Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 8 février 2025

LA ROUMANIE


Des foules se sont mobilisées en Roumanie pour manifester contre le coup d'État organisé contre le vainqueur des élections présidentielles, Calin Georgescu. La Roumanie pourrait-elle quitter le camp mondialiste ? Pour aborder la question, Xavier Moreau reçoit Édouard Husson, historien.

Les élites occidentales n'ont pas accepté qu'un candidat chrétien conservateur opposé à la guerre en Ukraine et qualifié sans ambages de pro-russe ait remporté les suffrages du peuple roumain. Pour Bruxelles, la situation est critique. La Roumanie abrite des bases de l'OTAN et joue un rôle clé dans la fourniture d'armements alimentant le conflit en Ukraine. Ce coup d'État judiciaire intenté contre le vainqueur des élections s’affiche au grand jour alors que les promesses de la construction européenne ne font plus rêver les Roumains. Malgré une situation de bénéficiaire net des fonds européens, le bilan général en Roumanie demeure très contrasté.

lundi 26 décembre 2016

NOËL en ROUMANIE au Monastère Oasa




Une belle atmosphère de Noël, pleine de joie et de bonheur: les moines et les jeunes chantent ensemble des chants traditionnels. Peut-être il n'y a pas beaucoup d'endroits comme ça sur terre pour célébrer Noël ... [Monastère Oasa, Roumanie]

vendredi 5 février 2016

L'UNION FAIT LA FORCE MAIS ELLE NE SE FAIT PAS PAR LA FORCE

Uniates et crypto uniates, les pires ennemis de l'Eglise, corps du Christ... 

En fait il n'est pas étonnant que les Ukrainiens de Maidan essaient d'unifier l'Ukraine par la force ; politiquement,culturellement,et religieusement c'est la même attitude : l'histoire des uniates inféodés à l'impérialisme catholique comme les nationalistes étaient inféodés à l'empire nazi en est la preuve

milicien ukrainien contemporain portant un uniforme nazi 

Samuil Micu-Klein - Romanian Uniate Bishop in Transylvania and member of the so-called 'Transylvanian School,' which had a major impact on forming the idea of the Romanian nati

Ion Inochentie Micu-Klein, Romanian bishop of the Uniate Church in Transylvania, mid-1800's.


Hans Frank (in long coat), chief Nazi administrator of the General Government part of occupied Poland, visits a Greek-Catholic Uniate congregation. Frank had a key role in the extermination of Polish Jews and was hanged at Nuremberg in 1946.



Sarai Vasarion - Serbian Orthodox Monk who preached against the creation of the Uniate Church in Transylvania and warned those who converted of their eternal damnation.




vendredi 6 mars 2015

Un reportage sur l'Ancien Cléopas (avec des sous titres en français)

Père Cléopas Ilie
[Pour lire les sous-titres en français
cliquez sur en bas de l'écran sur la 4ème icône en partant de la droite.]

Père Cléopas Ilie (1912-1998) est l'un des plus grands spirituels orthodoxes du XX° siècle.

Il fut non seulement le grand rénovateur de la vie monastique en Roumanie, mais un père spirituel qui attira, par ses charismes des dizaines de milliers de pèlerins venus de toute l'Europe pour le voir et l'entendre.
Tous ceux qui ont été en contact avec le Père Cléopas ont ressenti la grâce que l'on ressent en présence des saints. Ils le quittaient l'âme allégée, apaisée, vivifiée.
Cet ancien berger, transfiguré par la grâce à la suite d'une longue ascèse, possédait les dons de discernement, de clairvoyance, de prophétie et de guérison.
Sa simplicité, héritée de ses origines paysannes, jointe à une profonde humilité, lui permettait un contact immédiat avec les gens de condition modeste et les petits enfants aussi bien qu'avec les grands de ce monde.
Le caractère souvent pittoresque de ses propos et la pointe d'humour qu'il y glissait volontiers, contribuaient à rendre sa personnalité particulièrement attachante.
Son rayonnement fut immense dans le monde orthodoxe et bien au-delà.
Ce livre écrit par un disciple du Père Cléopas, qui vécut de longues années à ses côtés, a déjà été publié dans plusieurs langues. Il constitue la meilleure introduction actuelle à sa vie et à son enseignement.
(Lire l'Introduction de Jean Claude Larchet au livre du Père Ionnichié Balan paru sans la collections Grands Spirituels Orthodoxes du XXe s. aux éditions l'Âge d'homme)

VOIR UN AUTRE REPORTAGE SUR L'ANCIEN CLEOPAS ICI

vendredi 15 août 2014

Sur le Monde (2007 !) : Petit rappel historique - l’Organisation des nationalistes ukrainiens

Vous pouvez toujours vous réjouir de l'avancée de l'armée ukrainienne contre ceux que vous voyez comme les suppôts de Poutine mais prenez connaissance de ces quelques "détails" historiques ; ce ne sera pas long et vous saurez peut-être qui vous soutenez…

Emblème de l'OUN

L’OUN, l’Allemagne nazie et le génocide   par Jean-Marie Chauvier, août 2007 

On connaît désormais mieux la guerre d’anéantissement menée contre l’URSS par l’Allemagne nazie et ses alliés en Europe de l’Est : nouvelles archives, relectures des anciennes, enquêtes de terrain affluent. Parmi les « tabous » levés figure le rôle joué par les nationalistes locaux, notamment baltes et ukrainiens, longtemps dissimulé par les Soviétiques, honteux de cette « collaboration », comme par ceux qui les réhabilitent désormais. Après la première guerre mondiale, l’Ukraine est partagée entre l’URSS (Centre et Est), la Pologne (Galicie et Volhynie), la Roumanie (Bucovine) et la Tchécoslovaquie (Ruthénie ou Ukraine subcarpathique). C’est en Galicie orientale, sous le régime polonais et contre lui, que se forment successivement l’Organisation militaire ukrainienne (UVo) en 1920, puis l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) en 1929. Leur fondateur, Evhen Konovaletz, compagnon de Simon Petlioura, prend contact avec Adolf Hitler dès 1922. Et leur idéologue Dmitri Dontsov professe un « nationalisme intégral ». Il oppose le caractère « européen » de l’Ukraine à celui, « asiatique », de la Russie. Le stratège nazi Alfred Rosenberg – et avec lui, dès 1933, l’Abwher, le renseignement militaire – soutient l’OUN. Cet Allemand de la Baltique promet l’autonomie aux nationalistes baltes, ukrainiens, géorgiens, musulmans du Caucase, etc., afin de démanteler l’URSS et d’isoler la Russie. Mais l’alliance entre Berlin et l’OUN sera tumultueuse. Konovaletz est tué en 1938 par un agent soviétique. Andriy Melnik lui succède à la tête de l’OUN, avec le soutien d’Andriy Cheptytskyi, métropolite de l’Eglise gréco-catholique (uniate), « leader spirituel » de la Galicie, passée en 1939 sous régime soviétique. Puis c’est le radical Stepan Bandera qui fait dissidence en 1940 : son OUN-b forme deux bataillons de la Wehrmacht, Nachtigall et Roland, pour prendre part à l’agression menée par l’Allemagne et ses alliés contre l’URSS, le 22 juin 1941. Immédiatement déferle une vague de pogroms. …
(suite de l'article réservée aux abonnés à l'offre d'archives du Monde)

                              Attention Clergé uniate (et non orthodoxe malgré les apparences)
                                                     vénérant "st"(?)Andriy   Cheptytskyi

                              Peu de chances qu'on ait fait lire au "bon pape" un dossier conforme
                              à la réalité  historique des uniates ukrainiens…

dimanche 29 septembre 2013

La conversion de P. David et de sa famille : un authentique, très émouvant et très beau témoignage

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Père David Hudson avec Preoteasă Mary and leurs filles Hannah, Heidi and Heather
 Peu de temps après mon arrivée en Roumanie comme missionnaire évangélique en 1993, un pasteur baptiste avec qui je travaillais m'a dit: "Vous pensez que vous êtes venu en Roumanie pour faire quelque chose pour Dieu, mais peut-être est-ce Lui qui veut faire quelque chose pour vous." Il est vrai que j'étais dans un pèlerinage qui avait commencé quand j'étais enfant avec une soif inhabituelle pour les choses spirituelles, mais je ne m'attendais vraiment pas que mes recherches aboutissent en Roumanie. J'ai été élevé dans le mouvement conservateur Wesleyan, et ai été baptisé à l'âge de 8 ans. Même enfant, j'étais prêt à défendre seul mes convictions religieuses, et je m'efforçais de vivre une vie chrétienne cohérente. J'ai appris à jouer du piano pendant tout le premier cycle du secondaire, et bientôt toute mon identité a été concentrée au service de la musique. Une très grande importance était donnée à la sainteté à la fois intérieure et extérieure dans les églises de ma jeunesse ; j’ai perdu mes illusions lorsque j’étais étudiant du Bible College, quand j'ai réalisé (1) que « l'entière sanctification " que nous nous attendions à recevoir instantanément ne marchait pas, non seulement chez moi, mais même chez les responsables religieux que j'admirais, et (2) que je me trouvais dans un ghetto religieux et que j’avais besoin de trouver la véritable Église .

J'ai trouvé mon chemin dans la foi réformée, qui semblait être la réponse. Pas de raccourcis, pas prétentions superficielles d’impeccabilité, beaucoup de «liberté chrétienne» , et ce qui ne pouvait être expliquées de quelconque manière était balayé dans la puissante et mystérieuse souveraineté de Dieu. Le fait qu'il s'agissait d'une foi plus intellectuelle a également a fait écho en moi à l'époque , où j'étais dans un processus de " mobilisation vers le haut ".

Par le mariage, cependant, je suis devenu membre de la direction d'une congrégation évangélique indépendante où "ma" théologie était tolérée, tant qu'elle n'entrait pas dans le style de mission de notre Eglise en pleine croissance. Tout était subordonné à l'évangélisation, tout était convivial, le visiteur était roi, et notre christianisme toujours conservateur était effectivement « marketé » orienté vers l’ascension que nous considérions comme notre «groupe cible ». Mon service de la musique a pris une place secondaire au fur et à mesure que j'ai pris davantage de responsabilités administratives, finalement servir en tant que pasteur exécutif. Toute l'activité et le succès avec sa pression incessante se sont imposés à nos âmes, et nous avons senti que quelque chose manquait dans tout cela.

A mi-vie, nous avons décidé de rompre avec l'entreprise de ce ministère au rythme effréné, dévorant et d'aller faire une seconde carrière dans les missions. J'avais rêvé de ce ministère de musique en Europe depuis longtemps, et nous avons décidé que c'était le moment. Après une période de reformation et un soutien croissant, nous étions en route pour la ville universitaire de Cluj-Napoca, Roumanie : Mary et moi, et nos trois filles, Heidi, Heather, et Hannah. Malgré quelques défis difficiles, nous nous sommes bien adaptés et avons prospéré après quelques années. Nous avons appris la langue, les filles sont allées dans les écoles publiques, et nous avons même acheté un appartement avec l'intention de rester à long terme. Nous avons travaillé avec les églises baptistes au renouvellement du culte, en particulier dans le domaine de la musique, et même à commencer à composer quelques chansons bien reçues en Roumanie. Ensuite, toute notre vie a été bouleversée par l'Orthodoxie, aussi dévastatrice que n’importe quelle tornade qui ait jamais frappé Kansas.

 Je n'avais rien contre l'Orthodoxie quand je suis venu en tant que missionnaire évangélique dans un pays essentiellement orthodoxe. Je ne me voyais pas comme une menace ou une concurrence à la foi de la majorité. Je croyais que l'Église Orthodoxe, comme les anciennes églises en général, était quasiment morte, mais je voulais croire qu'il y avait un peu de vie et de renouveau en elle. Avec une ouverture d'esprit pluraliste, je me suis mis dans la disposition de savoir ce qu'il y avait de bon dans l’Orthodoxie, en supposant que les racines de l'évangélisme roumain devaient se trouver dans l’Orthodoxe roumaine. Par hasard , j'avais lu «Devenir orthodoxe », quand je suivais la formation de missionnaire, et j'avais été impressionné par ce que j'avais lu. Mais je ne voyais pas grand-chose en Roumanie qui ressemblait à la présentation brillante qu’en faisait Peter Gilquist (Mémoire éternelle!). L’Orthodoxie semblait fatiguée, fade, superficielle, superstitieuse, affreusement formel, ou, selon le commentaire d’une personne «féodale». Compromis, corruption, et fixation sur le passé de style musée - voilà quelles étaient les impressions que j'avais reçues des personnes non - orthodoxes avec lesquelles j'avais parlé. Les offices de la cathédrale étaient comme un opéra sans intrigue, et il ne semblait pas important si vous pouviez suivre ce qui se passait. C'était à des années-lumière des rétroprojecteurs et de l'importance de la didactique des églises dans lesquelles j'avais été impliqué ! Dans une autre église du centre-ville, où je m’échappais pour prier de temps en temps, les gens semblaient juste aller et venir tout au long de l’office - si on pouvait appeler cela ainsi – d’une manière assez semblable à celle du prêtre qui apparaissait et disparaissait tout le temps derrière le rideau de l'iconostase. Le chantre semblait quelque part entre l’ennui et la distraction, c'était la routine pour lui. Pourquoi personne ne semblait être intéressé pour communiquer quoi que ce soit au visiteur ? 

Comme un confesseur roumain me le disait récemment : c'est vraiment un miracle que nous soyons devenus orthodoxes en Roumanie. Absolument personne n’a fait quoi que ce soit pour nous convertir. Convaincu qu'il devait y avoir plus dans cette Orthodoxie, je n’avais de cesse de vouloir aller au fond de ce mystère, même si j'étais trop occupé pour lui donner beaucoup de temps. L'occasion vint enfin d'apprendre à connaître un prêtre qui était « évangélique» , exactement ce que je cherchais. Il était jeune, encore séminariste, et à la fin de sa quatrième année de pasteur dans un village délabré. P. Justinien avait été élevé dans une pieuse famille orthodoxe et encore adolescent avait affermi sa foi pendant la période du communisme, et il était maintenant prêtre. Pas du tout superficiel dans sa foi, il n’était pas seulement orthodoxe de nom, et il était convaincu par les déclarations que j'avais lues dans le livre de Gilquist (et maintenant d'autres). Après discussion, je lui ai demandé de célébrer une divine liturgie de telle sorte que je puisse comprendre. Il m'a emmené dans le sanctuaire, et m’a donné autant d’explications que nécessaire, me permettant de regarder chaque action et d’entendre chaque prière. Ce jour-là, au début de mai 1995, j'ai été " bouleversé " par l'Orthodoxie . Je savais que j'avais été en contact avec une grâce, une puissance et une sainteté que je n'avais jamais connues auparavant. C'était totalement inattendu. C’était convaincant .

 Que faire ? Notre carrière missionnaire était juste en train de décoller, et notre famille se sentait tout juste installée après le traumatisme du déracinement, la relocalisation, l’inculturation, etc. Nous étions comblés et ravis de l’avenir. Je n'ai même pas osé parler à ma femme à ce sujet, car je savais que cela signifierait un bouleversement dans nos vies - un de trop. Juste à ce moment, nous avons été programmés pour un congé d'été aux États-Unis. A notre retour, j’étais hanté par l'Orthodoxie, et je me sentais poussé impérativement à faire des démarches pour continuer. Et pourtant, tout ce que nous avions travaillé et souffert en tant que famille était présent à mon esprit. Quand ma femme a commencé à faire son chemin, elle m'a  prévenu qu'elle ne pensait pas que les filles pourraient suivre. Mais quand elle a commencé à étudier et à prier à ce sujet, elle aussi, a commencé à voir la réalité de l'Orthodoxie . Après discussion avec la direction de notre société de mission, nous avons décidé que nous devions démissionner afin de poursuivre notre récente (et fragile) découverte.

A la moitié de l’été 1995, nous avons été en proie à un conflit déchirant avec nos proches, qui se sont sentis trahis et floués. À la fin de l'été, notre «carrière de missionnaire» était terminée et nous avons carrément été mis à l'écart. Même si, à ce moment-là, il nous était arrivé de parvenir à la conclusion que nous nous étions trompés sur l'Orthodoxie, la confiance avait été détruite et nous n'étions pas en mesure de reprendre notre ministère. Nous sommes entrés dans une année d’"exil ", travaillant dans des emplois faiblement rémunérés pour survivre et essayer de comprendre ce qu’il en était de nous. Que s’était-il passé? Qu’est-ce qui n’allait plus ? Comment avions-nous pu dérailler si facilement après une vie d’enseignement de la doctrine chrétienne et un ministère actif ? L’Orthodoxie avait paru si belle, si droite. Elle avait offert une nouvelle perspective sur des questions non résolues et des faims insatisfaites dans nos vies spirituelles. C'était un nouveau paradigme dans lequel, tout à coup, tout se mettait en place avec plus rien qui se trouve en dehors de la grille doctrinale, comme c'est le cas avec les systèmes doctrinaux auxquels nous étions habitués. Cela avait semblé si vrai, si réel, tellement plus spirituel que ce que nous avions connu. Cela pouvait-il avoir vraiment été un fantasme, comme certains ont dit, ou une abomination, comme d'autres l'ont dit? Nous avons essayé de recoller les morceaux et de nous concentrer sur nos vies. Les filles avaient été dévastées et leur confiance en nous et d'autres avaient été profondément ébranlées. Nous nous sommes sentis paralysés et perdus .

Nous avions vu une lumière trop nouvelle pour revenir à notre ancienne manière d'être chrétiens. Nous ne pouvions plus vraiment être évangéliques, et puisque nous ne pouvions pas être Orthodoxes non plus, nous avons essayé de forger notre propre voie, combinant le meilleur des deux. C'était une tentative désespérée de faire la part des choses et de satisfaire notre soif frustrée de l'Orthodoxie. Dans cet état d’esprit, nous sommes retournés en Roumanie de notre propre volonté après notre " année d’exil». Il semblait que nous le devions, pour plusieurs raisons. Nous avions abandonné notre appartement, notre voiture, et ce que nous possédions ; oublié tout cela ! Nous avons laissé nos amis et collègues, sans adieux ni explications. Notre fille aînée, Heidi, allait entrer à l'Université de Cluj, ainsi nous nous sommes ressaisis, avons rassemblé notre foi fragile et sommes rentrés.

Evidemment, la question principale restée en suspens était l’Orthodoxie. Nous devions" revenir sur la scène du crime», pour nous convaincre d'une manière ou d'une autre. Nous avons été aimablement acceptés à nouveau dans notre ancien ministère de musique Baptiste, et nous avons essayé de nous diriger vers un travail dans un environnement protestant avec des idéaux orthodoxes. Extérieurement, c’était assez réussi, mais au dedans ce n'était pas satisfaisant. Nous savions que nous devions donner une autre chance à l’Orthodoxie, cette fois une vraie chance .


Ainsi, à l'été 1997, nous avons fait le plongeon et avons commencé à aller à la Divine Liturgie le dimanche matin. Grâce à P. Gordon Walker de l'église Saint-Ignace à Franklin dans le Tennessee ( que nous avions rencontré en 1995) , nous sommes devenus amis avec les convertis américains qui étaient également venus à Cluj en tant que missionnaires. Craig et Victoria Goodwin nous ont présenté une publication orthodoxe de dévotion quotidienne, DYNAMIS , un ministère de leur église locale, la cathédrale Saint-Georges à Wichita . Utilisant DYNAMIS comme notre discipline d'étude quotidienne de la Bible, les choses ont commencé à se mettre en place , les questions ont commencé à trouver leurs réponses. Nous avons également commencé à surmonter notre timidité et à rencontrer plus de prêtres et de laïcs qui nous ont impressionnés par leurs cœurs et leurs vies véritablement chrétiens. L'archevêque de Cluj, BARTOLOMEU (Mémoire éternelle !), nous a accordé sa bénédiction pour commencer à traduire DYNAMIS en roumain et en publiant comme un complément au mensuel de l' archidiocèse. Dans tout cela, nul n’a fait le moindre tentative pour faire pression sur nous et nous convertir, et même quand finalement nous avons demandé à être reçus dans l'Église par Chrismation, personne n'était pressé. A ce moment-là, c'est nous qui étions impatients !



Marie, Heidi et moi avons été chrismés à Pâques 1998, dans le village où le Père Justinien sert maintenant. Quelle paix est venue sur nous lorsque, après avoir navigué sur les mers orageuses du christianisme pluraliste, idiosyncrasique, et éclectique nous sommes montés dans l'arche de l'Eglise historique, originelle et toujours vivante! Heather a choisi de rester active dans le lycée et l'Église baptistes ; après avoir tous ensemble fait face à un tel traumatisme à l’occasion de notre conversion, nous avons senti qu'elle avait besoin de la liberté d'aller d’elle-même à l'Orthodoxie quand elle serait prête, au moment opportun pour elle. Hannah a été baptisée quelques semaines après Pâques de cette année 1999, juste avant ses douze ans C'était un bel office, et un témoignage merveilleux à partager avec ceux qui avaient reçu leur baptême. Avec ce jalon, nous sentions que nous avions fait un pas de plus dans la paix de l'Eglise et fermé un autre chapitre de notre pèlerinage.

 La conversion n'est pas facile, que ce soit avant ou après Chrismation. Il y a tellement de choses à apprendre, et il est difficile de retourner à l'école après une vie de direction. D'une certaine façon, c'est comme d'émigrer vers un nouveau pays. Vous obtenez votre billet et allez, c'est comme être catéchumènes. Finalement, vous obtenez votre nouvelle citoyenneté, c'est comme la Chrismation. Mais vous avez encore à vous adapter à la nouvelle culture et y trouver votre place ; c'est comme le processus continu de travailler à votre salut une fois que vous êtes dans l'Eglise. Les réponses et les solutions instantanées ne font pas partie du vrai Christianisme. Mais il y a une réelle occasion pour tous ceux qui « s'efforcent d’obtenir le prix " d’atteindre les richesses que notre nouvelle patrie nous offre. Est-ce que cela signifie qu'il n'y a pas quelques écueils et pièges dans l’Eglise orthodoxe ? Non, il y a évidemment beaucoup de citoyens dans ce nouveau pays qui croupissent dans la pauvreté et la maladie spirituelles qui, alors qu'ils ont la nationalité, ne cultivent pas les caractéristiques et les privilèges qu'elle offre. Mais il y a des exemples impressionnants de «réussite» qui nous montrent la voie.



Mourant à tout ce qui est faux et indigne, d'abord en nous-mêmes, nous renaissons à nous-mêmes comme plus humains, plus vrais, plus pacifiques, plus stables, plus guéris, plus aimant et miséricordieux, même si nous restons des pécheurs. C'est ce qui fait l'Orthodoxie. Elle nous offre une véritable sainteté, regagnant la ressemblance de Dieu perdue, et on ne nous donne pas de simples théories, mais aussi des moyens . P. Rafail Noica, un éminent duhovnic roumain et lui-même un converti à l'Orthodoxie, affirme que l'Orthodoxie est la vraie nature de l'homme , "rouge , jaune , noir ou blanc " . Quand on revient à l'Orthodoxie, nous "revenons à " notre patrie, nous devenons nos vrais moi. Seigneur, où irions-nous? Maintenant, nous savons pourquoi le Seigneur nous a emmenés en Roumanie. Notre mission est de travailler à notre propre salut avec crainte et tremblement, et, ce faisant, de devenir un peu plus des cierges qui brillent dans l'Eglise pour ceux qui, même dans un pays orthodoxe, ne comprennent pas encore ce qu’il en est vraiment de leur foi. Et peut-être pour d'autres qui, comme nous, sont en quête de quelque chose, mais qu’ils ne s’attendent pas à trouver dans l'Orthodoxie. 


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Ordination en tant que prêtre de P. David au monastère Nicula en Décembre 1999

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Ouverture de la clinique St. Pantelimon à  Cluj
(version française par Maxime le minime de la source)

samedi 2 avril 2011

L'Apocalypse : rien n'est inévitable, cela dépend de nous. Entretien avec P. Andrew Phillips [2]

fresque de l'Apocalypse du monastère st Antoine Le grand
de Yaroslav Dobrynine
"BM - Puisque nous avons mentionné les Écritures, partagez avec nous trois passages de l'Écriture que vous aimez particulièrement. Par exemple, j’ai encore en mémoire ce qui advenu à Notre Seigneur, après qu'il a été tenté lors de son séjour de quarante jours au désert, et que le diable est parti : l'endroit était rempli d'anges (Mt 4, 11). Ou quand les apôtres étaient sur le chemin d'Emmaüs, et qu’ils ne l'ont pas reconnu (Lc, 24, 13-32). Certes, ce que le saint apôtre et évangéliste Jean a écrit est vraiment surprenant, et ce sont probablement les plus beaux versets de l'ensemble des Écritures. Mais n'en citez que quelques-uns, ceux que vous aimez le plus.

P. A - C’est évidemment une tâche impossible! Tout ce que je peux faire avec une telle question est de me référer aux trois premières parties de l'Écriture qui me viennent à l'esprit.
Tout d'abord, j'aime particulièrement l'Évangile de Saint Jean. Je veux l'apprendre par cœur. Donc, ma première citation est le verset d'ouverture que nous avons lu la nuit de Pâques, la Nuit de la Résurrection: «Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu». Ceci est très important pour moi.
Deuxièmement, il y a le verset de Saint Matthieu 6, 33: «Cherchez d'abord le royaume de Dieu, et Sa justice, et toutes ces choses vous seront accordées par surcroît».
Enfin, il y a les mots de l'Apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens 1, 25: «La folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes». Mais en fait, c’est le chapitre entier qui est très cher à mon cœur, particulièrement les versets 22 et 23: «Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons le Christ crucifié ..."

BM - En effet, c’est une question difficile, Père, je vous remercie de votre réponse, je suis content qu'il y ait quelqu'un d'autre qui aime les paroles de Saint Jean, plus que d'autres ... Je crois que quelque soit la question, j’obtiendrai une réponse profonde . Je n'allais pas vous le demander, mais puisque vous en avez parlé, dites quelque chose au sujet de la (force de) la parole. Dieu créa le monde simplement par la pensée, Adam nomma le nom des animaux et la nature et ils lui ont obéi et ont répondu à son appel. Le Christ a guéri seulement par la parole, et ainsi de suite ... Combien la parole est puissance…

P.A – Le Christ, la deuxième Personne de la Sainte Trinité, est la Parole et la Sagesse de Dieu, «par qui toutes choses ont été faites», comme nous le confessons dans le Credo.
Or, l'homme est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu. Bien que nous ayons un corps d'animal, une chose nous distingue des animaux, nous avons une âme immortelle, puisque Dieu a soufflé sur nous. Ce souffle ou esprit de Dieu nous a donné une âme immortelle et donc la faculté de parler. Aucun animal ne peut parler, les animaux les plus avancées peuvent seulement imiter l'homme, comme par exemple les chimpanzés, qui peuvent "singer" les êtres humains, ou les perroquets qui peuvent répéter le discours humain, ou les chiens qui ressemblent physiquement à leurs propriétaires et même leur donnent l’affection. Mais ce n'est qu’imitation, ce n'est pas de l'intelligence, qui est une faculté de l'âme.
La parole est donc le signe que nous sommes semblables à Dieu et la parole de l'homme est très puissante. Vous avez déjà entendu le dicton, «la plume est plus puissante que l'épée» - de sorte que même le discours écrit est puissant, semblable à Dieu. D’un autre côté, avec la parole, l'homme peut détruire. « Notre pire ennemi est notre langue », disent les Pères. Et pourtant, nous avons St Jean Chrysostome - bouche d'or - et St Nicolas Velimirovich, le Chrysostome serbe. Il est vrai que les paroles des hommes mauvais peuvent blesser et causer du mal, mais avec le temps on les oublie, cependant les paroles des personnes bonnes, hommes et femmes, font le tour du monde, sont traduits et sont répétées depuis des millénaires. C'est parce que la parole humaine est un reflet de la Parole de Dieu. Bien sûr, le plus grand exemple de ceci ce sont les paroles du Fils de Dieu devenu homme, qui ont été traduites dans plus de 2.000 langues depuis plus de 2.000 ans.

BM - Les Saintes Ecritures fournissent des conseils pour tout : la famille, la société, la foi, et ainsi de suite. Mais pour être cynique, je dirais que de nombreuses chutes spirituelles se sont produites précisément dans cet espace chrétien. Où se dirige notre société, Père ? Le rythme est de plus en plus difficile à tenir. La musique est infectée par des vers sataniques et immoraux, la télévision met sans cesse en avant tous les maux, à l'école on apprend le sexe et la drogue ... Que peut faire un vrai chrétien dans ces circonstances pour se tenir à l’abri de toute ces ordures ?

«Dis-moi à qui tu parles et je te dirai qui tu es»

P.A - Le monde retourne au paganisme des trois premiers siècles, combattu par les Pères apostoliques. Que pouvons-nous faire? Priez ! Prier, c'est parler avec Dieu, c'est un acte surnaturel. Chaque seconde que nous prions est une seconde de plus que nous consacrons à l'éternité et non pas à ce monde, à ce qui est au-delà de la nature et n’appartient pas à la nature déchue. On dit : «Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es». Je dis: «Dis-moi à qui tu parles et je te dirai qui tu es». Parlons-nous au Christ, à la Mère de Dieu, aux saints et aux anges - ou parlons-nous à la télévision ?

BM - En Roumanie, on dit : «Dis-moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es». C’est un peu différent, mais c’est valable dans les deux sens. Alors devenir amis avec Dieu et ses saints, c'est un bon conseil ...

P.A - Et ne désespérez pas. À certains moments dans l'histoire l'Apocalypse a été très proche, à d'autres périodes elle a reculé. À l'heure actuelle nous sommes dans un temps d'accélération. Cela ne devrait pas durer. Nous ne pouvons revenir en arrière. Certes, nous sommes tous dans un train qui se dirige rapidement jusqu'au terminus, vers la fin du monde. Mais, vous savez, les trains peuvent tomber en panne, ils peuvent s’arrêter et ils peuvent même revenir en arrière, faire marche arrière. Rien n'est inévitable avec ce train. Cela dépend de nous.

Dieu seul peut faire advenir le bien à partir du mal.

Ayez confiance en la Providence de Dieu. Lui seul peut faire advenir le bien à partir du mal. Donc n’accordez pas de crédit aux prophéties noires et au cynisme de ceux qui ont perdu leur foi. Parce qu'ils ont perdu leur foi, ils ont aussi perdu leur espoir. et parce qu'ils ont perdu leur espoir, ils ont perdu leur amour.

BM - A propos de notre société, faut-il s’en satisfaire et justifier notre manque de résistance avec l'idée qu'il n'y a rien que nous puissions changer, faut-il cesser d'être l'esprit du monde ?

P.A - Chaque prière, chaque jeûne, chaque fois que nous allons à l'église, chaque confession, chaque communion est un acte de résistance au monde et à toutes ses pyramides de valeurs inversées. Nous combattrons jusqu’à la fin. Tout est dans les mains de Dieu. Je suis opposé à ceux qui accusent d'autres races ou groupes de conspiration. Il n'y en a qu'un qui conspire contre nous et c'est le diable."(à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la deuxième partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

jeudi 31 mars 2011

"L'Église, seul véritable Mouvement de Résistance dans le monde" Entretien avec P. Andrew Phillips [1]

L'interview qui suit a été faite en automne 2010 et publiée dans le numéro de mars du magazine ROST (2011). À partir de l'année de 2011, Père  Andrew a accepté d'être correspondant du magazine ROST et selon le temps dont il dispose, il enverra des articles, de temps à autre, pour qu'ils soient publiés.

Intro : 
Cher Père, nous allons poursuivre l'entretien que nous avons eu au printemps dernier. Mais cette fois, nous allons limiter les sujets et parler de choses concrètes. Plus que toute autre religion, le christianisme parle d'une nouvelle vie éternelle et la résurrection à venir.
BM – Où en sont les Chrétiens d'aujourd'hui sur le fait qu'ils appartiennent à un «autre monde» (comme vous l'avez dit dans la première interview)? Pourquoi ne pas «résister jusqu'au sang, en luttant contre le péché» (Hébreux 12, 4)?

La "crise"

P.A - Nous sommes dans le monde, mais «pas du monde» (Jn 15, 19). Il y a là une contradiction, une tension, mais la tension peut toujours être créative. La crise actuelle, et le mot «crise» signifie «jugement» en grec, vient du fait que les gens ne reconnaissent plus que nous ne sommes pas du monde, la plupart n’est même pas vaguement au courant, ils voient seulement un destin terrestre pour l’humanité. Pour eux, notre destin est de devenir du compost, car un destin terrestre se termine toujours par la mort. Ils trouvent que cette illusion diabolique d'imaginer que nous sommes du monde leur rend la vie plus facile, car cela signifie qu'ils n'ont pas de responsabilités devant la face de l'éternité, devant Dieu. C'est se bercer.

L'unique et véritable Front de Salut National est l'Église orthodoxe

Résister, lutter contre le péché est difficile, car le Royaume des Cieux est pris par la force, seulement avec beaucoup d'effort (voir Matt. 11, 12). Et qu’est-ce que l'Église, après tout ? C’est le seul véritable Mouvement de Résistance dans le monde, le seul vrai "Front de libération". Je me souviens de la révolution en Roumanie en 1989, lorsque vous avez eu un "Front de Salut National" avec Petre Roman. Nous savions que cela n'aboutirait pas, et que vous passeriez d'une tyrannie, la communiste, à l'autre, celle de Mammon, car ce n'était pas le vrai Front de Salut National. Votre unique et véritable Front de Salut National est l'Église orthodoxe roumaine. Mais la résistance est difficile, car nous sommes paresseux. Il est bien plus facile de se laisser porter par le courant, de suivre le monde que de lui résister avec toutes ses tentations et ses vanités. Mais attention, cette solution est une auto-destruction spirituelle. En Occident, cela est évident.

BM - Avant de passer à la prochaine question, il nous faut mettre au clair quelque chose. Tout d'abord, quel est le lien entre la crise financière et le jugement de Dieu ? Qu’en est-il si la « crise » implique un « jugement » comme vous dites? Et deuxièmement, je suis sûr que vous n'avez pas rencontré personnellement M. Petre Roman, ni quelqu'un d'autre du FSN. Aujourd'hui, il s'avère que vous aviez raison, mais comment se peut-il que vous en ayez eu connaissance alors ?

P.A - Tous les ennuis de l'homme découlent de son péché. S'il n'y avait pas de péché, nous serions encore dans l'Eden. Nous pouvons utiliser des locutions à rallonge comme «difficultés financières», mais en fait, cela veut dire «cupidité» - un mot beaucoup plus simple. Le fait est que tout ce que nous faisons a des conséquences. Nous pouvons vivre dans l'illusion pendant des années, nous pouvons nous endetter pendant des années, mais tôt ou tard, la réalité va intervenir. Toutes les actions humaines ont des conséquences. Si les actions proviennent d'intentions pécheresses, les conséquences en seront toujours pécheresses. En vérité, très souvent, les conséquences sont bien pires que les actions. Par exemple, une jeune fille irresponsable tombe enceinte par un homme irresponsable, et les conséquences vont durer toute une vie, pour des générations, « jusqu'à la troisième génération» comme dit le Livre de l'Exode. Et les conséquences du péché sont appelées «jugement». «Nous avons une crise financière», disent les politiciens. Ce que cela signifie réellement, même si la plupart des politiciens sont trop malhonnêtes pour l'admettre, est ce qui suit : «Nous sommes jugés par les conséquences de nos péchés».
Certes, je n'ai jamais rencontré M. Petre Roman, mais c’est très simple. Celui qui promet qu'il peut vous sauver est soit un menteur, ou bien il s’auto-illusionne. Seul le Christ, le Sauveur peut sauver. Toute conscience chrétienne orthodoxe le sait.

Le péché

BM - Quelle doit être l'attitude du croyant envers le péché, et après tout, comment pouvons-nous définir le péché, car beaucoup ne considèrent vraiment comme péchés que l’assassinat, le viol et le vol ?

P.A - Le péché est tout ce qui nous sépare, nous fait prendre des distances et nous éloigne de Dieu et de notre destin inévitable, parce qu’il nous faudra comparaître devant Lui au jour du Jugement Dernier. Pourquoi nier l'inévitable et refuser de s'y préparer? Se préparer au Jugement c’est de lutter contre le péché dès maintenant. Si nous ne le faisons pas, au moment où nous nous tiendrons devant Lui, nous ferons l'expérience de la présence du Dieu Eternel comme un feu brûlant, et non comme une chaleur amoureuse.

L'indifférence

BM - Est-ce que l'indifférence (sous tous ses aspects) est un péché?

Fr.A - L'indifférence est une maladie de l'âme, la maladie de l'Eglise de Laodicée, qui advient quand nos âmes commencent à mourir. Une fois que l'indifférence a contaminé nos âmes, il n'y a qu'un pas de cet état qui nous sépare de l'hostilité envers Dieu. Pourquoi ? Parce que l'indifférence signifie le vide, un désert et Satan remplit toujours les déserts. Ce n'est pas possible qu'il y ait un vide spirituel, il se remplit toujours, soit par une énergie négative soit spirituelle. C’est à nous de choisir.

BM - Quelle est, en termes simples, la première mesure qui réfrène le péché? Est-ce peur de la mort, la peur de Dieu, la connaissance de l'Ecriture?

P.A - La première mesure qui réfrène le péché est plutôt une conscience que Dieu est, qu'Il existe. Jusqu'à il y ait une prise de conscience de l'existence de Dieu, comme une petite flamme qui brûle dans nos âmes, il ne peut y avoir aucune conscience de l'âme immortelle et de sa destinée. De là naît la conscience du péché, de la souillure spirituelle, de la nécessité de la prière et du repentir, de la mort, du destin de l'homme, du jugement et de la rétribution. Ce n'est que lorsque nous avons une conscience de Dieu qu’il peut y avoir en nous la crainte de Dieu, la crainte du jugement et le désir de vivre une vie ecclésiale et de connaître et de comprendre les Ecritures et les Pères.

BM - Père, quelle est l'essence du christianisme? Après tout, pourquoi devrions-nous croire, de toute façon? Dans la Roumanie d'aujourd'hui, de nombreuses voix clament que l'Eglise a un rôle trop important dans la communauté, qu'il y a beaucoup trop d’églises par rapport aux hôpitaux et aux écoles, que vous n'avez pas besoin de la religion, ni doctrine (de quelque nature) pour nous préserver du meurtre et de l'immoralité. Que devrions-nous leur dire?

La réalité de Dieu s'expérimente

P.A - Nous croyons parce que Dieu est la réalité qui sous-tend l'univers. Nous ne croyons pas qu'Il existe, nous savons qu'Il existe, Il est notre expérience quotidienne. L'essence du christianisme est de se rapprocher de Lui.

L' "occidentalisation" de la Roumanie

À l'heure actuelle, la Roumanie connaît une vague d'occidentalisation. Cela a commencé avec la chute du communisme, puis s'est accéléré avec l'entrée de la Roumanie dans l'UE. Il y a maintenant un effort concerté et conscient, organisé et financé à partir de Bruxelles, qui elle-même est une colonie de Washington, pour occidentaliser la Roumanie. Et qu'est-ce que "occidentaliser" signifie dans le contexte actuel ? Cela signifie simplement rendre captif spirituellement, séculariser. Et cela signifie détruire la vie spirituelle, toute conscience de la réalité spirituelle, de l'autre monde, tout concept d'Eglise et de salut éternel. Par conséquent, ils créent l'illusion parmi les laïcs insensés, qui sont manipulés par l'Occident, que nous n'avons pas besoin de l'Eglise, que c'est un gaspillage d'argent, que vous avez besoin d'hôpitaux, d’écoles, de sécurité sociale, de nouvelles routes, et de tout pour la vie du corps et de l'esprit sans Dieu.

Peut-être que la Roumanie a vraiment besoin de davantage de ces choses, mais ces choses ne vont pas sauver la Roumanie et les Roumains de la mort spirituelle. Seule l'Eglise peut faire cela. Il y a la Roumanie sur la terre, mais il y a aussi une Roumanie dans le ciel - tous ces Roumains, paysans et voïvodes (princes) qui ont plu à Dieu. C'est de la Roumanie qui a une signification éternelle, dont nous devons nous inspirer et à laquelle nous devons ressembler, et non pas une Roumanie sans personnalité, occidentalisée, qui ressemble et se comporte comme n'importe quel autre pays spirituellement captif, avec ses blocs de verre et de béton, sa culture spirituelle repoussante, vidée de toute beauté spirituelle et morale.

BM - Un autre aspect observé de manière évidente, c'est que notre foi a diminué et qu'elle continue à diminuer encore. Qu’est-ce qui a tué notre foi, Père ? Est-ce le progrès, la richesse, la propagande?

P.A – Ce qui est en train de tuer notre foi c’est l'importance toujours plus grande que nous attachons au monde. Et comme Saint Jean le Théologien le dit, le monde gît dans le mal et le prince du monde est satan. Partout où nous privilégions le monde, alors nous perdons notre foi." (à suivre)
(version française et sous-titres par Maxime le minime
 de la première partie d'une interview parue sur le blog http://sceptik.wordpress.com)

mardi 30 décembre 2008

ICÔNES ROUMAINES SOUS VERRE (3)

Icône de la zone d'Alba Julia, du début du XIX°siècle (collectionCiobanu)




NATIVITE DE JESUS
Considérations au sujet des icônes sur verre
à travers le temps (fin)

"Nées selon une tout autre conception, les icônes sur verre allaient s'intégrer dans le monde de la peinture moderne en tant que forme artistique régie par ses propres lois et relevant par conséquent, fût-ce inconsciemment, de l'idée d'originalité. Considérées comme une production originale, dans l'acception moderne du terme, c'est à peine de nos jours cependant que les icônes sur verre ont révélé leurs véritables qualités plastiques, révélation qui leur a valu brusquement une situation à part et une place de choix dans le contexte de l'art roumain. Si les peintres qui les ont réalisées peuvent être nommés « naïfs » en comparaison des peintres formés dans les académies et les ateliers, les icônes sur verre n'appartiennent pas de fait à la peinture naïve, comme certains l'ont considéré assez superficiellement, car le sentiment et le mode de représentation qui ont présidé à leur création sont très différents de ceux du Douanier Rousseau ou du génial artiste-paysan yougoslave Ivan Generalič. Le peintre roumain d'icônes sur verre a atteint l'originalité par les moyens les plus simples et en premier lieu par incapacité de s'intégrer aux lois de la peinture classique, non par contestation de ces lois. Or, c'est justement cette originalité non voulue qui a donné naissance à une force d'expression bien supérieure à toute originalité préméditée. Ce mode d'expression profondément original du créateur roumain n'a pas échappé à la sensibilité moderne, qui place les saints à cheval des peintres-paysans de Nicula au-dessus des carabiniers de Géricault. De là l'intégration des icônes sur verre roumaines dans le circuit universel de la peinture moderne, de là leur rôle d'ambassadeur de l'art roumain ancien, de là aussi l'intérêt sans cesse accru – en Roumanie et ailleurs pour ce merveilleux phénomène d'art paysan."

lundi 29 décembre 2008

ICÔNES SUR VERRE ROUMAINES (2)



Considérations au sujet des icônes sur verre
à travers le temps (suite)

"Ceux qui n’ont pas compris les icônes sur verre sont en petit nombre ; en échange ceux qui les ont découvertes et les ont admirées sont légion et ils deviennent chaque jour plus nombreux, non seulement dans leur patrie, mais partout où elles ont été présentées honorablement. Dès le siècle dernier, George Bariţiu, historien et le fondateur de la presse roumaine de Transylvanie, écrivait dans sa revue « Foaie pentru minte, inimă şi lileralură» (1847): « Il est vrai que les églises moldo-roumaines sont pleines d'icônes de Nicula, village et monastère de Transylvanie, que les pauvres peintres-paysans - dont la plupart sont analphabètes ­exécutent avec une admirable facilité ». L'historien George Oprescu, qui ne s'est occupé qu'incidemment de ce phénomène artistique (ce qui a entraîné certaines confusions dans ses ouvrages d'art populaire), a su néanmoins définir la peinture de Nicula en critique avisé et analyste subtil. Il affirme que les peintres de Nicula travaillaient « avec des couleurs d'une violence inouïe, mais vibrantes, chaudes, franches ... » Il estime que ces icônes sont l'un des produits « les plus inattendus et les plus frappants issus des mains du peuple, d'une saveur et d'un accent inoubliables ».
Bien que Nicolae Iorga ait rangé sous l'étiquette d'« arts mineurs» toute la création artisanale du paysan roumain - faisant, selon nous, une erreur de jugement sur les icônes dans le contexte de l'art populaire, lorsqu'il soutient que « dans cet art populaire (...) la peinture est de moindre importance» - il parvient néanmoins à la conclusion que, dans cette peinture, « c'est au fond l'âme véritable du peuple qui s'exprime »...


V.G. Paleolog se souvient que Brancusi admirait les peintres d'icônes d'autrefois. «Les faiseurs de croix et les peintres d'icônes - disait-il ­travaillaient pour leur propre plaisir et poussés par la foi. Leur métier était sacré et ils avaient la conscience d'une mission à accomplir ». Plus près de notre temps, retenons cette judicieuse opinion de Petre Comarnescu: « Dans les peintures sur verre, surtout dans celles de Nicula, il existe un expressionnisme populaire situé entre la naïveté et le tragique, qui nous enchante et nous émeut ... »; ou encore cette appréciation de l'esthéticien de haute classe qu'était George CaIinescu: « Les icônes sur verre sont nombreuses et d'une rare beauté artistique, les musées et les hommes de goût les collectionnent avec soin, les historiens d'art les étudient ». Des déclarations enthousiastes ont été formulées par de nombreux étrangers - historiens d'art, critiques, artistes, hommes de lettres, journalistes - tel le critique Paul Caso qui, après avoir visité l'exposition ouverte à Bruxelles, écrivait dans « Le Soir »: «Vous serez séduit par cet ensemble où palpite l'âme de la Rou­manie, tel un bouquet de coquelicots et de bleuets »; ou bien encore le critique Hans Redeker qui, après le vernissage d'une exposition à La Haye, soulignait que « par son authenticité, son humanisme, son charme décoratif, son coloris éclatant et la tradition de cet art si proche de la vie du peuple, (les icônes) sont dignes de toute notre admiration ». Différentes initiatives d'Etat ou particulières ont, évidemment, contribué à la faveur dont jouissent actuellement les icônes sur verre: acquisitions massives par les musées; expositions, surtout à l'étranger; publication par les Editions Meridiane d'albums en langues étrangères; publication d'études en volume ou dans des revues; organisation d'expositions permanentes dans le cadre des musées; activités et émulation déployées par les collectionneurs particuliers. Cependant, ce ne sont là que les effets de causes plus profondes, qui relèvent, d'une part, d'une tout autre conception qu'au début du siècle quant à la manière d'aborder l'œuvre d'art et, d'autre part, de la modification radicale de la mentalité du paysan roumain, survenue vers le milieu du siècle à la suite des transformations essentielles qui se sont produites dans les conditions socioéconomiques de son existence, transformations bien connues et auxquelles nous nous sommes du reste référé au début de la présente étude. Le XXe siècle a modifié profondément l'optique de l'univers artistique. Créateurs, critiques et historiens d'arts, le public cultivé lui-même se sont trouvés devant des prises de position proprement révolutionnaires, telles que les arts plastiques n'en avaient jamais connues depuis que l'art existe dans ce monde. Après l'apparition de la peinture naïve du Douanier Rousseau au Salon des Indépendants de 1886, mais surtout depuis que Picasso a lancé en 1907 son manifeste cubiste, illustré par sa composition longuement étudiée Les Demoiselles d'Avignon, l'histoire de la peinture est entrée dans la seconde ère capitale de son existence. Parmi les divers courants qui se disputaient le premier rôle dans cette révolution artistique, on compte aussi la peinture « naïve » (ou primitive, comme elle a parfois été nommée). Par son entrée dans le circuit de l'art moderne, les règles traditionnelles de la composition, de l'anatomie, de la perspective, des proportions, de l'harmonie ont été abolies ou éludées et, avec le temps, le monde s'est habitué à accueillir sans choc ces productions élaborées sous le signe de l'originalité, qualité indispensable pour qui veut s'affirmer à travers la concurrence qui règne de notre temps dans la production artistique.

ICÔNES SUR VERRE ROUMAINES (1)


Considérations au sujet des icônes sur verre
à travers le temps
(1)
(in "La peinture paysanne sur verre de Roumanie" aux éditions Meridiane par Juliana Danco et Dumitru Danco, superbe album paru en 1979)

"Les icônes sur verre de Transylvanie ont connu un sort assez curieux : dédaignées par les gens de la ville, elles ont longtemps été chères aux paysans; puis, dédaignées au cours de ces dernières décennies par les paysans, elles jouissent maintenant de la faveur des intellectuels et des artistes de la ville. Ce renversement des goûts est l'effet des transformations multiples et essentielles survenues en Roumanie tant dans la vie et la mentalité des habitants des villages que dans celles des citadins, les premiers aspirant de plus en plus à un style de vie urbain, tandis que les autres sont parvenus à une plus juste compréhension des valeurs éternelles de l'art paysan.

Les opinions qui se sont fait jour au cours de près d'un siècle sont étonnamment contradictoires. En janvier 1863, ainsi que l'a montré Emil Vîrtosu, l'évêque de Rîmnic, Calinic, informait le Ministère des Cultes que des hommes venus de Transylvanie apportent, parmi d'autres marchandises, « de soi-disant icônes, si mal exécutées que l'on dirait des caricatures, et cela d'autant plus qu'en dehors des icônes de saints, reconnues par notre Eglise, ils apportent aussi des tableaux sur lesquels est dessiné un coq, qu'ils vendent de même aux paysans en tant qu'icônes, leur faisant croire que c'est le coq qui a chanté lorsque le Sauveur a été arrêté et livré aux Juifs ... » (il s'agit d'icônes de Nicula et de la gravure de Nichita Morariu, intitulée Coq, datant de 1862). L'évêque demandait que l'on prenne des mesures pour interdire l'entrée en Roumanie de telles icônes, étant donné « qu'elles déshonorent les véritables images des saints ( ... ) et induisent en erreur le peuple, ébranlant sa piété et poussant certains hommes simples à adorer des coqs au lieu de nos véritables icônes »...
Sur la base de ce rapport - montre Emil Vîrtosu - le Ministère des Cultes a demandé à tous les préfets des départements voisins de la Transylvanie de prohiber l'entrée de ces icônes. C'est ainsi que, en mars de la même année, le préfet du département de Rîmnicu Sarat a trouvé chez quelques marchands d'icônes, à savoir Ion Coşaru, Mihai Hodeş, Gheorghe Popa et Vasile Moldovanu, 38 icônes de la Vierge et de Jésus-Christ ( ... ) qu'il a confisquées et dont il a envoyé un exemplaire au ministère. Du ministère on lui a répondu que les marchands peuvent continuer à exercer leur commerce, étant donné que les icônes n'ont rien d'« indécent ». Un quart de siècle plus tard, le poète Mikhaïl Eminescu témoigne d'idées similaires lorsqu'il écrit dans le journal "România Liberă", qui paraissait à Bucarest sous la direction de August Treboniu Laurian: « Auparavant, les icônes religieuses qui se vendaient en Roumanie étaient fabriquées presque exclusivement à Gherla (en Transylvanie). C'étaient des produits vraiment roumains, mais - pourquoi ne pas le reconnaître? - bien primitifs. Fabriquées par des paysans simples et naïfs, dépourvus de toute culture artistique, ces icônes étaient combattues même par certains évêques de Transylvanie, qui s'efforçaient de promouvoir des icônes de meilleure facture, afin de former l'œil à des formes plus concrètes, d'autant plus que l'on craignait que des femmes enceintes puissent, si elles avaient devant les yeux de pareilles icônes, mettre au monde des monstres ». Ajoutons que, même de nos jours, un folkloriste érudit, Ion Muşlea, qui s'est occupé aussi, entre autres, de l’histoire des icônes sur verre, a soutenu que les icônes de Nicula » ont joui d’une grande renommée, encore que non méritée »