"Nous avons une multitude de spécialistes dans tous les domaines académiques imaginables, mais nous avons perdu la vision théologique nécessaire pour tout communiquer de manière significative à un monde confus, désintéressé et sceptique.
P. Alexander Schmemann a dit à propos d'un groupe particulier d'érudits bibliques et de théologiens influents aujourd'hui, et à leur fixation sur les faits historiques : «Ils savent tout, a-t-il dit, et ne comprennent rien !» Bien sûr, nous voulons les faits. Et nous avons besoin d'histoire. Mais si c'est la fin, cela ne sert à rien. Et c'est ainsi que nous formons nos étudiants en théologie. Nous en faisons des érudits plutôt que des pasteurs et des serviteurs. Dans nos séminaires, ils acquièrent une certaine connaissance, mais la plupart d'entre eux ne savent pas comment la transmettre, comment annoncer l'Évangile, comme source d'espérance et de vie. «Il en va de même dans nos églises paroissiales» a ajouté le père Michael. « La plupart de nos sermons sont "enseignement" plutôt que "prédication". Il y a une pénurie de prophètes de nos jours. En tout cas, la véritable prophétie est un don que nous avons pitoyablement peu d'entre nous : proclamer et convaincre les gens qui nous entourent que leur vision des choses est tragiquement limitée, que le monde dans ses profondeurs est en réalité un lieu d'un mystère et d'une beauté incroyables. Que Dieu l'investit vraiment avec un but, et qu'au-delà de notre soif insatiable de "trucs", il y a un vaste domaine de sens, de vérité, de gloire !»
in P. Jean Breck
