Genèse, division du temps et répartition des offices dans la vie liturgique orthodoxe

  • Dans la note 1,5 de la p.88 de l'extraordinaire travail de traduction de La Genèse de la Bible d'Alexandrie (aux éd. du Cerf) autrement dit la  Septante (LXX), qui est notre Bible à nous, Orthodoxes, et que nous devrions préférer à toute autre, on peut lire :


"Le parallélisme entre «soir et «matin» montre que le mot grec prōí a ici valeur nominale, ce qui n'est pas classique (ailleurs la LXX l'emploie comme adverbe: « au matin »). Les exégètes se sont interrogés sur ce « soir» et ce « matin». Philon y voit les bornes qui, séparant les opposés «lumière» et «ténèbres » fixent la mesure du temps (Opif. 33-35). Basile voit dans le soir la limite du jour pendant lequel les œuvres furent créées, auquel succède une nuit, à son tour limitée par «un matin », ce qui forme un jour complet (Hom. Hex. II, 8). Autres discussions sur la façon de délimiter une journée ap. Procope, 53 A. ­L'expression. « un jour », hēméra mía, est calquée sur l'hébreu. Le sens de jour «premier » qu'on lui attribue généralement vient de son contexte, puisqu'il inaugure une série (même phénomène pour l'emploi de «un », dans TM et LXX simultanément, en 2, 11 s. 4, 19; Ex 28, 17). Certains exégètes anciens, notant l'emploi de mía, et non celui de prōtē qui aurait signifié «premier », en déduisent qu'il s'agit d'un jour «unique », celui de l'isolement du monde intelligible (Philon, Opif. 15). Voir aussi Irénée, V, 23, 2 : un seul jour pour la création. Origène juge qu'on ne pouvait pas dire «premier» parce que le temps n'existait pas encore (P. Arch. IV, 3, 1). Pour Basile, « un» évoque le retour du même jour pour accomplir la semaine et donner une image de l'éternité (Hom. Hex. II, 8). Les chrétiens en feront une image du jour huitième après les jours du monde: jour du Seigneur et celui qui commémore à la fois la création du monde et sa re-création inaugurée à la résurrection du Christ, prélude de la Résurrection de la fin. Le mot «jour» est parfois interprété à l'aide de l'équivalence un jour = mille ans. Le jour « unique» sert aussi à dire que la création fut simultanée, les jours suivants ne faisant qu'exprimer l'ordre du Cosmos (Philon, Opif. 28 et chez les Pères cappadociens). Autres attestations d'exégètes variées ap. Procope 60 D-61 D. "

Ainsi  le jour ecclésiastique commence avec le soir. Par conséquent, dans les monastères, les offices quotidiens commencent avec les Vêpres (office du soir), puis les Complies, l'office de Minuit, les Matines (office du matin), La Première heure, La troisième Heure, La Divine Liturgie, la Sixième Heure et se terminent avec la Neuvième Heure. Dans les églises en ville, nous suivons le même cycle, mais avec moins d'offices : Vêpres, Matines,  Divine Liturgie et  Neuvième Heure.
Toute fête commence par les Vêpres et se termine à la Neuvième Heure, qui clôt la journée.

La fête de la Résurrection n'est pas une exception, mais pour que les gens puissent assister aux grands offices de la Semaine Sainte, l'Église a déplacé les offices par rapport à leur temps réel. Les offices du matin sont dits la veille au soir et les offices du soir le matin.

  • Ainsi, le premier office de la Semaine Sainte ce sont les Matines du lundi,  ["l'office de l'Epoux" (Νυμφίος)], et il est chanté le soir du dimanche des Rameaux.
  • L'office du mardi matin est chanté le lundi soir,
  • L'office du mercredi matin, le mardi soir,
  • L'office du jeudi matin,  le mercredi soir,
  • L'office du jeudi soir (la Sainte Cène - Μυστικός Δείπνος), le jeudi matin,

  • L'office du vendredi matin (L'office de la Sainte Passion avec les12 Évangiles) le jeudi soir,


  • L'office du vendredi soir  (la Descente de la Sainte Croix - Η Αποκαθήλωσις), le vendredi matin,

  • L'office du samedi matin (L'Epitaphios - Ο Επιτάφιος Θρήνος) le vendredi soir,

  • L'office du samedi soir,  le samedi matin,


  • Et L'office de la Résurrection du dimanche matin à minuit.

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