Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 29 mars 2017

TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT EN FRANCE ?

(SOURCE)

2017,                      LE COUP D’ÉTAT


« Une étude un peu approfondie de l’Histoire nous laisse deviner qu’en toute occasion les vraies forces dirigeantes ont à se tenir dans l’ombre des représentants qu’elles se sont choisies, ne pouvant se risquer à s’exposer aux fluctuations événementielles, sous peine de se voir un jour dépossédées de leur puissance ».
                                                                                                                        Louis Calaferte.
AVERTISSEMENT :
Les informations qui ont été utilisées pour cette analyse ont été recoupées et vérifiées conformément aux principes de la charte journalistique de Munich. Elles ont pour origine des articles de presse, interviews télé, images et ouvrages dont les auteurs sont connus et reconnus pour la fiabilité de leurs recherches. Il serait trop long de les énumérer ici. Vous trouverez en fin de publication les références. Mais tout est vérifiable. Attention, cependant aux sites complotistes, confusionnistes où d’extrême droite. Assurez vous que les sites que vous consultez soient reconnus pour le sérieux de leurs publications. Préférez les sites de recherches universitaires. A ceux qui disent que cet article est complotiste, il s’agit, tout simplement, d’un propos irresponsable. Il  a pour objectif de discréditer toutes critiques à l’égard de pratiques qui mettent en danger la démocratie. Mais plus grave encore cela permet de les avaliser. Il est urgent de cesser ce genre d’accusation un peu simpliste et de poser les vraies questions. En l’occurence a-t-on oui ou non utilisé l’appareil d’État à des fins de stratégies politiques? Les relais d’influence sont -ils réels ? Les media et les instituts de sondage sont ils indépendants? etc. Ce sont les questions centrales du débat. Pour information, l’article précédent « Macron ciblé par la CIA » a été lu par plus de 19 000 personnes  dans le monde entier.

Propos liminaires.
Une fois de plus, cet article est long. Prenez le temps de le lire tranquillement, mais lisez le. Il révèle comment certains acteurs ont préparé minutieusement ce qu’il faut bien appeler un coup d’État. Il s’agit pour eux de pérenniser, coûte que coûte, la politique engagée par François Hollande. Alors qu’ils se persuadent de servir les desseins heureux de la France, ces putschistes sont en passe de réussir leur ultime objectif, celui de faire perdre à notre pays son libre arbitre, en soumettant son peuple et en violant la démocratie
L’heure est grave.

Avant –propos.


En 2005, vous avez, pour certains d’entre vous, participé au referendum du TCE (Traité pour une Constitution Européenne) vous avez détesté le battage médiatique outrancier pour le « oui » ? Vous avez applaudi son rejet par 55% des Français ? Vous avez protesté contre la transformation du TCE en Traité de Lisbonne adopté par le Parlement réuni en Congrès en 2012 ? Vous avez hurlé au déni de démocratie ? Un coup porté à la voix du peuple…un véritable coup d’État ?
Eh bien c’est, à peu de chose près, ce qui se passe aujourd’hui pour faire élire un candidat choisi par la même oligarchie, par les mêmes élus de gauche et de droite, par les mêmes media et pour les mêmes objectifs. Exactement les mêmes. De VGE à Cohn Bendit en passant par Hollande et Bayrou, de TF1 à Libération, du Monde au journal Les Échos, les Pineau, Arnault, Bolloré, tous participent à la promotion d’un seul et même vœu… le « oui » pour Emmanuel Macron.
Dans « Macron ciblé par la CIA » publié sur ce même blog (que je vous conseille de lire avant cette publication) il a été démontré comment ce jeune banquier-énarque a été porté au cœur de l’appareil d’État par des apparatchiks européistes et atlantistes.
Aujourd’hui, il est l’heure pour ces gens là de passer à la phase opérationnelle. Ce qui se prépare en France à l’occasion de ces élections présidentielles peut être qualifié de coup d’État, tant les séquences collent exactement à la définition qu’en font des spécialistes.
Par la manipulation de l’opinion publique et la maitrise des structures de l’État, des hauts fonctionnaires, des hommes politiques, des élus et des journalistes véritables mercenaires au service des patrons de grandes entreprises multinationales et de la finance internationale tentent de soumettre le peuple français à un destin qui ne s’est pas choisi. De gauche à droite, du PS au Centre, contre le restant de l’échiquier politique une minorité s’apprête à prendre le pouvoir en France.
Lisez attentivement ce qui est écrit. C’est édifiant !

EN GUISE D’INTRODUCTION

La candidature de Macron : un « 18 Brumaire de la bienveillance » ?

Un article signé Bruno Roger Petit, dans le numéro de « Challenges » du 15 mars 2017 et titré « Mélenchon et sa constituante : l’inquiétante promesse d’un coup d’état permanent… » raconte : « Depuis des mois, sous prétexte de renouveau démocratique, Jean-Luc Mélenchon promet une assemblée constituante pour aller à la VIe République. En apparence, c’est démocratique, mais si l’on y regarde de plus près, ce projet du futur Mélenchon s’apparente à un coup d’État populiste ».
Cet article est, en vérité, un contre feu. Il est l’arbre qui cache la forêt.
Après s’en être pris, sur le même registre, à Fillon et à Le Pen, Bruno Roger Petit qualifie, avec une mansuétude effarante, la candidature de Macron de « 18 Brumaire de la bienveillance ». Mansuétude étonnante? Pas tant que ça. L’employeur de ce journaliste n’est autre que Claude Perdriel, patron de presse et… soutien actif de Macron.
L’observation est cocasse dans la mesure où c’est en France, à l’occasion du 18 Brumaire, que nait l’expression « coup d’État », celui de Bonaparte…
Ce journaliste serait-il assez pervers pour nous suggérer de façon subliminale ce qui en train de se tramer dans cette élection ? Après l’analyse, pour le moins farfelue, de la constituante de Mélenchon (que dire alors de la Constitution de 1958 !?!), voyons si la candidature de Macron est un « 18 Brumaire de la bienveillance » ?

AUTOPSIE D’UN COUP D’ÉTAT

D’un point de vue historique – y compris dans l’époque contemporaine – le coup d’État a été l’un des moyens les plus fréquemment utilisés pour accéder au pouvoir. D’ailleurs selon les spécialistes plus de la moitié des gouvernements du monde le serait devenus grâce à ce procédé.
On peut décrire de manière assez précise les techniques opératoires, violentes ou non, de la prise de pouvoir. Ainsi, on observe qu’il s’agit d’abord, pour les auteurs, de s’emparer des structures de l’État, de s’assurer de la maitrise de l’opinion publique, de veiller à une synergie avec le contexte international avant de légitimer le processus, soit par la force, soit par des élections.
Nous allons dans cette publication analyser tous ces points, un par un, en cherchant, à chaque fois, à valider l’hypothèse avant de conclure sur la dangerosité de l’avènement de ce pouvoir en France.
  1. S ‘emparer de l’appareil d’État

La technique de base du coup d’État consiste à s’emparer des organes centraux de l’administration et en l’occurrence, des institutions de la République. Les auteurs, nous disent les spécialistes, appartiennent le plus souvent eux-mêmes, aux structures étatiques. Nous y sommes.

Qui sont les commanditaires ?

Il ne fait plus de doute maintenant que c’est François Hollande et son homme de confiance, Jean Pierre Jouyet, le Secrétaire Général de l’Élysée, qui sont à l’origine du projet qu’il faut bien définir comme un véritable coup d’État.
Hollande et Jouyet sont amis depuis 35 ans, des bancs de l’ENA jusqu’à l’Élysée. Les deux hommes se rencontrent à 23 ans. Ils viennent de réussir le concours de l’École Nationale d’Administration et doivent effectuer leur service militaire ensemble, à Coëtquidan, où ils partagent leur chambre avec Michel Sapin. Les trois jeunes hommes se lient d’une forte amitié qu’ils entretiennent sur les bancs de l’ENA (la promotion Voltaire). Hollande déborde d’initiatives, et souvent, Jouyet accepte de le seconder dans ses projets. À la sortie de l’ENA, lors des affectations, François Hollande, classé 8e, laisse le dernier poste accessible à l’Inspection générale des Finances à Jean-Pierre Jouyet.
Leur amitié n’a jamais été mise à mal. Quand en 2014, Jouyet prend les fonctions de secrétaire général de l’Élysée, il déclare : « c’est l’aboutissement de ma vie publique et d’une vie avec lui». Et de préciser : «« Pendant les réunions, je suis secrétaire général, après je redeviens le copain, on sépare ce qui est public et privé de façon plus simple que ce que je croyais» Il promettait alors pour conclure: «Je suis là pour le servir, pas pour le gêner. Je l’ai gêné une fois, cela n’arrivera plus ».
La gêne dont parle Jouyet, c’est quand il a accepté d’entrer dans le gouvernement de François Fillon, au poste de secrétaire d’État chargé des Affaires européennes. François Hollande l’aurait très mal pris. « Mal pris » étant sans doute un peu fort…

Pour quel scénario ?

Hollande et Jouyet sont loin d’être des tendres, il faut que ce soit bien clair pour tous les lecteurs. Ce sont de fins observateurs – et acteurs – de la vie politique. Ils en connaissent les rouages, les stratégies, les us et coutumes, les trahisons et les fidélités.
Media et journalistes sont les instruments de leurs stratégies politiques et ils ont fait l’objet de manipulations constantes qu’ils ont parfois du mal à déjouer, tant leur connivence est forte et parfois incestueuse avec le pouvoir. C’est un jeu que maitrise parfaitement les deux amis.
Pour Hollande et Jouyet (et d’autres qui leur sont proches) ce n’est pas l’économie qui est en crise, mais le système politique.
Chez nos concitoyens, la rancœur est à son comble. « Cela fait plus de 40 ans que le libéralisme est au pouvoir, plus de 40 ans qu’on leur demande de se serrer la ceinture, ceux là promettant des jours enchanteurs sans jamais qu’ils arrivent. 1000 milliards de déficit public en 10 ans (Sarkozy/ Hollande cumulé) disent-il, 10 millions de chômeurs et précaires, des pauvres de plus en plus pauvres, des riches de plus en plus riches ». Ils sont au bord de l’explosion et ne trouvent leur salut que dans des discours qui consistent à tirer un grand trait sur le passé. Force est de constater que nous sommes arrivés, aujourd’hui, à un point de rupture.
Les deux amis  en sont , évidemment, conscients et pour eux, l’heure est grave. Il apparait, dès lors, trop dangereux de ne pas intervenir sous peine de laisser les « populismes renverser la table ». Il faut agir vite, trouver l’antidote et résoudre la crise.
Ils font, assez tôt, le constat qui s’impose : il faut à tout prix poursuivre la politique économique engagée depuis plus de 5 ans et continuer l’intégration du pays dans l’Europe et dans l’économie mondiale. Mais ni François Hollande, ni Manuel Valls ne sont en capacité de le faire. Ils sont, l’un et l’autre, rejetés par l’opinion publique. Pour eux, ils agissent dans l’intérêt du pays et c’est dans l’intérêt du pays qu’ils doivent s’effacer pour pérenniser « l’œuvre » qu’ils ont entreprise.
La solution, c’est Jouyet qui l’a dans sa manche depuis un certain temps: c’est Emmanuel Macron! Hollande n’est pas chaud. Il doute de la fiabilité du jeune banquier.
Jeune et avenant, une tête bien faite, cursus parfait, bien conditionné sous la férule de Jouyet et d’Attali, faisant consensus chez les patrons des multinationales et de la finance mondiale, adoubé par les américains, les anglais et les allemands, inculte politiquement et donc facilement contrôlable, un tantinet imbu de sa personne, il est le candidat idéal pour ce coup de force. Sa feuille de route est rédigée : appliquer une politique européenne libérale et atlantiste en matérialisant une alliance gauche/droite, poursuivre la politique économique engagée et l’inscrire durablement dans l’avenir du pays en créant un grand parti démocrate et « progressiste », à l’issue des élections. Gageons qu’il n’ a pas fallu longtemps pour convaincre Macron.
Ce fut un peu plus difficile pour Hollande. Mais après l’avoir rassuré, Jouyet met Macron sur les rails très vite afin d’éviter qu’il ne soit contraint de se présenter à la primaire de la gauche. Il lui conseille de créer un mouvement plutôt qu’un parti car « compte tenu de l’ambiance, c’est préférable »…
Et Valls ?
Tout comme Hollande, Valls est, pour l’instant, mort politiquement. Il le sait, les sondages ont parlé. Sa désignation comme candidat ferait perdre le camp libéral. Sa mission est alors de représenter le courant libéral à la primaire de la gauche. Pourquoi ? Simplement pour calmer les libéraux du parti et éviter qu’on fasse pression sur Macron pour qu’il participe à la compétition. Car si ce dernier se présentait à la primaire, il serait battu et anéantirait, du même coup, les chances de réussite du projet. Mais pas seulement. La présence de Valls va aussi permettre d’estimer la force du camp libéral du parti et donc celle de  la solidité de la colonne vertébrale du futur « mouvement centriste », car sans eux, le nouveau parti ne serait qu’une coquille vide.
Hollande et son ami sont parfaitement informés de l’état d’esprit de la majorité des militants socialistes, et du désamour profond qu’il règne à l’égard de la politique gouvernementale. Ils sont quasiment certains du résultat de la primaire et de l’éviction de Valls. Mais,  dans le doute, ils vont miser sur Hamon. Pourquoi ? Encore une fois, l’élection de Valls serait contre productive. Hamon est celui qui cristallise l’aile gauche du PS et qui peut empêcher le « populisme » (cf. les objectifs de la NED) de gauche de progresser en le divisant. En langage clair : il s’agit de contenir Mélenchon dans son pré carré.
Comme prévu, c’est ce qui se passera.
Hamon est élu candidat. Les soutiens de Valls rejoignent, officiellement ou pas, un à un, le camp Macron. Le PS, sera réduit à sa plus simple expression et servira, à l’avenir, qu’à entretenir la division parmi les tenants de la gauche de transformation sociale, laissant ainsi le champ libre aux centristes pour mener à bien leurs desseins.
Le scénario à gauche et au centre est donc réglé. Il faut maintenant s’occuper des conservateurs.
La primaire de droite est incertaine. Une confrontation Sarkozy/ Juppé est pour Hollande et Jouyet du pain béni. Il y a des arguments pour les discréditer aux yeux de l’opinion publique. Et au besoin, on  peut à en fournir d’autres. Mais le destin leur sourira. C’est Fillon qui sort vainqueur. Il suffit de lui porter l’estocade. Une « bonne âme » téléphone au Canard Enchainé. On connaît la suite. L’Histoire nous dira qui était à l’origine de cette affaire. Mais, avec un peu de perspicacité, si ce n’est pas les deux dont il est question ici, puisqu’ils démentent, il ne fait nul doute qu’un de leurs aficionados, ayant compris le sens de l’Histoire, s’est chargé de la basse besogne.
L’affaire est réglée. Les conservateurs sont hors champs.
Reste l’extrême droite. Rien de plus simple. Depuis Mitterrand, les socialistes savent s’en servir. Il faut tout faire pour que Marine Le Pen atteigne des sommets. « On » fait ce qu’il faut pour minimiser ce qui peut l’atteindre (cf. les affaires financières) et « on » dose savamment sa diabolisation. C’est Hollande qui sera le chantre de la lutte contre le FN dans cette séquence.
Les socialistes et les «populistes » de gauche neutralisés, les conservateurs anesthésiés, une confrontation Le Pen/Macron est donc probable. Une fois encore, le réflexe républicain écartera l’extrême droite…c’est donc boulevard et tapis rouge pour Macron.
Hollande et Jouyet ont dû discrètement échafauder ce scénario, un soir, autour d’un verre de champagne (Taittinger, épouse de Jouyet oblige) au cours de leurs vacances d’été car depuis de nombreuses années les couples Hollande et Jouyet se fréquentent régulièrement et partent en vacances ensemble. Petit précision qui n’est pas sans intérêt parce qu’elle situe bien la proximité de ces deux personnages. On ne part pas en vacances avec n’importe qui.
Vous pensez que ce sont des élucubrations ? La réponse est contenue dans une autre question : peut-on naïvement penser que ces deux là n’ont pas mis en commun leurs cerveaux pour monter cette opération ? Pour ceux qui sont éloignés de ce milieu peut être, mais pour les autres, les acteurs et observateurs politiques avisés, eux, savent qu’ils en sont parfaitement capables et qu’ils l’ont fait.
Et pour ceux d’entre vous qui en doutent encore, la lecture des faits doit suffire à attester, à peu de chose près, la véracité du propos.

Les théoriciens

Qui sont ils ?

C’est Aquilino Morelle qui va dévoiler le pot aux roses. C’était en avril 2014, cet ex conseiller de François Hollande (il était l’une des plumes des discours présidentiels) venait de quitter l’Élysée après la révélation de ses liens présumés avec l’industrie pharmaceutique et de sa passion pour les chaussures bien cirées. Dans la presse, il accusait l’entourage du chef de l’État d’avoir monté toute l’affaire pour l’éliminer politiquement parce qu’il était trop à gauche. « Les Français ont voté pour le discours du Bourget, pas pour le programme des Gracques, dit il, ce sont leurs idées qui sont aux commandes tout simplement! Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Élysée, en est membre. Emmanuel Macron, je n’en sais rien, peut-être. Mais il n’a pas besoin d’y adhérer; il est totalement en symbiose avec eux ». Et de conclure : « Oui, c’est bien leur programme qui est appliqué aujourd’hui. Un programme pour lequel les Français n’ont pas voté ».
Mais qui sont ces gens dont parle Aquilino Morelle ?
Le nom « Gracques » a été donné à deux frères et hommes d’État romains Tiberius et Gaius Gracchus renommés pour leur tentative infructueuse de réformer le système social romain (espérons que leurs contemporains aient le même succès !)
« Les Gracques » d’aujourd’hui, c’est un petit groupe d’hommes d’affaires, de hauts fonctionnaires et d’intellectuels qui s’activent depuis 2007 dans les coulisses du pouvoir pour convertir la gauche française au libéralisme. Pour la plupart, ils occupent des postes hauts placés, souvent dans des banques, des compagnies d’assurances, des fonds d’investissement. Tous ont fait au moins l’ENA ou HEC. Anciens du PS, pour beaucoup d’entre eux, ils ont peuplé les cabinets ministériels des années 1980 et 1990, servant les socialistes « modernes », Rocard surtout mais aussi Jospin, Fabius, Bérégovoy ou Strauss-Kahn. Quand la droite est revenue au pouvoir, ils ont déserté le service de l’État pour rejoindre (ah ! le pantouflage! ) le monde de l’entreprise. Ils y ont gagné beaucoup d’argent mais sans jamais abandonner tout à fait la politique. Aujourd’hui, ils sont dans les coulisses du pouvoir et ils ont des ramifications qui vont jusqu’au plus haut sommet de l’État.
Il est quasiment certain que c’est Jean-Pierre Jouyet qui a cofondé ce groupe semi-clandestin. L’ASPEN et la NED ont déterminé son cadre idéologique (lire « Macron ciblé par la CIA ? »). Voici ce qu’il dit  à propos de l’action des Gracques à l’occasion de l’élection présidentielle de 2012 et ensuite. Lisez bien, car c’est tout simplement époustouflant:
« L’approche des Gracques entre les deux tours, celle d’un rapprochement des réformistes et des sociaux-démocrates, était préconisée aussi par Ségolène Royal. Elle n’a pas fait l’unanimité au PS. J’en ai pris acte. Nicolas Sarkozy m’a demandé de m’occuper de l’Europe. J’ai constaté que ce n’est un enjeu ni de droite ni de gauche, mais qu’il répond à un impératif national. J’observe qu’il s’est lancé dans une politique de réforme que les Gracques appelaient de leurs vœux. (!!!) Je remarque que l’homme a l’énergie nécessaire pour les mener à bien et qu’il est loin de la caricature de l’ultralibéral qu’on avait dessinée de lui ». Jouyet laudateur de Sarkozy ! No comment.

On y trouve des gens comme Roger Godino, Guillaume Hannezo, Gilles de Margerie, Ariane Obolenski, François Villeroy de Galha, Erik Orsena, Denis Olivennes directeur général d’Europe 1 et Lagardère Active (Paris-Match, JDD, Newsweb), Matthieu Pigasse, responsable monde des fusions acquisitions (fusac) et du conseil aux gouvernements de la Banque Lazard dont il est directeur général délégué en France. Il est propriétaire et président des Nouvelles Editions Indépendante qui contrôle le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova et actionnaire du Groupe Le Monde et du Huffington Post. Bernard Spitz, président de la Fédération Française de l’Assurance regroupant la Fédération française des sociétés d’assurance et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance. Il préside également le Pôle International et Europe du MEDEF. Mathilde Lemoine, macro économiste Group Chief Economist chez Edmond de Rothschild Group et membre du Haut Conseil des Finances Publiques…et il y en a d’autres du même calibre.
Et qui participe aux travaux des Graques ? Cohn Bendit et…. Macron !

Les économistes.

Ce sont les mêmes que ceux de François Hollande !
Les économistes qui conseillent Macron aujourd’hui, sont les mêmes, exactement les mêmes, que ceux qui conseillaient Hollande en 2012. Ils faisaient partie du premier cercle et se nommaient  le « groupe de la Rotonde ». Il y avait Jean Pisani-Ferry , le boss, Philippe Aghion, Elie Cohen, Gilbert Cette, Jean-Hervé Lorenzi, les porte flingues et ….Emmanuel Macron.
On ne change pas une équipe qui gagne. C’est tout naturellement que l’Eysée demande à Pisani – Ferry, en janvier 2017, de prendre en charge le programme et les idées du mouvement de Macron. Et ce sont les mêmes fantassins qui vont l’épauler : Cohen, Cette, Lorenzi, Aghion.
Mais, arrêtons nous, un instant, sur Pisani-Ferry, l’alpha du groupe, pour bien comprendre la doctrine et les enjeux.
Jean Pisani-Ferry n’est pas n’importe qui et son influence sociale libérale européiste est grande dans le milieu. Il est un fervent défenseur d’un gouvernement mondial de l’économie au même titre que Jacques Attali. Il a été commissaire général de France Stratégie (ex commissariat au Plan) de mai 2013 à janvier 2017. Auparavant il a été directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales, conseiller économique de Dominique Strauss-Kahn et de Christian Sautter au ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, président délégué du Conseil d’analyse économique mis en place par Jospin, expert pour la Commission européenne et …le FMI. Autant dire qu’il est calibré.
Cependant, on ne peut cerner correctement cet économiste sans citer le cercle de réflexion « Bruegel » qu’il a cofondé il y a quelques années…
Le think tank Bruegel (sis à Bruxelles) est un centre de recherche qui couvre l’ensemble du champ des politiques économiques. Il est dirigé et financé sur la base d’un système de gouvernance associant des États membres de l’Union Européenne et des multinationales dont Areva, Deutsche Bank, Deutsche Telekom, EDF, Ernst & Young, Erste Bank Group, GDF Suez, Goldman Sachs, Google, Microsoft, Novartis, Pfizer, Renault, Samsung, Syngenta etc.
Président actuel Jean-Claude Trichet ex président de la BCE. Membre d’honneur d’Aspen France (Jouyet en est le président d’honneur), membre du comité de direction du groupe Bilderberg et président en exercice du groupe européen de la commission Trilatérale . Il est membre du conseil d’administration de EADS où il représente… les actionnaires. Pour l’universitaire Frédéric Lebaron, Jean-Claude Trichet « est le plus célèbre et le plus influent d’entre tous » les experts issus de l’inspection des finances.
Président d’Honneur Mario Monti, ex commissaire européen et ex président du groupe européen de la Commission Trilatérale.
La boucle est bouclée. Nous sommes ici au cœur du réacteur des idées que Hollande et Macron ont utilisés et utiliseront pour définir leur politique économique.

Les soutiens.

Les grandes fortunes de France choisissent Macron .
« Je lui ai fait rencontrer des milieux d’affaires, on a eu des réunions en Angleterre et il y aura des contacts directs entre Emmanuel Macron et la présidence des États-Unis» disait son mentor le richissime rocardien Henry Hermand.
Mais Macron va aussi être présenté au « Tout Paris » par Jean-Pierre Jouyet, son parrain, qui dispose d’un carnet d’adresse aussi gros qu’un Larousse.
Jouyet a épousé en seconde noce Brigitte Taittinger (le champagne), ex- PDG des parfums Annick Goutal et actuellement directrice de la stratégie de Sciences Po. Les témoins du mariage furent François Hollande et feu Christophe de Margerie, le PDG de Total. 12ème patron du CAC 40. Quand on saura que Jouyet a été nommé en 2008, par Sarkozy, président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et que tous les patrons du CAC 40 sont venus le voir dans son bureau, on aura tout dit…
Parmi les dix personnes les plus riches de France, quatre soutiennent officiellement Macron : Bernard Arnaud ( 1er fortune de France), François Pinault (4ème), Patrick Drahi (5ème ), Xavier Niel (9ème). Seul Serge Dassault (3ème) ne s’est pas prononcé officiellement mais il encense Macron et Le Drian, ministre de la défense. Et pour cause. Il a un business à faire tourner. A ceux là, il faut ajouter, Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Pierre Bergé, Matthieu Pigasse et Arnault Lagardère et ceux dont on ne connaît pas le nom car Macron ne souhaite pas publier la liste de ses donateurs. On comprend pourquoi.

Le choix du candidat

Dans une publication précédente (« Macron ciblé par la CIA ») il est décrit avec précision comment cet homme a été choisi et porté au cœur de l’appareil d’état par des membres de l’oligarchie politique et affairiste en moins d’une dizaine d’années. Mois après mois, il a été façonné pour répondre exactement au calibrage des idées politiques de ses parrains, des « sociaux libéraux internationalistes » disent – ils avec pudeur…en fait des néo conservateurs mondialistes conformes à l’idée que se font les Etats Unis de ce que doivent être les démocraties occidentales.
Il a été amené à devenir secrétaire général adjoint de l’Élysée, l’un des plus proches conseillers du Chef de l’État. Puis Ministre de l’Économie. Son recruteur et mentor politique, Jean-Pierre Jouyet est aujourd’hui Secrétaire Général de l’Élysée, autant dire le cœur de l’appareil d’État
Cette ascension, pour le moins épique, rappelle étrangement la pièce de théâtre  » La Résistible Ascension d’Arturo Ui  » de Bertolt Brecht…(à voir ou à lire impérativement)
Macron, intelligent mais immature…
Le profil psychologique et physique du candidat est très important pour ce projet. Il faut qu’il soit présentable, malléable et qu’il reste sous influence. Une forte personnalité est contre productive et impossible à gérer.
Feu Henry Hermand, son mentor (lire « Macron ciblé par la CIA) , le connaît bien. C’est lui qui lui a mis le pied à l’étrier en politique. Voici ce qu’il en dit en septembre 2016, il y a donc 6 mois : « Il n’a jamais pris une décision importante sans m’en parler. Sur le plan politique, Emmanuel est trop jeune, il a besoin d’être recadré sur des connaissances historiques. Son épouse, est très présente à ses côtés. Elle a orienté ses lectures, joué un rôle dans ses cercles d’amis, veillé à ce qu’il ne se disperse pas ».
Hermand l’infantilise, et de façon anecdotique, il raconte un peu agacé : « Ce désir qu’il a de serrer toutes les mains qui se présentent à lui, même de ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, est regrettable. Avec sa femme, on veut freiner ses tentatives de trop convaincre, on lui dit de se calmer!». Et il conclut en soulignant sa dépendance financière  et psychologique ( ?!)
C’est ce qu’en pense aussi l’entourage de Hollande qui le connaît bien ; « Macron apparaît comme un homme sous influences multiples » disent-ils. Espérons qu’il ne se perde pas…
La description psychologique qu’en font ses proches correspond exactement à l’objectif de ses traitants. Ce qui prouve, s’il en est encore nécessaire, que Macron est un personnage créé de toute pièce pour servir des intérêts puissants. Cette personnalité ne pouvait pas habiter un physique ingrat. Dents blanches, bien coiffé, « tête de premier de la classe » dirait Coluche, costumes de bonne facture, séducteur et charmeur, Macron est l’image même du quarantenaire qui a réussi. Il a sa « Rolex » au poignet.
Pour conclure ce chapitre, écoutons encore une fois ce que dit Henry Hermand : « Il incarne une tendance, il ne faut pas que ce soit personnalisé, il ne faut pas que ce soit M. Macron, il n’a pas d’expérience politique. Je demande qu’on mette en place un comité politique et non pas un comité de parrainage. Macron ne sera candidat que s’il a un mouvement d’opinion suffisamment fort avec des appuis politiques important et il ne fera déclaration de candidature que s’il dispose d’appui suffisant »

2) Le contrôle des media.

Justement. Le candidat dispose maintenant d’un bon encadrement politico-économique, il faut dès lors créer un mouvement d’opinion autour de lui. D’aucuns vont s’attacher à le provoquer.
Si la quasi totalité des media est acquise à la cause, c’est bien sûr parce que la dizaine de milliardaires qui soutient Macron en sont propriétaires à 90%.
Voici ce qu’en dit Daniel Schneidermann (Arrêt sur Image) : « S’agissant de Macron (…) Xavier Niel et Pierre Bergé, copropriétaires du groupe le Monde, lui ont plus ou moins publiquement déclaré leur flamme. Rien, dans ce que l’on sait de lui, et du peu que l’on sait de son programme, n’est de nature à effaroucher MM. Dassault, Arnault, Pinault, Lagardère, Bolloré ou Drahi. Ce qui ne signifie pas que les oligarques français soient pendus au téléphone chaque matin pour commanditer des unes, des éditos, ou des sondages favorables. Simplement, par capillarité intellectuelle, ils ont nommé à la tête des rédactions de «leurs» médias des journalistes macrono-compatibles, éventuellement macrono-indifférents, en tout cas jamais macrono-opposés, encore moins macrono-hostiles ».
Quand on constate le matraquage médiatique autour de ce candidat, Il n’y a  plus rien à ajouter.

3) Contrôle de l’opinion publique.

Il est utile de rappeler ici les recherches du sociologue Patrick Champagne sur les sondages. Son travail s’est articulé autour du problème central, en science politique, de l’analyse des formes de légitimation de la représentation politique.
D’une critique des logiques qui sont au principe de la mesure de l’opinion publique par les sondages, on est passé à une réflexion qui tente d’appréhender les effets, sur le champ politique, de la croyance en ces instruments. Cette évolution, qui se veut proche de l’évolution même de l’influence des sondages d’opinion sur les pratiques politiques, constitue le centre de la problématique du sociologue qui prend au sérieux les professionnels des sondages, même ceux qui sont peu sérieux scientifiquement, en les prenant au moins comme objet.
Champagne démontre que la croyance dans l’efficacité des sondages à exprimer « l’opinion publique » est indissociable d’une transformation des règles du jeu politique et particulièrement de l’importance croissante qu’on prit les journalistes et les spécialistes en communication. Ainsi, s’est mise en place la croyance selon laquelle « faire de la politique » c’est, notamment grâce à «une bonne communication», se situer le plus haut possible dans les cotes de popularités ».
On y est quand Macron ne déclare avoir nul besoin d’expérience politique et encore moins de programme pour être candidat. Il suffira pour lui d’avoir une bonne côte de popularité. Jouyet et Hollande l’ont bien compris. C’est eux et les économistes qui réfléchissent pour lui. Seule l’image compte, car si on entre dans le dur du programme, on s’apercevra rapidement de quels ventriloques Macron est le nom.
Et en voici la parfaite illustration :
Macron est intégré pour la première fois dans un sondage pour les élections présidentielles en janvier 2016. Le Monde titre : « Sondage : Emmanuel Macron préféré à Manuel Valls ou François Hollande pour 2017 » et en sous titre « Un sondage Odoxa pour « Le Parisien/Aujourd’hui en France » estime que le ministre de l’économie pourrait devancer le premier ministre et même le président ». Il est placé d’entrée de jeu à 22%.
Mais qui sont les commanditaires de ce sondage – test ?
Sans aucun doute le staff de Bernard Arnault, patron de LVMH et propriétaire du « Parisien/ Aujourd’hui en France ». Signalons que Nicolas Bazire, proche de Sarkozy, est l’un des administrateurs de LVMH en même temps que l’un de ceux de l’institut de sondage IPSOS. Mais ce qui est le plus intéressant ici, c’est qu’il est gérant associé de la Banque Rothschild…Il connaît très bien Macron avec qui il a travaillé dans la même banque. Quant à Odoxa, les deux fondateurs sont d’anciens de l’institut de sondage BVA dont Vincent Bolloré et… le fond d’investissement Rothschild sont actionnaires.
Ce sont donc des proches de Macron qui l’ont mis en selle. On se doute bien à la demande de qui.
Curieusement sa côte moyenne était de 17% dans les sondages tout au long de l’année 2016. Elle a bondi de 7 points en janvier 2017, à 24% pour arriver à 26% des intentions de vote en mars, le plaçant en tête de tous les sondages. Et comme on sait que les élections se jouent dans les trois mois qui précédent les élections, on comprend mieux ces scores…
Il en sera de même, bien sûr, pour Marine Le Pen, challenger indispensable à la réussite du coup d’État. Elle est créditée de 25% des intentions de vote. Normal.
En cherchant un peu on constate que plus de 80% des instituts de sondage appartient à la sphère d’influence qui soutient Macron. Son conseiller en la matière n’est autre que Denis Delmas, ancien président de TNS Sofres. Autant vous dire que, celui là, il connaît la musique.

4) Le contexte international

L’important, pour s’assurer de la réussite d’une prise de pouvoir c’est de ne pas froisser ses alliés. En tous les cas, il faut leur donner des gages de non agression. Dans le cas contraire les auteurs s’exposent à une déstabilisation. Il faut donc que les planètes soient alignées. Pour Macron, ses parrains ont rassuré tout le monde. Le candidat reste bien dans l’orbite assignée : atlantiste et européiste, deux points d’un équilibre indispensable.

5) La régularisation du coup d’État

Enfin, il s’agira de valider la démarche par les élections. Ce sera relativement simple. Si le scénario arrive à son terme, Marine Le Pen sera en face d’Emmanuel Macron. Les commanditaires joueront sur la fibre républicaine et rafleront la mise.
CONCLUSION PROVISOIRE
En analysant chaque phase, nous pouvons dire maintenant, sans l’ombre d’une hésitation, si l’on s’appuie sur les  paramètres donnés par les experts, qu’il s’agit bien d’un coup d’État, ou pour l’heure, d’une tentative de Coup d’État…Dans l’intérêt de nos concitoyens et celui de notre pays, il vaut mieux qu’elle n’arrive pas à son terme…
Il est essentiel de laisser la parole à Hervé Kempf, le rédacteur en chef de Reporterre  qui est l’auteur d’un ouvrage remarquable sur l’oligarchie et qui connaît donc bien le sujet.

« Les conditions d’un bon exercice de la démocratie sont largement altérées. La délibération libre est viciée par le fait que les médias sont massivement contrôlés par l’oligarchie. Le choix majoritaire est tronqué par le poids des lobbies voire, parfois, par le déni pur et simple du choix populaire, comme lors du référendum de 2005 sur l’Europe. Mais aujourd’hui, le capitalisme ne considère plus la démocratie comme indispensable à son existence, il la rejette même de plus en plus nettement puisqu’elle conduit logiquement à la remise en cause des pouvoirs en place.
Le respect des droits de l’homme et des libertés publiques est bafoué au nom des politiques anti migratoires. Le pouvoir politique est subordonné aux puissances financières.
En fait, les classes dirigeantes nous font entrer dans un régime oligarchique, où un groupe de personnes contrôlant les pouvoirs politique, économique et médiatique, délibèrent entre eux puis imposent leurs choix à la société.
Or l’oligarchie actuelle cherche avant tout à maintenir sa position privilégiée. A cette fin, elle maintient obstinément le système de valeurs organisé autour de la croissance matérielle et de la surconsommation – un système qui accélère notre entrée dans la crise écologique. »

L’heure du choix de société a sonné…

Référence :
  • « L’opinion publique n’existe pas », Pierre Bourdieu, Les Temps modernes, n°318, 1973
  • « Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique », Patrick Champagne, Paris, Minuit, coll. « Le sens commun », 1990
  • L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie, Hervé Kempf Seuil, Paris, 2011,
  • Edward Luttwak Le Coup d’État : manuel pratique, Paris, Éd. Robert Laffont, 1969
  • Louis Calaferte Droit de Cité, Paris, Ed. Gallimard 1999


dimanche 9 octobre 2016

QUI PRÉTEND CONTRÔLER INTERNET ? À QUELLE FIN RÉELLEMENT ?

Dame Anastasie et ses ciseaux
 C
ensure dans la presse et dans l'édition en général 

Et si on faisait taire Internet ?

un article d'Eric Verhaeghe   

Faire taire Internet ! On connaît ce rêve qui s’empare régulièrement des élus de la République, ces grands donneurs de leçons dont la bulle éclate régulièrement à cause de la liberté d’expression sur Internet. Il ne se passe pas une session parlementaire sans que le législateur ne tente une manoeuvre pour pénaliser et criminaliser l’usage d’Internet qui déplaît tant. C’est encore le cas dans l’ubuesque projet de loi « égalité et citoyenneté » , un texte fourre-tout dont personne ne comprend ni le sens, ni la cohérence, ni l’unité.

Les amendements liberticides du Sénat

Le Sénat vient de durcir le texte adopté par l’Assemblée Nationale. Voici où nous en sommes :
  • L’extension de l’interruption d’un service de communication en ligne par le juge des référés
La commission spéciale salue l’extension proposée des délits de presse permettant l’extension de l’interruption d’un service de communication en ligne diffusant des propos de nature délictuelle. Cette procédure présente en effet l’intérêt de permettre une action du ministère public sans qu’il soit nécessaire d’avoir à agir contre l’auteur des propos incriminés, difficilement identifiable sur Internet.
  • La possibilité de requalification
La commission spéciale a approuvé la possibilité de requalifier les diffamations et injures raciales, considérant que l’impossibilité pour le juge de requalifier les faits dont il est saisi contribue à affaiblir très substantiellement les mécanismes répressifs de la loi du 29 juillet 1881.
Par l’adoption des amendements COM-199 et COM-272 de MM. Thani Mohamed Soilihi, Alain Richard et François Pillet, elle a étendu cette possibilité à l’ensemble des infractions de presse car limiter ce retour au droit commun de la procédure pénale à un nombre restreint d’infractions de presse, comme le propose le présent article, entraînerait un risque d’incohérence de la loi de 1881. Il est donc préférable de permettre au juge de requalifier tous les délits de presse dont il est saisi et il convient de supprimer le formalisme attaché aux qualifications initiales.
  • L’aménagement des délais de prescription
La commission spéciale a approuvé la suppression de la restriction des actes interruptifs de prescription pour les délits de presse aggravés.
Elle a également adopté les amendements COM-202 et COM-267 de MM. Thani Mohamed Soilihi et François Pillet visant à reporter le point de départ des infractions de presse commises sur Internet à la date à laquelle cesse la mise à disposition au public du message.
Dans leur rapport d’information n° 767 (2015-2016) « L’équilibre de la loi du 29 juillet 1881 à l’épreuve d’Internet », nos collègues relevaient que le régime de la prescription des délits de presse semblait inadapté aux spécificités d’Internet. La difficulté d’identifier l’auteur des faits et de le poursuivre dans les délais de prescription ainsi que la sphère de diffusion des messages en ligne semblent justifier un traitement différencié pour le délai de prescription des infractions de presse sur Internet.
Lors de l’examen de la loi pour la confiance dans l’économie numérique, le Parlement avait fixé le point de départ du délai de prescription d’un message diffusé exclusivement en ligne à la date de fin de sa mise à disposition au public. Cette disposition avait été censurée par le Conseil constitutionnel qui relevait que la différence de régime instaurée dépassait « manifestement ce qui serait nécessaire pour prendre en compte la situation particulière de messages exclusivement disponibles sur un support informatique ». Le Conseil constitutionnel avait néanmoins relevé que la « prise en compte de différences dans les conditions d’accessibilité d’un message dans le temps » n’était pas contraire au principe d’égalité« .
Au regard de l’évolution des circonstances de fait, notamment par le développement massif de réseaux sociaux et de technologies de l’information accessibles à tous qui n’existaient pas en 2004, il semble que cette jurisprudence puisse être aménagée pour admettre le caractère continu des infractions commises sur Internet.
  • La réparation des dommages causés par les abus de la liberté d’expression
La commission spéciale a également adopté deux amendements identiques COM-203 et COM-269 de MM. Thani Mohamed Soihili, Alain Richard et de M. François Pillet visant à permettre une réparation des préjudices nés des abus de la liberté d’expression sur le fondement de la responsabilité civile de droit commun et d’exclure toute uniformisation des procédures d’assignations civiles sur les contraintes de la loi du 29 juillet 1881.
En effet, comme le soulignait le rapport de MM. Thani Mohamed Soihili et François Pillet relatif à l’équilibre de la loi du 29 juillet 1881 à l’épreuve d’Internet, « la Cour de cassation a progressivement appliqué aux assignations en matière de presse devant le juge civil, l’ensemble des contraintes procédurales de la loi du 29 juillet 1881 ».
En outre, la commission spéciale a adopté deux amendements identiques COM-200 et COM-265 de MM. Thani Mohamed Soihili, Alain Richard et de M. François Pillet visant à supprimer l’automaticité de la fin des poursuites en cas de désistement du plaignant.
Le rapport d’information précité soulignait que « l’extinction des poursuites entrainée par le désistement de la partie poursuivante fait courir un double risque d’instrumentalisation de la juridiction et de confusion de la politique pénale » et en proposait la suppression.
La victime dispose en effet, par le biais de la plainte préalable, de la garantie de savoir qu’aucune action ne peut être intentée sans son accord. De plus, au regard de l’augmentation du contentieux de la presse, il semblerait par ailleurs justifié de permettre aux juridictions de définir une politique pénale cohérente.
Enfin, votre commission spéciale a adopté deux amendements identiques COM-201 et COM-266 de MM. Thani Mohamed Soihili, Alain Richard et de M. François Pillet visant à déterminer un délai fixe entre la délivrance d’une citation et l’audience de comparution, en supprimant la règle de l’ajout d’un jour supplémentaire par 5 myriamètres, soit 50 kilomètres de distance.
Donc, partout, de la pénalisation, de l’aggravation des peines, de l’intimidation contre la liberté d’Internet.

Pourquoi Internet dérange les élus ?

Louis XVI avait connu l’inconfort des clubs, des sociétés, des loges maçonniques, qui l’avaient déstabilisé. La France d’Ancien Régime découvrait alors la liberté d’expression et le pouvoir en mesurait peu à peu les dégâts. Cela ne signifie pas que la Révolution trouve son origine dans ces formes nouvelles d’expression. Mais il est acquis que, face à un régime moribond, la réaction politique n’aurait pas pris la même forme « républicaine » sans l’intervention de ces milliers de sociétés qui véhiculaient l’idéologie des Lumières.
François Hollande et les élus qui l’entourent découvrent peu à peu Internet et la libération de la parole qu’il permet. Souvent, les élus, qui sont majoritairement coupés de la réalité économique, sous-estiment le poids du Net et restent accrochés à la civilisation du papier comme des berniques à leur rocher. Et soudain, ils découvrent qu’Internet les a visés et mis en cause, a rompu le ronron que les subventions à la presse permettent encore si souvent de maintenir.
Et cela, c’est insupportable !

L’exemple de l’affaire Cahuzac

Prenons, au hasard, l’affaire Cahuzac. Aurait-elle existé sans Mediapart et ses révélations ? Non, évidemment, et c’est bien cette obsession-là que le législateur a en tête lorsqu’il cherche à multiplier les contraintes qui pèsent sur Internet. Il ne peut s’agir d’une attaque de front, qui serait à coup sûr censurée par le Conseil Constitutionnel.
En revanche, sous couvert de lutte contre le racisme, le sexisme, et autres mauvais prétextes, il s’agit bien entendu de donner la possibilité d’intimider la presse numérique, souvent très désargentée par rapport aux groupes subventionnés. L’enjeu, là encore, n’est pas d’établir la justice, mais de dissuader ceux qui s’expriment sur Internet de remettre en cause le régime et les sornettes qu’il propage pour légitimer son existence.
Avec le projet de loi Égalité et Citoyenneté, l’objectif est bien de permettre à tous les puissants d’intimider leurs détracteurs numériques, en permettant de multiplier les procédures contentieuses coûteuses, et en réduisant les chances, pour les internautes, de gagner ces dossiers.
Dans le cas d’une affaire Cahuzac, le ministre doit pouvoir (dans l’esprit des élus) disposer d’un arsenal juridique capable d’assécher la trésorerie du site qui le dénonce, même si ce site dit la vérité.

Faire taire les critiques plutôt que réformer

Intuitivement, nous comprenons tous la mécanique intellectuelle des parlementaires qui tentent de peser de tout leur poids pour faire taire le net. À la différence de la presse écrite, qui dépend des subventions publiques pour sa survie, Internet est libre, et donc dangereux.
Face à des institutions qui se battent farouchement pour préserver leurs privilèges obsolètes (on se souvient ici des trésors d’ingéniosité développés par Claude Bartolone pour empêcher la publication du patrimoine des députés), au lieu d’y renoncer et de répondre aux attentes de la société civile, celle-ci n’a pourtant pas le choix. Elle doit faire valoir son droit d’inventaire et elle utilise Internet pour le faire.
Les élus peuvent avoir l’illusion qu’ils pourront préserver leurs avantages par l’intimidation. Ils ont mal compris ce qu’était Internet. De ce point de vue, il y a, chez nos élus, la même incompréhension du monde qui les entoure que celle des députés de 1945 face à la décolonisation.

Un combat d’arrière-garde

On peut, bien sûr, croire que la loi arrêtera le progrès des libertés. On peut, quand on est député, préserver son petit pouvoir et son illusion d’être important sur le dos de la société tout entière, en lui faisant perdre du temps. Incontestablement, la loi Égalite et Citoyenneté peut retarder la disparition des privilèges. Mais c’est un combat d’arrière-garde car, tôt ou tard, la liberté triomphera et les scélérats seront renversés.
Leur disparition sera d’autant plus brutale qu’ils auront voulu la freiner arbitrairement.

lundi 6 avril 2015

Dr Sahra Wagenknecht la magnifique : la voix de la raison et de la paix


"Frau Merkel, lösen Sie sich aus dem Schlepptau der US-Kriegspolitik !"
Le 26 novembre 2014, devant le Parlement allemand (le Bundestag), Sahra Wagenknecht accuse Angela Merkel de servir les intérêts américains, de façon claire au détriment du bien-être des citoyens allemands et de l'Union européenne.

VOIR LA VIDEO (allemand sous-titres français)

vendredi 5 septembre 2014

PRÉSIDENT Vladimir Vladimirovitch POUTINE… ce qu'il faut dire aussi


SUR LE SITE 

Un article de Loic Abadie
Mise en ligne le : lundi, 17 mars 2014 07:51


Poutine : son bilan en quelques graphiques...



À un moment ou l'ensemble de notre presse bien-pensante s'indigne des agissements de sa tête de turc favorite, Vladimir Poutine, et où l'ensemble des dirigeants occidentaux se répandent en leçons de morale et de droit sur la décision des Criméens de rejoindre la Russie (avec 81% de taux de participation et 95% de "oui"), je tenais simplement à vous soumettre ces quelques graphiques :

Je préfère les faits aux grands discours moralisateurs (surtout lorsqu'ils sont unanimes), et ces faits indiquent pour moi que cet homme n'est pas forcément aussi mauvais qu'on voudrait nous le faire croire !
Rappelons que Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir en Russie à la fin de l'année 1999, et qu'il y est resté depuis (y compris pendant l'intermède Medvedev), le trait rouge que j'ai ajouté sur les graphiques indique le début de l'ère Poutine, les documents proviennent du site tradingeconomics.

L'arrivée de Poutine s'est traduite notamment par :

- Un doublement du PIB / habitant (en monnaie constante), et la fin d'une longue période de récession. 
- Une balance des paiements courants devenue fortement et structurellement excédentaire.
- Une inflation revenue à un niveau normal (après des taux dépassant parfois les 100% dans les années 90)
- Un niveau d'activité de la population en hausse régulière.
- Une dette publique passant de 90% à moins de 10% du PIB en seulement 7 ans.
- Un taux de pauvreté réduit de plus de 50%.

Le président russe n'est évidemment pas un saint (comme tout dirigeant politique), et il y a sans doute des progrès à faire sur le plan des droits civiques en Russie. Malgré tout, je pense qu'au vu de son bilan, Poutine mérite d'être qualifié de "grand dirigeant" (un des tous derniers en Europe), pour avoir réussi à redresser son pays, qui n'était qu'un champ de ruines à son arrivée.

Il nous montre qu'une politique associant souverainisme et libéralisme économique (le taux d'impôt sur le revenu est de seulement 13% et celui sur les sociétés de 20% en russie) peut donner de bons résultats...Et que les criméens n'ont sans doute pas choisi la Russie sous l'effet de la contrainte, mais qu'il s'agit d'un vrai vote d'adhésion.


PIB / Habitant en dollars constants : 


Balance des paiements courants : 



Ratio dette publique / PIB



Personnes employées


Inflation : 


Évidemment ça n'arrange pas tout le monde… dans le monde.
ET NOUS ? Vu ce qu'on a comme dirigeants en France ( 13% de popularité) et vu la situation économique de plus en plus grave de notre pays, entre Hollande et Poutine vous pouvez faire la différence et votre choix… 



samedi 23 août 2014

9 anciens responsables du renseignement américain écrivent une lettre ouverte à Obama pour dénoncer sa politique sur la Russie

par François Asselineau (son site)
mercredi 6 août 2014



En ces temps de propagande effrénée et de risque croissant de guerre entre l’Occident et la Russie, il me paraît important de diffuser en France un article sensationnel, publié voici quelques jours sur le blog politique américain Washington’s Blog, et repris ensuite par plusieurs autres sites outre-Atlantique sur Internet. 

Une lettre ouverte cinglante adressée au président des États-Unis

Dans cet article, originellement publié sur le Washington’s Blog le 29 juillet 2014, neuf anciens hauts responsables des services de renseignement américains adressent une lettre ouverte au président Obama pour lui demander d’arrêter la « diplomatie publique » qu’il a lancée à l’encontre de la Russie, avec le secrétaire d’État John Kerry, à l’occasion de la destruction en plein vol de l’avion de la Malaysia Airlines le 17 juillet dernier au-dessus de l’est de l’Ukraine.

Cette longue lettre ouverte est particulièrement cinglante, à la fois par son ton – souvent ironique et parfois à la limite du mépris – et par son contenu, qui jette une lumière crue sur les très graves errements de l’administration américaine.

Les signataires accusent implicitement ou explicitement le gouvernement américain, et en particulier le secrétaire d’État, de rien moins que de précipitation, d’amateurisme, de mensonge et de totale irresponsabilité.

Ils vont même jusqu’à traiter le président des États-Unis comme un gamin ignorant du passé (en soulignant sa jeunesse lors de l’affaire de la destruction du vol Korean Airlines le 1er septembre 1983), un gamin auquel il faut donner des leçons de politique étrangère, et auquel il faut conseiller de chasser John Kerry de son gouvernement.


L’association des « Anciens Professionnels du Renseignement pour la Santé mentale »

Les neuf signataires de ce texte saisissant ont travaillé, au cours de leur carrière, à la CIA, à la NSA, à la NIC, au FBI, dans l’armée américaine ou au département d’État. Ils cumulent, à eux neuf, 260 années d’expérience professionnelle. J’ai indiqué, ci-dessous en fin d’article, un résumé de leurs carrières respectives.

Ils appartiennent tous à une association, qui fait beaucoup parler d’elle outre-Atlantique, et qui s’appelle « Veteran Intelligence Professionals for Sanity » ou « VIPS ». Cet intitulé, qui est un clin-d’œil aux « VIP » (very Important Personality »), peut être traduit par « Anciens Professionnels du Renseignement pour la Santé mentale ».

C’est en soi tout un programme puisque cela signifie que les membres des services de renseignement américains qui y adhèrent considèrent implicitement que les États-Unis sont dirigés par des dingues.

Cette association d’anciens fonctionnaires des services secrets américains a été créée en janvier 2003, pour lutter contre l’utilisation trompeuse d’informations émanant des services secrets au moment de l’invasion anglo-américaine de l’Irak. Avant l’attaque de l’Irak en 2003, ce groupe, alors informel, avait déjà publié une lettre, dans laquelle il expliquait que les analystes des services de renseignements n’avaient jamais été entendus par les hommes politiques.

Depuis sa création, l’association VIPS a déjà publié des messages très critiques sur plusieurs aspects de la politique étrangère, et a en particulier publié une première lettre ouverte au président des États-Unis le 4 mai dernier pour lui demander de cesser d’attaquer la Russie sur l’Ukraine comme il le fait. Cette lettre ouverte intitulée « Mémorandum à l’attention du Président, Objet : la Russie, l’Ukraine et l’intérêt national des États-Unis » est disponible dans sa traduction en français sur le site http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4282

Certains esprits critiques pourront remarquer de façon grinçante que les membres de VIPS ne sont sans doute pas des enfants de chœur et qu’ils ont peut-être été amenés à couvrir, pendant leur période d’activité, des actions peu reluisantes. D’autres souligneront qu’ils ont attendu d’avoir quitté leurs fonctions pour protester de cette façon, ce qui serait un mauvais procès puisque certaines d’entre elles ont démissionné précisément parce qu’elles n’étaient plus d’accord avec ce qu’elles constataient dans leur travail quotidien. D’autres encore pourront les soupçonner de manœuvres tordues, en relevant qu’ici ou là, la présentation de leurs propres arguments n’est pas toujours très convaincante ni très exhaustive.

Il n’en demeure pas moins que les neuf anciens hauts responsables qui viennent de signer cette lettre ouverte du 29 juillet 2014 à Barack Obama sont des personnes honnêtes et courageuses. Car il faut être honnête et courageux pour se singulariser de la sorte, dans le contexte nord-américain où la pression de la pensée unique et le conformisme ambiant sont aussi importants qu’en France.

On notera au passage qu’aucun grand média français n’a relayé cette spectaculaire lettre ouverte, d’une importance pourtant cruciale pour juger en conscience de la tragédie dans laquelle le locataire de l’Élysée entraîne actuellement la France, contre le gré du peuple français.

On aimerait d’ailleurs qu’une dizaine d’anciens hauts responsables des services de renseignements français écrivent une lettre ouverte comparable à François Hollande, pour dénoncer son amateurisme, sa politique mensongère et totalement irresponsable – que ce soit à l’encontre de la Syrie ou de la Russie -, et pour lui demander de chasser Laurent Fabius du gouvernement.

Ce que les États-Unis d’Amérique ont aujourd’hui de meilleur

On notera que l’on ne peut pas faire grief aux membres de VIPS d’agir pour les motivations politiques puisque plusieurs d’entre eux ont affiché, plus ou moins récemment, leur proximité du Parti Démocrate américain, celui-là même d’où sont issus Barack Obama et John Kerry.

On notera plus encore que, dans cette lettre ouverte, les signataires font état d’informations qui leur ont été transmises par leurs collèges en activité dans les services de renseignement américains. Ce qui signifie qu’au moment même où j’écris ces lignes, il existe, dans ces services, des fonctionnaires qui sont eux-mêmes scandalisés des mensonges éhontés que profèrent leurs dirigeants, au mépris de toute preuve ou même de preuves contraires. Cela prouve que la contestation gronde dans une partie de l’appareil d’État américain.

L’association VIPS – et les lettres ouvertes qu’elle publie – sont des éléments espoirs dans le sombre paysage actuel. Elles prouvent qu’il existe, aux États-Unis comme en France, des gens honnêtes, scrupuleux et courageux, qui préfèrent se battre pour le règne de la vérité et du droit, plutôt que de poursuivre une misérable carrière d’esclaves fondée sur l’acceptation silencieuse du mensonge et du crime.

L’association VIPS – et les lettres ouvertes qu’elle publie – représentent ainsi à mes yeux probablement ce que les États-Unis d’Amérique ont aujourd’hui de meilleur, et de plus conforme à l’esprit des Pères fondateurs de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis de 1776.

Je conseille à tous les lecteurs de conserver ces informations en mémoire et dans leurs archives pour les opposer à nos adversaires qui, ne sachant pas quoi répondre au fond très précis de nos analyses, ne trouvent qu’à nous diffamer en taxant l’UPR et moi-même de « complotisme », de « paranoïa » ou d’« anti-américanisme ».

À ces larbins de l’oligarchie sans foi ni loi qui a pris le pouvoir aux États-Unis et dans l’Union européenne, il faut demander s’ils pensent que les anciens responsables de la CIA, de la NSA, de la NIC, du FBI, de l’armée américaine et du département d’État qui font partie de l’association VIPS sont aussi des « complotistes », des « paranoïaques » ou des « anti-américains ».

François Asselineau

samedi 7 juin 2014

"Chomping Barack" le JOUR J

"Qui c'est qui vous a apporté le chewing-gum hein ? Bande de "bérets-basques-à-baguettes-sous-le-bras", hein ? Et c'est toute la reconnaissance que vous avez  ? 
Inclinez-vous devant votre généreux bienfaiteur et que ça saute !" 

"Chomping Barack" at DDay


Pierre Jovanovic sur l'amende infligée par les... par ERTV

" Vous pensez que les Américains ont débarqué pour nous faire plaisir ? Ce qu'ils voulaient c'était la Ruhr "  
Ch. de Gaulle

lundi 16 septembre 2013

CONTRE L'INTERVENTION EN SYRIE

Point de vue sur l’ingérence d’un Général bien informé texte daté du 5/09/13

INGERENCE DELIBEREE SOUS PRETEXTE DOUTEUX !

Ancien chef du bureau "Situation-Renseignement-Guerre électronique" de l'Etat Major Interarméees de Planification Opérationnelle en région parisienne, ayant servi près de deux années au Proche Orient, dont 14 mois en qualité de chef du bureau renseignement de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban, ayant fait une bonne douzaine de séjours au Moyen Orient (Qatar, Emirats, Koweit), ayant enfin servi trois années aux Etats Unis en qualité d'officier de liaison auprès de l'Enseignement militaire supérieur américain, je crois connaître mieux que le citoyen moyen, voire que certains experts autoproclamés, les problèmes du Proche et du Moyen Orient. Je me suis toujours tenu informé sur ce qui s'y passait et, par conséquent sur le sujet qui nous préoccupe aujourd'hui : une éventuelle intervention militaire en Syrie. Ce courrier a pour but de donner les raisons précises de mes doutes quant à l'opportunité d'une intervention en répondant à quelques questions simples. Il s'agit aussi de donner matière à réfléchir à ceux qui veulent vraiment étudier le problème sans se contenter des logorrhées verbales bien pensantes et des affirmations péremptoires des hommes politiques de tous bords. 

1 - Les preuves indubitables présentées par le premier ministre aux députés sont-elles convaincantes et crédibles ? 

Quelles que soient ces preuves, ma réponse est non. Les preuves peuvent évidemment être indubitables puisque personne n'a d'éléments concrets pour les mettre en doute. Mais elles peuvent être fausses. Je n'ai pas la mémoire courte et me souviens du général américain Colin Powell présentant aux Nations Unies, avec un aplomb incroyable, ses "fausses preuves indubitables" établie par la CIA sur l'existence d'armes de destruction massive en Irak pour justifier l'intervention militaire qui a suivi. Je sais qu'en France, phare de l'humanité, on ne ment jamais, mais tout de même... Personnellement, j'ai la conviction intime que nous sommes en présence d'une nouvelle manipulation avec le massacre au gaz chimique de Damas et je vais tenter d'en convaincre le lecteur.

 2 - A qui profite ce "massacre" au gaz ?  

Certainement pas à Bachar El Assad qui n'aurait jamais pris le risque de franchir cette ligne rouge posée depuis longtemps par les américains et les franco-anglais. Il savait qu'une intervention occidentale suivrait toute utilisation de gaz et signifierait sa chute à courte échéance. Il savait que les Nations Unies étaient mandatées pour étudier l'utilisation des gaz en Syrie. Il possède un arsenal suffisant pour frapper ses adversaires sans faire appel au gaz. Aurait-il pris un tel risque, à un tel moment pour tuer seulement quelques centaines d'adversaires en banlieue de Damas, capitale du pays, à une relative proximité des délégations diplomatiques étrangère ? Cette affirmation absurde ne tient pas la route. Ce "massacre" dont nul ne connaît l'ampleur réelle profite donc aux deux autres parties en cause dans cette affaire. D'abord aux opposants de Bachar El Assad qui, si intervention il y a, ont toutes les chances de gagner rapidement leur combat et de prendre le pouvoir en Syrie. Ensuite aux américains et aux franco anglais qui souhaitent depuis longtemps affaiblir le Hezbollah libanais mais surtout l'Iran (cible principale en raison du nucléaire) en supprimant leur allié de toujours : la Syrie de Bachar El Assad.

3 - Y a-t-il eu d'autres précédents dans ce genre de manipulation ? 

La réponse est oui. Il y a eu TIMISOARA (décembre 1989) où les médias du monde entier ont repris pendant près de six semaines la fausse information d'un "massacre" de 4 600 personnes pour aider à faire tomber Ceaucescu. En fait les opposants avaient déterré quelques cadavres des cimetières de la ville, les avaient entourés de fils de fer barbelés et avaient tourné des images horribles visant à faire pleurer les téléspectateurs occidentaux. Ils ont ensuite, sur la foi de ces images manipulées, avancé le chiffre énorme de 4 632 victimes qui n'existaient pas mais que personne n'a osé mettre en doute. Leur coup était joué et gagné puisqu'il a entraîné la chute De Ceaucescu. Après coup les médias et les politiques occidentaux ont eu le bon goût de s'excuser pour leur erreur et ont avoué qu'ils avaient été manipulés... mais l'objectif était atteint. Il y a eu deux autres manipulations de ce type en Bosnie et au Kosovo lorsque j'étais en fonction. Elles ont été réalisées avec succès et l'opinion et les médias n'en ont jamais connu les tenants et les aboutissants.

 4 - Comment une telle manipulation avec utilisation de gaz aurait elle pû être réalisée par l'opposition ?

C'est assez simple à réaliser… L'opposition prend quelques familles entières (hommes, femmes, enfants, vieillards) soupçonnées d'être pro- Bachar et capturées lors des combats. Elle utilise du gaz prélevés sur les stocks de l'Armée Syrienne par du personnel déserteur. Elle gaze et filme les derniers instants horribles, puis, en appelle à l'ONU et aux américains. Le tour est joué. Pour faire bonne mesure, vous rajoutez quelques témoins de votre camp pour raconter l'horreur, vous avancez le chiffre de 1 700 morts, chiffre invérifiable (comme celui de TIMISOARA) et vous envoyez les images les plus horribles. La manipulation est servie... Le renseignement français prétend que les rebelles n'ont pas les savoir-faire pour mettre en œuvre les gaz. C'est oublier un peu vite que les rebelles sont soutenus et conseillés par des services spéciaux étrangers qui, eux, ont toutes les connaissances nécessaires.

5 - Pourquoi les Allemands, les Canadiens et même les député britanniques doutent-ils du bien-fondé de l'intervention militaire. 

Ces trois pays se doutent bien qu'il y a très probablement une manipulation. Ils ont eux aussi des services de renseignement et un minimum de bon sens. Ils ne veulent pas engager la vie de leurs soldats sur des preuves qui pourraient bien s'avérer "bidon", analysent les conséquences d'une telle intervention. Ils préfèrent s'occuper du rétablissement de leur économie en crise et de la sécurité à l'intérieur de leur frontière avant d'aller jouer, à crédit comme le fait la France, les justiciers dans le reste du monde. Par ailleurs, il ne peut échapper à personne que les gaz sont volatils et que l'utilisation de Gaz dans une zone urbanisée comme Damas très majoritairement et densément peuplée par les partisans de Bachar El Assad pourrait se retourner contre ses auteurs au moindre coup de vent... Cette utilisation de gaz dans la ville de Damas n'est tout simplement pas crédible. Il est vrai que "plus c'est énorme, plus ça passe", mais là, la ficelle est un peu grosse...

 6-Quelles conséquences régionales et internationales en cas d'intervention militaire ? 

Pour la Syrie même, une seule certitude. La chute de Bachar El Assad, chef d'état laïque, entraînera la débâcle et l'exil pour les populations chrétiennes et Alaouites dont la majorité aura soutenu Bachar El Assad pendant de très nombreuses années, voire pour de nombreux sunnites... donc, de nouveaux massacres et de nouvelles masses de réfugiés... Est-ce le but recherché ? Pour les Israéliens, une Egypte et une Syrie affaiblies, divisées et dont les économies auront été ramenées 50 ans en arrière, ne représentent plus une menace sérieuse pour très longtemps. Une intervention américaine et franco-anglaise n'est pas une mauvaise affaire pour eux, au point de se demander si nous ne "travaillons" pas un peu à leur profit... L'Iran étant la prochaine cible, connue de tous, il est probable que le prix du pétrole explosera assez vite à la suite de l'intervention entraînant de nouvelles difficultés pour nos économies déjà fragiles. L'intervention aura un coût pour un pays déjà surendetté comme le notre. Ce coût sera évidemment supporté directement ou indirectement par le contribuable. A moins que le gouvernement ne réalise l'opération à budget de défense constant ce qui conduira à échelonner les dépenses d'équipement et à retarder, une fois de plus, la modernisation de nos forces.

7 -  Une telle participation française à une intervention relève-t-elle de l'ingérence humanitaire et/où du respect des conventions de Genève ? 

Si tel était le cas, pourquoi la France n'a-t-elle pas proposé d'intervenir militairement lors du massacre de Gaza en Janvier 2009 (1300 morts, bien réels ceux là, dont 900 civils et 300 enfants) ? L'armée israélienne avait alors utilisé des bombes au phosphore interdites par les conventions de Genève... Y aurait-il deux poids deux mesures ? Des massacres autorisés ou tolérés, et des massacres interdits ?

 8 -  Autres éléments troublants en vrac. 

Le 6 Mai dernier, Madame Carla del Ponte, ancienne procureur au tribunal pénal international, membre de la commission indépendante mandatée par l'ONU pour enquêter sur l'utilisation de gaz en Syrie déclare que les rebelles (et non les forces du régime) ont utilisé du gaz sarin. Toute vérité n'étant pas bonne à dire dans un monde onusien largement financé par les USA, la commission indépendante (peut être moins qu'on ne le croit) déclarera dès le lendemain que les preuves sont insuffisantes pour accuser formellement la rébellion d'utilisation de gaz... Par ailleurs la mission d'observateurs de la Ligue arabe envoyée au début du conflit a publié un rapport très équilibré sur les violences en Syrie dès Janvier 2012. J'ai noté dans ce rapport :

28 – La mission a noté l’émission de faux rapports émanant de plusieurs parties faisant état de plusieurs attentats à la bombe et de violence dans certaines régions. Lorsque les observateurs se sont dirigés vers ces zones pour enquêter, les données recueillies montrent que ces rapports ne sont pas crédibles.
 29 – La mission a noté également, se basant sur les documents et les rapports émanant des équipes sur le terrain, qu’il y a des exagérations médiatiques sur la nature et l’ampleur des accidents et des personnes tuées ou blessées à la suite des événements et des manifestations qui ont eu lieu dans certaines villes.

 Cet excellent rapport établi par une commission majoritairement sunnite (donc plutôt anti-Bachar) n'était sans doute pas suffisamment anti-Bachar pour être évoqué par les médias occidentaux. Il mérite pourtant une lecture attentive. A ceux qui souhaitent s'informer au delà du prêt-à-penser politique Français, il suffit de taper sur Google : "rapport du chef de la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie" et on obtient ce rapport dans sa version française.

En conclusion, vous aurez compris que je ne crois pas un instant que les "preuves indubitables" françaises, quelles qu'elles soient, puissent justifier, à ce jour, une intervention militaire de quelque niveau que ce soit. Je sais évidemment qu'une grande partie des forces rebelles est composée de mercenaires financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite (sunnites) dans leur croisade contre les Alaouites et les chiites. Cette force rebelle soutenue par les américains et les franco-anglais n'est donc pas vraiment d'une Force Syrienne Libre.

Les Nations Unies rendront leur rapport dans quelques semaines tout au plus. Sera-t-il impartial ? Je l'espère. Mais je sais que les financements US sont vitaux pour l'ONU et qu'il lui est parfois difficile d'être vraiment indépendante. Je voudrais terminer en disant que je ne suis pas un partisan de Bachar El Assad, loin s'en faut. Mais il est très probablement moins pire que celui qui pourrait prendre sa suite. La justification et les conséquences de nos actes doivent donc être examinées beaucoup plus sérieusement qu’elles ne le sont aujourd'hui.
Je constate enfin que la "communauté internationale", terme utilisée indûment par nos hommes politiques et repris par nos journalistes à longueur de journée, ne semble compter aujourd'hui que trois pays : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France qui représentent à eux trois moins de 8% de la population mondiale. Les positions de la Chine, de l'Inde, de la Russie, du Brésil, du Japon, de l'Allemagne sont presque totalement occultées des débats internationaux, y compris sur la Syrie, alors qu'ils constituent près de 60% de la population mondiale. Font-ils partie ou non de la communauté internationale ? Il y a, là aussi, matière à réflexion... 
Général Delaware Fw de A. C Conseiller en stratégie internationale