Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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vendredi 7 avril 2017

Islamisme et/ou islam ?

Le Père Henri Boulad* répond à la lettre des 120 érudits musulmans qui accusent l’État islamique d’avoir sali l’Islam

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Le 27 octobre dernier, le monde entier avait déjà découvert, horrifié et impuissant, que des otages occidentaux étaient l’un après l’autre décapités par les jihadistes de l’Etat islamique. En Algérie, l’otage français Hervé Gourdel venait de subir la même tragique fin.

Dans ce contexte, 120 érudits musulmans publièrent une longue lettre ouverte de 22 pages adressée à Abu Bakr Al-Baghdadi, le chef autoproclamé des djihadistes de l’Etat islamique, accusant l’État islamique d’avoir sali l’Islam.

Des hauts dignitaires de l’islam qui condamnent les meurtres, tortures et exactions commises par les djihadistes au nom de l’Islam, cela ne peut que m’apporter joie et soulagement. Mais j’ai rapidement eu quelques doutes sur la sincérité des auteurs de cette condamnation.

Car je ne suis ni coupable d’ignorance, ni de sous estimation de la place de la taqiyya dans l’islam, et je ne suis pas un bisounours.

Le Père Henri Boulad a bien voulu étudier cette lettre accusatoire (dont l’effet, nous le voyons chaque jour, est nul), et y apporter une première réponse qu’il nous a proposé de publier sur Dreuz info. 

La voici. 

Je remercie le Père Boulad pour sa contribution, et François Sweydan qui a pris l’initiative de lui transmettre ma demande. – Jean-Patrick Grumberg.


Islamisme et Islam – Henri Boulad, s.j.

Il y a quelques années, le grand juriste Égyptien Saïd el-Achmaoui publiait son fameux livre Al Islam al-siyâssi (L’Islam politique) traduit en français sous le titre de L’Islamisme contre l’islam*. Dans cet ouvrage, Achmaoui cherche à montrer que l’islamisme est une déviation, une perversion du véritable Islam, dont l’orientation est uniquement spirituelle et religieuse.

L’islamisme, c’est l’islam
Je prendrai ici le contre-pied de la position de Achmaoui en affirmant que L’ISLAMISME, C’EST L’ISLAM. Cette affirmation n’a rien d’arbitraire ou de fantaisiste. Elle ne relève pas d’un parti pris ou d’une provocation, ni d’une prise de position fanatique ou intolérante, ni d’une approche volontairement négative ou réductrice.
Je pense au contraire que cette affirmation est parfaitement cohérente avec l’histoire et la géographie, avec le Coran et la Sunna, avec la vie de Mohammad et l’évolution de l’Islam, avec ce que l’Islam dit de lui-même.
Je refuse la position de ceux – musulmans ou chrétiens – qui se voilent la face, jouent à la politique de l’autruche, tournent autour du pot, refusent de voir la réalité en toute objectivité, ou prennent leurs désirs pour des réalités, au nom du dialogue et de la tolérance.
On dira que le problème de l’Islam est plus complexe, que ma position est simpliste, simplificatrice et tend à l’ « amalgame », comme on dit aujourd’hui.
Je suis tout à fait conscient de la variété des Islams. J’ai même fait des conférences sur « Les six Islams » où je déploie l’éventail des différentes tendances, depuis l’Islam ouvert, libéral, modéré et laïcisant, jusqu’à l’Islam le plus radical, en passant par le soufisme, l’Islam des confréries et l’Islam populaire.
Je suis parfaitement au courant de toute la tendance actuelle de l’Islam laïc et laïcisant, moderne et modernisant. Je pense malgré tout que ce courant n’est guère représentatif de l’Islam officiel, de l’Islam orthodoxe et classique, de l’Islam sunnite tel qu’il s’est toujours manifesté, tel qu’il s’est toujours voulu, tel qu’il se veut encore aujourd’hui.
D’où le rejet par l’Islam officiel de tous les penseurs et intellectuels qui, cherchant à réinterpréter l’Islam à la lumière de la modernité, se font taxer d’hérétiques, d’apostats ou de déviationnistes.
L’islamisme n’est ni une caricature, ni une contrefaçon, ni une hérésie, ni un phénomène marginal et aberrant par rapport à l’Islam classique orthodoxe sunnite.

L’islamisme, c’est l’Islam à découvert, l’Islam sans masque et sans fard

Je pense au contraire que l’islamisme, c’est l’Islam à découvert, l’Islam sans masque et sans fard, l’Islam parfaitement conséquent et fidèle à lui-même, un Islam qui a le courage et la lucidité d’aller jusqu’au bout de lui-même, jusqu’à ses dernières implications.

L’islamisme, c’est l’islam dans toute sa logique, dans toute sa rigueur.
L’islamisme est présent dans l’Islam comme le poussin dans l’oeuf, comme le fruit dans la fleur, comme l’arbre dans la graine.

Mais, qu’est-ce que l’islamisme ?

L’islamisme, c’est l’Islam politique, porteur d’un projet et d’un modèle de société visant à l’établissement d’un État théocratique fondé sur la charia, seule loi légitime – parce que divine – telle que révélée et consignée dans le Coran et la Sunna, une loi qui a réponse à tout.
Il s’agit là d’un projet global et globalisant, total, totalisant, totalitaire.
CAR L’ISLAM EST UN TOUT : une foi et un culte, un horizon et une morale, un mode de vie et une vision du monde. Intransigeant, il offre le salut ou la perdition.
L’Islam est LA vérité qui ne supporte pas le doute et ses adeptes forment « la meilleure des communautés ».

L’Islam se veut à la fois religion, état et société, une religion et un Etat

L’Islam se veut À LA FOIS RELIGION, ETAT ET SOCIETE, « dîn wa dawla » (« une religion et un État »). Et c’est ainsi qu’il a été tel depuis ses plus lointaines origines.
L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’Islam cesse d’être une simple religion pour devenir État politique et société. L’Hégire est le moment où Mohammad cesse d’être un simple chef religieux pour devenir chef d’État et leader politique.

Religion et politique seront désormais indissolublement liés.

« L’Islam est politique ou n’est rien » (Khomeiny).
La « soumission » à Allah – qui est le sens même du mot « islam » – est aussi bien exigée du croyant que de l’État. Le pouvoir politique se voue donc entièrement à une mission religieuse. C’est l’annexion de la politique par la religion.

L’idée d’un Islam laïc – et démocratique – est en soi une hérésie

Ce qui frappe dans l’Islam, c’est son EXTRAORDINAIRE COHÉSION. Car dans l’Islam se mêlent indissolublement, inextricablement le sacré et le profane, le spirituel et le temporel, le religieux et le civil, le public et le privé. L’Islam couvre et embrasse tous les aspects de la vie et de la société. C’est en ce sens que je disais plus haut que l’Islam est global et globalisant, total, totalisant et totalitaire. 

L’idée d’un Islam laïc – et démocratique – est en soi une hérésie. Il contredit l’essence même de l’Islam.

L’ISLAM EST UN CREUSET FUSIONNEL INTENSE qui engendre un tissu social fortement structuré et donne à une société consistance, cohésion et continuité. D’où son extraordinaire capacité d’intégration. L’Islam a toujours été intégrateur, jamais intégré ; toujours assimilateur, jamais assimilé. Une seule exception : l’Espagne… En fait, ce recul n’a été possible que par les moyens que nous connaissons.
Autres atouts de l’Islam : SA GRANDE SIMPLICITÉ. Simplicité de son dogme, de sa morale, de ses principes. SA SOUPLESSE, son élasticité, sa capacité quasi infinie d’adaptation, à partir d’un noyau dur, solide, irréductible.
C’est cette souplesse de l’Islam qui explique en partie sa foudroyante expansion tant en Afrique (subsaharienne 35 %) qu’en Asie. Ce dernier continent, dans lequel le christianisme a pénétré six siècles avant l’Islam, ne compte que 12 % de chrétiens (mais en expansion avec la Chine aujourd’hui), alors qu’on évalue à près de 33 % le nombre de musulmans (Estimation 2009 du Pew Research Center).

Un dernier point : LE JIHAD

Les textes sont clairs : il s’agit bel et bien d’un combat par l’épée 

Le jihad n’est pas un aspect marginal, un accessoire de l’Islam. Il constitue une des principales obligations du croyant. On a voulu interpréter ce terme de façon réductrice, comme si le jihad n’était qu’un combat spirituel et intérieur, un combat contre les passions et les instincts. Non, les textes sont clairs : il s’agit bel et bien d’un combat par l’épée et ce n’est pas un hasard si l’Arabie Saoudite et tel ou tel groupe islamiste représente un glaive sur son écusson (voir Coran : 2.216-217 ; 3.157-158 ; 3.169 ; 8.17 ; 8.39 ; 8.41 ; 8.67 ; 8.69 ; 9.5 ; 9.29 ; 9.41 ; 9.111 ; 9.123 ; 47.35 ; 59.8).
Il y a dans l’Islam l’idée de force, de puissance. L’Islam est la religion de la force. Il s’impose souvent par la force et ne cède en général qu’à la force. C’est un fait : historiquement l’Islam s’est souvent étendu par la contrainte et la violence. Il n’est que de consulter les ouvrages de Bat-Ye’or pour s’en convaincre. D’ailleurs, l’Islam ne divise-t-il pas le monde en deux : « la demeure de l’Islam et celle de la guerre », « Dar al-Islâm wa dâr al-harb » ?
L’Islam a pour ambition et pour prétention de convertir l’humanité entière. Il est par essence planétaire, universel, à l’instar du christianisme. C’est la prétention de ces deux religions à l’universalité qui explique leur incompatibilité et leur rejet réciproques. Pour le musulman, il n’y a qu’une seule vraie religion, l’Islam : « Inna-dîn ‘ind-Allah al-Islâm » (« La religion d’Allah c’est l’Islam »).
Le musulman a en lui la certitude d’avoir raison, de posséder la vérité. Cette conviction a pour conséquence la froide détermination d’aboutir, de réussir un jour à conquérir le monde, envers et contre tout. Rien ne l’arrêtera.
Car l’Islam compte avec le temps. Il a le temps, il a tout le temps, il a toute l’éternité. Il y a dans l’Islam la patience infinie du bédouin suivant sa caravane.
© Henri Boulad, s.j pour Dreuz.info.

* Le père Henri Boulad est né à Alexandrie en 1931. Il est issu par son père d’une famille syrienne chrétienne qui vivait à Damas depuis des siècles et qui a dû fuir vers l’Egypte lors de massacres perpétués contre les chrétiens en 1860 au cours desquels 20.000 chrétiens ont été tués. En 1950, Henri Boulad entre à l’âge de 19 ans au noviciat des jésuites à Bikfaya au Liban. De 1952 à 1957, il vit en France ou il fait une formation littéraire à Laval puis en philosophie à Chantilly, au cours de laquelle il découvre Teilhard de Chardin. Après un cycle d'études théologiques de 1959 à 1963 au Liban, il est ordonné prêtre en 1963. En 1965, il obtient un doctorat en psychologie à l'université de Chicago. Revenu dans son pays en 1967, il devient supérieur religieux des jésuites d'Alexandrie, puis provincial des jésuites du Proche-Orient, et enseigne la théologie au Caire. Il est fortement engagé au service des déshérités, chrétiens et musulmans. En 1982 puis une nouvelle fois en 1996, il est décoré par la France pour son œuvre éducative et son engagement auprès des plus démunis. Cet engagement se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec notamment son implication dans Caritas.

vendredi 20 janvier 2017

ZÉRO + ZÉRO = LA TETÉ À TOTO

sur le site causeur.fr

L’insoutenable légèreté de Vincent Peillon

Quand le ministre invitait le sadomasochisme à l’école


Najat Vallaud-Belkacem et Vincent Peillon aux "Journees de la refondation de l'ecole de la republique" à Paris, mai 2016. SIPA. 00754041_000014
Soutenir que c’est au nom de la laïcité que le gouvernement de Vichy aurait imposé aux Juifs le port de l’étoile jaune n’est pas une simple « bourde » mais une énormité définitivement disqualifiante pour un candidat à la présidence de la République française. Mais n’ayons pas la mémoire courte et constatons que M. Peillon est un récidiviste de l’incompétence et de l’irresponsabilité politiques. Il n’a pas quitté le gouvernement à la faveur d’un simple remaniement technique mais par sanction de sa gestion calamiteuse de la réforme des rythmes scolaires. Ce n’est pas tout, il y eut bien pire.

“Il convient donc d’appeler à la retenue et à la neutralité au sein de tous les établissements afin que l’école ne fasse l’objet d’aucune instrumentalisation.”

Petit retour en arrière. Nous sommes en janvier 2013, en pleine explosion de la « genritude » sous l’égide de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des droits des femmes (surtout des LGBT), et au milieu  du débat sur le projet de « mariage pour tous ». Dès son installation en juin 2012, Mme Belkacem avait commandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) un rapport sur l’égalité entre les filles et les garçons dans les crèches en indiquant : « La cible des enfants de moins de trois ans se doit d’être au cœur des politiques publiques dans la mesure où les assignations à des identités sexuées se jouent très précocement ». Il restait donc à compléter et prolonger ces bonnes résolutions à l’école, au collège et au lycée en passant le relais au collègue en charge de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, sachant que ses prédécesseurs, Xavier Darcos et Luc Châtel, avaient déjà fait preuve d’un laxisme certain en la matière. Mais Vincent Peillon franchit allègrement toutes les limites et rédige, le 4 janvier 2013, une circulaire stupéfiante dont il convient de citer les deux paragraphes les plus accablants et contradictoires :
« Madame la Rectrice, Monsieur le Recteur,
Le gouvernement s’est engagé à « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités », notamment par le biais d’une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles (…). Dans cet esprit, je vous appelle à la plus grande vigilance à l’égard des conditions du débat légitime qui entoure le mariage pour tous, notamment dans les établissements privés sous contrat d’association. Le caractère propre de ces établissements ne saurait leur permettre de déroger au respect de tous les individus et de leurs convictions (…). Il convient donc d’appeler à la retenue et à la neutralité au sein de tous les établissements afin que l’école ne fasse l’objet d’aucune instrumentalisation.
(…) La lutte contre l’homophobie en milieu scolaire public comme privé, doit compter au rang des priorités. Je souhaite ainsi que vous accompagniez et favorisiez les interventions en milieu scolaire des associations qui luttent contre les préjugés homophobes (…). Je vous invite également à relayer avec la plus grande énergie, au début de l’année, la campagne de communication relative à la « ligne Azur », ligne d’écoute pour les jeunes en questionnement à l’égard de leur orientation sexuelle ou de leurs identités sexuelles. (…) ».
Quelques parents vigilants, alertés par l’étrange insistance du ministre sur le cas des  établissements privés, se sont donc rendus sur le site Azur pour voir à quelle sauce on se proposait de cuisiner leur progéniture. Et là, il y avait vraiment de quoi tomber de sa chaise en cliquant sur le « matériel pédagogique » fourni aux écoliers.

L’emploi des godemichets pour les nuls

La ligne Azur gâtait particulièrement les filles grâce à l’onglet « Tombe la culotte » menant à un manuel de pratiques lesbiennes entièrement accompagné de photos de dames en posture, harnachées de cuir et latex, le mode d’emploi des godemichets et autres accessoires ainsi que le lexique étant gracieusement fournis. Les garçons avaient le droit à plus de couleurs avec des dessins de BD façon estampes japonaises. Le site définissait la pédophilie comme une simple « attirance sexuelle pour les enfants, quelle que soit l’orientation sexuelle de la personne », sans la condamner ni relever son caractère pénal et l’on pouvait même y lire le témoignage d’un jeune racontant plaisamment « s’être touché avec un des moniteurs » pendant une colonie de vacances. Le site faisait aussi valoir avec insistance que l’usage de drogues présentées comme « festives » aide à faire tomber les inhibitions dans les pratiques homosexuelles.
Au vu de cette délicate littérature destinée à la jeunesse, la Confédération nationale des associations familiales catholiques a donc demandé au Conseil d’État l’annulation de la circulaire de Vincent Peillon qu’elle jugeait  contraire  au  principe de neutralité scolaire et à la liberté de conscience.

“Le ministre a porté atteinte au principe de neutralité de l’enseignement et à la liberté de conscience des élèves et de leurs parents.”

On ne révélera aucun secret en affirmant que le Conseil d’État n’a pas vraiment la réputation d’être une institution homophobe, loin s’en faut. L’on sait aussi la réserve dont il fait généralement preuve dans ses constatations. Pourtant, le rapporteur public Rémi Keller n’a manifestement pas pu cacher un haut-le-cœur en feuilletant le matériel pédagogique énergiquement suggéré à nos enfants par Vincent Peillon :
« La brochure fait l’éloge du sado-masochisme, de l’échangisme et du libertinage, et  décrit en détail des pratiques sexuelles diverses, dans des termes crus que nous serions fort gênés de reprendre dans cette enceinte et qui sont manifestement inadaptés aux élèves – et pas seulement les plus jeunes ».
Il poursuit : « Le site internet critiqué prend position sur des questions de société, telles que la procréation médicalement assistée, qui font l’objet de débats et qui divisent la classe politique. La promotion de ce site par l’administration est donc contraire au principe de neutralité. Plus grave encore, le site encourage des pratiques interdites par la loi, et encourage à des comportements sexuels particuliers. Enfin, comment ne pas comprendre que des parents – et des enfants – soient choqués à la lecture des contenus que nous avons évoqués ? ».
Il conclut : « Le contenu du site internet est susceptible, aussi bien sur le fond qu’en raison des termes employés, de porter atteinte aux convictions morales ou religieuses des élèves, des parents et des enseignants. Et ce n’est pas faire preuve d’une pudibonderie excessive que de constater que la présentation quasiment pornographique de certaines activités sexuelles est manifestement inadaptée aux élèves et qu’elle n’a certainement pas sa place dans les établissements d’enseignement secondaire. On ne peut que s’étonner de la légèreté du ministre qui a encouragé des enfants – parfois âgés de dix ans à peine – à consulter ce site. L’administration se défend d’ailleurs particulièrement mal dans cette affaire. Nous vous proposons en conséquence de juger qu’en ordonnant aux recteurs de relayer « avec la plus grande énergie » la campagne de communication relative à la « ligne Azur », le ministre a porté atteinte au principe de neutralité de l’enseignement et à la liberté de conscience des élèves et de leurs parents ».
Le Conseil d’État a suivi son rapporteur et annulé la circulaire pour atteinte au principe de neutralité scolaire, dans une décision du 15 octobre 2014.

Indigne d’un candidat à la présidentielle

Vincent Peillon peut s’estimer heureux que les associations plaignantes s’en  soient tenues là et ne l’aient pas poursuivi dans la foulée sur le terrain pénal pour corruption de mineurs dans l’exercice de ses fonctions. La Cour de justice de la République n’aurait pas été de trop pour juger un tel scandale. On imagine bien l’intéressé plaider qu’il n’avait jamais regardé la ligne Azur et qu’il n’avait pas songé un seul instant que les associations de lutte contre l’homophobie soient surtout des associations de propagande et prosélytisme homophiles, alors pourtant qu’elles n’en étaient pas à leur coup d’essai. « Responsable mais pas coupable » aurait-il eu l’aplomb d’affirmer à la manière de Georgina Dufoix dans l’affaire du sang contaminé.
Mais quel que soit le sort pénal auquel Vincent Peillon a échappé, il reste qu’un Ministre de l’Éducation Nationale qui s’est comporté de la sorte et dont les actes ont été sanctionnés en de tels termes par le juge administratif, devrait avoir la pudeur de disparaître de la scène politique. Jules Ferry indiquait en 1883 aux instituteurs: « Si parfois vous étiez embarrassé pour savoir jusqu’où il vous est permis d’aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir. Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ».
Vincent Peillon n’a manifestement aucunement conscience d’avoir monstrueusement manqué aux devoirs de sa charge et pousse la provocation jusqu’à se présenter à l’élection présidentielle en axant son programme sur l’éducation et en se posant en champion des valeurs républicaines ! C’est sans doute cette absence totale de conscience morale et de sens de la responsabilité qui constitue la marque de fabrique la plus déprimante de la classe politique contemporaine.

jeudi 19 janvier 2017

DÉMOCRATIE ? De quoi parle-t-on au juste ?


Extrait

Extrait de la préface de la première édition de Pierre Magnard


Il est malaisé de présenter l'auteur d'un premier livre, lorsque celui dont la jeunesse laissait augurer un simple coup d'essai nous donne un coup de maître. On attendait certes de l'ancien étudiant de Sorbonne une étude critique de son objet d'investigation, la démocratie ; c'est à un réquisitoire en bonne et due forme, parfaitement instruit et argumenté, que l'on a affaire. Toute l'histoire de la pensée politique moderne et contemporaine est citée à comparaître et ses témoignages sont enregistrés avec la plus grande rigueur. Passionné, passionnant, l'ouvrage, convainquant par lui-même n'a nul besoin qu'on abonde en son sens, qu'on le complète ou qu'on le rectifie, on risquerait de lui ôter de sa force. Il reste au présentateur, sinon de jouer la défense, du moins de se poser en tiers pour tenter de percer le mystère de cette farouche âpreté.

Il y a en effet de l'amour trahi dans cette pugnacité, comme si l'adversaire incarnait, retourné en son contraire, quelque chose qui aurait tenu profondément à coeur à notre auteur, comme une image de la mère patrie jetée à terre, humiliée, abîmée, malmenée, violentée par des enfants dénaturés. Fastueux manteau jeté sur une réalité qu'elle voudrait faire valoir quand elle la dissimule, la démocratie n'est-elle pas devenue l'agent d'une volonté de mystification ? A quoi sert-elle aujourd'hui d'alibi dans un Moyen-Orient que ravage la guerre ou dans une Afrique noire en proie à la subversion ? Emballage factice d'impérialismes économiques, comme aussi d'ambitions ou de cupidités sordides, la démocratie est trop souvent le cache-misère de la médiocrité des politiques et la couverture d'intérêts particuliers dissimulés sous un universalisme emprunté. Loin de donner un visage à la réalité nationale, l'invocation de la démocratie constituerait une confiscation des forces vives de la nation appelées à s'engager dans des chemins douteux. La démystification ne peut en être que souhaitable.

   Présentation de l'éditeur (2e édition revue et augmentée) 

La démocratie est aujourd'hui une valeur sacrée, une véritable religion. Dans un ouvrage passionné, passionnant [...] où toute l'histoire de la pensée politique moderne et contemporaine est citée à comparaître " (P. Magnard), Maxence Hecquard revisite les fondements et la genèse de cette religion séculière. L'antique ordre du monde s'est écroulé. La mort de Dieu, définitive depuis Darwin, fait place à un Etat de droit fondé sur une.. vérité scientifique : le progrès. Oui contesterait un tel régime ? La cohérence remarquable du système apparaît ainsi à l'énoncé de la métaphysique sous-jacente : celle d'un univers en évolution peint par Condorcet et Teilhard de Chardin, mais véritablement pensé par Kant, Hegel et Darwin. La démocratie est le moment politique de ce progrès. Hasard et liberté, droit et morale, intérêt et bien commun forment désormais autant de couples indissolubles. Le lien social devient essentiellement économique..
VIDEO :
Maxence Hecquard, auteur de l'ouvrage sur Les Fondements philosophiques de la démocratie moderne a donné une conférence au Cercle de l'Aréopage, en présence de son préfacier le Professeur Pierre Magnard.



La démocratie, cette vache sacrée de la modernité (à propos de la première édition source)

Maxence Hecquard a publié en mai dernier un ouvrage imposant dans lequel il revisite les fondements et la genèse de la démocratie moderne, cette nouvelle religion séculière, ce dogme intouchable, cette "valeur de la République", selon l'expression consacrée. Dans Les Fondements philosophiques de la démocratie moderne, il montre la métaphysique de ce régime en évolution perpétuelle, né des Lumières, pensé notamment par Kant, Hegel et Darwin. Même les représentants de l'Eglise ont fini par adopter la terminologie propre à la démocratie, en en faisant presque un principe non négociable du bien commun. Alors que, le plus souvent, la démocratie moderne écrase le principe de subsidiarité sous un totalitarisme soft. Cet idéal est une utopie, mais une utopie plaisante, à la fois pour les dirigeants mais aussi pour les électeurs qui aiment se plier au jeu :
288.88888888889_450_188"Le vice du régime est contradiction essentielle : faire gouverner un peuple incapable de le faire. Pour que la démocratie fonctionne, il faut que quelque tribun mente au peuple en lui déclarant exécuter ses volontés quand il ne suit que la sienne."
Toute ressemblance avec l'actualité n'est pas fortuite. Et ce théâtre électoral se poursuit alors que l'échec de la démocratie est patent : 
"[D]eux siècles après la grande révolution, le monde n'est toujours pas en paix. Deux guerres mondiales ont eu lieu au XXe siècle en son nom [...]. A l'orée du troisième millénaire force est de constater que la démocratie progresse toujours mieux par les avions bombardiers que par les urnes. Des coalitions occidentales (souvent emmenées par les Etats-Unis...) déstabilisent, voire attaquent, nombre de régimes d'orient ou du sud au prétexte d'"insuffisance démocratique", celle-ci étant certifiée par des autorités "morales" autoproclamées.
Régression culturelle et guerres multiples : la Terre promise par les Lumières semble encore loin...
D'où vient ce paradoxe ? Comment expliquer qu'un régime qui ne vise que la cohabitation tranquille et l'épanouissement des hommes engendre tant de conflits ?
La question est celle du passage. Comment le despotisme pour instaurer la république . Comment briser la dictature pour gagner la liberté ? Comment sortir de l'obscurité ? La réponse des Lumières et unanime : par la violence".
Ainsi fonctionne l'idéologie démocrate : au nom des lendemains qui chantent, tout est possible aujourd'hui. Rousseau, Kant, Hegel sont unanimes là-dessus : la violence et la terreur sont une étape inévitable de la liberté.
Et dans le concert politico-médiatique, il n'est pas possible de s'exprimer sereinement si l'on n'a pas professé son adhésion à la démocratie, laquelle se fait totalitaire :
"Claude Polin explique que le totalitarisme se définit comme l'unicité d'un parti qui se maintient par une police de la pensée : "Une société est totalitaire oosqu'elle tend à se donner en tant que telle, c'est-à-dire en tant que totalité de se membres, pour supérieure à n'importe laquelle de ses parties, sur laquelle le tout entend du même coup exercer un pouvoir total, en lui déniant tout droit à se poser en face de lui comme un être à part entière." Force est de reconnaître que la démocratie répond à cette définition : elle ne souffre pas la contradiction. La démocratie est idéologique et totalitaire car ses valeurs sont exclusives et parce qu'elle prône une métaphysique incompatible avec toute autre vision du monde."

 par Michel Janva