[…]– Depuis la rencontre du patriarche Cyrille et du pape de Rome, une année et demie s’est écoulée. Qu’est-ce que cela a donné dans le rapprochement et la collaboration des deux Églises ?
– Je ne pense pas que quelque chose ait bougé. Du point de vue de l’Orthodoxie, cela est impossible sans renonciation de l’Église catholique-romaine à certains de ses enseignements dogmatiques. Ils existent depuis des décennies, et il n’y a aucun progrès. Les catholiques ne renoncent pas à leur doctrine selon laquelle le pape est le chef de l’Église, qu’il est infaillible dans ses décisions. Ils n’ont pas renoncé à beaucoup d’autres de leurs enseignements qui sont pour nous inacceptables. Aussi, la rencontre du patriarche Cyrille avec le pape François a été consacrée à des questions sociales. Le patriarche a maintes fois mentionné que dans les conditions de la chute de la moralité dans le monde, toutes les Églises chrétiennes doivent combattre ensemble contre ce phénomène et défendre les valeurs chrétiennes. Malheureusement, cela ne donne pas grand chose. Aussi, je pense que la question qui s’est posée au patriarche n’est pas l’union avec les catholiques, mais simplement la résolution des questions morales et éthiques dans le monde.
– Cela a-t-il réussi ?
– Cette rencontre était inattendue et nombreux sont ceux, tant en Russie qu’à l’étranger, qui ont exprimé leur inquiétude à cette occasion. Je pense que maintenant cela s’estompe, mais certaines personnes en parlent encore.
– Comment l’Église russe hors-frontières vit-elle en Amérique aujourd’hui ? Les relations entre la Russie et les États-Unis, pour ne pas dire plus, ne sont pas des meilleures. Vous êtes russes, mais aussi américains. Comment pouvez-vous vivre entre « deux feux » ?
– Nous sommes confus qu’aux États-Unis se créent des idées inexactes sur la Russie. L’histoire de soi-disant immixtions dans les élections américaines est bien sûr inventée. Mais de telles histoires n’ont pas d’incidence sur notre vie. Nous ne ressentons aucune pression ou persécution de la part des autorités américaines. Les simples Américains ont été et restent de bonnes personnes, nous ne ressentons aucune haine de leur part. Cela reste le fait de la télévision, où des gens font la promotion de leurs intérêts politiques ou nationaux. Mais c’est leur problème.[…]