Selon la tradition rapportée par saint Grégoire de Tours, saint Denis était un des sept évêques
envoyés par le pape de Rome en Gaule sous le règne de Dèce (vers 250), afin d'y poursuivre
l'évangélisation qui n'avait été jusque-là que partielle.
Saint Gatien fut nommé évêque de Tours
[I8 déc.], saint Trophime d'Arles [29 déc.], saint Paul de Narbonne [22 mai], saint Saturnin de
Toulouse [29 nov.]. saint Austremoine d'Arvernes [l" nov.], saint Martial de Limoges [30 juin] et
saint Denis se vit attribuer la petite ville de Lutèce (Paris).
Cette ville était la plus éloignée et de
plus, située dans une région où régnaient les cultes païens les plus grossiers. En s'acheminant vers
son diocèse, accompagné de Rustique et d'Éleuthère, saint Denis manifestait la vérité de la foi
chrétienne en opérant des miracles éclatants partout où il passait. Il convertissait ainsi les païens et
les persuadait de renverser leurs idoles et de détruire leurs temples. Parvenu à Lutèce, il s'installa
un peu en dehors de la ville, dans une demeure cédée par un noble converti afin que les chrétiens
pussent s'y réunir en secret (Montmorency).
Lors du passage en Gaule de l'empereur romain, les lois ordonnant la persécution des
disciples du Christ furent mises violemment en vigueur, et les fidèles, pourchassés de toutes parts, étaient maltraités et mis à mort par d'horribles tortures (vers 275). Denis, malgré son grand âge et
sans crainte du danger, allait visiter les condamnés pour les encourager à maintenir fermement la
confession de la foi. Dénoncé, il fut arrêté ainsi que ses deux disciples, Rustique et Éleuthère, et
soumis à des tortures inhumaines. Attaché à une croix, il continuait à prêcher à la foule le grand
mystère de la Passion du Christ et du salut du monde. De retour dans son cachot, le saint évêque
célébra une dernière fois les saints Mystères devant ses compagnons de supplice, au sein d'une
lumière divine. Denis eut finalement la tête tranchée avec un grand nombre d'autres martyrs sur la
colline appelée aujourd'hui Montrnartre. On raconte qu'après son exécution, il resta debout, prit sa
tête entre ses mains et parcourut plusieurs kilomètres jusqu'au lieu qui devint plus tard la basilique
(puis la ville) de Saint-Denis. C'est dans la crypte de cette église que les rois de France se firent
enterrer jusqu'à la Révolution.
(extrait du Synaxaire Vie des Saints de l’Eglise orthodoxe.)