L'ORTHODOXIE, CETTE INCONNUE (5) par Père André BORRELY : "Une fin de vie sans douleur... "
"Demandons au Seigneur une fin de vie chrétienne,
sans douleur,
sans honte, paisible,
et notre justification devant son trône redoutable."
De cet amour compatissant pour les hommes je retiens un second exemple que je prends dans la prière litanique par laquelle le diacre orthodoxe invite la communauté à demander "Χριστιανά τά τέλη τῆς ζωῆς ἡμῶν", que notre vie ait une fin chrétienne, "ανώδυνα", exempte de douleur : Nous prions pour obtenir la grâce de ne pas souffrir. L'Orient chrétien a expérimenté le don des larmes mais les stigmates sont restés un phénomène occidental.
Je vais peut-être choquer quelqu'un dans cette assemblée... Si tel devait être le cas j'en demande dès maintenant pardon.
S'agissant de la profondeur abyssale de l'amour que Marthe Robin a eu pour le Christ et de la vie de prière qui fut la sienne durant tant d'années, j'ai la plus vive conscience de mon indignité et le plus profond respect pour cette femme qui ne mangeant ni ne dormant jamais ne fut que prière. Je n'ai aucune compétence médicale pour prendre position au sujet de son inédie, c'est-à-dire sur le fait que durant plus d'un demi-siècle elle n'a, dit-on, avalé que l'hostie de la divine communion. Je n'ai pas davantage d'opinion sur une éventuelle encéphalite léthargique. Mais en tant qu'orthodoxe je ne peux éviter de me poser deux questions :
Comment tant de souffrance durant tant d'années sans recourir aux idées de mérite, de réversibilité des mérites, d'expiation ? Marthe offraient ses souffrances.
Et je me demande aussi si ce type de sainteté parle aux hommes de ce temps ou si au contraire il ne les incite pas à se plonger dans l'œuvre de Nietzsche.
La souffrance, la douleur, l'épreuve c'est ce que nous subissons mais ne pouvons pas vouloir. La souffrance, qui meurtrit notre volonté impuissante, est capable tantôt de briser une vie sans l'anéantir, tantôt de l'anéantir sans parvenir à la dépouiller de son prestige. De toute manière, la douleur ne saurait devenir une machine à fabriquer des mérites. (à suivre)
Marthe Robin |
Sur le site http://www.martherobin.com/ on peut lire :
Marthe Robin meurt le 6 février 1981. Une enquête diocésaine en vue de la béatification de la "Servante de Dieu" est ouverte en 1986. Deux experts, un théologien et un historien, sont nommés en 1988. Le Nihil obstat est accordé par Rome en 1991. Entre 1988 et 1996, plus de 120 témoins et experts sont consultés. La Copia Publica est rédigée pour être transmise à la Congrégation pour les Causes des Saints. Un dossier de 17.000 pages est déposé à Rome en 1996. Un décret de la Congrégation pour les Causes des Saints du 24 avril 1998 constate la validité de l'enquête diocésaine. La rédaction de la Positio, résumé de 2000 pages du dossier de béatification qui présente les résultats de cette enquête diocésaine, s'est terminée le 6 mai 2010. A partir de ce moment elle est soumise à une commission de la Congrégation pour les Causes des Saints. Cette commission se prononcera sur l'héroïcité des vertus de Marthe Robin. Dans le cas d’un vote favorable, Marthe Robin serait alors déclarée "vénérable". Si cette étape est franchie, il faudra recenser un miracle pour passer de ce statut à celui de "bienheureux", puis il faudra un autre miracle pour arriver à celui de "saint" canonisé. Le nombre des visiteurs qui vont prier dans la ferme de la Plaine, lieu où elle vécut, ne cesse d’augmenter.
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