Comme le premier de la lignée de ces ermites, le successeur que Makarios laissait s'appelait Apollos. Dès l'âge de douze ans, il avait quitté sa famille pour s'attacher à la personne de l'ascète et vivre dans son sillage. D'une douceur extrême, il ne tuait jamais aucun être vivant, fût-ce une fourmi, un moustique ou une puce. Devenu aveugle, il passa les dernières années de sa vie à Kampos, chez sa soeur. Sentant l'approche de la fin, il lui dit un soir:
– Prépare-moi demain mes habits propres, je veux aller au Grand Monastère voir une dernière fois les Pères et leur faire mes adieux.
– Mais tu ne les verras pas... objecta-t-elle doucement. Le lendemain matin, pourtant, comme elle entrait dans la chambre de son frère, elle le trouva rayonnant de joie.
– Tu sais, hier, après ton départ, les enfants de l'école sont venus me saluer et je les ai vus !
– Les enfants de l'école ? Apollos, s'ils reviennent, fais bien ton signe de croix. Ils revinrent.
– Il y en avait partout, disait Apollos, radieux. Sur les rebords de la fenêtre, perchés sur les cadres le long des murs. Ils riaient et chantaient.
– As-tu fait ton signe de croix?
– Bien sûr. Eux aussi, ils l'ont fait... Deux jours plus tard, Apollos, mourant, recevait l'extrême onction.
– Tu es le dernier ermite de Patmos, lui dit son neveu.
– Ne t'en fais pas. Il en viendra d'autres. « Mais qui étaient ces « enfants de l'école » venus le voir avant sa mort ? » demandai-je à sa soeur. Des anges? Elle parut indignée par mon ignorance. « Bien sûr que non ; des saints. L'église de l'ermitage d'Apollou n'est-elle pas dédiée à tous les saints? Ce sont eux qui sont venus chercher mon frère ».
– Prépare-moi demain mes habits propres, je veux aller au Grand Monastère voir une dernière fois les Pères et leur faire mes adieux.
– Mais tu ne les verras pas... objecta-t-elle doucement. Le lendemain matin, pourtant, comme elle entrait dans la chambre de son frère, elle le trouva rayonnant de joie.
– Tu sais, hier, après ton départ, les enfants de l'école sont venus me saluer et je les ai vus !
– Les enfants de l'école ? Apollos, s'ils reviennent, fais bien ton signe de croix. Ils revinrent.
– Il y en avait partout, disait Apollos, radieux. Sur les rebords de la fenêtre, perchés sur les cadres le long des murs. Ils riaient et chantaient.
– As-tu fait ton signe de croix?
– Bien sûr. Eux aussi, ils l'ont fait... Deux jours plus tard, Apollos, mourant, recevait l'extrême onction.
– Tu es le dernier ermite de Patmos, lui dit son neveu.
– Ne t'en fais pas. Il en viendra d'autres. « Mais qui étaient ces « enfants de l'école » venus le voir avant sa mort ? » demandai-je à sa soeur. Des anges? Elle parut indignée par mon ignorance. « Bien sûr que non ; des saints. L'église de l'ermitage d'Apollou n'est-elle pas dédiée à tous les saints? Ce sont eux qui sont venus chercher mon frère ».
(sources : voir note 1° post)