Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 30 mai 2013

L'abjecte charité ?

Voilà un mot qui n'est plus politiquement correct.

Depuis que l'antichristianisme militant a voulu éradiquer le Christianisme de la société comme de la culture et se substituer à toutes les institutions qu'avait – la première – inventées l’Église  au service du prochain – et ceci  depuis la plus haute antiquité chrétienne romaine orientale d'abord, puis occidentale – en en supprimant toute référence au divin, le mot même de charité est devenu coupable, abject, et synonyme d'hypocrisie, de domination et de mépris, contribuant de façon ignoble à maintenir le peuple dans une dépendance, une aliénation et un assujettissement condamnables...

Comme si l'Assistance laïque désormais généralisée, anticipant – voire inventant et programmant – le moindre besoin présupposé du citoyen, sans discernement ni prise en compte de ses besoins réels exprimés, allant jusqu’à une prise en charge quasi obligatoire de tous les domaines de la vie des personnes, les privant de toute décision personnelle et leur laissant de moins en moins d'autonomie et de libre-arbitre, n'était pas une forme de domination   tout ce qu'il y a de plus totalitaire ! Un système coercitif mou et prégnant, condamnant le peuple à un réflexe de demande de prise en charge pour tout, lui ôtant toute initiative de puiser dans ses propres ressources, et l'affaiblissant chaque jour davantage, en lui faisant croire qu'il aura toujours besoin de la "société", en lui instillant de façon perverse l'illusion qu'il a avant tout des droits à être assisté ! Comme si cette assistance n'était pas une forme d'asservissement...

 De quel pouvoir abusivement dominateur le peuple s'est-il libéré ? De quelle idéologie aliénante s'est-il débarrassé en bannissant la "charité" ?

Il faudrait alors rappeler la signification complète et originelle du mot charité. Car de même que le mot Philanthropie [φιλανθρωπία ] qui est d'abord l'Amour de Dieu pour les hommes  a subi  une réduction de sens en désignant dans le langage commun les bonnes œuvres que font les hommes  pour leurs semblables, le mot caritas latin ne désigne plus l'Amour inconditionnel et sans mesure de Dieu, mais dans sa traduction française quelque chose d'équivalent aux bonnes œuvres également. De nos jours le mot charité a tendance à ne s'employer que dans l'expression "faire la charité" autrement dit faire l'aumône presque uniquement. Finalement l'infinie miséricorde divine, également contenue dans la caritas est devenue simple pitié humaine et la condescendance s'est teintée de mépris aux yeux des antichrétiens. Dans les deux cas on a confondu les fruits avec l'arbre de l'Amour. Ceci dit l'enseignement du Catholicisme  n'est pas totalement étranger à cette substitution :   trop insistant sur le moralisme, sur le juridisme et réduisant de plus en plus (sauf dans ses mouvements mystiques) la foi chrétienne à des interdits, des jugement moraux, un système de dettes, de rachats, de bonnes actions, réduisant l'Agapè [Ἡ ἀγάπη] à ses réalisations caritatives,  insistant dans le même mouvement davantage  sur l'humanité du Christ que sur sa divinité, sur sa passion plus que sa résurrection.

du Dictionnaire Gaffiot

Malgré cela, par ailleurs, je pose la question :
 Tout de même, qu'est-ce qui est le pire ?

- Est-ce la charité des bonnes bourgeoises faisant l'aumône ou se dévouant dans de bonnes œuvres pour avoir bonne conscience d'avoir fait de bonnes actions – ce qui finalement les rendait tout de même un peu meilleures, un peu moins égoïstes et qui faisait plutôt du bien aux personnes aidées sans pour cela qu'elles en ressentent du mépris et avec l'avantage de connaître la personne qui leur donnait ; en percevant l'effort que faisait cette dernière, ce qui n'était pas sans donner une perspective optimiste sur la nature humaine.



- En quoi les assistantes sociales, débordées, impuissantes trop souvent, rejetées – combien de fois – par les assistés eux-mêmes sont-elles mieux perçues et donc préférables par les assistés qui ne perçoivent bien souvent plus celles qui leur obtiennent telle ou telle aide que comme des employées obligées (elles sont payées pour ça non ?) de leur obtenir ce que les assistés "ont le droit" d'obtenir ( et plus vite que ça !). Croit-on que les employés divers des services sociaux, excédés, font moins souvent la morale que les bourgeoises bien intentionnées d'antan ?

La charité du latin caritas de carus a un sens bien plus profond que celui qu'a fini par lui donner l'église romaine et sa suite sécularisée...
  du Dictionnaire étymologique du latin Paul Regnaud
Ce qui est rare est cher dit-on,
la chanson dit aussi "Je t'aime encore plus quand tu n'es pas là..."

Quand on traduit le mot de l'Apôtre Ἡ ἀγάπη en latin par Caritas puis du latin en français par Charité, il ne s'agit pas d'aumône bien sûr,  il s'agit bien plutôt de l'Amour  qui s'origine en Dieu Lui-même, et c'est de cet amour divin  infini que prône St Paul comme modèle et dont il cerne les caractéristiques et qu'il vaudrait mieux substituer au mot galvaudé de charité.
Si linguis hominum loquar, et angelorum, caritatem autem non habeam...
Ἐὰν ταῖς γλώσσαις τῶν ἀνθρώπων λαλῶ καὶ τῶν ἀγγέλων, ἀγάπην δὲ μὴ ἔχω...
 1 Corinthiens 13

13.1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. 13.2 Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. 13.3 Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien. 13.4 La charité est patiente, elle est pleine de bonté; la charité n'est point envieuse; la charité ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil, 13.5 elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne soupçonne point le mal, 13.6 elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité; 13.7 elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. 13.8 La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. 13.9 Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, 13.10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. 13.11 Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant. 13.12 Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu. 13.13 Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c'est la charité.
Maxime le minime

lundi 12 novembre 2012

St Jean "l'Aumônier" ou Le Miséricordieux, Patriarche d'Alexandrie


St  Jean est né à Chypre en l'an 560. Son père, dont le nom était Épiphane  était le gouverneur du pays. A l’âge adulte, il s'est marié et a eu des enfants. Mais ses enfants sont morts. Et puis, quand sa femme est morte aussi, il s’est retrouvé seul et a beaucoup souffert. Alors Jean a commencé à organiser sa vie de plus en plus vers celle de moine. Il a pratiqué toutes les vertus chrétiennes à travers son grand amour pour Dieu. Saint Jean avait un amour particulier pour tous les hommes qui étaient pauvres, et pour les étrangers. Il leur a donné tout ce dont ils avaient besoin! Le peuple a choisi Jean  pour patriarche d'Alexandrie à l'époque où Héraclès était l'empereur. Quand il fut  patriarche de l'Eglise sa prédication fut comme une bougie dont la lumière était vive, une lumière qui a brillé dans le monde. St Jean a construit un hôpital et une maison d’accueil spécialement pour les étrangers et  les pauvres, en entretenant ces lieux avec  ses propres richesses. Il a prodigué  sa miséricorde, non seulement aux fidèles de son troupeau, mais aussi à ceux qui n'étaient pas des fidèles de l'Église. Pour cette raison, les gens l'appelaient "Le Miséricordieux."

Saint Jean a vécu en tant que patriarche jusqu'à un âge très avancé. Quand il est mort, le peuple qu'il aimait tant  l’a beaucoup pleuré, et son corps fut enterré avec grand honneur.

Nous célébrons sa fête le 12 Novembre.


* L'aumône: les œuvres de miséricorde ou de dons d’argent donnés pour aider les pauvres. Tout au long de la Bible, le peuple de Dieu est appelé à aider les moins fortunés que lui (cf. Mt 25, 31-46).

* Aumônier: Une personne qui donne de l'argent ou d'autres dons aux pauvres ou nécessiteux

* Charité: [a] l'amour de Dieu pour l'humanité, ou l'amour du prochain, [b] un acte de bienveillance ou d'affection, [c] un don volontaire d'argent ou autre aide à ceux qui en ont besoin. Partage avec les pauvres. Souvent, la traduction d’AGAPE ou de l'amour que Dieu a pour l'humanité. L'acte d'amour, qui se concrétise par un don matériel.

* Saint: Une personne qui a aimé Dieu de son vivant, qui a travaillé à être comme Dieu, et à cause de sa / son humilité et de sainteté, Dieu a mis cette personne à part des autres et travaille à travers cette personne encore aujourd'hui.

* Sympathie: Partage d’un sentiment avec celui qui est dans la douleur, la tristesse, la souffrance, qui  a des ennuis.

* Vision: [a] quelque chose que l’on ne perçoit pas par la vue normale; [b] dans un rêve ou surnaturellement révélé à un prophète; [c] une représentation d'une personne ou d'une chose d'une nature spirituelle vue  sous une influence divine.

Que la vie de saint Jean soit un exemple pour nos enfants et nos familles !


mercredi 15 décembre 2010

Le DISTRIBUTISME [2] et les Chrétiens orthodoxes


G.K. Chesterton
Le terme et sa définition d'origine vient d’Hilaire Belloc et G.K. Chesterton au début du 20e siècle. Tous deux étaient de fervents catholiques, fortement influencés par la doctrine sociale de Léon XIII, mais aussi déçus par les socialistes. Le terme est tombé dans l'oubli après la mort de Chesterton en 1936 et Belloc en 1953, mais pas les idées. Elles ont profondément influencé E.F. Schumacher, dont le livre Small Is Beautiful a eu un impact profond sur les écologistes du monde entier. Ces dernières années le Distributisme a été directement et consciemment relancé dans les milieux catholiques. Distributist Review  est un site couvrant de nombreux aspects de la pensée distributiste ancienne et nouvelle. IHS presse a republié plusieurs des textes anciens. Certains nouveaux documents impressionnants sont désormais disponibles, en particulier de John Médaille de l'Université de Dallas. Il y fait preuve d’une maîtrise des développements récents de l'économie et de ses fondements mathématiques que l’on ne trouve pas dans les écrivains distributistes des générations précédentes.

Qu’est-ce donc que le Distributisme

Pour répondre à cette question nous allons voir, en quoi le Distributisme est à la fois semblable et contraire aux trois autres grands systèmes économiques qui ont surgi au cours de l'histoire humaine. En fait, aucune société n’est dans un système économique unique, toute société, passée et présente, présente un certain mélange des quatre. Toute société dans laquelle un système prédomine aura également quelques caractéristiques des trois autres. Cependant, même si on trouve toujours de ces mélanges avec des tendances et des philosophies diverses, ces distinctions restent pertinentes.

Quatre systèmes économiques :

Le système économique dominant dans le monde aujourd'hui est le capitalisme. Il a évolué dans sa forme actuelle au cours des cinq cents dernières années. La découverte de l'Amérique, l'avance de la navigation et du commerce à l'époque coloniale, les progrès de la technologie et la révolution industrielle, et la sophistication croissante de la commercialisation, de la comptabilité, de l'informatique, et des modèles mathématiques de l'économie ont contribué à son essor. 

Sur le plan positif, le capitalisme défend la propriété privée des terres et des entreprises, récompense l’association de l'intelligence et du travail acharné, et soutient la démocratie et un gouvernement auquel on a fixé des limites. Le capitalisme exploite la tendance (naturelle) des gens à entrer en concurrence l’un avec l'autre et l’inclination (provenant de la chute et donc par là contre nature) des personnes à la cupidité et l’avidité. Dans son Economics for Helen, Belloc dit que dans un système capitaliste, «Tout homme, bien que pauvre, se sent libre et dans cette mesure, sauve son honneur." Par conséquent, le capitalisme interpelle immédiatement les Américains, qui apprécient la liberté par dessus à peu près tout.
Sur le plan négatif, le capitalisme concentre la richesse entre les mains d'une minorité. L'affirmation selon laquelle un tel système devait se développer en raison des expéditions coloniales ou de la nécessité d'énormes sommes d'argent pour construire des usines au cours de la révolution industrielle est historiquement fausse. Le capitalisme s’est développé à cause de la façon dont les gens - en général des gens déjà riches et puissants - ont conçu des lois et des coutumes pour leur propre avantage. Dans The Servile State, Belloc montre comment l'Angleterre était déjà en marche vers le capitalisme avant la grande époque de la colonisation et bien avant la révolution industrielle. Il a commencé avec la fermeture des monastères en 1535. Le même processus - la modification des lois et des structures au bénéfice des riches - se produit toujours. La tendance actuelle des managers de gagner jusqu'à 600 fois plus que les travailleurs dans leurs entreprises n'est pas une aberration. C’est le résultat naturel et inévitable d'un système capitaliste. Si on laisse se développer ce processus sans contrôle, le capitalisme finit par détruire la liberté. En même temps que les travailleurs sont des agents juridiquement libres, ils sont économiquement impuissants. Franklin Delano Roosevelt a pointé cela du doigt dans son State of the Union address du 11 Janvier 1944. Il y déclare : "Les hommes dans le besoin ne sont pas des hommes libres." Par ailleurs, s’il reste sans contrôle, le capitalisme détruit le pouvoir légitime du gouvernement. Lorsque les entreprises et les sociétés deviennent si importantes que le gouvernement ne peut pas les retenir, elles deviennent le gouvernement. C'est-à-dire que la démocratie est alors finie et c’est la ploutocratie qui prévaut.

Au cours des deux derniers siècles, le système censé remplacer le capitalisme était le socialisme. Son promoteur le plus célèbre fut Karl Marx. L'essence du socialisme est que le gouvernement d'un État possède et contrôle tous ou presque tous des moyens de production et de distribution. Plutôt que de laisser l'économie à la cupidité et la manipulation des propriétaires privés, ou de laisser guidée par une "main invisible" (selon les mots d'Adam Smith), l'Etat interviendrait. La grande force du socialisme, quand il était simplement une théorie, c'est que ses partisans étaient très conscients des injustices du capitalisme. Lorsque les pays ont mis le socialisme en pratique, cependant, ses inconvénients se sont révélés dans le sang. Beaucoup ont perdu leurs biens, la santé et même leur vie pour le socialisme. Car toutes les promesses ayant été faites, le socialisme est devenu l'un des systèmes les plus tyrannique et oppressifs de toute l'histoire, déplaçant simplement la concentration des richesses et du pouvoir des mains de propriétaires à celles de gestionnaires bureaucratiques et des dirigeants de l'Etat. Il s'est avéré être bien pire que le capitalisme.


A certains moments de l'histoire un troisième type de système économique a été employé. Belloc l’a appelé "l'état servile." Il est assez répandu dans l'Antiquité. L'Egypte ancienne fut un exemple de ce type d'économie. Dans l'Égypte antique le Pharaon possédait tout et tout le peuple constituait en fait ses esclaves. La Sparte antique et l'Empire romain dépendait aussi du travail des esclaves, tout comme les États confédérés d'Amérique plusieurs siècles plus tard. Malgré des inconvénients moraux évidents, l'état servile a quelques avantages très forts : il est remarquablement stable et les gens se sentent et sont vraiment en sécurité, sachant qu'ils seront nourris et pris en charge. Ces avantages peuvent être si forts que les gens ont parfois été appelés à soutenir un état servile, même au prix d’une perte de liberté et de dignité.

Hilaire Belloc
Les auteurs distributistes parlent de l'état servile de deux façons. D'une part, certains semblent croire que l'élément essentiel est que les gens réellement et en toute légalité possèdent d’autres personnes. Dans cette perspective, une économie servile diffère d'une économie capitaliste et socialiste précisément pour des raisons de droit. Rares sont les économies capitalistes qui ont dégénéré en états serviles, bien que, selon Belloc c’était une chose assez probable. Chesterton se demandait même si la force brutale serait de retour comme un moyen de contraindre les gens à travailler. On peut facilement montrer, en revanche, que les économies socialistes se sont vraiment transformées en Etats serviles. D'autre part, d'autres auteurs parlent de l'état servile de manière plus lâche, en soulignant que les gens vivant dans les systèmes capitalistes sont traités comme des esclaves. Le terme "salaire de l'esclave" est une figure de rhétorique, mais l'intensité des sentiments qu'elle véhicule en font presque un terme avec un sens littéral. Le quasi-esclavage des travailleurs a été évident de manière flagrante dans le capitaliste de l’Angleterre du 19ème siècle et a été abondamment illustré dans les romans de Charles Dickens. Dans l'Amérique d'aujourd'hui, nous avons un très haut niveau de vie et même nos plus pauvres vivent mieux que les pauvres des pays en développement. Mais nous avons aussi maintenant une économie mondialisée. Les esclaves du capitalisme américain contemporain ne vivent pas en Amérique, mais dans les pays où les gens travaillent pour moins d'un dollar l'heure et où 60 dollars par semaine ne suffisent pas pour vivre.

Le quatrième système est le Distributisme, mais c'est un terme particulièrement trompeur. (à suivre)
(Version française de Maxime le minime d'après le site In communion de l'Orthodox Peace Fellowship)

samedi 11 décembre 2010

Le DISTRIBUTISME [1] une première approche pour les Chrétiens orthodoxes

 Voici la traduction de la 1ère partie d'un article paru sur le site orthodoxe In Communion et dans lequel je vais avancer en même temps que vous, c'est à dire que je sais que le sujet m'intéresse mais que je ne sais pas du tout si je vais en recevoir les conclusions. Quoi qu'il en soit le sujet de réflexion posé par cette étude me paraît venir dans une bonne période à double titre : d'une part que parce que la conjoncture économique internationale contemporaine n'améliore pas la situation des gens modestes et pas seulement de ceux qui ont été ruinés après avoir fait fortune, et d'autre part parce que nous sommes dans une période, celle de l'avant Nativité, où se pose périodiquement cette fameuse question du partage.



"Tous les honneurs de l'Orthodoxie sont rendus à St Nicodème de la Sainte Montagne pour nous avoir donné la Philocalie. Moins connu est son Exomologetarion qui est un manuel de confession. D'abord publié en 1794, il contient l'histoire suivante :

Un jour, il arriva qu’un roi se confesse à un paysan, qui était en fait secrètement un père spirituel. Après que le roi eut confessé ses péchés, il dit au Père spirituel, "Je n'ai pas autre chose à vous dire." "Comment cela, ô roi ? répondit le père spirituel, comment ? Avons-nous fini la confession ? Non. Vous avez confessé les péchés d'Alexis, dit-il en appelant le roi par son prénom, maintenant il faut confesser les péchés du roi. "

Ce sage père spirituel voulait montrer par ces paroles que tout souverain et chef, étranger ou national, ne doit pas seulement se confesser à titre individuel ou être examiné par un père spirituel comme une personne ordinaire, mais en plus des péchés qu'il a commis en tant que personne, il doit aussi avouer ce qu'il aurait pu faire en tant que dirigeant pour le bien de son peuple, mais qu’il n’a pas fait, et toutes les mauvaises choses survenues à ses sujets sous sa responsabilité qu’il n'a pas rectifiées, pour laquelle il devra rendre un compte exact à Dieu.
Cette histoire illustre l'attitude chrétienne orthodoxe en ce qui concerne la relation entre la foi et la vie dans le monde. Quand des Orthodoxes sont à un poste de responsabilité dans lequel ils exercent autorité et pouvoir, ils sont censés suivre le Christ dans ces situations tout comme ils le suivent dans leur vie privée.

Mais qu'est-ce que cela signifie ? La mission des personnes à un poste de responsabilité n'est pas de créer un "État chrétien" ou une "société chrétienne" ou un "théâtre chrétien." Les gens peuvent seulement être chrétiens. Le Christ est venu pour faire participer des personnes à la nature divine, et non des institutions, des organismes ou des entreprises. La tâche consiste à faire tout ce qui est possible pour créer un environnement qui aidera les gens à voir le Christ, à chercher le Christ, et trouver le Christ.

Pour être plus précis: Comment puis-nous amener les domaines du commerce et des finances sous la seigneurie du Christ ? Nous savons que les principes fondamentaux de l'éthique orthodoxe qui se rapportent à l'économie: que le monde matériel a été créé bon et beau, qu’il est juste de posséder et de prier pour «l'abondance des fruits de la terre» ; que la pauvreté est un mal, pas une vertu - un sort qui doit être adouci et amélioré, et non pas être aggravé ; que l'endettement n'est pas bon ; qu’une vie simple est bonne ; que l'amour de l'argent a été et peut facilement être la racine de toutes sortes de maux, que Dieu nous commande de rechercher la justice et des relations équitables à toutes les époques et avec tous les hommes ; que faire payer des intérêts est moralement discutable, et certainement mauvais quand il s’agit de personnes qui recherchent simplement d’abord et avant tout le minimum vital ; que c'est à peu près aussi facile pour un riche d'entrer dans le Royaume du ciel que pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille. 
Nous, Orthodoxes, connaissons tous ces principes, ou du moins nous les avons entendus et nous savons que nous devons les mettre en pratique. La question particulière qui se pose est ici : Comment pouvons-nous créer un environnement qui intègre ces principes ? Sachant que nous Orthodoxes, comme tout le reste de la race humaine, sommes des créatures déchues, sujettes à toutes sortes de péchés à la fois volontaires et involontaires, et sachant que toutes les organisations et institutions augmentent et renforcent nos péchés, quel genre de structures économiques pourrait restreindre notre péché et de promouvoir la justice?

Dans cet essai, j'invite mes lecteurs à envisager un système économique connu sous le nom Distributisme. Le système est ancien et répandu, mais pas ce terme car il n'est apparu qu'au siècle dernier. " (à suivre)
(Version française de Maxime le minime d'après le site In communion de l'Orthodox Peace Fellowship)

mardi 16 novembre 2010

Aimer son prochain ou "S'occuper de ses oignons" ? par l'Ancien Epiphanios Theodoropoulos

Qu'est-ce que la véritable charité chrétienne ?

Désirant montrer qu'il n'est pas sage d’intervenir dans la vie d'autrui, L’Ancien Epiphanios Theodoropoulos racontait l'anecdote suivante:

"Un jour, sur une route, un père montait un âne tandis que son fils le suivait à pied. Quelqu'un les vit et dit au père :




"N'as-tu pas pitié de ton fils? Tu es bien à l'aise alors que le pauvre enfant est en train de marcher. Prends-le donc lui aussi avec toi sur l'animal !"

Alors il le fit monter avec lui.

Plus loin un autre passant les vit et dit au père :

"N'as-tu pas pitié de ce pauvre animal ? Tu veux le tuer ? Deux hommes sur cette bête ! Descends donc ! "

Le père descendit.

Une troisième personne les vit et s’exclama:

"Tu n'as donc pas la moindre honte ? Donner une telle éducation à ton fils ?! Il voyage confortablement sur cette monture et toi pauvre vieil homme tu marches à pied ! Apprends-lui un peu à te respecter. Fais-le donc descendre !"

C’est ainsi que le père et le fils marchèrent à côté de l'animal.

Une quatrième personne les rencontra :

"Êtes-vous stupides ? A quoi vous sert cet animal ? Pourquoi l’un de vous ne le monte-t-il pas ?"

Alors le père, frustré, explosa :

"Allez-vous enfin me permettre une fois de faire ce que je veux ?"

in Conseils pour la vie : De la Vie et les Enseignements de Père Theodoropoulos Epiphanios , p. 240


(Version française par Maxime le minime de l'article du site Mystagogy)

On pourrait ajouter le dicton populaire : "Chacun voit midi à sa porte" et encore "L'enfer est pavé de bonnes intentions".
et on pourrait se poser également les questions suivantes :
Qu'est-ce que la réalité ?
Que percevons-nous de cette réalité qui ne soit filtré et quadrillé par notre propre sensibilité et notre culture etc. ?
Comment penser, dire et faire d'une manière juste, c'est à dire selon la volonté de Dieu ?
Il ne nous reste plus qu'à prier le plus et le plus souvent possible pour être suffisamment inspiré de l'Esprit Saint de Dieu qui seul est bon, pour au moins se taire et ne pas faire de bourdes et au mieux se comporter comme il convient selon l'Amour divin. Non ?

dimanche 26 septembre 2010

LA CONCEPTION CHRÉTIENNE DE LA CHARITÉ et l'invention de toutes nos oeuvres sociales par Michel ROUCHE

Toutes les institutions et œuvres sociales de nos sociétés "modernes" furent d'abord des créations de l'Église. La foi chrétienne devint  après persécution puis tolérance, religion de l'empire dont la capitale fut Constantinople après Rome si bien que même à l'Ouest de l'empire, en nos contrées, ces institutions nées à l'Est portaient encore en leurs débuts, "chez nous", leurs noms grecs. Ecoutez cette passionnante interview de l'historien M. Rouche qui explique bien tout cela.


Né en 1934, Michel Rouche est professeur émérite d’histoire médiévale à la Sorbonne, spécialiste du Haut Moyen-Âge et de l'Antiquité. Agrégé d'histoire et docteur ès Lettres, il a enseigné à l'Université Lille III, puis à la Sorbonne. Michel Rouche a animé également l'Institut de la Famille, qui relève de l'École cathédrale du diocèse de Paris. Michel Rouche est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment : L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes 418-781(Ehess, 1979) ; Clovis (Fayard, 1996) ; Mariage et sexualité au Moyen Âge (éd. P.U.P.S., 2000) ; Les Empires universels, IIe-IVe siècles (Larousse, 2001) ; Le Choc des cultures, Romanité, Germanité, Chrétienté, durant le Haut Moyen Âge(éd. Septentrion, 2003) ; Histoire de l’enseignement et de l’éducation, Tome I (Perrin, 2003) ; Histoire du Moyen Âge, Tome 1, VIIe-Xe siècles (Complexe, 2005) ; Les Origines du christianisme, 30-451 (Hachette, 2007) ; Le Moyen Âge en Occident, avec Jean-Philippe Genet et Michel Balard (Hachette, 2008) ; Petite histoire du couple et de la sexualité (éd. C.L.D., 2008) ; Fulbert, précurseur de l’Europe médiévale ?(éd. P.U.P.S., 2008) ; et Les Racines de l'Europe : Les sociétés du Haut Moyen-Âge, 588 à 888 (Fayard, 2003).
photo : © J. Foley/Opale