Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mardi 12 juin 2018

Alliance de Dieu avec les hommes - Genèse

Genèse 9, 8-13

 Dieu dit encore à Noé et à ses fils :
« Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre, tout ce qui est sorti de l’arche.
Dieu dit encore : « Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. »

« Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à jamais : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. »



samedi 8 juin 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-3] : Science et Prière : καλον καγαθών

ll y a de l'ordre, de la pensée, du logos, de l'intelligibilité dans le fait que, lorsqu'un organisme perd des cellules sanguines de façon exagérée — par exemple lors d'une lésion accidentelle — on constate une augmentation de la vitesse de formation de ces cellules. Il y a de l'intelligence à l'oeuνre dans le fait que sont suscités et structurés des facteurs de régulation qui agissent à distance au niveau des tissus qui fabriquent les cellules sanguines.


Il y a de l'intelligence dans le fait qu'en cas de troubles sanguins provoqués par l'irritation d'une partie de l'organisme au cours d'une radiothérapie, la diminution de la formation des globules rouges dans les zones irradiées est aussitôt et exactement équilibrée par une augmentation de l'activité dans les régions non irradiées. La matière est une chair féconde en laquelle s'incarne l'Esprit. La présence dans le sang, quelques minutes seulement après l'irradiation, d'un facteur stimulant à distance l'activité des cellules qui fabriquent les cellules sanguines, la présence également, à côté des facteurs stimulants, d'un inhibiteur, sont ces formes des choses visibles dont saint Maxime le Confesseur affirme qu'elles sont comme des vêtements et les idées selon lesquelles elles sont créées, comme la chair. Par ces facteurs stimulants et inhibiteurs, la matière vivante participe à l'ordre, à la beauté, à ce καλον καγαθών, à ce bel et bon en lequel se dit et se nomme le Dieu créateur. La lecture chrétienne de la Bible doit nous inciter à assimiler le savoir scientifique en adoptant la mentalité des psalmistes dont notre office des Laudes a retenu les textes. Les étoiles, le soleil, la lune, les océans chantent la gloire de Dieu, mais aussi, pour ne prendre que cet exemple, les facteurs stimulants — utilisés désormais dans le traitement des cancers —, les inhibiteurs protégeant la moelle saine tandis que les facteurs de croissance accélèrent sa régénération. Il s'agit de découvrir avec émerveillement que la matière étudiée par nos savants, s'imprégne du Bien, comme dit le Pseudo-Denys. Puisons dans la connaissance scientifique l'inspiration de notre prière, de notre glorification de la divine Trinité, de notre action de grâce. Tout ce qu'étudient nos savants est une épiphanie de l'invisible, un mystère palpable. Étudions les sciences en nous disant que notre foi chrétienne bien comprise ne sépare pas l'humain et le divin, le créé et l'incréé, le visible et l'invisible, la terre et le ciel. [à suivre]
 Père André Borrély

mardi 28 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [5-2] : Science et Prière

L'unique vérité qui pourra ébranler l'homme, c'est la vérité qui sort de l'expérience intime et tend vers elle. La vérité qui conquiert ne peut être que celle qui est amour et vie. La vérité qui nourrit l'homme n'est pas science, mais gnose. Par ce dernier mot, il convient d'entendre une connaissance qui ne se sépare pas de l'action parce qu'elle ne fait qu'un avec l'amour

La seule vérité qu'il faut chercher dans la sainte Écriture, c'est l'évidence que le monde, le plaisir, la santé, la jeunesse, l'éblouissement amoureux devant une fille un garçon, que tout cela n'est réel, consistant, que tout cela n'est rudement bon, fameux, comme dit le livre de la Genèse (Gn 1, 31), que tout cela n'a de solidité que par son fondement divin, que tout cela n'existe que par l'acte créateur incessant de Dieu.


La vérité qui doit nous tenir en haleine dans notre lecture de la Bible, ce n'est pas le problème du choix scientifique entre 4000, des centaines de millions ou des milliards d'années, mais dans l'affirmation métaphysique non point que Dieu a fait surgir du néant quelques molécules de matière il y a des milliards d'années, et que depuis tout s'enchaîne selon les processus et les lois que nous enseignent les sciences, mais que toute la beauté du monde et des êtres, la joie d'escalader les parois des Alpes, le corps humain dans l'éclat de sa jeunesse et de sa beauté, la mer, la mer toujours recommencée, que tout cela retomberait instantanément dans le néant si Dieu, le Créateur, cessait un seul instant de porter sur tout cela son regard d'amour infini.


La seule vérité que veulent nous communiquer — laissant à la science tout son champ d'investigation légitime — les auteurs des textes bibliques, c'est la sagesse consistant à déceler la présence personnelle du Logos dans les lois de la nature, à contempler les secrets de la gloire de Dieu cachée dans les êtres. Dans les formes visibles, dans la structure du monde de mieux en mieux étudiée par nos savants, le Verbe divin se cache et se dit, se dévoile. En latin, sapere et sapientia, savoir et sagesse, c'est la capacité de goûter, le goût de déceler dans le visible une inscription de l'invisible. La matière est un fait d'ordre énergétique, non point seulement pour nos savants actuels, mais déjà pour les Pères grecs, pour saint Grégoire de Nysse, pour saint Maxime le Confesseur. C'est un logos mis en œuvre par le Créateur, une énergie créée personnellement par Dieu. La prière est une forme de la connaissance

Évagre le Pontique
Évagre le Pontique affirme que la prière ininterrompue est l'acte le plus élevé de l'esprit. Et le même auteur dit encore : La prière fait exercer à l'intelligence son activité propre. Il ne s'agit pas de rabâcher des formules qui nous demeureraient extérieures. On peut réciter la table de multiplication en retenant l'air plus encore que les paroles!

Il s'agit de découvrir que, par le moyen de la prière, Dieu est connu d'une manière expérientielle. Il ne faut pas séparer la science de la prière dans la mesure où tout ce que les savants nous disent du monde qu'ils étudient ne peut pas ne pas nous apparaître comme de la pensée. Et la prière consiste alors à faire remonter cette pensée qui ne se pense pas à la Pensée qui a mis cet ordre, cette intelligibilité, ce logos dans le monde en le créant. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime)

dimanche 19 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [4-1] Les deux ordres de vérité

Calculé à 4000 ans avant J.-C. à la Renaissance, l'âge de la Terre fut estimé à quelques dizaines de millions d'années à la fin du 19ème siècle. De nos jours on l'estime á quelque à 4,55 milliards. Or c'est ici l'occasion de se montrer un tout petit peu intelligent. Voici comment : il y a, sur cette question, deux ordres de vérité qui, à l'instar des droites parallèles dans la géométrie euclidienne, ne se rencontrent jamais. Si vous dites : 4000 ans, si je dis : plusieurs dizaines de millions d'années, et si une tierce personne affirme : 4,55 milliards d'années, ou bien nous nous trompons tous les trois ou bien l'un des trois seulement est dans le vrai. Pour ce qui est de la date d'apparition d'êtres humains sur terre, on trouve des traces de la présence en Europe il y a 35 000 ans de l'homme de Cro-Magnon. qui est en fait un homo sapiens. L'étude des ossements retrouvés indique que cet hοminidé était de grande taille : entre 1,70 m et 2 mètres. On estime que sa durée de vie maximum était de 35 ans. Il avait approximativement un physique identique au nôtre avec, semble-t-il, des os un peu plus épais que les nôtres. Certaines études attribuent à l'homme de Cro-Magnon un cerveau plus important de 15% à 20% que celui des hommes modernes. On lui attribue également une importante production artistique (Chauvet, Lascaux et Altamira...). Il faut aussi lui reconnaître une certaine maîtrise de la chasse avec la fabrication d'armes de jets. L'homme de Cro-Magnon est contemporain de l'homme de Néandertal et il fut témoin ou acteur de la disparition de celui-ci.

 Mais la Bible ne se situe pas dans cet ordre-là. La seule vérité à laquelle elle prétend, c'est à la révélation que le Dieu tri-unique fait à l'homme de lui-même dans le but d'étendre jusqu'à l'homme l'acte générateur éternel par lequel il fait de son Fils unique le réceptacle plénier de toute sa Puissance de vie divine, c'est-à-dire de son saint Esprit. Dans ce second ordre de vérité, la Bible se déclare tout à fait compétente. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime) 


vendredi 10 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [2-1] Importance du genre littéraire


Le plus souvent l'erreur consistant à chercher dans la Bible des vérités scientifiques que ses auteurs n'avaient aucune intention de nous communiquer, procède de la méconnaissance du genre littéraire d'un texte. La Bible est une bibliothèque dans laquelle il y a des poèmes, des romans, des épopées, des textes juridiques, et aussi, bien sûr, des livres historiques. Mais même dans ce dernier cas, il y a une grande différence entre l'idée que se font de la vérité historique les hommes de la Bible et nous dont les maîtres ont été Camille Jullian et Fustel de Coulanges, Seignobos et Langlois. Quand nous avons deux documents contradictoires, ou bien nous décidons que l'un des deux seulement est à retenir, ou bien nous n'en retenons aucun. L'homme de la Bible, lui, retiendra les deux textes en étant conscient autant que nous de leurs contradictions. Mais ces dernières de l'intéressent pas. Il attend plutôt de nous que nous ayons l'intelligence — qui ne se distingue jamais, à ses yeux, de la sagesse — qui nous rendra aptes à sucer, pour parler comme Rabelais, la substantifique moelle de chacun des deux récits.  

Dans le premier évangile, l'écrivain qui a rédigé la généalogie de Jésus a voulu avant tout et uniquement affirmer que Jésus est le Messie attendu par Israël, le Roi issu de la lignée de David, plus grand que David, le vrai David. Au lieu de dire cela à notre manière, c'est-à-dire au moyen de concepts abstraits, l'Auteur s'arrange pour faire tenir le livret de famille de Jésus en trois fois quatorze générations : quatorze d'Abraham à David, quatorze de David à la déportation de Babylone, quatorze de la déportation de Babylone au Christ (Mt 1, 17). Le nombre quatorze est ainsi repris par trois fois.


Or, à l'époque où furent écrits les évangiles comme encore de nos jours dans certains de nos livres liturgiques grecs, on n'utilise pas de chiffres arabes mais à chaque consonne de l'alphabet est attribuée une valeur numérique en fonction de la place de la consonne concernée dans la liste alphabétique. Car, dans les langues sémitiques, on observe un relief tenace des consonnes : à l'origine on ne notait probablement que les consonnes, le plus souvent trois pour chaque mot. Dans notre langue, des mots peuvent comporter les mêmes consonnes et n'avoir aucun rapport sémantique, aucune parenté dans !'étymologie latine : rien ne rapproche le maire du village de la mère de famille, de la mare aux canards, du massif provençal des Maures, du point de mire ou de la mort. En hébreu, au contraire, les trois consonnes MLK évoquent spontanément l'idée de royauté, les trois consonnes KTB celle d'écriture. Donc, David = DaWiD = DWD =6+4+6= 14 = ד+ ו +ד
Or  à l'époque où furent écrits les évangiles comme encore de nos jours dans certains de nos livres liturgiques grecs, on n'utilise pas de chiffres arabes mais à chaque consonne de la 'alphabet est attribuée une valeur numérique en fonction de la place de la consonne concernée dans la liste alphabétique. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime) 

mardi 7 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [1] Introduction

Introduction (extraits)


"[…] "Pour moi, je crois ce qu'en dit la Bible, mais on nous rabâche sans arrêt que lα Terre a des millions d'années, que l'homme de Cro-Magnon est notre ancêtre. Qu'en est-il exactement ?" 

[…] On ne peut répondre à la question […] qu'en la replaçant dans le contexte plus vaste des relations de lα Bible et de la Science et donc aussi bien dans celui de la raison et de la foi. La question soulevée, […] les chrétiens occidentaux l'avaient pressentie depuis très longtemps. 

Depuis Galilée on savait que c'est la terre qui tourne autour du soleil et non l'inverse.
La géologie a révélé les étapes de la création dans toute leur durée. On a découvert que c'est successivement que les espèces vivantes sont apparues sur terre. Il est devenu parfaitement évident que la longueur des temps préhistoriques ne pouvait plus s'accommoder du cadre chronologique de la Genèse. 
Pour ne prendre qu'un exemple, ce livre, le premier de la Bible, fait d'un proche descendant de Caïn et donc aussi bien du prétendu premier homme, le premier forgeron. Or, l'âge du fer ne commence en Palestine qu'à l'époque de Moïse, c'est-à-dire vers 1200 av.J-C. 

Le pape Léon XIII, dans son encyclique Providentissimus, publiée le 18 novembre 1893, affirmait : Aucun désaccord réel ne peut certes exister entre la théologie et la physique`. Et Léon XIII de citer avec pertinence un passage du De Genesi ad litteram, dans lequel saint Augustin écrit excellemment : L'Esprit de Dieu, qui parlait par la bouche des écrivains sacrés, n'a pas voulu enseigner aux hommes les vérités concernant la constitution intime des objets visibles parce qu'elles ne devaient servir au salut de personne. Tout est dit ici et bien dit par l'évêque d'Hippone que le Pape cite fort à propos pour ce qui concerne la vanité de chercher dans la sainte Écriture la science sous quelque forme que ce soit. Il n'y a aucun enseignement scientifique dans la Bible." [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime) 
 'Autrement dit entre la Bible et la Science. 
( source : Orthodoxes à Marseille N°147 : avril-mai 2013-abonnement : Chèque bancaire ou CCP : Orthodoxes à Marseille 10.619.93 E Marseille-1, rue Raoul Ponchon 13010 MarseilleCPPAP 0517 G 88950)

vendredi 18 mars 2011

Le péché originel (3) La finalité de la création de l'homme par Dieu, c'est sa divinisation par P. André Borrely - De l'Augustinisme [6]


"Nous devons présenter le péché originel aux hommes de ce temps non point comme un acte, mais comme un état pathologique: nous n'avons pas été créés pour être tels que nous le devenons par l'usage que nous faisons de notre liberté, c'est-à-dire de l'image de Dieu qui est en nous. C'est pourquoi, le baptême est conféré même aux enfants en deçà de l'âge de raison. En plusieurs endroits de l'Office des funérailles d'un enfant, l'Eglise parle des petits enfants qui n'ont rien fait de mal, de la beauté de leur pureté. Et pourtant, même pour eux, la rémission des péchés est nécessaire, c'est-à-dire la délivrance du péché originel. De là les exorcismes, que l'Eglise orthodoxe continue à pratiquer dans la première partie du baptême, celle dite du catéchuménat. Cela ne signifie pas que l'on impute la faute des ancêtres à leurs descendants, ni que l'être humain naîtrait dans une condition indue de péché par le fait que Dieu priverait l'homme de la grâce surnaturelle. 
Il y a dans l'humanité telle que nous l'expérimentons, un principe étranger à sa nature véritable, qui est le péché. La condition pécheresse et déchue est contre-nature, elle ne correspond pas à l'être authentique de l'homme. Le dessein éternel de Dieu sur l'homme est que celui-ci soit, écrit Boulgakov, empli de grâce par nature. L'homme a été créé par Dieu pour être réceptacle du saint Esprit. La finalité de la création de l'homme par Dieu, c'est sa divinisation. Et celle-ci n'est pas une action que Dieu exercerait sur l'homme, mais en l'homme, de l'intérieur même de l'homme. Boulgakov parle de notre participation personnelle au péché originel pour autant qu'il est un fait de notre liberté, et non pas seulement une nécessité. Il dit encore que le péché originel est, en chaque homme, le péché de la liberté de l’homme contre sa nature, une détermination métaphysique fautive et illégitime. Et il écrit aussi que le péché originel a pour premier effet l’infirmité de la nature, manifestée par la mortalité de l'homme. 

La Mère de Dieu mourut de mort naturelle, donc par nécessité, tandis que son Fils, dans la mesure où il était Dieu, ne mourut que parce qu'il le voulut librement, conformément au Dessein de son Père sur lui, et afin de pénétrer de part en part de sa divinité notre humanité pécheresse et déchue. En tant qu'infirmité de l'être humain, en tant que mortalité, ce que nous appelons le péché originel est invincible et inéluctable pour n'importe quel être humain si saint soit-il. Dans le cas de la Vierge Marie, le péché originel est demeuré en elle sous la forme de la mortalité, de l'infirmité de l'humaine nature qui nous amène à mourir de mort naturelle, mais le saint Esprit qui, à l'Annonciation, l'avait couverte de son ombre, coopéra avec sa liberté pour réaliser en elle une libération personnelle des péchés, ou, dit Boulgakov, une impeccabilité personnelle. La Vierge Marie porte le poids du péché originel, et simultanément l'idée d'un quelconque péché personnel est inadmissible dans son cas. La fin de l'Incarnation est essentiellement de manifester, en la divino-humanité de Jésus-Christ, la nature véritable de l'homme et la plénitude de son humanité laquelle porte alors l'image intégrale de Dieu. Le fait que Dieu se soit fait homme ne saurait être considéré comme un phénomène contingent provoqué par la chute

Le talon d'Achille de l'Augustinisme a été de faire ressortir le caractère sur-naturel de la grâce divine par rapport à l'homme. Le risque est alors de sous-estimer la profondeur de la réalité vivante de l'image de Dieu en l'homme, image de Dieu qui concerne aussi le corps et non point l'âme seulement, le risque de méconnaître la préconstruction de l'être humain pour les épousailles divines, pour la déification, la capacité de la personne humaine à attirer l'Esprit saint. La condition de possibilité de l'Incarnation exigeait que la nature humaine fût théophore, c'est-à-dire porteuse de Dieu, capable de porter Dieu. Le péché, accompli dans la liberté, agit sur l'homme d'une manière immanente à sa nature : en ne se soumettant pas au Dessein de Dieu sur lui - c'est cela, essentiellement, le péché, l'homme provoque en lui-même une catastrophe ontologique, qui entraîne une nécessité contre sa nature véritable, celle qui est voulue pour lui par Dieu. Ce qui est naturel, pour l'homme, c'est l'état de justice originelle, c'est ce que l’homme doit être, et non point ce qu'il est de fait devenu dans sa condition pécheresse et déchue."(à suivre)

(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)

mercredi 16 mars 2011

Le péché originel (2)- un contresens sur le texte grec ! De l'Augustinisme [5] par P. André Borrely


"Aux hommes de ce temps, nos frères, nous devons dire que nous concevons les relations de l'homme avec Dieu comme une communion avec ce qui dépasse la nature de la personne humaine dans la mesure où celle-ci, intelligente, libre, et capable d'aimer, est créée à l'image de Dieu et pour lui ressembler. Or, seule cette intelligence libre et personnelle peut commettre le péché. Lorsqu'elle se rebelle contre Dieu, la personne humaine, abusant de sa liberté, a le terrible pouvoir de déformer et de pervertir la nature elle-même de l'homme. Elle peut le faire dans la mesure où elle est douée par Dieu de liberté. Le péché est toujours un acte personnel, le résultat de l'usage que la personne humaine fait de sa volonté et de sa liberté, il n'est jamais celui de la nature. Le patriarche Photios va même jusqu'à penser que la croyance en un péché de nature est une hérésie. Il convient de rejeter l'idée de faute héréditaire. Cependant, on ne saurait nier l'unité de l'humanité: la passion d'un père pour l'alcool ou d'une femme enceinte pour le tabac ou les joints,prépare de fréquentes visites chez le médecin pour l'enfant engendré dans un tel contexte biologique. Notre nature humaine subit les conséquences du péché de nos ancêtres. Cependant, ni le péché originel ni le salut en Christ ne peuvent être réalisés dans la vie personnelle d'un homme ou d'une femme sans engager leur responsabilité personnelle et libre.

Mais un paradoxe saute alors aux yeux: devant certains textes bibliques, c'est la théologie orthodoxe qui convient le mieux, voire qui seule convient aux résultats de tout le travail scientifique des Occidentaux, notamment des exégètes protestants allemands, et, dans l'Eglise romaine, de cet homme admirable et vénérable que fut le P. Lagrange. Si retardataires qu'ils soient dans le domaine des études bibliques, parfois même rétrogrades et conservateurs, les Orthodoxes sont, en ce qui concerne la théologie du péché originel, selon le mot de Malebranche, des pygmées montés sur des épaules de géants (les Pères grecs, et le plus grand de tous: saint Isaac le Syrien) que l'homme d'aujourd'hui peut accepter ou, tout au moins, respecter.

Examinons d'un peu près le verset 12 du chapitre 5 de l'épître aux Romains, en partant du texte grec, le seul reconnu par toutes les confessions chrétiennes comme inspiré et normatif, et le seul que lisaient les chrétiens d'Orient. Je citerai ensuite le texte latin le seul que lisaient les chrétiens d'Occident qui ne comprenaient plus le grec depuis longtemps. Voici d'abord le texte grec : 

"Διὰ τοῦτο ὥσπερ δι’ ἑνὸς ἀνθρώπου ἡ ἁμαρτία εἰς τὸν κόσμον εἰσῆλθεν καὶ διὰ τῆς ἁμαρτίας ὁ θάνατος, καὶ οὕτως εἰς πάντας ἀνθρώπους ὁ θάνατος διῆλθεν, ἐφ’ ᾧ πάντες ἥμαρτον " 

Voici maintenant, le texte latin tel que saint Augustin le lisait à son époque : 

"Propterea, sicut per unum hominem peccatum in hune mundum intravit et per peccatum mors, et ita in omnes homines mors pertransiit, in quo omnes peccaverunt. "

Vous remarquerez que dans le texte grec comme dans le texte latin j'ai souligné les mots ἐφ’ ᾧ et in quo. C'est pour mettre en évidence quelque chose d'admirable mais aussi de surprenant, pour ne pas dire d'inquiétant. En effet, parce que ce sont d'excellents savants, les chrétiens d'Occident ont compris, depuis des décennies, que la Vetus latina, - c'est-à-dire l'une ou l'autre des versions antérieures à la révision du texte latin entreprise et réalisée par saint Jérôme -  qu'utilisait saint Augustin, avait fait un contresens sur les mots grecs que j'ai soulignés :
ἐφ’ ᾧ est une contraction entre επι et le pronom 
relatif  , et signifie ici : parce que, le   grec étant le pronom relatif au neutre tandis que le quo latin est le pronom relatif au masculin. L'Imprimatur de l’Épître aux Romains du P. Lagrange dans la collection Etudes bibliques, chez Lecoffre-Gabalda, date du 12 novembre 1915 avec la formule réglementaire d'autrefois dans l'Eglise romaine : Superiorum permissu, avec la permission de la hiérarchie. Or, commentant ce verset, le P. Lagrange écrivait - en 1915! - ἐφ’ ᾧ ne peut signifier « dans lequel », mais seulement «parce que ». Il est inutile d'insister sur ce point, reconnu par les exégètes catholiques les plus autorisés. (p. 106). La bonne traduction du texte grec, le seul normatif, est donc la suivante :

"Voilà pourquoi, de même que c'est par un seul homme que le péché a fait son entrée dans le monde et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a atteint tous les hommes..."

Dès 1915, un exégète de l'envergure de Lagrange avait reconnu que la Vetus latina utilisée par saint Augustin avait fait un contresens sur le texte grec, et pourtant on n'en a pas tiré, s'agissant de la théologie du péché originel, la conséquence qui eût consisté à tenir aux hommes de ce temps non plus un langage augustinien devenu pour eux désormais inintelligible, mais un tout autre message, à savoir que les descendants d'Adam ne sont pas pour autant tenus pour coupables, à moins que, comme Adam, ils ne commettent le péché. 
Même s'ils n'ont pas la foi, nos contemporains éprouveront du respect pour elle si nous leur disons qu'on ne naît pas coupable, mais qu'on le devient pour autant que l'on pèche volontairement et librement. Paraphrasant le célèbre adage latin: Nascuntur poetae, oratores fiunt, on naît poète, mais on devient orateur" on pourrait dire: Nascuntur innocentes, peccatores fiunt, on naît innocent, mais on devient pécheur.  "
(à suivre)

(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)

lundi 14 mars 2011

Le péché originel (1)- De l'Augustinisme [4] par P. André Borrely


"En ce 21ème siècle, il suffit d'ouvrir son poste de télévision pour savoir que notre humanité est âgée au minimum de 200.000 ans et que si l'on s'entête à vouloir lire les onze premiers chapitres du livre de la Genèse, comme si c'étaient des livres historiques, on se ridiculise en effectuant, sans s'en rendre compte, un saut vertigineux de quelque 190000 ans entre ceux qu'en grec on appelle les πρωτόπλαστοι, c'est-à-dire, littéralement ceux qui furent les premiers à être modelés, Adam et Ève, et leurs descendants immédiats dont il est question ensuite dans les passages du livre de la Genèse rédigés par ce qu'on appelle le Priester Codex, ou la source sacerdotale, ou encore le chroniqueur généalogiste, alors que l'histoire d'Adam et d’Ève appartient à la source yahviste ou document J. Dès lors, si l'on veut que la Révélation de Dieu à l'humanité soit intelligible à nos contemporains, nous devons commencer par tenir compte du genre littéraire auquel appartient le livre biblique dont on vient de lire, à l'église, tel ou tel extrait et que l'on a choisi de commenter. 
Que dirions-nous de quelqu'un qui se mettrait en quête de l'acte de baptême de Dimitri et d'Ivan Karamazov, ou songerait à faire des recherches sur le curé d'Ambricourt auprès de l'évêque d'Arras ou de Lille ? Autrement dit, il est stupide de faire des livres de Jonas, de Tobie, de Job et de Daniel ou bien des onze premiers chapitres du livre de la Genèse des textes historiques qui appartiendraient au même genre littéraire que les deux livres de Samuel, les deux livres des Rois ou le premier livre des Maccabées. Quand ils mangent du fruit défendu, Adam et Eve ne sont ni David ni Bethsabée. Adam et Eve ne sont pas Monsieur Adam et Madame Eve. Vouloir à tout prix chercher dans la Bible une protohistoire, une astronomie ; une géographie compatibles avec nos actuelles connaissances scientifiques, sous prétexte que la sainte Ecriture est l'œuvre divino-humaine du saint Esprit et de l'homme, c'est méconnaître gravement le fait qu'il n'y a pas erreur lorsqu'il n'y a pas enseignement, mais seulement opinion, voire acceptation non contrôlée de conceptions universellement répandues, lorsque l'affirmation incriminée n'est erronée qu'à un point de vue complètement étranger au centre d'intérêt effectif de l'écrivain, centre d'intérêt que l'on doit lui-même apprécier en fonction des lecteurs auxquels il s'adresse. Il m'est arrivé d'entendre tel membre du clergé orthodoxe soutenir l'historicité de Jonas avec, comme argument majeur, le fait que, dans l’Évangile, le Christ se réfère à ce personnage comme à un personnage historique. Mon interlocuteur oubliait simplement que, pour être en droit de reprocher à quelqu'un de ne pas s'être exprimé sur un sujet avec exactitude, il faut qu'il ait eu l'intention et le devoir de le faire, compte tenu des préoccupations de ses contemporains. 
Les onze premiers chapitres du livre de la Genèse ne sont pas des livres historiques mais mythiques. Et qu'on n'aille pas entendre ici le mot mythique en un sens péjoratif. Le langage mythique est un effort entrepris par l'imagination humaine, non point pour exprimer mais afin d'évoquer, pour suggérer de manière très concrète, imagée, symbolique, des vérités d'ordre métaphysique. Alors que nous, hommes et femmes du 21ème siècle, nous forgerions des idées abstraites et générales telles que condition humaine, libre-arbitre, culpabilité, transcendance, humanité, les hommes de la Bible, qui sont des sémites et appartiennent à une culture fondamentalement sapientielle, préfèrent le symbole nécessairement concret, au concept inévitablement abstrait. Ils vont donc inventer une histoire qu'il ne faut surtout pas prendre pour historique.

Le ou les auteurs du récit de la chute ont voulu nous dire : Voilà ce qu'était l'humanité pour Dieu quand il créa le monde, et voilà ce qu'elle est en fait

Or, saint Augustin et tout le monde chrétien, Orient et Occident confondus sur ce point - et encore un certain nombre de nos textes liturgiques - ont très longtemps traité le thème de la chute originelle comme s'il s'était agi de Monsieur Adam et de Madame Ève. Mais alors, comment continuer de présenter une théologie du péché originel qui a pu faire dire au professeur Willy Rosenbaum : la vie est une maladie sexuellement transmissible et constamment mortelle. Tout être humain, a-t-on longtemps enseigné, vient au monde en état de péché du seul fait qu'il appartient à la descendance de Monsieur Adam et de Madame Ève.

La théologie augustinienne du péché originel va se répandre comme une traînée de poudre dans tout l'Occident chrétien. Poursuivant ma parabole ferroviaire, je serais tenté de dire qu'après la gare de la Blancarde, l'omnibus s'emballe en direction de Nice à la vitesse d'un TGV, ce qui ne va pas sans un certain nombre de déraillements. Ce qu'on appelle le mouvement œcuménique évoque alors ces équipes d'ouvriers travaillant sur la voie ferrée, l'un d'eux signalant avec un cor ou une trompette le passage imminent d'un convoi. Plus précisément, le mouvement œcuménique me fait songer à une équipe d'ouvriers de la SNCF qui ne parviendraient pas à rétablir le trafic après une ribambelle de déraillements. Afin d'expliquer le fait scandaleux de la mort, parfois atroce, des enfants, saint Augustin croit pouvoir apaiser sa faim et sa soif de comprendre en se référant au péché originel et en inventant les limbes. Un enfant mort-né et innocent, que le vicaire de la paroisse en route pour le domicile n'a pas eu le temps de baptiser parce que sa vieille voiture a un problème de boîte de vitesse, cet innocent ira en un lieu situé entre l'enfer et le paradis, duquel la souffrance est absente, mais qu'y a-t-il de moins chrétien que l'idée selon laquelle l'homme pourrait n'être pas malheureux lors même qu'il vit en dehors de la présence de Dieu? Une ecclésiologie statique qui limite l'Eglise à ses limites visibles, institutionnelles et conceptualisables aboutit alors à l'idée selon laquelle seul un baptisé peut espérer obtenir la rédemption.
Voici plutôt le discours qu'il convient de tenir à nos contemporains, non point, certes, pour les caresser dans le sens du poil, pour être dans le vent, mais parce que c'est la foi de l'Eglise indivise : la mort et le péché sont anormaux et contre nature pour l'homme créé à l'image de Dieu et pour lui ressembler. Ce qui est normal pour l'homme, naturel, au sens de conforme à sa nature véritable, c'est d'être entièrement ouvert et consentant à l'action divine et divinisante, à la déification. Le fait que l'homme soit une créature est la cause de son imperfection et de sa possibilité de déchoir. En revanche, la déification signifie la plénitude de la nature humaine. Parce qu'il est créé à l'image de Dieu et pour lui ressembler, tout en étant créature, c'est-à dire imparfait et capable de déchoir, l'homme est accessible à la déification.

L'homme n'est pas un centaure dont la bestialité serait couverte par la grâce, par la sur-nature, par un don divin surajouté à sa nature. Et si l'on s'écarte de cette façon de comprendre l'homme, on ne comprend plus comment le Fils unique engendré du Père, le Λόγος a pu s'incarner en une humanité qui, par sa nature, ne lui serait pas conforme, qui ne serait pas préconstruite pour le recevoir. Le Verbe s'est fait chair ne signifie pas qu'il s'est fait centaure, mais homme ! L'humanité que le Fils ne Dieu a épousée fut une humanité qui, dès lors qu'elle était de part en part pénétrée par la divinité, put révéler sa capacité à n'être pas bestiale, concupiscente, mortelle. Et si l'humanité du Christ fut celle-là, ce ne fut pas seulement en raison du fait que le Christ ne commit jamais aucun péché personnel, mais en raison de la nature même de cette humanité pleinement capable de divinisation. L'homme tel que le Créateur l'a pensé de toute éternité et l'a finalement manifesté en son Fils devenu l'un des hommes, cet homme n'est ni concupiscent ni mortel. Si le Christ est mort c'est qu'il a voulu mourir, et il n'a pu mourir que d'une mort violente, non naturelle."(à suivre)

(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)

jeudi 1 avril 2010

Genèse, division du temps et répartition des offices dans la vie liturgique orthodoxe

  • Dans la note 1,5 de la p.88 de l'extraordinaire travail de traduction de La Genèse de la Bible d'Alexandrie (aux éd. du Cerf) autrement dit la  Septante (LXX), qui est notre Bible à nous, Orthodoxes, et que nous devrions préférer à toute autre, on peut lire :


"Le parallélisme entre «soir et «matin» montre que le mot grec prōí a ici valeur nominale, ce qui n'est pas classique (ailleurs la LXX l'emploie comme adverbe: « au matin »). Les exégètes se sont interrogés sur ce « soir» et ce « matin». Philon y voit les bornes qui, séparant les opposés «lumière» et «ténèbres » fixent la mesure du temps (Opif. 33-35). Basile voit dans le soir la limite du jour pendant lequel les œuvres furent créées, auquel succède une nuit, à son tour limitée par «un matin », ce qui forme un jour complet (Hom. Hex. II, 8). Autres discussions sur la façon de délimiter une journée ap. Procope, 53 A. ­L'expression. « un jour », hēméra mía, est calquée sur l'hébreu. Le sens de jour «premier » qu'on lui attribue généralement vient de son contexte, puisqu'il inaugure une série (même phénomène pour l'emploi de «un », dans TM et LXX simultanément, en 2, 11 s. 4, 19; Ex 28, 17). Certains exégètes anciens, notant l'emploi de mía, et non celui de prōtē qui aurait signifié «premier », en déduisent qu'il s'agit d'un jour «unique », celui de l'isolement du monde intelligible (Philon, Opif. 15). Voir aussi Irénée, V, 23, 2 : un seul jour pour la création. Origène juge qu'on ne pouvait pas dire «premier» parce que le temps n'existait pas encore (P. Arch. IV, 3, 1). Pour Basile, « un» évoque le retour du même jour pour accomplir la semaine et donner une image de l'éternité (Hom. Hex. II, 8). Les chrétiens en feront une image du jour huitième après les jours du monde: jour du Seigneur et celui qui commémore à la fois la création du monde et sa re-création inaugurée à la résurrection du Christ, prélude de la Résurrection de la fin. Le mot «jour» est parfois interprété à l'aide de l'équivalence un jour = mille ans. Le jour « unique» sert aussi à dire que la création fut simultanée, les jours suivants ne faisant qu'exprimer l'ordre du Cosmos (Philon, Opif. 28 et chez les Pères cappadociens). Autres attestations d'exégètes variées ap. Procope 60 D-61 D. "

Ainsi  le jour ecclésiastique commence avec le soir. Par conséquent, dans les monastères, les offices quotidiens commencent avec les Vêpres (office du soir), puis les Complies, l'office de Minuit, les Matines (office du matin), La Première heure, La troisième Heure, La Divine Liturgie, la Sixième Heure et se terminent avec la Neuvième Heure. Dans les églises en ville, nous suivons le même cycle, mais avec moins d'offices : Vêpres, Matines,  Divine Liturgie et  Neuvième Heure.
Toute fête commence par les Vêpres et se termine à la Neuvième Heure, qui clôt la journée.

La fête de la Résurrection n'est pas une exception, mais pour que les gens puissent assister aux grands offices de la Semaine Sainte, l'Église a déplacé les offices par rapport à leur temps réel. Les offices du matin sont dits la veille au soir et les offices du soir le matin.

  • Ainsi, le premier office de la Semaine Sainte ce sont les Matines du lundi,  ["l'office de l'Epoux" (Νυμφίος)], et il est chanté le soir du dimanche des Rameaux.
  • L'office du mardi matin est chanté le lundi soir,
  • L'office du mercredi matin, le mardi soir,
  • L'office du jeudi matin,  le mercredi soir,
  • L'office du jeudi soir (la Sainte Cène - Μυστικός Δείπνος), le jeudi matin,

  • L'office du vendredi matin (L'office de la Sainte Passion avec les12 Évangiles) le jeudi soir,


  • L'office du vendredi soir  (la Descente de la Sainte Croix - Η Αποκαθήλωσις), le vendredi matin,

  • L'office du samedi matin (L'Epitaphios - Ο Επιτάφιος Θρήνος) le vendredi soir,

  • L'office du samedi soir,  le samedi matin,


  • Et L'office de la Résurrection du dimanche matin à minuit.