Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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samedi 30 août 2014

Comment on réagit à la crise dans les villages grecs


Quelques extraits d'une réflexion de Roger Jinkinson, un écrivain britannique qui vit dans un village reculé de l'île grecque de Karpathos sur la façon dont la crise économique profonde affecte la petite communauté rurale à plus de 400 km d'Athènes.
Bien que les temps soient durs, il croit qu’une longue tradition de parcimonie, une économie de troc en plein essor et le retour des jeunes pour travailler à la terre aidera le village à traverser la crise.



La génération plus âgée dans le village est habituée à être économe et à travailler dur; les gens sont habitués à une existence frugale et des temps d'extrême précarité. Des centaines de milliers de Grecs sont morts de faim et des complications d’une malnutrition sévère au cours de la Seconde Guerre mondiale et la guerre civile qui a suivi. Les souvenirs de ces moments peuvent se voir gravés dans les visages des personnes âgées et les habitudes transmises à leurs enfants.
Les femmes sont en charge de la maison, et on mange une miche de pain jusqu'à la dernière miette et, si vous pouviez voir l'effort qu'il faut pour la produire, vous comprendriez pourquoi.


On sème à la main le blé et l’orge; la récolte, le vannage et le broyage du grain est un travail éreintant, et pétrir la pâte des énormes pains cuits dans des fours banaux à bois n'est pas un travail léger non plus, il est donc facile de comprendre ces femmes qui avec soin conservent une miche pendant une semaine, dans son sac, jusqu'à ce qu'il soit entièrement consommé.


En Grande-Bretagne on jette des millions de tonnes de nourriture par an. Dans le village, ils ne jettent rien. C'est une petite communauté isolée au bord d'une mer souvent sauvage et agitée.
Les femme font du fromage, dont certains peuvent être conservés pendant deux ans.


Il existe trois principales sources de revenus : l’exploitation de la mer et de la terre, le tourisme et l'argent de la diaspora. 
Les deux dernières ont pâti de la crise du capitalisme occidental.
Le tourisme est en baisse en raison des coûts de transport élevés et de la pénurie d'argent en Europe du Nord. Le déclin a été exacerbé par la tendance à délaisser les petits hôtels de village et les tavernes pour des vacances tout compris dans des méga-hôtels, financés par des firmes internationales. Les fluctuations internationales des devises ont également un impact négatif.

Beaucoup d'hommes plus âgés du village sont allés travailler aux États-Unis et au Canada, où ils ont payé leurs impôts et leurs cotisations de sécurité sociale avant de revenir à la retraite en Grèce. Le retour des jeunes revitalise le village, renforce les liens familiaux et communautaires et inverse une tendance séculaire à la dépopulation ". Les gouvernements américain et canadien respectent leur part du contrat et payent consciencieusement les pensions sur les comptes bancaires locaux des travailleurs revenus au pays. 
Mais, malgré toutes les protestations et l'agitation, l'euro reste fort par rapport au dollar – et il y faut ajouter que l'inflation a érodé la valeur de ces petites pensions. Alors que les banquiers continuent de faire des milliards en jouant avec le marché, ces bâtisseurs et décorateurs retraités, ces chauffeurs de taxi et ces cuisiniers, perdent 10% rien qu'en changeant leurs dollars en euros.
Les salaires dans le village restent faibles. Plâtriers et maçons gagnent 40 euros par jour – si du travail se présente. Les quelques emplois publics paient encore moins et, dans ce contexte, il est compréhensible que les travailleurs en Grèce ne se précipitent pas pour payer leurs impôts, en particulier quand ils voient la richesse ostentatoire du décile supérieur.

En moins de 50 ans, Athènes est passée de la taille d'une petite ville de province à une étendue urbaine de cinq millions d'habitants, aspirant le plus clair et le meilleur de la communauté rurale et déséquilibrant l'économie.
Mais la société grecque est fondée sur la famille.
Les produits en excès en période d'abondance  sont partagés. Quand les temps sont durs, les gens fiers restent dans leurs maisons et se couchent tôt.
Une grande partie du commerce dans le village se fait par le troc et les villageois se soucient peu de l'Union européenne, de la Banque mondiale et le FMI. 
Parmi les vieillards dans le café local, l’opinion est quasi unanime que c'était une erreur d'entrer dans la zone euro, et l’on désire revenir à la drachme, qui, selon eux était la plus ancienne monnaie en cours dans le monde. 

Bien qu'ils se débrouillent avec très peu, les rêves de leurs enfants et petits-enfants sont détruits.
Les traditions locales ont été renforcées avec le retour des jeunes
Le seul résultat positif de la crise est le retour des jeunes, y compris diplômés, au village. 
Il y a beaucoup de maisons vides ici, on ne manque pas de terres, et les bonnes pluies de l'hiver dernier ont augmenté les possibilités pour de nouvelles cultures, et produit un meilleur rendement des anciennes.
Ce qui constitue un attrait pour ce retour des jeunes est que le travail de la terre ici est principalement une activité d'hiver, laissant les mois d'été libres pour aller à la pêche et à la plage. 
Le retour des jeunes revitalise donc le village, le renforcement des liens familiaux et communautaires et inverse une tendance séculaire au dépeuplement.
Les jeunes apprendront beaucoup de leurs parents et grands-parents, et le pain sera conservé jusqu’à ce qu'on mange la dernière tranche. (version française par Maxime le minime de la source)

St Jean de Karpathos

mercredi 30 novembre 2011

"Cette crise est notre juge" par le moine Moïse de la Sainte Montagne de l'Athos

Extrait d'une interview de Père Moïse de la Sainte Montagne par Emilios Poligenis directeur de Romfea.gr

"E.P. : Au cours des derniers mois, la Grèce passe par des moments difficiles à cause de la crise financière, si bien que le peuple manque parfois même du nécessaire. Vers où nous dirigeons-nous ? Y a-t-il un espoir ?

P.M. : Il est vrai qu'il y a une grave crise financière en cours et que certains de nos frères passent un moment difficile. Mais il faut remarquer que le mode de vie des Grecs de ces dernières années montre de sérieuses failles. La seule optique du grec moderne a été de savoir comment faire de l'argent, se rassasier, dépenser, abuser et avoir du bon temps. Il adore l'argent, l'hédonisme, l'amour de soi et l'ambition. Jeunes comme vieux, rendent un culte à l'argent, au corps et à l'ambition. Leur seul objectif est de savoir comment se faire plaisir, bien vivre et s'occuper d’eux-mêmes exclusivement. Le confort apporte l'ennui. L'Occident nous avertit que nous nous épuisons à force de repos. Les seules choses qui valent quelque chose pour le grec moderne sont l'argent, les immeubles, les terrains et les voitures. Le matérialisme a gagné. La frugalité est considérée comme de la misère, la simplicité comme de la bêtise, la pauvreté comme une malédiction, la maîtrise de soi comme une folie. La fourberie est considérée comme de l'intelligence, le mensonge comme de la sagesse, l'adultère comme de la vitalité, l'honnêteté comme de la frivolité. Cette crise est notre juge. La crise n'est pas seulement financière, mais surtout spirituelle. En tout cas, nous ne devons jamais perdre courage, perdre notre espoir, devenir paresseux et/ou nous asseoir en déplorant nos malheurs. Faisons ce que nous pouvons et très probablement quelque chose de plus agréable sortira des épreuves. Nous pouvons à un moment donné avoir le sentiment que nous ne sommes pas venus sur cette terre pour acheter une nouvelle voiture de luxe, que cela ne vaut pas le coup de vivre pour quelque chose comme cela, ni que Dieu nous a mis sur cette terre seulement à cette fin..." 
(Version française par Maxime le minime de la source)

lundi 27 décembre 2010

St Jean Chrysostome : sur la bonne chère...


"Recherchons la nourriture, mais non la corruption ; cherchons la nourriture, mais non pas ce qui est la source des maladies de l'âme et du corps; recherchons la nourriture qui procure quelque plaisir, non les délices, qui sont une source d'incommodité ; c'est cela qui est délice, ceci est une véritable peste ; cela est joie, ceci chagrin ; l'un est dans la nature, et l’autre lui est opposé. Si quelqu'un vous donnait à boire de la ciguë, ne serait-ce pas contre nature ? Si l'on vous servait du bois et des pierres, ne les repousseriez-vous pas ? Et avec raison, car c'est contre nature. Ainsi sont les délices. De même que dans une ville, pendant un siège, il y a tumulte et agitation quand les ennemis s'y introduisent ; ainsi en est-il pour l'âme quand le vin et la bonne chère s'en emparent. « Pour qui les malédictions ? Pour qui les ennuis et les vaines paroles ? Pour qui « le jugement, si ce n'est pour ceux qui passent « leur temps à boire ? Pour qui les yeux livides ? » (Prov. XXIII, 29, 30.) Mais quoi que nous disions, nous n'éloignerons pas de la bonne chère ceux qui y sont adonnés, si nous n'attaquons pas une autre maladie.[...]
Etudions la constitution même de notre corps, et nous verrons qu'une petite partie de notre être est consacrée à cette opération. La bouche et la langue sont destinées aux hymnes, notre gorge à la parole. La nécessité de la nature nous a ainsi liés, afin que nous ne puissions, même malgré nous, tomber dans un grand embarras d'affaires. Si les délices de la table n'étaient la source de tant de peines, de maladies et d’indispositions, elles seraient supportables. Mais les bornes imposées à  la nature sont faites de telle sorte que, même en le voulant, nous  ne puissions les dépasser. Recherchez-vous le plaisir, mon cher auditeur ? Vous le trouverez dans la frugalité. La santé ? C'est encore là qu'il vous faut la chercher. La quiétude ? Vous ne  la rencontrerez que là. La liberté, la vigueur du  corps, sa bonne constitution, la sagesse de l'âme, la vigilance ? Tous les biens naissent de la frugalité. Dans la bonne chère se trouvent les choses contraires : l'aigreur, la langueur, la maladie, la bassesse et la prodigalité. D'où vient donc, direz-vous, que tous nous courons à la bonne chère ? Cela  vient de ce que nous sommes malades. En effet, dites-moi pourquoi le malade recherche-t-il  ce qui est nuisible ? N'est-ce pas là encore un signe de maladie ? Pourquoi, le boiteux ne marche-t-il pas droit ? N'est-ce pas à cause de sa nonchalance, et parce qu'il ne veut pas aller au médecin ? Parmi les choses de ce monde, les unes procurent une joie passagère, et sont la cause d'un châtiment éternel ; les autres, au contraire, causent des souffrances passagères, et, procurent une joie sans fin. Celui donc qui est assez lâche et nonchalant pour ne pas mépriser les joies présentes, afin de gagner les biens futurs, est promptement séduit. Dites-moi, comment fut séduit Esaü ? D'où vient qu'il préféra une joie passagère à l’honneur à venir ? Cela vint de la mollesse et de la faiblesse de son esprit. Mais cela même d'où vient-il ? direz-vous. Cela provient de nous-mêmes, et évidemment de là. Lorsque tous le voulons, nous nous excitons, nous-mêmes, et nous devenons tempérants. Toutes les fois, qu'une nécessité survient, ce n'est, qu'en faisant des efforts que nous parvenons à voir et à embrasser ce qui est bien. Lors donc que vous devrez vous livrer à la bonne chère, songez combien est court le plaisir qu'on y trouve, songez au dommage qui en résulte (car c'est un véritable dommage de dépenser tant de richesses pour son propre malheur), songez, aux maladies, aux infirmités, et méprisez la bonne chère. 


Combien voulez-vous que j'énumère d'hommes devenus victimes de la gourmandise ? Noé s'enivra et resta nu ; et que de maux à cause de cela ! Esaü, par gloutonnerie, livra son droit d'aînesse, et il fut sur le point de commettre un fratricide. « Le peuple d'Israël s'assit pour boire et pour manger, et ils se levèrent pour jouer ». (Exod. XXXII, 6.) : C'est pour cela qu'il est dit: « En buvant et en mangeant, souvenez-vous du Seigneur votre Dieu ». (Deut. VI, 2) Ceux qui se plongèrent dans la bonne chère, tombèrent dans l'abîme. « La veuve, qui vit dans le luxe, dit l’Ecriture, est morte, quoique vivante » ( I Tim, V, 6) et ailleurs : «Le bien-aimé s'engraissa, il s'appesantit, et se révolta ». (Deut. XXXII, 16.) Et l'apôtre dit encore : « Ne cherchez pas à contenter les désirs de la chair ». Je ne fais pas une loi du jeûne (personne ne me comprendrait), mais je repousse les délices excessives, je blâme la bonne chère pour votre utilité. De même qu'un torrent, les délices renversent tout, rien ne saurait leur résister : elles renversent les trônes. Que dirai-je de plus? Voulez-vous faire bonne chère ? Donnez aux pauvres ; appelez le Christ, afin d'être encore dans les délices lorsque la table sera enlevée. Vous n'avez pas maintenant cet avantage ; je le crois  bien, les choses d'ici-bas sont si peu stables. Mais plus tard vous l’aurez. Vous voulez faire bonne chère ? Nourrissez votre âme, donnez-lui la nourriture dont elle a besoin. Ne la tuez pas par la faim. C'est le temps de la guerre, c'est le temps du combat  et vous vous asseyez pour faire bonne chère ! Ne voyez-vous pas ceux qui tiennent le sceptre, vivre frugalement à l'armée ? « Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang » (Eph. VI, 1), et vous vous engraissez lorsqu'il faut combattre ? L'ennemi, grinçant des dents est là, et vous êtes plongé dans la mollesse et attaché à la table. Je sais que je parle en vain, mais pas pour tous. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ». Le Christ est desséché par la faim, et  vous, crevez des suites de votre gourmandise. Ce sont deux excès. Quel mal ne causent pas les délices de la table ? Elles portent en elles leurs contraires : Je ne vois pas d'où elles ont pris ce nom. Mais de même que la gloire et la richesse sont ainsi nommées quoiqu'elles ne soient que misère et pauvreté, de même le plaisir de la table porte ce nom quoiqu'il ne soit qu'amertume. Devons-nous être immolés, que nous nous engraissons nous-mêmes ? Pourquoi préparez-vous aux vers un festin si copieux ? Pourquoi préparez-vous une masse plus abondante de corruption ? Pourquoi déposez-vous en vous des sources d'humeurs et d'odeurs fétides ? Pourquoi vous rendez-vous vous-même inutile en tout ? Voulez-vous que l'œil soit bon ? Rendez le corps robuste. Parmi les cordes d'instrument, celle qui est grasse et souillée est inutile pour la mélodie ; celle, au contraire, qui est partout bien tendue, est tout à fait harmonieuse. Pourquoi enterrez-vous l'âme ? Pourquoi rendez-vous sa muraille plus épaisse ? Pourquoi épaissir le nuage de fumée qui vous aveugle, car de la bonne chère s'élèvent de toutes parts comme des vapeurs et des brouillards. A défaut d’autres, les athlètes vous enseigneront qu'un corps plus grêle est plus robuste. Ainsi l'âme adonnée à la philosophie est plus forte. Je la compare à un écuyer sur son coursier. Or, il est d'expérience que les chevaux trop gras donnent beaucoup de peine aux écuyers, et qu'ils sont difficiles à manier. Ce qu'on souhaite, c'est que l'écuyer monté sur un cheval vigoureux et docile remporte le prix de la course. Mais donnez à un écuyer un cheval qu'il soit obligé de traîner, qui tombe mille fois sous lui, et qu'il ne puisse exciter même en se servant de l'éperon, si habile que soit cet écuyer il n'obtiendra pas la panne. Ne négligeons pas notre âme, ne la laissons pas opprimer par le corps; mais au contraire rendons-la plus clairvoyante; rendons son aile légère, ses liens plus larges. Nourrissons-la de saintes paroles et de frugalité : ainsi notre corps sera robuste, et notre âme sera dans la joie, sera exempte de peine : et après avoir ainsi réglé convenablement notre existence, nous pourrons atteindre au sommet de la vertu, et jouir des biens éternels par la grâce et la bienveillance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui soit, pour le Père et l'Esprit-Saint, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Amen."