Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 10 avril 2019

L’« épuration ethnique » du Kosovo

sur le Monde Diplomatique

Le plus gros bobard de la fin du XXe siècle




Il y a vingt ans, le 24 mars 1999, treize États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), dont les États-Unis, la France et l’Allemagne, bombardaient la République fédérale de Yougoslavie. Cette guerre dura soixante-dix-huit jours et se nourrit de bobards médiatiques destinés à aligner l’opinion des populations occidentales sur celle des états-majors. Les Serbes commettent un « génocide », « jouent au football avec des têtes coupées, dépècent des cadavres, arrachent les fœtus des femmes enceintes tuées et les font griller », prétendit le ministre de la défense allemand, le social-démocrate Rudolf Scharping, dont les propos furent repris par les médias ; ils ont tué « de 100 000 à 500 000 personnes » (TF1, 20 avril 1999), incinéré leurs victimes dans des « fourneaux, du genre de ceux utilisés à Auschwitz » (The Daily Mirror, 7 juillet). Une à une, ces fausses informations seront taillées en pièces — mais après la fin du conflit —, notamment par l’enquête du journaliste américain Daniel Pearl (The Wall Street Journal, 31 décembre 1999). Tout comme se dégonflera l’une des plus retentissantes manipulations de la fin du XXe siècle : le plan Potkova (« fer à cheval »), un document censé prouver que les Serbes avaient programmé l’« épuration ethnique » du Kosovo. Sa diffusion par l’Allemagne, en avril 1999, servit de prétexte à l’intensification des bombardements. Loin d’être des internautes paranoïaques, les principaux désinformateurs furent les gouvernements occidentaux, l’OTAN ainsi que les organes de presse les plus respectés (1).
Parmi eux, Le Monde, un quotidien dont les prises de position éditoriales servent alors de référence au reste de la galaxie médiatique française. Sa rédaction, dirigée par Edwy Plenel, admet avoir « fait le choix de l’intervention (2)  ». En première page de l’édition du 8 avril 1999, un article de Daniel Vernet annonce : « Ce plan “Fer à cheval” qui programmait la déportation des Kosovars ». Le journaliste reprend les informations dévoilées la veille par le ministre des affaires étrangères allemand, l’écologiste Joschka Fischer. Ce « plan du gouvernement de Belgrade détaillant la politique de nettoyage ethnique appliquée au Kosovo (…) porte le nom de code de plan “Fer à cheval”, sans doute pour symboliser la prise en tenaille des populations albanaises », écrit Vernet, pour qui la chose « paraît faire peu de doutes ».
Deux jours plus tard, le quotidien récidive sur toute la largeur de sa « une » : « Comment [Slobodan] Milošević a préparé l’épuration ethnique ». « Le plan serbe “Potkova” programmait l’exode forcé des Kosovars dès octobre 1998. Il a continué d’être appliqué pendant les négociations de Rambouillet. » Le Monde évoque un « document d’origine militaire serbe » et reprend à nouveau les allégations des officiels allemands, au point de reproduire l’intégralité d’une note de synthèse — ce qu’on appellerait aujourd’hui les
« éléments de langage » — distribuée aux journalistes par l’inspecteur général de l’armée allemande. Berlin entend alors justifier auprès d’une opinion plutôt pacifiste la première guerre menée par la Bundeswehr depuis 1945, de surcroît contre un pays occupé cinquante ans plus tôt par la Wehrmacht.
Or ce plan est un faux : il n’émane pas des autorités serbes, mais a été fabriqué à partir d’éléments compilés par les services secrets bulgares, puis transmis aux Allemands par ce pays, qui fait alors du zèle pour rentrer dans l’OTAN. Le pot aux roses sera révélé le 10 janvier 2000 par l’hebdomadaire Der Spiegel et confirmé douze ans plus tard par l’ancienne ministre des affaires étrangères bulgare. A posteriori, le document aurait dû inspirer d’autant plus de méfiance que « fer à cheval » se dit potkovica en serbe, et non potkova, ainsi que le remarqua dès le 15 avril 1999 le député allemand Gregor Gysi devant le Bundestag. En mars 2000, le général de brigade allemand Heinz Loquai exprime dans un livre ses « doutes sur l’existence d’un tel document » ; son enquête oblige M. Scharping à admettre qu’il ne dispose pas d’une copie du « plan » original. Au même moment, le porte-parole du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qualifie les éléments du prétendu plan de « matériel peu probant » (Hamburger Abendblatt, 24 mars 2000) ; et la procureure Carla Del Ponte n’y fera même pas référence dans l’acte d’accusation de Milošević en 1999 puis en 2001.
« La guerre, avait expliqué Plenel peu après le début des bombardements, c’est le défi le plus fou pour le journalisme. C’est là qu’il prouve ou non sa crédibilité, sa fiabilité (3) » L’investigateur n’est jamais revenu sur ce grand écart avec « l’amour des petits faits vrais » qu’il proclame dans son livre pamphlet en faveur de l’intervention de l’OTAN (4)Le Monde évoquera à nouveau le faux, mais comme s’il l’avait toujours considéré avec prudence : « “Fer à cheval” reste un document fort controversé, dont la validité n’a jamais été prouvée » (16 février 2002). Spécialistes des Balkans, les journalistes Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin qualifient pour leur part le plan Potkova d’« archétype des fake news diffusées par les armées occidentales, repris par tous les grands journaux européens (5)  ».
La célébration d’un anniversaire n’aurait pas justifié à elle seule qu’on revienne sur cette affaire. Mais certaines de ses conséquences pèsent encore sur la vie internationale. Pour ce qui fut sa première guerre depuis sa naissance en 1949, l’OTAN choisit d’attaquer un État qui n’avait menacé aucun de ses membres. Elle prétexta un motif humanitaire et agit sans mandat des Nations unies. Un tel précédent servit les États-Unis en 2003 au moment de leur invasion de l’Irak, là encore aidée par une campagne de désinformation massive. Quelques années plus tard, la proclamation par le Kosovo de son indépendance, en février 2008, mettrait à mal le principe de l’intangibilité des frontières. Et la Russie se fonderait sur cette indépendance lorsque, en août 2008, elle reconnaîtrait celles de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, deux territoires qui s’étaient détachés de la Géorgie. Puis en mars 2014 quand elle annexerait la Crimée.
La guerre du Kosovo ayant été conduite par une majorité de gouvernements « de gauche », et appuyée par la plupart des partis conservateurs, nul n’avait intérêt à ce qu’on revienne sur les falsifications officielles. Et on comprend sans peine que les journalistes les plus obsédés par la question des fake newspréfèrent eux aussi regarder ailleurs.
Serge Halimi & Pierre Rimbert
(1Cf. Serge Halimi, Henri Maler, Mathias Reymond et Dominique Vidal, L’opinion, ça se travaille… Les médias, les « guerres justes » et les « justes causes », Agone, Marseille, 2014.
(2Pierre Georges, directeur adjoint de la rédaction du Monde, entretien accordé à Marianne, Paris, 12 avril 1999.
(3Cité dans Daniel Junqua, La Lettre, n° 32, Paris, avril 1999, et reproduit sur Acrimed.org, novembre 2000.
(4Edwy Plenel, L’Épreuve, Stock, Paris, 1999.
(5La Revue du crieur, n° 12, Paris, février 2019.

mardi 26 mars 2019

LE PATRIMOINE SERBE

LE MONASTÈRE de DECANI 1327








Le monastère de Visoki Decani est un important monastère orthodoxe serbe, situé au Kosovo et Metohija, à 12 km au sud de la ville de Pec. Sa cathédrale est la plus grande église médiévale des Balkans, elle contient le plus grand monument préservé de  fresque byzantine.

Le monastère a été créé dans une châtaigneraie par le roi Stefan Decanski en 1327. Sa charte fondatrice d'origine est cependant datée de 1330. L'année suivante, le roi mourut et fut enterré au monastère, qui est devenu désormais son sanctuaire populaire. Les activités de construction ont été poursuivies par son fils Stefan Dusan jusqu'à 1335, mais la peinture murale ne fut achevée qu'en 1350.

La cathédrale, dédiée au Christ Pantocrator et construite à partir de blocs de marbre rouge-violet, jaune clair et onyx, a été construite par des maîtres bâtisseurs sous la direction du moine franciscain Vitus de Kotor. Il se distingue des autres églises serbes contemporaines par ses dimensions imposantes et ses caractéristiques romanes évidentes. Ses fresques célèbres comprennent environ mille portraits de saints et couvrent tous les grands thèmes du Nouveau Testament. L'iconostase en bois,  le trône de l'higoumène et le sarcophage sculpté du roi Stefan qui se trouvent dans la cathédrale datent du 14ème siècle,

En 2004, l'UNESCO a inscrit le monastère sur la  Liste du patrimoine mondial, en citant ses fresques comme « l'un des exemples les plus appréciés de ce qu'on appelle la Renaissance Paléologue  dans la peinture byzantine » et « un précieux témoignage de la vie au 14ème siècle ».


jeudi 27 décembre 2018

KOSOVO - L’armée de Hashim Thaçi

Le Parlement du Kosovo a voté le 14 décembre la transformation des forces de sécurité du Kosovo en une armée. 


Éditorial surprenant de franchise de Vincent Hervouet sur Europe 1

 Au sujet de l’annonce de la création d’une armée du «Kosovo». Il y avait longtemps qu’on n’avait plus entendu des mots d’une telle netteté et d’une telle audace sur un média de grand public français. L’envolée est digne de Victor Hugo:
«Il y a des fantômes qui viennent hanter les assassins et le Kosovo est la mauvaise conscience de l’Occident. On a fait la guerre pour le Kosovo et c’est notre échec éclatant. Le pays le plus corrompu d’Europe, le plus mafieux, celui qui a fourni le plus de djihadistes à Daech et Al Qaida. Le plus gâté aussi: 5 milliards d’euros y ont été déversés.»

Comme le dit le chroniqueur, «c’est mal vu d’en parler». C’est pourquoi il ne se prive pas d’enfoncer le clou dans ces deux minutes d’anthologie. (source)



Le président Hashim Thaçi en treillis …

Pour Philippe Migault, spécialiste des questions de Défense, elle ne dispose d'aucune légitimité.

La création d’une armée kosovare ne constitue pas un changement de paradigme sécuritaire dans les Balkans. La province serbe, qui a déclaré son indépendance en 2008, est déjà dotée depuis dix ans de forces de sécurité, les forces de sécurité du Kosovo. Celles-ci ont été portées sur les fonts baptismaux par l’OTAN. C’est la KFOR, la force de maintien de la paix déployée sur zone par l’Alliance Atlantique depuis le printemps 1999, qui a assuré la formation des personnels, la mise aux standards OTAN de cette unité afin d’assurer son interopérabilité avec les troupes occidentales. Forte de 4 000 hommes – une brigade – et de 2 000 réservistes, cette force, équipée de matériels américains, européens et turcs, possède déjà des véhicules blindés légers. Elle n’est pas autorisée à détenir des matériels lourds par le droit international. Certes, elle devrait monter en puissance avec un accroissement des effectifs à 5 000 hommes et 2 500 réservistes. Mais ce renforcement de 25% n’est pas de nature à bousculer quelque équilibre que ce soit. C’est bien davantage la nature de cette armée qui est problématique. Héritière du corps de protection du Kosovo, lui-même formé à partir de l’armée de libération du Kosovo, la tristement célèbre UçK, elle n’est pas, elle ne peut pas être une armée nationale.

D’abord parce qu’il n’y a pas plus de nation que d’Etat kosovars. Pas d’Etat parce que le Kosovo a déclaré son indépendance au mépris de la résolution 1244 des Nations unies, votée le 10 juin 1999 par son Conseil de sécurité, laquelle stipule l’appartenance de la province du Kosovo à la République fédérale de Yougoslavie (RFY), devenue depuis la Serbie et garantit l’intégrité territoriale de la RFY. Le Kosovo, Etat fantoche des Etats-Unis, n’est pas reconnu par ailleurs par de nombreux pays. Par la Serbie, bien entendu, mais aussi par plus de 45% des Etats membres des Nations unies, 88 sur 193.

Pas de nation parce que la province du Kosovo, à majorité albanaise, abrite aussi une grosse minorité de 150 000 Serbes, vivant reclus, encerclés, dans le nord de la province et dans quelques villages au sud de l’Ibar. Ces Serbes ne se sentent nullement concernés par le projet politique kosovar, qu’ils rejettent en arguant de la résolution 1 244 et de l’histoire de leur province. Et les Albanais du Kosovo ne les considèrent pas comme membres de la nation kosovare. La composition ethnique des actuelles forces de sécurité du Kosovo est sur ce point particulièrement éclairante : sur 4 000 hommes, moins de 50 appartiennent à la communauté serbe… Parce que les critères de recrutement sont trop élevés pour les Serbes ? Non. Parce que ceux-ci savent très bien ce qu’est cette armée : c’est l’UçK. L’UçK vêtue à l’occidentale, propre sur elle, institutionnalisée, mais l’UçK.

Et l’UçK, tous les Serbes connaissent son objectif. Elle n’a pas pour simple but la conquête et le maintien de l’indépendance du Kosovo. Elle vise à réaliser un nettoyage ethnique de la province, un seul peuple pour une seule terre. Elle s’est rendue coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanitépendant les affrontements de 1998-1999. Ce n’est pas Belgrade qui le dit. C’est l’Union européenne. Et ce sont les chefs de cette UçK, Hashim Thaçi et Ramush Haradinaj qui dirigent aujourd’hui le Kosovo, Etat mafieux au centre des trafics de drogue et d’êtres humains en Europe, Etat dont sont partis des centaines d’hommes pour rejoindre les rangs de l’Etat islamique. Accepter l’officialisation de cette armée aujourd’hui, c’est donner un caractère légal à une milice du crime organisé.

Philippe Migault 
directeur du Centre européen d'analyses stratégiques,
 analyste, enseignant, spécialiste des questions stratégiques. (source)

vendredi 10 août 2018

Les évêques serbes exhortent à prier pour sauver le KOSOVO

Après plusieurs jours de fortes tensions entre Belgrade et Pristina, les dirigeants religieux serbes au Kosovo et le Monténégro ont appelé les croyants à jeûner et à prier pour le « salut du Kosovo ».
Mgr Teodosije dirige un office pour les civils serbes tués. Photo: Armėnija Zajmi Besevic / Beta

Trois éminents évêques orthodoxes serbes ont appelé les croyants à prier et à jeûner pour le Kosovo, et des offices pour le Kosovo ont eu lieu tous les soirs jusqu'au 10 Août dans les églises à travers le Monténégro et le Kosovo lui-même.

L'appel a été lancé samedi par le premier évêque serbe au Monténégro, Amfilohije, et l'évêque de Budimlija-Niksic, Joanikije.

« Nous appelons le clergé, les moines et les croyants à jeûner pendant cinq jours ... et à se réunir pour la prière en aussi grand nombre que possible », a déclaré le Monténégro et du métropolite du littoral.

L'Évêque Teodosije de Raska-Prizren, dont le diocèse comprend le territoire du Kosovo, a émis le même appel le vendredi, en disant que le Kosovo ne peut pas être pris aux Serbes « à moins que nous abandonnions nous-mêmes ».

« Pour nos croyants, le Kosovo et Metohija est synonyme de tout ce que nos saints ancêtres nous ont laissé », a déclaré Teodosije dans un message aux membres du clergé et aux croyants.


samedi 2 juin 2018

MULTIPLICATION DES ATTAQUES ANTI-SERBES AU KOSOVO



L’insécurité au Kosovo s’aggrave

1 juin 2018

Les Serbes du Kosovo sont en émoi face à la recrudescence des attaques dont ils sont la cible. En moins d’une semaine, les nombreuses agressions contre la communauté chrétienne ont fait plusieurs blessés. Plus de 30 religieux et civils ont été agressés parmi lesquels un bébé de six mois. Retour sur une semaine noire émaillée par de graves faits de violence à l’encontre des Serbes de la région.

Vendredi 25 mai - Le monastère de Visoki Decani est délibérément mise en danger
La construction d’une nouvelle infrastructure routière à Decani prévoit le passage de la route nationale aux abords directs du monastère, pourtant situé en zone protégée. En cours de réalisation, ce tracé est perçu par les autorités religieuses locales comme une mise en danger délibérée du monastère qui a déjà été la cible de nombreux attentats par le passé.
Dimanche 27 mai – Incendie criminel et profanation de tombes
A Cernica, le bâtiment agricole de la famille Mitrovic a été entièrement brulé.
Au cours de la même soirée, plusieurs croix du cimetière chrétien d’Orahovac ont été brisées et les pierres tombales des défunts enterrés au mois de mars sont saccagés.

Lundi 28 mai - Entrave à la liberté religieuse

Dans le village de Petric, près de Klina, des Serbes ont souhaité se recueillir sur les ruines de leur église qui avait été démolie en 1999 par les milices albanaises. Les pèlerins ont été violemment attaqués par des habitants albanais leur refusant l’accès au site chrétien.  Plus tard dans la soirée, le dispensaire médical serbe de Suvi Do a été vandalisé et pillé.

Mercredi 30 mai - Un religieux et sa famille violemment agressés 

Alors qu’il tentait de rejoindre sa paroisse en voiture, le prêtre d’Osojane et sa famille ont été attaqués sur le trajet, dans le village de Zac, par des extrémistes musulmans locaux. Armés de kalashnikov, dix individus leur ont barré avant d’essayer de s’introduire dans le véhicule.  Le prêtre a réussi à s’extirper in extrémis du guet-apens roulant pendant quelques mètres avec les agresseurs cramponnés au toit de la voiture qu’ils tentaient de fracasser.
Un bébé blessé au gaz lacrymogène
Le même jour, dans le village de Staro Gacko, un groupe d’Albanais locaux a agressé une mère de famille et ses enfants dont un en fauteuil roulant. Les voisins serbes qui ont tenté de protéger les victimes ont a leur tour agressés. Au cours de cette agression brutale, du gaz lacrymogène a été pulvérisé sur un bébé de six mois.
Vols de bêtes
Dans la nuit qui a suivi ces agressions choquantes, dans le village de Bosce, trois vaches ont été volées à la famille Stojanovic qui compte sept enfants en bas-âge. Non loin de là, dans le village de Grizime, des vaches et des veaux ont également été volées à la famille Miljkovic qui compte 13 membres dont 6 enfants.
Jeudi 31 mai-  Un second dispensaire vandalisé et pillé
A Novaka, un dispensaire médical été vandalisé et pillée. C'est l'un des rares villages situé dans l’agglomération de Prizren où vivent des réfugiés serbes de retour sur leur terre.
Solidarité Kosovo tient à exprimer toute son inquiétude face à la recrudescence de violence au Kosovo-Métochie, théâtre ces sept derniers jours, d’une série d’attaques antiserbes d’une brutalité inouïe. L’ONG française s’alarme de ces agressions qui interviennent simultanément avec la Conférence des Églises européennes qui se tient à Novi Sad, dans le nord de la Serbie. Au cours de son assemblée générale qui réunit des représentants d’Églises et d’organisations œcuméniques et partenaires venant de toute l’Europe, le patriarche serbe Irénée a exprimé sa profonde inquiétude et en a appelé au calme.
Pour l’opinion serbe, ces incidents s’inscrivent dans la suite de l’enlèvement public du ministre serbe par un commando albanais survenu à la fin du mois de mars. Marko Djuric avait alors évoqué son passage à tabac lors d’une interview accordée à TV Libertés et traduite en français. Pour la visionner, cliquez ici.

Dans ce contexte et face à l'incessante dégradation sécuritaire, Solidarité Kosovo réaffirme son soutien aux familles chrétiennes des enclaves serbes du Kosovo-Métochie et poursuivra son œuvre humanitaire pour leur venir en aide.






Solidarité Kosovo ne vit que de vos dons. Vous pouvez nous soutenir dans l’accomplissement de nos projets en cliquant ici.
Nous vous remercions pour votre soutien sans lequel nous ne pourrons agir.
Solidarité Kosovo est une association Loi 1901 reconnue d’intérêt général, indépendante et sans but lucratif.

mercredi 7 septembre 2016

LE KOSOVO BASE ISLAMISTE ANTI EUROPÉENNE…





Ajoutée le 23 août 2016
Le colonel Jacques Hogard, aujourd’hui à la tête de la société de sécurité Epée, a dirigé le Groupement interarmées de forces spéciales (GFIS) au Kosovo. Il est entré en premier dans la province serbe. Ce colonel est non seulement officier de la Légion d’honneur, mais aussi titulaire de l’ordre de Saint Sava. Il est également auteur du livre « L’Europe est morte à Pristina » (Hugo Doc, 127 pages). Il a confié en toute exclusivité à Pravda.ru que, selon lui, le danger des camps d’entraînement de DAECH existant sur le sol du Kosovo, reste plus qu’imminent. Non seulement ces 5 camps peuvent servir de tête de pont pour une opération des islamistes en Europe, mais ils peuvent également se propager en Macédoine et en Bosnie (voir le Saker francophone du 28 juillet dernier). Les salafistes y forment aussi de véritables kamikazes qui peuvent sévir à travers l’Union Européenne. Le colonel Hogard estime qu’il est très important de retrouver les grandes valeurs civilisationnelles propres à la France et ne pas perdre les traditions millénaires de l’ancien premier pays chrétien que fut la France dans le monde occidental. Il a aussi beaucoup de respect pour les musulmans de France qui servent et ont servi leur Patrie. Il invite les Français à suivre l’exemple de la Russie qui, elle, sait comment cohabiter avec l’islam et fonder un Etat multireligieux qui a su résister au temps. La France, pour sa part, estime le colonel a fait la connaissance de l’islam tout récemment, au cours de la guerre d’Algérie au XIX siècle. Donc il faut suivre l’exemple russe pour que les représentants de toutes les religions se sentent solidaires de la même et unique Patrie en rejetant la division par ethnies ou profession de foi. Il admire également Vladimir Poutine qui a su régler le problème tchétchène. Le colonel Hogard voudrait qu’il y ait un chef de cette envergure pour la France.

VOIR ÉGALEMENT
l'article suivant :http://www.contrepoints.org/2016/09/07/265061-vers-bastion-de-daesh-bosnie

Vers un bastion de Daesh en Bosnie ?

Nous assistons, dans un silence médiatique étourdissant, à la très inquiétante réislamisation des Balkans.
Par Florent Ly-Machabert.
extrait :
On sait des services secrets et de la police anti-terroriste bosniaques que l’État Islamique a procédé dès 2012 à l’acquisition de terres en Bosnie-Herzégovine, à Gornja Maoča, dans le hameau d’Ošve (à environ 100 km au nord de Sarajevo) et à Dubnica, en raison de leur position géographique très privilégiée, comme points de passage stratégiques vers l’Europe de l’Ouest (depuis la Turquie ou la Syrie), mais également comme boucles d’une ceinture autour de la Srpska ennemie, la République serbe de Bosnie (à ne pas confondre avec la Serbie, indépendante), comme le rappelle le centre d’analyses politico-économiques, Stratpol.

Introduction de l’Islam rigoriste en Bosnie

Mais se souvient-on que l’introduction d’un islam rigoriste dans un pays qui compte aujourd’hui 45% de musulmans, un tiers d’orthodoxes (des Serbes pour la plupart) et 15% de catholiques remonte en réalité à la guerre de 1992 à 1995 durant laquelle des pays du Golfe mais aussi l’Iran ont apporté leur soutien aux Bosniaques au nom du djihad « entre frères » ? Se souvient-on des anciens combattants de la Légion arabe d’Oussama Ben Laden qui ont lutté aux côtés des Bosniaques ?
Se rappelle-t-on que c’est Ben Laden qui, au même titre que Bernard-Henri Lévy d’ailleurs, a servi de conseiller (militaire) à Alija Izetbegovic, fondateur du SDA, le parti national des musulmans de Bosnie, affilié aux Frères musulmans et président de la République jusqu’en 1996 ? Que c’est Izetbegovic, mort en 2003, qui a transformé la religion musulmane de son pays en idéologie, islamisé l’armée et abandonné l’idée d’une République multiethnique et séculière pour la Bosnie-Herzégovine, Mustafa Ceric, chef de la communauté islamique, prenant le relais de ce nationalisme clérical, ce qui permet de comprendre son appel d’août 2009 à « inclure la Charia dans la constitution bosniaque » ? Se souvient-on encore, avec Enver Kazaz, professeur à la faculté de philosophie de Sarajevo, que ce sont ces hommes que nos diplomates occidentaux ont adoubés contre les Yougoslaves ? suite ICI

lundi 29 février 2016

Un condensé de la politique internationale des dernières années : le danger grandissant d’une forme moderne du fascisme ?

Pourquoi la montée du fascisme est à nouveau la question
Par John Pilger

La récente 70e commémoration de la libération d’Auschwitz fut l’occasion de nous remémorer les grands crimes du fascisme dont l’iconographie nazie est gravée dans notre conscience. Le fascisme est considéré comme de l’histoire ancienne, comme dans ces vieux films tremblotants de chemises noires marchant au pas, leur criminalité aussi terrifiante qu’évidente. Et pourtant dans nos sociétés libérales, alors même que des élites va-t-en guerre nous poussent au devoir de mémoire, le danger grandissant d’une forme moderne du fascisme est ignoré. Car c’est leur fascisme.


Le fascisme est considéré comme de l’histoire ancienne, comme dans ces vieux films tremblotants de chemises noires marchant au pas, leur criminalité aussi terrifiante qu’évidente. Et pourtant dans nos sociétés libérales, alors même que des élites va-t-en guerre nous poussent au devoir de mémoire, le danger grandissant d’une forme moderne du fascisme est ignoré. Car c’est leur fascisme.

«Déclencher une guerre d’agression.., ont déclaré les juges du tribunal de Nuremberg en 1946, est non seulement un crime international mais de plus le pire crime international car, par rapport aux autres crimes de guerre, il contient en lui toute la malfaisance des autres crime de guerre réunis.»

Si les nazis n’avaient pas envahi l’Europe, Auschwitz et l’holocauste ne se seraient jamais produits. Si les États Unis et leurs alliés n’avaient pas commencé leur guerre d’agression en Irak en 2003, près d’un million de personnes seraient encore en vie aujourd’hui et l’État islamique ne serait pas en train de nous menacer de sa sauvagerie. Ce dernier est le rejeton du fascisme moderne, nourri par les bombes, les bains de sang et les mensonges de ce théâtre surréaliste que l’on appelle les actualités.

Vue générale du camp d’extermination à Auschwitz 26 janvier 2015. (Reuters/Laszlo Balogh)


Comme pendant la période fasciste des années 1930 et 1940, des mensonges y sont débités avec le débit d’un métronome grâce à des médias omniprésents et répétitifs et leur étroite censure par omission. La catastrophe libyenne par exemple.

En 2011, l’Otan a effectué 9 700 bombardements sur la Libye, dont plus d’un tiers ont atteint des cibles civiles. Des obus à uranium enrichi furent utilisés. Les villes de Misurata et Syrte furent rasées. La Croix-Rouge a retrouvé des fosses communes et l’UNICEF a rapporté que «plus de la moitié des enfants tués avaient moins de 10 ans.»

Le dirigeant Libyen Muammar Gaddafi.
 (Reuters/Filippo Monteforte)
La sodomie publique du président libyen Mouammar Kadhafi à l’aide d’une baïonnette rebelle fut accueillie par la secrétaire d’état américaine avec ces mots: «Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort». Son assassinat ainsi que la destruction de son pays ont été justifiée par un mensonge classique: il planifiait un génocide contre son propre peuple. «Nous savions que si nous attendions un jour de plus, Benghazi, une ville de la taille de Charlotte, aurait subi un massacre qui aurait eu des répercussions sur toute la région et aurait créé une tache sur la conscience du monde», a prétendu le président Obama.

Mais c’était une invention des milices islamistes qui subissaient une défaite face aux forces gouvernementales libyennes. Ils ont dit à Reuters qu’il y aurait un véritable bain de sang, comme au Rwanda. Rapporté le 14 mars 2011, ce mensonge fut la première étincelle du déluge de feu de l’Otan, présenté par David Cameron comme une intervention humanitaire.
Secrètement approvisionnés et entraînés par les services spéciaux britanniques, beaucoup de ces rebelles deviendront membres de cet État Islamique dont la dernière vidéo en date montre la décapitation de 21 chrétiens coptes kidnappés à Syrte, la ville même qui fut rasée par les bombardements de l’Otan, en leur nom.

Icône des Saint Martyrs coptes de Lybie par Nikola Saric

Pour Obama, Cameron et Hollande [plutôt Sarkozy en l’occurrence, NdT], le véritable crime de Kadhafi était l’indépendance économique de la Libye et son intention déclarée d’arrêter de vendre les plus grandes réserves de pétrole africaines en dollar américains. Le pétrodollar est un des piliers de la puissance impériale américaine. Kadhafi a eu l’audace de planifier la mise en place d’une monnaie africaine commune, adossée à l’or, de créer une banque pour toute l’Afrique et de pousser à l’union économique entre pays pauvres ayant des ressources en matières premières prisées. Que cela soit réalisable ou pas, rien que d’y penser était intolérable aux États-Unis, alors qu’ils se préparaient justement à pénétrer en Afrique et à corrompre les gouvernements africains avec leur partenariat militaire.

Lybie après l'attaque de l'OTAN

A la suite de l’attaque de l’Otan sous couvert d’une résolution du Conseil de sécurité, Obama a, selon les écrits de Garikai Chengu, «confisqué les 30 milliards de dollars de la Banque centrale libyenne que Kadhafi avait mis de coté pour la mise en place d’une banque centrale africaine et d’une monnaie commune à l’Afrique, un
dinar-or [qui mettrait en péril le Dollar et l’Euro NdT]».



La guerre humanitaire contre la Libye a suivi un modèle cher au cœur des libéraux occidentaux, spécialement dans les médias. En 1999, Bill Clinton et Tony Blair ont envoyé l’Otan bombarder la Serbie car, ont-ils menti, les Serbes étaient en train de commettre un génocide contre les habitants d’origine albanaise dans la province sécessionniste du Kosovo. David Scheffer, l’ambassadeur américain contre les crimes de guerre (sic), a prétendu que pas moins de 225 000 personnes d’origine albanaise âgées de 14 à 59 an pourraient avoir été assassinées. Clinton et Blair évoquèrent le spectre de l’Holocauste et l’esprit de la Deuxième Guerre mondiale. Les héroïques alliés de l’Occident étaient les membres de l’Armée de libération du Kosovo, dont les actes criminels furent mis de côté. Le secrétaire aux Affaires étrangères, Robin Cook, leur a dit de l’appeler n’importe quand sur son portable.

Bombardement de la Yougoslavie


Centre-ville de Pristina après l'attaque de l'OTAN
Quand les bombardements de l’OTAN furent terminés et la plus grande partie des infrastructures de la Serbie en ruine, ses écoles, ses hôpitaux, ses monastères et même la station de télévision nationale, les équipes d’enquêteurs internationaux débarquèrent au Kosovo pour y trouver les preuves de cet holocauste. Le FBI ne trouva pas une seule fosse commune et rentra bredouille. L’équipe espagnole fit de même, jusqu’à ce que son chef dénonce avec colère une pirouette sémantique par les machines à propagande de guerre. Un an plus tard, le tribunal des Nations Unis pour la Yougoslavie annonça le décompte final des morts au Kosovo: 2 788. Nombre incluant les combattants des deux bords ainsi que les Serbes tués par l’Armée de libération du Kosovo. Il n’y a eu aucun génocide. L’holocauste n’était qu’un mensonge. L’attaque de l’Otan reposait donc sur une manipulation.

après l'attaque de l'OTAN


Mais derrière ces mensonges se cachait une raison sérieuse. La Yougoslavie était unique, indépendante, une fédération multiethnique qui a servi de pont politique et économique durant la Guerre Froide. La majorité de ses services et de sa capacité de production était publiques. Fait inacceptable pour une Communauté européenne en expansion, surtout pour l’Allemagne tout juste réunifiée et qui commençait à se tourner vers l’Est pour capturer ses marchés naturels dans les provinces de Croatie et de Slovénie. Au moment où les Européens se réunissaient à Maastricht en 1991 pour deviser sur le projet de mise en place de la catastrophique zone euro, un accord secret fut conclu, l’Allemagne reconnaîtrait la Croatie. C’en était fini de la Yougoslavie.

après l'attaque de l'OTAN

A Washington, les États-Unis veillèrent à ce que l’économie yougoslave en difficulté ne puisse bénéficier d’un prêt de la Banque mondiale. L’Otan, qui n’était plus à cette époque qu’une relique de la guerre froide, renaissait comme instrument de l’impérialisme. En 1999, à la conférence de paix du Kosovo à Rambouillet, en France, les Serbes furent soumis aux tactiques vicieuses des vainqueurs. L’accord de Rambouillet comporte l’annexe secrète B, rajoutée le dernier jour par la délégation américaine, qui demandait l’occupation militaire de toute la Yougoslavie et la mise en place d’une économie libérale ainsi que la privatisation de tout le domaine public. Aucun État souverain ne peut signer un tel accord. Alors la punition a suivi rapidement. Les bombes de l’Otan ont plu sur le pays sans défense. Ce fut un avant goût des catastrophes qui frapperont l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, la Libye et dernièrement l’Ukraine.


Depuis 1945, plus d’un tiers des membres des Nations unies – 69 pays – ont souffert, entre les mains du fascisme moderne américain, en partie ou totalement, de l’un de ces sévices: ils ont été envahis, leurs gouvernements renversés, leurs mouvements populaires réprimés, leurs élections manipulées, leur population bombardée, leurs économies malmenées et soumises à un embargo connu sous le nom de sanctions. L’historien britannique Mark Curtis compte le nombre de victimes en millions. À chaque fois un gros mensonge était utilisé.

«Ce soir, pour la première fois depuis le 11 septembre, notre mission de combat est terminée.» Tels furent les mots d’ouverture du discours sur l’état de l’Union en 2015. En réalité, il reste encore 10 000 troupes et 20 000 mercenaires américains en Afghanistan, pour une durée indéterminée. «La plus longue guerre de l’histoire des États-Unis a pris fin de manière responsable», a dit Obama. En fait, plus de civils ont été tués en 2014 en Afghanistan qu’au cours d’aucune autre année depuis que les Nations unies en font le décompte. La majorité ayant été tuée – civils comme soldats – durant la période de présidence d’Obama.



La tragédie afghane concurrence les crimes épiques en Indochine. Dans son livre tant vanté, Le grand échiquier: La primauté américaine et ses impératifs stratégiques, Zbigniew Brzezinski, le père de la politique étrangère américaine de l’Afghanistan à nos jours, écrit que si les États-Unis devait contrôler l’Eurasie et dominer le monde, ils ne pourraient supporter une démocratie populaire, parce que «la poursuite du pouvoir n’est pas quelque chose qui entraîne la passion du peuple… La démocratie n’est pas l’amie de la mobilisation impériale». (Le Grand Échiquier, 1998) Il a raison. Comme WikiLeaks et Edward Snowden l’ont révélé, un État policier est en train d’usurper la démocratie. En 1976, Brzezinski, qui était alors conseiller à la Sécurité nationale du président Carter, fit ses preuves en portant un coup mortel à la première et seule période démocratique afghane. Qui connait cette période de l’histoire?



Dans les années 1960, une révolution populaire balaya l’Afghanistan, le plus pauvre pays sur terre, renversant finalement le régime aristocratique en 1978. Le Parti démocratique populaire d’Afghanistan (PDPA) a formé un gouvernement et déclaré un programme de réformes qui comprenait l’abolition du féodalisme, la liberté de religion, des droits égaux pour les femmes et la justice sociale pour les minorités ethniques. Plus de 13 000 prisonniers politiques furent libérés et les fichiers de la police brûlés en place publique.

Emblème du PDPA 

Le nouveau gouvernement introduisit les soins médicaux gratuits pour les plus pauvres. Le servage fut aboli et un vaste programme contre l’illettrisme lancé. Pour les femmes, les gains furent immenses. A la fin des années 1980, la moitié des étudiants universitaires étaient des femmes; elles formaient aussi la moitié du contingent de médecins, un tiers des fonctionnaires et la majorité des instituteurs. «Toutes les filles, se souvient Saira Noorani, une femme chirurgien, pouvaient aller à l’école et à l’université. Nous pouvions aller où bon nous semblait et porter ce que l’on aimait. On avait l’habitude de sortir le vendredi soir dans les cafés pour écouter de la musique ou au cinéma pour y voir le dernier film indien. Tout a commencé à aller de travers quand les moudjahidines ont commencé à gagner. Ils tuaient les instituteurs et brulaient les écoles. On était terrifiés. C’était étrange et triste de penser que ces gens étaient aidés par l’Occident »

Le gouvernement PDPA était soutenu par l’Union soviétique, même si, comme l’ancien secrétaire d’État l’a admis plus tard «il n’y avait aucune preuve d’une complicité soviétique dans cette révolution». Alarmé par les succès croissants des mouvements de libération à travers le monde, Brzezinski décida que si le gouvernement PDPA réussissait en Afghanistan, son indépendance et ses réussites risquaient d’offrir la menace d’un exemple prometteur.

Le 3 juillet 1979, la Maison Blanche décida de soutenir secrètement les groupes tribaux fondamentalistes connus comme les moudjahidines, un soutien dont le coût monta jusqu’à plus de 500 millions de dollars par an en fourniture d’armes et autre assistance. L’objectif était de renverser le premier gouvernement laïque et réformiste d’Afghanistan. En aout 1979, l’ambassade américaine à Kaboul rapporta que «les intérêts supérieurs des États Unis… seraient servis par la destitution [du gouvernement PDPA], quelles qu’en soient les conséquences pour les réformes sociales et économiques en Afghanistan».

Les moudjahidines furent les précurseurs d’al-Qaida et de l’État islamique. Gulbuddin Hekmatyar, qui reçut des dizaines de millions de dollars en liquide, fut l’un des leurs. La spécialité d’Hekmatyar était le trafic d’opium et l’aspersion d’acide sur le visage des femmes qui refusaient de porter le voile. Invité à Londres, il fut présenté par le premier ministre Thatcher comme un combattant pour la liberté.

De tels fanatiques seraient restés dans leur monde tribal si Brzezinski n’avait pas initié un mouvement international pour promouvoir le fondamentalisme islamique en Asie Centrale et donc miné la politique séculaire de libération pour déstabiliser l’Union Soviétique, créant, ainsi qu’il l’écrit dans son autobiographie, quelques musulmans agités. Son grand plan coïncidait avec celui du dictateur pakistanais Zia ul-Haq pour dominer la région. En 1986, la CIA et l’agence pakistanaise de renseignement, l’ISI, commencèrent à recruter des gens a travers le monde pour rejoindre le djihad afghan. Le multi-millionnaire saoudien Oussama Ben Laden était l’un d’eux. Des volontaires, qui finalement rejoindront les talibans et al-Qaida, furent recrutés dans un collège islamique de Brooklyn, à New York, et reçurent un entrainement para-militaire dans un camp de la CIA en Virginie. Cette opération fut nommée Opération Cyclone. Son succès fut fêté en 1996 quand le dernier président PDPA d’Afghanistan, Mohammed Najibullah – qui venait de demander de l’aide à l’assemblée générale des Nations unies – fut pendu à un réverbère dans la rue, par les talibans.

Réunion avec le président Reagan avec les les leaders des moudjahidin afghans dans le Bureau ovale en 1983

Le retour de bâton de l’opération Cyclone et ses quelques musulmans agités arriva le 11 septembre 2001. L’opération Cyclone se transforma en guerre contre le terrorisme, dans laquelle un nombre incalculable d’hommes, de femmes et d’enfants vont perdre la vie dans tout le monde musulman, de l’Afghanistan à l’Irak, au Yémen, en Somalie et en Syrie. Le message des puissants était, et est toujours: «Vous êtes soit avec nous soit contre nous».

Le fil conducteur du fascisme, autrefois comme aujourd’hui, est le meurtre de masse. L’invasion américaine du Vietnam eut ses zones de tir à vue, sa comptabilité de cadavres et ses dommages collatéraux. Dans la province de Quang Ngai, ou j’étais basé, des milliers de civils furent tués par les États-Unis, même si l’on ne se souvient que d’un seul massacre, celui de My Lai. Au Laos et au Cambodge, le plus grand bombardement aérien de l’histoire a entrainé une époque de terreur marquée encore aujourd’hui par le spectacle de ces cratères de bombes se rejoignant jusqu’à former, vu du ciel, l’image d’un monstrueux collier. Les bombardements ont fourni au Cambodge son propre État islamique, les Khmers rouges dirigés par Pol Pot.


l’Agent Orange, un défoliant produit par des industriels tels que Dow Chemical ou Monsanto, pour tenter d’éradiquer la végétation qui cache les soldats du Vietminh

«A ceux qui marchent au pas, écrit l’historien Norman Pollock, se substitue une militarisation de la culture apparemment plus anodine. Et à un dirigeant grandiloquent se substitue un réformateur effacé, heureux dans son travail de planificateur et d’exécuteur des hautes œuvres, toujours souriant.»
Ce qui rapproche aussi l’ancienne et la moderne version du fascisme est le culte de la supériorité [le suprématisme, NdT]. «Je crois en l’exceptionnalisme américain de toutes les fibres de mon être», a déclaré Obama, faisant écho aux déclarations ultranationalistes des années 1930. Comme l’historien Alfred W. McCoy l’a souligné, c’est un homme dévoué à Hitler, Carl Schmitt, qui dit un jour : «Le souverain est celui qui décide de l’exception». Cela résume tout à fait l’américanisme, l’idéologie qui domine le monde actuel.

Qu’elle ne soit pas reconnue comme une idéologie prédatrice est le résultat d’un lavage de cerveau, lui-même non reconnu. Insidieux, caché, finement présenté comme un éclairage universel, son totalitarisme inonde la culture occidentale. J’ai moi-même grandi dans un environnement cinématographique à la gloire de l’Amérique, qui était presque toujours une déformation de la réalité. Je n’avais aucune connaissance du fait que l’Armée rouge avait détruit quasiment toute la machine de guerre nazie, au prix de la vie de 13 millions de ses soldats. Par comparaison, les pertes américaines, incluant celles du Pacifique, furent de 400 000 hommes. Hollywood avait inversé les faits.



La différence, de nos jours, tient à ce que le public des salles obscures est invité à s’accrocher au fauteuil sur la tragédie de psychopathes américains devant tuer des gens partout dans le monde – comme le fait le président des États-Unis lui-même. Symbole de la violence hollywoodienne, l’acteur et réalisateur Clint Eastwood, fut nominé pour un Oscar cette année pour son film American Sniper, film qui raconte l’histoire d’un assassin légal fou furieux. Selon le New York Times, «patriotique et pour toute la famille, ce film a battu tous les records d’audience dans ses premiers jours».

Il n’existe pas de film épique sur les flirts de l’Amérique avec le fascisme. Durant la Deuxième Guerre mondiale, l’Amérique (et la Grande-Bretagne) entrèrent en guerre contre la Grèce qui venait de se battre héroïquement contre le nazisme et résistait à l’avènement d’un fascisme grec. En 1967, la CIA aida une junte militaire fasciste à prendre le pouvoir à Athènes, comme elle le fit au Brésil et dans la plupart des pays d’Amérique latine. Les Allemands et les Européens de l’Est qui avaient collaboré avec les nazis et leurs crimes contre l’humanité reçurent l’asile aux États-Unis. Beaucoup furent bien soignés et leurs talents récompensés. Wernher von Braun, par exemple, fut à la fois le père de la fusée nazie V2 et du programme spatial des États Unis.

la fusée nazie V2


Dans les années 1990, alors que les anciennes républiques soviétiques, l’Europe de l’Est et les Balkans, devenaient des avant-postes militaires de l’Otan, on a donné leur chance aux héritiers du mouvement nazi ukrainien. Responsable de la mort de milliers de juifs, Polonais et Russes durant l’invasion de l’Union soviétique par les nazis, le mouvement fasciste ukrainien fut réhabilité et cette nouvelle vague considérée comme nationaliste par ceux qui gouvernent.



Cette vague a atteint son apogée quand l’administration Obama a misé 5 milliards de dollars sur un coup d’État contre le gouvernement élu en place. Les troupes de choc étaient formées de néo–nazis du Secteur Droit et de Svoboda. Parmi leurs dirigeants on retrouve Oleh Tyahnybok, qui a appelé à la purge de la mafia juive et moscovite et autres merdes telles que les homosexuels, les féministes et les gauchistes.

Milices Néo-nazies de Pravy Sektor

Ces fascistes font maintenant partie du gouvernement ukrainien issu du coup d’État. Le rapporteur de l’assemblée nationale ukrainienne, Andriy Parubiy, un dirigeant du parti au pouvoir, est aussi un co-fondateur de Svoboda. Le 14 février, Parubiy annonça qu’il partait pour Washington afin d’obtenir que «les États-Unis nous fournissent des armes de précision». S’il y arrive, cela sera considéré comme un acte de guerre par la Russie.

Aucun dirigeant occidental ne s’est insurgé contre cette renaissance du fascisme en plein cœur de l’Europe, à l’exception de Vladimir Poutine dont le peuple a perdu 22 millions de personnes dans l’invasion nazie qui arriva à travers les frontières de l’Ukraine. A la dernière Conférence sur la sécurité de Munich, l’assistante d’Obama pour les affaires européennes et eurasiennes, Victoria Nuland, a critiqué les dirigeants européens qui s’opposent à ce que les États-Unis arment le régime de Kiev. Elle a fait référence au ministre allemand de la défense en le traitant de «ministre du défaitisme». C’est Nuland qui avait organisé le coup d’État à Kiev. Elle est la femme de Robert D. Kagan, une figure du mouvement néo-conservateur et cofondateur de l’association d’extrême-droite Project for a New American Century (Projet pour un nouveau siècle américain). Elle a aussi été conseillère en politique étrangère de Dick Cheney.











L'incendie criminel la Maison des Syndicats à Odessa. (RIA Novosti/Maxim Voitenko)

Le coup d’État de Nuland ne s’est pas totalement déroulé comme prévu. L’Otan n’a pas pu s’emparer de l’historique et légitime base navale russe en Crimée. La population de Crimée, en grande majorité d’origine russe – qui fut illégalement annexée à l’Ukraine par Nikita Kroutchev en 1954 – a largement voté pour son rattachement à la Russie, comme elle l’avait fait dans les années 1990. Le référendum fut non imposé, populaire et sous observation internationale. Il n’y a pas eu d’invasion.

Dans le même temps, le régime de Kiev s’en est pris à la population d’origine russe dans l’est du pays avec la férocité d’un nettoyage ethnique. Tout en déployant des milices néo-nazies dans le style de la Waffen SS, ils ont assiégé et bombardé villes et villages. Ils ont affamé les populations, coupé l’électricité, gelé les comptes en banque, arrêté le versement des prestations sociales et des retraites. Plus d’un million de personnes ont traversé la frontière pour se réfugier en Russie. Réfugiés décrits dans les médias occidentaux comme des gens fuyant les violences causées par l’invasion russe. Le commandant de l’Otan, le général Breedlove, dont le nom et les actes pourraient avoir été inspirés par le Dr Strangelove [Dr Folamour, NdT] de Stanley Kubrick, annonça que 40 000 soldats russes se rassemblaient aux frontières. A l’âge des photos satellites, il n’en a trouvé aucune pour prouver ses affirmations.

Le peuple d’Ukraine de langue russe et bilingue, un tiers de la population, a longtemps cherché a créer une fédération qui puisse refléter la diversité ethnique du pays et qui soit autonome et indépendante de Moscou. La plupart ne sont pas des séparatistes, ils veulent simplement vivre en sécurité dans leur pays et s’opposent à la prise de pouvoir qui a eu lieu à Kiev. Leur révolte et la création de républiques autonomes sont venues en réaction aux attaques de Kiev. On l’a très peu expliqué au public occidental.

En mai 2014 à Odessa, 41 personnes d’origine russe furent brûlées vives au siège social des syndicats sous les regards de la police. Le dirigeant de Secteur Droit Dmytro Yarosh a considéré ce massacre comme encore un grand jour dans l’histoire de notre pays. Dans les médias britanniques et américains cela fut reporté comme une tragédie opaque résultant de bagarres entre nationalistes (les néo nazis) et séparatistes (les gens récoltant des signatures pour un référendum sur une Ukraine fédérale).

Dmytro Yarosh dirigeant de Secteur Droit 

Le New York Times a enterré l’affaire en traitant de propagande russe les avertissements sur la politique fasciste et antisémite des nouveaux clients de Washington. Le Wall Street Journal a condamné les victimes avec cet en-tête: «L’incendie mortel a été apparemment initié par les rebelles», dit le gouvernement. Obama a félicité la junte ukrainienne pour sa retenue.

Si Poutine était tombé dans le piège de venir défendre les rebelles, son statut de paria dans le monde occidental aurait justifié le mensonge d’une Russie envahissant l’Ukraine. Le 29 janvier, le général Viktor Muzhenko, haut commandant des armées ukrainiennes a, presque par inadvertance, rejeté la base même des sanctions occidentales quand il déclara de manière emphatique au cours d’une conférence de presse: «L’armée ukrainienne ne combat pas contre les troupes régulières russes», mais contre des «citoyens ordinaires», membres de «groupes armées illégaux»; il n’y avait plus d’invasion russe. Vadym Prystaiko, adjoint au ministre de la Défense, a lui, appelé à la guerre totale contre la Russie, une puissance nucléaire.

Le 21 février, le sénateur américain James Inhofe, un républicain de l’Oklahoma, a introduit un arrêté parlementaire pour autoriser l’exportation d’armes américaines vers Kiev. Au cours de sa présentation au Sénat, Inhofe a utilisé des photos qu’il a présentées comme des preuves de troupes russes franchissant la frontière ukrainienne, photos qui ont depuis été démasquées comme des faux. Cela m’a rappelé les fausses photos de Ronald Reagan d’une installation soviétique au Nicaragua et les fausses preuves de Colin Powell sur les armes de destruction massive en Irak.

L’intensité de la campagne de dénigrement contre la Russie et la présentation de son président comme un méchant de foire ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir au cours de ma vie de journaliste. Robert Parry, un des journalistes d’investigation américain les plus réputés, qui a révélé le scandale Iran–Contra, a écrit récemment: «Aucun gouvernement occidental, depuis l’Allemagne hitlérienne, n’avait osé envoyer des troupes de choc nazies contre sa propre population, mais le régime de Kiev l’a fait et en toute conscience. Pourtant, le monde politico-médiatique a fait tout ce qu’il a pu pour cacher cette réalité, allant jusqu’à ignorer des faits clairement établis… Si vous vous demandez comment le monde pourrait tomber dans une troisième guerre mondiale – comme cela s’est passé pour la première il y a un siècle – tout ce que vous avez a faire est de regarder la folie en ce qui concerne l’Ukraine, folie qui se montre imperméable aux faits ou à la raison







Procés de Nuremberg. Les dirigeants nazis 1945-1946. (1er rang, g. à d. )Göring, Rudolf Heß, von Ribbentrop, Keitel (2ème rang, g. à d.) Dönitz, Raeder, von Schirach, Sauckel (Image de Wikipedia)

En 1946, le procureur du tribunal de Nuremberg a déclaré aux journaux allemands : «L’utilisation par les conspirateurs nazis de la guerre psychologique est bien connue. Avant chaque attaque majeure, à l’exception de celles reposant sur la rapidité d’action, ils démarraient une campagne de presse destinée à abaisser leurs victimes et à préparer psychologiquement le peuple allemand à l’attaque… Dans le système de propagande de l’État hitlérien, les armes les plus importantes furent la presse quotidienne et la radio

Dans le Guardian du 2 février, Timothy Garton-Ash a demandé, en mots clairs, une guerre mondiale. «Poutine doit être empêché, dit le titre. Et parfois seuls les armes peuvent arrêter les armes.» Il concéda que la menace d’une guerre puisse nourrir la paranoïa russe de l’encerclement, mais que cela n’était pas grave. Il fit la liste de l’équipement militaire nécessaire pour le boulot et conseilla ses lecteurs en affirmant que l’Amérique avait le meilleur équipement.




En 2003, le même Garton-Ash, alors professeur a Oxford, répéta la propagande qui entraina le massacre en Irak. Saddam Hussein, écrivait il, «a, comme l’a montré Colin Powell, accumulé de grandes quantités d’armes chimiques et biologiques et cache ce qui lui reste. Il est toujours en train d’acquérir des armes nucléaires». Il loua Blair comme un «Gladstonien, un chrétien libéral interventionniste». En 2006, il écrivit: «Maintenant nous faisons face au prochain grand défi occidental après l’Irak: l’Iran»



Ces proclamations – ou comme Garton-Ash préfère le dire, son ambivalence libérale torturée – sont assez courantes chez ceux qui, dans l’élite libérale transatlantique, ont signé un pacte faustien. Le criminel de guerre qu’est Tony Blair est leur idole déchue. Le Guardian, journal dans lequel le texte de Garton-Ash fut publié a mis en page une publicité pour un avion de chasse furtif américain. Sous l’image menaçante de ce monstre crée par Lockheed Martin s’étalent les mots: «Le F35. Grand pour la Grande Bretagne». Ce matériel [qui ne vole toujours pas, NdT] américain coûtera aux contribuables britanniques 1,3 milliards de livres, les modèles précédents ayant déjà fait des massacres à travers le monde. En parfait accord avec son annonceur, l’éditorial du Guardian a plaidé pour une augmentation des dépenses militaires.



La encore, cela suit un objectif sérieux. Les maitres du monde ne veulent pas seulement que l’Ukraine soit une base de missiles, ils veulent son économie. La nouvelle ministre des finances de Kiev, Nataliwe Jaresko, est une Américaine, ancienne fonctionnaire du Département d’État américain en charge des investissements à l’étranger. On lui a octroyé la nationalité ukrainienne en toute hâte.








Ils veulent l’Ukraine pour son gaz abondant. Le fils du vice-président Joe Biden est entré au conseil d’administration de la plus grosse compagnie pétrolière d’Ukraine. Les fabricants de graines génétiquement modifiées, comme le tristement célèbre Monsanto, veulent les riches terres cultivables de l’Ukraine.



Mais par dessus tout, ils veulent le puissant voisin de l’Ukraine, la Russie. Ils veulent balkaniser et démembrer la Russie pour exploiter la plus grande source de gaz naturel sur terre. Alors que l’Arctique fond, ils veulent contrôler l’océan Arctique et ses richesses énergétiques, tout comme les terres russes qui le longent. Leur homme à Moscou fut Boris Eltsine, un alcoolique, qui livra l’économie de son pays à l’Occident. Son successeur, Poutine, a rétabli la souveraineté russe. Tel est son crime.



Notre responsabilité ici est donc claire. Elle repose sur l’identification et la mise à nu des mensonges permanents des va-t-en guerre et à ne jamais collaborer avec eux. Elle est dans le réveil des grands mouvements populaires qui ont conduit une civilisation fragile vers des États modernes. Et, plus que tout, elle réside dans notre habileté à empêcher qu’ils ne nous écrasent. Si nous restons silencieux, leur victoire sur nous est assurée et l’holocauste est proche.

John Pilger
John Pilger, est un journaliste basé à Londres, il est aussi cinéaste et auteur. Il anime le site www.johnpilger.com.
(Traduit par Wayan, relu par jj et par Diane pour le Saker Francophone)