Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mardi 3 mars 2020

LIVRE DE CHEVET POUR LE CARÊME: "Tactique du diable" de C.S. Lewis

Lettres d'un vétéran de la tentation à un novice 


Présentation de l'éditeur

Par le jeu d'une mise en scène originale, C S Lewis donne la parole à un vieux démon tentateur qui fait part de son expérience à une nouvelle recrue. Screwtape, le démon expérimenté propose à Wormwood, le jeune démon une véritable stratégie de sabordage afin de mettre en péril la foi d'un jeune chrétien. Ainsi, grâce aux multiples pièges qu'il lui tend, il tente d'entraîner sa victime sur la mauvaise pente. Et pour que la leçon soit complète, Screwtape lui fait part de sa parfaite connaissance des détours secrets de l'âme humaine: combien fragiles sont les bonnes résolutions! Que de défauts intimes se cachent derrière les apparentes qualités! Mais Screwtape doit bien avouer que tous les démons de l'enfer sont démunis face à l'amour inconditionnel de Dieu et à son inépuisable capacité à pardonner. Aussi sa tentative pour soustraire sa victime à la protection divine sera finalement mise en échec. L'approche humoristique de C S Lewis n'enlève rien à la finesse et à la pertinence de sa réflexion et nous nous reconnaissons sans peine dans le miroir qu'il nous tend. 1a lecture de ce chef d'oeuvre de C S Lewis nous révèle - derrière la façade qui la cache - notre véritable identité et - derrière les caricatures qui le masquent - le vrai visage du Malin. La définition de l'enfer comme incompréhension radicale de l'amour est une des idées majeures de lactique du diable, un livre qui n'a pas fini de nous donner à penser. Irène Fernandez.

Biographie de l'auteur

C. S. Lewis est né à Belfast en 1898. Il fut professeur de littérature du Moyen Age et de la Renaissance à Oxford, où il fréquenta J. R. Tolkien. Doué d'un esprit exceptionnellement brillant, servi par une redoutable logique et un style sobre et concis, il connut une très grande popularité dans les milieux anglophones. Ses œœuvres de fiction, notamment Les chroniques de Narnia, jouissent d'un immense succès.



C.S. Lewis connaît bien la nature humaine ! Sous une forme ludique, et par le jeu d'une mise en scène originale, il donne la parole à un vieux démon tentateur qui fait part de son expérience à une nouvelle recrue. Wormwood, le jeune démon, a mission d'entrainer sa victime sur la mauvaise pente. Screwtape, le démon expérimenté lui propose une véritable stratégie de sabotage de la foi d'un jeune chrétien grâce aux multiples pièges qu'il lui tend. Et pour que la leçon soit complète, Screwtape lui fait part de sa parfaite connaissance des détours secrets de l'âme humaine : combien fragiles sont les bonnes résolutions ! Que de défauts intimes se cachent derrière nos apparentes qualités ! Mais Screwtape avoue aussi, bien malgré lui, que tous les démons de l'enfer sont démunis face à l'amour inconditionnel de Dieu et son inépuisable capacité à pardonner l'homme qui reconnaît sa défaillance. Et sa tentative pour soustraire sa victime à la protection divine sera finalement mise en échec.


L'approche humoristique de C.S. Lewis n'enlève rien à la finesse et à la pertinence de sa réflexion. Nous nous reconnaissons sans peine dans le miroir qu'il nous tend. La lecture de ce chef d'oeuvre de C. S. Lewis nous révèle - derrière la façade qui le cache - notre vrai Moi et - derrière les caricatures qui le masquent - le vrai visage du Malin. Il nous aidera à vivre dans la confiance et la sérénité.





lundi 11 mars 2013

La sainteté au jourd'hui

"C'est devenu une banalité de dire que nous vivons dans un monde soumis à de rapides et profonds changements, que ce soit dans les domaines économique, social, technique, ou scientifique. Tout change, même la religion! L'adjectif « nouveau » est devenu dans bien des cas synonyme de « meilleur », ce qui encourage à rejeter le passé et la Tradition ecclésiale qu'il véhicule. Dans cette remise en question, dans cette contestation permanente à laquelle sont soumises les bases mêmes de notre existence, il est permis de se demander ce que deviendra notre vie chrétienne dans le monde qui se prépare. Si tout change, il faut bien dire que l'essentiel demeure : la parole de Dieu et le cœur de l'homme, eux, restent ce qu'ils ont toujours été. Le reste, ce sont à un degré ou à un autre des épiphénomènes.

Il n'a jamais été et il ne sera jamais facile d'être chrétien. « Se charger de sa croix et suivre le Christ » n'était pas facile pour les martyrs des premiers siècles, ni pour les moines qui peuplèrent les déserts, ni pour les fols en Christ, ni pour Saint Séraphin de Sarov qui resta mille jours et mille nuits sur une pierre pour prier Dieu, ni pour personne à quelque époque que ce soit qui veut réellement vivre selon l'Évangile. Aujourd'hui, comme toujours, il s'agit d'ancrer sa vie dans l'ÉVANGILE, en d'autres termes d'accomplir les commandements du Christ : aimer Dieu et notre prochain (cf. Mat. t. XXII, 34-40). Sur cette voie, on se heurte inévitablement à la colossale résistance des puissances ennemies de Dieu : en nous, les passions ; autour de nous, le règne du Prince de ce monde. Ce règne prendra, à mon avis, de plus en plus le masque d'une pseudo-religion, œuvre du « père du mensonge » (Jean VIII, 44), cherchant à séduire, s'il était possible, les élus eux-mêmes (Marc XIII, 22) et ce qui est l'abomination de la désolation à s'infiltrer au sein même de la Sainte Église. Une vigilance toute particulière sera nécessaire pour résister à ces tentations et au mensonge quasi-généralisé. Il est vrai que la tâche consistant à purifier l'intelligence des idoles mentales suscitées par ces pseudο-vérités est à la fois des plus nécessaires et des plus difficiles. Pour cela il faudra une FOI simple et lucide, mais aussi ce grand don de Dieu qu'est le discernement des esprits. Nous sommes peut-être à la veille de l'époque prophétisée par Saint Antoine: « Un temps vient où les  hommes deviendront fous, et lorsqu'ils rencontreront quelqu’un qui n'est pas fou, ils se tourneront vers lui en disant: tu déraisonnes ! Et cela parce qu'il ne leur ressemble pas ». (Apoph. Antoine, 25).
Comme par le passé plus peut-être, car bien des structures ou supports secondaires risquent de disparaitre l'EUCHARISTIE sera le cœur de la vie chrétienne. Perdus au milieu d'un monde indifférent ou hostile, les fidèles « sacerdoce royal » (I Pierre II, 9) doivent apprendre à connaître et à vivre en plénitude la liturgie et à former d'authentiques communautés eucharistiques, dans l'attente et en anticipation de la venue de la Jérusalem céleste.

Si l'accent doit être mis sur la vie sacramentelle, il doit l'être tout autant sur l'ascèse. Il n'y a pas de vie chrétienne sans une certaine ascèse, en particulier sans prière. Et ici je crois que la PRIERE DE JÉSUS et la tradition philocalique seront d'un secours extraordinaire pour les chrétiens dispersés dans un monde sécularisé. Ils pourraient former de petites « fraternités de prière » quasiment sans structure mais non sans relations entre elles et des centres discrets de rayonnement avec lesquels serait jalousement gardée ininterrompue la chaine de la bénédiction qui remonte à un Père spirituel.

Avec la disparition de ce compromis entre le royaume du prince de ce monde et le Royaume de Dieu, que fut la Chrétienté pour le meilleur et pour le pire je crois que l'opposition de ces deux royaumes ne peut pas manquer de croitre dans la mesure où les chrétiens seront fidèles à leur vocation. Plus que jamais il leur faudra savoir ne pas être du monde tout en étant dans le monde. Il faut l'affirmer hautement en ce moment où l'on proclame dans certains milieux que la sécularisation est le fin mot de l'Incarnation et que le monde, tel qu'il est, est normatif.

Un terrain propice à bien des confusions et particulièrement ambigu me paraît être celui de l'œcuménisme. N'est-ce pas par un « concile œcuménique » tenu à Jérusalem sous l'égide de l'Antéchrist que Soloviev termine ses « Trois conversations » ? Ce concile permet de réaliser une fausse union de Chrétiens séduits, mais par contrecoup il provoque la vraie union de ceux qui refusent l'Antéchrist et ainsi inaugure l'ère de la Parousie. Amen. Viens Seigneur Jésus ! (Apoc. XXII, 20).
Hiéromoine Syméon (in Le Messager Orthodoxe n°II-1971 !)

vendredi 3 septembre 2010

La disparition du mot péché n'est pas la disparition du péché...(à propos de scandale)


Peut-être vais-je enfoncer des portes ouvertes pour certains mais cela ne fait rien, il me semble que la petite analyse qui suit pourrait servir de point de départ à d'autres réflexions...

Voici donc un extrait de Luc 17, 1-2 en grec suivi de la traduction la plus répandue :

1.Εἶπεν δὲ πρὸς τοὺς μαθητὰς αὐτοῦ, Ἀνένδεκτόν ἐστιν τοῦ τὰ σκάνδαλα μὴ ἐλθεῖν, πλὴν οὐαὶ δι’ οὗ ἔρχεται· 
Jésus dit à ses disciples : Il est impossible qu'il n'arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent ! 
2.λυσιτελεῖ αὐτῷ εἰ λίθος μυλικὸς περίκειται περὶ τὸν τράχηλον αὐτοῦ καὶ ἔρριπται εἰς τὴν θάλασσαν ἢ ἵνα σκανδαλίσῃ τῶν μικρῶν τούτων ἕνα
Il vaudrait mieux pour lui qu'on mît à son cou une pierre de moulin et qu'on le jetât dans la mer, que s'il scandalisait un de ces petits.

On peut penser qu'il n'y a guère de problème dans cette traduction et que le texte français suit de près le grec. Ainsi le mot σκάνδαλα est traduit par scandales. Le problème est que la plupart des lecteurs contemporains ne connaissent pas le sens du mot scandale tel qu'il a été employé à l'origine par le traducteur. Ainsi ce mot, pour un contemporain, est synonyme d'un évènement, d'une action, d'une parole ou d'une information qui, à la fois par son éclat, par la déplaisante surprise provoquée, par son incongruité ou sa démesure par rapport aux normes (quelles qu'elles soient), est choquant émotionnellement, esthétiquement ou moralement ; c'est quelque chose qui n'aurait pas du se produire, qui est inconvenant.
Dans ce sens on pourrait comprendre l'Évangile comme un avertissement qu'il ne faut pas faire de vagues en quelconque sorte, que cela ne se fait pas, que Jésus désapprouve et même promet de très mauvaises conséquences pour le fauteur de trouble. Bon, si c'est ça, on peut comprendre que Jésus préconise une bonne éducation, ce qui est tout à faire recevable d'autant que l'on sait bien que celui qui provoque un scandale en est souvent éclaboussé.
Dans 2., toujours avec cette même signification du mot scandale, on pourrait comprendre aisément que Jésus, qui aime et protège par dessus tout les enfants, insiste pour mettre en relief la plus grande gravité qu'il y a à scandaliser des enfants ; on pourrait en effet considérer les enfants comme plus vulnérables, plus fragiles émotionnellement, et donc les choquer pourrait provoquer chez eux de plus importants traumatismes encore que chez l'adulte.
Tout cela est recevable par tous, sans le besoin de se sentir particulièrement chrétien... 

Eh bien c'est peut-être bien ça le problème... Est-ce bien chrétien cette traduction ? Le Christ ne serait donc qu'un maître de bonnes manières, de savoir vivre mondain ? Mondain trop mondain... Le Christ un militant des droits de l'enfant ? Humain trop humain... Le Verbe incarné, le Dieu fait homme, venu en ce monde pour faire de la morale sociale ?

Cette vision occidentale convenue du Christ avant tout humain qui est désormais la plus répandue, correspond bien à cette traduction de σκάνδαλα  par scandales dans un sens contemporain.
En réalité σκάνδαλα  ce sont des pièges placés sur le chemin, des obstacles pour faire tomber ! (Dictionnaire A.Bailly) on serait plus proche de la littéralité du mot en traduisant σκάνδαλα  par mines anti-personnel (scandere en latin c'est sauter !), il s'agit bien de faire des victimes. La chute provoquée est bien celle du péché ici (La chute de nos ancêtres, c'est le péché ancestral). Chuter c'est pécher.



Si l'on traduit correctement (ce que font certaines traductions) ce que le Christ condamne c'est non pas un comportement inconvenant, c'est bien plus grave que cela, il s'agit de faire tomber, de faire commettre le péché non seulement à des adultes mais, encore plus grave, à des enfants. Scandaliser un enfant au sens de l'Évangile, c'est le faire tomber, le faire pécher ! Rien plus de grave que de faire pécher des enfants ! Il vaudrait mieux mourir noyé...

Mais comment fait-on cela ? Qu'est-ce qu'on fait pour placer des embûches sur le chemin des enfants ? Comment en arrive-t-on à cela ? En quoi cela consiste-t-il ?

Il y a bien des domaines où l'on multiplie volontairement les embûches pour faire tomber les enfants et où on les livre aux manipulateurs qui pour s'enrichir sans le moindre scrupule, sans le moindre respect, sans le moindre amour réel des enfants, leur font croire qu'ils ont des désirs d'adulte dans tous  les domaines et leur font faire des choses qui rendent confuses leurs têtes et abîment leur corps.
Mais l'enfer est aussi pavé de bonnes intentions : que de parents qui voulant  gâter leurs enfants, par amour ( ou pour regarder leurs programmes Télé en toute tranquillité le soir venu après une journée de travail...), installent dans leur chambre "pour respecter et favoriser leur autonomie" (sic) :   téléphonie diversifiée, Internet, télévision et enregistreurs-lecteurs multimédia de toutes sortes, les livrant seuls, démunis, avec toutes les occasions de chute, à la merci de tous les pervers visibles ou invisibles, en toute bonne conscience ! Si Le Seigneur a dit vrai, il va y avoir des comptes à rendre tôt ou tard...

On oublie le sens des mots, on oublie à quel point notre lexique est marqué par la foi, puis la religion, et à tout le moins la culture chrétiennes. On fait tomber en désuétude le sens de mots que l'on conserve dans un autre sens quelquefois contraire, ou bien des mots ne sont plus du tout usités et tombent dans l'oubli, ils ne sont donc plus compris... pas plus que les notions qu'ils transmettaient.

Certes les langues sont vivantes et leur destin inéluctable est d'évoluer sans cesse par l'usage qu'en font à chaque époque leurs locuteurs, mais même si le mot péché a pris aujourd'hui des allures de séduction extrême après être devenu naguère seulement quelquefois "mignon" alors qu'il pouvait autrefois aller jusqu'à devenir "mortel" (du moins dans la théologie latine), même si le mot même  vient à disparaître de l'usage, sa réalité n'en demeurera pas moins... comme l'actualité de l'Évangile ne passera point.
Maxime Le minime



dimanche 11 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur, l'ego" (fin) Les pratiques ascétiques de l'Orthodoxie

WIE : Les pratiques ascétiques de l'Orthodoxie mettent l'accent sur la nécessité de réprimer nos pulsions instinctives. Les pulsions comme le désir sexuel, la faim, la soif, et même le désir de sommeil sont souvent écartés pendant de longues périodes par des actes extrêmes de renoncement. Quel est le rôle de la pratique ascétique dans la réalisation de la liberté de l'ego?

P. Dionysios : L'ascétisme est un moyen pour arriver là où nous voulons aller. C’est un chemin de fer sur lequel le train peut rouler. Beaucoup de gens pensent que l'ascétisme signifie suivre une liste de règles, mais ce n'est pas une loi qui nous est imposée. Dans le football, par exemple, ce n'est pas que les règles du jeu sont dures, mais elles existent pour que le jeu fonctionne au mieux. Et il en est ainsi de la vie ascétique. Les périodes spéciales et les règles de jeûne, de veille, et de prière servent de méthodes ou de moyens mystiques. Nous suivons ces méthodes de mystère, ces engagements divins, ces prescriptions divines. Et en dehors des règles générales, il y a aussi des règles personnelles qui sont indiquées dans la communication entre le père et le fils spirituel, selon les vocations particulières de chacun. Nous voyons des saints qui passent beaucoup de temps dans les grottes ou dans la forêt ou dans le désert. Et ils n'y vont pas avec des projets de retour, quand ils y vont, ils y vont pour toujours. Et alors le Seigneur les guide.

Quand le Christ est allé dans le désert après son baptême, il est allé à la rencontre du diable. Il ne pense pas dans son esprit, "Après quarante jours je reviendrai." Il y est simplement parti. Il est sorti du Jourdain, baptisé par saint Jean-Baptiste, et il est allé dans le désert. On peut penser qu’Il a perdu son temps en étant seul. Il n'est pas allé vers son peuple pour leur donner la nourriture, pour les bénir, les guider, leur donner le Saint-Esprit. Non, il est allé dans le désert. Et il a dit au diable: «Mon ami, regarde, jusqu'à présent, tu jouais avec les gens. Tu as commencé avec Eve dans le paradis, et maintenant tu finis avec moi. Je suis seul ici. Je ne mange pas. Je ne bois pas. Et le froid dans mes os la nuit dans le désert est terrible. Je souffre. Mais je ne suis pas en train de jouer à des jeux. Je suis ici. Seul. Et tu viens me voir et tu me dis de changer les pierres en pain. Tu me dis de me prosterner devant toi. Toi ? Pour te donner l'autorité sur mon peuple? Va t’en maintenant. Nous nous sommes vus l’un l’autre. Je sais qui tu es et tu sais qui je suis." Et à ce moment-là le diable a tout abandonné.

Donc, la vie ascétique est nécessaire. Pour être prêt à chaque instant à mourir, devant tout le monde pour tout, c’est le désert, c'est la vie ascétique. Et elle apporte le Saint-Esprit. Et si nous y allons, le Seigneur nous guide."
(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")

samedi 10 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur, l'ego" (8) L'ego, Satan, le Saint Esprit


"WIE : Est-ce également votre expérience, qu'un père spirituel qui a vraiment été au-delà de l'ego non seulement inspire les gens pour atteindre leur potentiel le plus élevé, mais présente également l'ultime défi à l'ego de ceux qui viennent le voir?

P. Dionysios : Absolument. En effet, en présence d'une telle personne, le diable vient immédiatement. Et vous pouvez voir très clairement comment le diable rend les gens fous ou les met en colère ou les rend irrespectueux alors que vous n'avez encore rien dit. Tout simplement parce que vous êtes là, ils explosent. Et vous pouvez voir des choses terribles chez des gens qu'autrement vous pourriez ne voir que comme des gens aimables avec des cravates et des bijoux en or. Quand quelqu'un apparaît qui incarne l'Esprit de Dieu, là, vous pouvez voir ce que vous auriez pu voir, lorsque Jésus se promenait dans les rues. Les démons qui étaient dans le peuple disaient : "Whoa, qui es-tu ? Tu es venu ici pour nous mettre en difficulté." Certains étaient scandalisés par lui, d'autres réfléchissaient à la manière de le tuer, et d'autres encore pensaient à des choses contre lui. Il ne s'adressait pas à ce qu'ils disaient mais à ce qu'ils pensaient. Et le même Esprit Saint existe chez les pères spirituels, et il peut aussi créer ce genre de confrontation. Cela se produit parce que l'autre personne comprend qu'elle ne peut pas jouer avec cet homme. Elle ne peut se dissimuler au regard de cet homme.

WIE : Dans les écrits chrétiens, l'ennemi de la voie spirituelle est souvent appelé par des termes dramatiques comme Satan, Lucifer, le diable. Satan est tout simplement une métaphore pour l'ego de l'homme? Ou est-ce quelque chose d'indépendant de nous?

P. Dionysios : Satan est le maître. Et l'ego est le moyen par lequel nous accomplissons sa théorie. Vivre de notre ego, c'est comme brûler de l'encens pour lui. Quand il en sent l'odeur, il vient. Cela lui est familier, c'est son domaine, sa langue, son dialecte. Il aime ça. Alors il vient, et puis il commence à commercer avec notre ego. Alors il commence à nous être lié.


WIE : Alors, diriez-vous que Satan existe, dans ce sens comme une force impersonnelle du mal qui opère en chacun de nous en tant que ego? Ou serait-il plus exact de dire que l'ego est déjà là en nous et que Satan est la voix de la tentation à laquelle l'ego prête l'oreille ?

P. Dionysios : La deuxième formulation est la bonne. Il n'a pas le pouvoir d'agir par le biais de notre ego. Nous sommes tout le temps libres de décider.

WIE : Il y a de nombreuses autorités spirituelles dans l'Occident moderne qui tentent d'apporter les idées de la psychologie occidentale pour contribuer au chemin spirituel. En fait, il est maintenant communément admis que, pour faire face aux difficultés de la voie spirituelle, il faut d'abord développer un ego fort, un fort sentiment de soi. Une déclaration qui est presque devenue un credo dans les cercles spirituels est la suivante: «Il faut devenir quelqu'un avant de pouvoir n'être personne." Que pensez-vous de cette idée?


P. Dionysios : C'est comme si l'on disait : "Nous devons d'abord être le chef de la mafia et ensuite  nous pourrons devenir président." Ou encore: «Je vais d'abord travailler ensemble avec le diable ; je ferai société commune avec lui de sorte qu'il me donnera ce dont j'ai besoin, mais comme je suis plus intelligent que lui, j'utiliserai mon pouvoir pour le bien. "

Il est bon d'envoyer les enfants étudier, apprendre à chanter, faire du sport, recevoir une bonne instruction, avoir une base économique pour le début de leur vie. Mais combien de fois voyons-nous que les rêves de tous les hommes riches et de leurs enfants sont brisés ? La Bible dit que «si les constructeurs travaillent très dur pour construire une tour que le Seigneur ne bénit pas, ils ont travaillé pour rien."

Cet ego est le dieu moderne du XXe siècle et du XXIe siècle. Et l'idée dont vous avez parlé dans votre question est la religion moderne. Mais nous connaisssons cette tentation. L'ego signifie, "Je ne crois pas en l'existence de l'Esprit Saint, l'Esprit Saint n'existe pas." Mais c'est un mensonge. Le Saint-Esprit guide le monde, et bénis sont ceux qui le désirent, qui le voient, qui respirent en lui, qui s'animent en lui, qui créent à travers lui, qui l'aiment, qui lui sont unis. "(à suivre)
(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")


vendredi 9 juillet 2010

ANCIEN DIONYSIOS : "L'ennemi intérieur, l'ego" (7) Amour et Transfiguration


WIE : Vous semblez parler d'une sorte de conscience profonde qui s'anime quand nous faisons face à nous-mêmes.

P. Dionysios : C'est l'amour. L'amour est plus que la conscience. La conscience est quelque chose qui vous dit, "Vous faites ça, vous faites ça, vous faites ça." C'est comme si nous étions à notre propre tribunal. Mais l'amour est quelque chose de beaucoup plus. L'amour nous rend prêt à payer pour les péchés des autres. C'est un pas beaucoup plus élevé. Non seulement  reconnaître nos péchés, mais aussi être capable de payer pour des péchés dont nous ne sommes pas responsables, comme le Christ. C'est cela l'amour.

WIE : Les écrits des Pères de l'Église parlent de l'objectif de la quête spirituelle comme une transfiguration de l'être humain en une existence humaine d'un tout autre ordre, une existence dans laquelle l'ego est tué et dans laquelle nous renaissons, en quelque sorte. Qu'est-ce que cela signifie pour moi de mourir? Et dans quel sens nous renaissons ?

P. Dionysios : Le Seigneur nous appelle à nous transfigurer. Il veut nous donner notre réalité, notre véritable moi, que nous avons perdu. Et dans la vie spirituelle, en particulier dans la vie monastique, cet ego peut vraiment se transformer, tout comme quand les disciples, ayant suivi le Christ au sommet du mont Thabor, furent témoins de son corps métamorphosé en lumière. Beaucoup de pères ont l'habitude d'expliquer que la transfiguration n'est pas réellement arrivée au corps du Christ, mais aux yeux de ses disciples. Parce qu'à ce moment-là, leurs yeux transfigurés pouvaient voir ce que le Christ a toujours été - brillant, plein de lumière. Grâce à leur humilité, en ayant suivi le Christ, ils furent amenés au sommet de cette montagne pour profiter de cette réalité. Et chacun de nous peut recevoir cette bénédiction. Notre nature peut être transfigurée.

Cette transfiguration est notre véritable progrès, notre croissance réelle. Il ne s'agit pas de l'utilisation de notre vie spirituelle dans le Christ pour devenir meilleurs, devenir plus intelligents, savoir plus de choses, avoir plus d'amis, influencer les autres, avoir de l'autorité et du pouvoir, avoir de l'argent, une bonne santé, une bonne renommée, et une belle apparence. Il s'agit seulement de ce qu'il y a dans notre cœur. La chose importante est que dans la pratique quotidienne, il ne puisse y avoir la moindre semence de l'ego dans le domaine de notre cœur. Parce que quand vient la tentation, elle peut détruire la qualité de vie et des relations entre les gens. Le Seigneur nous a appris à veiller à tout moment et à le prier, à dire: «Protège-nous et ne nous laisse pas entrer en tentation." Grâce à cette protection de la tentation, nous pouvons arriver à voir très clairement dans nos cœurs. Et en suivant la plus simple et normale des vies, nous pouvons nous purifier, notre esprit et notre mental. Il est très facile après cela pour l'Esprit Saint de venir. C'est comme dans l'Eucharistie, nous sommes prêts tous ensemble dans l'église avec le pain et le vin. Nous prions, et l'Esprit Saint vient et transforme le pain et le vin en corps et sang du Christ. De la même manière, nous pouvons nous purifier, et l'Esprit Saint vient nous transformer de toutes les façons que nous avons lues dans les livres et nous apporte de nombreuses expériences plus que tous les livres du monde en peuvent contenir.



WIE : Dans la tradition orthodoxe, il y a une lignée de longue date de pères spirituels éclairés, de grands hommes qui ont démontré avec leur propre vie la possibilité de détruire l'ego et de découvrir une nouvelle vie en Dieu. Quelles sont les marques d'un homme qui a gagné le combat spirituel? Comment l'expression de la personnalité change dans celui qui a vraiment été au-delà de l'ego?


P. Dionysios : Il est toujours prêt à tout. Il n'est jamais, ni ne dit qu'il est, ni ne sent jamais fatigué. Il possède la joie. Il est toujours prêt à donner. Il n'existe que pour les autres. Il est prêt à servir tout le monde. Il ne juge personne, y compris les plus profondément pécheurs. Il est là comme un enfant, mais comme un enfant de roi. Qui peut toucher le fils d'un roi? Qui peut toucher un lionceau nouveau-né, sachant que la lionne sa mère est à proximité? Etant ainsi, vous êtes comme un petit agneau parmi les loups, mais vous n'avez pas peur. Vous êtes là offrant, recevant tout le monde, aimant, servant, priant pour tout le monde et étant prêt à mourir à chaque instant, et en cela, vous êtes totalement et entièrement libre. Toutes ces choses sont des fruits de l'amour parce que nous devenons la source de l'amour. Ainsi est donc un homme sans ego. C'est cela la transfiguration. C'est comme si nous étions un vieil arbre sauvage et que nous ayons besoin de quelque chose qui vienne en nous pour transformer cet arbre en arbre bon et fructueux. Un homme sans ego est un homme avec Dieu, est un homme avec l'Esprit Saint.

Lorsque vous êtes prêt à mourir pour tout le monde à chaque moment, quand vous aimez, quand vous respectez, quand vous vous prosternez devant l'autre, c'est comme si vous le prépariez pour une opération, mais ce n'est pas que vous jugez l'autre ou que vous avez le sentiment qu'il a besoin de quelque chose de vous. Lorsque vous êtes parfait devant Lui - et nous pouvons être parfaits, en fait, nous devons être parfaits, c'est ce qui compte avant tout - alors tout de suite les gens le désirent, le savent, le comprennent. Très vite, tout le monde vient prendre un siège en face d'une telle personne, en face d'un fils spirituel ou un père spirituel." (à suivre)
(Version française de Maxime le minime
de L'Entretien réalisé par Craig Hamilton in "What is Enlightenment Magazine")