Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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lundi 2 septembre 2024

INTERPRÉTATION ORTHODOXE DE L'APOCALYPSE [1]

Le christianisme, en tant qu'esprit... 

se retire du milieu de l'humanité, l'abandonnant [le monde] à sa chute.

Saint Ignace Brianchaninov

 




Aux chrétiens orthodoxes mystiquement liés, historiquement et structurellement, par le Saint-Esprit, pour les jours à venir

        Il existe une perception croissante selon laquelle la grande saga de l’humanité a atteint un certain point de finalité, ou du moins de transformation finale. Les commentateurs contemporains sont cependant incertains quant à la signification de ce point et à ce qui peut se trouver au-delà. Les tentatives d’explication sont généralement tâtonnantes et futiles, basées sur des modèles linéaires cartésiens/kantiens, au sein desquels aucune « fin » n’est vraiment plausible. 

     Pourtant, rares sont ceux qui se sont tournés vers le christianisme orthodoxe, seul interprète authentique de cette période. Au lieu de cela, la « religion de l’homme », dans ses diverses mutations, balaie la civilisation comme une épidémie ; la foi en l’humanité a finalement rendu la foi en Dieu presque impossible, ou du moins hérétique. Jésus-Christ est considéré comme un concept dépassé – une simple sucette sentimentale pour les immatures ou les superstitieux. « Le christianisme dans son ensemble, écrit l'archimandrite Constantin du monastère de la Sainte Trinité de Jordanville, New York, est carrément déclaré comme une catégorie historique qui a survécu à elle-même. »

     L’homme se considère désormais non pas comme un membre intégral (bien que modeste) du plan céleste, mais comme un membre isolé et accidentel dans un cosmos totalement matériel. Il ne croit pas en Dieu, il n’a donc ni espoir du ciel ni peur de l’enfer. En outre, il considère son attitude laïque et athée comme la meilleure preuve de maturité, avec la conviction qui s'est développée que l'homme est entré dans la "dernière période" — la période de maturité de l'humanité — où le concept de Dieu peut être rejeté.         Pourtant, Dieu n’a pas été rejeté, mais plutôt coopté. L'homme ne se contente plus d'être simplement un homme (même s'il n'a visiblement pas réussi à répondre aux exigences élevées de son travail) : il veut être « Dieu » ! Se considérant par nature divin, un dieu en devenir, il ne tolère désormais aucune restriction à sa volonté et à son plaisir. Par la science et la magie, il force les portes de l'univers, notamment celles qui étaient autrefois fermées par la foi. Tout est possible; il fera ce qu'il voudra, car il a adopté le credo nihiliste de Nietzsche : « Tout est faux, tout est permis ! » 


         Mais alors que le monde est à la portée de l’homme, il semble toucher à sa fin ! Et ayant abandonné la foi et la vérité, l’homme ne peut honnêtement faire face à la crise. Comme le déplorait le Bienheureux père Séraphim Rose : « Il est incapable de penser (ou ne veut pas), en termes de fins, de choses ultimes. La soif de vérité absolue a disparu ; elle a été engloutie dans la mondanité. » Un grand gouffre se profile et la lumière qui avait guidé les pas précédents de l'homme ne s'étend pas dans le vide. Soudain, de l’obscurité effrayante, le monstre déformé qu’il a si imprudemment et sans vergogne attiré commence à émerger… (à suivre)

mercredi 12 février 2014

L'ORTHODOXIE, CETTE INCONNUE (5) par Père André BORRELY : "Une fin de vie sans douleur... "

"Demandons au Seigneur une fin de vie chrétienne, 
sans douleur, 
sans honte, paisible, 
et notre justification devant son trône redoutable."

De cet amour compatissant pour les hommes je retiens un second exemple que je prends dans la prière litanique par laquelle le diacre orthodoxe invite la communauté à demander "Χριστιανά τά τέλη τῆς ζωῆς ἡμῶν", que notre vie ait une fin chrétienne, "ανώδυνα", exempte de douleur : Nous prions pour obtenir la grâce de ne pas souffrir. L'Orient chrétien a expérimenté le don des larmes mais les stigmates sont restés un phénomène occidental. 
Je vais peut-être choquer quelqu'un dans cette assemblée... Si tel devait être le cas j'en demande dès maintenant pardon. 
S'agissant de la profondeur abyssale de l'amour que Marthe Robin a eu pour le Christ et de la vie de prière qui fut la sienne durant tant d'années, j'ai la plus vive conscience de mon indignité et le plus profond respect pour cette femme qui ne mangeant ni ne dormant jamais ne fut que prière. Je n'ai aucune compétence médicale pour prendre position au sujet de son inédie, c'est-à-dire sur le fait que durant plus d'un demi-siècle elle n'a, dit-on, avalé que l'hostie de la divine communion. Je n'ai pas davantage d'opinion sur une éventuelle encéphalite léthargique. Mais en tant qu'orthodoxe je ne peux éviter de me poser deux questions : 
Comment tant de souffrance durant tant d'années sans recourir aux idées de mérite, de réversibilité des mérites, d'expiation ? Marthe offraient ses souffrances. 
Et je me demande aussi si ce type de sainteté parle aux hommes de ce temps ou si au contraire il ne les incite pas à se plonger dans l'œuvre de Nietzsche.

 La souffrance, la douleur, l'épreuve c'est ce que nous subissons mais ne pouvons pas vouloir. La souffrance, qui meurtrit notre volonté impuissante, est capable tantôt de briser une vie sans l'anéantir, tantôt de l'anéantir sans parvenir à la dépouiller de son prestige. De toute manière, la douleur ne saurait devenir une machine à fabriquer des mérites. (à suivre)

Marthe Robin
Sur le site http://www.martherobin.com/ on peut lire :
Marthe Robin meurt le 6 février 1981. Une enquête diocésaine en vue de la béatification de la "Servante de Dieu" est ouverte en 1986. Deux experts, un théologien et un historien, sont nommés en 1988. Le Nihil obstat est accordé par Rome en 1991. Entre 1988 et 1996, plus de 120 témoins et experts sont consultés. La Copia Publica est rédigée pour être transmise à la Congrégation pour les Causes des Saints. Un dossier de 17.000 pages est déposé à Rome en 1996. Un décret de la Congrégation pour les Causes des Saints du 24 avril 1998 constate la validité de l'enquête diocésaine. La rédaction de la Positio, résumé de 2000 pages du dossier de béatification qui présente les résultats de cette enquête diocésaine, s'est terminée le 6 mai 2010. A partir de ce moment elle est soumise à une commission de la Congrégation pour les Causes des Saints. Cette commission se prononcera sur l'héroïcité des vertus de Marthe Robin. Dans le cas d’un vote favorable, Marthe Robin serait alors déclarée "vénérable". Si cette étape est franchie, il faudra recenser un miracle pour passer de ce statut à celui de "bienheureux", puis il faudra un autre miracle pour arriver à celui de "saint" canonisé. Le nombre des visiteurs qui vont prier dans la ferme de la Plaine, lieu où elle vécut, ne cesse d’augmenter.

dimanche 13 mars 2011

"LE SCHISME ne fut pas d'ordre essentiellement conceptuel, mais existentiel"- De l'Augustinisme [3] par P. André Borrely

Une parabole ferroviaire

Losrsqu'à Marseille, à la gare Saint-Charles, vous montez dans un train sans interrompre la lecture du roman policier qui vous captive, il peut vous arriver de vous demander si vous n'avez pas fait erreur en montant dans ce train plutôt que dans celui qui sur le quai d'à côté est lui aussi sur le départ: est-ce bien le train qui, passant par Arles, Avignon et Valence m'amènera à Lyon où je désire me rendre? Ou bien est-ce celui qui, passant par Aubagne et Toulon me conduira à Nice où je n'ai rien à faire? Durant quelques centaines de mètres parcourus lentement par les trains au départ, ce doute est concevable; mais, si vous vous êtes trompé de train à cause de Simenon, avant même d'arriver à la gare de la Blancarde vous aurez compris que le train aiguillé en gare de Marseille, se dirige vers Nice et non pas vers Lyon. Et si le train est un express, il vous faudra aller jusqu'à Toulon d'où vous devrez revenir à Marseille et là fermer enfin le roman de Simenon. Je propose cette parabole parce qu'elle me paraît susceptible d'expliquer l'embarras des Orthodoxes devant l'évêque d'Hippone. Quand un couple échoue et se sépare, le divorce prononcé par le juge n'est que l'aboutissement d'une période, parfois très longue, au cours de laquelle l'amour, telle une plante que l'on n'a pas arrosée, a fmi par se dessécher et mourir. Le, la, ou les responsables de la négligence ont commencé parfois depuis des années, voire des décennies, à assoiffer ou à affamer l'amour. Saint Augustin meurt avant que le train passe en gare de la Blancarde, mais nous qui sommes arrivés à Aubagne, Toulon, Saint Raphaël, Cannes ou Nice, nous savons ce que ne pouvait prévoir l'évêque d'Hippone. Celui-ci ne pouvait prévoir que de lui, de son œuvre sortiraient des fils et des petits-fils compromettants, voire très compromettants. Mais la responsabilité d'Augustin fut tout de même engagée en ce sens que ne seraient jamais sortis des flancs d'un Basile, d'un Maxime le Confesseur ou d'un Grégoire Palamas, non seulement Luther et Calvin, Baïus et Jansénius, mais aussi Thomas d'Aquin et Descartes, Malebranche et Leibniz, et Pascal qui, dans l'affaire de Port-Royal et la querelle janséniste, restera fidèle jusqu'au dernier moment à la doctrine augustinienne. Sans l'avoir voulu, sans avoir pu le prévoir de nombreux siècles auparavant, l'évêque d'Hippone fut, pour l'Occident chrétien, une source. On n'insistera jamais assez sur ce fait fondamental que le schisme qui a séparé l'Occident de l'Orient chrétien ne fut pas d'ordre essentiellement conceptuel, mais existentiel. Ce qui nous sépare, désormais, ne s'apprend pas dans les livres, c'est un mode d'existence différent, une manière différente d'expérimenter la vie en Christ. Et si le mouvement œcuménique tourne en rond, c'est parce qu'on méconnaît complètement cela qui est pourtant le fond du problème. Nous vivons désormais dans une société où le discours chrétien ne prend plus, dans le sens où on dit d'un vaccin ou d'une greffe qu'ils ont ou n'ont pas pris.
Et les chrétiens engagés dans le dialogue œcuménique devraient réfléchir, plus qu'ils ne le font, sur les causes qui ont engendré cette culture athée. Nietzsche était né dans une famille de pasteurs luthériens, Feuerbach avait commencé par faire des études de théologie. Renan avait été séminariste à Saint-Sulpice. Le petit père Combes avait entrepris une préparation à la carrière ecclésiastique, se plongeant notamment dans les œuvres, devinez de qui... de s.Augustin! Et, en remontant dans le temps, notamment sous la Révolution et le premier Empire : Sieyès était entré au Séminaire de Saint-Sulpice, ordonné prêtre sans vocation, Vicaire Général de Chartres à la veille de la Révolution à laquelle il se rallie, et fait une carrière politique sous le Directoire, le Consulat et l'Empire; Talleyrand fut évêque d'Autun sans vocation avant de quitter l'Eglise ; Fouché avait reçu les ordres mineurs avant de devenir conventionnel, et il serait facile, hélas, de continuer la liste jusqu'à Joseph Staline !" (à suivre)

(article paru dans la revue "Orthodoxes à Marseille" n°134 de déc.-janv. 2010-2011
et retranscrit par Maxime le minime avec la permission de Père André Borrely)