Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 28 novembre 2024

COMMENT SE PROPAGE LE MAL ENTRE LES HOMMES…

… et le seul remède 

par St Dumitru Stăniloae, saint prêtre confesseur


  « En subordonnant l’esprit de notre être aux pulsions inférieures, sans toutefois parvenir à le réduire totalement au silence, les passions provoquent une déchirure et un désordre dans notre être, et par conséquent, un affaiblissement. Mais leurs effets ne se limitent pas au sujet lui-même. Les passions engendrent également un désordre dans les relations entre leur sujet et ses semblables. Souvent, une passion se propage de son premier sujet à la vie d’autrui. L’avidité d’une personne suscite l’avidité d’une autre, qui cherche à se protéger de l’avidité de la première. Presque toute passion tend à réduire les autres au rang d’objets. Ces derniers cherchent alors à se défendre, ce qui engendre un conflit, qui dépasse souvent la simple défense pour traiter à son tour le premier sujet des passions comme un objet. 
    L’égoïsme et la réduction de soi aux limites des passions éveillent, par défense ou révolte, l’égoïsme, la restriction et l’appauvrissement des autres. Une personne passionnée ne nuit pas seulement à elle-même, mais aussi à autrui. Les passions n’ont pas pour seules victimes leur propre sujet, mais aussi les semblables de celui-ci. La passion ne manifeste pas seulement son effet destructeur et désordonné en celui qui en est animé, mais également en ceux qui l’entourent. Elle les affecte, et leur réaction est souvent similaire. 
    Ainsi, le débauché utilise d’autres personnes comme des objets de plaisir, mais par son comportement, il rend ces personnes elles-mêmes débauchées, qui cherchent à leur tour à traiter d’autres individus comme des objets. Celui qui est orgueilleux suscite, par imitation ou par réaction, l’orgueil chez d’autres personnes. Les relations d’orgueil ainsi créées entre les individus s’opposent aux relations normales d’harmonie et fragmentent la communauté humaine. Les membres se dévorent mutuellement comme des reptiles, comme le dit Saint Maxime. 
    Toutes les passions s’opposent à l’amour véritable, le seul capable de rétablir l’harmonie normale entre les humains. Ainsi, les passions produisent et entretiennent le chaos parmi les hommes. C’est pourquoi, en fondant l’Église, le Christ cherche à rétablir l’unité ou la synergie humaine. Mais cette restauration n’est pas possible sans l’affaiblissement des passions.»

vendredi 23 août 2019

«S’il tombe encore, il se relève encore, et ainsi jusqu’à la mort !» par St Théophane Le Reclus



«À l’origine, l’homme fut créé juste. Mais il tomba et perdit son harmonie intérieure. L’orgueil entra en lui, et avec l’orgueil, une multitude de passions, qui le détournèrent du bien et l'entraînèrent au péché. En cet état, l’homme souffrit. Aussi le Seigneur instaura-t-Il sur terre une infirmerie : la Sainte Église et les sacrements. Dans le baptême, on renonce à Satan et à ses œuvres, à son service et à son orgueil, c’est-à-dire à toutes les passions, et on reçoit la force de les combattre. Pour ceux qui tombent après le baptême, il y a le sacrement de pénitence, dans lequel les promesses du baptême sont répétées et les forces perdues de la Grâce renouvelées... Si le pénitent tombe à nouveau, il se relève à nouveau par le repentir. S’il tombe encore, il se relève encore, et ainsi jusqu’à la mort! C’est la voie commune du salut ! Nous avons, en outre, les carêmes", le jeûne” avec la préparation“ qui convient pour recevoir la communion. Il serait, certes, préférable de ne pas tomber après le baptême ou, du moins, de ne plus tomber après être tombé et s’être relevé par le repentir. Mais les passions sont proches de notre cœur — la vie en famille et en société leur fournit de nombreuses occasions de s’exacerber— et il arrive que le chrétien ne résiste pas à la tentation et tombe. Ou encore, il résiste deux ou trois fois et tombe à la quatrième ou à la cinquième. Il se repent, mais tombe à nouveau. Tant que sa conscience est fidèle et que les sentiments de piété et de crainte de Dieu demeurent vivants en lui, l’homme ressent ses chutes avec douleur. Les éviter dépend en partie de sa volonté. Ainsi, l’un s’enflamme à la pensée de vaincre et de déraciner les passions, d’accomplir sans faillir les promesses du baptême et de pénitence, ou de vivre sans blesser sa conscience ni offenser Dieu. N’estimant pas pouvoir y parvenir dans la société, un autre s'éloigne, fuit et demeure au « Désert» : il quitte le monde et entre au monastère. L’entrée au monastère implique donc la détermination de vivre sans plus s'adonner aux passions. La vie monastique, elle-même, est un combat incessant pour vaincre et déraciner les passions, afin d’être purs et irréprochables devant la Face de Dieu.» 
Saint Théophane Le Reclus*

in Pour garder la flamme, instructions aux moniales sur les obligations de leur vie monastique (Traduit par Svetlana Marchal Âge d'homme-La lumière du Thabor)

*10 janvier 1815 - 16 juin 1894
Jours commémoratifs:
19/6 janvier - Décès
23/10 janvier

29/16 juin

mardi 20 mars 2018

Ceux d’entre nous qui vivent la plus terrible des morts…



LECTURE DU PSAUME 18
extraits

Dieu est présenté comme descendant des cieux et se révélant. Que veut dire “se révéler” ? 
La révélation se fait par étape, dans le silence de la nature et à travers le cri de notre âme, la clameur de nos passions, desquelles Dieu peut nous purifier. Certes, l’âme est purifiée des passions, mais c’est surtout l’intellect qui l’est car il s’agit d’une révélation, laquelle se produit dans l’esprit de l’homme. Quand Dieu nous libère des passions, Il nous donne la contemplation intérieure des choses, la connaissance des êtres, la compréhension de tout ce qui concerne Dieu, la compréhension de Dieu lui-même. Puis nous entrerons dans la crainte, la foi, dans la connaissance qui résulte de notre union avec Dieu. 

[…]

David s’est délecté de la nature, il s’est reposé, il a contemplé le firmament et le soleil. Dans ses mains, il tenait l’Écriture, qui lui fournissait l’occasion de parler de Dieu. Il nous a présenté une image, celle du soleil sortant comme d’une chambre nuptiale. Pourquoi notre cœur ne deviendrait-il pas lui aussi une chambre nuptiale?


Nous sommes tous baignés par la chaleur divine; elle ne laisse personne à découvert. Cependant nos âmes en restent bien souvent éloignées. Quelle chose étrange! Quelle solitude! Et pourtant Dieu est partout! Je pense que, dans le fond, il s’agit d’une mort. La mort réelle est notre éloignement de Dieu. Mais David dit que Dieu est celui qui convertit les âmes. Il peut donc nous ramener à la vie, nous faire comprendre sa présence et nous amener à désirer son entrée en nous.

[…]

 Je souhaite ardemment que cette union ait lieu devant les portes de nos cœurs, puis dans nos cœurs, que nous sortions ensuite de nos cœurs pour que Dieu nous absorbe tout entiers et qu’Il sorte finalement seul de la chambre nuptiale. Seul ? Oui, mais en nous ayant divinisés. Ceci sera notre plénitude et notre perfection. Que pouvons-nous désirer de meilleur ? Pourquoi vivre “comme ceux qui dorment dans la tombe, eux dont Tu ne te souviens plus?” Dieu se souvient de nous. Sa chaleur parvient jusqu’à nous, et nous vivons comme s’Il nous oubliait, comme s’Il ne s’était jamais soucié de nous! 
Je pense que ceux d’entre nous qui vivent cette mort, la plus terrible des morts qu’est le sentiment de solitude, de séparation d’avec Dieu, doivent pleurer et chercher Dieu, faire de Lui la méditation de leur cœur. Dieu ne devrait pas être seulement la méditation de nos cœurs ; c’est devant Lui que nous œuvrons. Quand nous aurons vraiment compris ceci, nous ferons l’expérience d’un avant-goût du Royaume des Cieux. Le Royaume des Cieux est là. Voyez-vous comment Dieu règne ? Non ! Et cependant il règne. Nous sommes au centre de l’univers et nous ne voyons pas Dieu! 

Puissions-nous devenir comme des petits enfants à qui Dieu donnera la sagesse. Dieu est sagesse, qu’Il nous permette d’avoir conscience de ce qu’est la vérité, de sorte que nous soyons éternellement attachés à Lui.

À SUIVRE


vendredi 16 mars 2018

La source de toute méchanceté et de tout péché, la racine de toutes les iniquités…

[…] Souvent, le Père Cléopas rappelait les péchés issus de la philautie et incitait chacun au repentir en disant :


« La source de toute méchanceté et de tout péché, la racine de toutes les iniquités, c’est la philautie ! L’amour de soi est un amour déraisonnable pour le corps et c’est la plus grave et la plus subtile des passions qui as- servissent la nature humaine. 
De la philautie naissent : l’orgueil, l'arrogance, la fierté, la haine, 1’envie, la convoitise, la jalousie, la méchanceté, la duplicité, la rivalité, la rancune, le désir de vengeance, l’intempérance du ven- tre, et beaucoup d’autres passions. Toujours de la philautie, tirent leur origine la complaisance envers soi, le ménagement de soi, l’autojustification, le contentement de soi, la vantardise, l’éloge de soi, le plaisir que l’on prend à soi-même, la présomption, et tous les autres péchés connus et ignorés.»
Il arrivait parfois au Père d’énumérer des centaines et des centaines de péchés qui tirent leur origine de la philautie. […]

extrait du livre de Père Ioannichié Balan

jeudi 1 février 2018

Pour le GRAND CARÊME à venir… Bon courage !

Vous pensiez vous en tirer avec les sept péchés capitaux pour le Grand Carême à venir…Voici une "petite" liste de passions néfastes établie

 par Saint Pierre de Damas

Saint Hiéromartyr Pierre de Damas


la dureté,
la fourberie,
la malice,
la perversité,
l'inconséquence,
la licence,
la tentation,
l'esprit borné,
l'absence de compréhension,
l'oisiveté,
la mollesse,
le manque de jugement,
la flatterie,
la fatuité,
l'inconséquence,
la démence,
le dérèglement,
la grossièreté,
l'irréflexion,
la lâcheté,
la léthargie,
l'absence de bonnes actions,
les fautes morales,
l'avidité,
la sur-frugalité,
la manque d'éducation,
l'extravagance,
les connaissances fausses,
l'oubli,
le manque de discernement
l'entêtement,
l'injustice,
la malveillance,
l'excès de scrupule,
la paresse,
le vain bavardage,
le manque de foi,
les méfaits,
l'immoralité,
le mépris de la loi,
l'esprit criminel,
la passion,
la séduction,
le consentement au mal,
les associations inconsidérées,
la provocation démoniaque,
le goût de la badinerie,
la recherche du confort corporel au-delà de ce qui est nécessaire,
le vice,
les faux-pas,
l'infestation de l'âme,
l'affaiblissement,
la faiblesse de l'intellect,
la négligence,
la paresse,
un découragement déplorable,
le dédain de Dieu,
l'aberration,
la transgression,
l'incroyance,
le manque de foi,
les mauvaises croyances,
la pauvreté de la foi,
l'hérésie,
l'association à  l'hérésie,
le polythéisme,
l'idolâtrie,
l'ignorance de Dieu,
l'impiété,
la magie,
l'astrologie,
la divination,
le spiritisme,
le déni de Dieu,
l'amour des idoles,
la dissipation,
la débauche,
la volubilité,
l'indolence,
l'amour de soi,
l'inattention,
le manque de progrès,
la tromperie,
l'illusion,
la témérité,
la sorcellerie,
la profanation,
le fait de manger de la nourriture impure,
la mollesse,
une vie dissolue,
la voracité,
l'absence de chasteté,
l'avarice,
la colère,
l'abattement,
l'apathie,
l'amour propre,
l'orgueil,
la présomption,
l'auto-exaltation,
la vantardise,
l'excès d'enthousiasme,
la grossièreté,
la recherche de la satiété
le dol,
la torpeur,
la voracité,
la gloutonnerie,
la goinfrerie,
l'insatiabilité,
manger à l'insu des autres,
l'indifférence,
l'inconstance,
la volonté propre,
la légèreté,
l'auto-satisfaction,
l'amour de la popularité,
l'ignorance de la beauté,
la vulgarité,
le simplisme,
le manque de prévenance,
la grossièreté,
l'impolitesse,
l'esprit de polémique,
le goût de la querelle,
l'insulte,
les cris,
l'esprit bagarreur,
la violence physique,
la rage,
le désir insensé,
l'impudence,
l'exaspération,
l'offense,
l'hostilité,
la méchanceté,
la chicanerie,
la brusquerie,
la diffamation,
la censure,
la calomnie,
la condamnation,
l'accusation,
la haine,
la plainte incessante,
l'insolence,
déshonorer quelqu'un,
la férocité,
la frénésie,
la dureté,
l'agressivité,
se parjurer,
l'offense,
le manque de compassion,
la haine de ses frères,
la partialité,
le parricide,
le matricide,
la rupture des jeûnes,
le laxisme,
l'acceptation de pots-de-vin,
le vol,
la rapine,
la jalousie,
le conflit,
l'envie,
l'indécence,
la plaisanterie,
la diffamation,
la moquerie,
la dérision,
l'exploitation,
l'oppression,
le dédain de son prochain,
la fustigation,
la pendaison,
l'étranglement,
sans coeur,
l'implacabilité,
la rupture de contrat,
l'ensorcellement,
la dureté,
l'impudence,
le sans-gêne,
obscurcissement des pensées,
aveuglement mental,
le goût dee qui est éphémère,
la passion,
la frivolité,
la désobéissance,
la préoccupation des choses sans intérêt,
la somnolence de l'âme,
le sommeil excessif,
les fantasmes,
la consommation abusive d'alcool,
l'ivresse,
l'incompétence,
la négligence,
le plaisir insouciant,
l'auto-indulgence,
l'obsession sexuelle,
l'utilisation d'un langage grossier,
l'efféminement,
le désir effréné,
le désir brûlant,
la masturbation,
le proxénétisme,
l'adultère,
la sodomie,
la bestialité,
la souillure,
le libertinage,
l'inceste,
la malpropreté,
la pollution,
la saleté,
l'affection feinte,
le rire,
les blagues,
la danse érotique,
les applaudissements,
les chansons inappropriées,
la licence de langue,
l'amour excessif de l'ordre,
l'insubordination,
le désordre,
la conspiration,
la guerre,
le meurtre,
le brigandage,
le sacrilège,
les gains illicites,
l'usure,
la ruse,
le vol de tombes,
la dureté du coeur,
l'opprobre,
la plainte,
le blasphème,
le reproche
l'ingratitude,
la malveillance,
le mépris,
la mesquinerie,
le désordre,
le mensonge,
les mots vides,
la joie stupide,
la rêvasserie,
l'amitié insensée,
les mauvaises habitudes,
l'absurdité,
les conversations idiotes,
la loquacité,
la dépravation,
l'intolérance,
l'irritabilité,
richesse,
la rancune,
le mauvais caractère,
l'ostentation,
affectation,
la pusillanimité,
l'amour satanique,
la curiosité,
l'absence de crainte de Dieu,
l'inaccessibilité,
la prétention,
l'auto-inflation,
le mépris pour le prochain,
le jugement impitoyable,
l'insensibilité,
désespoir,
paralysie spirituelle,
la haine de Dieu,
le désespoir,
le suicide,
[…]

Voilà donc les passions que j'ai trouvées nommées dans les Saintes Ecritures. Je les ai inscrites sur une seule liste, comme je l'ai fait au début de mon discours avec les différents livres que j'ai utilisés. Je n'ai pas essayé et je n'aurais pas pu les organiser tous dans l'ordre; cela aurait été au-dessus de mes forces, pour la raison donnée par saint Jean Climaque : «Si vous cherchez la compréhension chez les méchants, vous ne la trouverez pas. En effet, tout ce que les démons produisent est désordonné. En commun avec les impies et les injustes, les démons n'ont qu'un but: détruire les âmes de ceux qui acceptent leurs mauvais conseils. Pourtant, parfois, ils aident réellement les hommes à atteindre la sainteté. Dans de tels cas, ils sont vaincus par la patience et la foi de ceux qui placent leur confiance dans le Seigneur et qui, par leurs bonnes actions et leur résistance aux mauvaises pensées, s'opposent aux démons et leur font tomber des malédictions.

in La Philocalie compilée par St Nicodème l'Hagiorite et St Macaire de Corinthe,

(traduction partielle et parfois approximative de la source par Maxime le minime)

dimanche 16 mars 2014

Que dirait St Jean Chrysostome de nos jours sur ce que nous regardons pendant le Carême !?

Nous vivons une époque où la représentation de toutes les passions humaines est sans doute bien au-delà de ce qu'aurait pu imaginer St Jean Chrysostome ; non pas que les passions humaines aient changé ou aient empiré ( elles demeurent sans doute ce qu'elles ont toujours été du plus léger au pire) mais il n'en est pas de même de leur représentation. L'hyperréalisme contemporain obsessionnel, son insistance sur les détails, leur grossissement sonore et visuel à l'extrême qu'il s'agisse de destruction, de meurtre, ou de sexe, le passage en revue, l'exploration et l'exploitation systématique des pires des perversions mais surtout la fréquence voire l'omniprésence de leur représentation et donc leur banalisation, tout cela est sans commune mesure avec ce que connaissaient avec le théâtre, aussi obscène soit-il, les contemporains de St Jean Chrysostome. Il est difficile aujourd'hui d'imaginer qu'une telle autorité morale et à fortiori religieuse puisse s'élever avec éloquence contre les spectacles contemporains, et particulièrement les films  et  les vidéos sans parler des spots et de toutes les images publicitaires.  Pourtant ce que décrit le saint Patriarche est toujours valable concernant le processus d'accoutumance progressive et insidieuse  qui mène à l'addiction asservissante dans toutes sortes de domaines, fléau  reconnu et bien connu maintenant de nos contemporains.  Voilà un extrait de la sixième homélie de St Jean Chrysostome sur la Pénitence prononcée la quatrième semaine de la sainte Quarantaine. Est-ce qu'on est capable d'entendre cela aujourd'hui ? Je n'en mettrais pas ma main au feu...

http://liviudumitrescu.wordpress.com 
"Que peut-on gagner au jeûne lorsqu'en s'y adonnant on continue de fréquenter le théâtre, cette commune école de luxure, ce gymnase public d'impureté, lorsqu'on va s'asseoir dans la chaire de pestilence? Oui, chaire de pestilence, gymnase d'impureté, école de luxure; voilà ce qu'il est à mes yeux votre théâtre, et je ne crains pas d'user de termes trop forts lorsque je qualifie de la sorte ce lieu infâme, ce réceptacle hideux de tous les vices, cette fournaise babylonienne. C'est bien une fournaise en effet que le théâtre; le diable y entasse les habitants de la ville, puis il y met le feu; et il ne l'alimente pas, comme ce roi barbare dont parle l'Ecriture avec des sarments, du naphthe, des étoupes, de la résine; non, il sait trouver des matières encore plus dangereuses, telles que regards impudiques, paroles honteuses, attitudes voluptueuses, chants lascifs et dissolus.
Des mains barbares mirent le feu à la fournaise mentionnée dans l'Ecriture, mais celle dont je vous parle est allumée par des pensées plus coupables et plus insensées que toute barbarie. Celle-ci est pire que l'autre, puisque le feu en est plus funeste. 
 C'est un feu qui ne consume pas la substance du corps, mais qui dévore la félicité de l'âme : ce qu'il y a de plus terrible, c'est qu'il ne se fait pas sentir à ceux qu'il brûle; s'il était aussi douloureux qu'il est funeste, ces éclats de rire qui retentissent au théâtre n'auraient guère lieu. La pire des maladies est celle qui mine un patient sans qu'il s'en doute, le feu le plus à craindre est bien aussi celui qui consume sans être aperçu. 
 A quoi peut vous servir le jeûne, lorsque privant votre corps d'une nourriture permise en soi, vous repaissez votre âme d'une nourriture essentiellement mauvaise? Lorsque vous restez assis durant tout un jour occupé à regarder la nature humaine livrée à l'ignominie et publiquement insultée dans la personne de ces prostituées de théâtre, de ces comédiens, obligés, par le métier qu'ils font, de représenter l'adultère, et de ramasser toutes les souillures de l'espèce humaine. Ils n'épargnent pas plus le blasphème aux oreilles que les fornications aux yeux ; il faut que le poison pénètre dans l'âme par toutes les avenues ; ils représentent les catastrophes arrivées aux autres : de là le nom qu'ils portent, et qui exprime leur honte. Quelle sera donc l'utilité du jeûne pour des personnes qui nourrissent leur âme de ces poisons? 
De quels yeux regarderez-vous votre femme au retour de ces spectacles? De quels yeux regarderez-vous votre fils, de quels yeux votre serviteur, de quels yeux votre ami? Il vous faudra ou vous couvrir de honte en racontant ce que vous y avez vu, ou garder un silence qui témoignera de votre confusion.
 Ce n'est pas là ce qui vous arrive au sortir de l'église; tout ce que vous y avez entendu, vous pouvez le rapporter à votre famille avec un coeur satisfait : oracles prophétiques, dogmes apostoliques, préceptes sortis de la bouche même du Seigneur, voilà ce que vous remportez d'ici, voilà de quoi composer un repas spirituel pour la nourriture des âmes dans votre maison, de quoi rendre votre femme plus modeste, votre fils plus sage, votre serviteur plus fidèle, votre ami plus dévoué, votre ennemi même plus disposé à oublier ses rancunes."

dimanche 20 février 2011

Le FILS PRODIGUE par Père John Chagnon

 "J'ai délaissé, insensé, la gloire paternelle et j'ai dissipé dans les vices le trésor qui me fut confié. Par la voix du Prodigue je crie vers Toi : J'ai péché contre Toi, ô Père des miséricordes, accueille-moi pénitent et traite-moi comme l'un de tes serviteurs..."
[Kondakion du DIMANCHE DU FILS PRODIGUE (9e dimanche avant Pâques) -mode 3) ]

"Je regarde les gros titres flash à la télévision et j’écouter les récits d'un monde qui a mal tourné. Et en même temps que je le fais, je sais pourquoi il en est ainsi, non pas parce que je possède une connaissance supérieure, mais plutôt parce que la sagesse de Jésus a des échos à travers les âges. 

Nous sommes des prodigues, nous tous, moi le premier, et notre orgueil nous a amenés à accepter le mensonge sur qui nous sommes, ce qu'est la vie, et le but ultime des choses. Dans notre arrogance, chacun à notre façon, nous nous sommes débarrassés de tout ce qui nous a précédés et nous nous sommes débattus dans le monde remplis de nous-mêmes et confiants en nos réponses. Notre héritage précieux a été gaspillé en vie luxueuse et en prostituées de notre propre fabrication. 

Mais maintenant, l'argent est parti et nous nous rendons compte, comme le jeune homme dans cet évangile, que les amis du bon temps ne demeurent que pour la fête et s’évanouissent dans les vents brûlants de la famine. Lorsque les accessoires artificiels et fausses fondations sont emportés par le reflux de la vague nous tombons et nous nous retrouvons face à la réalité, travaillant dur pour presque rien, notre esprit commençant à comprendre avec nostalgie que ce que nous avions dédaigné égoïstement, une maison, un lieu, une relation, un père, nous manquent. 

Non, ce n’est pas dans une porcherie que notre cœur se retrouve, sans consolation, plein de nostalgie de ce que nous avons abandonné. C’est plutôt dans notre bureau, notre maison, sur ce tabouret derrière le bar où nous nous enterrons dans notre boisson, ou bien à un moment, où, seul, dans les petites heures de la nuit lorsque l’effet anesthésiant de la culture se dissipe et que nous nous retrouvons finalement seul avec notre douleur. Mais le moment vient, il est inévitable, et nous ne nous pouvons nous dérober. 

Certains d'entre nous arrivent à cet instant et y répondent avec encore plus de ce qui les a amenés à cet état. Nous choisissons alors de boire encore plus profondément à la même source dégoûtante qui nous a retourné l’estomac et a empoisonné notre vie. Nous espérons qu’encore plus d'excès, plus d'argent, plus de ce que nous désirons va enfin nous faire faire une percée décisive jusqu’à l'endroit où nous avons espéré que cela nous mènerait tous. Un verre de plus, une soirée de plus, une hypothèque de plus sur notre avenir, une injection de plus de ce dont nous ne pouvons nous passer, au diable le lendemain et à toute vitesse. C’est une recette de mort, corps, âme, culture et monde. 

Certains, cependant, entendront ces petites voix intérieures et seront inondés de la lumière et de la sagesse acquises de la douleur. Ils se diront à eux-mêmes : « Pourquoi suis-je en train de vivre de cette façon? » ce faisant, ils font le premier pas du long voyage du retour. Comme le jeune homme dans l’histoire de sagesse de Jésus, ils reviennent à la raison et à l'humilité avec l’espoir qu'il existe pour eux encore une chance dans l'endroit qu'ils avaient laissé derrière eux. Ils craignent le pire, mais espèrent le mieux et veulent saisir la chance d’au moins se rapprocher de l’endroit où ils vécurent autrefois à défaut de s’y retrouver. 

Ce qu'ils vont découvrir, c'est que même quand ils sont encore loin, même quand la maison n’est encore qu’un point dans le lointain, un accueil les attend. Même si nous cessons souvent de nous préoccuper de Dieu, même si nous affirmons souvent notre propre sagesse contre la sienne et que nous oublions même qu'Il existe, Il ne nous ne nous oublie jamais et qui plus est, Il ne cesse jamais de nous aimer et d'attendre notre retour. Alors que nous sommes encore à l'horizon, couverts de haillons et de la puanteur de notre folie, sales, Dieu nous attire à Lui et embrasse même nos ordures en nous accompagnant à la maison en toute sécurité. 

C'est pourquoi nous combattons nos passions et nos péchés. C'est pourquoi nous vivons cette vie chrétienne. C'est pourquoi nous jeûnons et prions et adorons et faisons l'aumône et cherchons à purifier nos tempéraments et à nous remplir d'une vive espérance. Cet amour que Dieu a dépeint pour nous avec tant d'éloquence dans les paroles de Jésus nous appelle à sortir de nous-mêmes, de notre égoïsme, d’un monde brisé et à revenir à la vraie demeure de notre cœur, que nous ayons erré loin ou même pas si loin d’elle. Cependant, même si nous sommes ce nous sommes devenus, pour nous et notre monde, il y a un moyen de revenir, si nous avons la sagesse de le voir et l'humilité de faire le premier pas, et quand nous le faisons, nous commençons à posséder la vie éternelle."
(version française de Maxime le minime

vendredi 22 octobre 2010

Garder les passions sous contrôle...

P.Dumitru Stăniloae

Si nous comprenons comment s’éveillent les passions alors nous pouvons trouver des moyens de les garder sous contrôle.

Père Dumitru Stăniloae écrit :
"Dans tous les écrits spirituels orthodoxes, nous trouvons exposé l’enchaînement dans lequel prennent naissance les passions en toute circonstance :
Satan met une pensée de péché dans notre esprit, ce que l'on appelle "l'attaque"... Elle a seulement d’abord l’apparence d'une simple pensée que nous pouvons commettre tel ou péché...." LIRE LA SUITE > ICI

samedi 2 août 2008

Les 8 vertus contraires aux 8 principales passions


1) La tempérance : le refus de toute nourriture superflue, de tout usage excessif de la boisson, et surtout du vin, le respect exact des jeûnes instaurés par l'Église, la maîtrise de la chair par un usage modéré et toujours identique de la nourriture (ce qui a pour effet d'affaiblir toutes les passions et surtout l'amour de la chair, de soi-­même, de sa vie et de sa quiétude).

2) La chasteté : repousser tous les types de débauche, les conversations ou lectures voluptueuses, les paroles obscènes, mauvaises ou à double sens, garder ses sens, surtout la vue et l'ouïe, et peut-être davantage encore le toucher, rechercher la modestie, rejeter les pensées ou rêveries adultères, aimer le silence, l'hésychia, le service des malades et des infirmes, le souvenir de la mort et de l'enfer. Le commencement de la chasteté, c'est un esprit qui ne fléchit pas devant les pensées ou rêveries adultères ; la perfection de la chasteté, c'est la pureté qui voit Dieu.

3) La non-possession: se contenter du strict nécessaire, haïr le luxe et la mollesse, être miséricordieux envers les nécessiteux, aimer la pauvreté évangélique, espérer dans la providence divine, accomplir les commandements du Christ, avoir l'esprit libre et tranquille par absence de soucis, avoir le cœur doux.

4) La douceur : éloigner les pensées de colère et celles qui troublent le cœur et le jettent dans la fureur, être patient, suivre le Christ qui appelle Ses disciples sur la croix, rechercher la paix du cœur, le calme de l'esprit, la fermeté et le courage chrétiens, ne pas être affecté par les offenses, être magnanime.

5) Les pleurs bienheureux : percevoir la chute commune de tous les hommes et la pauvreté de son âme et s'en affliger, pleurer en esprit, avoir le coeur contrit, et obtenir par cela une conscience légère, l'allégresse et la consolation de la grâce, espérer en la miséricorde de Dieu, rendre grâces à Dieu pour les tribulations, supporter les tribulations avec soumission en pensant à ses innombrables péchés, être prêt à supporter les tribulations qui se présentent, purifier son esprit en éradiquant les passions, se mettre à mort pour le monde, désirer la prière, la solitude, l'obéissance, l'humilité, la confession de ses péchés.

6) La vigilance : le zèle pour toute bonne œuvre, l'accomplissement sans paresse de la règle de prière à l'église et en cellule, l'attention lors de la prière, la surveillance scrupuleuse de tous ses actes, de tous ses sentiments, de toutes ses paroles et de toutes ses pensées, le refus de la confiance en soi, l'assiduité à la prière et à la parole de Dieu, la révérence, la vigilance permanente sur soi-même, le refus du sommeil prolongé, de la mollesse, des paroles vaines ou mordantes, des plaisanteries, l'amour des veilles nocturnes, des métanies et autres exploits qui procurent à l'âme la vigilance, l'amour de la solitude dans sa cellule, le souvenir, le désir et l'attente des biens éternels.

7) L'humilité: la crainte de Dieu, la perception de Dieu pendant la prière, une prière particulièrement pure où l'on perçoit fortement la présence de Dieu et Sa majesté, dans un état mental parfaitement stable qui engendre la crainte de Dieu, la profonde connaissance de sa nullité, la vision des autres sous un jour nouveau où ils paraissent nous être en tout supérieurs (ce qui accroît notre humilité), la naïveté, la bonhomie, l'ingénuité suscitées par une foi vivante, la haine de la louange humaine, les reproches permanents faits à soi­-même, la justice et la franchise, l'impassibilité, le fait de se mettre à mort pour tout, la componction, la connaissance du mystère caché dans la croix du Christ, le désir d'être crucifié pour le monde et pour ses passions et la recherche de cette crucifixion, le rejet de toute espèce d'adulation, le rejet des paroles faussement modestes, de la modestie forcée ou intentionnelle, de l'habitude de feindre, la folie évangélique, le rejet de la sagesse terrestre comme indigne du ciel, le mépris de tout ce qui est élevé chez les hommes et qui est en réalité une abomination devant Dieu, le rejet de la justification en parole, le silence évangélique devant les offenseurs, le renoncement à toute spéculation mentale, l'acceptation de l'intelligence évangélique, le rejet de toute pensée qui se dresse contre l'intelligence du Christ, l'humilité, le discernement spirituel, l'obéissance consciente à l'Église.

8) La charité : la prière qui passe de la crainte de Dieu à l'amour pour Dieu, la fidélité au Seigneur prouvée par le rejet permanent de toute pensée ou sensation pécheresse, la douce et indicible attirance de l'homme entier vers le Seigneur Jésus-Christ et vers la Trinité adorée, le fait de voir l'image de Dieu dans le prochain (et la vision du Christ qui découle de cette vision spirituelle), le fait de préférer le prochain à soi-même, la pieuse vénération du prochain dans le Seigneur, la charité brûlante, pure, fraternelle, joyeuse, impartiale, égale, pour le prochain quel qu'il soit, ami ou ennemi, le ravissement dans la charité durant la prière de l'esprit, du coeur et du corps, l'ineffable jouissance spirituelle du corps, l'affaiblissement des membres du corps quand vient la consolation spirituelle (Cf Saint Isaac le Syrien, homélie 44), l'inaction des sens pendant la prière, la délivrance du mutisme de la langue du coeur, la prière qui cède devant la douceur spirituelle, le silence de l'esprit, l'illumination de l'esprit et du coeur, la prière si puissante qu'elle vainc le péché, la paix du Christ, l'éloignement de toutes les passions, l'engloutissement de tous les raisonnements dans l'intelligence du Christ qui surpasse tout, la Théologie, la connaissance des êtres incorporels, la mise en déroute des pensées pécheresses qui ne parviennent pas à s'imposer à l'esprit, la douceur et l'abondante consolation pendant les tribulations, la contemplation de son état intérieur, l'humilité profonde, l'humble opinion de soi-même. L'énumération est infinie ...

mardi 29 juillet 2008

Aide à la CONFESSION par Saint Ignace BRIANTCHANINOV ( suite 2)

Examinant mon ulcère, observant ma mise à mort, je suis gagné par une amère tristesse. Je suis perplexe: que faire? Suivrai-je l'exemple de l'antique Adam, qui, voyant sa nudité, s'est empressé de se cacher de Dieu ? Me justifierai-je comme lui en rejetant la faute sur le péché ? Il est inutile de se cacher de Celui qui voit tout ! Il est inutile de se justifier devant Celui qui vainc toujours lorsqu'il doit juger !
A la place des feuilles, je revêtirai les larmes du repentir. Au lieu de la justification, j'offrirai une reconnaissance sincère de mes fautes. Vêtu des larmes de repentir, je me présenterai devant mon Dieu. Où Le trouverai-je ? Au Paradis ? Mais j'en suis chassé, le Chérubin qui en garde l'accès ne me laissera pas entrer ! La lourdeur même de ma chair me cloue à la terre, ma prison !
Courage, pécheur et fils d'Adam ! La lumière a jailli dans ta prison, Dieu est descendu dans le lieu de ton exil afin de t'élever vers ta patrie céleste perdue ! Tu voulais connaître le bien et le mal ? Il te laisse cette connaissance ! Tu voulais devenir comme Dieu? Ton âme est devenue semblable au diable et ton corps aux bêtes! Mais en t'unissant à Lui, Dieu te fait dieu par Sa grâce, Il te pardonne tes péchés! Et ce n'est pas assez! Il extirpe de ton âme la racine du mal, la contamination pécheresse, l'enfer semé par le diable ! Il te fait don du remède pour te guérir du péché autant de fois que tu chuteras à cause de ta faiblesse! Ce remède, c'est la confession des péchés. Veux-tu déposer le vieil Adam, toi que le Saint Baptême a déjà revêtu du nouvel Adam, mais que les iniquités commises ont replongé dans la vétusté et la mort? Veux-tu, toi qui t'es asservi au péché par la violence de l'habitude, recouvrer la liberté et la sainteté? Immerge-toi dans l'humilité !

Vaincs la honte présomptueuse qui t'apprend à feindre malicieusement et hypocritement la justice, en t'enfonçant toujours davantage dans la mort de l'âme ! Rejette le péché, fais-lui la guerre par une confession sincère ! Voilà le remède qui doit précéder tous les autres ! Sans lui, la prière, les larmes, le jeûne, et tous les autres remèdes sont insuffisants, insatisfaisants et inconsistants. Orgueilleux, va donc chez ton père spirituel pour trouver à ses pieds la miséricorde du Père Céleste ! Seule la confession sincère et fréquente peut t'affranchir de tes habitudes pécheresses, rendre ton repentir fertile, et ton amendement solide et vrai.

J'ai écrit ces lignes instructives, pleines d'exhortations et de rappels à l'ordre, en m'accusant moi-même durant un de ces brefs et rares moments de componction où les yeux de l'esprit s'ouvrent à la connaissance de soi. Toi qui liras ces lignes avec foi et amour en Christ, peut-être y trouveras-tu quelque chose d'utile, qui suscitera un soupir du cœur, une prière de l'âme? Ton âme a tant souffert de la volonté des péchés, elle a si souvent vu devant elle l'océan de la perdition ! Le repos est dans ce seul refuge : la confession de ses chutes et de ses péchés.

vendredi 25 juillet 2008

Aide à la CONFESSION par Saint Ignace BRIANTCHANINOV ( suite 1)


Pour les Pères, la plaie du péché n'est pas restreinte à un membre particulier, elle contamine l'être entier. Embrassant le corps et l'âme, elle a pris possession de toutes les forces et propriétés de l'homme. En interdisant à Adam et Eve de goûter à l'arbre de la connaissance du bien et du mal, Dieu a qualifié ce grand ulcère de mort: « Le jour où tu en mangeras, tu mourras! » (Gen.2, 17) Et de fait, aussitôt qu’ils eurent mangé du fruit défendu, nos ancêtres sentirent la mort éternelle. Leur regard devint charnel, ils virent qu'ils étaient nus. La prise de conscience de la nudité du corps révéla la soudaine nudité de l'âme qui venait de perdre la beauté de l'innocence sur laquelle reposait l'Esprit Saint. Les regards trahirent la honte de ces âmes qui renfermaient désormais toutes les composantes du péché : l'orgueil, l'impureté, la tristesse, l’acédie, le désespoir... Quelle grande plaie que la mort de l'âme ! Quelle vétusté irréparable après la perte de la ressemblance à Dieu ! L'Apôtre appelle cette grande plaie la loi du péché et le corps de la mort (Rom.7, 24-25). L'esprit et le cœur, une fois mis à mort, se sont complètement tournés vers la terre, servant docilement les désirs corruptibles de la chair. Il se sont assombris et alourdis, jusqu'à devenir chair. La chair n'est plus capable de relation avec Dieu, elle ne peut plus hériter de la béatitude éternelle et céleste (ICor.6,50). Cette grande plaie a gagné le genre humain en entier, en devenant le consternant apanage de chaque homme.