Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 27 février 2025

LES LOIS DU MONDE INVISIBLE, LE" KARMA"…

 La Loi Spirituelle

Dieu «change» lorsque les hommes changent. L'homme, par son repentir, peut modifier la décision de Dieu ! C'est une affaire sérieuse. ( source)

 

Les lois du monde invisible

Peu de gens en ont conscience, et pourtant toute notre vie est soumise à des lois spirituelles. Elles agissent presque aussi inéluctablement qu'une pierre lancée en l'air retombe inévitablement sur celui qui l'a imprudemment jetée au-dessus de sa tête. Et souvent, nous nous indignons et nous plaignons des épreuves et des difficultés qui nous accablent, nous semblant injustes, sans voir que ce sont précisément ces pierres que nous avons nous-mêmes lancées au fil de notre vie…

 

S’éloigner des commandements du Créateur – c'est-à-dire pécher – corrompt à la fois l’âme et le corps, et selon les lois de la nature spirituelle, le mal accompli revient à son auteur comme un « boomerang ». C’est ce que nous enseigne la Parole de Dieu, ce dont écrivent les saints Pères, et que nous relatent les recueils hagiographiques.

 

Cependant, cette rétribution n’est pas toujours inévitable. Les lois spirituelles ne sont pas immuables. Beaucoup dépend de nous-mêmes. Si, à travers nos épreuves, nous prenons conscience que nous récoltons les fruits amers de nos propres actes, alors, par le repentir, nous pouvons fléchir la loi du Créateur, qui peut en modifier les effets, voire les annuler entièrement. C’est pourquoi il est d’autant plus crucial pour nous de comprendre le fonctionnement de la loi spirituelle.

 

L'Écriture Sainte parle de la rétribution des âmes justes comme de celles qui pèchent :

« Détresse et angoisse pour toute âme humaine qui fait le mal… Au contraire, gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien » (Romains 2:9-10).

 

                   
   Le prophète David proclame la justice divine :

« Car des maux innombrables m'ont assailli, mes iniquités m'ont atteint… » (Psaume 39:13).  

« Tu châties l'homme pour son iniquité, et tu fais fondre son âme comme l’araignée » (Psaume 38:12).

 


Saint Jean de Kronstadt écrit sur l’action des lois spirituelles :

« Le tranchant de la souffrance que tu enfonces sans raison dans le cœur d’un autre pénétrera aussi dans ton propre cœur, selon la loi stricte de la rétribution : “De la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera” (Matthieu 7:2). Si tu ne veux pas souffrir, ne fais pas souffrir autrui. »

 

« Le monde est régi sans cesse par la loi morale de Dieu : toute bonne action est intérieurement récompensée, et toute mauvaise action est punie ; le mal est accompagné d’angoisse et d’oppression du cœur, tandis que le bien engendre la paix, la joie et l’expansion de l’âme. Cette loi est immuable : elle est celle du Dieu Immuable, Très-Saint, Juste, Sage et Éternel. Ceux qui accomplissent cette loi morale ou évangélique (qui est une loi morale parfaite) recevront sans aucun doute la vie éternelle, tandis que ceux qui la transgressent et ne se repentent pas seront punis par le tourment éternel. »

 


Saint Jean Climaque enseigne :

« Écoutez-moi, écoutez-moi, juges sévères des actions d’autrui : si cette parole est vraie – et elle l’est véritablement – “du jugement dont vous jugez, vous serez jugés” (Matthieu 7:2), alors, assurément, les péchés pour lesquels nous condamnons notre prochain, qu’ils soient corporels ou spirituels, nous y tomberons nous-mêmes. Il n’en va pas autrement. »

 


Saint Antoine le Grand met en garde :

« Si tu vois ton frère tomber dans le péché, ne sois pas scandalisé, ne le méprise pas et ne le condamne pas ; sinon, tu tomberas dans les mains de tes ennemis. »

 


Saint Isaac le Syrien parle des rétributions spirituelles :

« Les dons de Dieu attirent à l’homme un cœur éveillé à une action de grâces incessante. L’épreuve, quant à elle, fait naître en l’âme des pensées de murmure qui s’y activent continuellement… La bouche qui rend sans cesse grâces reçoit la bénédiction de Dieu ; et si le cœur demeure dans la gratitude, la grâce descend en lui. L’humilité précède la grâce ; et l’orgueil précède le châtiment. Celui qui s’enorgueillit est abandonné à la calomnie ; celui qui se vante de ses bonnes actions est livré à la fornication ; et celui qui se glorifie de sa sagesse tombe dans les ténèbres de l’ignorance. »



Le saint starets Kornili de Krypets prévenait ses disciples spirituels :

« Ce que tu souhaites à autrui, tu le recevras toi-même. »


 Saint Nikon d’Optina remarque que :

« Si nos épreuves semblent extérieurement sans rapport avec nos fautes, elles y correspondent cependant d’un point de vue spirituel. »

 


Saint Jean Climaque note une loi inévitable :

« Là où a eu lieu une chute, l’orgueil s’était auparavant installé, car il est toujours le précurseur du péché. »

 


Saint Païssios l’Athonite explique :

« Dans la vie spirituelle, plus l’homme s’élève par son orgueil, plus sa chute sera sévère, et cette chute sera proportionnelle à la hauteur de son orgueil. Car l’orgueilleux s’élève jusqu’à un certain point, puis il chute et subit un échec total. “Quiconque s’élève sera abaissé” (Luc 18:14 ; Matthieu 23:12). C’est une loi spirituelle. »

 La différence entre les lois spirituelles et les lois physiques : elles ne sont pas immuables

L’action des lois spirituelles et des lois physiques est similaire, mais pas identique. Il existe une différence majeure. Les lois spirituelles ne sont pas inéluctables. Le Seigneur est juste, mais Il est aussi miséricordieux envers ceux qui se repentent. L’amour de Dieu, sa compassion pour celui qui se repent, annulent les conséquences destructrices du péché suspendues au-dessus de l’homme.

 


Saint Païssios l'Athonite explique :

« Il y a une grande différence entre les lois naturelles et les lois spirituelles. Les lois naturelles sont “sans pitié”, et l’homme ne peut pas les modifier. Mais les lois spirituelles sont “compatissantes”, et l’homme peut les changer. Car, dans ce cas, il traite avec son Créateur, le Dieu de toute miséricorde. Ainsi, lorsqu’il réalise combien il s’est élevé haut par son orgueil, il peut dire : “Mon Dieu, je n’ai rien de moi-même, et pourtant je m’enorgueillis ! Pardonne-moi !” Et aussitôt, les mains bienveillantes de Dieu le saisissent et le déposent doucement, si bien que sa chute reste imperceptible. »

Saint Théophane le Reclus écrit à son fils spirituel pécheur que la pénitence pour le péché de la part de Dieu dépend de la profondeur du repentir :

« Priez le Seigneur de ne pas vous priver de votre miséricorde et de votre secours d’autrefois. Et cela ne privera pas. Mais il y aura pénitence. Le Seigneur impose à chaque coupable sa propre pénitence, qui consiste dans le fait qu'il accepte immédiatement le repentant dans la miséricorde, mais ne le ramène pas immédiatement à son état antérieur, mais attend que la contrition et l'humilité viennent. Si quelqu'un se torture sans pitié, il reviendra bientôt, mais s'il s'accorde des indulgences, alors pas de sitôt. Voici le programme pour vous. S'il vous plaît, gardez tout cela à l'esprit... et travaillez... Au contraire, restez dans l'humilité, la foi et le dévouement au Seigneur. Et tout viendra à sa place » .

Ainsi, une personne peut arrêter l’action de la loi spirituelle par la repentance et l’humilité. C'est pourquoi saint Théophane le Reclus écrit sur l'importance de l'attention et de la sobriété dans la vie spirituelle :

« Ces tentations sont aussi extérieures : les peines, les humiliations ; et les pensées internes - des pensées passionnées qui sont délibérément libérées, comme des animaux enchaînés. Combien donc devons-nous faire attention à nous-mêmes, et examiner avec rigueur ce qui nous arrive et en nous, afin de voir pourquoi il en est ainsi et à quoi cela nous oblige” .

À quelle vitesse les lois spirituelles agissent-elles ?

Elles peuvent entrer en vigueur de différentes manières, à différents moments, ou même ne pas agir du tout au cours de cette vie, en fonction de la Providence de Dieu pour une personne, ainsi que de sa disposition spirituelle.

Depuis les temps anciens, si un chrétien n'avait pas de tentations, cela l'obligeait toujours à regarder de près comment il vivait, à chercher ce qui ne va pas dans sa vie spirituelle, pourquoi le Seigneur s'est éloigné de lui. À l’inverse, si la rétribution suivait rapidement le péché, le chrétien croyait que le Seigneur était proche et guidait soigneusement sa vie.



Saint Marc l'Ascète
a écrit directement que si quelqu'un n'a pas de chagrin, alors c'est un signe alarmant :

« Quel besoin le diable a-t-il de combattre avec ceux qui sont toujours couchés par terre et ne se relèvent jamais ? ».
« Si quelqu’un pèche ouvertement et ne se repent pas, et n’est soumis à aucune peine jusqu’à la fin, sachez alors que le jugement sur lui sera sans miséricorde » .
« Celui qui désire échapper aux chagrins futurs doit volontairement endurer le présent. Car de cette manière, en changeant mentalement une chose pour une autre, il évitera, par de petites peines, de grands tourments» .


Saint Ignace (Brianchaninov) écrivait à son enfant spirituel :


« Sans tentation, il est impossible de s’approcher de Dieu. La vertu simple, disaient les saints pères, n’est pas la vertu ! Si vous voyez quelqu'un que les orthodoxes qualifient de vertueux, mais qu'il vit sans aucune tentation et réussit dans les affaires du monde, sachez que sa vertu, son orthodoxie ne sont pas acceptées par Dieu. Dieu voit en eux l'impureté qu'Il déteste ! Il regarde avec condescendance l'impureté humaine et la guérit par divers moyens ; chez quiconque il voit une impureté démoniaque, il se détourne de lui. En vous aimant, vous et votre fils, en vous rapprochant de Lui, Il vous a permis le chagrin » 





Saint Païssios explique :

« Si nous avons des dettes [spirituelles] et que nous ne les payons pas dans cette vie, alors c'est un très mauvais signe. Cela signifie que Dieu nous a abandonnés.

– Geronda, les lois spirituelles agissent-elles toujours immédiatement ?

- Cela se produit de différentes manières. Souvent, on ne peut qu’être surpris ! Quelqu'un, dès qu'il devient un peu fier, subit immédiatement un échec complet, c'est-à-dire que la loi spirituelle agit à la vitesse de l'éclair. <…>

– Geronda, quand les lois spirituelles agissent immédiatement, qu'est-ce que cela signifie ?

- C'est bon signe. Dans de tels cas, une personne doit comprendre que l'amour de Dieu la couvre, car elle paie [chacune de ses erreurs] séparément, et ne paie pas tout ensemble [par la suite]. Cependant, si les lois spirituelles ne s'appliquent pas à une personne, cela est dangereux. Cela montre que l’homme est un enfant qui s’est éloigné de son Père – Dieu, et qu’il ne vit pas dans Sa maison. Il y a des gens qui agissent tout le temps avec fierté et rien ne leur arrive. Cela signifie que leur fierté est si grande qu’elle a cessé d’être humaine. Elle a atteint son plus haut degré - jusqu'à l'orgueil démoniaque, jusqu'à l'exaltation [satanique]. Une telle personne tombe aussi, mais de l’autre côté du sommet. Tombe directement en enfer. Il tombe dans une chute luciférienne, mais ceux de ce côté du pic ne voient pas sa chute. Autrement dit, les personnes en question ne tombent pas sous l’influence de la loi spirituelle dans cette vie, mais la parole apostolique s’applique à elles : « Mais les méchants et les sorciers prospéreront dans le mal, en trompant et grâce à ceux qui trompent » (2 Tim. 3:13) " 


« Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu »


De tout ce qui a été dit, il est évident que la connaissance du fonctionnement des lois spirituelles aide à résister au péché et renforce la crainte de Dieu en nous. Que quelqu'un n'ait peur que du châtiment, et que quelqu'un ait peur d'être séparé de Dieu à cause du péché. En tout cas, la peur du péché nous met sur l'échelle de cette vertu, dont saint Nicolas de Serbie écrit :




« L’amour pour Dieu chasse toute peur de l’âme, à l’exception de la peur du péché. Oui, l'amour a peur du péché. La peur du péché est la crainte de Dieu » 

 

Le sens de toute tentation est de purifier l’âme des péchés qu’elle a commis. C’est pour cette raison que les lois spirituelles opèrent dans le monde. Il ne s’agit pas seulement de lois de juste rétribution. Ce sont les lois de l’Amour guérisseur. L'amour qui guérit les blessures du péché. Ils nous aident à prendre conscience de notre péché, à nous en repentir, ils corrigent notre chemin lorsqu'il s'écarte du véritable objectif – du Royaume de Dieu. Et de plus, comme nous l'avons vu plus haut, ce sont les lois de l'Amour miséricordieux, qui changent d'effet pour ceux qui changent eux-mêmes dans la repentance.
[…]



Saint Jean Cassien le Romain écrit sur la signification des tentations des orgueilleux :


21. Exemple de Joas. Châtiment de son orgueil. Nous lisons dans les Paralipomènes ( liv. II , chap. XXIV, 17) un exemple à l’appui de ce que nous venons de dire. Joas, roi de Juda, à l’âge de sept ans avait été placé sur le trône par le grand prêtre Joïada. Tant que vécut ce pontife, il se conduisit bien en toute chose, et fut digne de louanges, au témoignage de l’Écriture. Mais, après la mort de Joïada, voici ce que l’Écriture raconte de son orgueil et de sa chute honteuse : Lorsque Joïada fut mort, les princes de Juda vinrent et rendirent hommage au roi. Il fut flatté de leurs ,démarches, et il les accueillit avec faveur. Ils abandonnèrent alors le temple du Seigneur, du Dieu de leurs pères, et s’attachèrent au culte des idoles et des bois sacrés. Ce péché attira la colère divine sur Juda et Jérusalem, et, un an après, l’armée de Syrie se leva contre Joas, et vint dans Juda et Jérusalem. Elle tua tous les princes du peuple et envoya tout le butin au roi de Damas. Il est évident que les Syriens vinrent en petit nombre, et que cependant Dieu livra en leurs mains une multitude infinie de peuples, parce qu’ils avaient abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs pères. Ils firent subir à Joas les plus odieux traitements, et lorsqu’ils s’en allèrent, ils le laissèrent dans de grandes douleurs. Vous voyez quelles ignominies et quels malheurs attire l’orgueil. Celui qui s’élève et qui souffre qu’on lui rende hommage comme à Dieu, est livré, dit l’Apôtre, « aux passions les plus honteuses et à la dépravation des sens, pour qu’il subisse toutes les indignités (Rom., I, 26, 28), et parce que celui qui s’élève est impur devant Dieu. » (Prov., XVI, 7.) Joas, qui s’était laissé aller à l’orgueil, fut livré à la plus grande confusion, afin que cette humiliation qu’il éprouvait dans sa chair lui fit comprendre les souillures que l’orgueil avait causées dans son âme, et qu’il ne voulait pas reconnaître. La maladie de son corps manifestait celle de son coeur, et cette honte extérieure prouvait l’impureté de l’orgueil dont il devait rougir intérieurement. 

22. L’âme orgueilleuse est livrée à toutes sortes de souillures. Cet exemple montre avec évidence que l’âme qui se laisse posséder par l’orgueil, se livre aux esprits impurs, figurés par les Syriens, et qu’elle est entraînée dans les passions de la chair, afin que cette humiliation et ces souillures corporelles lui fassent connaître l’impureté qu’elle avait contractée devant Dieu, et que l’aveuglement de l’orgueil l’empêchait de comprendre. Et lorsqu’elle a été ainsi humiliée, abaissée dans les hontes de la chair, elle peut sortir enfin de son assoupissement et revenir avec plus d’ardeur à sa ferveur première."
    Il est donc évident que les lois spirituelles opèrent dans le monde pour notre salut. Et si nous acceptons leur action avec gratitude comme une guérison de Dieu, alors ils deviendront pour nous un indicateur de salut, comme l’a magnifiquement dit le Vénérable Macaire d’Optina :



« Quand nous pensons à nous-mêmes, nous sommes nous-mêmes responsables de chaque chagrin ; et l'arbre dont est faite notre croix a poussé sur le sol de notre cœur... Ainsi toutes nos tristesses, qui viennent de l'extérieur, montrent le visage de notre homme intérieur ; « Mais pour ceux qui aiment Dieu, toutes choses concourent au bien (Rom. 8:28) »


par Valentina Oulianova.

 (version française par Maxime le minime de la source)



lundi 3 avril 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - St ATHANASE Vie de st Antoine extrait 7- La foi agissante, ou la démonstration par des discours ?

Comment est-ce qu’une chose, et surtout la connaissance d’un Dieu, peut le mieux s’acquérir ? par une démonstration, ou par l’énergie de la foi ? Et qu’est-ce qui précède ? La foi agissante, ou la démonstration par des discours ? Ces philosophes répondirent à cela que la foi active précédait, et que c’était elle qui donnait une connaissance certaine. Vous avez fort bien répondu, leur dit Antoine, parce que la foi procède de l’opération de l’âme ; tandis que la Dialectique ne procède que de l’art de ceux qui l’ont inventée. Et ainsi, les personnes qui ont une foi ferme, non seulement n’ont pas besoin de la démonstration des discours, mais elle leur est tout à fait inutile. Ainsi vous travaillez à établir par des raisons ce que nous connaissons très bien par le moyen de la foi, et souvent vous ne pouvez pas même expliquer par vos paroles les choses que nous concevons très facilement, parce que l’opération de la foi est beaucoup plus forte que tous vos arguments philosophiques.

Ainsi nous autres, chrétiens, nous n’établissons pas nos mystères sur la sagesse des raisonnements des Grecs, mais sur la puissance de la foi qui nous vient de Dieu par Jésus-Christ. Et pour vous faire connaître que ce que je dis est vrai, vous voyez que bien que nous ignorions les lettres, nous ne manquons pas de croire en Dieu, d’autant que nous jugeons par ce qu’il a fait, quelle est sa providence en toutes choses. Et pour vous témoigner encore combien notre foi est puissante, nous ne nous appuyons par elle que sur Jésus-Christ ; tandis que vous, vous vous appuyez sur des contestations de sophistes. 

Mais ce qui est encore plus admirable, c’est que personne ne persécute votre religion. Elle est à l’honneur parmi vous dans toutes les villes. Les chrétiens au contraire sont persécutés ; et notre religion ne cesse pas toutefois de fleurir et de croître au préjudice de la vôtre. Les adorations que vous rendez aux idoles, bien qu’accompagnées des acclamations des peuples, et comme protégées de tous côtés par des remparts, ne cessent pas de s’affaiblir de jour en jour ; et au contraire, la foi que nous avons en Jésus-Christ, et la doctrine de l’Église, bien qu’elle passe pour ridicule parmi vous, et qu’elle ait été si souvent persécutée par les empereurs, s’est déjà répandue par toute la terre. Car quand a-t-on jamais vu la connaissance de Dieu reluire ainsi, la tempérance et la chasteté éclater à un si haut point et la mort être devenue méprisable, sinon depuis que la Croix de Jésus-Christ a commencé à paraître dans le monde ? Or qui peut douter de cela, en voyant dans l’Église tant de martyrs faire si peu de cas de la mort, par l’amour qu’ils ont pour Jésus-Christ, et tant de vierges, enflammées de ce même amour, conserver leurs corps si purs et si chastes ? N’avons-nous pas là des marques invincibles pour faire connaître que la foi en Jésus-Christ est la seule véritable foi pour honorer Dieu comme il doit l’être ? Et ne témoignez-vous pas que vous n’avez pas de foi, puisque pour appuyer votre croyance, vous n’avez recours qu’à des arguments ? Et nous, au contraire, selon ce qu’a dit notre Maître, nous ne nous appuyons pas sur les persuasions de la sagesse humaine, mais nous persuadons par la foi, qui précède manifestement tout cet appareil et toute cette recherche de discours et de paroles.

jeudi 30 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - St ATHANASE Vie de st Antoine extrait 6 - La ruse des démons

Sachez donc que [les démons] ces ennemis irréconciliablement des hommes, voyant que tous les chrétiens, et particulièrement les solitaires, s’avancent dans la vertu par les travaux qu’ils souffrent avec tant de joie, ils commencent à les attaquer par des tentations mettant des obstacles sur le chemin ; et ces obstacles sont les mauvaises pensées qu’ils leur inspirent ; mais il ne faut pas étonner, ni de leurs menaces, puisque les jeûnes et la foi en Jésus-Christ ont le pouvoir de les terrasser à l’heure même. Ils ne perdent pas néanmoins courage en se voyant vaincus, et reviennent soudain avec encore plus d’effort et de finesse. Car, voyant qu’ils ne peuvent ouvertement porter notre cœur à l’amour des voluptés sales et impudiques, ils nous attaquent par une autre voie et s’efforcent de jeter la terreur dans notre esprit par les fantômes qu’ils nous font voir, en se transformant et prenant des figures de femmes, de bêtes farouches, de serpents, de géants, et d’une grande troupe de soldats. Mais toutes ces visions ne sont pas plus à craindre que le reste, puisqu’elles s’évanouissent soudain, principalement lorsque nous nous armons de la foi et du signe de la croix. Leur audace et leur impudence est néanmoins telle que, bien qu’ils soient vaincus, ils ne cessent pas de revenir d’une autre manière.


Ils sont aussi très rusés et toujours prêts à se métamorphoser de plusieurs manières : ce qui fait que souvent, sans les voir, on les entend chanter des psaumes et alléguer des passages de l’Écriture sainte. Souvent aussi, lorsque nous lisons, ils répètent comme en écho nos dernières paroles ; et lorsque nous dormons, ils nous éveillent pour nous avertir de prier, recommençant cela si souvent, qu’ils nous permettent à peine de prendre un peu de repos. Quelquefois aussi, ils paraissent sous des habits de solitaires et tiennent des discours de piété, afin que nous ayant trompés par ces fausses apparences, ils puissent nous persuader de faire ce qu’ils désirent. Mais il ne faut pas les écouter, même s’ils nous éveillent pour prier, ou quand ils nous portent à des jeûnes excessifs, nous conseillent de ne point manger du tout et qu’ils nous exhortent à nous accuser et à nous prosterner à terre à cause des fautes qu’ils savent que nous avons autrefois commises. Car ils ne font tout cela, ni sincèrement, si par piété, mais seulement pour porter les simples au désespoir, afin qu’en leur faisant croire que la vie solitaire est inutile, ils leur en donne l’aversion et le dégoût, comme d’un fardeau insupportable, et leur fassent perdre le courage de l’embrasser et de la suivre. C’est pourquoi le Prophète envoyé de Dieu prononce une malédiction contre ceux qui font des choses semblables en disant : Malheur à celui qui est cause de la perte de son prochain, par le trouble qu’il met dans son âme (Ha 2, 15). Car ces discours et ces exhortations ne tendent qu’à nous détourner du chemin de la vertu. Et ainsi, bien que les démons disent la vérité, lorsqu’ils disaient à Jésus-Christ : Tu es le Fils de Dieu (Lc 4, 41), il leur commanda de se taire, de peur qu’ils me mêlent leur malice à la vérité, et pour nous apprendre que nous ne devons jamais les écouter, même s’ils semblent la dire. Il ne convient pas qu’ayant les Ecritures saintes et jouissant de la liberté que Dieu nous a donnée, nous soyons instruits par le démon qui n’a pas gardé les commandements qui lui avaient été donnés à lui-même, et qui a maintenant des pensées toutes contraires à celles qu’il avait lorsqu’il était en grâce. C’est pourquoi Dieu lui défend de se servir du langage de l’Ecriture, lorsqu’il lui dit par la bouche de David : Le Seigneur a dit au pécheur : Pourquoi racontes-tu mes justices et te mêles-tu de parler de ma Loi ? (Ps 49, 16).

dimanche 19 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - St ATHANASE Vie de st Antoine extrait 2

Or, pour ne point se laisser aller à la négligence, il faut méditer cette belle parole de l’Apôtre : Je meurs tous les jours (1 Co 15, 31). Car si nous vivons comme devant mourir chaque jour, nous ne pècherons jamais. Pour pratiquer cela, nous devons penser en nous éveillant le matin que nous ne vivrons pas jusqu’au soir ; et en allant nous coucher, que nous ne verrons pas le lendemain ; car notre vie est incertaine et la providence de Dieu en tient le compte chaque jour. Si nous sommes dans ces pensées et si nous vivons toujours de la sorte, nous ne pècherons point ; nous ne désirerons rien ; nous ne nous fâcherons contre personne et nous n’amasserons point de trésors sur la terre ; mais attendant la mort à toute heure, nous ne voudrons rien posséder ; nous pardonnerons à tout le monde ; nous ne serons point passionnés de l’amour des femmes, ni d’aucune autre des voluptés criminelles ; et nous mépriserons tous ces plaisirs fragiles et passagers, en nous représentant avec effroi le jour du dernier jugement : car le péril et l’appréhension de tomber dans les tourments et les douleurs, étouffe le désir des plus grandes voluptés, et soutient l’âme prête à tomber dans le péché.

Ayant donc commencé à marcher dans le chemin de la vertu, continuons avec courage, afin d’arriver au but (Ph 3, 14) que nous nous sommes proposé. Que nul de vous n’imite la femme de Loth, en regardant derrière soi, car le Seigneur a dit que ceux qui, après avoir mis la main à la charrue, regardent en arrière, ne sont pas propres au Royaume de Dieu (Lc 9, 62). Or, regarder derrière soi, n’est pas autre chose que de se repentir de ce que l’on a entrepris et s’engager de nouveau dans les affections du siècle.
 
Que le nom de la vertu ne nous étonne pas et ne nous surprenne pas, comme si c’était une chose fort extraordinaire. Elle n’est pas éloignée de nous ni hors de nous ; mais elle est en nous-mêmes, et il nous est facile de l’embrasser, pourvu que nous le voulions. Les Grecs traversent les mers et vont dans les pays éloignés, pour apprendre les sciences, mais nous n’avons pas besoin de faire de grands voyages pour acquérir le royaume du ciel, ni de traverser les mers pour nous instruire de la vertu, puisque Notre Seigneur a dit : Le Royaume de Dieu est en vous-mêmes(Lc 17, 21). Ainsi la vertu n’a besoin que de notre volonté, puisqu’elle est en nous, et tire son origine de nous-mêmes. Car cette partie de notre âme qui, de sa nature, est intelligente, est vertu et elle conserve sa nature lorsqu’elle demeure telle qu’elle a été créée. Or elle a été créée toute belle et toute juste, ce qui a fait dire à Jésus fils de Navé, parlant au peuple d’Israël : Rendez votre cœur droit en la présence de votre Dieu (Jos 24, 23), et à saint Jean : Rendez droites les voies du Seigneur (Mt 3, 4). Or avoir l’âme droite n’est autre chose que de conserver son âme dans la pureté même dans laquelle elle a été créée. Si elle décline et se détourne de sa nature, on dit alors que l’âme est corrompue et vicieuse. Ainsi ce que je vous propose, n’est pas si difficile puisque, si nous demeurons dans l’état même où nous avons été créés, nous serons vertueux, et si au contraire nous nous portons à de mauvaises pensées et à de mauvais desseins, nous serons condamnés comme méchants. S’il fallait sortir hors de nous pour acquérir la vertu, j’avoue qu’il y aurait de la difficulté ; mais puisqu’elle est en nous-mêmes, prenons garde de ne pas nous laisser emporter à de mauvaises pensées et à conserver notre âme à Dieu comme un dépôt que nous avons reçu de sa main, afin que demeurant dans l’état où il lui a plu de la former, il reconnaisse en nous son ouvrage.

samedi 18 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - St ATHANASE Vie de st Antoine

Quand donc nous emploierions quatre-vingt ans au service de Dieu dans la solitude, le temps que nous règnerons avec lui dans le ciel ne sera pas borné par une si petite durée ; mais au lieu de ce nombre d’années, nous jouirons de sa gloire et de ses couronnes durant toute une éternité. Ayant combattu sur la terre, nous n’hériterons pas la terre, mais le ciel ; et après avoir quitté ce corps mortel, nous le reprendrons tout revêtu d’immortalité. C’est pourquoi, mes enfants, ne nous décourageons point, n’ayons point d’impatience, et ne nous imaginons pas que nous faisons beaucoup pour Dieu, puisque les souffrances de cette vie n’ont point de proportion avec la gloire dont nous jouirons en l’autre (Rm 8, 18).

Que nul d’entre vous ne pense avoir beaucoup quitté en quittant tout ce qu’il avait : car si toute la terre étant comparée à la vaste étendue du ciel, ne peut passer que pour un point, même nous l’avions toute possédée et l’avions quittée, qu’aurions-nous fait pour acquérir le royaume du ciel ? Et comme on méprise une drachme pour en gagner cent, ainsi celui qui serait maître de toute la terre et y renoncerait pour gagner le ciel, perdrait fort peu et gagnerait le centuple. Mais si toute la terre ensemble est indigne d’être comparée au ciel, celui qui quitte seulement quelques arpents de terre, peut dire qu’il n’a rien quitté ; et quand il aurait quitté une belle maison et de grandes richesses, il ne doit ni s’en glorifier, ni en avoir du regret, mais considérer que, même s’il n’avait point abandonné toutes ces choses pour faire une action vertueuse, la mort le contraindrait à les quitter et il serait peut-être contraint de les laisser, comme il arrive souvent, à ceux qu’il ne voudrait pas, ainsi qu’il est dit dans l’Ecclésiaste (4, 8). Ce qui fait qu’il n’y a rien que nous ne devions abandonner volontairement et dans le dessein de plaire à Dieu, afin d’acquérir le Royaume du ciel. N’ayons donc aucun désir de rien posséder ; car quel avantage y a-t-il de posséder des choses que nous ne saurions emporter avec nous ? Mais efforçons-nous d’en acquérir qui nous suivront dans le tombeau, comme la prudence, la justice, la tempérance, la force, l’intelligence des choses saintes, la charité, l’amour des pauvres, la foi en Jésus-Christ, la douceur d’esprit, et l’hospitalité. En possédant toutes ces qualités, elles nous feront obtenir d’être reçus dans l’heureux séjour de ceux qui sont doux et humbles de cœur.

Mais il faut bien prendre garde qu’elles ne nous entraînent pas dans la négligence ; ce que nous éviterons en considérant que nous sommes serviteurs de Dieu et obligés de lui rendre une entière obéissance. Un serviteur, en effet, n’oserait dire : Je ne travaillerai point aujourd’hui parce que j’ai travaillé hier ; il n’allègue pas ses services passés pour se dispenser de les continuer. Mais comme il est rapporté dans l’évangile, il témoigne toujours la même promptitude à servir, afin de plaire à son maître et éviter sa colère et ses châtiments. Ainsi nous devons travailler continuellement dans la sainte manière de vivre que nous avons embrassée, sachant que si nous nous relâchions un seul jour, notre maître ne nous le pardonnerait pas en considération de nos actions précédentes, mais serait en colère contre nous à cause de notre négligence, comme il est écrit dans Ezéchiel (18, 24.26). Ainsi Juda, par l’infidélité d’une seule nuit, perdit tout le fruit de ses travaux passés. C’est pourquoi, mes enfants, demeurons fermes dans l’observance de nos règles et ne succombons pas au découragement puisque, comme il est écrit, Dieu travaille avec nous et coopère avec celui qui est résolu à bien faire (Rm 8, 28).