Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 13 avril 2020

Grand Lundi, premier jour de la Grande et Sainte Semaine orthodoxe

Ce jour l'Église orthodoxe commémore
  le beau et saint Joseph 

Άγιος Ιωσήφ Πάγκαλος
Joseph est le onzième fils de Jacob. Sa beauté, sa personnalité vertueuse et son mode de vie ont toujours dérangé ses frères aînés qui ont décidé de se débarrasser de sa présence en le vendant comme esclave. Joseph arrive donc en Égypte, où il est vendu à Potiphar, le capitaine de la garde de Pharaon.
L'épouse de Potiphar, folle de désir pour le beau jeune homme, tente alors de séduire Joseph, ce qu'il refuse. Dépitée et irritée par sa fuite, elle prétend faussement qu'il a tenté de la violer. C'est ainsi qu'il est mis en prison. 
Mais ayant été capable d'interpréter l'un des rêves du pharaon, il est libéré. Ses prédictions sont qu'il y aura sept années d'abondance suivies de sept années de famine, et il conseille au Pharaon de stocker les surplus de céréales, sauvant ainsi le peuple d'Égypte.
Après la prédiction, Joseph devient vizir, sous le nom de Zaphnath-Paaneah. Parmi ceux qui ont survécu à la famine, il y avait sa famille. Lorsque ses frères étaient au bord de la famine, ils ont cherché de l'aide en Égypte et se sont présentés devant Joseph, qui était responsable de la distribution de nourriture. Bien qu'ils n'aient pas reconnu leur frère, Joseph a réalisé qui ils étaient et les a aidés, montrant ainsi la grandeur et la beauté de son âme.

NDR : Par parenthèse 1. l'oniromancie n'est pas forcément négligeable 2. Voilà une sage décision de la part du Pharaon, un gouvernant  qui écoute et prend soin de son peuple et qui sait que gouverner c'est prévoir…  Mais ça c'était avant. On n'a pas beaucoup d'exemples de ce type de nos jours ni de vertu, ni de soin du peuple, ni de sages provisions en tous domaines anticipant d'éventuelles crises sanitaire, économique, financière, ou écologique.  


De plus, en ce jour, l'Église orthodoxe commémore
le flétrissement du figuier stérile
Le symbole du jugement qui frappera ceux qui ne produisent pas les fruits du repentir.






Le soir, dans les Églises, on chante l'orthros du mardi saint, où l'hymnologie illustre la parabole des 10 vierges 







Un livret  a été publié pour

samedi 29 mai 2010

St CÔME L’ÉTOLIEN (enseignements) : Notre véritable patrie

"Mes compagnons chrétiens, nous n’avons pas de patrie sur terre. C'est pourquoi Dieu nous a créés avec une tête verticale et a mis notre cerveau dans la partie supérieure de notre corps, afin que nous puissions toujours songer au royaume céleste, notre vraie patrie. Donc, mes frères, je vais vous enseigner et vous conseiller, et j'ose encore mendier auprès du très doux Jésus-Christ pour qu’Il envoie sa grâce et sa bénédiction d'en haut à ce village et à tous les chrétiens, hommes, femmes, jeunes et vieux , et bénissent le travail de vos mains.

Tout d'abord, mes frères, que Dieu ait pitié de vous et vous pardonne vos péchés, et puisse-t-Il vous trouver dignes de bien vivre ici et en paix dans cette vie vaine, et après la mort, au paradis qui est notre véritable patrie, pour vous réjouir sans cesse, glorifier et adorer la Sainte Trinité dans les siècles des siècles, Amen.
Je vous supplie, mes frères, de dire aussi pour moi, pécheur, trois fois: «Pardonne-moi et que Dieu vous pardonne." Pardonnez-vous les uns les autres aussi."

vendredi 27 février 2009

DIMANCHE DU PARDON - "Peut-on tout pardonner ?" par Père Alexandre WINOGRADSKY


Père Aleksandr en connaît un "rayon" (de lumière à n'en pas douter...) sur le pardon, et son témoignage vaut d'être lu. Ce texte est extrait d'un article de son blog du Monde de février 2007 consacré au Dimanche du Pardon dans le contexte "particulier" de son sacerdoce en Terre Sainte, c'est à dire tout bonnement (?) en Israël.

"Le Pardon coûte souvent très cher ; notre sang, notre âme, nos années, notre vie. Le Pardon est aussi la mesure d’une vraie conscience au-delà de ce qu’elle peut cerner ou percevoir en totalité." dit Père Aleksandr dans un autre article consacré au Dimanche du Pardon de mars  2006

Le dimanche du pardon

 

"Après l’office des vêpres du dimanche soir qui précèdent l’entrée dans le temps du Grand Jeune (Carême) qui débute le lundi […], le clergé et les fidèles accomplissent un rite profond et signifiant, riche. C’est le dimanche du pardon (прощеное воскресенье). Le rite est très long et solennel dans la tradition slave. Après une série de prières de repentance et de pardon, le clergé de tout rang et les fidèles se prosternent deux par deux - face à face, se demandent mutuellement pardon pour toutes les fautes volontaires et involontaires, conscientes et non-conscientes et se relèvent en s’embrassant dans l’espérance de la Résurrection. Le rite que nous avons accompli hier au Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, était succinct. Souvent le clergé et les fidèles échangent en grec un “Καλή Σαρακοστή!” (bonne quarantaine = de jeune), voire souvent “Καλό Πάσχα!”. Le Patriarche Theophilos avait lu, au début une prière pénitentielle qui implorait le pardon de Dieu. Cinq personnes m’ont dit “tzom kal - צום קל” (jeune paisible, simple) en hébreu. La phrase est curieusement un décalque de celle que l’on dit pour le Yom Kippur, comme si l’on devait mettre l’accent sur le jeûne - en fait, l’accent est sur le pardon et, en hébreu il serait logique alors de dire “shalom uslikhah - שלום וסליחה”.

Il est certain que le rite provient du Kippur ou “Jour de Grand Pardon”. Le pardon s’exprime de manière constante dans la prière chrétienne, mais uniquement en grec dans le Notre Père qui indique: “Pardonne-nous nos offenses (péchés, remets-nous nos dettes) comme nous avons déjà remis, pardonne à ceux qui nous ont offensés”. Mais le sens du Kippour est bien différent car il prend une valeur sacrificielle de notre vie comme elle l’était dans la tradition sumérienne et dans le sacrifice au dixième jour du mois de tishri (nouvelle année d’automne). Pour ceux qui n’en seraient pas persuadés à la lecture du Nouveau Testament, il faut rappeler que l’affirmation du caractère propitiatoire du sacrifice du Christ dans l’épitre aux Romains 3, 25 et l'unité du sacerdoce du Christ dans l’épitre aux Hébreux 9 Ch. 7 et 8) présupposent une méditation approfondie de la théologie de Yom Kippour.

Dans le cas du christianisme [orthodoxe], il est très significatif que cette demande de pardon se fasse à l’entrée du Carême qui est aussi un temps de réconciliation. Mais c’est un temps où l’on marche vers la Résurrection. En fait, c’est le temps du début de la nouvelle année pour la tradition biblique, de la première moisson. La participation au mystère de la résurrection du Christ requiert aussi un approfondissement des paroles de saint Matthieu (5, 21.24.25). Au verset (19) “Car c’était Dieu qui, dans le Christ, se réconciliait le monde, ne tenant plus compte de la faute des hommes, et mettant en nous la parole de réconciliation.” Et: “Celui qui n’avait pas connu le péché, Il (Dieu) L’a fait pour nous sacrifice pour le péché (grec: ἁμαρτίαν ἐποίησενμ  = asham en hébreu) afin qu’en Lui nous devenions justice de Dieu (2 Corinthiens 5-21).

Comme le mois nouveau de Adar (rosh chodesh Adar = ראש חודש אדר) a commence pratiquement pendant le shabbat car la lune est alors née (a 11 h.10 à Jérusalem), et qu’il faut alors se réjouir, le jeune du Yom Kippour katan יום כיפור קטן - ou “Petit Jour de Pardon” avait été avance au jeudi. Ces petits Yom Kippour ont été instaures au 16eme siècle par l’Ecole de Safed puisque la lune est éclairée par le soleil par des reflets qui laisseraient croire qu’elle paraît, naît, grandit, devient pleine puis diminue et disparaît. Ceci montre une permanence physique dans la fidélité de Dieu qui s’exprime par une dimension de double reflet : de la blancheur lumineuse de la lumière du soleil sur la lune et de ce reflet de la lune sur la terre.

Peut-on tout pardonner? La question se pose de façon très réelle à tous les niveaux de la société, mais aussi de la nature humaine. Il y a la question de Simon-Kaipha à Jésus: “Combien de fois dois-je pardonner? sept fois?” - Jésus répond; “soixante-dix (-sept) fois sept fois (Matthieu 18, 21). Que la mesure soit de 49 ou dépasse 50, il ne faut pas penser que c’est une mesure déterminée. Elle excède précisément, dans sa symbolique, les 500 qui était la mesure ou middah (mesure parfaite dans le Temple). Ici, la question n’est pas dans un bâtiment ou dans une mesure rituelle. Il y a une plénitude d’une autre nature et c’est la que se situe le pardon. Soyons francs ou ayons l’honnêteté de dire que le pardon le plus élémentaire pour des vétilles pose déjà des questions relationnelles énormes. Alors lorsqu’il s’agit de pardonner des manquements bien plus profonds et graves, souvent en lien avec la vie et la mort, la question est bien plus difficile à résoudre.

[…]

Si j’ai quelque appel religieux, je dirais que j’essaye d’être vraiment le témoin du pardon qui me fut inculqué par les miens, en particulier par ma mère. Je reste convaincu que le “pardon” est l’âme du judaïsme ET du christianisme et dépasse toute chose démontrable ou explicable. Immatériel, sans qu’on puisse déceler une action de Dieu ou un mouvement humain qui fait que la personne change. Et pourtant le pardon est sans doute la forme la plus élevée, la plus difficile à atteindre pour l’être humain. […]. J’ai entendu des sermons, des homélies savantes ou apparemment persuasives et théologiquement fondés sur le pardon et la nécessité de pardonner. Face aux travaux pratiques, ces paroles se montraient fumeuses et ineptes.

Depuis l’âge de raison, je crois pouvoir affirmer avoir toujours pardonné, le plus souvent sans tenir en mal ou retenir quoi que ce soit contre quelqu’un. J’ai essayé de donner un exemple dans mon chemin sur le christianisme (Qiyum - existence 2). Mais c’est aussi vrai dans la vie quotidienne. Je me suis rappelé ce matin comment un jeune juif m’a un jour traité de “putz - פוץ - crétin simplet” en yiddish  (c’était il y a 30 ans) et fut obligé de s’excuser, ce que je ne demandais pas. Il y a des cas auxquels j’ai réfléchi ces temps derniers ou j’aurais du taper et ou la réaction fut précisément celle de penser qu’au fond “c’est un benêt, crétin”. Beaucoup d’exemples de cette nature me viennent à l’esprit. Je suis même convaincu que telle fut la réaction du hiérarque a bien des égards. Et encore, par uniquement cet “individu”; les exemples pourraient être démultipliés. Ils importent peu.

L’âme du pardon est de tout supporter, non que tout soit supportable, loin de là. Mais, très souvent au cours de la journée, me viennent les paroles du psaume “Ils ne savent pas ils ne comprennent pas - לא יודו לא יבינו”. Je n’ai aucune prétention ou même idée de croire que je comprends quelque chose. Si, que la valeur de nos jours, de nos vies est si précieuse, si unique que le pire criminel (et il y en a beaucoup sous bien des formes), comme chacun de nous peut réfléchir la lumière du pardon, même au prix du mépris le plus apparent. Le pardon aussi implique le silence. A Jérusalem, il y a des âmes qui crient, hurlent - non seulement les vieilles souffrances de la persécution anti-juive. Il y a le cri de l’âme de tout habitant, de tout peuple, langue, nation, de souffrances si peu comprises et explicables qu’il ne semble rester que la solution de la déraison. C’est là que le pardon prend son sens sur un chemin pascal."

samedi 21 février 2009

DIMANCHE DU JUGEMENT et dernier jour de viande

Il y a bien souvent chez les humains, enfants avec leurs parents ou amoureux entre eux, par exemple, un refus de renouer après un conflit, de reconnaître ses torts et la persistance obstinée de la bouderie, du refus, de la colère, du ressentiment ou... de la froideur, de l'indifférence, c'est à dire de la colère froide... malgré les appels répétés de l'autre à la réconciliation, à l'oubli, au pardon , à l'amour en bref.

C'est juste ce qui se passe avec Dieu le Père... et le jour du Jugement ne sera que le jour où le Christ accompagné de ses anges viendra sonner la fin des plaisanteries et des enfantillages... Ce sera le dernier appel, la dernière fois, la dernière chance...
Libre alors à chacun de refuser son amour et son pardon. Libre à chacun de demeurer dans la séparation irréconciliable, le refus de l'amour et l'exclusion. Libre à chacun , de cultiver son dérisoire orgueil, et comme le mauvais larron, de mépriser jusqu'au dernier moment même l'Amour crucifié. Mais cette fois sera la dernière, l'ultime session de 'rattrapage'.
Ce qu'on appelle le 'redoutable' jugement ne sera jamais que le résultat soit de l'enferrement dans l'erreur (...sed diabolicum) de s'être exclu de soi-même, d'avoir fermé les portes et d'avoir choisi la gauche du Sauveur, soit du choix du bon larron de se retrouver à la droite, celle des sauvés par l'abandon à la miséricorde divinedans une totale humilité.

Le premier choix n'aura alors pas fini de faire regretter à ceux qui l'ont fait d'avoir " boudé", quand le Père aimant et miséricordieux prendra au sérieux et à la lettre le refus du pécheur obstiné et laissera définitivement le "boudeur" à son choix entêté et alors ce sera pour le ressentimental ce que l'on appelle l'enfer...
Maxime le minime




CARNAVAL :
Le mot Carnaval si l'on en croit le dictionnaire étymologique et historique du français de Larousse, est une altération du mot Carneleva (conservé en gênois) et qui signifie enlève chair (leva carne) il n'y a évidemment pas que le mot qui a subi une altération...
Mais en même temps tout est relatif à chacun et celui qui a naturellement peu de goût voire horreur de la viande n'a pas grand effort à faire pour suivre les consignes du Carême prenant... Qu'offrira-t-il alors à son Dieu ? Son père spirituel (qui est peut-être au dedans de lui d'ailleurs) le sait.

jeudi 17 avril 2008

Ma conversion XIII : Μετάνοια


Rembrandt


Rapidement il m’arriva la chose suivante : ma vie passée défila comme un film devant moi et je me mis à pleurer et à sangloter pendant trois jours. Je revis et ressentis avec une douleur extrême et profonde tout le mal que j’avais fait et il m’apparut qu’il n’y avait pas un domaine qui ait été exempt de mes méfaits que ce soit directement, par complicité ou involontairement. Cela me laissa dans le désarroi le plus grand mais je reconnus tout, ne m’excusai de rien, assumai tout, ne cherchant aucune explication socioculturelle ou cause personnelle ou familiale quelconque qui pourrait me dédouaner de ou alléger au moins ma responsabilité. Non j’acceptai de reconnaître que j’étais pleinement responsable de tout. Autrement dit, vous l’avez compris, moi l’ancien athée devenu bouddhiste, je reconnaissais et regrettais dans les larmes tous les péchés (le mot était lâché) commis jusqu’à ce jour depuis le plus loin que je me souvienne. Et en même temps que j’étais dans cette douleur d’avoir commis tant de mal, je ressentais le pressant besoin d’en demander pardon de tout mon être et le plus étonnant c’est que j’ai ressenti alors au plus profond de moi un total pardon, une totale, immense et apaisante miséricorde. Le Notre Père m’est alors revenu du plus loin de mon enfance à la bouche et une conviction s’est imposée irrésistiblement à moi : j’étais donc chrétien. Et Notre Père, qui est aux cieux, m’avait pardonné. La paix alors envahit mon cœur et bien que des larmes reviennent par instants, je me sentais réellement et profondément pardonné sans aucun doute possible.



Bartolome Esteban Murillo


Je pris donc la décision d’aller trouver le Père Hôtelier qui était le seul moine avec qui j’avais un contact, je lui expliquai tout avec à nouveau des flots de larmes et je lui demandai de me confesser pour recevoir l’absolution avec le désir de m’unir le plus tôt possible au corps du Christ puisque j’étais chrétien.


Il m’écouta avec bienveillance mais il refusa de me donner l’absolution.
Ce fut une douleur terrible en même temps qu’une totale stupéfaction.


Je ne comprenais pas, et je comprenais d’autant moins, qu’intimement, j’avais reçu le pardon du Père, moi le fils prodigue, car il faut que je le dise : c’était en plein Carême (catholique et même orthodoxe ! J'ai vérifié il n'y avait que 4 jours d'écart cette année-là) et j’avais quarante ans !!! Quarante ans d'errance dans le désert en quête de la Terre promise. Et moi je ne savais plus, depuis belle lurette, ce que c’était que le Carême et j’ignorai même que nous étions dans cette période liturgique… Mais je venais de lire la parabole du Fils prodigue et je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas droit à la fête du repas du Seigneur, comme dans l’Evangile. Pour moi l’église visible ne pouvait que ratifier ce que m’avait offert si clairement et si généreusement le Ciel invisible.



Le bon Père fut intraitable mais il voulut bien finalement, devant les sanglots de mon chagrin persistant, me concéder quelque explication que je trouvai sans commune mesure avec ce que je venais de vivre ; il m’apparut que le moine ne discernait pas vraiment ce que je venais de vivre ni les possibilités de mon tempérament. Je vivais à l’époque sans être marié avec la mère de nos deux enfants et nous formions un couple stable depuis notre rencontre. Il était bien clair que je désirai fortement changer radicalement de vie et y mettre de l’ordre dans tous les domaines et que le mariage était bien entendu prévu au plus tôt. Le moine considérait que la chair étant faible nous pouvions pécher encore avant le jour du mariage et qu’il était préférable donc qu’il ne me donnât point l’absolution… ce fut une douche froide qui compta certainement un peu plus tard dans mon abandon du Catholicisme pour l’Orthodoxie…. Le révérend père s’aperçut sans doute un peu tard lors d'une visite postérieure en famille (à moins qu’il n’ait voulu m’éprouver mais ce ne n’était pas le projet positif dont j’avais besoin) de la force et de la durabilité de mon désir de m’engager et quand il me proposera de devenir oblat bénédictin, j’aurai déjà le projet de devenir Orthodoxe malgré mon amour du chant grégorien de l’époque…




Quoi qu’il en soit, mon engagement dans la foi chrétienne s’enracine dans ce repentir douloureux, sincère et profond aussitôt suivi de l’intime conviction du pardon divin. Et la « religion » n’a jamais été pour moi, depuis, qu’un aiguillon pour me rappeler ma condition de pécheur et ma totale et immense responsabilité devant Dieu et sa création. Cela n’a jamais été et ne pourra jamais être un refuge, une fuite devant la réalité, ou une consolation devant l’injustice de ce monde, ou l’espoir devant les difficultés et les épreuves de la vie d’une vie meilleure, un jour, quelque part en dehors de ce monde. Non ! Et je dois avouer que depuis ma conversion, je me serais bien passé quelquefois de cet aiguillon qui rend la vie moins confortable il faut le dire que la pseudo liberté tant préconisée dans les discours du monde, avec la bonne conscience des discours politiquement corrects qui dispense non seulement de mettre sa vie en accord avec ses paroles, mais qui justifie bien des refus de se sentir responsable de quoi que ce soit.… Mais l’engagement dans la foi et dans la voie (pour parler encore comme un ancien bouddhiste) permet aussi d’y trouver ce sans quoi nous retomberions durablement dans le péché ; la foi nous offre en même temps le pardon du Père et les moyens d’obtenir sa grâce sans laquelle nous n’aurions pas, nous-mêmes, par nos seuls moyens, la force de ne pas retomber.

Derrière les phénomènes en toile de fond, le vide sur lequel il n’y avait rien à dire était donc plein ; et cette plénitude était celle de l’amour des hommes, de la philanthropie de Dieu le Père, de sa sollicitude et de sa miséricorde envers ses enfants, car malgré la douleur ressentie à l’annonce du refus du moine et ma déception, je n’ai jamais plus douté de cela. Ce fut cette découverte qui me permit de me redéfinir comme chrétien. Plus tard j’oserai avec audace interpréter le zen à la lumière de la foi chrétienne.

dimanche 9 mars 2008

PARDON !

Le Dimanche du pardon ne se fête pas d'une manière remarquable dans ma paroisse grecque, à part les textes, si on les comprend ou que l'on en connaisse la signification au préalable mais rien de notable dans le comportement de fidèles... c'est un peu comme la présence de ces bancs critiqués - légitimement - par Roch et Albocicade... je ne sais si c'est comme ça ailleurs dans les paroisses grecques...
Voilà des années, depuis mon départ pour le Midi, que je n'ai pas participé à cette séance annuelle de métanies petites ou grandes suivies de saints baisers entre fidèles qui faisaient bienheureusement verser tant de larmes à droite et à gauche et qui contribuaient effectivement au bonheur des familles et de la famille ecclésiale, même si certains étaient soigneusement absents ce jour-là ou bien si d'autres avaient tout à coup disparu de l'église au bon moment, même si on n'avait quelquefois naïvement rien en tête qui puisse être pardonné par l'autre ou bien rien à pardonner à la plupart ... je savais à quel point on ne maîtrise pas toujours les effets de nos paroles, de nos attitudes, de nos comportements, voire de nos pensées et donc cela valait le coup de demander pardon à tous ceux qui se trouvaient là ce jour-là. Cela me manque je dois l'avouer, mais le Seigneur mon Dieu m'a donné bien d'autres choses et je prends tout ce qui est de mon présent, ici & maintenant.
ps : par la même occasion, pardon à ceux qui auraient pu être offensés par ce que j'ai mis ou omis dans mon blog