Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
Affichage des articles dont le libellé est Aristophane. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Aristophane. Afficher tous les articles

jeudi 16 septembre 2010

La guerre sainte du point de vue byzantin [4]

La véritable guerre sainte, invisible = le combat spirituel
ο πνευματικός πόλεμος 



"L'attitude byzantine envers la guerre peut être mieux comprise dans le contexte de la manière dans laquelle ils voyaient le monde et la vie en général. Ce monde et la vie qu'elle portait étaient fragiles et éphémères. La seule réalité permanente se trouvait dans un autre monde, le Royaume des cieux. L'empire sur la terre était un simple reflet de celui des cieux, et l'empereur était appelé à imiter le Seigneur du Ciel. En dessous de Dieu, il se devait d'assurer le bien-être de ses sujets et de les protéger contre tous les dangers, à l'intérieur et l'extérieur. L'Église avait un rôle différent. Jésus avait dit à ses disciples qu'il pourrait faire appel à des légions d’anges pour se sauver de la mort17 mais Il ne le fit pas, et son Église ne doit pas plus le faire.


 Contrairement à sa sœur latine, l'Église byzantine laissait l'appel aux armes et la l’engagement de la guerre, même contre les hérétiques les plus pernicieux et destructeurs et les infidèles au gouvernement impérial. Mais elle prenait la tête d’un autre genre de lutte, celui pour les âmes des fidèles, une lutte non contre les ennemis de l'homme, mais contre les puissances cosmiques et les forces supra humaines du mal18. Pour les chrétiens byzantins il s'agissait d'une forme de guerre qui pourrait être appelé sainte, même si je n'ai pas trouvé l'utilisation explicite de ce terme. Le concept du chrétien impliqué dans un combat contre les forces du mal remonte, bien sûr, à Saint Paul, si ce n'est avant19.


Bien que chaque chrétien  se dût de résister aux assauts du diable, les moines étaient les troupes de première ligne dans la guerre contre les légions de Satan. Nuit et jour, selon Grégoire de Nazianzos, le moine doit lutter dans le combat spirituel (pneumatikos polemos) 20.


St Jean Chrysostome dit à son auditoire que la guerre contre les démons est difficile et sans fin21.
Le combat spirituel est un thème récurrent dans les vies de saints22. Des démons sous des formes variées, des hyènes aux dragons, y attaquent sauvagement les saints parmi lesquels on compte Théodore d'Edesse, Gregoire de Dekapolis, Joseph le psalmiste, Jean Psychaites, Isidore, l’abbesse Sarah, et de nombreux autres23. Histoire après histoire on raconte  leurs luttes incessantes contre les forces du péché et des ténèbres.
Les démons, pour leur part, prennent la guerre au sérieux. Ils apparaissent en ordre de bataille, en phalanges de cavalerie et d'infanterie qui font volte-face en formation. Les récits les montrent portant des cuirasses de fer et munis d’arcs, de flèches et d'autres missiles24. Ils commencent leur progression contre Saint Ioannikios en bon ordre, faisant un vacarme épouvantable ; ils sont organisés en ordre de bataille, poussent  leur cri de guerre, et tirent un flux régulier de flèches sur lui. Tout cela le Saint le repousse par le signe de la croix. Sous le commandement de leur stratège, Satan, les démons se sont déployés eux-mêmes avec  leurs phalanges en une véritable ligne de bataille (parataxe), tout comme font  les forces armées de l'empereur25. Comme le prescrivent les manuels militaires, ils feignent la retraite, crient des insultes de loin, se regroupent, et reviennent à l’attaque. Le saint les repousse avec une croix en bois faite sur place, mais l'effort le laisse épuisé. Un moine du Skite entend une sonnerie de trompette de guerre signalant que les démons se préparent à l'attaquer et le forcer à quitter sa prière26.


Pour faire face à de tels adversaires, le moine doit se faire soldat. Syméon rappelle à ses moines qu'ils ont été appelés à combattre contre des ennemis invisibles. Ils ont répondu à l’appel et pris leur place dans les rangs des soldats du Christ27. Les moines n'ont pas attendu d'être attaqués ; ils ne sont pas contentés de garder le fort, mais ils ont porté la guerre dans le territoire du diable et l’ont combattu sur son propre terrain, dans le désert et dans d'autres endroits sauvages, abandonnés. Beaucoup se sont installés dans le désert où vivaient les démons28. Daniel le Stylite apprend que les démons se cachent dans une vieille église. Il s’y rend immédiatement pour se battre avec eux « comme un  brave soldat s’arme pour la bataille contre une armée de barbares » tenant l'invincible arme de la croix29." (à suivre)


(Version française de Maxime le minime)
d'après Defenders of the Christian People: Holy War in Byzantium
By George T. Dennis 
un extrait de Les croisades du point de vue de Byzance et du monde musulman
édité par Angeliki E. Laiou et Mottahedeh Parviz Roy
publié par Dumbarton Oaks Research Library and Collection
Washington, D.C.



mercredi 15 septembre 2010

Les croisades du point de vue de Byzance et du monde musulman [3]

Le rôle de la religion dans la guerre (suite) mais aussi dans différentes activités de groupe

Des cris de guerre, tels que « Dieu aide les Romains », ou « La Croix est victorieuse », ne transforment pas la nature d'une guerre particulière.  Les slogans religieux et les symboles sont utilisés pour inculquer la confiance aux soldats et relever le moral de l'armée. Les services religieux, en particulier la liturgie eucharistique, sont destinés au confort du soldat et à le préparer à risquer sa vie14. Il y a encore des aumôniers pour faire des offices religieux dans les armées modernes, mais qui ne sanctifient pas leurs conflits. Les athlètes se joignent souvent dans la prière avant un match, mais nous ne parlons pas à ce sujet d'un match de football américain saint ou d'un match de football saint.



L'église a certainement prié pour la victoire, mais elle a rejeté la demande de Nicéphore Phocas d’honorer les soldats comme martyrs15. La croix a été affichée sur les étendards, ou utilisée à la place d'un étendard pour rappeler aux troupes la protection de Dieu  et qu'ils se battaient pour une nation chrétienne16.  À travers les siècles, la croix, il faut le noter, a été représentée sur de nombreuses bannières dans des guerres qui sont loin d’avoir été sainte. La croix sur les drapeaux de plusieurs nations modernes ne nous dit rien sur la sensibilité religieuse de ses citoyens; la Grande-Bretagne a trois croix sur son drapeau...
mais...




(Version française de Maxime le minime)
d'après Defenders of the Christian People: Holy War in Byzantium
By George T. Dennis 
un extrait de Les croisades du point de vue de Byzance et du monde musulman
édité par Angeliki E. Laiou et Mottahedeh Parviz Roy
publié par Dumbarton Oaks Research Library and Collection
Washington, D.C.

Les croisades du point de vue de Byzance et du monde musulman [2]

Le rôle de la religion dans la guerre


"Maintenant, le point le plus important.




J'ai déjà indiqué que les Byzantins n'avaient aucun concept d'une guerre sainte véritable, bien que cela sera spécifié plus bas. Les écrivains byzantins n’utilisaient  le terme de guerre sainte (hieros polemos) seulement en référence à l'une des trois « guerres sacrées » menées pour la possession de l'oracle d'Apollon à Delphes et qui ont eu lieu en 590, 449, 355-347, toutes av JC. La plupart des références byzantines, comme la Souda (I.191), allusion à la seconde, apparemment à la suite de Thucydide (1.112) et Aristophane (Aves 556). Le terme de guerre sainte est utilisé, autant que je puisse en juger, par des écrivains antiques et byzantins seulement dans le cadre de ces guerres. 

En un sens, cependant, toutes les guerres byzantines ont été saintes, parce que l'empereur a été sacré, et c'est par son autorité et, parfois, sous sa direction que les guerres ont été menées.
Elles ont été déclarées par l'empereur et on s’est battu au nom de l'empire. Elles ont été des guerres impériales, entièrement dans la tradition romaine. Leur caractère essentiel n'a pas changé parce que désormais les légions entraient dans la bataille sous le signe de la croix. Leurs prières pour obtenir la bénédiction de Dieu et d'autres pratiques religieuses n'ont pas rendu leurs guerres saintes ou spécifiquement religieuses, comme cela a parfois été affirmé12.
Depuis des temps immémoriaux, la religion a joué un rôle dans la guerre. Un peuple offre un sacrifice à ses dieux avant d'aller au combat et, en en sortant victorieux, va renverser les statues des dieux des adversaires pour les remplacer par les siennes. S'agit-il de guerres de religion, ou sont-ils simplement les conflits tribaux motivés par la vengeance, le pillage ou l'acquisition de terres ou d’esclaves ?






L'invocation de divinités est essentiellement un moyen supplémentaire d'assurer la victoire, en enrôlant l'aide de puissants alliés pour faire pencher la balance en sa faveur. Considérons la Guerre de Troie. Non seulement les dieux et les déesses furent convoqués par la prière et le sacrifice, mais ils participèrent directement aux combats. Pourtant, il ne viendrait à l’idée de personne de définir la guerre de Troie comme une guerre sainte. Considérons, aussi, les conflits qui ont souvent été cités comme des précédents et comme des modèles d'inspiration pour les guerres saintes chrétiennes, je veux dire celles menées par le peuple d'Israël, selon les livres de Josué, des Juges, des Rois, et d’autres. Pense-t-on  vraiment que l’on peut les considérer comme des guerres de religion?


N'étaient-ils pas principalement des conflits armés entre des tribus semi-nomades qui luttaient pour acquérir des terres? Leur Dieu peut d’ailleurs leur accorder la victoire ou la leur refuser, mais, en dernière analyse, la motivation fondamentale et l'objectif de la plupart de ces guerres ne sont pas essentiellement religieux, celles des Macchabées sont peut-être une exception. Combien de guerres, ensuite, plus tard, menées par les chrétiens et les musulmans ont été des guerres vraiment religieuses, sans parler de guerres saintes ? N’ont-elles pas été, dans une large mesure, des conflits tribaux ou féodaux avec beaucoup de signes extérieurs religieux ?


En essayant de les classer comme conflits religieux ou sacrés, on peut se demander : Est-ce que dans ces guerres on se bat principalement pour des raisons religieuses? S’il n’y avait eu que  peu ou pas de motivation religieuse se serait-on encore battu ?


 Les premiers croisés [en revanche] fournissent un bon exemple. Personne avec son bon sens, même au Moyen Age, ne quitterait le confort de sa maison, n’emballerait tous ses biens, ne partirait pour une marche de deux mille kilomètres, n’endurerait des souffrances incroyables, et tout ceci face à la menace très réelle de la mort s'il n'était pas motivé par la religion. Bien qu'il y en ait eu quelques-uns, comme Bohémond, qui ont pu avoir des motifs moins nobles, la majorité des Croisés n’avait pas à gagner le moindre avantage stratégique, économique ou politique, en particulier au cours des cent premières années. Ils se mirent en marche vers l'Orient pour ce qu'ils considéraient comme une action religieuse, sinon un devoir. Pour eux, ce fut sûrement une guerre sainte.





D'autre part, les longues campagnes d’Herakleios contre les Perses, parfois dépeintes comme une croisade prototype, abondaient en éléments religieux13. Les Perses avaient détruit des églises, massacré les chrétiens, et emporté la Sainte Croix de Jérusalem ; ils devaient être punis et la croix restaurée. Le patriarche a prié pour la victoire et béni les troupes qui marchaient sous l'étendard de la croix. La religion a joué un rôle majeur dans le conflit. Mais, même si ces motivations religieuses n'avaient pas été présentes ou n'avaient pas été aussi importantes, Herakleios serait presque certainement tout de même parti en guerre. Ses guerres ont été menées autant pour conserver un avantage stratégique et défendre le territoire, que pour la religion. Les guerres d’Herakleios n'étaient que la première phase du conflit géopolitique entre les Romains et les Perses qui avaient cours depuis six cents ans. Elles ont été des guerres impériales, et non des guerres saintes. 
Bien que la rhétorique et le rituel religieux aient été importants et omniprésents, les guerres byzantines suivantes, celles de Nicéphore Phocas, au Xe siècle, par exemple, ou celles des empereurs Comnène au douzième, ont d'abord et avant tout été des guerres impériales. Que leurs objectifs parfois aient coïncidé avec des objectifs religieux n'ont pas modifié cette caractéristique fondamentale. Enfin, il convient de noter que les mêmes pratiques religieuses ont été observées par les forces armées byzantines, qu’elles soient confrontées à un ennemi non-chrétien ou chrétien." (à suivre)

(Version française de Maxime le minime)
d'après Defenders of the Christian People: Holy War in Byzantium
By George T. Dennis 
un extrait de Les croisades du point de vue de Byzance et du monde musulman
édité par Angeliki E. Laiou et Mottahedeh Parviz Roy
publié par Dumbarton Oaks Research Library and Collection
Washington, D.C.
NB : une page de notes paraîtra ultérieurement de façon séparée.