Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
Affichage des articles dont le libellé est scientisme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est scientisme. Afficher tous les articles

mardi 6 mars 2018

Transhumanisme vs Théôsis ?

« Homme perfectible, homme augmenté ? », un numéro hors-série de la « Revue d’éthique et de théologie morale

Recension par Jean-Claude Larchet

Homme_perfectible
Marc Feix et Karsten Lehmkühler (éd.), Homme perfectible, homme augmenté ?, Actes du colloque de l’ATEM (Association des théologiens pour l’étude le la morale), Strasbourg le 29 août 2014, Revue d’éthique et de théologie morale, hors-série, n° 286, Éditions du Cerf, Paris, 2015, 226 p.
Au cours de ces dernières décennies se sont développées aux États-Unis, puis répandues dans le monde occidental, diverses théories qui se rattachent à ce que l’on appelle le courant transhumaniste, qui est puissamment soutenu par de grands groupes internationaux comme Google.
Ce courant vise à un dépassement des limites de l’homme actuel. Il comporte à un premier niveau la promotion de tous les moyens techniques permettant ce que l’on appelle en anglais un human enhancement, c’est-à-dire un perfectionnement et une « augmentation» de l’être humain. Comme le montre cette double traduction, ce dépassement est envisagé à des degrés divers qui peuvent aller d’un simple remède à des maladies ou des infirmités, jusqu’à une amélioration des performances physiques, psychiques et intellectuelles, réalisant un être humain ayant des capacités et des performances supérieures à celles de l’homme actuel. Cela débouche sur le concept plus large de transhumanisme, qui désigne un mouvement qui a l’ambition de créer un homme supérieur, ayant une nature différente de la nature présente, une nature qui accédera notamment à l’incorruptibilité et à l’immortalité, et à une toute-puissance sur elle-même et son environnement, une nature quasiment parfaite.
Cette conception qui remet en cause la conception de l’homme actuel, de ses limites, de son imperfection, et qui ambitionne de changer sa nature même pour lui conférer des qualités quasi-divines ne peut qu’interpeller les chrétiens. L’ATEM (Association des théologiens pour l’étude de la morale), qui réunit des universitaires catholiques et protestants spécialisés dans le domaine de l’éthique ou susceptibles d’apporter leurs compétences à la réflexion éthique, lui a consacré son dernier colloque annuel. Comme chaque année, un numéro hors-série de la Revue d’éthique et de théologie morale contient les Actes de ce colloque.

Une première partie regroupe les communications relatives à une « Approche philosophique et scientifique »:

— Bernard Baertschi, « “Human enhancement”: enjeux et questions principales »
— Jean-Louis Mandel, « Améliorer la condition humaine par la génétique? »
— Ghislain Waterlot, « Entre amélioration et aliénation: réflexions à partir de la “perfectibilité” chez Rousseau et chez Bergson »
— Pascale Lintz, « “Enhancement” et nanotechnologies »
— Otto Schäfer, « La notion d’ “homme végétal”, une piste pour renouveler le discours anthropologique chrétien? »
— Valentine Gourinat, « Le corps prothétique: un corps augmenté?
— Barbara Duarte, « Le piratage corporel ou “body hacking” au service de l’augmentation corporelle »
Une deuxième partie concerne l’« Approche biblique »:
— Christian Grappe, « La notion de perfection dans le Nouveau Testament et les réflexions contemporaines relatives à l’ “human enhancement” »
Une troisième partie contient les exposés se rapportant à l’« Approche d’éthique théologique et de spiritualité »:
— Karsten Lehmkühler, « La théologie face à l’amélioration de l’homme »
— Marie-Jo Thiel, « L’homme augmenté aux limites de la condition humaine »
— Alberto Bondolfi, « Comment argumenter à propos de l’amélioration de la condition biologique de la vie humaine? »
— Jean-Claude Larchet, « La déification (“théôsis”) comme accomplissement de l’homme »
— François Marxer, « Accomplissement, performance, dépassement: quelle excellence choisir? »

Ces communications ont, comme on l’aperçoit à leurs titres, des contenus très variés. Plusieurs d’entre elles ont souligné les limites de l’ambition de créer un homme parfait, tant du point de vue de sa réalisation technique que de son principe même, notant que le christianisme a fortement valorisé l’humilité et la faiblesse, dont le Christ lui-même, comme Dieu qui s’est fait homme, a montré l’exemple, et que le projet du christianisme consiste pour une part à assumer les limites de la nature dans l’état actuel qui est le sien, qui ne sont pas forcément négatives mais peuvent servir de support à une construction et une amélioration spirituelles de soi.
Ayant été invité à présenter le point de vue orthodoxe (qui s’est jusqu’à présent très peu exprimé dans ce débat, non seulement en France mais à l’étranger), j’ai pour ma part, dans l’introduction de mon exposé qui n’a pas été reproduite dans la version éditée, tout d’abord montré les limites internes du courant transhumaniste.

J’ai fait remarquer en premier lieu que celui-ci a deux fondements:

— Bien que l’on parle à son sujet de transhumanisme ou de posthumanisme, il s’enracine globalement dans l’humanisme né à la Renaissance et développé au XVIIIe siècle par les « Lumières », c’est-à-dire dans une conception qui considère l’homme comme existant d’une manière absolue, indépendamment de Dieu, pour lequel il ne peut y avoir aucun apport surnaturel, mais seulement un apport culturel, c’est-à-dire venant des productions sociales.

— Il est pour l’essentiel lié au progrès technologique, avec l’idée que c’est au moyen des nouvelles technologies surtout (en particulier robotiques, informatiques et génétiques) que l’homme pourra être amélioré, augmenté, transformé et dépassé ; dans ce sens il a une base matérialiste . Dans la mesure où les technologies se fondent sur les sciences, et où le transhumanisme pense que des solutions à presque tous – sinon à tous – les problèmes de l’homme pourront être apportées par les progrès technologiques fondés sur le progrès scientifique, il s’enracine aussi dans le scientisme, un courant philosophique né à la fin du XIXe siècle, selon lequel tout problème de l’existence humaine est susceptible de trouver, actuellement ou dans le futur, une solution dans la connaissance scientifique.
Bien que le mouvement transhumaniste et en particulier les théories de l’enhancement se veuillent ultra-modernes (et même futuristes) on voit donc que leurs fondements reposent sur l’humanisme de la Renaissance, le rationalisme des Lumières, le scientisme du XIXe siècle et le technologisme né à la même époque.
J’ai noté ensuite que, par rapport à ses fondements mêmes, le transhumanisme et ses corrélats présentent cependant un certain nombre de faiblesses : 

1) L’humanisme en tant qu’idéal moral est mis à mal par le transhumanisme dans la mesure où en augmentant la part de technicité dans le fonctionnement physique et psychique de l’être humain, il réduit du même coup la part d’humanité, et pourrait, au terme de sa logique, déboucher sur « un monde sans humain » pour reprendre le titre d’une enquête récente de la chaine de télévision Arte. 

2) La rationalité scientifique sur laquelle repose le technologisme du transhumanisme est mise à mal par la forte part d’illusion que comporte un monde transhumain, actuellement et sans doute à jamais bien plus imaginaire que réel. À cet égard, le transhumanisme, pour une grande part, relève plus de la science-fiction que de la science. Dans l’imaginaire qu’il développe se projette un certain nombre de fantasmes humains, comme un désir de perfection (physique, psychique et intellectuelle), de toute-puissance et d’immortalité acquises par des moyens humains. 

3) Le transhumanisme se montre aveugle quant aux limites de la technologie face au vieillissement du corps humain dans sa totalité et quant à la mort qui constitue l’horizon inévitable de la vie humaine (on voit bien aujourd’hui comment l’augmentation de la durée moyenne de vie, dont la médecine se targue, est corrélée par toutes sortes de maladies dégénératives qui affectent le grand âge et ne trouvent leur solution que dans la mort). 

4) Au lieu d’augmenter l’homme, comme il le prétend, le transhumanisme le diminue parce qu’il se centre essentiellement sur les performances ou les qualités du corps, et l’ampute donc pour une grande part de sa dimension psychique et pour la totalité de sa dimension spirituelle. 

5) Dans la mesure où il vise à améliorer les performances psychiques et intellectuelles de l’homme, il les traite sur un plan essentiellement quantitatif, n’ayant de par sa nature technologique que peu de prise sur le qualitatif. La prétendue capacité de choix réalisée par des moyens informatiques, relève essentiellement de la classification et des probabilités, qui restent du domaine de la quantification. Les fonctions intellectuelles qu’il est susceptible de toucher restent de l’ordre du calcul et sont améliorées du point de vue de la rapidité, de la quantité d’information traitée, et du respect de règles logiques posées au départ. Elles manquent d’intelligence et de compréhension au sens d’appréhension du sens et de référence à des valeurs. 

6) Lorsqu’il vise la qualité, comme c’est le cas de la génétique, le transhumanisme tombe dans des pratiques eugénistes contestables, et fait dépendre les choix de critères individuels (comme le désir ou la fantaisie des parents) ou sociaux (par exemple le besoin d’une société donnée d’avoir plus de filles ou plus de garçons, où, comme on l’a vu à l’époque du nazisme, le désir d’obtenir une race pure) qui sont non seulement discutables mais extérieurs à la personne concernée. 

7) La plus grande faiblesse du transhumanisme et de l’enhancement est d’envisager une amélioration et une augmentation de l’être humain sans être capable de poser et de résoudre le problème de leur sens lorsqu’elles dépassent les limites d’une réparation ou d’un rétablissement d’ordre thérapeutique, ni le problème de leur valeur, ni même souvent, le simple problème de leur utilité.
J’ai souligné enfin que le transhumanisme (en dehors de ce cas de visée thérapeutique, très particulier et non caractéristique) pose un problème par rapport à la foi chrétienne : ce mouvement, qui prend souvent la forme d’une idéologie, se positionne en effet sinon contre la religion, du moins comme un substitut (ou ersatz) de celle-ci. 

C’est ce que fait apparaître le corps de mon exposé (édité dans ce volume) dont le but est de présenter le perfectionnement de l’homme et son dépassement tels que les conçoit le christianisme et plus spécialement tel que les ont théorisés, au cours du premier millénaire surtout, les Pères grecs dans leur élaboration de l’anthropologie chrétienne, et particulièrement dans leur doctrine de la déification de l’homme (theôsis).
Jean-Claude Larchet

jeudi 18 septembre 2014

LA FOI d'un homme fort et libre choisi par Dieu

Il peut paraître ambigu et risqué de citer Vladimir Solovyov pour un Orthodoxe aussi peu oecuméniste que je le suis, cependant j'aurai l'audace de le faire car cette page sur la foi, écrite en 1884, est d'une telle énergie et d'une telle beauté que je ne saurais résister à la partager.

Vladimir Solovyov
Le vrai Dieu, qui a choisi Israël et qui a été choisi par celui-ci, est un Dieu fort, un Dieu qui est en Soi, un Dieu Saint. Un Dieu fort se choisit un homme fort avec lequel Il peut lutter ; un Dieu substantiel et personnel ne se dévoile qu’à un individu conscient ; un Dieu saint ne s’unit qu’à celui qui aspire à la sainteté et qui est capable d’un exploit moral actif. La faiblesse humaine cherche la force de Dieu, mais c'est là la faiblesse d’un homme fort : un homme de faible nature est incapable d'une vie de grande religiosité. De la même façon, un homme impersonnel, sans caractère, et avec une conscience peu développée, ne peut correctement comprendre l'authenticité de l'existence de Dieu. Enfin, l'homme privé de l'autodétermination morale, incapable d'être à l'origine d’un acte, n'est pas en mesure de réaliser un exploit et d'atteindre la sainteté - la sainteté de Dieu paraîtra toujours étrangère à un tel homme, et il ne sera jamais "l’ami de Dieu". ll en découle clairement que la vraie religion que nous trouvons chez le peuple d'Israël, loin de l’exclure, exige le développement de la libre personnalité humaine, de sa conscience et de son activité.
 Il est un préjugé bien courant selon lequel la foi étouffe la liberté de l'esprit humain alors que les connaissances positives augmentent cette liberté. Mais en fait c'est tout le contraire qui se passe. par la foi, l'esprit humain dépasse les frontières de la réalité du jour présent, et affirme l'existence de telles choses qui n'exigent pas de lui une reconnaissance - il reconnaît librement leur existence. La foi est un exploit de l'esprit qui révèle les choses invisibles. Un esprit pieux n'attend pas passivement la manifestation de choses extérieures, il va courageusement à leur rencontre ; il ne subit pas ces manifestations, il les anticipe, car il est libre et créateur. En tant qu'exploit de l'esprit, la foi a un mérite moral : "Bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru." Selon la notion empirique, au contraire, notre esprit est passif et aliéné, car soumis aux faits extérieurs : il n'y a là ni exploit, ni mérite moral. Il va de soi que cette opposition entre la foi et la science n'est pas absolue. Car le croyant connaît d'une façon ou d'une autre l'objet de sa foi, et que d'un autre côté, la connaissance positive concède à la foi tout ce qui ne peut pas être prouvé de façon empirique, et notamment, la réalité objective du monde physique, la continuité et l'universalité des lois de la nature, la certitude de nos facultés de perception, etc. Il ne fait aucun doute cependant que le trait prédominant de la foi est son activité et la liberté de notre esprit, alors que celui de la connaissance empirique est la passivité et la dépendance. Reconnaître et comprendre un certain fait extérieur n'exige aucune indépendance ou énergie de l'esprit humain : l'énergie sert à croire que cela n'est pas encore devenu un fait visible. L'évident et le présent imposent d'eux-mêmes leur reconnaissance; la force spirituelle réside dans ce qu'elle anticipe l'avenir, reconnaît et dévoile le secret et le caché. Voilà pourquoi la plus grande énergie de l'esprit humain se manifeste chez les prophètes juifs non pas malgré leur foi religieuse, mais justement en vertu de cette foi. 
(extrait d'un texte très intéressant qui répond à une question que je me suis souvent posée " Pourquoi le peuple juif était-il prédestiné à donner naissance à l'Homme-Dieu, au Messie, ou Christ")

jeudi 26 septembre 2013

L'ANCIENNE FOI SOVIETIQUE



C'est tout de même assez drôle ces adeptes et prosélytes de la religion du scientisme qui se moquent avec mépris de l'aveuglement du peuple chrétien prétendu anesthésié par l'opium de l'ignorance religieuse et de ses croyances. Ils n'ont pas conscience une seconde, pour leur immense majorité, que leurs convictions soi-disant rationnelles  et  scientifiques  ne sont tout simplement que des croyances fondées non pas sur un savoir personnel réel, non pas sur une expérimentation personnelle réelle, mais sur le crédit qu'ils accordent, en acte de foi aveugle, à ce qu'on leur a dit, raconté, décrit et qu'ils n'ont jamais vu de leurs yeux ni ne verront jamais en réalité car ils n'y connaissent en réalité rien et se contentent de répéter ce qu'il est de bon ton de croire et de dire à propos de tout et de rien. En vérité ils obéissent en bons fidèles de leur religion scientiste à leur propre clergé dont la hiérarchie n'a rien à envier aux religions dont ils prétendent de façon comique s'être débarrassé...

dimanche 19 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [4-1] Les deux ordres de vérité

Calculé à 4000 ans avant J.-C. à la Renaissance, l'âge de la Terre fut estimé à quelques dizaines de millions d'années à la fin du 19ème siècle. De nos jours on l'estime á quelque à 4,55 milliards. Or c'est ici l'occasion de se montrer un tout petit peu intelligent. Voici comment : il y a, sur cette question, deux ordres de vérité qui, à l'instar des droites parallèles dans la géométrie euclidienne, ne se rencontrent jamais. Si vous dites : 4000 ans, si je dis : plusieurs dizaines de millions d'années, et si une tierce personne affirme : 4,55 milliards d'années, ou bien nous nous trompons tous les trois ou bien l'un des trois seulement est dans le vrai. Pour ce qui est de la date d'apparition d'êtres humains sur terre, on trouve des traces de la présence en Europe il y a 35 000 ans de l'homme de Cro-Magnon. qui est en fait un homo sapiens. L'étude des ossements retrouvés indique que cet hοminidé était de grande taille : entre 1,70 m et 2 mètres. On estime que sa durée de vie maximum était de 35 ans. Il avait approximativement un physique identique au nôtre avec, semble-t-il, des os un peu plus épais que les nôtres. Certaines études attribuent à l'homme de Cro-Magnon un cerveau plus important de 15% à 20% que celui des hommes modernes. On lui attribue également une importante production artistique (Chauvet, Lascaux et Altamira...). Il faut aussi lui reconnaître une certaine maîtrise de la chasse avec la fabrication d'armes de jets. L'homme de Cro-Magnon est contemporain de l'homme de Néandertal et il fut témoin ou acteur de la disparition de celui-ci.

 Mais la Bible ne se situe pas dans cet ordre-là. La seule vérité à laquelle elle prétend, c'est à la révélation que le Dieu tri-unique fait à l'homme de lui-même dans le but d'étendre jusqu'à l'homme l'acte générateur éternel par lequel il fait de son Fils unique le réceptacle plénier de toute sa Puissance de vie divine, c'est-à-dire de son saint Esprit. Dans ce second ordre de vérité, la Bible se déclare tout à fait compétente. [à suivre]
 Père André Borrély
(choix des illustrations Maxime le minime) 


vendredi 17 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [3-2] et le Verbe s'est fait juif...

Par exemple, si vous faites du corps une guenille, un appendice encombrant, si la matière en général vous paraît mauvaise, éternelle, si la sexualité n'est bonne, à vos yeux, qu'à transmettre de père en fils le péché originel conçu comme une maladie sexuellement transmissible et inéluctablement mortelle, si vous croyez en la réincarnation (1), vous manifestez à l'endroit de l’humanité un pessimisme incompatible avec l'optimisme divin qui a jugé notre humanité, si pècheresse qu'elle soit, divinisable et donc digne d'accueillir son Fils. C'est tout le sens du baptême. Le proverbe latin disait: Nascuntur poetae, οratοres fiunt (2). On ne nait pas chrétien, on le devient par le baptême et par la conversion qu'il présuppose. 

Me reprochera-t-on de forcer le sens du texte du Credo si j'entends σαρκωθέντα εκ Πνεύματος άγιου και Μαρίας της Παρθένου - incarnatus est de Spiritu sancto ex Maria Virgine - dans le sens suivant: le Christ n'a pas pris chair seulement d'une manière biologique, dans le sein une femme fécondé miraculeusement par le saint Esprit, mais il a pris chair tout aussi bien en se faisant juif, c’est-à-dire en assumant l'humanité sous la forme de la langue araméenne, de la religion israélite, à tel moment de l'histoire de ce peuple. Et cette chair humaine-là, que la Bible n'oppose pas à l'esprit, a été pénétrée, pétrie, épousée par le saint Esprit.

Chercher dans la Bible une vérité d'ordre scientifique alors que la vérité de la sainte Écriture est tout entière dans la révélation que le Dieu tri-unique fait aux hommes de son merveilleux dessein de les faire entrer dans la génération éternelle de son Fils par le don divinisant de son très saint Esprit, c'est tourner le dos à l'attitude sapientielle hors de laquelle la Bible nous apparaît au mieux au niveau d'Ηοmère et des grands Tragiques grecs (Eschyle, Euripide, Sophocle) et au pire affligée d'une incapacité à la pensée abstraite qui la rend infiniment inférieure à l'oeuvre de Kant ou de Hegel, pour ne rien dire de cet artisan du bois venu de Galilée et qui, à Gethsémani puis sur le Golgotha ne fit pas le poids si on le compare à l'impassible et goguenard buveur de ciguë. [à suivre]
 Père André Borrély

(1) La réincarnation, le retour dans la chair, est la croyance selon laquelle un certain principe immatériel et individuel « âme », «substance vitale », « conscience individuelle » plutôt que personnelle, énergie, esprit accomplit des passages de vies successives dans différents corps (humains, animaux ou végétaux, selon les théories), ce qui suppose une conception négative et pessimiste de la matière et du corps, le retour dans la chair étant compris comme une punition purificatrice et rédemptrice. Selon cette croyance, à la mort du corps physique, l'âme quitte ce dernier pour habiter, après une nouvelle naissance, un autre corps.

(2) C'est une maxime attribuée à Cicéron et qui signifie: on nait poète, mais on devient orateur. Je dirai donc volontiers, on naît homme mais on devient chrétien.

mardi 14 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [3-1] Mentalité biblique vs dialectique

Une source intarissable d'hérésies : le refus de la mentalité foncièrement sapientielle des hommes de la Bible 

Η Πλατυτέρα των ουρανών
Que cela nous plaise ou non, lorsque le Dieu totalement transcendant au monde et aux hommes a décidé de devenir, en la personne divino-humaine de son Fils, ce que nous sommes, afin de nous permettre de devenir ce qu'il est, il n'a attendu ni la naissance de Copernic, ni celle d'Einstein, ni celle de Marie Curie, mais afin de pénétrer de part en part, pour la diviniser, notre humanité mortelle — hormis le péché — il a jeté son dévolu sur des bédouins vagabonds incapables de s'intéresser au mythe de la Caverne, à la dialectique, à la jouissance de démontrer, en un mot des barbares au sens très précis que les Grecs de l'Antiquité donnaient à ce terme méprisant. Quelle idée, se dit aujourd'hui encore l'Occidental, Dieu a-t-il donc bien pu avoir de choisir ce peuple-là, sa vision de l'homme et du monde, sa langue, sa culture, etc. Sans être nécessairement antisémites, nous sommes réfractaires, saisis d'une certaine frigidité devant cette mentalité à laquelle la Révélation du Dieu tri-unique à Israël a conféré une dignité que nous ne pouvons pas méconnaitre en tant que chrétiens et qui n'est pas sans évoquer la personne de la Mère de Dieu (A la neuvième ode des matines, le diacre orthodoxe dit : « Par nos chants honorons la Mère de Dieu et Mère de la Lumière et magnifions-la »)

Την Θεοτόκον και Μητέρα του φωτος, εν ύμνοις τιμώντες μεγαλύνωμεν

En effet, si importantes et regrettables qu'aient été les divergences entre l'Orient et l'Occident chrétiens dans la formulation dogmatique de leur piété mariale, Orthodoxes et Catholiques-romains ont une commune intuition fondamentale: si cette femme a connu avec le Logos préexistant du Père cette fusion que, neuf mois durant, toute mère expérimente avec son enfant, si le Logos préexistant a véritablement pris chair du saint Esprit et de la Vierge Marie, nous ne pouvons pas nous dérober à l'évidence qu'il est complètement impossible que cette femme, une fois délivrée, devenue mère, soit redevenue Madame-tout-le-monde. Au cas de la Mère de Dieu s'applique bien plus que dans tout autre cas l'irréversibilité du temps, le fait que le propre d'un grand évènement, c'est de créer une situation telle qu'il y a un avant et un après. Péguy disait fort bien cela dans ce style qui n'est qu'à lui:
« On peut donner sa démission d'élève de l'École Polytechnique, mais on ne peut donner sa démission d'ancien élève de l'École Polytechnique. »


Or, de même qu'après avoir connu, neuf mois durant, une union sans confusion inouïe avec le Créateur du ciel et de la terre, la Πλατυτεpα (1) est restée, pour l'éternité, marquée, mise à part, consacrée, de même, sans faire de la Bible un premier Coran, sans oublier que les chrétiens ne sont pas des gens du Livre mais des fils du Père cοnνiés à la génération divine par sa Parole faite chair, la vision de l'homme, la mentalité que Dieu a choisie de préférence à toutes les autres pour qu'en devenant l'un des hommes son Fils pût sauver tous les hommes, ont été, par cette élection, honorées, canonisées.

(1) Platytera = plus vaste que... Durant neuf mois, Marie a contenu en son sein une des trois hypostases constitutives du Dieu tri-unique créateur du ciel et de la terre. Elle est plus vaste que tout l'univers dès lors qu'elle en a contenu celui qui les a créés ex nihilo.

(2) Rien n'est plus légitime que de rompre le jeûne eucharistique, au terme de la divine liturgie, et pourtant peut-on imaginer une seconde que le célébrant boive son café en utilisant le calice dont il s'est servi pour célébrer ? Il faut être dépourvu de toute intelligence du christianisme pour imaginer que Marie a pu avoir d'autres enfants.
[à suivre]
 Père André Borrély

lundi 13 mai 2013

La Bible et la Science par P. André Borrély [2-2] Importance du genre littéraire

"C'est ainsi que daleth = 4 et waw = 6. En définitive, David = DaWiD = DWD = 4 +6+D = 14. Et peu importe à l'Auteur que, pour obtenir coûte que coûte le nombre 14, il faille supprimer tel ou tel maillon de la chaîne, liberté que nos historiens prendraient pour de la malhonnêteté intellectuelle. L'Auteur n'a qu'une idée en tête : affirmer avec force que Jésus Christ est le Messie attendu par Israël. C'est pour cela qu'il ne se contente pas du nombre 14. Il dit : trois fois l', trois étant un chiffre sacré qui a ici valeur de superlatif. Jésus Christ est vraiment le Messie, le Roi des rois, le Roi davidique par excellence. Notre lecture chrétienne de la sainte Écriture fait très peu appel à notre intellectualité. Par contre, elle exige beaucoup de notre intelligence. Le plus humble des travailleurs manuels peut avoir une grande intelligence des réalités divines et religieuses, et inversement un intellectuel de grande réputation dans la société déchristianisée peut témoigner d'une rare inintelligence de hanneton aveugle dès qu'il prétend parler de foi religieuse et notamment de Jésus Christ. C'est que, pour les hommes de la Bible, intelligence est toujours synonyme de sagesse. Pour nous, si nous voulons être intelligents lorsque nous ouvrons la Bible, si nous voulons bien ôter notre chapeau mais refuser toute autοdécapitαtion (2), nous devons impérativement nous poser la question suivante : Qu'est-ce que l'Auteur a voulu me dire, qu'a-t-il voulu que je comprenne et retienne, non pas tellement pour que j'enrichisse mon bagage intellectuel, mais afin que devenant plus intelligent, j'en devienne plus sage et vive davantage, ce qui s'appelle vivre, et non point vivoter d'une vie à petit feu, d'une vie morte? 
Espérer trouver quelque enseignement dans la Bible sur l'âge de notre planète ou l’apparition de  l'espèce humaine, c'est un peu comme si on allait chercher dans les textes fragmentaires des Présocratiques qui nous sont parvenus ( chez Thalès et Anaximandre, Pythagore et Héraclite, Parménide et Héraclite, Zénon d’Élée et Anaxagore ou Empédocle) la vérité contraignante pour l'entendement humain sur les questions que nous nous posons au sujet de l'origine de la formation de l'univers.

(2) Nous avons un assez bon exemple d'une telle autοdécapitatiοn, c'est-à-dire d'une inintelligence, avec ce qu'on a appelé le concordisme, lequel paraît à l'ordre du jour, semble-t--il, à certains musulmans légitimement préoccupés de ne pas réduire leur foi à un cri. Il s'est agi d'un système d'exégèse visant à établir une concordance entre les textes bibliques et les données scientifiques. Face à Auguste Comte, à Renan, au scientisme du 19ème siècle, un certain nombre de chrétiens se lancèrent dans une tentative apologétique visant à consolider la science sur le terrain scientifique. Vers 1870 on vit se développer des concordismes astronomiques, géologiques, zoologiques qui tentaient de réduire les six jours de la création à six périodes de l'évolution darwinienne. On eut ensuite le concordisme ethnographique qui cherchait dans l'étude des primitifs auxquels s'intéressa en particulier Lucien Lévy-Brühl, la confirmation d'une révélation primitive sur l'origine de l'humanité, la chute et la dispersion. Il y a eu encore un concordisme préhistorique tentant de situer les plus antiques traditions populaires de la Bible dans le cadre des découvertes contemporaines sur l'humanité antérieure à celle que nous font connaître les documents écrits. Tous ces efforts n'ont servi à rien!"[à suivre]
 Père André Borrély