates étaient vénaux. Une poignée de membres du clergé et de laïcs uniates égarés restèrent fidèles au Vatican et sacrifièrent leur liberté pour le faire. Plusieurs membres du clergé uniate, bien que certains d'entre eux en fait fussent innocents de la collaboration avec le fascisme, ont été « liquidés » par la police secrète soviétique, le NKVD. Leur répression de toute évidence n'avait rien à voir avec l'Église orthodoxe, qui n'avait pas le pouvoir politique, ayant elle-même subi une persécution atroce depuis 1917. La répression de l'uniatisme fut l'affaire du Parti communiste soviétique et du NKVD, qui ont cherché à se venger de la collaboration uniate avec Hitler. 

 La situation signifiait que, dès 1959, de 3431 paroisses uniates enregistrées en 1946, 3222 étaient devenues orthodoxes. En 1961, de 1 643 anciens prêtres uniates, 1243 étaient devenus orthodoxes et 347 sont restés uniates. Comme nous l'avons déjà dit, il ne fait aucun doute que beaucoup d'entre eux n’étaient pas sincères. Cela est devenu évident lorsque, après la chute de la tyrannie soviétique dans les années 1990, de nombreux Galiciens sont retournés à l’uniatisme, essentiellement pour des motifs nationalistes. D'autre part, il faut dire que beaucoup de ceux qui revinrent à l'Orthodoxie après Lvov furent très courageux. Beaucoup de membres du clergé et des laïcs nouvellement orthodoxes devaient être assassinés par des fanatiques des mouvements nationalistes ukrainiens. 

 Un exemple remarquable fut celui du P. Gabriel lui-même. Immédiatement après la Divine Liturgie, le 28 Septembre 1948, sur les marches de la cathédrale de la Transfiguration à Lvov, le Protopresbytre Gabriel Kostelnik fut victime d' un terroriste ukrainien. Son assassin, Vasily Pankiv, s'est suicidé immédiatement après, symbolisant ainsi les réalités de ceux qui résistent à la vérité de l'Orthodoxie – un suicide spirituel. Ainsi, le père Gabriel a payé de son sang sa fidélité à l'Orthodoxie universelle . Que sa mémoire soit sacrée pour nous tous qui, au-delà de l’ouest de la Russie , cherchent une véritable unité des chrétiens dans l'Église orthodoxe du Christ. Que sa mémoire aussi guide l'Ukraine occidentale à travers ces années difficiles actuelles. Et que la vérité du Christ triomphe de l'hérésie, du schisme, de la fraude spirituelle et de tout fanatisme politique, nationaliste et religieux. 
 Saint Hiéromartyr Gabriel, prie Dieu pour nous!
(version en français par Maxime le minime d'après la source)

lundi 26 mai 2014

Moine Moïse l'Athonite : «L'Europe se suicide »

Voilà un article qui est paru le 12/12/2012, l'avertissement du moine est sévère mais peut-être le  "certain nombre" de "ceux que l'on ne peut acheter" (comme dit le saint père) est en train d'augmenter... on peut peut-être l'espérer si l'on en juge aux résultats des dernières élections européennes... 


"Le Moine Moïse du Mont Athos est un ascète de la Sainte Montagne depuis trente-cinq ans. Il est hagiographe (iconographe), poète, critique et écrivain. Il a publié 52 livres et écrit plus de 1000 articles. Ses œuvres ont été traduites et publiées dans de nombreux pays à travers le monde. Il est secrétaire principal de la Sainte Communauté de la Sainte Montagne. Pendant vingt-cinq ans, il a été doyen de l'ermitage de saint Jean Chrysostome et de l'ermitage du saint mégalomartyr Panteleimon attaché au monastère Koutloumousiou. 

Nous publions quelques extraits d'un article de P. Moïse, dans lesquels il analyse la situation actuelle en Europe et en Grèce. 

" La Grèce est depuis longtemps dans un état de réanimation. La langue grecque est assassinée chaque jour. Partout règne l'obscurité de la désintégration et un nihilisme national sombre et violent. Le désir de gagner de l'argent rapidement et facilement en a conduit beaucoup à faire des erreurs tragiques. L'impatience et le manque de sérieux nous coûtent cher. La soif de richesse s'est emparée des Européens à l'extrême. L'Europe contemporaine est totalement déchristianisée
Le Vatican récolte les fruits de ses déformations des enseignements chrétiens. Les cas les plus horribles de viols d'enfants se sont produits. Les occidentaux sont partis de l'affirmation que « Dieu est mort » pour se tourner désespérément vers des gourous orientaux, espérant trouver au moins un semblant de vie spirituelle. Quelques 2.000 branches du protestantisme sont en concurrence pour un seul troupeau. La déchristianisation de l'Europe s'est produite désormais sur ​​une très grande échelle et conduira à des conséquences encore plus catastrophiques.

L'Europe a oublié le Christ et est entrain d'embrasser l'islam On dirait qu'elle veut se suicider. Des mosquées s'élèvent à la place des églises. Nous ne sommes pas contre les autres religions, mais nous voulons défendre l'Orthodoxie. Voudraient-ils maintenant nous enlever même ce dernier droit ? 

Nous sommes attentifs à la résistance de ceux que l'on ne peut acheter. Il y en a un certain nombre. Il est temps de cesser de se taire. Notre pays a besoin de régénération spirituelle. "
(Version française par Maxime le minime de la source : http://www.agioritikovima.gr)