- Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.
- Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.
- Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
- C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté.
- Tenez donc ferme: ayez à vos reins la vérité pour ceinture;
- revêtez la cuirasse de la justice;
- mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l'Evangile de paix;
- prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin;
- prenez aussi le casque du salut, et
- l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu.
- Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints.St Paul(Éphésiens 6)
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mercredi 4 mars 2020
ARMÉS pour le CARÊME par St Paul
mardi 3 mars 2020
LIVRE DE CHEVET POUR LE CARÊME: "Tactique du diable" de C.S. Lewis
![]() |
Lettres d'un vétéran de la tentation à un novice |
Présentation de l'éditeur
Par le jeu d'une mise en scène originale, C S Lewis donne la parole à un vieux démon tentateur qui fait part de son expérience à une nouvelle recrue. Screwtape, le démon expérimenté propose à Wormwood, le jeune démon une véritable stratégie de sabordage afin de mettre en péril la foi d'un jeune chrétien. Ainsi, grâce aux multiples pièges qu'il lui tend, il tente d'entraîner sa victime sur la mauvaise pente. Et pour que la leçon soit complète, Screwtape lui fait part de sa parfaite connaissance des détours secrets de l'âme humaine: combien fragiles sont les bonnes résolutions! Que de défauts intimes se cachent derrière les apparentes qualités! Mais Screwtape doit bien avouer que tous les démons de l'enfer sont démunis face à l'amour inconditionnel de Dieu et à son inépuisable capacité à pardonner. Aussi sa tentative pour soustraire sa victime à la protection divine sera finalement mise en échec. L'approche humoristique de C S Lewis n'enlève rien à la finesse et à la pertinence de sa réflexion et nous nous reconnaissons sans peine dans le miroir qu'il nous tend. 1a lecture de ce chef d'oeuvre de C S Lewis nous révèle - derrière la façade qui la cache - notre véritable identité et - derrière les caricatures qui le masquent - le vrai visage du Malin. La définition de l'enfer comme incompréhension radicale de l'amour est une des idées majeures de lactique du diable, un livre qui n'a pas fini de nous donner à penser. Irène Fernandez.
Biographie de l'auteur
C. S. Lewis est né à Belfast en 1898. Il fut professeur de littérature du Moyen Age et de la Renaissance à Oxford, où il fréquenta J. R. Tolkien. Doué d'un esprit exceptionnellement brillant, servi par une redoutable logique et un style sobre et concis, il connut une très grande popularité dans les milieux anglophones. Ses œœuvres de fiction, notamment Les chroniques de Narnia, jouissent d'un immense succès.
C.S. Lewis connaît bien la nature humaine ! Sous une forme ludique, et par le jeu d'une mise en scène originale, il donne la parole à un vieux démon tentateur qui fait part de son expérience à une nouvelle recrue. Wormwood, le jeune démon, a mission d'entrainer sa victime sur la mauvaise pente. Screwtape, le démon expérimenté lui propose une véritable stratégie de sabotage de la foi d'un jeune chrétien grâce aux multiples pièges qu'il lui tend. Et pour que la leçon soit complète, Screwtape lui fait part de sa parfaite connaissance des détours secrets de l'âme humaine : combien fragiles sont les bonnes résolutions ! Que de défauts intimes se cachent derrière nos apparentes qualités ! Mais Screwtape avoue aussi, bien malgré lui, que tous les démons de l'enfer sont démunis face à l'amour inconditionnel de Dieu et son inépuisable capacité à pardonner l'homme qui reconnaît sa défaillance. Et sa tentative pour soustraire sa victime à la protection divine sera finalement mise en échec.
L'approche humoristique de C.S. Lewis n'enlève rien à la finesse et à la pertinence de sa réflexion. Nous nous reconnaissons sans peine dans le miroir qu'il nous tend. La lecture de ce chef d'oeuvre de C. S. Lewis nous révèle - derrière la façade qui le cache - notre vrai Moi et - derrière les caricatures qui le masquent - le vrai visage du Malin. Il nous aidera à vivre dans la confiance et la sérénité.
jeudi 1 février 2018
Pour le GRAND CARÊME à venir… Bon courage !
Vous pensiez vous en tirer avec les sept péchés capitaux pour le Grand Carême à venir…Voici une "petite" liste de passions néfastes établie
par Saint Pierre de Damas
la fourberie,
la malice,
la perversité,
l'inconséquence,
la licence,
la tentation,
l'esprit borné,
l'absence de compréhension,
l'oisiveté,
la mollesse,
le manque de jugement,
la flatterie,
la fatuité,
l'inconséquence,
la démence,
le dérèglement,
la grossièreté,
l'irréflexion,
la lâcheté,
la léthargie,
l'absence de bonnes actions,
les fautes morales,
l'avidité,
la sur-frugalité,
la manque d'éducation,
l'extravagance,
les connaissances fausses,
l'oubli,
le manque de discernement
l'entêtement,
l'injustice,
la malveillance,
l'excès de scrupule,
la paresse,
le vain bavardage,
le manque de foi,
les méfaits,
l'immoralité,
le mépris de la loi,
l'esprit criminel,
la passion,
la séduction,
le consentement au mal,
les associations inconsidérées,
la provocation démoniaque,
le goût de la badinerie,
la recherche du confort corporel au-delà de ce qui est nécessaire,
le vice,
les faux-pas,
l'infestation de l'âme,
l'affaiblissement,
la faiblesse de l'intellect,
la négligence,
la paresse,
un découragement déplorable,
le dédain de Dieu,
l'aberration,
la transgression,
l'incroyance,
le manque de foi,
les mauvaises croyances,
la pauvreté de la foi,
l'hérésie,
l'association à l'hérésie,
le polythéisme,
l'idolâtrie,
l'ignorance de Dieu,
l'impiété,
la magie,
l'astrologie,
la divination,
le spiritisme,
le déni de Dieu,
l'amour des idoles,
la dissipation,
la débauche,
la volubilité,
l'indolence,
l'amour de soi,
l'inattention,
le manque de progrès,
la tromperie,
l'illusion,
la témérité,
la sorcellerie,
la profanation,
le fait de manger de la nourriture impure,
la mollesse,
une vie dissolue,
la voracité,
l'absence de chasteté,
l'avarice,
la colère,
l'abattement,
l'apathie,
l'amour propre,
l'orgueil,
la présomption,
l'auto-exaltation,
la vantardise,
l'excès d'enthousiasme,
la grossièreté,
la recherche de la satiété
le dol,
la torpeur,
la voracité,
la gloutonnerie,
la goinfrerie,
l'insatiabilité,
manger à l'insu des autres,
l'indifférence,
l'inconstance,
la volonté propre,
la légèreté,
l'auto-satisfaction,
l'amour de la popularité,
l'ignorance de la beauté,
la vulgarité,
le simplisme,
le manque de prévenance,
la grossièreté,
l'impolitesse,
l'esprit de polémique,
le goût de la querelle,
l'insulte,
les cris,
l'esprit bagarreur,
la violence physique,
la rage,
le désir insensé,
l'impudence,
l'exaspération,
l'offense,
l'hostilité,
la méchanceté,
la chicanerie,
la brusquerie,
la diffamation,
la censure,
la calomnie,
la condamnation,
l'accusation,
la haine,
la plainte incessante,
l'insolence,
déshonorer quelqu'un,
la férocité,
la frénésie,
la dureté,
l'agressivité,
se parjurer,
l'offense,
le manque de compassion,
la haine de ses frères,
la partialité,
le parricide,
le matricide,
la rupture des jeûnes,
le laxisme,
l'acceptation de pots-de-vin,
le vol,
la rapine,
la jalousie,
le conflit,
l'envie,
l'indécence,
la plaisanterie,
la diffamation,
la moquerie,
la dérision,
l'exploitation,
l'oppression,
le dédain de son prochain,
la fustigation,
la pendaison,
l'étranglement,
sans coeur,
l'implacabilité,
la rupture de contrat,
l'ensorcellement,
la dureté,
l'impudence,
le sans-gêne,
obscurcissement des pensées,
aveuglement mental,
le goût dee qui est éphémère,
la passion,
la frivolité,
la désobéissance,
la préoccupation des choses sans intérêt,
la somnolence de l'âme,
le sommeil excessif,
les fantasmes,
la consommation abusive d'alcool,
l'ivresse,
l'incompétence,
la négligence,
le plaisir insouciant,
l'auto-indulgence,
l'obsession sexuelle,
l'utilisation d'un langage grossier,
l'efféminement,
le désir effréné,
le désir brûlant,
la masturbation,
le proxénétisme,
l'adultère,
la sodomie,
la bestialité,
la souillure,
le libertinage,
l'inceste,
la malpropreté,
la pollution,
la saleté,
l'affection feinte,
le rire,
les blagues,
la danse érotique,
les applaudissements,
les chansons inappropriées,
la licence de langue,
l'amour excessif de l'ordre,
l'insubordination,
le désordre,
la conspiration,
la guerre,
le meurtre,
le brigandage,
le sacrilège,
les gains illicites,
l'usure,
la ruse,
le vol de tombes,
la dureté du coeur,
l'opprobre,
la plainte,
le blasphème,
le reproche
l'ingratitude,
la malveillance,
le mépris,
la mesquinerie,
le désordre,
le mensonge,
les mots vides,
la joie stupide,
la rêvasserie,
l'amitié insensée,
les mauvaises habitudes,
l'absurdité,
les conversations idiotes,
la loquacité,
la dépravation,
l'intolérance,
l'irritabilité,
richesse,
la rancune,
le mauvais caractère,
l'ostentation,
affectation,
la pusillanimité,
l'amour satanique,
la curiosité,
l'absence de crainte de Dieu,
l'inaccessibilité,
la prétention,
l'auto-inflation,
le mépris pour le prochain,
le jugement impitoyable,
l'insensibilité,
désespoir,
paralysie spirituelle,
la haine de Dieu,
le désespoir,
le suicide,
[…]
Voilà donc les passions que j'ai trouvées nommées dans les Saintes Ecritures. Je les ai inscrites sur une seule liste, comme je l'ai fait au début de mon discours avec les différents livres que j'ai utilisés. Je n'ai pas essayé et je n'aurais pas pu les organiser tous dans l'ordre; cela aurait été au-dessus de mes forces, pour la raison donnée par saint Jean Climaque : «Si vous cherchez la compréhension chez les méchants, vous ne la trouverez pas. En effet, tout ce que les démons produisent est désordonné. En commun avec les impies et les injustes, les démons n'ont qu'un but: détruire les âmes de ceux qui acceptent leurs mauvais conseils. Pourtant, parfois, ils aident réellement les hommes à atteindre la sainteté. Dans de tels cas, ils sont vaincus par la patience et la foi de ceux qui placent leur confiance dans le Seigneur et qui, par leurs bonnes actions et leur résistance aux mauvaises pensées, s'opposent aux démons et leur font tomber des malédictions.
in La Philocalie compilée par St Nicodème l'Hagiorite et St Macaire de Corinthe,
(traduction partielle et parfois approximative de la source par Maxime le minime)
lundi 4 décembre 2017
Saint Geronda Iakovos Tsalikis, L'Ancien de l'amour, du pardon et du discernement [2/2]
Geronda Iakovos Tsalikis (5/11/1920—21/11/1991)
par Alexandros Christodoulou
[2ème partie]
En tant qu'higoumène, il se comportait envers les pères et les visiteurs du monastère avec un excès d'amour, de compréhension et de discernement. Son hospitalité était proverbiale. Le discernement avec lequel il approchait les gens était une ses caractéristiques propres. Il voyait chaque personne comme une image du Christ et avait toujours un bon mot à leur dire. Ses paroles réconfortantes, qui allaient droit au cœur de ses auditeurs, sont devenues le point de départ de leur repentance et de leur vie spirituelle dans l'Église. L'Ancien avait le don, qu'il dissimulait, de perspicacité et de clairvoyance. Il reconnaissait le problème ou le péché de chaque personne et les corrigeait avec discrétion. Illuminé par le Saint-Esprit, il disait à chacun, en quelques mots, exactement ce dont il avait besoin. Saint Porphyre disait du précédent ancien Iakovos : «Gravez mes paroles. Il est l'une des personnes les plus clairvoyantes de notre temps, mais il le cache pour ne pas être loué ».
Dans une lettre adressée au saint monastère de Saint-David, le patriarche œcuménique Bartholomée a écrit : «En ce qui concerne le défunt aîné, avec sa personnalité, on peut dire de lui ce que saint Jean Chrysostome a écrit à propos de saint Mélèce d'Antioche : il a certes enseigné ou éclairé les esprits par la parole, mais le voir seulement était suffisant pour que les âmes de ceux qui le regardaient soient pénétrées de tout son enseignement de la vertu ».
Il a vécu pour la Divine Liturgie, qu'il célébra tous les jours, avec crainte et tremblement, avec dévotion et, littéralement, élévation. En effet les jeunes enfants et ceux qui avaient le cœur pur l'ont vu se déplacer au-dessus du sol ou être assisté par de saints anges. Comme il l'a lui-même dit à très peu de personnes, il a célébré avec les chérubins, les séraphins et les saints. Pendant la proscomédie, il a vu des anges du Seigneur prendre les portions de ceux dont on faisait mémoire et les placer devant le trône du Christ, comme des prières. Quand, à cause de problèmes de santé, il se sentait faible, il priait avant le début de la Divine Liturgie avec ces paroles "Seigneur, avec mes faibles forces d'homme je n'y parviendrai pas, alors aide-moi à célébrer". Après cela, disait-il, il célébrait «comme s'il avait des ailes».
L'un des aspects caractéristiques de sa vie était sa relation avec les saints. Il a vécu avec eux, leur a parlé et les a vus. Il avait une confiance impressionnante envers eux, particulièrement Saint David et Saint Jean le Russe, qu'il considérait littéralement comme ses amis. "Je murmure quelque chose à l'oreille du Saint et il me donne une ligne directe vers le Seigneur" disait-il. Alors qu'il était sur le point de subir une opération à l'hôpital de Halkida, il pria avec foi: «Saint David, n'irez-vous pas à Prokopi chercher Saint Jean, ainsi vous pourrez venir ici et me soutenir pour l'opération? Je ressens le besoin de votre présence et de votre soutien ». Dix minutes plus tard, les saints apparurent et, quand il les vit, l'Ancien se dressa sur son lit et leur dit: «Merci d'avoir répondu à ma demande et de venir ici pour me trouver».
L'une de ses vertus les plus connues était la charité. À maintes reprises, il a donné à tout le monde, selon leurs besoins. Il pouvait dire lesquels des visiteurs du monastère étaient en difficultés financières. Il demandait à leur parler en privé, leur donnait de l'argent et leur demandait de ne le dire à personne. Il n'a jamais voulu que ses actes charitables soient connus.
Un autre don qu'il avait était que, par les prières de Saint David, il était capable d'expulser les démons. Il lisait les prières de l'Église, faisait le signe de la Croix avec le précieux crâne du saint sur les personnes qui souffraient et celles-ci étaient souvent purifiées.
C'était un guide spirituel merveilleux, et grâce à ses conseils, des milliers de personnes sont retournées sur le chemin du Christ. Il aimait ses enfants plus que lui-même. C'est pendant la confession que que l'on pouvait particulièrement apprécier sa sainteté. Il n'a jamais offensé ou attristé personne. Il était justement connu comme "Geronda Iakovos tel Doux".
Il a souffert d'un certain nombre de maladies douloureuses. Une de ses paroles était : «Lucifer a reçu la permission de tourmenter mon corps». Et Dieu a donné son consentement pour ma chair, que j'ai portée pendant soixante-dix ans, à être tourmenté pour une seule raison : que je devienne humble. La dernière des épreuves concernant sa santé a été une crise cardiaque qui était le résultat d'une tentation qu'il avait subie.
Il a toujours eu le souvenir de la mort et du jugement à venir. En effet, il avait prédit sa mort. Il demanda à un hiérodiacre athonite qu'il avait confessé le matin du 21 novembre, dernier jour de sa vie terrestre, de rester au monastère jusqu'à l'après-midi pour l'habiller. Pendant qu'il confessait, il se leva et eut cet échange avec le hiérodiacre : «Lève-toi, fils. La Mère de Dieu, Saint David, Saint Jean le Russe et Saint Iakovos viennent d'entrer dans la cellule. — Pourquoi sont-ils ici, Geronda ? — Prends-moi, mon fils». À ce moment même, ses genoux ont cédé et il s'est effondré. Comme il l'avait prédit, il partit «comme un petit oiseau». Avec un souffle semblable à celui d'un oiseau, il a quitté ce monde le jour de l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu. Il a fait sa propre entrée dans le royaume de Dieu. Il était 4h17 dans l'après-midi.
Son corps est demeuré souple et chaud, et le cri qui s'échappa des lèvres de milliers de personnes fut : «Un Saint! Tu es un Saint », témoignant des sentiments des fidèles pour le défunt Iakovos. Maintenant, après sa mort bénie, il intercède pour tout le monde auprès du trône de Dieu, avec une confiance spéciale et exceptionnelle. Des centaines de fidèles peuvent confirmer qu'il a été un bienfaiteur pour eux.
Alexandros Christodoulos
(version française par Maxime le minime de la source)
mercredi 29 novembre 2017
Saint Geronda Iakovos Tsalikis, L'Ancien de l'amour, du pardon et du discernement [1/2]
Geronda Iakovos Tsalikis (5/11/1920—21/11/1991)
par Alexandros Christodoulou
[1ère partie]
Notre époque et la culture
d'aujourd'hui se sont malheureusement éloignées de la vision et de la recherche
de la sainteté. La foi orthodoxe est fondée sur la présence des saints. Sans
cela, notre Église est sur la voie de la sécularisation. Naturellement, comme
nous le savons de l'Écriture, Dieu seul est saint, et la sainteté dérive de
notre relation avec Lui, et par conséquent la sainteté est théocentrique plutôt
qu'anthropocentrique. Notre sainteté dépend de la gloire et de la grâce de Dieu
et de notre union avec Lui, pas de nos vertus. La sanctification suppose le
libre arbitre de la personne sanctifiée. Comme le dit saint Maxime le
Confesseur, tout ce que nous apportons, ce sont nos intentions. Sans celles-ci,
Dieu n'agit pas. Et Saint Jean Damascène répète que nous honorons les saints «pour
s'être unis librement avec Dieu et de l'avoir fait habiter en eux et que cette
participation soit devenue par grâce ce qu'Il est par nature». Les saints n'ont
pas cherché à être glorifiés, mais à glorifier Dieu, parce que la sainteté
signifie la participation et la communion avec la sainteté de Dieu.
La source de la sainteté dans
l'Église orthodoxe est l'Eucharistie divine. En prenant part au Seul Saint,
Jésus-Christ, nous devenons saints. Les «choses saintes», le Corps et le Sang
du Christ, sont données comme communion «aux saints», les membres de l'Église.
La sainteté accompagne la sainte communion. Les luttes ascétiques des saints ne
sont pas un but mais un moyen qui mène au but, qui est la communion
eucharistique, l'union la plus parfaite et la plus complète avec le Seul Saint.
Dans la prière du Seigneur, le «Notre Père», nous voyons que la sanctification
est associée au Royaume de Dieu. Nous demandons que Son Royaume vienne dans le
monde afin que chacun puisse Le louer et puisse partager sa sainteté et sa
gloire, c’est ce que nous appelons la «déification».
Le Royaume de Dieu et la
déification sont une extension éternelle de la Divine Liturgie dans l'espace et
dans le temps, comme l'écrit saint Maxime le Confesseur. En prenant part à
l'Eucharistie divine, les saints deviennent des dieux par grâce, mais ils sont
conscients qu'ils « ont le trésor dans des vases d'argile » et qu'ils voient « à
travers des lunettes de soleil ». Ils attendent et espèrent le moment où la
porte du ciel s'ouvrira et où ils verront Dieu « tel qu'il est ». Leur lutte
contre les passions et les démons est continue et ils croient que tout le monde
ira au paradis, sauf eux. Ils connaissent leur insignifiance et leur indignité,
ils ne croient pas à leur supériorité morale et à leur dignité et, avec
l'humilité qu'ils ressentent, ils voient les autres comme des saints, surtout
quand ces gens leur rendent des honneurs. Cela est dû à l'amour, qui est la
seule chose qui restera dans le Royaume de Dieu.
Un exemple de leur amour pour
Dieu est leur lutte personnelle pour observer ses commandements. La soumission
à la volonté de Dieu purifie les gens de leurs passions et prépare la place
pour que la grâce y établisse sa demeure. Tous les saints sont caractérisés par
une attitude d'ascèse et de sacrifice de soi. Selon saint Isaac, la vie
ascétique est la mère de la sanctification « d'où naît le premier goût du sens
des mystères du Christ». Ou, comme le dit saint Maxime le Confesseur : « Par
leur mortification volontaire, refusant tous les maux et toutes les passions
... ils se sont faits pèlerins et étrangers à la vie, combattant hardiment
contre les rébellions du monde et du corps ... et ont conservé l'honneur de
leur âme ».
C’était un tel vase de la
grâce et de la demeure du Saint-Esprit qu’était l'Ancien Iakovos Tsalikis,
l'une des plus importantes et saintes personnalités de notre époque, un grand
et saint Ancien, un véritable ami de Dieu.
Il était une incarnation
vivante de l'Évangile, et sa visée était la sanctification. Dès la petite
enfance, il aimait prier et allait dans différentes chapelles, allumait les
lampes à icônes et priait les saints. Dans une chapelle de son village, c’est
souvent qu’il pouvait parler à Sainte Parascève. Il s'est soumis à l'appel de
Dieu, qui lui est venu quand il était encore un petit enfant, s'est renié et a
pris la Croix du Christ jusqu'à son dernier souffle. En 1951, il s’est rendu au
monastère de Saint David l'Ancien, où il fut reçu de manière miraculeuse par le
saint lui-même.
Il fut tonsuré en novembre
1952. Moine il se soumit sans plainte et ne fit rien sans la bénédiction de
l'higoumène. Il marchait souvent de quatre à cinq heures pour aller visiter son Ancien,
dont l'obédience était celle de prêtre de paroisse dans la petite ville de
Limni. La violence qu'il se faisait à lui-même était sa principale
caractéristique. Ce n’est pas aisément qu’il se permettait quelque relâchement.
Il a vécu des épreuves et des tentations incroyables. La grande pauvreté du
monastère, sa cellule gelée avec des volets cassés, le vent froid et la neige
qui entrait par les interstices, le manque du strict nécessaire, même de
vêtements et de chaussures d'hiver, faisaient frissonner tout son corps et il
était souvent malade. Il supportait le poids de la guerre spirituelle,
invisible en même que perceptible menée par Satan, qui fut vaincu par
l'obéissance, la prière, la douceur et l'humilité d'Iakovos. Il a combattu ses
ennemis avec les armes que nous a données notre sainte Église : le jeûne, les veilles
et la prière.
Son ascétisme était étonnant.
Il mangeait comme un oiseau, selon son biographe. Il dormait par terre pendant
deux heures sur vingt-quatre. Toute la nuit était consacrée à la prière. En ce
qui concerne son combat, il disait : « Je ne fais rien. Quoi que je fasse,
c'est Dieu qui le fait. Saint David m'apporte son soutien pour y parvenir. »
Son humilité, légendaire et
inspirante, était ce qui le caractérisait le mieux. Les démons qui étaient chez
les personnes possédées venues au monastère le maudissaient et disaient : « Nous
voulons te détruire, te neutraliser, t’annihiler, mais nous n’y parvenons pas à
cause de ton humilité ». Il insistait toujours sur son manque d'éducation,
ses insuffisances et son humilité. C'était typique de lui que, quand il parlait,
de temps en temps il disait : « Pardonne-moi. ». Il demandait toujours
le pardon des gens, ce qui était un signe de son attitude humble. Un jour qu’il
avait été invité à visiter le monastère de Saint George Armas, où l'ancien higoumène
était le p. Georges Kapsanis, il répondit
: « Pères, je suis un chien mort. Que ferai-je si je viens vous voir ?
Polluer l'air ? » Il avait toujours le sentiment qu'il n'était rien.
Et quand il est devenu higoumène,
il disait toujours qu'il n'était pas digne de la responsabilité du monastère
: « C’est Saint David qui est l'higoumène ici », soutenait-il. Quand il célébrait
avec d'autres prêtres, il allait dans un coin du sanctuaire, les laissant conduire
l’office. On lui disait : « Ce n'est pas bien, tu es l’higoumène de ce
monastère », il répondait alors : « Fils, c’est Saint David qui est l’higoumène
ici. »
Bien qu'il n'en ait pas brigué la
charge, il accepta d'être ordonné diacre par Grigorios, l'évêque de Halkida, le
18 décembre 1952. Le lendemain, il devint prêtre. Dans son discours après
l'ordination, l'évêque dit : « Et toi, fils, tu seras sanctifié. Continue,
avec la puissance de Dieu, et l'Église te déclarera [saint] ». Ses paroles
étaient prophétiques. Il a été consacré higoumène le 27 juin 1975 par le
métropolite Chrysostome de Halkida, fonction qu’il a remplie jusqu'à sa mort.
(Version française par Maxime le minime de la source)
jeudi 18 septembre 2014
LA FOI d'un homme fort et libre choisi par Dieu
Il peut paraître ambigu et risqué de citer Vladimir Solovyov pour un Orthodoxe aussi peu oecuméniste que je le suis, cependant j'aurai l'audace de le faire car cette page sur la foi, écrite en 1884, est d'une telle énergie et d'une telle beauté que je ne saurais résister à la partager.
![]() |
Vladimir Solovyov |
Le vrai Dieu, qui a choisi Israël et qui a été choisi par celui-ci, est un Dieu fort, un Dieu qui est en Soi, un Dieu Saint. Un Dieu fort se choisit un homme fort avec lequel Il peut lutter ; un Dieu substantiel et personnel ne se dévoile qu’à un individu conscient ; un Dieu saint ne s’unit qu’à celui qui aspire à la sainteté et qui est capable d’un exploit moral actif. La faiblesse humaine cherche la force de Dieu, mais c'est là la faiblesse d’un homme fort : un homme de faible nature est incapable d'une vie de grande religiosité. De la même façon, un homme impersonnel, sans caractère, et avec une conscience peu développée, ne peut correctement comprendre l'authenticité de l'existence de Dieu. Enfin, l'homme privé de l'autodétermination morale, incapable d'être à l'origine d’un acte, n'est pas en mesure de réaliser un exploit et d'atteindre la sainteté - la sainteté de Dieu paraîtra toujours étrangère à un tel homme, et il ne sera jamais "l’ami de Dieu". ll en découle clairement que la vraie religion que nous trouvons chez le peuple d'Israël, loin de l’exclure, exige le développement de la libre personnalité humaine, de sa conscience et de son activité.
Il est un préjugé bien courant selon lequel la foi étouffe la liberté de l'esprit humain alors que les connaissances positives augmentent cette liberté. Mais en fait c'est tout le contraire qui se passe. par la foi, l'esprit humain dépasse les frontières de la réalité du jour présent, et affirme l'existence de telles choses qui n'exigent pas de lui une reconnaissance - il reconnaît librement leur existence. La foi est un exploit de l'esprit qui révèle les choses invisibles. Un esprit pieux n'attend pas passivement la manifestation de choses extérieures, il va courageusement à leur rencontre ; il ne subit pas ces manifestations, il les anticipe, car il est libre et créateur. En tant qu'exploit de l'esprit, la foi a un mérite moral : "Bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru." Selon la notion empirique, au contraire, notre esprit est passif et aliéné, car soumis aux faits extérieurs : il n'y a là ni exploit, ni mérite moral. Il va de soi que cette opposition entre la foi et la science n'est pas absolue. Car le croyant connaît d'une façon ou d'une autre l'objet de sa foi, et que d'un autre côté, la connaissance positive concède à la foi tout ce qui ne peut pas être prouvé de façon empirique, et notamment, la réalité objective du monde physique, la continuité et l'universalité des lois de la nature, la certitude de nos facultés de perception, etc. Il ne fait aucun doute cependant que le trait prédominant de la foi est son activité et la liberté de notre esprit, alors que celui de la connaissance empirique est la passivité et la dépendance. Reconnaître et comprendre un certain fait extérieur n'exige aucune indépendance ou énergie de l'esprit humain : l'énergie sert à croire que cela n'est pas encore devenu un fait visible. L'évident et le présent imposent d'eux-mêmes leur reconnaissance; la force spirituelle réside dans ce qu'elle anticipe l'avenir, reconnaît et dévoile le secret et le caché. Voilà pourquoi la plus grande énergie de l'esprit humain se manifeste chez les prophètes juifs non pas malgré leur foi religieuse, mais justement en vertu de cette foi.(extrait d'un texte très intéressant qui répond à une question que je me suis souvent posée " Pourquoi le peuple juif était-il prédestiné à donner naissance à l'Homme-Dieu, au Messie, ou Christ")
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